Le cottage

Chapitre 17 : La petite fugue

4655 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/09/2018 16:47

Chapitre 17 – La petite fugue

Le silence s'était totalement installé dans la maisonnette. Les filles dormaient profondément, Kol s'était quand à lui, fait relégué pour la nuit sur le canapé en attendant qu'ils arrivent tous les trois à se mettre d'accord sur le partage des lits de la chambrée.


Klaus ne dormait pas. Il écoutait depuis une heure ou deux la respiration de son aîné. Elle était trop irrégulière et saccadée. Il gémissait de temps en temps et ne cessait de se retrouver dans son lit. Les cauchemars l'avaient envahi de nouveau. Il n'y avait jamais prêté attention avant, trop égoïste pour se rendre compte que son frère était plongé bien trop souvent dans les ténèbres. Il repensa à son rire, dans la soirée, quand ils avaient fait les fous avec Kol. Cela faisait des mois qui ne l'avait pas entendu de cette manière. Elijah n'était pas un homme à montrer ses joies mais ce soir, entendre le son de ce rire avait permis à Klaus d'être certain de ce qu'il allait faire cette nuit.


Il descendit de son étage, fouilla dans les poches du manteau d'Elijah et s'approcha du lit de ce dernier, pour secouer son épaule tout doucement.


- ELijah, Lijah, réveille toi


Elijah murmura quelques chose d'incompréhensible, se retourna en tirant les draps vers lui, mais les mouvements qui le secouaient finirent par lui faire ouvrir les yeux. En voyant Niklaus penché sur lui, il se releva d'un coup, se cognant sur le haut du lit supérieur.


- Klaus, ca va ? Tu as un problème ?


- Chut ! parles moins fort, lèves toi et habilles toi, et en silence…


- Mais pourquoi ?


Elijah regarda par la lucarne


- Il fait encore nuit , Klaus


- e sais , suis moi, ne réfléchis pas et suis moi, maintenant


- Je me demande si je ne suis pas encore en plein cauchemar


- Tu te plaindras plus tard, allez en route


Klaus semblait déterminé. Il avait déjà enfilé ses vêtements et un manteau car la nuit était fraîche et tendait celui de son frère.

- Je suis fatigué, Klaus.


- Et moi fatigué de devoir te redemander te sortir de ce lit…


L'âiné soupira, se leva et enfila ses vêtements. C'est là qu'il aperçut ses clés de voitures dans la main de son jeune frère.


- On va quelque part ?


- Belle déduction, Sherlock !


- Klaus, je ne pense pas qu'une ballade en voiture …


- Ferme là et suis moi. On doit toujours avoir une discussion !


Elijah sentit son ventre se nouer. Klaus ne lâcherait pas prise, …tout semblait tellement compliqué. Mais il le suivit certain, quelque part dans son inconscient, qu'il devait le faire.

- Ils ne parlèrent qu'une fois dehors, certains que personne les ai aperçu.


- On reviendra au petit matin avant qu'ils ne s'aperçoivent de notre petite fugue


- Fugue ?


- Oui ce n'est pas comme ça que font tous les enfants du monde qui sont mal chez eux et qui veulent appeler au secours ?


ELijah ne répondit pas. Son frère avait décidé de crever l'abcès et utilisait tous les moyens qu'il avait en main et surtout mis certainement au point la veille dans son esprit machiavélique.

Klaus ouvrit la porte de la voiture passager pour faire signe à son frère d'y monter


- Il doit y avoir erreur , Niklaus, C'est ma Bentley. J'y tiens encore un peu, je préfèrerais conduire


- Monte et fais-moi confiance


- Confiance et conduire ma voiture ne va pas de paire avec toi


- Profite, tu vas adorer cette ballade


Elija caressa la carrosserie de la Bentley. Il ne savait plus ce qui l'inquiétait le plus. Suivre son frère qui réclamait des explications à son comportement ou lui laisser les clés de son bijou qu'il s'était acheté l'an passé.


De toute manière, Klaus faisait déjà ronronner le moteur et avançait doucement dans l'allée lui laissant juste le temps de sauter à l'intérieur. Il ne mit les phares qu'une fois certain d'être assez éloigné pour que personne ne s'aperçoive de leur départ


Puis il accéléra légèrement pour fuir les chemins boueux qu'ils avaient eu à traverser pour venir au cottage et arriva enfin vers le début de la route.


- Gauche , droite ?


Elijah haussa les épaules.


- Ok on va aller sur cette route, elle me semble parfaite pour faire un peu vibrer ce moteur.


Elijah commença à protester mais savait déjà que cela ne servirait à rien. Klaus était la pire tête de mule qu'il connaisse et s'il avait déjà une idée bien définie en tête, rien ne pourrait l'en dissuader.


Il se gara sur le bas côté quelques minutes, fouilla dans les CD que son frère avait rangés dans la Bentley, en les éparpillant un peu partout pendant que son frère essayait de les ranger comme ils y étaient avant que la tornade passe et sourit


- Parfait


Il alluma la musique et choisit un morceau de Radiohead, parfait pour la circonstance, « Creep ». Il savait que ce morceau était l'un des préférés de son frère après son éternel musique classique. Il monta le son à fond et appuya sur la pédale d'accélérateur tranquillement. La route défilait sous leurs yeux , éclairée juste par quelques lampadaires quand il traversait des habitations isolées ou des stations service puis reprenait le long des forets et des champs.


Les étoiles étaient au garde à vous devant cette merveille qui avançait sur le bitume. Klaus regarda discrètement son frère. Il semblait rêveur et regardait le paysage défilé sous ses yeux sans un mot.


- Ceintures, mon frère, tu vas en avoir besoin


Klaus appuya d'un coup sur l'accélérateur, entrainant la Bentley dans une montée en puissance telle que les deux furent projetés au fond de leur siège


Elijah vit la route défiler de plus en plus vite laissant filer les arbres qui la longeaient à une rapidité de plus en plus surprenante. Il s'accrocha aux accoudoirs.


- Freine un peu peut être…


- Rodage, mon cher


- Freine , tu vas finir contre un des ces arbres


Klaus sourit et accéléra de nouveau. Ce bijou avait ce qu'il fallait sous le capot et il aimait entendre le bruit du moteur qui se réjouissait d'être ainsi si maltraité.


- Klaus …


Klaus fit quelques embardées pour déterminer la tenue de cette merveilleuse voiture et appuya définitivement sur les pédales. Elle était au bout de ce qu'elle pouvait donner. Elijah n'arrivait plus à fixer son regard sur les arbres, les lumières, les chemins de traverses, tout aillait trop vite et tout se mélangeait sous l'effet de la vitesse. Seule la musique semblait vouloir suivre ce rythme effréné.


ELijah écarquilla les yeux. La vitesse le rendait dingue. Klaus allait les tuer. Il dépassa quelques voitures qui se trouvaient sur leur chemin déclenchant des huées de klaxon à leur encontre, mais ils étaient déjà trop loin pour y répondre, évita de justesse un camion qui arrivait plein phare face à eux et continua son chemin ravi de voir son frère se décomposer.


Elijah tenta de se concentrer sur la musique. Elle se mariait parfaitement à cette ballade, les transportant dans leur envolée. Klaus fit quelques nouvelles embardées dû à la vitesse qu'il avait parfois du mal à maîtriser ce qui fit sursauter Elijah.


Un sirène de police se fit entendre derrière eux. Klaus regarda dans le rétroviseur. Ils devaient être en planque dans un des chemins parallèle. Elijah mit sa tête dans ses mains.

- Il ne manquait plus qu'eux


- Bonnie and Clyde tu connais…


Klaus accéléra une dernière fois pour les distancer ce qui ne fut absolument pas compliqué avec une telle voiture. Il regarda les feux de leur poursuivant s'effacer au loin, tourna sur autre route sans ménagement faisant crisser ses pneus et poursuivit tout aussi vite.


- Klaus, mais tu te crois dans un film de gangster


- C'est pas ce que nous sommes quelque part …


Klaus se mit à hurler tout en bougeant le volant dans tous les sens. Elijah s'accrocha à tout ce qu'il pouvait sentant que son frère perdait peu à peu le contrôle de la Bentley. Il avait l'impression que son cœur allait lui sortir des tripes ! Il n'avait pas prévu de finir écraser contre un arbre, avec toutes les blessures que cela leur engendraient, les douleurs…la mort au bout peut être.

- Freine, Klaus, je t'en conjure, lâche cette pédale …tu vas finir par nous tuer,


Klaus sourit méchamment. On y était arrivé. Il semblait juste oublier qu'ils étaient immortels mais cela était parfait pour la suite


- Nous tuer ? Ca tombe parfaitement bien non mon frère ? c'et pourtant toi on qui a émis l'idée de tout quitter, non ? de cette manière c'est pas mal aussi ?


- Klaus, non…tu dis n'importe quoi


- Ah oui j'ai tord ! Pourtant c'est bien ce que tu as insinué à notre sœur quand tu lui as demandé de prendre le flambeau si tu devais quitter ce monde, il faudrait quelqu'un pour nous soutenir…

non j'ai mal compris, mal interprété…


- Freine, Klaus, tu me fais peur


- Rien à foutre ! Tu vas regarder ce paysage défiler sous tes yeux jusqu' à ce que tout s'arrête peut être dans cet arbre tout là bas non ?


- Klaus, je n'ai aucune idées suicidaires, si c'est ce que tu crois, FREINE ? Bordel


Elijha posa sa main sur le levier de vitesse mais Klaus lui repoussa.


- Suis le rythme de cette voiture et dis moi où tu veux qu'elle nous mène, DIS LE !


- Je veux rentrer, c'est du n'importe quoi …


- Non ce n'est pas ce que tu veux, dis moi que tu veux que tout cesse parce que tu n'en peux plus de cette vie, de ce qu'elle t'apporte, DIS LE !


- Ce n'est pas ce que tu crois , Niklaus, je t'en prie, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose avec cette voiture, s'il te plait


Elijah ferma les yeux quand son frère prit le virage à la dernière minute, débordant un peu sur le bas côté et se réajustant juste à temps sur la route. Le virage défilait trop vite, la seule chose stable face à eux était la lune qui semblait leur tendre les bras.


Elijah serra les lèvres.


- Je ne veux pas que tu meures avec moi…


Klaus sentit sa gorge se nouer


- Dis le moi que tu as pensé à tout quitter parce que c'est trop dur pour toi que tu n'arrives plus à gérer tout ce qui nous arrive, tout ce mal qui tourne autour de nous, que tu ne peux plus t'occuper de ta fratrie parce que tu n'en as plus la force


- Non, je…


- DIS LE MOI ! ou au prochain virage je nous fous dans un mur


- Tu ne sais pas ce que tu fais, Klaus, pourquoi tu me fais ça …Freine, je t'en prie


- Tu crois pas que ce serait une belle révérence que de tout quitter comme ça, à la James Dean, détruit ensemble dans la belle Bentley des Mickaelson . Une mort des plus banales, qui sera noté sur nos cercueils, mort par accident ! sur la route …alors qu'ils ont combattu pendant plus de 1000 ans les pires ennemis, les pires monstres et que chaque fois, main dans la main , les Mickaelson se sont relevés, ont poursuivis leur chemin, parce qu'ils croyaient l'un en l'autre…Always and Forever…, voilà ce que je veux sur nos sépultures…Mais toi tu l'as oublié


- Non , Niklaus, tu ne comprends pas, je ne veux pas vous perdre, ni toi, ni notre fratrie, ni personne d'autres , on a tellement perdu de monde autour de nous, je ne veux pas que ca continue , je veux que vous soyiez heureux, c'est tout, que vous construisiez une autre vie loin de tout ce tumulte , de tous ces meurtres, je veux que Hope profite de son père et de sa mère, sans avoir la peur au ventre que demain, les gens qu'elle aime ne seront plus là…freine, s'il te plait, je ne veux pas que tu te fasse mal dans un stupide accident


Klaus ralentit légèrement. Il prit le prochain virage un peu fort puis calma le moteur de la voiture en roulant légèrement plus doucement.


- Alors pourquoi ? pourquoi veux tu, toi, nous laisser quand tu sais combien ca fait mal de voir celui qu'on aime partir pour un autre ailleurs, se dire que jamais, jamais peut être nous le reverrons, jamais nous ne pourrons de nouveau le serrer dans ses bras, lui parler, l'aimer, le regarder rire , pleurer, le serrer contre soi, sentir son odeur quand il rentre dans une pièce, sentir son battement de cœur accélérer quand celui qu'on aime est assis sur un fauteuil en train de lire, ou de jouer du piano…


- Niklaus…Je ne veux pas vous quitter, je veux juste réussir à retrouver mon souffle quand je sais que vous êtes en danger, réussir à dormir sans hurler la nuit parce que je sais que demain l'un de vous sera certainement blessé ou tué peut être, je ne veux pas que mère puisse un jour vous brisé comme elle … l'a fait avec moi


- Mère ne viendra plus jamais te faire du mal, je te le jure


- Niklaus, il n'y pas un seul matin, une heure de la journée depuis 1000 ans où je n'ai pas du regarder au dessus de nos épaules pour vérifier que personne ne vienne vous voler à moi… j'ai fait des choses horribles, tellement horribles pour en arriver là, tellement horribles…


Elijah sentit que sa gorge se nouait, ils revoyaient tout le sang qu'il avait versé pour sa famille, même ceux qu'il avait aimé le plus, comme Tatia, comme Céleste…Les mots de sa mère qu'il lui disait qu'il était un monstre et qu'il avait fait de sa fratrie des monstres en leur apprenant à survivre de cette manière


Les larmes coulèrent sur ses joues, il sentit sa respiration s'accélérer et le souffle lui manquer.


- Je suis un monstre, Niklaus, si tu savais quel monstre je suis, et vous vous me regardez tous les jours avec vos grands yeux demandeurs, votre adoration, vos sourires comme si j'étais celui qui permettait que tous les problèmes disparaissent, mais si vous saviez de quelle manière je les ai fait disparaître…J'avais tout fait pour oublier, oublier que je ne suis pas le noble ELijah , avec mes costumes hors de prix et mes chemises tellement blanches, sans tâches, sans salissures, toujours beau sur lui pour qu'on ne puisse pas voir à quel point tout à l'intérieur de moi est noir et sanglant. Je suis en contrôle permanent pour garder cette image qui n'est pas moi…je contrôle tout, chaque geste que je fais, chaque paroles que je vous donne, tout…mais j'ai tellement peur de craquer, de vous montrer cet Elijah monstrueux que mère m'a dévoilé, ce grand frère si terrible que vous fuiriez si vous le connaissiez. Et de vous faire mal, de vous perdre, que vous décidiez de partir et m'abandonner à mon triste sort…Je préfèrerai mourir plutôt que vous puissiez voir le visage que mère m'a montré là bas…


Klaus serra les lèvres, voir son frère pleurer, se confier sans retenue d'un coup, se dénigrer et avoir tellement peur de lui-même, lui donnait envie de hurler, de tout casser. L'abandonner…jamais, jamais…


Elijah n'arrivait plus à contrôler ses larmes. Klaus ralentit pour rouler de plus en plus doucement et laisser presque la voiture les bercer le long du chemin.


- Lijah, Tu vois, mon frère je ne suis pas le mieux placé pour parler de la vie, de ce qu'elle peut nous apporter de bon, ou même de comment la mener parce que j'ai toujours compté sur toi pour nous montrer le chemin et je l'ai suivi sans jamais vraiment réfléchir à ce que moi je pouvais en faire, parce que je me suis laissé toujours porter par tes mots, tes paroles, tes conseils, tes sourires, tes caresses, tes venues dans ma chambre le soir quand je dors mal, les combats que nous avons mené ensemble, les fois où tu me prends à défaut et les fois où tu me félicites parce que tu es fier de moi…C'est toi qui m'a donné l'envie Elijah d'avancer, et que tu penses être un monstre ou pas, j'en suis tout autant que toi, j'ai tué sans raison, j'ai versé le sang tout autant, et si toi tu es un monstre, je le suis tout autant que toi mais pas une fois, pas une seule fois, tu n'as pas été là quand il fallait me remettre sur le droit chemin et moi, Elijah , pas une seule fois je n'ai eu peur de me réveiller à tes côtés…pas une seule fois je n'aurai aimé me réveiller dans une autre maison, près d'un autre frère, dans une autre famille….Ma vie je l'ai décidé moi-même quoi que tu en penses


Elijah était secoué de sanglots. Il lâchait prise…


- Elijah, Pas que j'en ai pas eu le courage ou la possibilité à de nombreuses fois de la faire autrement, mais parce que sans toi à mes côté elle n'a absolument aucune raison d'être . Tous les mots que tu nous as donnés, tous les conseils, même si je donnais cet impression de m'en contrefiche, ils sont là, dans ma tête imprégnés et parfois quand je sais plus à quoi m'accrocher, quand je fais des crises, je pense à toi, à tes regards, tes sourires, tes pardons et j'essaye de canaliser tout ce qui set mauvais en moi…pour te ressembler et agir comme toi tu le ferais…


- Freya, elle est une sœur parfaite aussi, tu sais… elle serait vous amener sur un chemin plus paisible


- Elijah, Freya, ce n'est pas toi…je ne sais pas comment te le dire mais, je ne serai pas capable d' avancer sans toi, je ne peux devenir bon ou meilleur sans toi à mes côtés, tu es mon mentor, tu es mon meilleur ami, tu es mon confident le lus proche et cette famille n'a de valeur à mes yeux que si tu es là à mes côtés, monstre ou pas, fragile ou pas… Je n'aurai jamais pu imaginer un autre grand frère que toi… je l'ai su dès notre enfance. Je t'ai adoré, aimé, vénéré dès que j'ai su comprendre qui tu étais, ce que nous serions l'un pour l'autre.


Klaus arrêta la voiture sur le bas côté, et posa sa main sur celle de son frère.


- Niklaus, je suis tellement désolé de la vie que je vous ai fait avoir. A fuir tout le temps, à vivre dans la peur, si j'avais tué père quand il en était le moment nous aurions eu une autre vie, plus belle, nous aurions pu avoir des amis, des vrais sur qui compter, peut être avoir une femme à aimer, sans songer que demain elle serait tué par les mains d'un ennemie ou par les nôtres, nous aurions peut être pu…


- Ne plus être ensemble, ne pas avoir franchi toutes les étapes d'une vie que j'ai adoré passer auprès de toi, de Rebecca, que j'adore désormais passer auprès de Hope et des loups aussi, des sorciers comme Vincent, de notre ami Marcel et puis …Camille. On n'aurait pas tout ça si tu n'avais pas été là pour nous emmener dans cette si belle aventure…


Klaus sentit une larme lui coller sur la joue


- Klaus, ne pleure pas. Esther a brisé quelque chose en moi, elle a brisé la confiance en moi que j'avais à vous protéger. J'ai tellement peur désormais que vous me soyez arraché à moi, que vous partiez ailleurs, où je ne pourrai plus vous voir. J'ai peur pour toi , mon frère adoré, qu'il t'arrive du mal et que tu partes vers un ailleurs où je ne sais si on se retrouverait…J'ai tellement de la…de notre mort…


- Elijah, nous sommes immortels


- Je sais, mais est ce que ca suffira pour qu'on ne soit jamais séparé, pour que l'un de nous s'en aille sans dire merci, et que nos chemins soient séparés à jamais dans l'au-delà ou même dans cette vie, et tous les jours je lutte pour notre survie parce que j'ai peur qu'il n'y ait pas après un au-delà où nous puissions nous retrouver si il venait à nous arriver malheur… j'ai peur , Niklaus, j'ai peur de te perdre, j'ai besoin de voir ton visage, t'entendre ta voix, de savoir que malgré tout ce que l'on peut se faire comme mal, j'aurai juste à ouvrir les yeux le matin et à savoir que tu seras là avec moi…


Elijah pleurait à chaude larme, sa voix entrecoupée souvent par ses pleurs. Il serrait la main de son frère de toutes ses forces.


- Pourquoi alors vouloir abandonner cette lutte ? Tu n'es pas seul à lutter , nous luttons tous chaque jour pour rester ensemble, et ton combat n'est pas un combat solitaire, ELijah, il est le combat de notre famille, de ta famille et jamais, tu m'entends, je ne te laisserai penser que nous puissions être séparés dans ce monde et même dans un autre là haut. On affrontera tout ensemble, tout. C'est toi qui a fait ce serment Elijah, qui nous a donné cette force au travers du Always and Forever et il s'applique à notre vie ici mais aussi à notre prochaine vie ailleurs…


- Always and forever


- Oui Elijah, Always and Forever. Et un jour toi et moi on volera ensemble au dessus des nuages , quand on aura accompli ce que nous sommes venus faire ici. Ensemble…


Lui aussi avait tellement peur que la mort les sépare à jamais. Il n'aurait jamais pensé que son frère puisse ressentir autant de frayeur à cette mort qui lui faisait si peur, peur de ne plus être ensemble. Pour Klaus, ils étaient immortels et donc inséparables, indivisibles, le même être, le même cœur…Il soupira.


- Viens là…


Elijah se mit près des bras de son frère et laissa exploser toutes les douleurs qu'il ressentait. Il lui raconta les meurtres , les images que sa mère avaient gravés dans son esprit, la porte rouge, les craintes, les douleurs qu'ils ressentaient, l'amour qu'il avait pour chacun d'eux, les joies qu'il avait à les regarder se battre, se parler, s'aimer et de désaimer, les savoir tous réunis dans la demeure familiale, puis le manque d'avoir une femme à aimer, le désir qu'il aurait eu que Hope soit son enfant aussi, avec Hayley, le chagrin qu'il éprouvait de ne plus pouvoir serrer cette femme dans ses bras, puis la jalousie , la jalousie qu'il avait ressentit quand Klaus et Kol s'étaient rapproché le laissant seul et sans personne à qui parler.


Le manque aussi de ne pas avoir de vrais amis avec qui rire et partager un verre sans leur donner l'impression que tout est intérêt. Toutes leurs relations basées que sur des suspicions et des trahisons…


Puis Il lui raconta à quel point il avait honte de les aimer, Lui et Rebecca, bien plus fort que ses autres frères et sœur, combien il s'inquiétait bien plus pour eux, comment ils étaient inscrits dans sa chair et dans son sang et combien il ne pourrait jamais accepter de les laisser partir. Combien sa vie n'avait pas d'importance sans eux…


Il lui parla de leur enfance, des souvenirs qu'il n'effacerait jamais de sa mémoire, et que sa mère avait essayé de lui enlever, il lui conta les Noel qu'ils avaient passés en semble, sous la neige à offrir leur vœux au feu que Rebecca avait préparé…Les rires et les pleurs quand ils se rendaient compte qu'ils étaient souvent bien seuls devant le sapin qu'ils avaient préparé


Il lui confia aussi le manque de ne pas avoir eu un père et une mère pour les guider, les aimer et pour voir les appeler quand il en avait besoin…


La rage au ventre qu'il ressentait quand on touchait à sa famille, cette rage qui pouvait le plonger dans le néant, dans les ténèbres ..


Klaus sourit. Il avait la même rage, le même sentiment que tout pourrait crever autour de lui quand on touchait à ceux qu'il aimait.


- C'est ce qui fait la force des Michaelson, Elijah et cette rage elle est ce que nous sommes, des frères et des sœurs prêt à tout pour rester unis Always and Froever cette rage c'est notre signe notre puissance alors ne la rejette pas mais sers toi en pour te battre avec moi…


ELijah finit par se calmer, resta un petit moment dans les bras de son frère en attendant que ses larmes sèches et se rassit convenablement sur son siège. Il réajusta un peu ses cheveux et soupira.


La tension qu'il ressentait dans ses entrailles, dans sa gorge tout semblait plus léger désormais.


- Je t'aime Niklaus, si tu savais combien je t'aime


Klaus ne répondit pas. Son cœur était touché, il sentait la délivrance que ces mots lui donnaient dans le corps. Il avait aussi déjà aimé mais pas autant qu'il pouvait aimer celui là, ce grand frère si puissant à ses yeux, son modèle.


Ces mots lui donnèrent la certitude d'être fort, d'être au bon endroit, de voir de la lumière éclairée sa vie, ses rêves, ses espoirs.


La gorge serrée, il ouvrit la porte et sortit de la voiture pour aller avancer un peu sur le bois.


Il s'appuya sur un arbre, repensa à toute leur discussion et se mit à pleurer à chaudes larmes. Un instant de paix immense l'englobait. Elijah était celui qui l'emmenait vers ce qu'il y avait de bon en lui…Il était sa force et sa faiblesse, sa colère et ses joies, ses pleurs et ses courages, il était son âme sœur. Il resta ainsi plusieurs minutes, observant la Bentley où se trouvait son frère.

Puis il reprit le volant. Ils échangèrent un petit sourire complices et Klaus vit vibrer le moteur.


Les deux hommes écoutèrent la musique sans un mot. Il n'y avait plus rien à se dire. Les silences parlaient d'eux même.


Klaus roula plus doucement. Il se lassait bercer par les sons qu'il avait mis.


Au bout d'une petite heure, Il tourna son visage vers son frère. Celui-ci avait la tête contre la vitre, les yeux fermés. Il pouvait percevoir sa respiration régulière et lente.


L'immortel dormait d'un sommeil réparateur.


Klaus regarda les étoiles au travers du pare brise.


Auraient-il un jour la leur là haut ? Auraient ils une place ensemble dans ce ciel qui ne voudrait peut être pas d'eux …



Il posa une main sur la jambe de son frère et accéléra. Le matin se levait et il ne savait plus trop où ils étaient sur la route….


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