Cézanne peint

Chapitre 3 : POv Klaus

2388 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 01/10/2018 11:24

Chapitre 2 –


POV - Klaus


Je me suis réveillé très tôt ce matin, incapable de dormir à cause du vacarme de ces maudits oiseaux !


J'avoue que la gueule de bois d'hier soir n'arrange pas mon état. J'ai encore presque la nausée et un mal de tête qui risque de s'éterniser sur la journée.

Mais quelle soirée ! Anthologique ! Nous avons réussi à mettre à terre notre très cher grand frère. Je crois que cette soirée va marquer à jamais mon esprit. Je n'ai jamais autant rit, n'ait jamais été autant détendu. Elijah a été le clou du spectacle.


Je ne devrai pas m'en réjouir en vrai car tout ce qu'il a bu a été surtout par dépit, pour oublier sa solitude. Il pense que je ne remarque rien mais je sais qu'il est malheureux depuis le départ d'Hayley. J'espère que cette soirée lui a permit un peu d'oublier tout cela.


Je ne suis pas le plus heureux des hommes ni le plus bon mais je sens que des sentiments que je ne connaissais pas avant me traversent souvent le cœur. Avant, je me serai bien foutu des peines de cœur de mon frère, j'ai tout fait d'ailleurs par le passé pour qu'ils ne puissent pas connaître ce bonheur d'être aimé par une femme..Elijah est mon mentor, et plus que cela, et j'avoue avoir un mal fou à le partager avec quelqu'un d'autre. Je ne le dirai jamais à personne et encore moins à lui mais je découvre ce qu'est l'amour fraternel peu à peu et je me rends compte que depuis 1000 ans, j'aime ce frère à en crever. Je déteste ce sentiment, l'amour rend faible et mon frère me rend faible. Pour lui, c'est un pas vers la rédemption, pour moi, c'est un pas vers notre chute. L'amour tue…j'en sais quelque chose. Je ne veux pas aimer …mais Camille a ouvert une brèche le jour où je l'ai rencontrée. C'est peut être pour cela que je sais ce que peut ressentir Elijah.


Je repense à toutes les bouteilles qui doivent encore joncher le sol. Elijah s'en occupera à son réveil. Il aime faire la femme de ménage, ça doit être certainement lié à son attitude si maniaque que tout soit toujours propre. Kol et moi-même sommes plutôt du genre à foutre le bazar partout où nous passons. Nous sommes des orignaux…il y aura toujours quelqu'un qui fera les basses tâches à notre place de toute manière.


Kol a été à la hauteur de ce qu'il est…un vrai emmerdeur …mais mon dieu, si peu qu'il existe, quelle soirée ! Camille n'a pas tenu la route bien longtemps. C'est un humaine, l'alcool l'a abattu plus rapidement que je n'aurai cru. Soit les doses étaient réellement fortes mais bon, ma belle thérapeute a fini à son tour allongée sur le canapé. Rebecca, ma jeune sœur, n'a pas mis longtemps à la suivre. Les femmes ne devraient pas jouer sur le terrain des vrais hommes !


Elijah semblait aller bien mais quand je l'ai vu se lever pour aller se coucher, j'ai compris que le liquide ambré avait fait des ravages. Je crois qu'il n'a pas eu conscience que je le remontai dans son lit, que je le déshabillais et dire que j'ai même du le mettre au lit Le monde tourne à l'envers…Habituellement, c'est notre frère qui veille à tout cela.


Mais merde, ils vont finir par se la fermer ces oiseaux ! . A croire qu'ils se sont tous regroupés sur le rebord de ma fenêtre, pour venir narguer le pauvre vampire que je suis. Si j'avais eu sous la main un fusil, je m'en serais bien buté un ou deux pour le petit déjeuner. Je me servirai de leurs plumes pour peindre, pourquoi pas, ca ferait peut être des effets parfait sur les lignes que je dessine sur mes toiles.


Je repense à mes toiles blanches. Depuis que je suis arrivé hier dans cette maison, je n'ai pas encore eu l'occasion d'aller peindre. Souvent, je le fais quand je veux évacuer mes frustrations, mes colères, tout ce mal être qui prend souvent possessions de mon âme. Un ma être que j'ai du mal à comprendre, à définir…Camille, ma thérapeute à ses heures, m'aide en cela.


Mais la peinture me semble être ma meilleure thérapie pour oublier ce monde qui nous hait et que je hais en retour.


Les oiseaux ! Je ne les supporte plus…


Je me lève, un peu titubant à cause de mes muscles encore endormis, puis ouvre la fenêtre avec force pour les chasser. Le soleil m'aveugle. Je n'aime pas les lumières trop forte, elle me rappelle que nous ne sommes pas faits pour cela, pour ce soleil, et que la nuit est notre véritable ami. Je laisse quelques rayons caresser ma peau nue. Si je n'avais pas cette bague de jour au doigt, cette boule de feu ne ferait qu'un barbecue de ma misérable carcasse !


Je suis fier de cette bague, elle me permet de me prendre pour un Dieu. Même le soleil doit désormais s'incliner devant moi ! Personne ne peut surpasser mon éternité, même pas lui. Peut être que cette grosse boule bien jaune s'éteindra avant moi …Si Elijah m'entendait, il me mettrait une bonne claque derrière la tête pour me faire ravaler mon égo. Mais moi j'aime me sentir puissant ! C'est d'ailleurs grâce à cela que nous sommes ici. Les derniers combats auraient pu réduire à néant ma famille, mes amis et mon frère.


Je regrette parfois, je l'avoue, ce sang qu'il a fallu que nous laissions couler sous nos pieds, je regrette les pertes inutiles, aussi les dommages collatéraux que nous sommes obligés de subir, pour notre survie…Je fais semblant de ne pas y être attaché. Marcel m'a dit l'autre jour que seul comptait pour moi ceux qui faisaient partie de ma famille. Que je me contrefichais de ce qui pouvait arriver aux autre…c'est faux, je me soucie du mal que je fais autour de moi. Je peux le lire dans les regards de ceux que je vais tuer, qui crient pitié ou qui tremblent de frayeur devant nous, les Mikaleson. Elijah et moi-même pouvons être impitoyables quand notre famille est en danger.


Chacun de leurs regards est ancrés en moi, ils me hantent parfois la nuit. Mais je ne peux pas le montrer, je ne peux pas montrer que tous ces morts que nous avons laissé avec mon frère, sur notre route, ont peu à peu détruit mon humanité.Je pose tout cela sur mes toiles, quand tout devient trop insupportable à garder au fond de moi.


J'en souffre, je souffre de la solitude dans laquelle notre combat pour la survie nous a isolé des autres, de ce monde avec lequel nous cohabitons tant bien que mal.. Nous n'avons que très peu d'amis, nous vivons en huit clos, ma sœur, mon frère et de temps en temps Kol et Freya.


Je sais cependant que je ne suis pas celui qui en souffre le plus. Mon grand frère s'est isolé à cause de tout cela, ne supportant plus les morts qu'ils laissent derrière son sillage. Il préfère être seul désormais pluttôt que de voir ceux qu'ils aiment mourir autour de lui. Sa souffrance me donne envie de hurler mais je n'y peux rien. C'est sa manière de combattre ce que nous sommes devenus.


Il fait déjà chaud et je n'ai absolument pas envie de sortir sous cette chaleur assommante.


Camille, Kol et Rebecca sont partis très tôt ce matin car ils devaient régler des affaires à la Nouvelle Orléans. Plusieurs heures de route nous séparent de cette demeure isolée et je pense avec une petite pointe de nostalgie à ma demeure dans cette ville que je chéris tant. J'ai les bruits continus de la vie qui court dans les rue, j'aime la foule qui grouillent, qui dansent, qui hurlent, les fêtes qui se prolongent la nuit. J'aime la Nouvelle Orléans. Elle est désormais sous la tutelle de Marcel Gerard, mon fils, celui que j'ai aimé et qui m'a trahi. Mais ils nous laissent cependant y demeurer si nous ne faisons pas de vague.


Je respecte ce traité…pour le moment. Il y aura un moment où je redeviendrai le roi et Marcel n'aura plus qu'à courber l'échine devant moi.


Je soupire. Je sais que venir passer quelques jours ici fait plaisir à mon grand frère. Alors je me contrains à accepter quand il me supplie presque d'y aller. La galère…je m'ennuie à mourir ici. Heureusement quand Kol est là nous, nous profitons qu'Elijah ne nous surveille pas, pour aller au village, où nous ne sommes vraiment pas les bienvenus.


Ce n'est pas bien bien gentil de notre part car Elijah en faisant l'acquisition de cette demeure campagnarde avait fait la promesse à ce maudit maire que nous resterions dans notre coin.


Sa promesse n'était pas la mienne. J'ai du régler quelques petits malentendus rapidement, ce qui j'avoue n'a pas arrangé notre intégration dans ce village. Maudits Humains ! S'ils savaient ce que nous sommes en réalité, ils se permettraient bien moins de faire des pétitions pour nous exclure de leur communauté.


Nos sommes les malvenus, mais je m'en tape royalement. De toute manière, depuis 1000 ans, nous sommes les parias de cette société. Le nom Mickaelson fait trembler le mode et j'en suis fier. Nous avons posé notre puissance de cette manière et je compte bien la garder, même ici, que ca déplaise ou pas à Elijah. Je dois évacuer tous ces sentiments négatifs. Je vais aller rejoindre mes pinceaux et mes couleurs…Rien que d'y penser, je sens une chaleur intérieure m'envahir.


Je referme les rideaux. Et En plus ma chambre donne sur cette grange qui a brulé et qu'Elijha retape depuis et sur la future écurie. J'ai tout gagné ! Quand je pense que mon frère a l'idée d'acheter des chevaux …est-ce qu'il sait que ces bêtes nous détestent certainement autant que l'ensemble des factions de la Nouvelle Orléans.


J'attends avec impatience de voir de quelle manière il va pouvoir les approcher. Ces bêtes savent ce que nous sommes et ils ne se laisseront pas faire si facilement.


Je pense que je ne devrai surtout pas manquer ce jour là. Elijah va encore se rendre compte que nous avons beaucoup plus d'ennemis que ca même chez les animaux. J'aurai du le dissuader mais quand mon grand frère à quelque chose en tête, c'est peine perdue que de vouloir le dissuader. Et dire qu'on dit de moi que je suis têtu et borné ! J'avoue cependant que j'adore quand mon frère se lance dans des missions de ce genre…on croirait parfois qu'il y joue toute son éternité. Des chevaux…et pourquoi pas des moutons dans le pré…je ne dois surtout pas lui glisser l'idée il serait bien capable de ramener des tas de chèvres et de moutons pour dire d'aménager le paysage. A moins qu'on s'en serve pour faire des sacrifices sordides je ne vois vraiment pas à quoi peuvent servir ces bêtes.


Je vais cependant laisser faire Eijah, ca semble lui tenir à cœur .


Par contre, il peut se toujours courir pour obtenir mon aide, il est hors de question que je l'aide à répare les barrières qui entourent notre demeure.


Je me regarde devant le miroir de ma chambre. Ah oui, en effet, j'au du abuser de l'alcool hier soir. J'ai les traits tirés et la bouche encore pâteuse. Sinon, sans me lancer de fleurs, je suis vraiment beau gosse, ventre plat muscles saillants et une paire de … oui, la nature m'a gâté et je suis ravi de cela. Je rigole seul en me rendant compte que j'ai un égo parfois surdimensionné et que mon frère n'a pas tord de me le faire redescendre de quelques marches de temps en temps.


Je me regarde pendant un long moment mais jamais je ne croise mon propre regard. Je ne peux pas, il reflète peut être trop les souffrances que j'ai du essayer oublier au fil du temps. J'ai trop peur d'y voir le monstre que je suis en réalité.


Je remets une serviette autour de moi, pas que je sois pudique mais si Elijah me voit me promener nu dans la demeure, il va me faire encore une leçon de morale. J'irai me doucher après mais pour le moment, j'ai envie de trainer dans cette demeure quand elle est si silencieuse.


Pas que j'aime le silence mais j'aime observer ceux qui y dorment.


Bon soit, il n'y plus qu'Elijha puisque le reste de famille s'est éclipsé très tôt ce matin. J'ai trouvé leur petit mot sur le guéridon à l'entrée du salon quand je suis descendu pour aller boire un verre d'eau.


Je longe les chambres vides et ouvrent tout doucement la porte de celle de mon frère. Je sais qu'il dort encore car je perçois sa respiration lente et régulière. J'aperçois son lit. Il est endormi profondément, et j'ai un sacré point de vue sur sa paire de fesses. Je rigole. Son drap a du glisser dans la nuit. Il est beau gosse lui aussi, bien dommage qu'il ne fasse pas profiter plus souvent les femmes de ses atouts de mâle.


Je referme la porte rapidement quand je vois qu'il bouge. Je ne suis pas encore prêt à apercevoir l'intégralité de son anatomie.


Il est temps d'aller me doucher pour enlever définitivement la fatigue de cette nuit.


Et puis je vais ensuite me lancer dans une activité que j'apprécie par-dessous tout, surtout quand je suis ici, au calme. L'inspiration m'est venue d'un coup quand j'ai repensé à notre vie, à tout ce que nous avons vu à travers le monde, les rencontres que nous avons faites.


Je me sens l'âme d'un artiste ce matin.

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