Louveteau !

Chapitre 9 : Douce nuit

5352 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 13/10/2018 18:29

Chapitre 9 – Douce nuit


Camille ne préféra pas rester en fin d'après-midi avec Elijha. Elle avait cependant appréciée qu'il lui propose de l'héberger pour la nuit mais elle devait préparer ses bagages pour son départ à New York. Elijah l'avait sentie déçue que Klaus ne puisse pas l'accompagner mais il n'avait pas préféré lui expliquer la vraie raison de son absence. Et puis savoir que son cher frère allait devoir affronter les foudres de Camille une fois qu'elle serait revenue, lui procurait aussi en vrai un petit moment de réjouissance. Petite vengeance personnelle !


De toute manière, il préférait gérer son frère et le louveteau seul, que d'avoir à supporter les questionnements, les conseils et autre baliverne de ce genre.


Il regarda l'heure. La soirée commençait à tomber et il sentit la faim le tirailler. Pas une faim humaine, une faim réelle de celle qui lui rappelait continuellement sa condition. Il n'avait jamais eu des crampes au ventre à cause de cela mais ce soir tout semblait différent, comme si tout l'énergie qu'il avait donnée en supportant psychiquement son frère l'avait vidé. Il se sentit épuisé. Il posa son regard dans le miroir de l'entrée et soupira. Il avait une tête à faire peur, des cernes noires et la pâleur de son visage l'étonnèrent presque. La tête d'un vampire nouveau né quasiment ! Il écouta un peu les bruits de la maison et se rendit alors compte du silence total qui régnait dans la maison.


La nuit tombait ici dans cette campagne sans un seul cri ou un seul klaxon pour vous rappeler que les festivité nocturne pouvaient débuter, comme à la Nouvelle Orléans. Seul le hululement de quelques hiboux vous rappelaient qu'il existait tout de même une vie la nuit tombée.


Quelqu'un de plus peureux aurait pu appréhender de se retrouver dans cette grande demeure, loin de tout, seul. Entre les bruits du plancher à l'étage et le vent qui soufflait dans les volets, la maison pouvait procurer une certaine appréhension. Cela n'avait pas le même effet quand toute la famille était réunie ici, souvent à veiller très tard, en buvant, discutant ou se chamaillant la plupart du temps.


Mais Elijah émit un large sourire de satisfaction et remercia presque le ciel de lui offrir enfin ce moment de solitude. Enfin solitude à demi, auprès d'un louveteau, dont il pouvait un peu percevoir les ronflements légers. Il sourit à cette pensée et se sentit d'un coup très ridicule. Le voilà accro de sa petit bête comme les veilles avec leur chat…Peut être était ce cela la solitude qui rendait les personnes âgées souvent si aigries et si tristes. Une solitude que seul un petit animal de compagnie pouvait atténuer. Il repensa à la veille dame et sa petit chienne Mirza et grimaça. Non, il n'était pas encore arrivé à ce point…


Puis d'un coup, il se plia en deux. Saleté de douleurs qui revenaient quand il ne s'attendait le moins.


Ses douleurs lancinantes offertes gracieusement comme cadeau par sa mère étaient revenues le taquiner et la seule chose en ce moment qu'il aurait aimé aurait été d'aller se coucher, se blottir sous une couverture chaude et ne plus sortir de son lit jusqu'à la fin de son éternité.


Mais il y avait ce petit loup à s'occuper et il ne pouvait pas décemment le laisser dans un coin pour satisfaire ses propres besoins. D'ailleurs, cela ressemblait étrangement à sa vie quotidienne qu'il menait quand il était entouré de sa fratrie. S'oublier aux profits des autres. Parfois, il aurait aimé que les choses s'inversent.


Que quelqu'un prenne soin de lui, ou tout simplement s'oublier dans les bras d'un autre et profiter d'un moment où il se sentirait lui aussi rassuré et protégé. Il soupira.


Même en amour, il s'était construit un mur presque infranchissable où il ne laissait entrer ni échapper des sentiments forts et durables. Il pensa à sa dernière petite amie qu'il gardait bien secrètement cachée mais ce début de romance serait certainement bientôt étouffé dans l'œuf dès qu'un de ses frères ou sœur l'apprendrait. Notamment un frère en particulier qui avait le don de lui enlever toutes les femmes qu'il mettait dans son lit !


Tout cela l'avait endurci mais l'avait rendu aussi seul, bien souvent trop seul.


Cependant, il sentait qu'il en avait vraiment besoin, se poser et essayer d'oublier ses brûlures continuelles qui lui torturait l'estomac et lui faisait bouillir le sang en ce moment là. Quand sa mère l'avait torturé, il avait été à deux doigts d'accepter sa proposition, tout lâcher, redevenir humain et se construire une vie comme il l'avait toujours rêvé. Avoir des enfants, une femme, une maison et pourquoi pas un chien. Travailler comme employé pour une toute petite entreprise et mourir heureux. Mais il avait renoncé par pour lui, pas pour les autres, mais pour Niklaus, pour son frère. Jamais, il ne pourrait laisser son frère pour essayer d'aller trouver le bonheur ailleurs. Peut être que tout simplement cela lui suffisait. Leur lien était trop fort et il savait que toute sa vie, son éternité même était reliée à celle de son petit frère. Il n'avait vécu ces 1000 années que pour cela…Il avait toujours été prêt à tout sacrifier pour lui, et l'avait encore été face à sa mère. Et le serait encore et toujours.


Il retourna vers le canapé où il avait laissé le petit loup endormi et souleva le plaid qui lui servait de couverture. Elijah aimait la sensation qu'il ressentait quand il était près de ce petit loup. Peut être un certain instinct paternel qui couvait au fond de lui le rendait ainsi. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour apprécier sa présence. Il avait su dès le début qu'il prendrait soin de Kiki parce qu'il en avait autant besoin que lui. Se savoir utile lui était nécessaire et indissociable de sa personnalité.


Il n'était pas toujours à la hauteur mais faisait toujours le nécessaire pour y parvenir.


Il s'assit aux côtés du louveteau, toujours endormi, et se rendit compte que le pansement commençait à se rougir. Il se releva, alla chercher les médicaments et autres outils médicaux que le vétérinaire lui avait fourni et lut les notices d'emploi. Il lui referait le pansement dès que son petit loup se réveillerait. Il abaissa une dernière fois ses barrières mentales, ferma les yeux en collant sa tête contre le dossier du canapé et se mit à écouter la respiration et les battements de cœur bien plus profondément pour percevoir ceux de Niklaus.


Le brun se sentit rapidement bercer par le rythme régulier de ce battement. La respiration de Niklaus était apaisante et les bruits autour de lui, du feu qui crépitait, de la veille horloge qui égrainait les minutes lui parurent de plus en plus lointains. Il parvint à oublier peu à peu les douleurs qui lui vrillaient le ventre et posa sa main sur le petit louveteau. Il était chaud, doux et le mouvement de son corps qui se soulevait à chacune de ses respirations eurent raison de lui aussi.


Une sensation d'humidité sur le visage le fit sursauter. Ses yeux rencontrèrent en tout premier la fenêtre et la nuit qui était tombée. Il pouvait apercevoir un des croissants de lune qui brillait au loin. Puis il ressentit de nouveau des coups de langue passée sur son visage. Il finit par se redresser définitivement et tomba , nez à nez avec le visage de Kiki, tout près de lui. Le petit loup avait ses deux pattes posées sur son torse, debout sur son ventre et léchait avec avidité et bonheur la totalité du visage de son maître. Elijha grimaça un peu puis finit par l'attraper par le cou tout doucement pour ne surtout pas lui faire du mal.


- Je vois que tu es bien réveillé dis-moi ?


Le louveteau enfoui son museau dans le cou d'Elijha et émit des petits cris de satisfaction. Elijha en profita pour lui caresser le dos, évitant de trop appuyé sur ses flancs et le serra contre lui.


- Tu es tout chaud, mon loulou, et …oh….oui, je confirme ce que disait ce maudit vétérinaire, en effet, tu pues vraiment. Je pense que nous ferons un petit bain tout à l'heure ou demain matin, parce que je t'avoue que j'ai juste envie d'aller manger et dormir.


Le louveteau se tendit d'un coup.


« Un bain ? mais pour quoi faire ? dis tout de suite que je pues le fennec ! «


La voix rauque de Klaus résonna dans tout son être. Il n'avait pas remonté son mur psychique et prenait de plein fouet l'intrusion de Niklaus dans son esprit. Puis Elijha sourit en entendant les

protestations de son frère. Il avait oublier de fermer son esprit. Il devrait le faire pour éviter que ce dernier ne vienne un peu trop souvent lui dire comment se comporter. Il fit comme si il n'avait pas entendu son frère et continua sa petite discussion ludique avec le louveteau.


- Oh non tu n'y échapperas pas, mon jeune ami. Je suis certain que tu vas apprécier. Nous irons dans la chambre de Niklaus, il a une très belle baignoire en style antique. Il va adorer que j'y plonge tes pattes !


« Je t'entends, malheureux ! Si tu oses poser ne serait ce qu'un poil de cet insecte dans ma baignoire, je te promets que tu le regretteras »


ELijha sourit et plongea son esprit dans celui de son frère


« Avec toutes les promesses de vengeance, que tu m'as faites depuis le début, j'ai réellement de quoi me faire du souci, mais pour le moment à part tes grands cris je n'ai pas grand-chose à craindre de ce petit louveteau »


« Je pourrait lui ordonner de te mordre et tu ferais bien moins le malin avec une belle fièvre, tout seul ci ! et moi je peux te jurer que je me délecterai de ton inconfort et je te laisserait te tordre de douleur comme une vulgaire verre de terre »


« ah oui ? et qui s'occuperait de nourrir la petite inoffensive que tu es en ce moment «


« Je te laisserai dans cet état juste le temps d'avoir vraiment faim et d'avoir besoin de toi et au moment venu je te je t'offrirai mon précieux nectar «


Encore des menaces sans fondement, juste histoire d'être méchant. ELijha soupira déçu.


« Oui, comme tu le fais toujours…à la dernière minute, quand t'es besoin prime sur ceux des autres »


Klaus se tut un moment, réfléchissant à l'impact des paroles de son frère et avec une voix rauque s'interrogea


« c'est réellement ce que tu penses de moi ?»


« parfois »…


« Je suis donc si égoïste à tes yeux… »


« tu le dis toi-même, Pas égoïste, mais manipulateur bien souvent »


Klaus ne parla plus, vexé puis tout doucement, il revint s'incruster dans l'esprit d'Elijha qui restait silencieux


« Je …je te demande pardon, je ne pensais pas que je pouvais donner cette impression mais tu sais je suis pas comme ça, je dois aussi me protéger »


'De qui, de moi ? «


Elijha s'étonna. Il n'avait jamais fait de mal à son frère malgré le nombre incalculable de fois où il l'aurait bien étranglé !


« Non pas de toi, de nos frères et sœurs et si je leur montre que je ne suis pas plus puissant qu'eux, ils vont…


« T'aimer un peu plus ? »


Klaus soupira.


« Ils vont croire que je suis un faible et vont en profiter pour se moquer de moi »


« Se moquer de quoi, Niklaus ? tu es le plus fort d'entre nous tous et tu es bien le seul à avoir réussi à nous protéger de beaucoup de choses pendant toutes ces années »


« Ne minimises pas ta participation, grand frère, sans toi, je ne serai certainement pas là à discuter comme deux gros bétas sur un canapé, moi dans un corps de louveteau bien ridicule et toi avec ta tête à réveiller les morts ! »


« Je me trouve pas trop mal »


« T'es pâle comme un vampire »


« J'en suis un, non ?


« Tu veux boire un peu ? »


« Un bourbon ? un peu tard pour moi »


« Mais non, gros bêta , de mon sang…tu peux si tu veux. Prend la patte du louveteau, fait une petite entaille et verse cela sur le bout de tes doigts, ca ne me gêne pas »

« Moi si… je n'ai pas l'intention de me nourrir sur un bébé, j'attendrai que tu redeviennes Niklaus, le puissant Niklaus…et que tu me proposes de le faire »

« Ah tu l'avoue, je suis puissant ! «


«Egocentrique, manipulateur, Capricieux, un brin emmerdeur, mais oui puissant ! »

« L'emmerdeur de la famille ,c'est toi, mon frère tu verras si on fait un vote à main levé parmis la ratrie , tu risque d'être déçu du résultat, Monsieur le rabajoie »


Puis Niklaus bailla et soupira.


« Ca te gêne si je me rendors un peu… »


« Non, vas- y je vais veiller que tu dormes comme un bébé louveteau »


« marrant, très marrant, ton humour me surprendra tout le temps… »


Puis Eijha décida de fermer son esprit pour que ton frère cesse ses bavardages incessants et se concentra sur le bébé loup qui le regardait fixement avec de grands yeux tous ronds et tout verts.


- Tu dois me prendre pour un fou


Il repoussa le louveteau de son torse, et le rallongea aux côtés de lui. Le petit loup se laissa faire encore trop faible pour résister et bailla d'une large gueule.


- Je crois que tu vas encore avoir besoin d'un gros sommeil, mon petit père, comme ton petit maître intérieur


Le louveteau glissa légèrement sur le canapé pour venir se coller aux jambes de son frère et se blottir contre lui. Il leva son museau vers la fenêtre et essaya de pousser un ridicule petit hurlement à la lune. Elijah se mit à rire.


- Je t'avoue je prèfère largement ton cri que celui de la meute de la dernière fois. Tu vas finir par me réconcilier avec ces bêtes répugnantes.


Le louveteau émit un petit bruit de contestations puis d'un coup leva la patte pour essayer de gratter le pansement qui l'entourait. Il lécha un peu le sang qui commençait à s'imprégner et regarda son alpha de nouveau.


- Ok, ne bouge pas, je vais essayer de changer ton pansement.


ELijha souleva d'une main le petit louveteau et mit une serviette sous lui pour protéger le canapé.


Il coupa ensuite à l'aide d'un ciseau la bande qui retenait en captivité les poils et la belle cicatrice du petit louveteau, et tira un peu pour ôter le pansement ensanglanté. Kiki poussa un petit cri quand le vampire lui tira plus fort puis un second cri plus aigu quand il nettoya à l'aide d'un coton imbibé de désinfectant toute la longue cicatrice. Il regarda un peu la blessure en écartant légèrement les poils.


Le travail du vétérinaire avait été parfait et les chaires semblaient bien recousues. Il restait un légère boursouflure qui disparaitrait d'ici quelques jours. Le sang de Niklaus semblait être un bien meilleur remède que tous ses cachets.


Le petit louveteau n'appréciant pas trop se faire toucher près de sa blessure se tourna et mit ses pattes en l'air pour montrer son ventre.


- Non, mon louveteau, tu auras des caresses après. Comme on dit, le réconfort après l'effort. Ca va aller vite le plus dur est fait, allez tourne toi ou tu risques de rouvrir la cicatrice à gigoter comme cela


Elijha tout délicatement, attrapa les petites pattes qui tournoyaient devant lui et remis le louveteau sur le ventre pour atteindre son flanc. Puis, après avoir bien inspecté que tout était bien fait, il enroula d'une large bande de velcro et réinstalla le petit loup dans la couverture qu'il referma sur lui.


- Voilà, tu vois, c'est parfait, tu es courageux, tu seras un grand loup plus tard, plein de force et de prétention


« Eh ! je ne suis pas prétentieux »


« je ne t'ai pas permis de venir envahir mon esprit Niklaus »


« tu as des faiblesses mon frère, quand tu es fatigué ou trop tendre peut être , on peut lire en toi comme dans un livre ouvert, tu es tellement concentré sur tes petits soins que tu en oublies de te protéger !' «


« et tu en profites allègrement pour venir me harceler, je croyais que tu dormais »


«Ce louveteau m'en empêche avec ses cris et ses débilités. Dis donc tu t'es bien débrouillé, Docteur love ! «


« J'ai eu beaucoup d'expériences avec vous tous, et tous vos bobos en tous genre alors un vulgaire pansement ne me fait plus peur «


Le louveteau se rapprocha doucement d'elijha et grimpa sur son ventre pour s'allonger sur son maître affalé de nouveau dans le canapé.

« Klaus, arrêtes de m'envahir »


« Ce n'est pas moi, c'est lui… »


« Excuses bidon pour venir faire ton pot de colle »


« Dis moi juste que tu n'aimes pas et je le fais repartir de l'autre côté du canapé »


Elihja soupira.


« Non restes… »


Elijha posa ses deux mains sur le corps du petit louveteau et glissa ses doigts dans son pelage. Machinalement, il s'amusa à faire des dessins sur lui et replongea son esprit dans celui de son frère. De toute manière, Niklaus avait raison. Il était trop épuisé pour maintenir à distance ce lien entre eux deux.


« Elijah, tu te rappelles les potions de mère qu'elle nous appliquaient quand nous tombions ou quand nous nous brulions sur le feu »


« Oui avec ses plantes qui puaient, on détestait cela… »


« J'aimais quand elle nous soignait, elle était toujours douce et attentive »


Elijah sourit mais son sourire s'effaça rapidement. Il revoyait, à la différence de Niklaus, surtout les doigts de sa mère se poser sur les bleus et les nombreuses ecchymoses que son père avaient laissées sur le corps de son petit frère ou sur le sien quand il s'interposait. Il n'en gardait pas un si bon souvenir que cela


« Oui, elle a bien changé… »


« Oui, dommage…Tu lui en veux beaucoup de ce qu'elle t'a fait subir ? »


« C'est du passé »


« Pourquoi avec toi, tout est toujours du passé, tes douleurs sont bien présentes pour te rappeler que ce n'est pas du passé non ? «


« Parlons d'autres choses »


« parfois ca me manque que nous n'ayons pas eu des parents attentionnés…peut être que nous serions pas ce que nous sommes devenus »


« Je ne sais pas, nous ne serions pas là pour en parler »


« Tu sais quoi Elijha, j'aurai aimé avoir un père qui te ressemble »


Elijha rougit légèrement et soupira.


« je ne suis que ton frère, et ca me suffit amplement »


« T'as rougi »


« non »


« si »


« non »


« gamin ! «


« louveteau ! »


« Eh ! t'as pas le droit de m'attaquer sur le physique !


« et quel physique mon dieu… «


Klaus rigola puis finit par soupirer


« Mon frère, il faut vraiment qu'on trouve une solution à mon problème »


« Peut être que si tu te concentres, tu vas réussir à reprendre ta forme »


« J'ai essayé , ca ne marche pas »


« Je vais appeler Hayley demain, on doit comprendre ce qui a bien pu se passer «


Puis le vampire se tut. Les douleurs revenaient avec force comme tous les soirs, ou toutes les fois où il était épuisé. Il essaya de cacher rapidement son mal à son frère et bougea un peu le louveteau qui faisait pression sur son ventre.


«Lijha? »


« oui ? »


« Je sens que t'as mal quelque part »


« Te soucie pas, ca va passer… »


« Je n'aime pas quand tu mens »


« Je ne te mens pas, j'arrange la vérité, c'est différent


« Attend que je retrouve ma pleine forme, et c'est moi qui vais m'occuper de toi. »


« Je ne suis plus certain de vouloir demander à Hayley… J'ai un peu peur que mon état empire sous ta main »


» Merci de ta confiance, frangin»


« Je me souviens juste de la fois où tu as voulu aider Rebecca et qu'elle s'est retrouvée avec une jambe cassée »


« Il fallait la sortir de sous cet arbre qui s'était effondré. «


« Il suffisait juste de soulever l'arbre et pas de tirer ta soeur de dessous comme un forcené »


« J'y ai pas pensé tout au début…l'erreur est humaine comme tu le dis si souvent »


« Oui étonnant que le grand stratège Niklaus n'y ait pas pensé avant »


« Vous me mettez toujours dans tous mes états , je ne peux pas être parfait à chaque instant. »


Elijha sourit et caressa de nouveau tendrement le louveteau qui se colla un peu plus contre lui. Il glissa une petite patte entre les deux boutons ouverts de la chemise de son mâitre et enfouit son museau dans l'ouverture.


« Je crois qu'il recherche ta chaleur »


« Hum…hum »


"Ca n'a pas l'air d'aller Elijah"


"Si tout va bien"


"Tu sais, grand frère, cesses un peu avec tes tout va bien, je suis ok, pas de souci…et dis moi ce qui te tracasses"


« Je t'assures, Niklaus… »


« Tu recommences ! »


« Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu allais partir à New York avec Camille ? «


Niklaus se tut un moment puis se mit à rire.


« Tu me ferai pas une petite crise jalousie là ! »


« Tu vois on ne peut même pas discuter »


« Je sais j'aurai du t'en parler mais tu semblais tellement tenir à ce qu'on vienne ici que je n'y ai plus pensé »


« Je ne t'aurai pas empêcher d'y aller si c'est ce que tu penses »


« Je vais être franc avec toi,Lijha, j'ai accepté surtout parce que je voulais me venger de la punition que tu m'as donné »


Elijha haussa les épaules.


« Elle était méritée mais Tu m'avais fait une promesse pour cette semaine «


» Oui mais tu sais comment je suis quand je suis vexé , Pourquoi tu voulais tant que je reste avec toi, j'ai été infecte pendant tout le mois, et tu avais Rebecca et Kol…les parfaits petits frères et sœur »


Elijha déglutit légèrement et resserra sa pression contre le louveteau


« J'avais besoin que tu sois là »


Niklaus ne sut pas quoi répondre. Son frère ne se laissait rarement aller à de telles confidences.


« Mais pourquoi moi ? »


« Parce que je me sens en sécurité quand tu es là, et les loups…enfin mère, les loups …tout ça m'ont laissé un petit goût amer au fond de la gorge… »


« Il y a un après tu sais, on a eu des crises et des terreurs pendant plus de 10 siècles, et je …enfin je ne pensais pas que tu aurais besoin de moi pour surmonter cela »


« Je me sens ridicule de t'avoir dit ca »


« Et moi je me sens heureux que tu me l'ai dit. Parfois, je me demande ce que serait ma vie si tu n'étais pas toujours dans mon ombre. Je me suis toujours demandé si il y aurait un après sans toi près de moi pour me protéger et je n'ai jamais songé une seule fois que les choses pouvaient s'inverser…tu ne nous laisse rarement le choix de t'aider… »


« Ce n'est pas votre rôle »


« Tu sais les mains qu'on peut te tendre avec Rebecca ne sont jamais vides et si tu as besoin parfois d'y glisser les tiennes tu peux le faire sans crainte, on est là pour ça aussi…. »

Kaus déglutit. Il n'avait pas l'habitude de parler ainsi et ses paroles lui semblaient tellement compliquées à prononcer mais son cœur se sentait tellement plus léger aussi. L'amour qu'il avait pour son frère était si profond qu'il n'aurait jamais pensé avoir besoin de le prouver par des mots.


Klaus se maudit. Il n'avait pas pris la peine de se rendre compte du malaise de son frère. Il le pensait tellement toujours fort et sans faille. En fait, Elijha était comme lui, rempli de peur, de crainte, de méfiance…merde…quel mauvais petit frère il faisait.


« Merci Niklaus, j'essayerai… »


Les deux frères se turent. Les confidences étaient compliquées pour l'un comme pour l'autre. Elijha passa sa main dans ses cheveux, geste qu'il faisait quand la gêne et la honte l'envahissait et Niklaus se pinça intérieurement les lèvres et se mit à rire pour évacuer la pression.


« De toute manière maintenant, je suis là, un peu contraint par mes propres bêtises…dans le corps d'un louveteau qui n'arrête pas de te lécher, mais qu'est ce que c'est gênant pour moi »

« J'ai cru que c'était de ton cru toutes ces léchouilles… »


Klaus protesta et réussit à envoyer le louveteau lui mordiller le bout des doigts pour lui montre qu'il n'était pas une petite bête sans défense. Les léchouilles, comme si lui Klaus Mikaleson s'amusait à léchouiller son frère ! Bien que son odeur et le goût de sa peau lui convenait parfaitement.


Elijha attrapa le louveteau le retourna sur le ventre et se mit à le chatouiller. Le louveteau tout heureux jappait de contentement et Klaus se mit à rire aussi bien involontairement.


« Arrêtes ! j'ai horreur de ça »


« Pourtant tu m'as l'air d'en réclamer «


Le louveteau n'arrêtait pas de remontrer son ventre et dès qu'Elijah le remettait en place sur la couverture il revenait en force réclamer son dû. Elijah s'amusait autant que lui et pendant de longues minutes, les deux êtres que tout différenciait s'amusèrent à cela. Puis ELijha finit par faire arrêter son petit loup pour qu'il ne s'épuise pas et bailla à son tour


- Tu sais quoi, mon petit père, on va aller se cocher et demain, je te donnerai un bon repas que Klaus va adorer aussi !


ELijha remit des bûches dans le feu, ferma les lumières ensuite et monta à l'étage , le louveteau dans ses bras.


Arrivés dans la chambre il déposa la petite couverture au sol plié en 4 à quelques mètres de son lit et y déposa la petite boule de poil. Le louveteau se releva délicatement et se mit au pied du lit.


- ah non…ce n'est même pas envisageable…alors hop au panier ! et estimes toi heureux de ne pas dormir dehors ou à l'étage »



« Au panier , c'est comme ça que tu me parles, amène moi dans mon propre lit au moins je suis pas un chien qui dort au pied de son maitre »


« Si seulement…. »


Puis ELijha remonta toutes ses barrières mentales et attrapa le louveteau qu'il redéposa ans le panier improvisé. Il partit se doucher, enfila un bas de pyjama et s'installa dans son lit après avoir tapoté son oreiller. Puis il éteignit toutes les bougies et les différentes lumières et se glissa confortablement dans les draps et les couvertures de son grand lit. Enfin, du repos. Il allait enfin pouvoir dormir d'un sommeil paisible. Il sentit d'ailleurs la fatigue l'emporter et ferma les yeux.


Un pleur le fit sortit immédiatement de la torpeur douce et chaleureuse dans laquelle il commençait à se plonger.


- Non, Kiki…retournes au panier »


Le petit louveteau attrapa dans ses crocs un petit bout de draps qui tombait du sol et tira dessus


- Non, Kiki, ,je t'ai dit non ! «


Kiki se blottit alors au pied du lit tout penaud et mit sa tête entre ses pattes. Il ne retourna pas vers le panier et soupira d'un soupir de petit loup bien esseulé. Elijha souffla à son tour, laissa son bras tomber au bas du lit et attrapa d'un main la petite boule de poil pour la remonter sur le lit.


- Je n'ai jamais rencontré une bête aussi entêtée que toi, mais attention, c'est exceptionnel, c'est bien parce que tu es blessé et affaibli


Ravi de l'excuse qu'il venait de trouver, Il le posa sur les couvertures de son lit, un peu plus loin et se retourna pour essayer de nouveau de s'endormir. Un mouvement léger le fit rouvrir les yeux.

- Kiki, non tu ne peux rentrer dans les draps, c'est sale ! Pas de loup dans mon lit ! «


Kiki se figea puis quand il sentit que son maître se replongeait dans le sommeil , glissa son museau sous le drap , puis son corps, et rampa à l'intérieur du lit. Puis il dirigea son petit corps poilu vers le bas du lit et profitant de la chaleur des draps et des couvertures essaya de s'endormir tout au fond du lit pas très loin des pieds nus de son maître . Il lui léchouilla rapidement et Elijha se tendit


- Mais c'est pas vrai ! Tu es rentré là dedans, sors de là …


ELijha essaya, malgré son envie de laisser faire, d'attraper la petit bête au fond du lit et finit par laisser tomber. Il n'avait pas envie de lutter. Il posa son pied contre le corps du petit loup s'en servant comme d'une bouillotte et sourit. N'importe quoi, il en était arriver à accepter un bébé loup dans son lit …vraiment quelque chose ne tournait pas rond chez lui.


Puis il sentit les petites pattes de son bébé loup remonter le long de genoux, puis de ses cuisses, ensuite grimper sur son ventre, puis de son ventre où il posa un peu son museau, comme s'il pouvait sentir les différents douleurs qui entravaient son alpha, pour le lécher tout doucement pendant quelques minutes, puis voyant que Son maître ne lui refusait pas ce contact et cette intrusion, testa pour monter plus haut et ELijha se retrouva avec kiki le museau posé dans son cou et le corps étalé sur son torse nu.


- Vraiment… tu sais quoi , tu as de la chance qu'on soit seul dans la maison.


ELijha posa une main sur le flan du petit loup et se concentra sur la respiration du louveteau. Il se sentait bercer presque rassurer de la présence de ce loup près de lui et finit par s'endormir.


Klaus attendit encore un peu puis força les barrières de on frère et écouta la respiration lente et calme de son grand frère. Il ferma les yeux et se concerta. Il chercha au plus loin dans l'esprit de

son frère. Celui ci souffrait réellement. Pour ce soir, Il allait essayer de lui offrir de beaux rêves en lui insufflant de belles images. Et Dès que son corps aurait repris sa véritable personnalité, il lui ferait oublier tout cela. Personne , personne n'avait pas le droit de faire du mal à son frère !


Puis il se figea. Dehors il pouvait entendre les loups qui tournaient autour de la maison. La meute ne cesserait jamais de les harceler depuis le massacre de Klaus. Il faudrait qu'il finisse de s'occuper de ce petit tracas par la suite. Pour le moment, il laissa paraitre juste sa présence de bien méchant hybride aux loups à l'extérieur qui ne percevant que le danger de cette maison, firent demi tour pour repartir vers les bois..


Il vérifia que son frère ne se soit rendu compte de rien puis se laissa bercer à son tour par la respiration de son grand frère. Le louveteau le laissa s'endormir en même temps que lui.


Une douce et tendre nuit allait leur faire à tous les trois le plus grand bien.


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