Louveteau !

Chapitre 11 – Daddy Elijah

Kiki piaffait d'impatience tel un petit oisillon en attente de sa becquée. Mais Elijha n'y comprenait rien. Tremper les croquettes dans l'eau, ca ne donnait qu'une bouillie horrible qui baignait lamentablement dans la flotte et immangeable d'autant plus que mélanger à la viande et l'œuf l'odeur qui s'en dégageait donnait plus la nausée qu'autre chose.

En voyant cela, Niklaus avait été boudé dans un coin et son louveteau continuait malgré que l'hybride se soit éloigné de son maître lui à réclamer à cors et à cris un repas digne d'un loup.

- Oui, oui ca vient…

Il avait lui-même de plus en plus faim ne s'étant toujours pas nourri depuis deux jours, tel que ses nerfs étaient mis à rude épreuve. N'y tenant plus, il finit par attraper un pochon de sang qui avala d'une traite et jeta au fond de la poubelle. Il en prit un second car la faim le tenaillait toujours dont il lui fit la même misère. Il finit par s'assoir sur une des chaises et posa son front dans ses mains. Il n'allait as résisté longtemps avec ce sang synthétique. Depuis que sa mère lui avait ressorti tout ce qui avait de plus mauvais en lui, la soif de sang s'était accru et cela de jour en jour.

- Klaus fronça les sourcils et approcha son louveteau près de son frère

- Ca va ELijha ?

- Oui j'ai juste …faim, soif comme tu préfères

- Je vois bien , mais je ne t'ai jamais vu boire ave autant d'avidité, mon frère. Il faudrait peut être que tu ailles un peu en chasse. Le sang ici ne va pas te convenir longtemps

- Ca va aller, je contrôle

- Dis celui qui ne boit jamais un pochon de sang sans l'avoir au préalable versé dans un grand verre à pied

- Je n'ai pas eu le temps, je dois nourrir ta bête

- Je sens ta faim, Elijha, mon frère. Elle me transperce dans le corps et dans les veines.

- Comment tu peux savoir ça !

- Nous avons déjà partagé ton sang et mon sang toi et moi et je ressens tes envies de ce genre quand elles se font trop pressantes. Je ne sais pas à quoi cela est lié..mais depuis combien de temps , tu ne t'es pas nourrir convenablement ?

- J'ai pris un repas hier midi avec Camille

- De la nourriture humaine, Elijha. Je te parle de ce qui nous nourrit réellement…Rassures moi tu ne refais pas un sevrage comme il y a quelques années…

- Non, c'est juste que je n'ai pas trouvé le temps avec vous tous à me réclamer sans cesse votre attention. J'irai trouver une proie consentante quand je serai demain à la Nouvelle Orléans pour la réunion

- Tu pars demain là bas ?

- Oui

- Et moi je fais quoi ici ?

- J'ai pas encore réfléchi à tout cela, j'ai déjà assez avec ton maudit biberon à préparer

- Mon quoi ? mon biberon ?

- Elijha lui montra l'ustensile en le secouant face à lui et sourit.

- Tu vois , ton loup aussi va devoir boire :

- Va te faire foutre Elijha

- Je vois que ta condescendance vis-à-vis de moi est vite repartit !

Klaus ne répondit pas et se renferma encore plus boudeur que la première fois. Elijha ne put s'empêcher de sourire. Lequel des deux entre le louveteau et son frère était donc le plus bébé ?

Il reprit son occupation et soupira. Il ne voyait vraiment pas comment il allait réussir à faire avaler cette mixture poisseuse à son frère. Le pire cepenant ce n'était pas cette bouillie infâme non !

C'était ce putain de biberon à faire.

Mais pour Elijha, il était encore plus inconvenable d'appeler le vétérinaire pour plus d'explications.

Le vampire avait beau relire l'ordonnance, il ne comprenait pas ce que signifiait des dosettes de poudre rase…quelle dosette, quoi rase ! il avait face à lui un pot de 1 kg de poudre blanche qui ne ressemblait à rien qu'à un tas de farine !

120 ml d'eau ok , mai combien de doses pour faire un lait convenable à son loup.

Il avait essayé plusieurs fois, soit cela se révéla trop épais et ne sortait pas par le trou de la tétine soit trop liquide et tout se déversait en dehors du biberon. Et secouer le biberon, il l'avait fait mais tout lui était tombé dessus sur sa splendide chemise neuve en soie parfaite ! Foutue…

Il respira un grand coup, avala un nouveau verre de bourbon, seule boisson qu'il arrivait à digérer ce matin et repris son mélange. Le mélange de ce liquide avec le sang qu'il venait d'avaler le'écoeura.

Il soupira pendant que le louveteau gémissait de plus en plus.

- Je sais que tu as faim mais je n'ai pas l'habitude alors soit un peu patient et cesse de couiner…

Elijha commençait à perdre patience. Il n'avait pas signé pour faire la nounou sur plusieurs jours, tout de même . Il avait un travail énorme pour préparer la réunion du lendemain et ne trouvait aucun moment pour le faire à cause de ce petit loup qui ne cessait d'accumuler les bêtises et nécessitait une attention à toute épreuve !

- Klaus je t'en prie , fais le taire, fais quelque chose, c'est insupportable ces couinements et pitié cesse de faire la tête. Je pense que si il y a quelqu'un ici qui devrait la faire c'est bien moi

Celui-ci ne répondait plus. Manger dans une gamelle cette mixture et boire au biberon ! Plutôt mourir carbonisé par le soleil ou par un pieu en chêne blanc planté dans le cœur que de s'abaisser à un tel rituel !

Jamais il ne mangerait dans la gamelle comme un vulgaire chien et pour lui mettre cette tétine dans le bec, il allait falloir user d'une sacrée ténacité car il ne se laisserait jamais faire.

Et ce maudit loup qui réclamait son biberon, pire que ces ignobles petits bébés humains qui ne pensaient qu'à téter le sein de leur mère pour aller tout régurgiter sur leurs épaules quelques minutes après.

Hors de question ! Jamais Klaus Mikaleson ne ferait cela… Quel horreur, avoir vécu 1000 ans pour vivre ça maintenant, non merci…

Il profitait cependant de voir le désarroi de son frère incapable de mener à bien cette mission et lorsque le biberon qu'il avait certainement mal serré s'était entièrement déversé sur lui, il avait connu une extase totale. Son extase s'était cependant vite allégée quand il avait vu son frère grimacer et tenir son ventre en signe de souffrance, et ensuite les deux pochons de sang avait fini par le rendre plus soucieux. Elijha devait prendre son sang à lui pour tout régler mais tant qu'il serait dans cet état de petit chose sans cervelle, son frère refuserait ! Vraiment à se demander qui était le plus bébé des deux !

Elijah poussa un nouveau soupir d'exaspération puis regarda son portable. Demander de l'aide pour quelque chose d'aussi bête lui semblait totalement honteux. Il chercha vers qui il pourrait se tourner mais l'évidence lui sauta aux yeux immédiatement. La seule qui ne se moquerait pas de lui et qui malheureusement par contre allait lui poser des tas de questions.

Il chercha une tactique avant de l'appeler puis finir par composer le numéro de son adorable sœurette.

Au bout de quelques secondes, la voix aigue et si attendrissante de Rebbeca résonna au bout du fil. Sa sœur avait toujours un timbre de voix qui lui donnait envie de sourire. Le soleil de sa vie…

- Elijah, comment vas-tu, mon ange ?

- Bien, si on peut dire

- C'est sûr que se coltiner seul notre frère, doit être une sacrée épreuve

- Rebecca, arrêtes donc mais je dois bien avouer que tu n'es pas loin de la réalité pour l'épreuve que je subis …bon cessons de parler de ce malotru et parlons de toi… comment vas-tu ?

- C'est l'éclate ici. Je m'amuse comme une folle. J'ai un peu explosé notre budget sortie mais comme tu m'avais dit qu'il était illimité …

- Oui dans le raisonnable tout de même ….

- Oui, te soucie pas, je te rembourserai

- Avec quel argent ? tu sembles oublier que tu ne travailles pas …

- Je te serai redevable de pleins de bisous, ca te conviens ?

- Je prends et une soirée au théâtre tous les deux

- Je prends aussi ! bon , Hier soir, avec Kol, nous avons écumé les boîtes de nuit et nous avons dansé jusqu'à la levée du jour. Aujourd'hui c'est shopping pour moi et pour notre cher frère c'est gueule de bois. Je crois qu'il ne tient pas aussi bien que nous l'alcool. Tu sais que tu me manques, mon adorable frère…je n'aime pas quand je ne te vois pas pendant plusieurs jours. Klaus s'est un peu calmé, il ne t'a pas trop fait des siennes ?

- Eh, trop de questions à la fois ma sœur, mais Non, il est …dans un autre état en ce moment

- Ah oui qu'a-t-il ?

- Rien de bien grave, il couine beaucoup…

« tu ne perd rien pour attendre »

Elijha sourit et finit par se taire un peu trop longtemps au goût de sa sœur qui l'interrogea immédiatement.

- Oh il y a quelque chose qui te tracasse, mon frère ? je l'entends dans ta voix. Raconte tout à tata ! Et branche le visuel, que je vois ton beau me manque trop de ne pas te voir

- Tu ne changeras jamais, Rebecca. Toi aussi tu me manques. Ca manque d'une petite pointe de folie depuis ton départ.

Elijha brancha le visuel de son portable en évitant surtout qu'elle puisse apercevoir autre chose que son visage et lui sourit

- Ben dis moi, mon frère, c'est quoi cette mine défraichi et cette barbe de quelques jours

- C'est pas mal non ?

- Oui j'avoue mais les cernes autour de tes yeux je n'aime pas trop cela…

- Te soucie pas, je serai tout beau pour demain. Rebecca, écoutes, j'ai besoin de ton aide

- En que puis je t'être utile ?

Le Louveteau reprit ses couinements de plus belles. Elijha écarquilla les yeux

- C'est quoi ces bruits de doigts coincés dans une porte ?

- Klaus qui grogne dans le salon

- Il s'est enfoncé la tête dans une trompette ou quoi ?

Elijha ne put s'empêcher de rire

« Trop facile de se moquer des absents qui ne peuvent pas répondre »

- Vas - y mon frère je t'écoute

Elijha soupira et commença le récit qu'il lui semblait le plus probable.

- Voilà, j'ai une amie qui est partie faire des courses …

- T'as une amie ? une petite amie ? elle s'appelle comment ? ca fait combien de temps que tu es avec, petit cachotier…

Klaus se mit à rire , rire qui résonnait dans l'esprit de son frère.

« Bon courage pour te sortir de ce guêpier dans lequel tu viens de te mettre …mais j'espère que tu me l'aurais dis si tu avais une femme dans ta vie en ce moment »

« Bien sur, pour qu'elle finisse au fond d'une tombe comme toutes les autres »

« franchement, va te nourrir, t'es exécrable Elijha...je préfère me taire que t'entendre encore tes commentaires désobligeants ! »

Elijha secoua la tête. Il n'était vraiment pas d'humeur et devait essayer de se calmer. Il refocalisa son attention sur la voix de sœur qui n'arrêtait plus de parler et l'interrompt.

- Non, je n'ai personne en ce moment, et c'est juste une amie en tout bien tout honneur qui m'a confié pour quelques heures son bébé mais je dois lui donner à manger et je…enfin je ne sais pas trop comment…

- Son bébé, un petit bijou avec des petits bras et des petits jambes ? ELIJAHHHH … tu as un bébé tout mignon à la maison et tu ne m'as pas appelé avant ?

Elijha suffoqua. Oh non pourquoi avait il été inventé cela …il avait oublié son amour démesuré pour ces petits êtres sans cheveux et qui braillaient tout le temps.

- Rebecca, je t'en prie. J'ai juste besoin que tu m'aides , là tout de suite..

- Montre moi le bébé

- Non

- Elijha, tu plaisantes, je l'entends qui pleure. En fait, ce n'est pas Klaus mais cet adorable bébé qui réclame son biberon peut être

- Et ben voilà la raison de mon appel

- Non, tu vas donner le biberon à un bébé ? Oh c'est pas juste pourquoi je ne suis jamais là quand tout est sublime dans cette maudite demeure !

ELijha essaya d'oublier le « maudite » et reprit :

- Je ne sais pas comment doser le biberon…

- Elijha, tout simple, sur la boîte de lait, tu as des mesures. Pour tant de ml, ce sera tant de dosettes.

- Dosettes ?

- Dans ton pot, y'avait bien une sorte de cuillère, c'est ça la dosette…et tu en met autant que nécessaire

- Oh tout simple en effet. Oui c'est bien expliqué là-dessus et rase ?

- A ras bord tout simplement

- Merci…ca me semble facile tout compte fait

ELijha retrouva le sourire. Sa sœur lui avait donné ses conseils sans aucune moquerie. Il l'adorait…

- Oh je suis tellement attristée d'être si loin j'aurai pu lui donner son biberon…oh surtout une fois que tu lui as donné, doucement, tu le met sur ton épaule et tu le tapotes tout gentiment dans le dos pour qu'il fasse son rot

- Son rot ?

- Pour l'aider à digérer…

- Oui j'avais oublié tout cela. Quand vous étiez vous-même des petits monstres brailleurs, Esther faisait cela aussi

Elijha vit le visage de sa soeur s'attrister d'un coup

- Qu'y a-t-il Rebecca ?

- J'aurai aimé pouvoir le faire un jour moi aussi

- Oh je suis désolée, ma sœurette, tellement désolée

- C'est rien, mais tu vois je suis presque déjà prêt à accueillir un bébé un jour…j'ai tout les bouquins qui existent là-dessus. N'oublie pas de le mettre à la sieste et puis quand tu lui parles, regarde le bien, les bébés adorent qu'on leur prête attention…

- Oh je sais !

Elijha eut de la peine pour elle. Il savait quel malheur cela représentait pour sa sœur de ne pas pouvoir enfanter et devenir un jour mère. Un rêve qui leur était devenu inaccessible…

Puis il tourna son regard vers le louveteau et plongea son esprit dans celui de son frère

« Même les gros bébés capricieux aiment qu'on leur donne toute leur attention ! »

« Va te faire voir chez le Diable »

« J'y suis déjà non ? «

« Profites d'être grand et costaud , tu vas moins rire à mon retour…grand frère ! «

- Je n'aurai pas du t'appeler, je t'ai rendu triste

- Ah non, mais maintenant montre moi ce bébé !

Elijha ne pouvait pas lui refuser et passa sa main dans ses cheveux

- Oh ELiha, il y a un problème

- NoN pourquoi ?

- Quand tu met ta main comme cela, dans tes cheveux, c'est que tu m'as caché quelques chose ? «

Aussi maligne que son infernal frère !

- Ok, ce n'est le genre de bébé que tu peux imaginer

- Montre moi tout de suite ce bébé

Elijha attrapa son portable et le tourna vers le fond de la cuisine où se tenait le tout petit louveteau recroquevillé contre un des murs.

- Oh mon dieu, oh mon dieu …son bébé c'est un chiot ?

- Oui .

- attend mais Elle a quel âge ton amie ?

- 83 ans

- Elijha, il va falloir que tu sortes un peu plus. Tu peux me le remontrer juste encore un peu …

- Rapidement alors …

« C'est bon, je suis pas une bête de foire. »

- Salut toi, tu es trop mignon

Le louveteau dressa les oreilles, horrifiant au passage l'hybride et se mit à japper devant le téléphone. ELijha s'apprêtait à le reprendre quand la voix de sa sœur le figea sur place

- Qu'est ce que vous avez fait tous le deux , avec Klaus, ? d'où sors tu ce louveteau , ELijha ? »

- Qu'est ce que tu racontes ?

- Arrêtes tes sornettes…ce regard, ELIJAH ! CE regard…Appelle Klaus, je dois lui parler immédiatement !

- Non ce n'est pas possible

Elijah, si tu n'appelles pas notre frère tout de suite, je prend la voiture et je viens immédiatement ici

Elijha soupira

- Je ne peux pas te le passer

- Je m'en doute bien, ELijha ! Mais qu'est ce que vous avez fait ? comment a-t-il pu …

- Comment le sais tu ?

- Son regard…le regard de ce louveteau n'a rien d'animal ! Il a les prunelles de notre frère, avec sa malice et ses stries doréss. Il n'y a qu'un seul homme qui a ce regard…et c'est notre frère…oh mon dieu …

ELijha soupira et finit par s'assoir.

- Je vais tout te raconter mais promet moi de ne rien dire ni à Kol , ni à Finn. Surtout pas à Finn…j'espère que tout sera redevenu normal quand vous reviendrez

Elijha lui conta tout depuis le début. Au bout de quelques minutes, Rebecca silencieuse depuis le ddébut essayant de digérer ce qu'elle entendait, éclata d'un rire limpide qui résonnait au travers des couleurs.

- Alors là c'est la meilleure de l'année ! Je vais te chercher une sorcière qui pourrait nous aider, fais moi confiance. Soucie toi de cacher sa vraie nature à ton louveteau à d'autres.

- Oui surtout, ce serait un vrai danger pur nous tous si quelqu'un apprenait dans quel état de fragilité se trouve notre frère !

Rebecca sourit de plus belle et ne put contenir de nouveau son rire.

- Passe moi le louveteau, enfin Klaus

ELiha s'étonna et s'approcha du louveteau

- Alors mon bébé loup, tata Rebecca va te ramener un beau gros os pour quand je vais venir avec une petit balle pour que tu cours après et la ramène comme un bon petit chien bien élevé !

Puis elle éclata de rire et finit par raccrocher.

Elijha se pinçait les lèvres pour ne pas rire. Il se sentait détendu désormais.

« Je vous déteste tous les deux ! comment osez vous vus moquer de moi de cette manière et toi pourquoi tu lui as dit, traitre ! c'est pas cool «

« Mais avoue que tu le mérites un peu non ? «

« tu sais quoi Elijha, va donc en parler à ton amie de 83 ans, celle-ci au moins aura une raison valable de rejoindre l'au-delà rapidement à son âge »

« Tu peux être vraiment cruel parfois mon frère, vraiment… »

Pourquoi n'arrivaient ils pas tous les deux à voir juste une discussion fraternelle sans qu'elle se termine toujours en méchanceté …Elijha haussa les épaules en ignorant son frère, ferma totalement son esprit et repartit préparer son biberon, laissant Klaus et son louveteau en tête à tête.

Rebecca lui avait aussi expliqué comment préparer la gamelle. Tout irait bien désormais. Enfin, jusqu'à présenter tout cela à son frère.

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- Klaus, sors de là !

- Hors de question que tu mettes cette tétine dans ma bouche !

Elijha soupira et s'assit dépité sur le canapé. Il ne chercha même plus à attraper le louveteau qui malgré son envie de manger grandissante, se trouvait sous l'influence néfaste de son frère et ne put profiter de la belle gamelle préparée avec amour par Elijha.

Le brun regarda la gamelle un peu plus loin, renversé au sol et dont toutes les croquettes gisaient désormais partout. L'œuf collait sur le tapis sous le piano et la gamelle était bien vide, pas comme l'aurait aimé Elijha.

Mais Comme tout bon grand frère têtu, ELijha n'était pas prêt à lâcher prise aussi rapidement. Même s'il fallait user de la force à un moment ou à un autre. Ce louveteau, quoi qu'en dise son frère, devait se nourrir pour ne pas perdre ses forces et ce fait affaiblir aussi son frère, ce qui pourrait nuire à la future transformation qu'attendait Elijha avec tant d'impatience.

Il fallait la jouer malin pour laisser le louveteau reprendre le dessus sur son partenaire. Le vampire posa le biberon rempli d'un bon lait bien en vue sur la table basse du salon et alla chercher le tee shirt qui servait désormais de doudou à Kiki et l'enroula autour du mini biberon.

Puis il se recula et se rassit de nouveau sur le canapé en prenant un livre. !quitte à attendre autant que ce soit en faisant quelque chose d'utile ! Il jetait discrètement ses yeux vers l'endroit où son frère s'était tapi et plissa les yeux. L'appel du ventre était souvent bien plus forte chez les bête que les hommes. Le louveteau finirait bien par avoir raison de Klaus.

Il se passa bien vingt minutes dans un silence total, entrecoupé souvent par les gémissements de plus en plus fort du petit loup, avant qu'Elijha puisse apercevoir un bout de patte dépassé de dessous le gros meuble. Son museau dépassait légèrement, le regard braqué sur le biberon qui l'attendait et son reniflement essayant de capter les odeurs de son maître.

Ce dernier se leva comme si de rien n'était et s'installa au piano. La bête amadouée, il fallait amadouer maintenant le frangin. Et quoi de mieux que jouer du piano en sachant que Niklaus adorait quand son frère se laissait aller à son talent de musicien.

Elijha commença une sonate qu'appréciait Niklaus et se laissa lui aussi bercer agréablement par la musique de cet instrument qu'il affectionnait par-dessus tout.

Il se surprit de savoir encore caresser les touches avec autant de dextérité depuis le temps qu'il ne s'était pas laissé aller à ce loisir. Il en oublia presque le louveteau et enchaîna sur un air un peu plus entrainant pour se replonger dans une petite berceuse. C'est alors qu'il le sentit. Le petit poil doux tout collé contre sa cheville et le corps du louveteau venir coller son museau sur son pied nu.

Elijha depuis qu'il tait seul dans la maison avec le louveteau avait gardé cette habitude de marcher pied nu pour pour son lovueteau puisse sentir le contact de sa peau quand il le souhaitait.

Il baissa son regard sur le petit loup désormais tout calme et cessa de jouer pour le regarder.

« Non, vas y continue…tu me fais un adagio … »

Elijha sourit et entama le morceau. La mélodie résonnait dans toute la pièce faisant presque oublier aux deux êtres le but de toute cette manœuvre orchestrée par Elijha. Le louveteau secouait doucement la queue comme pour battre le rythme et de temps en temps relevait le museau pour japper discrètement son contentement. La bête prenait le contrôle peu à peu. Elijha termina le morceau et attendit un peu sans bruit.

« Encore, ca faisait longtemps que tu n'avais pas joué. S'il te plait, tu me joues le nocturne de Chopin »

« Et dire que c'est lui-même qui me l'a appris…C'était un belle époque »

« S'il te plait, Elijha, vas y joue…encore un peu »

Klaus finit par fermer les yeux. Son frère avait toujours eu un don pour la musique et les arts de la danse ou de la musique. Il leur avait appris la valse, le tango, la rumba, des tas de danse pour se monter en société, mais ce qu'il dominait encore plus qu'un maestro était la musique. Klaus se remémora quand son frère prenait son violon ou , son piano pour les bercer quand ils étaient trop épuisés de leur course continuelle…Il sourit. Toute la douceur et la tendresse de son frère pouvait se lire dans chaque note qu'il posait sur les touches noires et blanches de ce piano.

C'est là que le vampire choisit le moment opportun pour attraper le corps du petit louveteau et le poser sur ses genoux et le caresser. Pas de mouvements brusques de retrait…la musique semblait avoir adouci son frère ! Il accentua ses caresses. C'était agréable et relaxant de sentit ce poil duveuteux sous ses mains. Même lui e sentait plus apaisé. Il en oublia presque les douleurs qui le brûlaient continuellement. Au bout de quelques minutes, quand il comprit que son frère profitait aussi de ce moment intime pour apaiser ses colères et ses frustrations, il referma le couvercle du piano et se leva doucement en collant le petit loup contre son torse. Le louveteau en profita pour enfouir son museau dans le cou de son maître et le lécher gentiment.

Elijha ne pur s'empêcher de poser sa joue sur le museau du loup, qui en profita pour lui redonner quelques baisers de son cru.

Elijha se surprit à apprécier cet élan de tendresse. Il n'en avait pas l'habitude et sentir qu'on pouvait l'aimer ainsi sans rien en retour, juste pour lui-même le rendit nostalgique. Il attrapa le louveteau sous les aisselles et le mit à hauteur de son visage.

- Tu sais quoi, tu vas me manquer quand mon frère sera de retour…

Le petit loup gémit un peu comme s'il venait lui aussi de comprendre qu'un jour, ils seraient séparés et vint poser son museau sur le nez d'Elijha.

- J'aurai peut être aimé te garder comme ça tout compte fait. Mais tu sais, mon frère me manque, ses mauvaises grimaces me manquent, et surtout sa présence physique me manque alors il ne faudra pas m'en vouloir si je fais tout pour le récupérer, d'accord Kiki…

Le louveteau bougea un peu comme une acceptation et Elijha le reposa contre son torse.

Klaus sentit sa gorge se nouer. Malgré tout ce contact qu'il y avait entre le louveteau et son frère, lui aussi aurait aimé être avec son frère physiquement, bien qu'il appréciait de plus en plus le contact charnel et tendre qu'initiait son grand frère avec le petit loup qu'il était. Il n'arrivait pas à comprendre comment son frère avait pu autant se lier à une si petite bête et se rendit compte alors de la solitude dans laquelle était souvent plongée son frère. L'entendre dire qu'il lui manquait lui mit du baume au cœur. C'étaient des paroles que peu de fois son frère employait, et cela lui réchauffa le cœur. Les sentiments d'Elijha étaient sincères et fidèles avec lui. Son frère était toute sa vie et cela était réciproque. Il grogna car maintenant il s'en voulait de se moquer autant de lui…

D'un coup il se figea. ELijha venait de la mettre dans le creux d'un de ses bras et …il sentit la tétine entrer dans la gueule de son petit loup. Il recracha le tout d'un coup en grognant fortement !

Le sale traitre, il l'avait amadoué avec ses douces paroles et sa belle musique. On ne lui faisait pas à l'envers à lui ! Alors tout était il faux ? Il grogna encore plus fort et s'en le vouloir réellement attrapa la main d4elijha et le mordit de toutes ses forces.

Le vampire hurla et repoussa le louveteau au sol qui se mit à gémir. Le biberon tomba et le verre se brisa.

Klaus réalisa d'un coup ce qu'il venait de faire ! Non, il ne pouvait pas avoir forcé ce loup à mordre son frère, son propre frère, son adorable frère qui s'occupait de lui depuis le début. Il sentit toute la désolation de son acte remonter en lui.

« Je suis…je suis désolé Elijha, je ne sais pas ce qui m'a pris, je ne voulais pas…je suis vraiment désolé… »Sa voix se cassa et ses larmes jaillir sans qu'il puisse les retenir. Il venait de mordre son frère…

« Pourquoi tu m'as fait ça … »

« Pardon, Lijah, pardon…je ne sais pas, c'est parce que tu voulais me forcer… »

« Tu crois que ca m'amuse de devoir donner le biberon à une petite bête, tu ne penses pas un seul instant que pour moi aussi ce n'est pas facile d'essayer de maintenir à flot ses faiblesses et de te donner en même temps à toi un minimum de respect… tu sais quoi, débrouilles toi ! «

Elijha rejeta l'esprit de son frère et monta dans sa chambre en claquant la porte.

« Lijah… »

Le louveteau pleurait, d'un petit gémissement plaintif, allongé sur le sol. Une larme coula sur son petit museau. Il se déplaça doucement vers le lait déversé au sol, lécha quelques gouttes de ce délicieux mets à même le sol et attrapa la tétine du bout de ses crocs. Puis il alla jusque devant les escaliers de l'étage et essaya de les monter en appelant son maître avec force.

Klaus sentait encore dans sa bouche l'odeur de la chair et le gout du sang de son frère qui s'était déversé sur les crocs du louveteau quand il l'avait mordu.

Il laissa alors le louveteau prendre le contrôle total de leur corps et enfouit son âme et son esprit au plus profond la honte de son geste idiot et méchant le submergeant entièrement.

Le louveteau s'évertuait du mieux qu'il pouvait à grimper les escaliers un par un, posant ses deux pattes en équilibre sur chaque marche. Il essayait d'appeler l'hybride à l'aide pour lui donner la force de monter tout là haut où son gentil maître s'était réfugié mais celui-ci semblait ne plus vouloir être présent. Il leva son museau vers le haut. C'était tellement long encore. Il gémit un peu , appela son alpha pour lui venir en aide plusieurs fois, mais Elijha restait indifférent à ses pleurs et restait enfermé dans sa chambre. Il appela alors l'hybride qui le contrôlait souvent, mais même lui ne lui répondit pas. Le petit louveteau eut peur. Où était passé ses amis ?

Il continua son ascension, le petit bout de tétine dans sa gueule , reniflant pour s'assurer que son maître soit toujours là haut. Il était fatigué et sentit que son pansement se défaisait et que sa blessure se rouvrait. Il se mit à pleurer encore un peu plus, s'arrêta au milieu des marches et lécha le sang qui coulait de nouveau. Puis il s'allongea le museau entre les pattes et gémit doucement.

« Allez bouges toi ! Grimpe, il faut que nous allions nous excuser auprès de mon frère… »

Le louveteau se sentit d'un coup pousser des ailes et commença à remonter. Son moi intérieur l'aidait enfin.

- Tu oublies la tétine. Il ne va pas comprendre ce que tu veux si tu ne la prends pas. Allez Kiki, on y va ensemble

Il lui fallut plus de 10 minutes pour parvenir dans le couloir et arriva enfin devant la porte close. Il poussa quelques cris et gratta de la patte à la porte de son maître. Sans succès ! Le louveteau s'allongea alors au pied de la chambre et attendit sans un bruit.

« Lijah, ouvre, le louveteau a rouvert sa blessure, il a besoin de toi… Elijah, s'il te plait, c'est un bébé il ne peut pas se défendre de tout cela sans toi… »

Rien, son frère avait fermé tout contact. Dans son état normal, il aurait défoncer la porte sans se soucier du reste mais que faire quand on était un louveteau de si petite taille et incapable à part de gratter la porte. Ce qu'il lui fit faire de nouveau

- Vas y couines, il ne restera pas indifférent longtemps, je connais mon frère, c'est une fleur bleue il finira pas te venir en aide

Au bout de longues et interminables minutes, la porte s'entrouvrit et le petit loup y passa son museau. Elijha avait fait demi tour et écrivait à son bureau. Le louveteau tout heureux se glissa sous celui-ci , se mit entre les deux pieds de son alpha et y dépose comme un trophée la petite tétine qu'il avait si péniblement remonter à son maître.

Elijha baissa son regard sous le bureau et ne put esquiver un petit sourire.

- Tu ne lâches jamais, c'est ça !

Le louveteau se leva et sautilla de joie. Son maître lui avait parlé ! Puis Elijha le prit dans ses bras , alla dans la salle de bain et pris de quoi le soigner de nouveau.

Sans un mot pour son frère cependant, qu'il sentait bien à la surface de son esprit, il redescendit les marches et repartit dans la cuisine. Il refit la gamelle, le biberon et alla se rassoir dans le canapé le petit loup dans ses bras.

Il ne chercha pas à savoir si son frère le voulait ou pas, et lui mit la tétine dans la bouche.

Le petit louveteau posa une patte sur le biberon et se mit à téter comme un nouveau né, tout doucement au début puis plus avidement. Il avait une faim de loup. Quelques gouttes de lait tombèrent sur les mains d'Elijha et Kiki arrêta de boire. Il gémit et posa sa langue sur la morsure D'Elijha qui saignait encore.

- Ce n'est rien, ca va me procurer quelques jours d'inconfort et de fièvre mais ca devrait aller. Mais je ne pensais pas que tu avais des crocs si acérés, tout de même. Allez bois, mon loulou

Klaus serra les lèvres. II aurait aimé cracher cette tétine honteuse mais savait que cela signerait définitivement un traité de guerre entre lui et son frère. Il ravala sa honte et laissa le louveteau faire. De toute manière, il savait qu'il en avait besoin aussi. Ses forces revenaient peu à peu. Et puis ce n'était pas si mauvais que cela d'autant plus que son frère l'avait un peu chauffé au micro onde le rendant plus digeste.

« Je suis désolé, ELijha, prends mon sang, tu vas être guéri tout de suite. Vas y, prend un aiguille et quelques gouttes suffiront »

Son frère ne lui répondit pas.

« Lijah…on ne va pas se faire la tête toute la journée… Elijha… »

Elijha ignora totalement les suppliques de son frère ne lui offrant même pas la possibilité de pouvoir lire dans ses pensées alors que lui entendait parfaitement. Il concentra son attention sur le petit loup et l'observa boire. Sa petite patte tenait avec ferveur le biberon et le lait s'écoulait bien.

Il soupira. Il aurait aimé avoir un enfant pour pouvoir profiter de ces moments uniques.

Quand le louveteau eut terminé le lait, il émit une sorte de petit rot de satisfaction qui étonna Elijha.

- Eh bien, dis donc, c'est quoi ça ?

Le louveteau tout pelotonné dans les bras de son maître tourna son museau contre son maître et bailla. Puis son regard se ferma et il se laissa emporter par le sommeil. Pas évident de tenir la cadence quand on était encore qu'un tout petit bébé !

Elijha resta longtemps assis sans bouger puis finit par se lever. Il déposa le louveteau sur le canapé et se leva. Il lui fallait soigner cette blessure avant qu'elle ne s'infecte de trop.

« Elijha, tu sais comme moi que seul mon sang peut te guérir. Répond moi, s'il te plait…je t'assure que ce n'était pas intentionnel, j'ai réagi comme je le fais quand je suis contrarié, je suis un con…. Pardon »

« Tu réagis toujours de cette manière, sans jamais réfléchir aux conséquences, Klaus »

« Tu me reparles ? «

« Comment puis je t'ignorer, t'arrêtes pas de geindre »

« Elijha, si tu as de la fièvre, tu ne pourras pas assurer demain ta réunion »

« Pour ce que tu en as à faire de cette réunion… »

« Oui la réunion, je m'en tape et je t'avoue que si elle capote, je m'en contrefiche mais de toi, je ne m'en fiche pas »

« Hum »

« allez ne me demande pas de te supplier, tu sais que ca ne fonctionne pas comme cela entre toi et moi »

eLijha soupira. Il se leva, alla chercher un petit couteau pointu et revint vers le louveteau.

Doucement, il appuya la lame sur la patte du louveteau, le faisant sursauter et quand quelques gouttes se glissèrent sur la lame, Elijha les porta à sa bouche. Les larmes lui montèrent aux yeux.

- Ce n'est pas comme cela que je voulais que nous en arrivions à partager ton sang si précieux. Ce n'est pas comme cela, pas dans ces circonstances forcées

« Lijah… »

Elijha posa le couteau sur la table basse et remonta à l'étage sans un autre mot.

Beaucoup de travail l'attendait pour préparer sa réunion.