Louveteau !

Chapitre 13 – Le traité de paix (I)

Elijha gara sa voiture dans le garage de leur demeure à la Nouvelle Orléans et profita de faire un tour rapide dans la maison pour voir si tout était en ordre. Il récupéra son manteau long qu'il appréciait le plus quand l'hiver arrivait et salua la gouvernante qui gérait leur demeure pendant leur absence.

Elle repéra immédiatement le petit « chiot » qu'il portait dans ses bras. Elle s'approcha, de la farine sur les mains et un torchon pendu sur son avant bras et vint caresser le petit loup.

Kiki se mit à remuer la queue et à lui faire la fête immédiatement surtout quand elle sortit de sa poche un petit biscuit tout chaud

- Tiens, mon petit ange, un cadeau de bienvenu

Le louveteau était aux anges et lui prit sans aucune peur directement dans la main.

- Brave petit, tu en auras plein quand tu viendras vivre ici. Ca me fera une petite compagnie quand vous serez tous de sortie

Elijha sourit et lui tendit un peu pour qu'elle puisse continuer à lui donner des petites caresses affectueuses.

« ôtes moi les paluches de cette femme de mon front immédiatement »

« Kiki est plus accueillant que toi ! tu faisais moins la tête quand elle t'a amené des bonnes soupes quand tu étais au plus mal la dernière fois , même si c'est moi qui ait du te les faire manger, gros bébé pleurnichard que tu étais »

« J'avais de la fièvre…et tu sais que je suis assez pénible quand je suis malade »

« Pénible …doux euphémisme , mon cher petit frère »

Kiki arrêta le cours de leur discussion en passant une petite langue toute humide sur le nez de son maître, qui grimaça dégoûté de sentit ce liquide lui coller au visage.

« Oh non j'ai horreur de ça »

« Ca t'apprendra de te moquer de moi »

- Donc Un nouveau venu dans la famille, Monsieur Mikaelson

- Oui, Carmen…

- J'espère qu'il sera bien plus sage que vous tous, mes chers enfants

Elijha sourit. Cette femme était entrée dans leur vie quelques années auparavant pour gérer la maison, les courses, le ménage, gouverner un peu en quelque sorte cette maison …réparer les dégâts physiques et matériels. C'était une femme de petite taille, ronde, avec un instinct maternel très développé et très souriante avec un fort accent hispanique. Le cliché parfait ! … Elle ne se mêlait jamais de leur histoire mais prenait souvent le temps de vérifier que tout allait bien pour chacun d'entre eux. Elijha l'avait souvent vu à leur chevet très discrète lorsque l'un d'entre eux étaient au plus mal. Elle n'avait jamais posé de question sur leurs mœurs étranges et était suffisamment bien payée pour savoir se taire d'ailleurs. Elijha l'aimait beaucoup et ne l'avait jamais contrainte. Il avait une confiance absolue en cette femme. Elle lui posait régulièrement la main sur la joue quand il était contrarié par l'un de ses frères ou sœurs et savait toujours lui glisser un petit sourire encourageant quand elle le sentait débordé.

Elle avait amadoué Klaus avec des beignets au sucre un matin, Rebecca avec des jolis bijoux de son pays et toujours à l'écoute quand la jeune femme lui contait ses petites mésaventures féminines et , et Elijha avec rien de spécial en fait…Il n'était pas compliqué comme homme à satisfaire.

A partir du moment, où Niklaus avait pu la supporter plus de 3 jours, L'aîné avait compris que c'était gagné. Une super nounou en quelque sorte, …

D'ailleurs elle était peut être la seule à ne pas avoir fui la maison dès qu'il avait fallu rencontrer Niklaus. Le terrible Niklaus, qui traitait souvent leur personnel avec un tel mépris parfois. Il jouait le roi à la perfection ! Ils avaient fait fuir plus d'une centaine de gouvernante en à peine 300 ans…sans compter toutes celles qui étaient venues et reparties en hurlant, les siècles précédents !

Elijha l'avait forcé un jour à regarder un film pour enfant « Nanny Mac Phee » et lui avait promis de lui en trouver une pire que celle-ci pour qu'il se calme. Il avait alors tout fait pour mettre au défi son frère de lui trouver cette sorcière si terrible !

Puis était arrivée Carmen.

Elle ne venait qu'une ou deux fois par semaine mais quand elle était là, il était agréable de l'entendre chanter des chants de sa jeunesse et dans sa langue au travers de la cuisine où elle leur préparait souvent de très bons plats. Bien sûr , ils se servaient ailleurs de ce qu'ils avaient réellement besoin mais elle n'en avait jamais mentionné ne serait ce qu'une seule interrogation et continuait toujours à leur remplir leur assiette qu'elle reprenait souvent encore bien remplie , leur condition ne leur permettant pas de manger de grosses proportions.

Puis Elijha finit par saluer Carmen, enferma le petit loup dans son sac qui se mit à gémir tout penaud de quitter Carme et ses bons biscuits et prit à pied la direction du Quartier Français où avait lieu leur assemblée, à l'église du Père Keiran. Le prêtre avait certainement pensé que l'influence d'un quelconque Dieu dans ces lieux apaiserait les tensions entre les factions.

Tout au long du chemin, il laissa une partie du sac à dos ouvert pour que le petit loup puisse sortir son museau et respirer l'air de la ville mais trop peureux d'entendre tous les bruits urbains, il restait enfoui au fond du sac dans lequel Elijha avait mis un plaid bien chaud pour qu'il puisse s'y enfouir.

Le vampire avait collé le sac contre son torse comme un porte bébé, les deux anses passées sur ses épaules et de son autre main, tenait la sacoche qui contenait ses documents officiels.

Le petit loup peu à peu bercé par les mouvements de son maître et par le battement de cœur de ce dernier et ainsi rassuré, finit par sortir timidement la tête pour regarder au dehors.

« Ma ville, ma sublime ville…je ne peux pas la laisser aux mains de Marcel ou de qui que ce soit d'autres. »

« Nous l'avons bâtie et rebâtie, mon frère, elle sera toujours la nôtre quoi qu'il arrive »

« Et aujourd'hui tu veux la partager ! Je n'arrive pas à comprendre ce qui te pousse à faire cela, nous devons imposer notre suprématie, je suis le roi de cette ville, c'est juste cela qu'ils doivent comprendre et signer ! »

« Niklaus, ne commence pas, s'il te plait… »

Elijha se fit bousculer fortement par un groupe de jeunes qui passaient en se lançant un ballon. Le louveteau gémit légèrement et replongea au fond du sac

- Eh loulou, c'est juste un groupe de gamins, c'est aussi ça la Nouvelle Orléans ! »

« Etonnant que tu n'en es pas rattrapé un pour lui faire la morale »

« Pas le temps , mais je serai les retrouver et leur apprendre la politesse »

Klaus sourit légèrement , il se doutait que son frère n'en resterait pas là et finit par porter son attention aux rues, aux traverses et à tous les bruits et sons de sa ville. Il ne s'en lasserait jamais…jamais.

Puis ils arrivèrent enfin devant l'Eglise. En se concentrant, Elijha pouvait percevoir les convives parler fortement à l'intérieur. Il percevait les tensions, les mauvaises humeurs et d'ailleurs les négociations semblaient avoir commencées sans lui.

« Niklaus, je compte sur toi pour garder ce louveteau le plus calme possible »

« Je ferai ce qu'il sera nécessaire de faire »

« Ce n'est pas une réponse »

« Oui, oui je le ferai »

« Peut être alors je serai bien plus tolérant pour te pardonner si tout se passe bien »

« Vrai ? on essuie l'ardoise ?»

« Vrai …mais si tout se passe comme je te l'ai demandé »

Elijha remit le louveteau au fond du sac qui essaya de ressortir sa tête deux ou trois fois avant qu'Elijha ne se fâche et réclame de nouveau l'aide de son frère. Il soupira. Ils n'avaient pas envie d'entrer là dedans et de devoir de nouveau se confronter à eux tous. Il aspirait à une vie plus calme que celle qu'ils menaient tous depuis toujours, à imposer leur loi, à défendre leur territoire et leur famille. Il savait bien que la majorité des têtes pensantes de toutes ces factions le voyaient comme le mouton noir, celui dont il fallait se méfier, mais il savait aussi qu'ils avaient peur de lui ce qui lui donnait une puissance indéniable pour les faire virer de son côté.

Il respira un grand coup, prit son courage à deux mains et replaça son masque sombre et froid sur le visage. Puis il bascula le sac où était blotti son petit loup sur son dos et avança vers l'église.

Le soleil tapait dans les vitraux et reflétait les couleurs divines. Dieu ne verrait certainement pas d'un bon œil son entrée là dedans !

Il ouvrit la grande porte en bois sans ménager sa force et entra. Le silence s'installa dans la grande pièce et tous les visages se tournèrent vers lui.

Ce fut les sorcières qui l'accueillirent en tout premier.

- Vous êtes en retard, Monsieur Mikaleson

« C'est la veille folle de Jocephine LaRue ? «

« Exacte »

Elijha ne se démonta pas. Son regard se porta directement dans celui de la veille dame et il la salua en lui baisant la main. Le regard limpide de cette femme avait toujours impressionné Elijha mais aujourd'hui le seul but de rencontrer de nouveau le regard de la sorcière était de la faire signer un accord de paix, si l'on pouvait appeler cela ainsi.

- J'espère que vous n'avez pas de ce fait perdu votre temps en bavardage inutile, et que cela vous a permis de commencer à discuter de ce que vous êtes prêt à concéder pour le bien être de toutes nos communautés »

« Prend ça dans tes dents la vielle »

« Klaus, silence… »

Elijha se félicita de sentir que Klaus tenait sa promesse. Le petit loup ne semblait pas bouger d'un pouce dans le sac.

Puis il raccompagna Mme LaRue à la table, lui poussa sa chaise avec galanterie et salua l'assemblée.

- Bonjour, nous pouvons débuter les négociations

En maître de cérémonie, hautain comme il savait le faire quand la situation le demandait et bien sur, sans attendre la moindre salutation, il s'assit à la chaise réservée à cet effet, et posa ses documents sur la table. Il regarda tout à tour l'assemblée qui se trouvait là. A sa gauche, les humains représentés par la famille Guerrera et leur tête de file, Francesca Guerrera, à sa droite, les sorcières, représentées par Jocephine LaRue, Vincent qui se trouvait un peu en retrait et deux ou trois autres femmes dont il ne se souvenait pas du nom. Des sorcières d'ailleurs qui avaient toujours voulu avoir la suprématie sur la ville et n'avait vu pas la venue des Mikaleson d'un très bon œil. A surveiller …

Puis en face , de lui, se tenaient les loups. Il sentit son cœur s'emballer quand son regard rencontra celui si vif et si perçant d'Hayley. Elle était encore debout, face à lui, soutenant son regard aussi. Derrière elle, se trouvaient quelques membres de sa meute, Jackson, sa grand-mère Marie, Oliver et deux ou trois autres larbins qu'Hayley avait du faire venir pour assurer leur protection à tous.

Génial, la parade nuptiale au grand complet …

« Elijha, arrêtes de penser avec ton cœur, il bat trop fort… »

Oui ELijha le savait. Son coeur s'était emballé à la minute où il avait pu sentir la présence de son ex -amante. Il lui sourit timidement et lui fit signe de s'assoir à la table. Hayley ne cessait de le dévisager, sans animosité pour autant. Cela faisait presque 8 mois qu'ils ne s'étaient pas revus, ce fut presque un choc pour tous les deux. Hayley resplendissait et semblait heureuse. Elle avait coupé un peu ses cheveux ce qui la rendait encore plus merveilleuse à ses yeux.

Jackson posa soudain ses mains sur ses épaules en chasse gardé et salua par simple courtoisie Elijha, qui ne lui rendit pas son salut. Il ne fallait pas non plus trop en demander !

Elle finit par lui rendre un sourire un peu tendu mais son regard en disait long sur les sentiments qu'elle avait encore pour lui. Il préféra alors poser son regard sur les traités qu'il avait devant lui et les fit distribuer. Ses mains tremblaient légèrement et il sut que son cœur allait certainement lui faire défaut dans ses négociations. Il n'arrivait plus à se calmer réellement. Voilà que ses sentiments prenaient le dessus, beaucoup trop pour le laisser raisonner convenablement

« Klaus, dis moi quelque chose qui puisse me rendre plus colérique »

« Comme tu veux, mais ca va faire mal… »

« Vas y »

« Gia n'est pas là ? Ah non c'est vrai… mais elle n'arrivait pas à la cheville de la belle Hayley de toute manière»

Pour sentit une sourde colère monter en lui et le rendre agressif, Klaus avait tapé juste là où son cœur saignait encore de sa traitrise et des images de son frère le forçant à regarder la mort d'une de ses amantes.

« Klaus, tu es un monstre »

« Moins que ceux qui se tiennent ici à tes côtés, maintenant travaille avec ta colère, ta haine et laisse tes bons sentiments de côtés, ca ne sert à rien ici. Excuses moi mais c'est toi qui a cherché, je n'ai fait que prendre l'allumette pour allumer un feu «

Elijha aurait bien frappé fortement le sac mais se retint. Le petit loup n'avait rien à voir avec ce qui s'était passé l'an passé. Il canalisa de ce fait la fureur qu'il avait, plus contre son frère que contre les factions, pour ouvrir la discussion. Il soupira et effaça les images de Gia. Son frère était le pire de tous en fait…D'une voix forte et froide, Elijha reprit la parole

- Voilà les copies des résolutions et des partages que nous avons essayé de négocier depuis de longs mois. J'ai remis à jour ce qui me semblait convenable. Je vous laisse les lire et en discuter ensuite.

Puis il se tut. Il savait que dans quelques minutes, tout partirait en cris et protestations. Il avait posé le sac à ses pieds sous la table et sentit un petit mouvement nerveux à l'intérieur. Il tapa doucement du pied.

« Klaus, maintient le louveteau »

« Il a trop chaud, ouvre légèrement le sac »

« Et s'il sort ? »

« Non je le contrôle…alors ils font quelles têtes. Je me doute que tu as mis certains points en avant sur les avantages que s'octroye la famille Mikaelson »

« Tu suppose bien… »

Elijha se pencha et entrouvrit le sac. Il le glissa un peu plus entre ses pieds et soupira. Il en arrivait vraiment à faire n'importe quoi ! Il laissa doucement sa main glisser à l'intérieur et de ses doigts vint carresser le bout de museau de Kiki qui en profita pour lui lécher de nouveau. Puis il poussa un petit ri de contentement qu'Elijha essaya rapidement de dissimuler en toussant.

Miss Guerrera l'interpella.

- Elijah, nous nous étonnons de ne pas voir votre frère. Peut être est il encore indisposé à nous rencontrer ? ou bien a-t-il décidé de vous laisser mener les opérations seul ?

Elijha connaissait que trop bien pour savoir que cette femme prêchait le faux pour savoir le vrai. Elle était de celle qui profiterait de la première occasion pour éliminer un membre de la famille, et en l'occurrence lui, s'il était seul et sans protection

Il sourit , posa ses coudes sur la table tout en croisant ses mains, et lui répondit avec condescendance

- Sachez, Madame Guerrera, que mon frère n'est jamais bien loin, d'autant plus aujourd'hui.

L'ensemble de l'assemblée s'arrêta de lire et regardèrent dans les recoins de l'église.

- Je ne le vois pourtant pas, et nous avons l'habitude de l'entendre quand il est présent parmi nous

- Méfie vous donc de lui, Il n'est jamais là où nous pourrions l'attendre, Vous devriez le savoir pourtant, c'est une des facettes de mon frère et je pense qu'il vous a déjà démontré qu'il peut être d'autant plus dangereux quand on ne sait pas où ses coups vont tomber. Mais rassurez vous pour moi, je suis en protection., si c'est que vous souhaitiez savoir. Vous avez du apprendre à vos dépends d'ailleurs, que nous nous déplaçons rarement sans un membre de notre famille qui veille à ce que tout se passe bien.

Hayley sourit. Cette menace sous entendue était parfaite pour replacer un peu cette femme prétentieuse. Elle chercha elle aussi un peu le jeune hybride, persuadée de sentir sa présence dans les lieux. Etrange que Niklaus ne se soit pas encore manifesté pour faire parler de lui ! Très étrange. Elle renifla un peu et resta certaine que l'hybride de malheur n'était pas loin.

Puis elle replongea ses yeux dans la lecture. Beaucoup de clauses donnaient des avantages certains à sa communautés. Elle était heureuse, Elijah avait respecté sa part du marché, ce qui n'allait certainement pas plaire ni aux sorcières, ni aux humains.

Elijha en attendant que chacun ait fini sa lecture, entendant déjà les murmures de mécontentement fit un signe à keiran

- Bonjour, mon père. J'ai eu votre nièce au téléphone hier. Elle semble apprécier son séjour à New York

- oui cela lui fait le plus grand bien de pouvoir enfin s'éloigner de l'agitation de toute cette ville

Kieran s'approcha du vampire et s'assit à ses côtés

- J'espère que vous tiendrez vos engagements vis-à-vis de cette réunion et que tout ne finira pas dans un bain de sang

- Cela ne tient qu'à chacun de savoir faire preuve de discernement pour que rien ne vienne contrarier nos traités

Kieran secoua la tête. Cet homme avait dans le regard une détermination qui lui fit froid dans le dos.

Il n'aimait pas les Mikaleson et ne comprenait toujours pas que Camille ait pu devenir l'une de leurs amis. Le monde tournait de moins en moins rond. Il se recula et inspecta la pièce. Il n'était là que pour tempérer les excès si tout commençait à mal tourner.

Il chercha néanmoins un peu partout le seul dont il fallait réellement se méfier : Klaus Mikaleson. Mais son absence le contraria presque. Il valait toujours mieux l'avoir à l'œil et ne pas savoir en effet où il pouvait se cacher s'avérait bien plus inquiétant que de le savoir à hurler ou à imposer sa loi ici devant tous.

Puis il alla s'assoir dans un coin de l'église et attendit que l'heure de négociation passe. Il avait prêté son église pour cela, comme un lieu neutre mais espérait que les négociations ne se prolongent pas trop tout de même. Il posa machinalement son regard sur le sac au pied d'Elijha. Rare que ce vampire se déplace avec un vulgaire sac à dos. Il écarquilla les yeux. Le sac avait bougé ! Il intensifia son regard et aperçut une petite patte qui en sortait tout doucement.

Elijha sentit le mouvement sous lui et se baissa rapidement pour repousser le louveteau.

Son regard rencontra alors celui de Kieran assis plus loin seul sur un des bancs de son église. Il l'ignora et fit comme si rien ne s'était pas passé. Mon dieu…d'ailleurs lieux parfait pour l'invoquer

« Punaise, Klaus, cesse de bouger »

« C'est pas moi, c'est lui. Il est intenable !

« Tiens de qui peut il bien tenir cela ? Méfie toi je crois que Kieran nous regarde »

« Il croira à une intervention divine »

Elijha se mit à rire un peu trop fort. Toute l'assemblée se tourna vers lui. Il leur fit signe de continuer et se pinça les lèvres.

« Tais toi maintenant, je ne peux pas me concentrer sur eux et sur tes bêtises en même temps »

« Ils sont super bons les biscuits de Carmen , je suppose qu'elle les a préparé pour Rebecca et Kol »

« Peut être..j'aurai du lui en quémander un »

« Gourmand, elle t'aurait donné la bête tellement elle n'a d'yeux que pour le parfait Elijah »

« N'importe quoi mais elle va être déçue, .je crois qu'ils sont partis depuis hier à las Vegas »

« Ils vont encore dilapider la fortune que nous avons si difficilement accumulée »

« Il va falloir que je leur ouvre un compte pour qu'ils apprennent à gérer leur propre argent »

« Oui argent que nous allons leur donner, comme toujours »

Kieran observait Elijha. Il semblait ailleurs, songeur, pensif, comme si …son esprit était occupé par autre chose.

Il reposa son regard sur le sac mais n'y décela pas un seul autre mouvement. Il avait du rêver. Avec tous ces êtres surnaturels ici, il y avait de quoi avoir des hallucinations.

Il repensa à Camille et observa de nouveau le vampire. Que pouvait elle bien trouver de si fragile dans cet homme si puissant ? Elle ne cessait de lui parler des deux frères Mikaelson comme des êtres différents de ce que tous pensaient d'eux mais pour sa part, il ne voyait qu'un vampire de plus de 1000 ans capable d'imposer sa loi en quelques secondes et de faire rouler des têtes au sol si nécessaires.

Il l'avait vu faire avec une des sorcières quand elle s'était attaquée à sa famille et ne comptait pas que le frère de l'hybride renouvelle cette expérience horrible ici dans la demeure de Dieu.

Les cris commencèrent enfin à résonner dans la nef, les protestations, les coups de poing à se poser sur la table avec force. ELlijah sourit légèrement. Ils leur en avaient fallu du temps pour se manifester enfin, il aurait presque eu le temps de boire un bon bourbon !

« Tu kiffes quand ca se passe comme tu l'as prédis »

« Exactement, maintenant, je vais lever la voix, les faire sursauter et frémir, leur proposer une pause pour réfléchir ensuite à tête reposée et proposer leur volonté et nous signerons et pourrons rentrer chez nous, enfin »

Elijah attendit encore quelques secondes toujours assis tranquillement sur la chaise puis fit exactement ce qu'il venait de décrire à son frère. Les factions se turent d'un coup, puis acceptèrent la pause proposée. Des groupes se formèrent alors de droite et de gauche pour discuter des avantages et inconvénients que comportait le traité écrit par le vampire.

« Je les sens pas, moi. La famille Guerrera , je ne les sens pas du tout…y'a une odeur de traitrise qui se dégage de ces gens… »

« Ne Te soucie pas, je les surveille du coin de l'œil . Francesca est fourbe et je me demande aussi pourquoi elle a accepté si facilement de venir aujourd'hui alors qu'elle refusait depuis toujours»

« Méfiance, Elijha, j'ai un mauvais pressentiment depuis le début…un truc louche qui se trame »

« Tu dis cela parce que tu es contre le traité »

« Oui je suis contre mais il y a un truc qui se dégage dans l'atmosphère qui ne me plait pas »

Elijha fixa la famille en question. Les 5 frères Guerrera ne cessaient de le fixer depuis le début de son arrivée d'un œil mauvais et la tension qu'il pouvait lire dans leur geste révélait bien qu'ils n'avaient pas plus envie de signer ce traité que cela.

Il se pencha discrètement vers le sac et vit à son grande consternation le petit bout de museau de son louveteau sortir de novueau tout curieux de tous ces nouveaux bruits. Il le laissa juste lui poser une petite léchouille sur la main et le fit rentrer dans le sac.

« Klaus, tiens ton loup »

« ca va, ca va, t'arrête pas de ma parler, je me déconcentre …ils ont tous autre chose à faire que de regarder que tu trimballes ton chiot dans un sac de toute manière. T'imagines leur tête ! »

« Non je ne préfère pas, je pense que ma crédibilité en prendrai un coup »

Puis il se figea quand il sentit une présence près de lui. Hayley s'était approché doucement de son ex amant, et se pencha à son oreille.

- Je te trouve trop calme, ELijah, que nous caches tu donc ?

- Rien justement, une fois ce traité signé, tes loups n'auront plus rien à craindre des autres factions et vous pourrez récupérer un peu de vos droits dans cette ville

- Tu l'as écrit pour moi, c'est ça ?

- J'ai en effet pensé à toi pendant que je le rédigeais, je dois bien l'avouer. Je me suis dit que peut être cela te donnerai envie de revenir parmi les tiens, nous, les Mikaleson

- Elijha, la meute est ma famille et tu le sais aussi bien que moi.

Elijha se tut. Son cœur se resserrait à chaque fois qu'il entendait le son de sa voix. Il avait cette femme dans la peau et la savoir désormais heureuse loin de le lui faisait saigner encore plus. Il n'avait pas eu le courage ni la force de la retenir et le payait durement.

« Elijha, la raison avant la passion, n'oublie pas »

Elijha ferma ses barrières. Hors de question que son frère vienne s'inviter dans leur discussion. Il se leva, prit Hayley par le bras et s'éloigna un peu de tout le groupe, tout en vérifiant que le petit loup soit toujours bien caché dans son sac. Il le surveillerait de loin.

Klaus grogna. Voilà comment il était remercié mais pas possibilité de faire son curieux et de voir comment se débrouillait son frère avec son cœur brisé et ses mots maladroits. Il soupira, gronda le louveteau qui essayait de repasser son museau et focalisa son attention sur les paroles qui émanaient des chaises auprès de lui. La femme Guerrera et une des sorcières parlaient doucement.

Il écouta les récriminations qu'elles avaient à dire puis se figea. Rien ne concernait le traité. Mais concernait son frère...Ils allaient truquer les signatures, utiliser un sort qui leur permettrait de faire s'évanouir les signatures quelques heures après leurs applications et reprendre le contrôle de la ville grâce à une dissimulation des textes les plus importants, en accusant Elijha de falsification et de les avoir tous trompés. Sa tête tomberait !

Klaus s'énerva. C'était donc cela leur vision de la paix entre les factions. Le but : éliminer son frère, sa famille et éliminer définitivement de la ville les vampires et les loups. Il grogna pour lui-même puis essaya de contacter son frère pour le prévenir de ce complot très malvenu. Il aurait du s'en douter. Jamais ne faire confiance à ces sorcières de malheur et encore moins aux humains trop avides de pouvoir…

Le louveteau sentit la tension de son hôte et commença à bouger nerveusement dans le sac. Celui-ci tressauta sur le sol quelques secondes avant de s'arrêter.

« Elijah, reviens par là, immédiatement… »

Mais ELijha semblait ne rien entendre, ses pensées entièrement tournées vers ce que lui disait Hayley.

Le couple s'était un peu écarté. Hayley s'amusait avec le nœud de cravate du vampire, son corps presque collé au sien.

- Je te trouve fatigué, Elijha.

- Et moi je trouve que tu es radieuse. L'air du marécage, je suppose

Hayley soupira. Elle savait qu'Elijha lui en voulait d'avoir choisi de partir là bas auprès des loups et de son ami Jackson.

- Il s'occupe bien de toi ?

- Oui, il est…parfait

- Parfait ? Est-ce qu'il te rend heureuse, Hayley ?

- Je pense, oui, je suppose que oui

- Je voulais te dire que je suis désolé pour tout ce que je n'ai pas su te dire et je voulais que tu saches que …

Hayley posa un doigt sur les lèvres de son ami.

- Non , ELijha, ne me dis rien. Je ne veux pas l'entendre. Il est trop tard. Bien trop tard…Je dois désormais penser, à ma meute, à moi, et ne plus penser à toi…chaque jour et chaque nuit

- Mais…peut être que je pourrais changer si tu me laissais encore une chance

- Je te l'ai laissée tellement de fois cette chance. Jackson me dit les mots que j'ai besoin d'entendre, que j'ai envie d'entendre

Elijha sentit les larmes lui monter aux yeux. Il baissa son regard vers la main d'Hayley qui tenait toujours sa cravate entre des doigts et posa sa main sur la sienne.

- Dis moi que tu n'éprouves plus rien pour moi et je te laisserai

Hayley soupira. Mon dieu, ce qu'elle l'aimait, ce qu'elle l'avait inscrit au plus profond de son être. Elle savait que jamais elle ne pourrait aimer comme elle l'avait aimé lui, comme elle l'aimait encore mais il ne lui avait jamais montré, jamais donné les mots qu'elle avait tellement attendu. ET Jakcson était venu avec sa bague au doigt, son sourire, ses attentions, ses belles paroles, l'avait rendu belle et aimée.

- Je…je n'ai plus de sentiments pour toi, ELijha. Tu dois me laisser vivre la vie que j'ai choisie, je t'en prie

ELijha se tut. Un coup de poignards dans le cœur ne lui aurait pas fait plus mal mais il ravala sa souffrance et lui sourit tendrement.

- Si c'est ce que tu souhaites au plus profond de toi, alors je respecterai ton choix parce que je t'aime, Hayley

Hayley baissa le regard d'un coup. Pourquoi lui dire ces mots maintenant, ici, ou rien ne prédisposait à un tel aveu, pourquoi …Elle eut une envie folle qu'il l'attrape là, qu'il l'embrasse sans se soucier de rien, sans se soucier de Jackson , de ce maudit traité et qu'il l'enlève au loin en laissant tout derrière eux . Mais il ne fit rien, il la regarda s'éloigner sans un autre mot. Elle soupira et repartit vers la table où tous se tenaient pour la signature du traité.

Eljha resta quelques minutes seul, caché dans la pénombre d'un des piliers de l'Eglise, réajusta sa cravate et finit par rejoindre les autres. Rien ne laissait présager sur son visage la douleur qu'il ressentait.

Il regarda l'assemblée et leur sourit d'un air plus terrifiant que sympathique.

- Ce traité sera signé par le sang.

Un bol avait été prévu à cet effet et chacun commença à verser son sang, offert par l'appui d'une lame tranchante.

« Enfin Klaus, nous y voilà »

Pas de réponse

« Niklaus ? »

Elijha se pencha très discrètement vers le sac qu'il poussa du pied tout doucement pour essayer de faire réagir son frère. Il se figea quand il ne sentit que du vide ! Il laissa tomber un des documents au sol et se baissa pour faire semblant de le ramasser puis tâtonna rapidement le sac.

Kiki n'était plus à l'intérieur. Mon dieu… Il se releva comme si de rien, chercha du regard où avait pu fuir le petit loup.

« Niklaus ? NIKLAUS … ? »

Puis son regard rencontra celui de du père Kieran, estomaqué, qui lui désigna discrètement le dessous d'un des bancs proche de sa chaise, tout en lui souriant, presque moqueur.

Le rouge lui monta aux joues. Il ne manquait plus que cela !

« Sors de là-dessous et reviens dans le sac, Niklaus…»