Les humains sont la cause à effet

Chapitre 2 : Rencontre hasardeuse

Chapitre final

2546 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 02/07/2018 14:23

Chapitre 2 : Rencontre hasardeuse





PDV Sélia :




La forêt s’étend à perte de vue, et le soleil commence à se coucher. Merde qu’est ce qu’on va faire maintenant.Des grognements se firent entendre à ma droite. D’une main de maître je dégaine mon couteau à cran d’arrêt et lui plante pile entre les deux yeux. Avant même que tout ça ne commence, je savais qu’il fallait viser le cerveau. Le cerveau... tout partait de là. Toute cette merde sous mes yeux à cause de ces scientifiques à la tête comme des pastèques. Plus, plus, plus, ils voulaient toujours aller plus loin dans la recherche, en voilà le résultat maintenant. Qu’ils se fassent bouffer la gueule bordel, ça leur feras les pieds. Je commençais à reprendre mon souffle petit à petit, en essayant de regrouper toutes les données dans ma tête. La caserne vennait de tomber en un rien de temps juste sous nos yeux. Dire qu’on aurais pu y rester aussi, sur ce coup là, c’était plus que de la chance. Tyler se pointa devant moi, me fixant comme s’il ne m’avais jamais vu. Il était rouge et je pouvais voir dans ses yeux qu’il était aussi perdu que moi. Des années d’entraînements dans les pires situations et là, voilà que la fin du monde se pointe et que nous sommes comme deux brebis hors de leur troupeau. Un frisson me traverse tout le corps, serait-ce de la peur ? Peut être, après tout, même un militaire gradé a le droit d’avoir peur non ?

Tyler : « Il faut aller au CDC, les grosses têtes vont bien nous pondre un antidote ».

Moi : « Ouais bah pour le CDC va falloir trouver une voiture, c’est pas la porte à côté je te signale. Et avant de s’occuper de notre prochaine destination va falloir trouver un endroit ou dormir. Le soleil commence à être bas. En plus, on a rien pris à la caserne putain ».

Tyler enleva son sac à dos et me le tendis. Je le pris volontiers et le posa au sol. Je me serais cru à noël. Le militaire avait pris le temps de préparer un sac de survie pour deux personnes. Une tente, deux duvets, deux plaids, des boîtes de conserves ainsi que de la nourriture lyophilisé, lampes torches, kit de premier soin et des munitions. Je me relève et pose les yeux au niveau de la ceinture de Tyler, équipé d’un AK47 et d’un M16 , et trois grenades. Évidemment, Tyler avait mieux préparé le coup que moi, quelle honte pour un colonel. Je n’avais que mon arc, une vingtaine de flèches et mes couteaux de toutes tailles. Ce dernier me fit signe de tout ranger dans le sac, pendant qu’il surveillait les alentours. Visiblement il ne voulait pas s’installer par ici.

Moi : « Tu veux qu’on s’enfonce un peu plus dans la forêt ? »

Tyler : « Oui je préfère, ces bestioles on juste envie de bouffer. Et on est pas très loin du camp, il doit en rester pas mal qui rode. »

Moi : « J’tavais dis que ça serait une catastrophe ce commandement ».

Tyler : « Sélia, t’y est pour rien bordel. Regarde autour de toi ! Il n’y a rien, plus rien !Ils sont tous tombés et c’est comme ça. Allez, on bouge ! »


Je restais choqué de ces paroles. D’un côté j’y était pour rien, et de l’autre il me fait bien comprendre qu’il n’y a plus d’espoir.

Moi : « Il doit forcément y avoir des survivants Tyler, on avait une mission et on va la reprendre » Dis-je d’un ton assuré en balançant le sac à Tyler en plein ventre.

Et d’une démarche presque militaire je me mis devant lui, dégainant mon arc, enclenchant une flèche et partis droit devant dans une direction encore inconnue.

Plus on marchait, plus j’avais l’impression de me faire dévorer par la forêt. A l’affût du moindre bruit, ça en devenait épuisant. J’avais faim et très soif, mais il fallait économiser nos rations. La chaleur du soleil encore présent me tapait sur la tête. Je me laissais guider par mon instinct au son des pas de Tyler derrière moi. Un mouvement sur ma gauche me fit presque sursauter. Je tendis mon arc vers la source du bruit. Ce n’était pas une de ces créatures, ni un animal. Je me sentais observé depuis que Tyler m’avais envoyer le sac de survie, apparemment ce n’était pas qu’une impression.

Moi : « On est armés, je serais toi je sortirais fissa, et les mains en l’air » Lançais-je d’un ton sec et sans appel.

Tyler : « Et je peux t’assurer qu’elle ne plaisante pas » enchaîna t-il.

Une masse apparut à côté d’un grand chêne. Malgré le soleil encore présent,je ne distinguais qu’une sombre carrure d’homme tenant une arbalète visant ma tête. Aïe, si l’homme en question décidait de tirer, j’étais fichu pensais-je. L’archer s’avança de quelques pas, entrant dans la lumière, je pus mieux le distinguer. La trentaine passé, grand les cheveux noir, quelques mèches lui retombais sur le visage. Un pantalon sale et déchiré à quelques endroits tenu par une ceinture, où pendaient deux écureuils et un lapin, ce qui me fit sourire intérieurement. Mes yeux se posèrent dans les siens afin de lui faire comprendre que je ne plaisantais pas. Des yeux d’un bleu océan dans lesquels, je me serais volontiers perdu, dans une autre situation. Nos regards s’accrochèrent quelques instants, me confirmant que lui non plus ne plaisantais pas.

Moi : « Baisse ton arme et on en fera de même après ».

?: «Et qui m’dis que tu vas pas en profiter pour me foutre une flèche dans la tête ? » Me lança t-il d’une voix rude.

Moi : « J’ai aucun intérêt à te tuer, sachant que notre mission est de protéger les civils ! » rétorquais-je.

L’homme parut interloqué par mes paroles, comprenant sûrement que nous étions militaires, mais ne baissa pas son arme pour autant. Tyler le tenait pourtant en joue, mais l’archer n’en avait visiblement rien à faire. Il ne me lâchait pas des yeux. Au bout de quelques secondes, qui me parurent des dizaines de minutes, tellement mes épaules étaient tendus avec la pression de l’arc, il finit par baisser doucement son arbalète. Je fis de même avec mon arc, libérant ainsi mes pauvres bras endoloris. Je vis Tyler nous imiter avec son M16, et avancer de quelques pas pour se tenir à mes côtés. Les deux hommes se jaugèrent du regard quelques instants avant que mon major ne prenne la parole.

Tyler : « Je suis le major Tyler Kirk et voici le colonel Sélia Trust de l’armée Américaine, le camp d’Atlanta vient de tomber et on s’est retrouvés ici ».

Le chasseur nous regarda tour à tour et commença à ouvrir la bouche. Mon dieu il parle me dis-je.

?: « Moi c’est Daryl, on partais en direction du camp et on a vu qu’il venait de tomber. Du coup on est venu s’installer ici le temps que ça se tasse un peu ».

Tyler : « On ? Vous êtes plusieurs ? »

Daryl : « Oui on est à peu près une trentaine. » Avoue ce dernier.

Tyler se tournant vers moi : « T’entends ça, si des civils on survécus ici, il doit forcément en avoir d’autres partout dans le pays ! »

Moi : « Sûrement Kirk, mais le léger soucis qui risque d’entraver la mission, c’est qu’on a plus de camp où les accueillir j’te signale ».

Tyler (se retournant pour faire face au chasseur): « Vous avez un camp plus loin ? »

Daryl : « Qui me dis que je peux vous faire confiance ? Vous êtes armés jusqu’aux dents et j’vous sent pas ! » Lança t-il en me regardant avec insistance.

Je dois avouer que moi non plus je ne le sentais pas ce mec. Trop sur de lui, vocabulaire limité et son regard devenait vraiment trop insistant. Tyler allait prendre la parole, mais je fus plus rapide.

Moi : « Ça tombe bien, j’te sens pas non plus.» Lançais-je tout en le fixant.

Tyler : « Quoi ? Tu rigoles là ! On est perdu dans cette forêt, on tourne en rond depuis une heure sans savoir où on va, on tombe sur un gars avec un camp de trente survivants et toi tu le sens pas ?Alors je fais quoi ? Je me plis à votre bon vouloir colonel Trust ? » Hurla t-il.

C’était bien la première fois en trois ans, que Tyler me parlais ainsi. Lui, qui est si calme et doux d’habitude, il m’aurait presque intimidé du haut de son 1m85. Mais là il fallait que je me ressaisisse bordel. C’est moi son supérieur, pas l’inverse. Fin du monde ou pas, il me devait encore le respect tant que j’étais en vie. La colère me pris directement aux tripes.

Moi : « C’est encore moi qui donne les ordres major, est ce que c’est clair ? Il sort d’on ne sait où, nous balance qu’il a un camp avec trente personnes et toi tu serais prêt à le suivre comme si il nous invitait à boire le thé ? T’es abruti de naissance ou tu le fais exprès Tyler ? »

Je ne reconnu même pas ma voix. J’étais hors de moi, jamais je ne lui avais parlé ainsi. Et au vu de sa tête, lui non plus n’en revenait pas. Il me fixait comme si je venais de lui planter un poignard en plein cœur. Daryl me sorti de ma torpeur.

Daryl : « Le bruit les attires, mettez là en sourdine OK ! » Nous ordonna le chasseur.

Cette brune aux yeux verts avait un sacré caractère se dit-il. De plus, avec sa tenue militaire et son petit gabarie, l’homme en face d’elle n’en menait pas large. Elle devait avoir une sacré influence dans leur campement d’Atlanta. Un bout de femme comme ça, colonel, elle avait du en chier se dit Daryl tout en la scrutant. Quelques mèches rebelles se détachaient de sa natte courant le long de ses épaules carrés. Elle avait l’air assez musclé, un combat au corps à corps contre elle, même lui ne savait pas si il aurait pu le gagner. Une petite veine ressortait le long de sa tempe, signe de sa colère ,pensa t-il. Elle ne devait pas avoir la trentaine c’était sûr, en examinant son visage il descendit le long de son coup et pu apercevoir un début de tatouage, trop peu pour deviner ce que c’était. Son arc, reposant dans son dos et sa ceinture autour de la taille remplit de tout types de couteaux, faisait laisser penser à Daryl de ne pas trop la chercher par la suite. Si il y avait une suite bien sûr. Après tout ce n’était pas lui le chef du groupe, c’était Shane qui décidait pour eux. Même si, Daryl ne pensait pas aller plus loin avec ce groupe, vu que la veille son frère lui avait expliqué son plan de piller le camp. Mais finalement, il avait décidé de les amener avec eux, deux militaires comme eux, sûr que ça servirait au groupe. Sur cette dernière pensée, il vit la jolie brune se mettre face à lui.


Il me fixait toujours, je pouvais sentir la brûlure de son regard dans ma nuque. Je me mis face à lui toujours mon arc prêt au cas où. Je pu ainsi voir qu’il avait ramené son arbalète dans son dos. Comme quoi, il avait au moins compris qu’on n’avait rien contre lui. Son regard devenait insistant, comme si il attendait un quelconque signal de ma part. A deux, dans une forêt qu’on connaissait à peine, des créatures prêtent à surgir de n’importe où pour vous dévorer, c’est sûr qu’en espérance de vie on atteignait pas une semaine. Toujours face à cet homme, qui faisait naître en moi une profonde inquiétude, je remis mon arc sur mon épaule afin de lui faire comprendre que moi aussi j’avais gagné un peu de confiance. Même si ce n’était pas franchement le cas, mais à choisir entre se faire dévorer et une flèche en pleine tête, je choisis la flèche sans hésitation. Le chasseur plissa ses yeux comme pour me passer au rayon X. Qu’est ce qu’il me mettait mal à l’aise celui-là. Pourtant, j’ai toujours été habitué à être uniquement avec des hommes, et je les avais même sous mes ordres. Mais lui, je su à l’instant même ou nos yeux se rencontrèrent que j’aurais du mal. Mais j’aime les challenges, et celui là ne me paraît pas impossible à relever.

Moi : « De toute façon, on a pas vraiment le choix !On est prêt à te suivre, mais j’te préviens que si tu tentes quoi que ce soit contre nous, c’est moi qui te décocherais une flèche. Et crois moi je serais assez sadique pour ne pas te la planter directement entre les deux yeux. » Lançais-je d’une voix dure.

Il esquissa un léger sourire, du moins c’est ce que j’en conclut tellement il était discret. Tyler réajusta son sac sur ses épaules et repris en main son M16. Le chasseur reprit son arbalète, enclencha un carreau et passa devant nous afin de nous montrer le chemin. Je fis signe à Tyler de fermer la marche et repris aussi mon arc prêt à l’emploi. Avec tous ces cadavres ambulants, mieux vaut rester constamment sur ces gardes. Et c’est comme ça qu’on se retrouva à marcher sur plusieurs kilomètres avec un soleil qui se faisait de plus en plus discret comme pour nous prévenir de la nuit qui arrivait.


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