Les humains sont la cause à effet
Chapitre 3 : Nouveaux arrivants
6154 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 02/07/2018 14:26
Chapitre 3 : Nouveaux arrivants
PDV Sélia :
Cela faisait maintenant une bonne heure que nous marchions dans le silence le plus complet. L’archer n’était pas quelqu’un de très bavard apparemment. Tyler fermait la marche derrière moi et ne m’adressa ni un regard ni même une parole. Je m’en voulais de lui avoir gueuler dessus comme ça, mais il était allé trop loin dans ces paroles. Des grognements se firent entendre à quelques mètres de nous. Daryl fi un pas sur sa gauche, pointa son arbalète en direction du bruit, et tira. Propre et net, pile entre les deux yeux.
Moi : « Joli tir ! » lançais-je en me dirigeant vers la créature afin de récupérer son carreau.
Je mis mon pied contre sa tête afin d’en extraire la flèche. En la retirant d’un coup sec, ce bruit de craquement d’os, ainsi que les éclaboussures, me déclencha une nausée soudaine. Je mis mon autre main devant ma bouche et recula de quelques pas, afin de respirer de l’air pur. Daryl s’avança vers moi et tendis sa main pour récupérer son carreau. Je lui rendis aussitôt.
Daryl : « C’est toujours écœurant la première fois » me dit-il, comme pour me rassurer de ma soudaine faiblesse.
J’étais habitué à tuer dans ma carrière, mais ça à toujours été fait de façon propre. Tyler me regardais sans dire un mot, et d’ailleurs, ce n’était même pas moi qu’il regardait, mais ce cadavre inerte, avec les intestins qui se baladaient par terre. Cette vision d’horreur, ne faisait que nous réconforter dans l’idée que la fin du monde avait belle et bien commencé.
Daryl : « On passe la petite rivière et on y est » lança t-il pour nous sortir de notre inertie.
Toujours derrière ces talons, nous arrivions en effet à une petite rivière, entouré de hautes herbes, ce qui cachait vaguement ce qui se trouvait derrière. Une fois cette dernière traversée, il y avait bien un camp. Plusieurs voitures étaient étalées par ci et par là, formant un cercle presque parfait. Un gros camping-car se trouvait au milieu, avec un homme dessus. J’essayais de le distinguer de là ou j’étais, il avait l’air assez âgé, portant un bob sur sa tête, et un fusil dans les mains. Il était en train de monter la garde, d’ailleurs je l’entendis hurler le retour du chasseur. Il n’avait pas l’air inquiet de la présence de deux autres inconnus. Daryl nous fis signe de le suivre jusqu’au gros véhicule. Et là, un autre homme s’avança vers nous. Celui-ci, n’était pas du même genre, et d’ailleurs quand il se mit face à moi, mon cœur loupa un battement.
Moi : « Putain, Shane ? » m’écriai-je, sans faire attention aux autres qui étaient venus nous rejoindre.
Shane : « Sélia ! J’arrive pas à le croire ! »
Il me pris dans ses bras, visiblement très surpris de ma survie, ce qui m’offusqua légèrement dans mon orgueil de colonel, et se détacha de moi. Tyler s’avança discrètement en se présentant pour lui serrer la main. Shane commença à nous présenter aux autres de son groupe. Une femme, assez grande au long cheveux brun, s’avança vers nous en tendant sa main.
Shane : « Voici Lori Grims et Carl son fils. Carol, Ed et leur fille Sophia. En haut du camping-car, c’est Dale et la blonde avec lui c’est Amy. Il y en a d’autres bien sûr, mais ils sont partis à Atlanta pour du ravitaillement, ils ne devraient plus tarder.
Moi : « Du ravitaillement ? C’est pas très prudent de se séparer avec toutes ces choses ! »
Shane : « T’as pas changés toi, toujours ton petit côté capitaine ! »
Moi : « Sauf que je vais te mettre à la page, car c’est colonel maintenant »
Shane : « Waouh, félicitation, sauf qu’ici c’est moi qui donne les ordres ! » Me lança t-il avec un petit sourire en coin.
Moi : « Et on vois ce que ça donne ! Vous avez tous l’air affamés et déshydratés. Si ces choses débarquent, je donne pas chère de votre peau ! » rétorquai-je.
Et bim, vu sa tête, j’avais touchés là où ça faisait mal. Il était bien conscient de leur situation précaire. Ce dernier me fixait d’un mauvais œil, mais c’était Shane, il a toujours eu ce côté petit chef je me la pète, sauf que ça n’avais jamais pris avec moi. On s’est rencontrés il y a plusieurs années, au concours d’entré des forces spéciales du 4ème RHFS. Je crois bien que c’est la seule chose qu’on avais en commun. Malheureusement pour lui, il a été recalé. On se croisais de temps en temps, quelques formules de politesse par ci, par là. Il n’a jamais digéré son échec, ni mon entrée au sein de cette unité. Et peut être encore moins maintenant qu’il sait que je suis haut gradé. L’ambiance devenait de plus en plus tendu entre nous. Dale descendit de son véhicule, et poussa Shane gentiment, pour se mettre face à moi en me tendant sa main, avec un énorme sourire sur le visage. Visiblement, cet homme avait l’air plus sociable que tous les autres réunis.
Dale : « Enchanté, moi c’est Dale, à qui avons nous l’honneur ? » Me demanda t-il, toujours en souriant presque bêtement.
Moi : « Sélia, ravi de voir qu’il y a des gens un minima sociable ici. » Lançais-je tout en regardant Shane.
Dale élargit encore plus son sourire, et je ne pensais pas que c’était possible. Il se tourna vers Tyler qui se présenta aussitôt avec une posture au garde à vous.
Tyler : « Major Taylor, enchanté Dale. » Répondit-il au vieil homme.
Dale (se tournant de nouveau vers moi) : « Tu es aussi militaire Sélia ? » Me demanda t-il surpris.
Moi : « Oui, et pour plus d’info, comme ça sa sera fait, je suis colonel. »
Dale parut pour le moins surpris de ma révélation, étant habitué à ce genre de regard, (cette petite femme colonel), je partis vers les autres, qui nous regardais de loin, afin de me présenter à chacun et de serrer des mains. Oui, bizarrement, j’avais besoin de contact humain. Du coin de l’œil, je vis Tyler se pencher sur un capot de voiture avec Shane tout en regardant une carte. Il préparaient quelque chose ces deux là. Rongé par l’envie naissante de reprendre les choses en main dans ce camp, je me dirige vers eux.
Moi : « Alors ? Une nouvelle sortie de prévu ? » Demandais-je, plus à mon major qu’à Shane.
Mon collègue n’eut pas le temps de répondre que Shane le devança.
Shane : « On repère les endroits où on pourrait se ravitailler par la suite. Et toi alors colonel, en quoi tu vas nous êtres utile à part donner des ordres? » Me lança ce dernier en s’avança dangereusement vers moi.
Tyler se tendit et mis une main sur son M16, et Daryl approcha assez rapidement de la voiture. Je senti beaucoup de regard tournés vers nous, et un picotement me parcouru le long de la nuque, comme dans la forêt quelques temps plus tôt. Je ne connaissais pas beaucoup Shane, mais il y a une chose que je sais, c’est qu’il ne faut pas le contrarier. Dommage, si on prend en compte que je suis très joueuse, surtout quand on m’attaque sur ce terrain. Il me cherchais, la cohabitation s’avère compliqué.
Tyler : « C’est quoi votre problème à tous les deux ? » Demanda t-il en me regardant.
Moi : « Le problème, c’est que Walsh, n’a jamais digéré son échec au concours de l’armée Américaine, pas vrai Shane ? » Lui demandai-je, avec un sourire naissant sur mon visage.
Un poids contre ma poitrine bloqua mon souffle un instant. Je sentis mon dos heurter le sol, et des cris retentissaient tout autour de moi. Ma petite phrase l’avais mis hors de lui, sauf que, dommage pour lui, j’étais la meilleure de mon unité au corps à corps. Je ramena mes jambes au niveau de ma ceinture, rassembla toutes mes forces dedans, avant de rencontrer son ventre, et de l’envoyer valser derrière moi contre un arbre. Je me releva aussitôt, en position de combat, pour faire face s’il revient à la charge. Mais tout ce que je vis à cet instant, c’est Shane, se relevant péniblement le nez en sang, et Lori à ses côté apeuré par la scène. Il releva sa tête dans ma direction avec un grand sourire, qui déstabilisa Lori ainsi que les autres. Tyler avait son M16 en direction de Shane, et Daryl le visait également avec son arbalète, ce qui m’étonna grandement. Walsh s’avança vers moi, les deux mains en l’air, ce qui est plutôt comique pour un flic. Arrivé à ma hauteur, je me détendis légèrement en voyant une main tendu vers moi comme pour faire la paix. Je la lui serra en y mettant une bonne partie de ma force pour lui faire comprendre que je ne baissais jamais ma garde.
Shane : « Toujours aussi réactive à ce que je vois colonel Trust » Avoue t-il du haut de son 1m80.
Moi : « Que veux tu, même les années n’ont toujours pas eu raison de moi. Sans rancune? »
Shane : « Sans rancune ma belle . »
Les survivants ne devaient rien y comprendre, mais Shane et moi avons toujours été en compétition. Ce bref petit incident passé, tout le monde retourna à ses occupations, ne restait plus que Daryl, Dale, Shane, Tyler et moi devant la voiture.
Shane : « Alors, tu sais te battre, comme on a pu le constater. Tu nous sera utile pour les missions de ravitaillement, et aussi pour les tours de garde. »
Moi : « Pas de soucis, je sais aussi chasser, et vu vos sales mines, je devrais pas traîner pour y aller. »
L’archer à mes côtés se tendit et me fixa. Mon regard rencontra le sien. Oups, je l’ai vexé, et ce n’est pas le genre d’hommes à trop titiller.
Daryl : « Seul pour tous les nourrir, j’voudrais bien t’y voir Rambo ! »
Moi : « Ouh, j’ai déjà droit à un petit surnom, comme c’est touchant.»
Daryl : « Bah va y, me dit-il en désignant la forêt derrière moi, fais moi voir c’que tu vaux ».
Moi : « Je ne suis pas assez débile pour partir chasser à la tombée de la nuit, mais, demain sans faute, beau brun.» Répondis-je, lui glissant un clin d’oeil au passage.
Et sur ces belles paroles, je fis signe à Tyler de me suivre afin de mettre nos tentes en place pour la nuit. Je sentais les regards posés sur nous, et toujours cette légère brûlure significative. Tyler déplia nos tentes un peu en dehors du camp. Il me connaissait bien, il savait que tant que je n’aurais pas une totale confiance en tous ses gens, je ne voudrais pas me trouver trop près d’eux. J’ai toujours été de nature méfiante, et le monde post-apocalyptique de maintenant me renforçait encore plus dans mon idée. Une fois notre petit coin de paradis installé, mon major partit de nouveau à la rencontre de Shane. Je ne pouvais lui en vouloir de me fuir ainsi, j’avais été dur dans mes mots, mais bon ça lui passera bien. Une fois seule, je sortis de ma poche un paquet de cigarette. Dieu que j’en avais envie depuis mon réveil en trombe de ce matin. Maintenant, j’allais enfin pouvoir m’accorder ma pause clope. Assise sur une souche d’arbre un peu caché du reste du groupe, je sortis un de mes couteaux fétiches que je mis à côté de moi, au cas où un de ces cadavres ambulants voudrais faire de moi son dîner.
PDV Daryl :
Décidément cette fille avait réponse à tout, et de ce que j’ai pu observer de sa petite altercation avec ce flic, elle avait aussi de bons réflexes. Beau brun, à l’annonce de ce surnom, je n’ai pu m’empêcher de glisser un sourire en coin. Sûr qu’elle allait nous être utile dans le camp. Je ne pouvais pas m’arrêter d’observer sa gestuelle. Elle à l’air si sûre d’elle, et ses mouvements se font si naturellement. Je la suivais du regard, et aperçut qu’elle faisait signe à son collègue militaire de la suivre. Ils s’enfonçaient en dehors du camp et l’autre major je sais plus quoi, commençait à déplier leurs tentes pendant que la jeune femme surveillait les alentours. Je sentais qu’elle n’avais pas confiance en nous, même pour la surveillance, à en croire son arc tendu au dessus de sa tête tout en scrutant ce qui l’entourait. Une fois les tentes dépliés, l’homme parti en direction de Shane. Décidément ces deux là, ils avaient l’air de bien s’entendre, contrairement à Sélia, qui le regardait s’éloigner d’un air surpris. Depuis leur dispute dans la forêt, les deux militaires ne ce sont pas échangés une seule parole, étonnant vu comment ils avaient l’air proche. Elle sortit un couteau de sa ceinture, le pose sur la souche d’arbre, s’assoie et allume une cigarette. Bordel, une clope, dieu qu’il en avait envie à cet instant, et elle aussi vu comment elle fermait les yeux à chaque bouffée. Il fallait que je passe au dessus de ma fierté pour aller lui en taxer une. D’une démarche pas très rassuré, je m’avance doucement vers elle, bien décidé à obtenir ce que je veux.
PDV Sélia :
J’étais à la moitié de ma cigarette, quand j’aperçus le chasseur venir dans ma direction. A son allure pas très assuré, je compris qu’il voulait quelque chose, ça allait être drôle. Une fois face à moi mais pas trop près quand même, au cas où que je mordrais, il s’arrêta et me demanda:
Daryl: «T’en aurais une pour moi? » Me demanda t-il d’un ton dur.
Moi: «Oh, mais demandé si gentiment, comment pourrais-je refuser ? » Dis-je ironiquement.
Daryl (soufflant) : « Bon tu m’la donnes ou pas cette clope ? »
Moi: «Ta mère ne t’as jamais appris la politesse beau brun? »
Je le vis faire un mouvement brusque vers moi. J’eus tout juste le temps de lâcher ma cigarette, d’attraper mon couteau sur ma droite et de le plaquer contre l’arbre derrière nous, couteau sous la gorge. Je le senti se raidir et tenter de forcer sa sortie, ce qui me fi appuyer d’avantage sur la lame, le bloquant ainsi.
Moi: «J’tavais dis de jamais rien tenter contre moi.»
Pour simple réponse, j’eus le droit à un grognement. Je savais qu’il tentait juste de me prendre le paquet de cigarettes, mais je voulais lui faire voir ce dont j’étais capable. Il me fixait de ses yeux bleus, je n’y voyais aucune peur, aucune colère, mais pourtant il avait essayé de me sauter dessus juste pour une cigarette. Comme quoi, il devait en avoir autant besoin que moi. Je desserra doucement ma prise au niveau de sa gorge, afin de le libérer de cette pression. Je pris le paquet dans ma poche, et lui tendit une clope. Il haussa un sourcil en signe d’interrogation, je lui souri en retour.
Moi: «Le manque de nicotine n’est pas une excuse pour sauter sur les gens! » Lui dis-je sur le ton d’une mère qui fait la morale à son fils.
Il me prit la cigarette des mains et la mit à sa bouche.
Daryl : « Ouais, beh, si tu me l’avais donné dès le début j’aurais pas eu à faire ça » avoua t-il, honteux du revirement de situation. (pensée) :Si Merle avait vu ça, il se serait foutu de sa gueule, heureusement il était parti plus tôt avec le groupe à Atlanta. Et ce n’est pas lui qui lui racontera ça, en espérant que cette militaire surdouée ne le dira à personne.
Moi : « T’as pas réussi à faire grand-chose en fait. »
Il alluma sa cigarette en me regardant d’un mauvais œil. J’avais réveillé la bête, et pas sûr que ça soit bon pour moi dans un camp où je ne connaissais personne.
Daryl: «Je frappe pas les filles.» Prétexta le chasseur, car même s’il avait voulut, il n’aurait rien pu faire.
Je me mis à rire nerveusement. Dire qu’au tout début je ne le sentais pas celui là, et maintenant j’étais en face de lui en train de fumer tranquillement une cigarette. La situation me paraissais surréaliste.
Moi : « T’inquiète, j’suis pas du genre vantarde Daryl.» Dis-je, tout en retournant sur ma souche d’arbre, dos à lui.
Je pouvais sentir une fois de plus, son regard posé sur ma nuque et parcourir mon dos, et cette brûlure était tellement intense, qu’elle me donna un frisson qui me traversa tout le corps. Je l’entendis se déplacer derrière moi et se remettre debout pour me faire face. Vu que j’étais assise, je releva la tête et pu le détailler entièrement sans aucune gêne. Après tout, dès que j’avais le dos tourné, il en profitait pour me relooker, pourquoi pas moi. Il était imposant, un pantalon boueux et troué, rien d’extraordinaire vu qu’il était en train de chasser quand on l’a rencontrés. Un tee-shirt simple sans manches immaculé de sang, surmonté d’un gilet en cuir, lui aussi déchiré au niveau des manches. Ses muscles qui ressortaient étaient noircis par la crasse, son arbalète pendant à ses jambes. Il avait un visage assez fin, de petites lèvres qui ne souriaient presque jamais, quelques mèches retombaient devant ses yeux. Ses yeux bleu qui n’arrêtaient pas de me fixer d’un regard songeur et soupçonneux.
Daryl : « Qu’est que t’as à me fixer comme ça Rambo ? »
Moi : « Je me demandais pourquoi je te sentais pas au début. »
Daryl : « Parce que tu me sens maintenant? » Cette phrase sonnait comme un double sens à son oreille, mais il restait concentré sur la discussion qui commençait avec cette brune mystérieuse.
Moi : « Un peu plus, mais toujours pas confiance beau brun, alors un conseil, la prochaine fois que tu veux quelque chose, demande moi le gentiment. Tu seras surpris de voir comme je peux être douce quand je veux.»répondis-je en lui faisant un petit clin d’œil.
La nuit était complètement tombé. Dale s’avança vers nous pour nous annoncer l’heure du dîner. Je jeta mon mégot à terre et le suivi sans un regard pour l’archer. Nous avancions autour d’un grand feu qui se trouvait juste devant le camping-car du vieil homme au chapeau. Je reconnu Carol et sa fille, Sophia il me semble, en train de discuter avec Lori et Shane. Dale s’assit au côté d’Amy. Je m’avança de quelques pas et me mis auprès de Tyler. Il me décrocha un maigre sourire, me pris la main et me glissa un vague pardon à l’oreille. C’est à ce moment là, que Daryl passa devant le groupe, sans un regard pour personnes, commençant à s’installer dans son coin.
Une alarme commença à se faire entendre au loin, tout le monde se leva d’un bon. Shane arme en main prêt à faire face, Dale pris également son arme, Tyler sorti son M16, Lori, Carol, Amy et les enfants partirent se mettre à l’abri dans le véhicule de Dave. Je pris mon arc prêt à l’emploi en direction du bruit qui se faisait de plus en plus insistant. Daryl se posta à mes côté pour armer son arbalète, et se mit en position de tir. Nous étions tous tendus comme des arcs si je puis me permettre l’expression. Un cabriolet sport rouge nous fis face, avec à son bord, un jeune asiatique tout sourire.
Shane (en courant vers l’asiatique) : «Putain coupe cette alarme, tu va tous nous les ramener! » hurlais ce dernier.
Dale : « Enfin Glenn, d’où sort cette voiture ? » demanda t-il visiblement impressionné et soulagé de son retour.
Glenn : « On a été pris de court par une horde, on a dus se séparer, mais vous en faites pas, les autres sont derrière, ils ne devraient plus tarder.» Affirma le jeune homme.
Pendant que Glenn expliquait le récit de ses aventures avec les autres du groupe, je m’avança vers Shane, qui apparemment, avait du mal à faire stopper ce bruit infernale. Je me mis à côté de lui, capot ouvert, y glissa mes mains afin d’arracher le fil coupable de tout ce vacarme. Il me regarda avec un petit sourire.
Shane : « Décidément, il n’y a rien que tu ne saches faire ?. »
Sélia : « Si, la cuisine, je suis vraiment nul en femme d’intérieur. »
Il rigola de ma révélation, et rejoignit les autres afin d’écouter Glenn et sa fameuse histoire. Au moment où j’allais pour les rejoindre, des pneus dérapèrent derrière la voiture de sport. Je me remis instinctivement en position de tir, je vis les autres accoururent derrière moi afin de rejoindre le camion blanc qui venait de se stopper à quelques mètres de là.
Un homme de petit gabarit et de couleur noir en descendit, ainsi qu’une blonde qui déboula de je ne sais où et se lança dans les bras d’Amy. Le jeune homme noir fit descendre un autre homme grand, cheveux brun légèrement bouclé, habillé en shérif des pieds à la tête. De là ou il était, il n’y avais que moi qui pouvait le voir. Shane s’avança vers l’homme noir qu’il appela T-Dog.
T-Dog : « Je vous amène une nouvelle recrue. » S’écria le jeune homme en faisant signe à l’autre de le rejoindre.
Shane : « Encore ? Plus on est de fous plus on ... »
Il ne pu terminer sa phrase quand il aperçut le shérif face à lui. Il n’en revenait pas, il avait les yeux fixés sur cet homme et ne pouvait détourner son regard. L’homme en question, s’avança vers lui et lui donna une sacré accolade. Plus loin sur ma droite je vis Lori et Carl s’asseoir à même le sol comme s’ils venaient de voir un revenant, mais un revenant vivant. Le shérif relâcha son étreinte avec Shane et couru vers Lori et Carl.
Carl : « Papa ! »
Lori : « Oh mon dieu Rick ! » s’exclama cette dernière.
Il les pris dans ses bras en murmurant des oh mon dieu, je rêve, enfin…. J’étais ébahis de voir ce qui se jouait juste devant mes yeux. Un père retrouvant sa famille, pendant la fin du monde, relevait du miracle. Shane restait là, a fixer cette famille, mais aucune émotion n’était lisible dans ses yeux, bien au contraire, il en était jaloux. C’est là que je compris, il était très proche de Lori et de Carl, et ce qui se passait devant lui, devait être douloureux.
Daryl : « Où est Merle ? »
Rick et T-Dog échangèrent un regard soucieux. Le jeune homme noir s’approcha de Daryl, toutefois, à une distance plus que respectable au vu de ce qui allait suivre.
T-Dog : « On n’a pas pu le ramener avec nous Daryl. Je... »
Rick lui coupa la parole tout en rejoignant le duo.
Rick : « J’ai du le menotter en haut d’un toit à Atlanta, il devenait menaçant et il à commencer à perdre les pédales sur T-Dog. »
Daryl : « Quoi ? Vous l’avez laissé menotter sur un toit ? »
Daryl commençait à tordre ses doigts nerveusement dans tous les sens. Si je comprenais bien, Merle devait être son frère.
T-Dog : « C’est de ma faute, j’avais la clef, j’allais le libérer, mais elle est tombé dans un conduit d’aération. Avant de partir, j’ai fermé la porte avec des chaînes et un cadenas, sûr que les rôdeurs l’atteindront pas avant qu’on ai été le chercher. »
Andréa : « Quoi ? Parce que tu comptes allez le chercher après ce qu’il t’as fais ?C’est qu’un sale raciste, il nous sert à rien.» Hurlait-elle.
Daryl : «Parce que toi, tu crois qu’tu nous sert ? Bande d’enfoiré ! Toi, en désignant Rick, t’es un homme mort ! »
Daryl avança vers Rick avec détermination, on pouvait lire dans ses yeux toute la haine qu’il commençait à avoir pour ce shérif sorti de nul part. Je sortis un M16 bien caché dans la poche gauche de mon treillis et le pointa directement sur Daryl. Étonné de ce que j’étais en train de faire, je ne comptais pas laisser une seconde bagarre se dérouler ce soir. Rick avait lui aussi sortit un revolver de sa ceinture, pointé sur le chasseur qui était pris en joug des deux côtés.
Rick : « J’ai pas eu d’autres choix que de le menotter. Il perdait la tête, t’as vu T-Dog ? Regarde le ! Cria t-il. Il l’aurais tué si j’étais pas intervenu. »
Daryl regardait T-Dog sous toutes ses coutures, mais ce n’étais pas un regard compatissant, bien au contraire. C’était un regard de haine, il prenait conscience que son frère était menotté sur un toit, au milieu de nul part, avec sans doute des rôdeurs voulant le dévorer, et il avait le responsable juste sous ses yeux.
T-Dog : « J’te promets qu’on ira à l’aube le chercher. Les rôdeurs on aucune chance de l’atteindre. »
Daryl : « Vaudrais mieux pour toi qu’il sois vivant, sinon j’donnes pas chère de ta peau . »
Et il partit en direction de sa tente, presque en courant. Je me rendis compte à cet instant, que je tenais toujours mon M16, en direction où le chasseur se trouvait il y a quelques secondes. Quelle soirée, le groupe relâcha la pression une fois la tornade passé.
Dale pris les devants et présenta Tyler et moi même au reste du groupe. Tous semblais ravi d’avoir deux personnes de plus au camp. Et sur ces dernières paroles, le groupe se dissipa afin d’aller se coucher. Rick pris son fils sur ses épaules et suivi son épouse jusqu’à leur tente. Shane répartit les tours de garde, il prenait le premier, Dale le second, Glenn le troisième et moi le dernier afin que Tyler puisse profiter d’une nuit entière, chose qu’il n’avait pas faite depuis longtemps avec sa dernière mission à la caserne. Shane grimpa sur le camping-car afin de prendre son tour, et Dale parti se coucher dans celui-ci. Mon major se rapprocha de moi.
Tyler : « Au moindre soucis, tu me réveilles sans hésiter . »
Moi : « Entendu, dors bien, je veille au grain. »
Il se pencha vers moi, me glissa un léger baiser sur la joue et partit se coucher, me laissant là, étonné de ce soudain élan d’affection. Je ne pouvais m’empêcher de regarder la tente de l’archer au loin, le pauvre, sa dernière famille menotté sur un toit à Atlanta, tu parles d’une nouvelle. Une main se posa sur mon épaule me faisant sursauter.
Andréa (levant les mains en l’air, à la vue de mon couteau pointé dans sa direction) : « Ce n’est que moi ! Désolé, euh, Sélia c’est ça ? »
Moi : « Euh oui, mais la prochaine préviens avant, j’aurais pu te blesser » Répondis-je en rangeant mon arme.
Andréa : « Oui, vraiment désolé. Je voulais savoir, Tyler et toi, vous êtes militaires ? »
Moi : « Oui, pourquoi ? »
Andréa : « Vous devez bien avoir une idée de ce qui se passe alors ? » Sa voix avait pris une certaine assurance.
Moi : « Parce qu’on est militaire, on devrait forcément être au courant de ce qui se passe ? Désolé de te décevoir mais justement, on est que militaire, les généraux devaient forcément êtres au courant, mais pas nous. Tu sais, on a beau mettre nos vies en danger pour sauver celles des autres, on est toujours considérés comme de la merde. »
Andréa me regarda d’un œil méfiant et partit sans demander son reste. Non mais oh, je ne la connaissais pas il y a deux minutes, et là, elle me lance toute une série de question comme si j’avais commis un crime. Décidément, ce groupe était enclin à posséder de forts caractères. Côté positif de l’histoire, c’est que je n’allais pas m’ennuyer, moi qui ais toujours eu besoin d’actions. C’est avec un peu d’appréhension pour le lendemain que je partis rejoindre ma tente.
Vers minuit on me réveilla pour mon prendre mon quart. Au bout d’à peine deux heures, Shane vint me relever de mon tour de garde en me disant d’aller me recoucher un peu. Chose que je ne fis pas, j’étais bien trop réveillé pour cela, j’avais plutôt envie d’aller chasser. Cependant, le flic refusa littéralement, en me rappelant le passage du frère de Daryl à aller chercher sur ce toit.
Moi : « Tu rigoles, c’est la connerie de tes potes, c’est pas à moi d’aller risquer mes fesses pour un mec qui en frappe un autre juste parce qu’il est noir. »
Shane : « Et tes engagements militaires ma belle ? Hein ? Une vie est une vie, on ne laisse personne derrière sois, et tout ça ?»
L’enfoiré, il se sert de mes engagements de l’armée contre moi. Malgré ça, il avait raison, on ne laisse jamais un homme derrière. Je me retrouvais bloqué et obligé de capituler face à Walsh.
Moi : « T’as gagné, quand et qui ? »
T-Dog : « Moi, je viens » s’écria t-il en bas du camping-car.
Shane fit un hochement de tête pour donner son accord. Le groupe commençait à se lever tranquillement. Shane se raidit en apercevant un Daryl armé jusqu’aux dents, et visiblement pas de bonne humeur.
Daryl : « C’est l’heure, j’y vais . » Nous lança t-il en étant persuadé qu’on allait le laisser y aller seul.
Moi : « Pas si vite cow-boy, T-Dog et moi on t’accompagne. »
Daryl : « J’ai autre chose à faire que de jouer le baby-sitter, et j’pense pas que Merle sera ravi d’te voir après que tu l’ai lâchement abandonner. »Dit-il en désignant l’homme noir à mes côtés.
T-Dog : « J’en ai rien à carré, qu’il soit content ou pas, c’est ma connerie et j’veux la réparer . »
Un homme de principe, pensais-je, au moins un à qui on pourra faire confiance. Daryl ne rajouta rien, mit ses affaires dans la voiture et s’installa côté conducteur. Rick arriva à nos côtés tout en nous saluant.
Rick : « Je viens aussi, je me sens coupable, on sera rentré pour midi » Dit il pour Shane.
Shane : «Tu viens juste de retrouver Lori et Carl, et tu veux déjà repartir ? T’en à parlé à Lori, elle est d’accord ? »
Rick : « Écoutes Shane, c’est moi qui l’ai menotté sur ce toit, c’est donc à moi de le sortir de là. Lori et Carl comprennent, et tu as bien pris soin d’eux jusqu’à maintenant. Je pense que m’absenter quelques heures de plus ne changera pas la donne. »
Shane : « Pas de problème vieux, fais gaffe à toi » Répondit ce dernier. Et il repartit sur le toit du camping-car en nous souhaitant bonne chance à tous.
Rick (face à moi) : « Merci de venir aussi, on sera pas de trop je pense, c’est pas mal infesté là-bas . »
Moi : « Si tu me dis ça pour me rassurer, c’est raté ! Je vais prendre une arme de plus à ma tente, j’vous rejoins . »
Rick acquiesça et se dirigea vers la voiture où T-Dog se mit à l’avant, au côté de Daryl, qui n’avait pas l’air de vouloir l’avoir trop près de lui. Rick se dirigea vers le chasseur et lui dis de monter à l’arrière, vu qu’il avait fais le même chemin la veille, ils iraient plus vite ainsi. Une fois arrivé à ma tente, je pris ma hachette et l’attacha fièrement à ma ceinture, ainsi que quelques munitions et repartis en direction du véhicule où l’on m’attendais. En arrivant, Rick fit un mouvement de tête vers l’arrière, me signalant ma place. Daryl se trouvait sur la banquette arrière, bouillant devant le temps qui lui filait entre les doigts. Je m’installa donc sur la banquette, sans prendre en compte le regard froid et insistant du chasseur.
Daryl : « Bordel, on voit qu’ten à rien à foutre. » S’énerva ce dernier par rapport à mon léger retard.
Moi : « Et toi, on voit que t’as pas les neurones en place beau brun, sans clefs pour détacher ton frère tu fais comment p’tit malin ? » Répondis-je en lui mettant ma hachette devant les yeux.
Rick : « Bien joué Sélia. » enchaîna Rick.
T-Dog : « T’assures grave . »
Daryl se referma sur lui même comme une huître. Là, je l’avais bien eu, de toute façon son air de gros dur ne marchait pas avec moi, au fond ce n’était rien de plus qu’une carapace. Je sentais que le trajet allait être très long. Moi qui n’aime pas rester sur place trop longtemps, là je n’avais pas le choix. Et la voiture s’élança, direction Atlanta.