Les humains sont la cause à effet
Chapitre 9 : Invasion
PDV Extérieur :
Une semaine s’était écoulé depuis l’enterrement de Sophia, et Carole se métamorphosait. En effet, la mère qui pleurait constamment avait disparu, laissant place à une femme plus dynamique que jamais. Cela faisait maintenant trois jours que Carole suppliait Selia de l’entraîner au tir ainsi qu’au combat au corps à corps. La militaire se sentit flatté qu’elle le lui demande, sachant qu’elle n’était pas la seule à savoir bien se défendre dans le groupe. Tous les matins, elles se levaient aux aurores et s’éloignaient en voiture afin de ne pas attirer les rôdeurs à la ferme. Ce jour là, les deux femmes décidèrent de partir s’entraîner dans l’après-midi, pour aider les autres dans leurs tâches au campement. Andréa et T-Dog, discutaient de façon mouvementé près de l’écurie, quand Daryl passa devant eux, coupant leur conversation.
Andréa : « Hey, Daryl, tu peux venir une minute ? » Demanda t-elle.
Le chasseur répondit par un grognement.
Daryl : « Quoi ? » Demanda ce dernier, agacé par l’attitude supérieur de la blonde.
Andréa : « Nous aussi on aimerait bien savoir se battre. »
Daryl : « Ouais, bah j’vois pas en quoi c’est mon problème ! » Dit-il commençant à s’éloigner.
Andréa : « Et si ces choses nous tombent dessus ? Toi tu t’en tireras, Selia, Tyler et Rick aussi, mais nous ? »
Daryl : « T’as une arme non ? Tu sais t’en servir, alors tu veux quoi de plus ? »
Andréa : « On veut savoir combattre au couteau, nos munitions s’épuisent. »
Daryl : « T’attends quoi d’moi là ? »
Andréa : « Que t’en parle à ta copine, pour qu’on puisse être plusieurs à s’entraîner. »
Daryl : « Et tu crois qu’elle à que ça à foutre de s’occuper de tout l’monde ? Vous pouvez pas vous débrouillez tout seul un peu ? » Répondit-il d’un ton agressif.
La blonde s’avança vers lui, le rouge lui montait aux joues. Elle semblait sur le point d’exploser face à l’archer. T-Dog, qui ne disait rien depuis le début, s’interposa entre les deux.
T-Dog : « Stop, calmez vous, on a eu assez de problèmes ces derniers temps. Daryl, tout ce qu’on veut, c’est avoir autant de chances que vous de s’en sortir sans se faire mordre par ces putains de bestioles. »
Daryl : « J’vais lui en parler, mais toi, (désignant Andréa), t’as intérêt d’arrêter de péter plus haut qu’ton cul, ça commence vraiment à m’souler. »
Et sur ces mots, le chasseur repartit, laissant Andréa plus rouge et coléreuse qu’avant. Le camp était presque vide, la famille Green s’entendait tellement bien avec leur groupe, qu’ils étaient souvent ensemble dans la maison à préparer les repas pour la grande famille recomposé. Carole était avec Dale à discuter sur le porche de la maisonnette. Tyler montait la garde sur le toi, et Selia lui tenait compagnie. Depuis l’épisode de la cascade, ils n’avaient pas eu l’occasion d’en parler, ni même de se parler tout court. La militaire semblait tellement distante par rapport à lui, qu’il se demandait s’il avait été à la hauteur. Les rires provenant du toit, revenaient jusqu’à ses oreilles. Ils avaient l’air si proche et si heureux d’être ensemble, mais il voulait faire la commission d’Andréa afin d’être débarrassé et de retourner à ses petites affaires. Une fois sur le toit, Tyler s’arrêta de rire et se leva.
Tyler : « Hey Daryl, salut ! » S’exclame t-il en tendant une main.
Daryl : « Salut Tyler. » Répondit-il, acceptant le geste. « Selia, il faudrait que j’te parle. » Avoue t-il d’une voix sereine, afin de faire comprendre au militaire qu’il pouvait rester.
Tout de même, ce dernier prétexta une envie urgente, et partit vers la ferme. Selia prit une cigarette, et attendit que l’archer parle, ce qu’il ne fit pas tout de suite. Les minutes défilaient, et aucun des deux n’étaient prêt à rompre le silence. Jetant son mégot par dessus le toit, la jeune femme commença :
Selia : « Bon, tu voulais me parler ou quoi ? » Demande t-elle d’une voix agacé.
Daryl : « Ouais, Andréa et T-Dog voudraient apprendre à se battre eux aussi. »
Selia : « Et en quoi c’est mon problème, hein ? » Répondit-elle du tac au tac.
Daryl : « C’est marrant, c’est exactement ce que j’ai répondu. Ils voient que tu entraînes Carole tous les jours, et qu’elle prend de l’assurance face aux rôdeurs. Ils veulent avoir autant de chances que nous de s’en sortir. » Avoue t-il à la jeune femme.
Selia : « Je vois, mais j’vais pas pouvoir m’occuper de tout le monde moi. Maggie va sûrement vouloir apprendre à se défendre, il y Alyssa et Carl aussi. Et puis j’suis pas prof j’te signales. » commençait-elle à s’énerver.
Daryl : « C’est une façon de me demander de l’aide ? » Demanda le chasseur d’un ton joueur pour la faire descendre en pression.
Selia : « Qui te dis que je pensais à toi pour m’aider ? » Demande t-elle, sur un ton de défi.
Daryl : « Mon p’tit doigt ! »
Selia sourit à cette remarque, et réfléchit à la proposition. Après tout, plus ils sauraient se défendre, moins ils devraient les surveiller.
Selia : « Ça marche, on a qu’à faire comme ça alors. »
Daryl acquiesça pour confirmer le pacte qu’ils venaient de faire entre eux. A cet instant, il voulait lui dire tellement de choses, mais les mots n’arrivaient pas à sortir. Aussi, il descendit en se traitant d’abruti mentalement, laissant Selia retourner à sa garde. Tyler revenait de la maison, avec des pommes en main. Il en proposa à tous ceux qui se trouvaient actuellement dehors. Quand il arriva vers le chasseur, il lui en tendit une et lui demanda :
Tyler : « Est ce qu’il s’est passé quelque chose entre vous deux ? »
Daryl fut prit de cour, ne s’attendant pas à cela, il en lâcha la pomme que le militaire lui avait donné juste avant. Il se frotta la nuque, ne sachant quoi répondre à cette question.
Tyler : « Tu peux me le dire Daryl, je ne vais pas te sauter dessus, si c’est ça qui te fait peur. Entre Selia et moi, il y a jamais rien eu et ça restera ainsi, je le sais. Je ne vais pas te mentir, ça fait des années qu’elle m’attire, mais je ne suis pas son type, je suis trop coincé pour elle. »
Daryl : « Pourquoi tu me demandes ça à moi ? »
Tyler : « Parce que Selia ne me répondra pas, elle évitera le sujet. »
Les deux hommes se regardaient, Daryl hésitait entre mentir, qui lui aurait valut de pouvoir s’enfuir de cette conversation qui le rendait mal à l’aise, ou tout simplement dire la vérité, et même se confier au militaire sur le comportement distant de la jeune femme. »
Daryl : « Oui, il s’est passé...un truc quoi. »
Tyler rigola sur les paroles du chasseur. Le militaire lui proposa de marcher un peu, afin de s’éloigner des oreilles qui traînaient.
Tyler : « A ta façon de dire un truc, est ce que je dois en conclure que vous avez couché ensemble ? » Demanda t-il, allant droit au but.
Le chasseur se referma sur lui même, très mal à l’aise.
Tyler : « Allez, réponds, on est entre homme tu sais. » Insiste ce dernier.
Daryl : « Oui. » Répondit-il simplement.
Tyler : « C’est que tu dois lui plaire alors. Tu sais, depuis la mort de Mike, son mari, elle s’est enfermé dans son boulot, enchaînant les missions les plus suicidaires qu’ils pouvaient avoir. Les généraux étaient à chaque fois sur le cul de la voir revenir entière. T’aurais vu leurs têtes ! » Explique ce dernier. « Selia avait fait une croix sur les hommes, et sur toute relation humaine d’ailleurs. Elle restait persuadée, qu’à chaque personne à qui elle s’attacherait, celle-ci mourrait. »
Daryl : « Pourquoi ? »
Tyler : « Sa mère est morte quand elle avait neuf ans, et à peine un an après, c’est sa sœur qu’elle perdait. Son père lui faisait vivre un véritable enfer. Et s’en suivit Mike, et là, c’était de trop. »
Daryl : « C’est pour ça qu’elle faisait ce boulot ? » Demanda t-il, curieux.
Tyler : « Je penses oui, elle ne l’a jamais avoué, mais elle à une haine à faire ressortir et quoi de mieux que le meurtre légal pour ça ! » Plaisanta ce dernier.
Le chasseur analysait chacune des informations que le militaire lui lâchait. En entendant tout ça, il commençait à mieux comprendre le comportement de la jeune femme depuis leur rencontre, mais aussi la distance qu’elle mettait entre eux. Il en déduisit donc, que ça serait à lui de faire le premier pas, chose qu’il n’avait pas l’habitude de faire.
Daryl : « Et comment je fais pour lui parler ? » Demanda ce dernier, ne comprenant même pas sa propre question.
Tyler : « Si comme tu me le dis ça fait une semaine qu’elle t’ignores, je te conseille d’aller là voir avec des cigarettes et une bonne bouteille. »
Daryl : « Ça peut se trouver. »
Tyler : « Bon, je vais reprendre mon tour de garde, Selia doit avoir des fourmis plein les jambes à force de ne pas bouger. »
Daryl : « Ouais, je pensais aller chasser mais, j’ai promis de l’aider à entraîner les autres cet aprèm. Et vu l’heure, on devrais pas tarder à y aller. » Avoue t-il.
Tyler : « Je te l’envoi. »
Le militaire partit libérer sa collègue. La jeune femme s’occupait de prévenir, ceux qui désiraient s’entraîner, de leur départ immédiat. C’est ainsi que le pick-up, avec Daryl au volant, s’enfonca dans la forêt. Il faisait encore très chaud pour une fin de septembre, mais la nuit tombait de plus en plus tôt, il ne fallait donc pas traîner.
Les deux professeurs, avaient éparpillés des bouteilles en verre le long d’une barrière, afin d’en faire des cibles. Écarté des autres, Selia s’entraînait à faire tirer Carole sur des cibles mouvantes, vu que cette dernière se débrouillait très bien au tir. L’après midi passa rapidement, tout le monde progressait à vu d’œil. Sur la route du retour, tous les élèves s’émerveillaient de leurs prouesses, se comparant les uns aux autres. Arrivé à la ferme, les survivants qui étaient restés au camp, leurs sautèrent dessus afin d’en savoir plus sur leurs activités de la journée. Rick demanda à Glenn, Daryl, Tyler et Selia de le rejoindre. Le shérif exposa l’objectif qu’il avait pour demain, en sortant une carte, qu’il étala sur une petite table qui se trouvait devant le camping-car.
Rick : « Hershel m’a confié qu’il y avait pas mal de petits magasins regroupés à seulement une vingtaine de kilomètres, ça serait bête de pas en profiter. Il nous faudrait des vivres, des vêtements chauds pour l’hiver, des médicaments d’avance au cas où, et tout ce qu’on peut trouver d’utile. »
Daryl : « C’est une bonne idée, qui et combien ?»
Rick : « Justement, pas trop nombreux, il me faut des gens de confiance ici qui savent se défendre. »
Tyler : « Selia et moi on peut s’occuper du ravitaillement. » Lança ce dernier, cherchant l’approbation de sa collègue, qu’il obtenu immédiatement suite à un hochement de tête.
Daryl : « Seulement à deux ? Tu te prends pour Superman ou quoi ? »
Selia : « A deux on sera mieux, s’il se passe quoi que ce soit on aura plus de chances de filer. »
Rick : « Je sais pas, deux c’est peu pour une ville entière, même si c’est petit, ça reste une ville. »
Selia : « C’est toi le chef ! » Répondit cette dernière, agacé.
Rick : « Je sais très bien ce que vous valez tous les deux, mais je ne veux pas vous perdre pour de la nourriture et des médocs. »
Daryl : « Ça se passe comment alors ? » Demanda le chasseur afin de couper court au débat.
Rick : « Tyler, Selia, Glenn et moi on y va. Daryl, tu restes ici pour veiller sur le groupe. » Décide t-il.
Tyler et Selia : « OK ! On va se préparer. »
Rick : « Selia ! Attends, j’ai quelque chose pour toi. » Le shérif partit vers sa voiture et revint vers moi, avec à la main, une petite boîte noir qu’il me tendit.
Moi : « Qu’est ce que c’est ? » Demanda t-elle surprise, que lui offre un cadeau en ces temps qui court.
Rick : « Ouvre là ! » Ordonna ce dernier.
La jeune femme ouvrit la petite mallette, en sortit un couteau de type combat tout neuf, et d’une très bonne marque. La lame était noir et le manche d’un vert sombre, tout à fait son style d’arme.
Selia : « Rick, j’sais pas quoi dire, il est magnifique. Merci. »
Cette dernière lui donna une bise sur la joue afin de le remercier de ce magnifique cadeau. Jamais on ne lui avait offert d’arme.
Les deux militaires partirent donc se préparer, et Glenn en fit autant.
Daryl : « Tu me laisse sur la touche? »
Rick : « Faut pas le voir comme ça Daryl, j’ai toute confiance en toi, c’est pour ça que j’ai besoin de toi ici, pour veiller sur ma famille. Je ne veux plus de morts. » Confia ce dernier au chasseur.
Daryl « Pas de problème, rentrez entiers ! » *
Rick : « Je pense qu’on à toutes nos chances avec ces deux là. » Avoue Rick en désignant les deux militaires qui revenaient vers eux, armés jusqu’aux dents.
Selia : « On est prêt, plus vite on partira, plus vite on sera rentré. »
Rick : « Alors c’est parti, Daryl on prend ton pick-up. »
Ce dernier acquiesça, et au vue du départ qui se préparait, le reste du groupe s’avança devant le véhicule afin de les saluer. Chaque fois qu’une partie des survivants se détachait des autres, les au revoir ressemblaient plus à des adieux. Chacun était conscient du danger que représentait les sorties hors du camp. Tout pouvait très bien se passer, comme ils ne pouvaient jamais revenir. Les poignées de main et les accolades fusaient dans tous les sens. Maggie prit Glenn dans ses bras, et à la surprise générale, l’embrassa fougueusement. Le groupe s’enflamma, tout en applaudissant et sifflant le nouveau couple qui venait de se formaliser juste sous leurs yeux. Rick, Glenn et Tyler commençaient à charger la voiture. Le militaire confia à Selia, qu’il en avait profité pour planquer des armes lourdes dans le camping-car. La jeune femme ne semblait pas étonné par cette révélation, elle savait que son major était quelqu’un de très prévoyant, surtout en ces temps. Maggie, supplia cette dernière de lui ramener Glenn en un seul morceau. La brune lui promit, et partit rejoindre les autres, laissant la jeune fille rentrer chez elle, plus inquiète que jamais. Daryl se tenait au côté de la voiture où Rick lui donnait ces dernières instructions. Le véhicule démarra, juste avant que Selia ne monte à l’avant avec Rick, l’archer lui dit dans un murmure à peine audible :
Daryl « Fais attention à toi. »
Selia : « Toi aussi. »
Et elle monta dans la voiture qui partit aussitôt, laissant le chasseur inquiet, plus qu’il n’aurait dut, pour cette jolie brune.
PDV Selia :
Sur le long de la route, Rick répartissait les équipes. Pour répartir au mieux les forces, il me mit avec Glenn, et Tyler avec lui. Il nous supplia de ne pas prendre de risques inutiles, et de rester attentifs. Même une petite ville pourrait vite se faire envahir par une horde de cadavres ambulants. Les kilomètres défilaient sur le compteur du vieux pick-up, la route était déserte. Quelques rôdeurs croisèrent notre route, Rick les évitaient quand il le pouvait où les écrasaient si nécessaire. Après une demi-heure de conduite, un panneau annonçant la ville, se dessina au loin. Le shérif décida de garer la voiture à l’écart, derrière un arbre afin de la cacher. Mieux valait arriver sans faire de bruit.
Quelques appartements jonchaient les magasins du centre ville. Cette dernière n’était pas très grande, ce qui allait nous faciliter les recherches. Rick donna ses dernières consignes, et c’est ainsi que nous nous séparèrent dans la plus grande discrétion. Le shérif et Tyler partirent à droite, et Glenn et moi à gauche.
Moi : « On va commencer ici, et on longera les autres boutiques au fur et à mesure, comme ça on retrouvera Rick et Tyler au bout. » Dis-je, sur un ton digne du colonel que je suis.
Glenn : « Je te suis. » Répondit-il.
Nous nous avançâmes donc vers le premier magasin, je frappa à la porte afin de vérifier s’il y avait des rôdeurs à l’intérieur. Après plusieurs minutes, rien ne se passa, aussi j’en déduis que la voie était libre. Les étagères étaient pleines de nourriture, de bouteilles d’eau et d’alcool. Sûrement une petite épicerie de dépanne ouverte la nuit. Glenn s’exclama, enthousiaste, sur leurs trouvailles et remplit son sac autant qu’il put. Il nous fallut plusieurs heures pour piller tous les magasins de la rue, nos sacs étaient plein, heureusement que le jeune asiatique en avait prit plusieurs. Le soleil commençait à se coucher, il était temps de finir et de rentrer. Arrivé au dernier magasin, Rick et Tyler arrivaient vers nous en courant et hurlant.
Rick : « Fuyez ! A la voiture ! Vite ! »
Tyler assurait leurs arrières, il tirait autant qu’il pouvait afin de diminuer le nombre de rôdeurs. Malgré ces efforts, la horde était bien trop immense pour s’en débarrasser. Glenn m’attrapa le bras, et m’entraîna dans une course folle jusqu’au véhicule. Ce dernier se mit directement au volant, démarra le véhicule. Je restais dehors à attendre les autres. Le shérif arriva en premier, et me regardait d’un air affolé.
Moi : « Où est Tyler ? » Hurlais-je.
Rick : « Il faut y aller Selia ! » M’ordonna t-il, en me tirant dans la voiture.
Moi : « Non ! On part pas sans lui ! »
Je me débattais contre lui, me poussant dans la voiture contre ma volonté. On ne pouvait pas abandonné Tyler à ces montres affamés.
Rick : « C’est trop tard pour lui, on ne peut plus rien ! Monte ! » Criais ce dernier.
Il me jeta brutalement dans la voiture et se mit côté passager, et ordonna le départ à Glenn. Le jeune asiatique me lança un regard en biais qui se voulait compatissant. Mon coeur battait la chamade, des larmes luttaient pour couler le long de mon visage, mes jambes tremblaient comme jamais. Mon cerveau se mettait en pause, comme ci le fait de perdre Tyler n’était pas réellement arrivé. Et pourtant, la place vide qui se trouvait à mes côtés, ne pouvait que me le confirmer. Rick nous expliquais comment la horde leur ai tombé dessus, mais je n’écoutais pas. Mon esprit n’était plus là, je venais de perdre la seule personne qui me raccrochait encore à ma véritable nature. J’avais l’impression de m’éteindre petit à petit. Le shérif m’appelait pour me faire sortir de mes sombres pensées, mais rien n’y faisait. Sa voix se transformait en écho, mon regard était fixé sur la route devant moi qui m’éloignais, de plus en plus, de mon major que je venais d’abandonner. Pire qu’une lâche, pensais-je. A la vue de mon état, Rick se remit à parler avec Glenn. Leurs voix me semblaient si loin et si irréelles. Mon coeur s’emballait de plus en plus, j’avais l’impression d’étouffer dans mon propre corps. Ma respiration devenait tellement bruyante, que Glenn se mit à accélérer sous l’ordre de Rick, qui visiblement commençait à s’inquiéter de mon état. Je devais être simplement en état de choc, pensais-je. Au bout de quelques secondes, ma respiration bien trop rapide le força à venir me rejoindre à l’arrière. L’homme ne savait quoi faire face à cette situation.
Rick : « Glenn, plus vite, elle va très mal ! » Hurla t-il.
Glenn : « C’est bon, on y est ! »
Le jeune asiatique arrêta la voiture dans un vacarme assourdissant, prédisant ainsi une mauvaise nouvelle face au reste du groupe, qui s’avançait vers eux affolé. Glenn, descendit de la voiture en courant vers la ferme afin de faire venir Hershel. Apparemment, il préférait ne pas me bouger de la voiture. Le shérif, éloigna les autres qui commençaient à envahir mon espace vital. Déjà que j’avais du mal à respirer, c’était pas le moment de m’envahir. Tout de même, il laissa entrer Daryl dans la voiture.
Daryl : « Qu’est c’qui s’passe putain ? » Hurlait-il.
Hershel arriva au même moment, coupant la réponse que Rick allait lui donner.
Hershel : « Rick, amène la à l’intérieur ! » Ordonna ce dernier au shérif.
Daryl prit les devants, et me fit glisser dans ses bras jusqu’à la ferme. Il courait, tout en me répétant que tout allait bien se passer. Ce dernier, semblait plus qu’inquiet. Rick courait lui aussi dernière nous, le tableau me fit presque sourire. Sauf quand je pris conscience, qu’il manquait Tyler. L’espèce de crise qui était en train de faire de moi une larve inconsciente se déchaîna encore plus. Les tremblements se firent plus puissants, et ma respiration s’arrêta net. Un fin rayon de lumière blanche m’enveloppa.
PDV Daryl :
Je courais le plus vite possible pour amener Selia auprès d’Hershel. Elle semblait en état de choc, mais sa respiration bruyante, et ses tremblements ressemblaient plus à une crise de je ne sais quoi. Arrivé dans une petite chambre où se trouvait seulement un lit, un fauteuil et une armoire, Selia venait de cesser de respirer. Prenant conscience de la chose, je la posa immédiatement dans le lit et me mit à hurler :
Moi : « Bordel pourquoi elle respire plus ? »
Hershel se mit au-dessus d’elle, commençant un massage cardiaque. Sa fille Maggie arriva en trombe dans la chambre, du matériel médical dans ses mains. La jeune fille paraissait angoissé à la vue de son amie qui ne bougeait plus. Rick et Glenn se trouvait maintenant derrière moi. Le shérif posa une main compatissante sur mon épaule que je retira aussitôt, continuant d’hurler à tout va.
Moi : « J’ai protégé ta famille comme tu me l’a demandé, et toi qu’est t’as foutus putain ? »
Rick se recula face à ma colère.
Rick : « On s’est fait surprendre par une horde, Tyler s’en est pas tiré. J’ai dus la forcer à rentrer dans la voiture, sinon elle serait partit le récupérer. Le choc à du être de trop pour elle, j’en sais rien Daryl. » S’expliqua ce dernier, ne sachant que dire d’autres face à ma colère qui ne se dissipait pas.
Un toussotement retentit, et Maggie souffla de soulagement. Selia reprenait son souffle tranquillement, et Hershel la forçait à s’hydrater. Elle était saine et sauve, mais elle paraissait comme éteinte. Ses yeux ne brillait pas comme d’habitude, la jeune femme s’assit et plongea son regard dans celui du shérif désappointé. Elle semblait y chercher des réponses.
Hershel,(rompant ainsi le contact entre eux) : « Tu nous as fais une belle frayeur Selia, comment te sens tu ? » Demanda ce dernier à la jeune femme encore sous le choc.
La militaire acquiesça en guise de réponse, ne voulant en dire plus. Elle s’allongea et ainsi, tout le monde comprit l’envie de solitude de la jeune femme.
Hersel, (refermant la porte derrière eux) : « Selia à fait ce qu’on appel une crise d’angoisse, ce qui a entraîné une crise de tétanie provoquant un arrêt respiratoire, sans doute du à la perte brutal de Tyler. » Expliqua le vieil homme.
Rick : « Il reste des risques ? »
Hershel : « Normalement non, mais je pense qu’il faudrait une personne à son chevet pour la nuit. » Expliqua t-il.
Moi : « J’vais rester. » Répondis-je instinctivement.
Hershel : « Très bien, si elle se réveille, rassure la et fais la boire. Appel moi au moindre soucis, ma chambre est celle de droite. »
Moi : « OK ! »
Hershel, Rick et Glenn partirent rejoindre les autres afin de les rassurer sur l’état de santé de la jeune femme. Une fois dans la chambre, Selia ne dormait pas. Elle se tenait face à la fenêtre, les deux mains sur les vitres et tête baissé. Je me racla la gorge pour lui signaler ma présence, mais elle ne bougea pas d’un centimètre. Je m’avança vers elle, et essaya d’engager la conversation.
Moi : « Comment tu te sens ? » Question idiote, pensais-je.
La brune se tourna vers moi, et releva la tête, dévoilant ainsi les larmes silencieuses qui coulaient le long de ses joues. Je trouvais toujours le moyen de fuir face à une femme en pleurs, peut importe les circonstances. Mais là, mon corps s’avança machinalement et se colla contre elle pour l’étreindre. Elle se laissait aller contre moi, et pleurait toujours en silence. Je sentais son coeur battre contre le mien, ce coeur qui s’était arrêté il y a quelques minutes. Je pris conscience, qu’elle aurait pu y rester. Le choc de perdre Tyler avait faillit la tuer. La Selia invincible que je connaissais depuis le début, laissait fondre sa carapace, comme neige au soleil.
Selia : « Je n’ai même pas pu lui dire au revoir. » Me confie t-elle.
Daryl : « Si j’ai bien compris, ça s’est passé très vite. »
La militaire se détacha de moi, et acquiesça.
Selia : « Avec Glenn, on arrivait au dernier magasin, quand on a vus Rick courir vers nous en nous criant de fuir. Tyler était juste derrière en train de tuer le plus de rôdeurs possible, mais ils étaient nombreux. J’étais persuadés qu’ils allaient nous suivre, et Glenn m’a poussé à courir jusqu’à la voiture. Quand on est arrivés, il a démarré la caisse, et moi j’attendais. Et, Rick est revenu, seul. J’voulais y aller, j’pouvais pas le laisser derrière, mais il m’a forcé à monter. J’lai abandonné Daryl, j’étais censé mourir avant lui, pas l’inverse. » Finit-elle.
Je restais troublé face à son récit. Elle s’en voulait de ne pas avoir été à sa place, cette femme restait persuadé d’être coupable de sa mort. L’espace d’un instant, j’imaginais Tyler en face de moi, racontant le même récit mais en parlant de Selia. Cette pensée me broya les tripes, et me fit revenir à la réalité. C’était belle et bien la militaire qui se tenait devant moi, bien vivante.
Moi : « Tu pouvais rien faire, t’as rien à te reprocher. Tyler tenait beaucoup à toi, il aurait pas hésité un seul instant à donner sa vie pour la tienne. Il a eu l’occasion de le faire, tu te dois de continuer à avancer pour lui. »
Selia me regardait, étonné de ce que je venais de dire. D’ailleurs, je n’en revenais pas moi non plus. Elle ne disait rien, et m’observait. La brune s’avança vers moi, et à mon plus grand étonnement, sa bouche rencontra la mienne. C’était la première fois qu’elle m’embrassait avec autant de douceur. L’épisode de la cascade était plutôt bestiale comparé à ce baiser. Après quelques secondes, sa bouche se retira, laissant la mienne plus affamée que jamais. Son front se posa sur le mien, et dans un murmure elle me remercia. Nos yeux se rencontrèrent, ma main vint se poser sur sa joue, essuyant la larme qui coulait gentiment. Elle me sourit tendrement, et je ne put résister à l’envie d’un deuxième baiser. J’essayais d’y mettre autant de douceur que dans le premier, mais Selia y répondait plus brutalement. Tout en m’embrassant, elle me jeta sur le lit derrière nous, arracha ma chemise et me grimpa dessus. Nos langues qui dansaient faisaient monter le désir en moi. Mes mains se promenaient sous son tee-shirt, qu’elle enleva aussitôt à ce contact. Ses mains commençaient à détacher ma ceinture violemment et au bout de quelques secondes, je me retrouva sans pantalon. Elle s’allongea sur moi, collant sa poitrine nue sur mon torse. Nos bouches étaient toujours en fusion, le plaisir montait en flèche. La brune avait toujours son pantalon, aussi je décida de la retourner afin de prendre le contrôle. Une fois son jean enlevé, mes lèvres se promenèrent dans son cou, descendant sur sa poitrine. A mesure de ma descente, la jeune femme lâchait des gémissements de plus en plus fort, me suppliant de venir. Et dans un mouvement brutal, elle me retourna, afin de me dominer de nouveau. Mon boxer se retrouva à mes chevilles, laissant apparaître ma virilité au meilleur de sa forme. Elle s’assit sur moi, et nos corps se mirent en rythme pour la danse. Elle était parfaitement allongé, son corps emboîté sur le mien, mes mains étaient bloqués au-dessus ma tête par les siennes. C’était bien la première fois que je me faisait dominer, mais je devais avouer que c’était plutôt plaisant. Cette femme me faisait perdre la tête, ses gémissements de plaisir ne faisait qu’augmenter mon désir pour elle. La danse prit fin, dans des hurlements de parfaite jouissance, laissant son corps en sueur reposer sur le mien.
Quelques minutes s’écoulèrent, et la militaire se releva, prit ses vêtements et se rhabilla dans le silence. J’aurais voulu dire quelque chose, mais que dire après ce qui venait de se passer ? La dernière fois que j’avais ouvert ma bouche, elle avait passé la semaine à m’ignorer. Ne sachant pas quoi faire d’autre, je l’imita et remit mes fringues. Sans un mot, elle se rallongea dans le lit maintenant libéré de ma présence, et s’endormit comme-ci je n’étais plus là.
Cela faisait maintenant deux heures que je la regardais dormir, assis dans un fauteuil à côté du lit. Elle semblait si paisible, sans soucis apparent, et pourtant, je n’osais imaginer sa culpabilité face à Tyler qui n’était plus de ce monde. Une porte claquant violemment me fit bondir de mon fauteuil.
PDV Extérieur :
Il était vingt trois heures passés, Merle dormait sur le canapé, quand des hurlements venant de dehors le poussa à se lever et aller voir. Le shérif arriva à sa hauteur, et lui ordonna de réveiller tout le monde. Une horde se dirigeait droit sur eux, raflant tout sur son passage. Dale, descendit de son camping-car et tira sur quelque-uns. Mais quand il comprit que ça ne servait à rien de rester là, ce fut trop tard pour lui. La horde était bien trop importante pour leur faire face, et se fut sous les regards horrifiés de son groupe, que ce dernier se fit dévorer dans une douleur atroce. Les hurlements étaient insoutenable. Pour faire diversion, T-Dog et Glenn, avait mit le feu à la grange. Andréa pleurait, ne se remettant pas de la mort de cet homme, qui avait été comme un père pour Amy et elle depuis le début. Elle couru vers les écuries afin de libérer les chevaux, et en scella un. Au passage, elle fit monter Alyssa qui venait de trébucher face à un mort. Lori, Carl et Carole embarquèrent dans le camping-car du défunt. Rick avait ordonné à tout le monde de fuir comme il le pouvais, avec le plus de monde possible dans les voitures et de rejoindre la rocade où ils étaient avant. Il restait encore le pick-up de Daryl, la moto de Merle et la voiture de la famille Green. Heureusement pour eux, les trois véhicules avaient été déplacés la veille près de la ferme, ce qui allait faciliter leur sortie. Rick referma la porte derrière lui et Merle s’exécuta pour réveiller tout le monde dans la maison. Hershel, accompagné de ses deux filles vinrent les rejoindre dans l’entrée, suivit de peu par Patricia et Otis, puis vinrent Daryl et Selia. Ces derniers, avaient pus assister à une partie de la scène par la fenêtre. Le monde continuait de s’écrouler autour d’eux. A chaque fois qu’ils commençaient à baisser leur garde, les rôdeurs en profitaient pour venir plus nombreux que jamais.
Rick : « Il ne reste plus que nous, les autres on dus réussir à fuir ! » Hurlait-il.
Selia : « On dus ? Ça veut dire que t’en sais rien ? »
Rick : « On a tous nos proches dehors Selia, et je ne peux pas surveiller tout le monde, OK ? »
Hershel qui était repartit, revint, carabine en main et sortit de la maison. Il tirait sur tout ce qui approchait de trop près sa maison. La jeune militaire suivit le vieil homme et cria:
Selia : « Hershel, il faut y aller ! »
Hershel : « Ces terres sont dans ma famille depuis trois générations, hors de question que ces choses s’y installent ! » Hurlait-il tout en tirant.
Selia : « Ils sont trop nombreux, on va tous mourir ! »
Hershel : « Et bien allez-y, moi je reste ! »
La militaire se refusa de laisser quelqu’un derrière elle une fois de plus, aussi, elle décida de sortir son M16 et de défendre la propriété du vétérinaire. Pendant ce temps, Rick organisait leur sortie, les rôdeurs se trouvaient de tout les côtés.
Rick : « Hershel ! Selia ! On y va ! » Cria ce dernier.
Tout en se déplaçant sur le côté, les deux tireurs continuaient, afin d’en éliminer le plus possible. Le vieil homme se stoppa de nouveau en cours de route, refusant de s’éloigner de sa ferme. Rick fit monter Maggie dans la voiture, mais Beth ne suivait pas. La jeune fille tenait la main de Patricia, qui était en train de se faire littéralement dévorer sous ses yeux. Otis se jeta à la rescousse de sa femme, mais se fit attraper avant qu’il n’ai put la rejoindre. Beth était tétanisé, aussi le shérif courut en direction de cette dernière, l’attrapa par la taille et la jeta dans le véhicule où se trouvait sa sœur choqué par la scène. Merle et Daryl enfourchèrent la moto. Quand Daryl vit que Selia se tenait toujours auprès d’Hershel, et que les cadavres commençaient à les encercler, il descendit et ordonna à Merle de partir. Ce dernier partit en beuglant quelque chose d’incompréhensible pour l’archer. Le chasseur hurla à Rick de faire de même, et lui promit de les rejoindre au plus vite. La voiture s’enfonça dans la forêt et disparut, laissant Hershel, Selia et Daryl dans cet enfer. Ce dernier, se fraya un chemin parmi les rôdeurs claquant des dents à la vue du festin. Malheureusement pour eux, l’archer était plus décidé que jamais à survivre et ramener les deux autres avec lui.
Selia : « Hershel, j’ten prie, il faut partir. »
Hershel : « Sauve ta vie Selia, moi je sauve ma ferme ! »
Selia : « Tu crois qu’on a pas eu assez de pertes comme ça putain ! » Hurla cette dernière stoppant ses tirs.
Le vieil homme se tourna un instant vers elle, et acquiesça. La militaire ne s’attendait pas à ce qu’il capitule réellement. Elle le saisit par le bras et l’entraîna vers Daryl qui faisait le ménage, afin de leur frayer un passage jusqu’au véhicule qui restait. Ainsi, ils réussirent à quitter la ferme tous les trois, entiers et sans morsures. Hershel, à l’arrière, regardait sa ferme tomber tristement dans les mains de ces morts vivants qu’il pensait jadis, juste malade. Les trois passagers ne disaient rien, le silence parlait pour eux. Ils venaient, une fois de plus de tout perdre.