Les humains sont la cause à effet
Chapitre 10 : Une mise au point s'impose
11845 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 05/07/2018 09:20
Chapitre 10 : Une mise au point s’impose
PDV Sélia :
La ferme venait de tomber sous nos yeux. Notre coin de paradis n’était plus qu’un champ de ruine, rempli de rôdeurs déambulant à la recherche de nourriture. Les corps de certains de nos amis finissaient de se faire dévorer par ces monstres qui ne s’arrêtaient jamais. Ils ne ressentaient pas la peur eux, nous, nous la ressentions sans arrêt. Est ce qu’un jour nous arriveront à reprendre le contrôle de notre monde ? A la vue de notre nombre qui ne faisait que de descendre, je commençais à perdre espoir. La route jusqu’à la rocade me paraissait longue, jusqu’à n’en plus finir. Le silence était complet dans la voiture. Hershel restait choqué d’avoir perdu sa propriété, et Daryl était concentré sur notre point d’arrivée. Et moi, j’étais là, ne comprenant même pas comment cela avait pu arrivé aussi vite. La perte de Tyler m’étais toujours aussi insupportable, mais à présent, je devais me fixer sur notre plus gros problème. Par la fenêtre, les arbres défilaient, laissant apparaître par moment quelques revenants.
Après plus d’une heure de voiture, la rocade apparut sous nos yeux. Le camping-car s’y trouvait, ainsi que la moto de Merle et deux autres voitures, dont le pick-up de Daryl. Le moment de vérité arrivait, quelles avaient été nos pertes ? Allais-je découvrir l’absence d’Alyssa ? Cette petite fille que je suis censé protéger, dont je ne sais rien. Depuis ma promesse, à aucun moment je n’avais assuré sa sécurité. J’étais indigne de m’occuper de cette enfant.
Le conducteur coupa le moteur, et descendit aussitôt, suivi d’Hershel. Je ne voulais même pas descendre, la vérité m’effrayait. C’est Daryl qui ouvrit ma portière, me poussant à descendre pour affronter la réalité. Rick se tenait face au groupe, visiblement dépité de ce qui venait de se produire. Hershel retrouva ses filles, le vieil homme semblait soulagé, et remercia le shérif d’avoir veillé sur elles. Merle s’approcha de Daryl, et à sa manière, lui montra qu’il était rassuré de le voir vivant. A la vue de tous ces gens qui se retrouvaient, j’eus de nouveau une pensée pour Tyler, qui lui aussi m’aurait sauté dessus. Quelques pas me séparais de cette petite fille aux cheveux noir qui me regardait étrangement. Le soulagement de la voir, me fit poussé des ailes, et je ne pus n’empêcher de prendre cette fillette dans mes bras, qui vraissemblablement ne comprenait pas l’attention que je lui portais brusquement. Alyssa se laissa faire, et retourna auprès de son ami Carl. Les deux enfants ne se séparaient plus depuis la mort de Sophia. Pas mal de gens manquaient à l’appel. L’absence de Dale me déchira le cœur, j’appréciais beaucoup cet homme pour sa franchise et son dévouement dans notre groupe. Sa perte ne tarderait pas à se faire sentir. Patricia et Otis, n’avaient eux aussi, pas survécu. Beth pleurait la perte de son petit copain Jim. Si jeune pour ressentir la perte d’un être chère, beaucoup trop jeune. Le shérif, laissa le temps au groupe de se remettre des pertes qu’il venait d’annoncer. Ce dernier s’avança vers moi.
Rick : « Je suis content de vous revoir tous les trois entiers. » Avoue t-il.
Moi : « Crois moi, il s’en est fallu de peu. »
Rick : « On vient de tout perdre, comment je peux les motiver pour continuer d’avancer ? »
Moi : « Il y a forcément un endroit, quelque part, avec des murs et…. Donne moi la carte Rick ! » Ordonnais-je, repensant à un endroit bien spécial.
Le shérif partit en direction de sa voiture, et en ressortit la carte, qu’il déplia sur le capot de cette dernière. Quelques survivants vinrent nous rejoindre.
Moi : « Là ! C’est à un plus de quatre cent bornes d’ici, sans compter les détours qu’on devra faire à cause des carcasses, mais ça reste jouable. » Affirmais-je d’une voix sûre.
Andréa : « Et on peut savoir ce qu’il y a là-bas ? » Demanda la blonde, d’un ton provoquant.
Moi : « Une prison ! » Répondis-je froidement à cette dernière.
La blonde s’esclaffa devant ma réponse. Elle était si hautaine, c’est elle qui aurait dut être à la place de Dale, pensais-je.
Andréa : « Décidément, t’es complètement taré ma pauvre fille ! »
Moi,(me jetant sur elle) : « Toi tu vas prendre chère ! » Hurlais-je, comme un cri de guerre.
Le premier coup de poing, la fit tomber au sol. Toujours sur elle, je commençais à me déchaîner de toute ma haine accumulé depuis ce matin. Les autres derrière, hurlaient pour que je m’arrête, mais rien n’y faisait, mon poing repartait de plus belle. Deux bras de chaque côté de mes épaules, m’attrapèrent, stoppant ainsi le massacre que j’étais en train de faire. La blonde criais de douleur, et répétait sans arrêt d’aller me faire soigner. Son nez était en sang, un œil au beurre noir se dessinait à droite et sa lèvre inférieur commençait à gonfler. Daryl et Rick, me prirent à part afin de me calmer.
Rick : « On est tous sur les nerfs, mais c’est pas une raison pour te servir des gens comme punching-ball Selia ! Me hurlait ce dernier à la figure.
Moi : « C’est elle qui me cherche, comme-ci j’étais responsable de tout ce qui ce passé ! » Répondis-je, en hurlant aussi.
Rick : « Ce n’est en rien ta faute, et je sais qu’Andréa peut être agaçante. Mais, là, si on ne t’avais pas arrêté, jusqu’où ça serait allé? » Me demanda t-il.
Daryl : « Rick, va voir Andréa, j’men occupe. » S’interposa le chasseur.
Le shérif partit rejoindre les autres, afin d’apaiser les tensions et de vérifier l’état de la blonde. Daryl me regardait, sourire aux lèvres.
Moi : « J’peux savoir c’qui te fais rire ? » Lui demandais-je, un peu perdue par sa réaction.
Daryl : « On peut dire qu’tu l’as pas loupé ! Je ne tapes pas les femmes, donc j’te dis merci. »
Moi : « Oh, le p’tit frère Dixon à des valeurs ! » Rigolais-je.
Daryl : « On en a tous, non ? »
Moi : « En temps normal oui. D’ailleurs Daryl, j’aurais un service à te demander. »
Daryl : « Vas-y. »
Moi : « Avant cette mission… Tyler a planqué un gros sac dans le camping-car, tu pourrais aller le chercher discrètement et le mettre dans ton pick-up ? » Lui demandais-je, d’une voix des plus douce.
Daryl : « Et j’peux savoir ce qu’il y a dans ce sac ? »
Moi : « Des armes. » Répondis-je simplement.
Daryl : « Quelle genre ? » Me demanda le chasseur agacé par ma réponse trop courte.
Moi : « Des armes lourdes, voilà. Mais garde ça pour toi silteplait. »
L’archer sourit à ma petite remarque, accepta ma requête et me fit signe de retourner auprès des autres. La blonde étant dans le camping-car à se faire soigner par Lori, je pus donc retourner à la voiture afin d’expliquer entièrement mon plan.
Moi : « Donc je disais, ici,(signalant un point sur la carte), il y a une prison, on peut s’y installer. Des murs hauts, un système d’entrée normalement infaillible. Cette prison avait une très bonne réputation pour ça. »
T-Dog : « C’est un peu glauque quand même pour y vivre. »
Moi : « C’est fait pour qu’on ne puisse pas y sortir, mais aussi pour ne pas y entrer comme on le veut, quoi de mieux qu’une prison pour ça ? Et puis, on refera la déco ! »
Rick : « Très bonne idée Selia ! ! Tu crois qu’on aura assez d’essence ? » Me demanda ce dernier.
Moi : « Il y a le plein dans celle d’Hershel. » Répondis-je.
Glenn : « C’est pas le cas du camping-car, on va pas tarder à être à sec. » Avoue le jeune asiatique.
T-Dog : « Pareil pour le pick-up, il reste de quoi faire cent bornes à tout péter. »
Moi : « Et la tienne ? » Demandais-je à Rick.
Rick : « J’ai à peine les trois quarts du plein. »
Moi : « Glenn ? »
Glenn : « De quoi faire une cinquantaine de kilomètres, pas plus. »
Moi : « J’crois qu’on à plus qu’a prier pour trouver du carburant sur la route alors ! »
Glenn : « On est moins nombreux, on pourrait se passer d’une voiture et la siphonner avant ? » Expliqua timidement ce dernier.
Rick : « Glenn à raison, même si on trouvais de l’essence, il n’y en aurait pas assez pour faire le plein de cinq voitures. »
Moi : « Ouais c’est vrai, on laisse laquelle ? » Demandais-je au chef.
Rick : «On va siphonné la tienne Glenn, et on la laisse là. »
Glenn : « Mais c’est une superbe voiture de sport, en plus elle est collector. »
Daryl : « Qu’est ce qu’on s’en tapes franchement, et puis elle consomme comme ya pas ! » Rétorqua le chasseur en me glissant un clin d’oeil afin de me faire comprendre le succès de sa mission.
Le jeune asiatique s’activa à la tâche, et abandonna sa voiture de sport qu’il avait volé à Atlanta, le fameux jour du sauvetage de Merle. Chacun du groupe choisit dans quelle voiture il voulait monter. Il fallait que j’oublie le confort du camping-car, avec Andréa dedans, ce n’était pas le bon plan. La voiture de Rick était complète avec à son bord, Lori, Carole, Carl et Alyssa. Celle d’Hershel était aussi remplie avec ses filles. Il ne me restait plus que le pick-up avec Daryl, T-Dog et Glenn, aussi je me décida, mais Merle me siffla au loin et me fit signe de venir. Daryl donnait les dernières explications sur les routes qu’on devais prendre à son grand frère. Ce n’était pas dans mes habitudes de répondre à des sifflements, mais j’avais une idée de ce qu’il voulait me proposer, et cela m’intéressais.
Merle : « Ça te dit un tour sur ma bécane trésor ? » Me demanda t-il.
Moi : « Merle Dixon qui m’invite sur sa précieuse moto ? Aurais-je gravis un échelon dans ton coeur de pierre ? »
Merle : « Toujours autant de répartis Xena ! Bon tu montes tes jolies fesses dessus ou t’as trop peur de moi ? » Me défia t-il.
Moi : « Comment refuser une si belle invitation. » Rétorquais-je.
Au loin, les voitures se mirent à ronronner, signalant ainsi notre départ. Daryl jeta un regard mauvais vers son frère, que ce dernier ignora complètement.
Merle : « Allez, en route trésor ! » Me lança t-il, faisant ragé encore plus l’archer.
La moto démarra, et la route commença à défiler. Le vent frais de la nuit me fouettait le visage, les étoiles dansaient sous mes yeux, l’arc dans mon dos tremblait par la vitesse du deux roues. Il devait être pas loin de quatre heures du matin, pensais-je. Rouler de nuit n’était pas la meilleur idée de l’année, mais il nous fallait un toit sur la tête le temps d’arriver jusqu’à la prison. Rick avait bon espoir d’en trouver un dans la journée, moi, je n’y croyais pas trop, mais ce n’était pas moi le chef après tout. Nous étions devant le convoi, le pick-up juste derrière, Rick ensuite, suivi d’Hershel, et le camping-car fermait la marche. Tout paraissait si calme, et pourtant.
PDV Extérieur :
Soudain, des coups de feu retentirent, la moto glissa et éjecta ses deux passagers un peu plus loin. Cette dernière finit sa course dans un fossé sur le bas-côté, accompagné du conducteur. Les véhicules qui suivaient, s’arrêtèrent de justesse devant l’accident. Les survivants descendirent des voitures, armés jusqu’au dents pour faire face à leurs agresseurs. Daryl fouilla dans le sac que Selia lui avait confié plutôt, et ce dernier put se rendre compte qu’elle ne plaisantait pas quand elle parlait d’armes lourdes. Il prit le lance roquette qui lui faisait de l’œil, et se posta dans la remorque du pick-up à l’arrière, accroupit afin de ne pas être vu des agresseurs.
Le groupe restait aux aguets tout en se protégeant grâce à leurs voitures. Merle commençait à bouger et grogner. De son côté, la jeune militaire restait inerte, allongé sur le ventre. Cinq hommes avancèrent vers les blessés, fusils en main. On pouvait à peine les distinguer dans la nuit, la lune décrivait seulement leurs ombres. Deux de leurs hommes tenaient Merle en joug, près de la moto, où ce dernier s’était retrouvé éjecté après l’accident.
Rick : « On est armés, n’avancer plus ! On hésiteras pas à tirer ! » Hurlait-il face aux cinq ombres qui s’avançaient de plus en plus vers eux.
Celui qui semblait être le chef prit la parole :
?: « On hésiteras pas non plus ! » Hurla ce dernier, scrutant deux de ses hommes près de Merle.
Rick : « Qu’est ce que vous nous voulez ? » Demanda le shérif, pour essayer de négocier.
?: « J’vois que vous avez des femmes ! » Répondit le chef en désignant Andréa, qui se tenait au côté de Rick et Selia étendu plus loin. « Enfin, plus qu’une apparemment ! » Rigola ce dernier.
Merle se redressa, et fit face à un canon braqué sur son crâne. Sa passagère se trouvait un peu plus loin, gisant sur le sol. Rien ne lui prouvait qu’elle vivait toujours, mais ce dernier commençait à connaître la militaire, aussi il ne s’inquiéta pas pour elle. Cette dernière écoutait la scène et les pas pour savoir où les agresseurs se trouvaient par rapport à elle. La jeune femme comprit que Merle était prit en joug, et que le reste du groupe braquait leurs armes sur leurs rivaux. Elle pria pour que Daryl est pensé au sac dans le pick-up, et qu’il avait prit la bonne arme pour les sortir de ce mauvais pas. Profitant que le chef soit occupé à parler avec Rick, tranquillement, elle se saisit de son M16 qu’elle remonta jusqu’à sa poitrine et laissa une main dessus. Continuer de jouer la morte ainsi et rebondir au bon moment était le seul plan qu’elle pouvait tenter.
Rick : « On échange pas nos femmes, ni qui que ce soit d’ailleurs ! »
?: « Oh ! Et bien on dirait qu’on va avoir un problème alors ! »
Le shérif se tenait prêt à toute attaque, mais il savait qu’il y allait avoir des pertes. Du coup il décida de retenter une négociation avec le chef. Les cinq hommes avait rejoint ce dernier, attendant les ordres. Sélia comprit qu’ils se trouvaient tous derrière elle et qu’il ne la regardait pas. Elle ouvrit gentiment les yeux afin de confirmer ses dires. Et c’était le cas, il n’étaient pas dans son champ de vision. Les deux agresseurs qui tenaient Merle, étaient visiblement en grande admiration pour leur chef. De là où elle se trouvait, elle pu apercevoir l’aîné des Dixon sortir un couteau discrètement. Le moment d’agir était venu, mais pour ça, il fallait de la discrétion. Jouant de ses épaules, la brune laissa son arc descendre doucement à terre. Une fois ce dernier à ses côtés, la militaire se saisit d’une flèche, se leva d’un bond et tira sur celui de droite, pendant que Merle égorgeait celui de gauche. Dixon rattrapa les corps à la volé et les posa doucement à terre, ne provoquant ainsi aucune réaction de la part des six autres. A l’arrière du pick-up, Daryl avait assisté à toute la scène, et entra en action avec son lance roquette pointé sur leurs agresseurs. Il hurla pour ses amis :
Daryl : « A terre ! »
Les survivants obéirent dans un même mouvement, mêlant le trouble chez leurs rivaux. Sélia courut vers Merle et se jeta sur lui, ce qui les fient atterrirent dans le fossé, bien à l’abri du bombardement qui suivit derrière. Des flammes de l’après coup continuaient de s’étendre sur les corps maintenant calcinés de leurs adversaires. T-Dog et Glenn applaudirent face à ce spectacle terrifiant, certes, mais qui venaient sûrement de sauver la vie de plusieurs d’entre eux. Le reste du groupe restait sous le choc de la scène qui continuait de brûler gentiment devant eux. L’archer descendit du véhicule, lance roquette à la main et observa quelques secondes son coup finale. Merle et Sélia apparurent alors dans son champ de vision, sortant du fossé où ils étaient planqués à l’instant. Une partie des survivants se remirent au chaud dans les voitures, soulagés d’avoir survécu une fois de plus. Rick, Glenn, Daryl et T-Dog, les attendaient afin de les féliciter eux aussi de leur prouesse. Mais en les voyants déambuler difficilement jusqu’à eux, ils comprirent que quelque chose n’allait pas. Instinctivement, Rick appela Hershel à la rescousse, ce dernier arriva aussitôt comprenant l’urgence. Sélia boitait, son arcade sourcilière était ouverte et saignait abondamment. De plus, à son bras droit, la veste qu’elle portait était déchirée, et laissait apparaître un bon quinze centimètres de peau brûlée. Merle avait lui aussi quelques égratignures, sa bouche était ensanglantée et le côté droit de son crâne saignait. Hershel s’avança vers les deux blessés commençant à les examiner.
Merle : « Perds pas ton temps avec moi, Xena est plus amoché qu’moi ! » Exprima ce dernier, en portant Sélia qui ne tenait plus sur ses jambes. Et il l’amena jusqu’au camping-car où elle serait plus à l’aise pour se faire soigner. Ce dernier resta à ses côtés et attendit son tour.
A l’intérieur du véhicule, Hershel se mit au travail afin de stopper l’afflux de sang que la militaire laissait derrière elle. Après avoir stopper les diverses petites hémorragies et recousu son arcade, non sans douleur, le vétérinaire vérifia sa jambe.
Hershel : « Je ne comprends pas, tu as quelques hématomes en effet, mais pas au point de boiter. »
Sélia : « Ne t’inquiètes pas pour ma jambe, j’ai eu un accident il y longtemps, depuis à la moindre chute elle faiblit. Il me faut juste un peu de repos et elle remarchera comme avant ! » S’exclama cette dernière.
Hershel : « Et je suppose que je ne suis pas en droit de savoir de quelle nature était cet accident ? Très bien, j’en ai fini avec toi. Je te prescris donc du repos, et je vais choisir quelqu’un digne de confiance pour te surveiller jour et nuit afin d’être sûr que tu suives mes directives. Maintenant, à toi jeune brebis égaré. » Dit-il, désignant Merle.
La brune ne put retenir un fou rire. Dixon ne revenait pas de se faire appelé brebis égaré, c’était bien la première fois, il était plus habitué à se faire comparer à un connard qu’à une brebis. Le rire de la militaire attira les hommes qui attendaient patiemment le verdict. Et quel ne fut pas leur soulagement en la voyant rire ainsi.
T-Dog, (entrant dans le camping-car suivit des trois autres) : « Ça à l’air d’aller mieux on dirait. » Dit l’homme noir souriant à la militaire.
Sélia : « Quoi de mieux que du fil, une aiguille et un rigolo de service ? » Lança cette dernière.
Rick se racla la gorge afin d’attirer l’attention sur lui. Toutes les têtes se tournèrent vers lui comme il l’avait espéré. Hershel venait juste de terminer de panser la dernière blessure du motard.
Rick : « Je pense qu’une mise au point s’impose. » Exprima t-il sur d’une voix sérieuse.
Chacun se regardait tour à tour, ne comprenant pas où le shérif voulait en venir.
Rick : « Nous sommes entraînés pour faire face aux rôdeurs, pas aux vivants qui nous veulent du mal. »
Glenn : « Et qu’est ce que tu suggères ? Qu’on prennes leurs cadavres et qu’on s’entraîne dessus ? » Plaisanta ce dernier.
Mais la blague ne faisait rire personne, bien au contraire. Tout le monde était bien conscient que le monde avait changé, et que les êtres humains aussi. Les gens étaient maintenant prêt à tout pour une boîte de conserve, même à tuer s’il le fallait. La justice n’existait plus, à présent c’était la loi du plus fort.
Rick : « Il faut aller à cette prison, peut importe les obstacles. On doit faire des provisions sur la route, mais pas uniquement d’essence. Il nous faut de la nourriture, mais surtout plus d’armes et de munitions. A partir de maintenant, je veux que tout le monde soit armé et entraîné afin que chacun assure sa survie, et celles des autres. On a eu de la chance pour cette fois.
Sélia : « Tu penses vraiment que c’est de la chance qu’on a eu ? » Demanda la brune, légèrement irrité.
Rick : « Oui ! On s’est fait prendre par surprise, si Daryl n’avait utilisé ce lance roquette, tu ne serais plus là pour en parler. » Commença à s’énerver le shérif.
La jeune militaire sortit de ses gonds, et se plaça à quelques centimètres du shérif.
Relia : « J’peux savoir c’que t’insinues là ? »
Rick : « Je n’insinue rien, je te met juste la vérité en face Sélia ! S’il n’avait pas réagit, tu ne serais plus de ce monde et Merle non plus ! »
Merle, (s’interposant entre les deux rivaux) : « Oh oh oh ! On se calme là ! Et pour ta gouverne Shérif, si c’est toi qui avait été devant, c’est ta bagnole qu’on aurait repêché dans le fossé et non ma bécane. »
T-Dog : « J’penses que Rick à raison, on devrait arrêter de croire en notre belle étoile et se bouger les fesses. »
Merle : « Toi, le tombeur de clefs, on t’as pas sonnés ! » Criait-il face au jeune homme.
Hershel : « STOP ! » Hurla le vieille homme.
Tous se turent, et regardèrent Hershel qui semblait épuisé par cette ambiance qui filait un mauvais coton.
Hershel : « Cessez donc de vous battre les uns contre les autres, mais plutôt contre ces choses et ses gens qui nous veulent du mal. Rick à raison sur un point, jusqu’à présent on a eu plus ou moins de la chance, mais ça ne durera pas. Sélia, ne te sent pas constamment attaqué par ceux qui t’entourent, et apprend à contrôler tes nerfs bon sang ! »
Sélia : « Quoi ? Mais je…. »
D’un simple geste de sa part, la jeune femme se tut et laissa parler le fermier.
Hershel : « Nous nous devons de remercier Daryl, Merle et Sélia pour ce qu’ils ont fais ce soir, car c’est grâce à eux, que nous sommes encore là pour en parler. » Trancha le vieille homme face à Rick. « Il faut apprendre à vivre ensemble comme une grande famille, se soutenir, s’écouter et se comprendre. Il n’y a qu’ainsi que chaque jour que fera dieu, nous serons toujours là. »
Le petit groupe acquiesça aux paroles du sage homme que se révélait être Hershel. Le jour se levait, le soleil laissait apparaître ses premiers rayons par les vitres du camping-car. Le shérif ordonna à tous de passer la matinée sur place afin de se remettre de ce tragique épisode.
Rick : « On reprendra la route en début d’après midi, une fois que tout le monde aura bien mangé et dormi. »
Sur ces paroles, le chef sortit du véhicule, accompagné de Glenn et T-Dog. Ces derniers étaient de corvée de surveillance. Le chasseur partit avec son frère ramasser du bois et chasser deux ou trois bestioles, histoire d’avoir quelques protéines dans le sang. Maggie et Beth, s’occupait de laver du linge tout en discutant sous ce soleil radieux. Carole et Lori surveillaient les enfants, en les suppliants de ne pas trop s’éloigner. Alyssa et Carl était devenus inséparables, ils avaient tellement grandis en si peu de temps. Andréa était occupée à faire le compte des munitions qui leur restait. Sélia de son côté, restait allongé sur un matelas dans le gros véhicule, repensant à ce qui venait de se produire. Depuis le début avec ce groupe, les catastrophes ne faisaient que s’accumuler, à croire qu’on leur avait jeté un mauvais sort. Et si les vivants s’y mettaient en plus, leur espérance de vie ne ferait que diminuer. Un coup à la porte la sortit de ses pensées.
Daryl : « J’peux entrer ? » Demanda nerveusement ce dernier.
Sélia : « Bien sûr, fais comme chez toi. » Répondit-elle, en frappant le matelas pour lui offrir une place où s’asseoir.
L’archer s’avança timidement vers elle, et prit place. Comme toujours, le silence s’installa entre eux quelques minutes. Vu que c’était lui qui avait fait le premier pas vers elle, la brune attendit qu’il se décide à parler.
Daryl : « Comment vas ta jambe ? »
Sélia : « Bien, encore une petite heure de repos, et ça sera repartit. » Répondit-elle au chasseur.
Daryl : « J’mattendais pas un lance roquette quand même dans ton sac ! » Avoue ce dernier.
Sélia : « Moi non plus. »
Daryl : « C’était un sacré gars, encore aujourd’hui, il nous sauve la vie. »
La jeune femme ne répondait plus, le simple fait de parler de lui était encore trop tôt pour elle. Avec tous les événements récents, elle n’avait toujours pas eu le temps de faire son deuil. Le chasseur sentit la tristesse s’installer sur la jolie brune à côté de lui.
Sélia : « Pourquoi t’es là au fait ? » Demanda la militaire curieuse.
Daryl : « Comme ça, j’voulais voir comment tu allais. » Mentit ce dernier.
A force de vivre les uns sur les autres, les survivants commençaient à bien se connaître. D’ailleurs, c’est grâce à cela, que Sélia sentit le mensonge sortir de la bouche de l’archer. Elle lâcha un petit rire.
Sélia : «Tu mens très mal beau brun ! » Avoue t-elle en le fixant.
Daryl : « J’viens de me faire griller ! C’est Hershel qui m’a demandé de te surveiller, pour être sûr que tu laisses bien ta jambe au repos. »
Sélia : « Dis comme ça, j’me sens comme une star. »
Daryl : « Ou comme une fifille à son papa ! » Se moqua le chasseur.
La jolie brune lui donna un léger coup sur l’épaule à la suite de sa remarque. Il aimait bien la taquiner dès qu’il le pouvait, surtout quand elle avait cet air triste. Depuis la perte de Tyler, l’archer avait remarqué que Sélia perdait goût à faire de l’humour, du coup, il prenait la suite pour la faire rire. Même si ce dernier se trouvait là pour la surveiller, il mourrait d’envie d’éclaircir certaines choses avec la brune, mais il ne savait toujours pas exactement comment s’y prendre avec elle. C’était comme-ci la jeune femme pouvait lire dans ses pensées.
Sélia : «Pour ce qui s’est passé la nuit dernière » Commença t-elle. « J’dois t’avouer… que j’me suis servi de toi. C’est pas mon genre, mais j’avais… trop de colère en moi, j’imaginais Tyler en rôdeur et... » Elle ne put aller plus loin.
Au fur et à mesure qu’elle parlait, Daryl sentait ses entrailles se resserrer. Il se doutait bien que Sélia allait ressasser cette histoire encore quelques temps, mais jamais il n’aurait crut que la militaire se servait de lui comme punching-ball, surtout de cette manière. La colère d’avoir été manipulé et prit pour un objet montait en lui. Le chasseur se leva et commença à tourner en rond dans le véhicule. La jeune femme le regardait faire impuissante, ne sachant quoi dire pour le calmer. Cette dernière essaya tout de même.
Sélia : « Daryl, faut pas que tu l’prennes comme ça. »
Daryl : « Ah ouais, et j’suis censé le prendre comment alors ? Dis moi, parce que là, j’vois pas ! » Criait-il.
Sélia : « Ne cris pas silteplaît. »
Daryl : « Je cris si j’veux ! » Hurlait-il encore plus fort qu’avant.
La jeune militaire le rejoignit, et lui fit face.
Sélia : «Ce soir là j’étais mal, et tu le savais ! Pourtant, j’ai pas sentis que je t’imposais quoi que ce soit ! »
L’archer se retrouva à court d’arguments, et sa colère avait atteint le point de non retour.
Daryl : « Va te faire foutre ! J’comprend mieux maintenant, pourquoi t’es seule ! » Cria t-il, en claquant la porte derrière lui, laissant la jolie brune sous le choc de sa phrase.
PDV Daryl :
D’un geste violent, je ferma la porte du camping-car, provoquant plusieurs regards sur moi. Je fis mine de rien, et partit rejoindre mon frère un peu plus loin pour l’aider sur sa bécane endommagé.
Merle : « Tiens, le grand retour, t’as finis de tirer ton coup ! » S’exclama t-il, fière de son petit pique.
Moi : « Lâche moi avec ça putain ! » m’énervais-je en me penchant sur la moto afin de se me concentrer sur autre chose.
Merle : « Oh ! Xena t’aurais t-elle déjà remplacés ? Non, parce que tu m’feras pas avaler qu’il se passe rien entre vous ! »
Moi, (me redressant) : « Putain j’en ai rien à foutre de cette gonzesse, c’est clair ? » Hurlai-je.
Merle : « Tu sais quoi p’tit frère, ça m’arrange bien. T’es pas digne toute façon, t’es qu’une p’tite tapette ! »
Là, c’était la réplique de trop. Mon poing partit rencontrer sa mâchoire, laissant tomber Merle au sol prit par surprise. Je ne pense pas qu’il s’attendait à ce coup là. Mais ma colère ne faisait que s’accroître. Je lui avais pourtant dit d’arrêter, maintenant, il n’avait plus qu’à assumer. Mon aîné se releva et le combat commença. Il était plus grand et plus costaud que moi, mais j’étais malin et rapide. Il tenta à plusieurs reprises de me plaquer au sol mais en vain. Je me déchaînais de toutes mes forces, laissant ma colère prendre le dessus. Mon frère se protégeait comme il le pouvait, et au moment opportun me cloua à terre, me bloquant les bras dans le dos au passage. J’essayais de me débattre, mais ça ne changeait rien, il avait réussi à reprendre le contrôle.
Merle : « Alors, ça fais du bien hein ? T’es calmé ? » Me demanda t-il.
Je lui répondis dans un grognement à peine distinct. Il desserra sa prise, me libérant. Le goût amer du sang dans ma bouche me fit prendre conscience que j’étais allé trop loin. Merle me fixait, comme un père regarderait son fils après une grosse bêtise. Lui aussi avait été blessé dans cette lutte. Mais je savais qu’il ne m’en voudrais pas pour cela.
Moi : « Quoi ? J’tai dis c’est bon, j’suis mieux là. » Dis-je, sans savoir quoi rajouter d’autre.
Merle : « Bordel de dieu, t’as vu dans quel état tu te mets pour elle ? Te fous pas d’ma gueule p’tit frère, et dis moi c’qui ya ! »
Moi : « Rien j’te dis ! » Hurlais-je.
Merle : « Daryl, me force pas à aller lui demander. »
Putain, j’aurais l’air de quoi moi, si mon grand frère allait voir une fille pour lui demander pourquoi elle m’avait mit dans tous mes états, car c’était le cas. Se servir de moi pour se défouler, mon ego venait de prendre un sacré coup avec cette révélation.
Moi : « Le soir où Tyler est mort, je suis resté dans la chambre pour la surveiller. »
Merle : « Et t’as pas fais que la surveiller ? »
Moi : « Non, sauf qu’elle vient de m’avouer qu’elle s’était servit de moi, en fait, pour se défouler. »
Merle : « Waouh ! Et alors, c’est quoi le problème ? »
Moi : « Le putain de problème, c’est que j’suis pas un vulgaire objet qu’on prend quand on a seulement besoin d’évacuer ! Et puis tu m’soules Merle. »
Merle : « Et bien sûr, tu lui as dis ? »
Moi : « Dis quoi ? » Demandais-je, vraiment agacé par la conversation.
Merle : « Ça p’tit con ! Si tu lui dis pas c’que tu veux vraiment, elle pourra pas deviner. Et, ça à pas l’air d’être le genre de nana pot de colle, donc si tu lui dis pas que tu veux plus, c’est clair qu’elle ne viendra pas te chercher uniquement pour un câlin. »
Je n’en revenais pas de ce qu’il était en train de me dire. Je ne reconnaissais plus le Merle de mon enfance. Il traitait les femmes comme des morceaux de viandes que l’on consommait et qu’on jetait après avoir terminé. L’entendre parler ainsi de Sélia, me semblait comme impensable, et pourtant, c’était bien lui. Dans le fond, il n’avait pas tort en plus. Après la cascade, il s’est passé une semaine sans que l’on ne s’adresse la parole, et la seconde fois tout s’est enchaîné sans un mot. Donc difficile de savoir ce que l’autre voulait dans cette relation particulière. Et puis, je n’avais pas été très tendre la première fois en lui balançant ses fringues à la figure. Putain, en fait, tout est de ma faute, ça m’apprendra à jamais causer et dire ce que je ressens. Il fallait que je lui parle, que j’éclaircisse les choses, mais comment faire avec ce que je venais de lui jeter à la figure juste avant. Sûr que c’est son couteau qu’elle lancera en me voyant débarquer la bouche en cœur.
Moi : « J’penses pas pouvoir lui reparler de si tôt. » Avouais-je à mon frangin.
Merle : « Merde, qu’est ce que t’as fais encore ? » Me demanda t-il, énervé.
Moi : « J’sais plus, un truc du genre qu’elle aille se faire foutre et que j’comprennais pourquoi elle était seule. »
Merle : « Oh c’est pas vrai, de nous deux, je pensais être le plus salaud, mais pt’être pas en fait. » Rigole t-il.
Moi : « J’vois pas c’qui ya de drôle Merle ! »
Merle : « Pas grand-chose pour l’instant, mais la suite promet d’être divertissante. »
Sur ces paroles, il se remit sur sa moto, me laissant dans mes pensées. Il me fallait un peu de solitude pour tout rassembler dans ma tête et réfléchir à une approche. L’heure du repas arriva vite. Lori et Carole avait réussi à réunir de quoi manger pour tout le monde, malheureusement en petite ration. Il faut dire aussi, que notre chasse de tout à l’heure n’avait pas été fructueuse, seulement deux écureuils et un lièvre. Rick informa tout le monde du départ qui se ferait après le repas. Il annonça également, qu’à partir de maintenant, tout le monde serait armés, y comprit les enfants. Lori tiqua à cet aveux de la part de son mari, mais ne contesta pas, sûrement consciente de l’urgence. Une fois le repas terminé, le shérif appela plusieurs d’entre nous, carte à la main. Glenn et T-Dog étaient déjà présent à ses côtés, Merle me rejoignit. Rick interpella Hershel et Selia pour que ces derniers se joignent également à nous. La jeune militaire ne me lança pas un regard, néanmoins de là où j’étais, je pouvais sentir sa haine émaner d’elle jusque dans mes tripes. Grimes nous expliquait le chemin à prendre pour dévier sur une petite station service à deux heures d’ici, priant pour qu’elle n’est pas été totalement pillée, et par la suite, trouver un endroit pour la nuit. Les survivants acceptèrent l’idée, et chacun retourna à son véhicule afin de reprendre la route, laissant derrière eux, les cadavres de leurs agresseurs de la veille.
Rick : « Merle, on va remorqué ta moto à l’arrière du pick-up. » Ordonna t-il.
Merle : « Et j’peux savoir pourquoi ? » Demanda ce dernier énervé de recevoir des ordres.
Rick : « Pour économiser l’essence, au cas où tu l’aurais pas compris, on a du mal à en trouver. »
Moi : « OK, on va le faire Rick » M’interposais-je.
Rick : « Il y a trois place à l’avant du pick-up, donc Sélia tu va aller avec eux. »
Sélia : « Euh Rick, j’préférais... »
Rick : « Montes avec eux, silteplaît. » Coupa ce dernier face à la militaire adoucit.
Elle obtempéra, mais fit bien comprendre à tout le monde, par un grognement de rage, son mécontentement. Une fois la bécane amarrée à l’arrière, je pris place côté conducteur, et Sélia attendit que Merle passe le premier afin de ne pas se retrouver près de moi. Mon aîné arriva à sa hauteur et la souleva sans effort apparent.
Sélia : « Putain, mais lâche moi ! »
Et il la posa brusquement sur la place vide du milieu.
Merle : « Et voilà trésor, entouré de beaux-gosses, qu’est ce que t’en dis ? »
Sélia : « J’en dis que je préfère la fenêtre ! » Rétorqua sévèrement cette dernière.
Merle : « Perdu, la fenêtre, c’est pour moi. Mais pour une nana, la vue doit pas être si mal de l’autre côté, hein ? » Demanda t-il, sur un ton enjoué.
Sélia : «Pas pour moi en tout cas ! »
Les autres démarraient leurs voitures, et Rick prit la tête. Le pick-up partirait en dernier pour fermer la marche.
Moi : «C’est toi qu’on aurais dut mettre à l’arrière ! » Lançais-je méchamment.
Sélia : « Va te faire voir Dixon ! »
Merle : « Et les enfants, on se calme là ! J’vais pas faire plusieurs jours de routes comme ça, j’vous le dis direct. Donc les problèmes, soit on les laisses à la maison, soit on les règles, mais maintenant. »
Le frangin essayait de nous tendre une perche pour la réconciliation, mais avec cette brune colérique, aucune chance que ça marche.
Sélia : « J’ai plus de problèmes moi! » Répondit-elle catégorique.
Sa réponse coupa court à la conversation, je démarra le pick-up et suivit le reste du groupe en direction de la petite station d’essence. Sélia avait allongé ses jambes sur le tableau de bord, et ne cessait de tortiller ses cheveux dans tous les sens. Merle, lui, parlait de tout et de rien, s’en s’occuper de qui l’écoutait réellement. En tout, le trajet dura trois heures à cause des nombreux détours que nous avions dus faire. La plupart du temps, Rick nous faisait prendre des petites routes de campagne, avec les hordes de rôdeurs de plus en plus fréquentes et imposantes, il valait mieux éviter les villes. Certaines routes restaient tout de même impraticables, à cause des carcasses de voitures, qui s’étalaient sur plusieurs dizaines de kilomètres. Arrivé non loin d’une petite ville, le shérif coupa sa voiture, et fit signe aux autres de faire de même. Rick annonça qu’il valait mieux continuer à pied pour atteindre la station service. Ce dernier désigna les personnes qui l’accompagneraient et les autres qui resteraient à la surveillance.
Rick : « Glenn, Merle et Sélia avec moi. T-Dog, Andréa et Daryl je compte sur vous. Si une horde vous tombes dessus, partez sans nous, on se débrouillera et on se rejoindra à la prison. » Ordonna le shérif.
Tous acceptèrent leurs rôles sans rechigner, même si le fait d’être à l’arrière me posait problème, ce n’était pas le moment de le faire savoir. Tout le monde était sous tension depuis la perte de la ferme, il y avait déjà eu des prises de becs et des bagarres, donc pas besoin d’en remettre une couche. Ceux qui partais à la station, commençaient à se préparer. Merle et Sélia prirent leurs dernières armes dans le pick-up et partirent rejoindre les autres. Au passage, mon frangin me donna une tape dans le dos accompagné d’un clin d’oeil disant « t’inquiètes on reviens. » Je savais bien qu’ils allaient revenir, mais un pressentiment me guettait, sans savoir si ce dernier était bon ou mauvais.
PDV Sélia :
Rick, Glenn, Merle et moi partîmes en quête de carburant. Ce liquide nous était vitale pour notre plan et pour notre survie. Le chemin se fit tranquillement, Merle racontait des vannes pourries, enfin comme d’habitude quoi, sauf que cette fois ce n’était pas moi qui en riait mais Glenn. Le shérif en profita pour les laisser à l’arrière et se rapprocher de moi.
Rick : « Pour ce matin dans le camping-car, désolé, je me suis laissé emporter. J’aurais pas dus te pousser à bout comme je l’ai fais. » M’avoue ce dernier.
Moi : « Non Rick, Hershel a raison, je m’emporte d’un rien. Dès qu’on me critique ou que ça ne va pas dans mon sens je part direct au quart de tours, c’est à moi de me contrôler. »
Rick : « Le reconnaître est déjà un grand pas tu sais ? »
Moi : « Je sais pas si c’est le plus grand, mais je sens que j’ai du boulot ! » Plaisantais-je.
C’est en pleine forêt, toujours sur nos gardes, qu’au loin, on pouvait apercevoir un écriteau 24H/24H, qui pendait le long d’un vieux bâtiment recouvert par les hautes herbes.
Rick : « On y est ! Sélia avec moi à l’intérieur, Glenn et Merle vous surveiller nos arrières, compris ? »
Glenn : « Oui. »
Rick passa devant moi et pénétra dans la bâtisse, petit à petit, donnant des coups dans les portes afin de faire venir les rôdeurs qui se trouvaient déjà à l’intérieur. Aucun ne se manifesta, aussi, il en conclut que la voie était libre. Glenn et Merle surveillaient les alentours, regardant en même temps, si de leur côté ils ne pouvaient pas trouver quelque chose d’utile.
Toujours derrière le shérif, nous commencions à pénétrer dans la station. Tout était désert, mais étrangement, rien n’avait été pillé, ce qui était une sacré aubaine pour nous. Des bidons d’essence entiers étaient exposés au sous-sol. Je ne revenais pas de la trouvaille qu’on venait de faire, incroyable. Avec tout ça, on avait de quoi remplir nos véhicules, et faire deux fois le tour de la Géorgie.
Rick : « Pincez moi, j’ai l’impression de rêver. » Dit-il. « Aïe ! »
Moi : « Tu m’as dis de te pincer, et tu vois, tu ne rêves pas Grimes ! On va y aller à cette prison. » Affirmais-je, d’une voie enjouée.
Ne disposant pas assez de bras pour tout ramener d’un coup, le shérif décida de me laisser là avec Merle, afin qu’ils reviennent avec du renfort. A l’allée, nous avions dus mettre une douzaine de minutes à tout casser, ça ne serait donc pas trop long de les attendre. Et puis, avec Dixon, le temps n’était pas problématique. Il trouvait toujours de quoi parler, peu importe les circonstances, mais au moins, ça m’occupait l’esprit.
Au bout d’une trentaine de minutes, Merle continuait toujours de déblatérer milles et une histoire, passant de son enfance, à sa dernière cuite, très charmant d’ailleurs.
Merle,(s’apercevant de mon ennui) : « Sinon, j’peux arrêter de causer et on peut s’occuper autrement. » Me dit-il avec un regard digne d’un parfait psychopathe.
Moi,(riant) : « Non merci, ça ira Merle ! »
Merle : « Ouais, le p’tit frère assure alors. » Me lança t-il.
Moi : « J’vois pas le rapport. » Mentis-je.
Merle : « Oh arrête. Je le connais, il a jamais sut mentir. Et il aurait été bête de passer à côté. »
Moi : « Ouais, bah ça se reproduira plus en tout cas. » Affirmais-je.
Merle : « Ouh… il y de l’eau dans le gaz on dirait ! Il m’a raconté pour ce matin, et j’dois dire qu’au moins, on peut pas te reprocher la franchise. »
Moi : « Ça paye pas à chaque fois. » Dis-je ironiquement.
Merle : « Il regrette. » Me dit-il sérieusement.
Moi : « Daryl a mal réagit, et ce qu’il m’a dit, ça m’a fais mal. J’ai pas envie de faire comme-ci de rien n’était. »
Merle : « Mouais, et ça me paraît juste, sauf que dans le monde dans lequel on vit maintenant, ça n’a plus sa place. »
Ces aveux échangés me troublaient, je ne savais plus vraiment quoi ressentir. Je devais trier toutes ces informations et y réfléchir. Un groupe de quatre rôdeurs vinrent semer le trouble dans ma transe. Merle se leva afin d’y remédier, mais les quatre cadavres tombèrent à terre dans un bruit de silencieux. Je pointa mon M16 en direction des tirs provenant de derrière un buisson.
Moi : « Sortez les mains en l’air immédiatement où je tire ! » Hurlais-je.
Une voix dévoilant mon grade suivit de mon nom vint jusqu’à moi. Un homme d’une trentaine d’années, les cheveux bruns, bien bâtit, sortit de sa cachette, les mains en l’air. Il me fallut quelques minutes avant de le reconnaître.
L’homme : « A vos ordres colonel ! » S’exclama ce dernier au garde à vous.
Moi : « Mark ! C’est bien toi ? » Demandais-je pour avoir confirmation.
Mark : « Pour vous servir. » Plaisanta t-il en s’avançant vers moi, les bras grands ouverts.
Entre temps, Rick arriva avec des renforts pour les bidons. Ces derniers se retrouvèrent donc face à cette scène qu’aucun d’entre eux ne semblaient comprendre. Le shérif s’avança vers Merle, laissant T-Dog, Glenn et Daryl derrière lui, afin d’en savoir plus.
Rick : « Qui est ce ? » Demanda t-il, une main sur son revolver.
Merle : « Et bien, un nouveau p’tit copain apparemment. » Répondit-il, observant lui aussi la scène.
Sentant des regards interrogateur sur moi, je mis fin à cette étreinte. Le colonel Mark Grate dirigeait l’unité spéciale avant moi. Ce dernier avait prit sa retraite de militaire, me laissant ainsi la place. Il n’a jamais voulu l’avouer, mais j’ai toujours su, qu’il était partit plus tôt pour me donner la chance de passer colonel à mon tour. Et c’est ce qui s’est passé quelques semaines après. Nous nous sommes connus quand nous faisions nos classes.
Moi : « Viens, je vais te présenter. »
Arrivé aux autres, Mark fit le premier pas vers Rick qu’il devina aussitôt comme étant le chef.
Mark : « Enchanté, Colonel Mark Grate. » Dit-il, tendant une main vers le shérif qui s’en saisit.
Rick : «Enchanté, Rick Grimes. »
C’est ainsi que le colonel Grate se présenta à tout le reste du groupe. Presque tous furent enchantés par la rencontre d’un nouveau survivant, et plus particulièrement, par le fait d’avoir un nouveau militaire dans l’équipe. Rick expliqua à ce dernier, notre parcourt d’avant, et notre plan de maintenant. Mark s’ajouta donc à la liste des renforts pour ramener les bidons d’essence. En les suivants, je sentis une brûlure dans la nuque, que je perçus immédiatement comme étant le regard de Daryl, mais que je préféra ignorer. Pendant la route du retour, le shérif et Glenn se trouvait devant. T-Dog, Merle et Daryl à l’arrière, Mark et moi même au milieu. Le colonel me racontait comment il avait survécu seul jusqu’ici. Son récit m’impressionnait, j’avais toujours eus beaucoup d’admiration pour cet homme, mais là je devais avouer qu’il me laissait sur le cul. J’étais tellement prise dans la conversation, que je ne vis pas le trajet passer, malgré mes bras endoloris par le poids des deux bidons que je portais.
Rick : « Faites le plein de vos voitures respectives, et chargez les bidons à l’arrière, on repart aussitôt. » Ordonna le shérif.
N’ayant plus de place dans le pick-up de Daryl, le colonel se vit attribué le camping-car où se trouvait Andréa, T-Dog et Glenn. Pendant que le chasseur s’apprêtait à faire le plein, j’en profita pour me retrouver seul avec Mark.
Mark : « Ah Sélia au fait, tu sais où est Tyler ? Il me doit toujours trente euros celui-là, il se planque c’est ça ? »Me demanda ce dernier, ignorant ce qui allait suivre.
Moi : « Mark, Tyler est mort. » Annonçais-je tristement.
Un blanc s’installa entre nous, laissant le temps à Mark de digérer la nouvelle. Les deux hommes étaient très proche à l’époque.
Mark : « Je suis désolé ma belle. » Avoue t-il.
Moi : « Oui, moi aussi. J’ai rien pus faire, mais, si tu savais comme je m’en veux. Il fait partit de ces choses maintenant. J’aurais tant voulu qu’il repose en paix, c’est le minimum que j’aurais dus faire pour lui. »
Mark : « On ne peut pas toujours faire ce qu’il faut pour les siens. Tu n’as pas à t’en vouloir. Viens par là. » Me dit-il en me tendant ses bras musclés.
Je m’abandonnais contre son torse, quand une brûlure me traversa la colonne vertébrale, signe significatif du chasseur. Mais à cet instant, perdu dans mes souvenirs avec Tyler, et la chaleur de mon ami qui me réconfortait, plus rien d’autre n’existait. Le shérif annonça le départ, me forçant à revenir vers mes deux compagnons de route. Les voitures s’élancèrent donc de nouveau sur la route, le plein fait, à la recherche d’un endroit pour la nuit. Je n’arrêtait pas de penser à la réaction qu’aurait eu Tyler en revoyant Mark. Il aurait été si heureux, ces deux là formaient une sacré équipe avant. Dans la cabine, on aurait put entendre une mouche volé, même Merle ne parlait plus. Je sentais l’archer tendu à son volant, sûrement dut à l’apparition d’un nouvel inconnu au sein du groupe. Mais je restais persuadés que Mark arriverait facilement à s’intégrer et se révéler efficace pour nous tous. L’aîné des Dixon brisa enfin le silence pesant.
Merle : « Alors, il nous vient d’où ton copain, trésor ? Me demanda t-il.
Moi : « On a fais nos classes ensemble, c’est comme ça que je l’ai rencontré. Et après, j’ai pris la succession de son unité. C’est grâce à lui que j’ai été promu colonel. »
Merle : « En passant sous le bureau ? » Dit-il, en imitant le geste à la parole.
Moi : « T’es sans arrêt barré là-dessus toi ! »
Merle,(riant aux éclats) : « Qu’est ce que tu veux ? Ça fait tellement longtemps, mais si tu veux que j’arrête d’en parler, tu sais ce qu’il te reste à faire ma joie ! » Me lança t-il en se collant un peu plus à moi qu’il ne l’était déjà.
Moi : « Si tu tiens à tes bijoux de famille, j’te conseilles vivement de reprendre ta place. » Répondis-je sur une voix menaçante.
Merle : « Ouh… J’vois que Xena est toujours sur les nerfs ! Pt’être que toi aussi t’aurais besoin de tirer un coup ? »
Moi : « J’temmerde Dixon ! » Répondis-je, coupant court à la conversation.
Il se remit de son côté et commença à s’endormir contre la fenêtre. Et oui, j’étais toujours au milieu, j’avais beau être entêté, Merle l’était autant que moi. Les heures passaient, le soleil diminuait dans le ciel, nous faisant prendre conscience que la nuit ne tarderait pas. Le chasseur semblait fatigué de conduire.
Moi : « Tu veux que je prennes la suite ? » Lui demandais-je d’une voix douce, malgré notre ancienne dispute.
Daryl : « T’as peur que je m’endormes ? » Me demanda ce dernier.
Moi : « Si c’est le cas, passe moi le volant. Tu sais, ce qu’on dit sur les femmes au volant, c’est qu’une légende. » Plaisantais-je.
L’archer esquissa un sourire.
Daryl : « Parle moi, comme ça on prendra pas de risques. » Lança t-il.
Moi : « Euh, OK. Mais j’ai pas assez de blagues pour tenir plusieurs heures. »
Daryl : « Je t’ai pas demandé de me faire rire. »
Je commençais à comprendre ce qu’il essayait de faire. Il voulait me faire parler pour dévier sur la dispute de ce matin. A coup sûr on allait de nouveau se prendre la tête. J’ai dis ce que j’avais à lui dire, la façon dont il avait réagit était entièrement de sa faute et non de la mienne, c’était quand même pas à moi de faire le premier pas. S’il veut parler, pas de problèmes, on va causer mais de tout et de rien.
Moi : « T’as quel âge ? »
L’archer toussa, visiblement surpris de ma question.
Daryl : « J’vois pas l’intérêt de ta question. »
Moi : « Bordel, mais t’es tout le temps comme ça où c’est juste pour me faire chier ? Tu me demande de te parler, et bien c’est ce que je fais. Je sais rien de toi, alors pour une fois que j’peux causer au grand Dixon sans me faire envoyer chier, désolé d’en profiter. » Rétorquais-je, en allongeant mes jambes sur le tableau de bord, faisant mine de bouder.
Daryl : « J’ai 36 piges. » Répondit doucement le chasseur. « Et toi ? »
Moi : « 29 ans dans… dix jours il me semble. » Rigolais-je en regardant ma montre, prenant ainsi conscience du temps qui passait malgré toute cette merde.
Daryl : « Faudra fêter ça. »
Moi : « Désolé mais il y aura que du sans alcool alors, j’ai pas eu le temps de faire les courses ! »
Le chasseur se mit à rire de notre conversation qui paraissait si futile comparé au monde qui nous entourait à présent. Le trajet devenait de moins en moins ennuyeux maintenant que nos langues se déliaient. Nous parlions de tout et de rien, nos passions, nos envies, notre vie d’avant. C’est comme ça que j’appris que Daryl Dixon n’était pas un homme à confort, encore moins d’intérieur. Il passait de petits boulots en petits boulots dans les garages, il sortait le soir avec son frère dans des bars, et ramenait une fille de temps en temps chez lui. C’était la première fois qu’il s’ouvrait à moi ainsi, c’est pour cela que je l’écoutait sans rien dire, d’une oreille des plus attentives. Je le trouvait adoucit en cet instant et si vulnérable. Il se rendit compte du regard insistant que je lui portais.
Daryl : « Pourquoi tu me regardes? J’ai dit une connerie ? » Me demanda t-il inquiet.
Moi : « Non pas du tout, c’est juste que t’entendre parler de toi comme ça, c’était jamais arrivé. Pourtant on a quand même couché ensemble et…. » Je me coupa dans mon élan. Sotte que je suis pensais-je.
L’archer se racla la gorge, me dévoilant ainsi son malaise.
Moi : « Désolé. » Lançais-je au hasard pour effacer ce que je venais de dire.
Daryl : « Nan, t’as raison. Je parle pas beaucoup, c’est pas trop mon genre de causer. » Avoue t-il.
Moi : « Et moi faudrait que j’arrête de balancer tout haut, c’qui me passe par la tête. »
Daryl : « Moi j’aime bien, même si ya certaines choses qui peuvent blesser. »
Moi : « Je sais bien Daryl que je t’ai fais mal, mais crois moi que sur le moment, c’était pas du tout mon intention. »
Daryl : « J’me doutes bien, et j’ai un réagis comme un con. »
Moi : « Oh oui ! » Plaisantais-je.
Daryl : « Désolé. » Murmura t-il.
Moi : « On a qu’a dire que sur le manque de tact on est quitte. »
Le chasseur acquiesça et la conversation reprit doucement. Les arbres continuaient de défiler le long de la route, et le camping-car devant nous s’arrêta, nous signalant de faire même. Rick s’avança à notre hauteur, avec sa carte en main.
Rick : « On est à huit kilomètres d’une toute petite ville, on devrait pouvoir y trouver un magasin ou une maison pour la nuit, vous en pensez quoi ? » Nous demanda le shérif.
Daryl : « Moi ça me va, j’penses pas qu’on trouveras mieux à cette heure ci de toute façon. »
Moi : « Alors en route ! » Lançais-je aux deux hommes.
Et le convoi repartit en direction de la petite bourgade. A peine quinze minutes plus tard, les véhicules se garaient devant un pavillon qui semblait ne pas avoir été visité. Rick espérait y trouver de quoi se nourrir pour le soir, car les provisions qu’on avait faite dans la station ne durerais pas plus deux jours. En effet, nous avions récupérer plus de chips et d’alcool que de nourriture pour le groupe. C’est peut être pour ça d’ailleurs que Merle avait été si sage pendant le trajet, pensais-je. Glenn, Andréa et Rick partirent vérifier les lieux afin d’y être en sécurité. Daryl et moi, fumions une cigarette sur le côté du pick-up, quand Mark vint se joindre à nous.
Mark : « T’en as bien une pour moi, ma belle ? » Me demanda ce dernier.
Moi : « Moi qui te croyais sage ! »
Mark : « Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences. » Répliqua t-il.
Je lui lança mon paquet et mon briquet. Ce dernier se servit et me rendit mes affaires. Engageant la conversation avec moi, je sentis Daryl s’éloigner brusquement vers Rick faisant signe que tout était OK. Tout le monde suivit la danse afin de découvrir notre chez nous pour une nuit. Glenn et T-Dog fouillaient les placards de la cuisine, pendant qu’Andréa et Merle farfouillaient dans le salon. Les autres préparaient de quoi manger pour le dîner. J’entrepris de fouiller les chambres à la recherche de vêtements propre, Maggie se joignit à moi. La jeune fille se confia tout le long de nos recherches sur sa relation avec le jeune asiatique. A ces dires, elle semblait beaucoup tenir à lui, et leur relation paraissait sérieuse. J’étais contente pour elle, depuis quelques jours, je lui voyais des étoiles dans les yeux. Cette dernière repartit chercher des sacs afin de mettre tout ce qu’on pouvait trouver d’utile dedans. Des fringues, des couvertures pour l’hiver qui n’allait pas tarder, des piles, et des produits d’hygiène. En bas, trois gros sacs étaient posés sur la table remplient de nourritures et d’eau. Les gens qui vivaient ici devaient se préparer à une fin du monde, mais sûrement pas avec des morts qui revenaient à la vie. Complètement idiot d’ailleurs de partir d’ici sans embarquer toutes ces vivres.
Le shérif répartit les tours de garde à plusieurs d’entre nous, le repas suivit aussitôt et tout le monde partit se coucher. Bizarrement, une chambre restait libre à l’étage. Un peu d’intimité pour une nuit me ferait du bien, pensais-je. Sans faire de bruits, je pris la direction de mon futur lit. Enfin j’allais pouvoir dormir sur un matelas, avec une bonne couette. Avançant dans le noir, j’ouvris doucement la porte dans un grincement tout sauf discret. J’eus tout juste le temps de faire quelques pas, qu’une forme humaine plaqua un couteau sous ma gorge.
Moi : « Hey sa va pas ! » Dis-je dans un murmure afin de ne pas affoler toute la baraque.
Daryl : « Putain Sélia, qu’est ce que tu fous là ? »
Moi : « Bah apparemment on a eu la même idée. J’pensais que le lit était libre désolé. » Répondis-je en m’éloignant.
Daryl : « Prend le si tu veux, j’vais squatter le fauteuil. »
Moi : « Ta galanterie me touche, mais au pire, j’penses que le lit est assez grand pour deux non ? » Demandais-je en pointant ce dernier.
Le chasseur me répondit dans un léger grognement, comme à son habitude, et m’ouvrit la couette. Je retira mon pantalon afin d’être plus à l’aise et me glissa auprès de l’archer. Une fois de plus, je m’étais déshabiller devant lui, mais pour une fois il n’avait pas bronché, signe qu’il s’habituait. Quelques minutes plus tard, je m’endormis au rythme de sa respiration.
PDV Extérieur :
Le lendemain, le shérif organisa leur départ au lever du soleil. Normalement, les survivants devraient arriver à la prison le soir même. Mais Rick se doutait bien que la prison n’avait pas été épargné, du coup il y aurait du ménage à faire. Et arriver le soir ne les mettrais pas à leur avantage. Il expliqua donc au groupe qu’il faudra faire une dernière halte avant d’atteindre leur objectif. Tous acceptèrent et se mirent à charger les voitures de leur trouvailles fructueuses dans le petit pavillon.
Un hurlement rameuta tout le monde dehors. Une trentaines de Rôdeurs se dirigeaient droit sur eux.
Rick : « On a plus beaucoup de munitions, tout le monde en voiture!Vite ! »
Le groupe s’exécuta. Les chasseurs, accompagnés de Merle, Rick, Andréa et Mark commencèrent à éliminer ceux qui se rapprochaient de trop. Muni de son M16, Sélia, s’arrêta de tirer et se dirigea vers un rôdeur qui se trouvait sur le côté, légèrement enfoncé dans la forêt. Daryl l’appela à plusieurs reprises, mais cette dernière l’ignora.
Daryl : « Et merde ! » Jura t-il en la rejoignant malgré l’avertissement de Rick.
Il la retrouva face au revenant qu’elle suivait juste avant. La militaire ne bougeait pas, la créature commençait à être trop près d’elle au goût du chasseur. Ce dernier enclencha un carreau de flèche dans son arbalète et tira en pleine tête. Sélia ne réagit qu’à ce moment là, en s’agenouillant devant le cadavre, maintenant inerte.
Daryl : « Qu’est qui t’as pris bordel ? Tu veux crever ou quoi ? » Hurla t-il.
La jeune femme ne répondait toujours pas, des larmes coulaient sur ses joues. Daryl s’avança vers elle et comprit le pourquoi de sa fuite. Le rôdeur à terre n’était autre que Tyler. Le chasseur se maudit de l’avoir achever ainsi, mais, la brune était à deux doigts de se faire mordre.
Sélia : « Merci. » Dit-elle essuyant ses larmes et se relevant.
Daryl : « J’suis désolé pour ça. » Avoue ce dernier en désignant le cadavre du militaire au sol, une flèche planté entre les deux yeux.
La jeune femme se pencha sur le corps de son ami et en retire la flèche d’un geste délicat. Malgré toute la douceur qu’elle y mit, le corps étranger se retira dans un bruit de craquement d’os et des morceaux de cerveau tombèrent au sol. Elle ne put retenir un sanglot au passage. L’archer vint aussitôt récupérer sa flèche et prit la brune dans ses bras pour la calmer.
Un peu plus loin, le groupe continuait de décimer les rôdeurs, attendant le retour des deux archers. Heureusement qu’ils étaient armés et plusieurs à pouvoir se défendre, sinon ils n’auraient pas donner chère de leurs peaux. Quelques minutes plus tard, les deux survivants sortirent de la forêt. Rick lança un regard mauvais envers Sélia, mais quand il vit les larmes qui coulaient encore sur son visage, le shérif en déduit la découverte que venait de faire la militaire. Et Daryl le lui confirma :
Daryl : « C’était Tyler. »
Et chaque membre du groupe rejoignit son véhicule respectif, reprenant ainsi la route, bercer par l’adrénaline qui s’étendaient dans leurs corps suite au mouvement de panique. La journée se passa dans les voitures, suivant toujours leur objectif. Arrivé au soir, les survivants s’installèrent cette fois-ci dans un petit magasin déjà pillé. C’est en début d’après-midi, le lendemain, que le groupe arriva devant la prison. Certains semblaient septique face aux grilles qui se tenaient devant eux, mais Rick les réconforta en mettant en avant leur future sécurité dans cet endroit.