Les humains sont la cause à effet
Chapitre 12 : On m'appelle le Gouverneur
9510 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 05/07/2018 09:24
Chapitre 12 : On m’appelle le Gouverneur !
PDV Daryl :
Avec l’infirmerie et l’armurerie, côté médicaments et munitions, on était tranquilles pour un moment. Néanmoins, la nourriture descendait beaucoup plus vite, elle. Le soleil se levait tout juste, je savourais le silence dans la prison, ce qui était assez rare. Généralement, j’étais toujours le premier à être levé, excepté ce matin-là. Sélia revenait de l’extérieur, elle était trempé, ce qui me donna une vague idée de la météo. Cette dernière me salua, et se servit une tasse de café, visiblement pas gêné de ses vêtements qui gouttaient partout.
Moi : « Tu va attraper la mort si tu restes comme ça. »
Sélia : «Depuis quand tu te préoccupes de ce qui peut m’arriver ? » Me répondit -elle sur un air de défi.
Apparemment, elle cherchait à me faire réagir. C’est vrai que ça faisait plus d’une semaine qu’on ne s’était pas adressé la parole, mais elle non plus n’avait pas cherché à venir vers moi.
Moi : « C’est ce que tu crois ? Que j’en ai rien à foutre ? » Lui demandais-je.
Sélia : « C’est l’impression que ça donne en tout cas. » Me lança t-elle en pleine figure, sur un air de reproche.
Moi : « J’peux dire la même chose, t’es pas venu m’voir non plus. » Répondis-je du tac au tac.
Sélia : « La dernière fois que je suis venu vers toi, tu m’a gentiment dégagé. Désolé de n’pas être sado ! »
Comment lui expliquer tranquillement, le pourquoi de ma réaction ce soir là ? Il y a bien eu des moments où on a eu des échanges sur nos vies ou autres. Mais la plupart du temps, quand Sélia vient vers moi, c’est pour une partie de jambes en l’air et hop, merci et a plus tard. Comment faire comprendre à une nana aussi borné qu’imprévisible, que je suis plus qu’un simple objet disponible selon ses désirs?
Moi : « T’avais bus Sélia, et c’est pas mon genre de profiter. » Expliquais-je, gêné par le contexte de cette pseudo dispute.
Sélia : « C’est juste ça ? » Me demanda t-elle, persuadé du contraire.
Moi : « Tu veux qu’il y ait quoi de plus ? »
Sélia : « Je sais pas, à toi de m’le dire. »
Là, je me rendis compte qu’elle jouait avec moi. Elle semblait en savoir bien plus qu’elle ne laissait paraître sur ce que je ressentais. Et présentement, ça avait le don de m’énerver quand on lisait en moi comme dans un livre ouvert.
Moi : « J’vois pas de quoi tu parles. » Ignorais-je, même si je mourrais d’envie de lui dire ce que j’avais sur le coeur.
Sélia : « Bordel Daryl, t’en as pas marre de te refermer dès que j’te demande ce que tu ressens ? Pourquoi tu ne me dis pas c’que t’as au fond de toi ? J’ai toujours été franche, alors sois le aussi avec moi. »
Moi : « J’vois pas ce que t’attends d’moi ! » M’énervais-je.
Sélia : « Putain, c’que tu peux être con quand tu t’y mets ! » Me lança t-elle en s’éloignant.
Je ne lui donnais pas tort en tout cas. Dès qu’il s’agissait de sentiments, je ne sais pas pourquoi, mais je me suis toujours refermé. Toutefois, je ne me voyais pas lui dire que notre relation ne me convenais pas et que je voulais plus. Sûr, elle se serait foutu de moi, ou m’aurais envoyé chier. Comment une fille comme elle, pouvait avoir envie d’être avec un pauvre type comme moi. Mark, par exemple, lui c’était un mec pour elle. Sûr de lui, une grande carrière, un corps de rêve sûrement pas marqué de cicatrices partout. Non, je n’avais pas besoin de me ridiculiser devant une femme comme ça.
La prison commençait à reprendre vie au fur et à mesure que les survivants se levaient. Des éclats de rire résonnaient dans la pièce principale. J’en avais plus que marre d’être enfermé à l’intérieur, le boulot à faire dans la prison était tellement important, que Rick avait refusé que je sorte chasser. Maintenant que tout était enfin fini, j’espérais bien pouvoir y aller. Je pris donc la direction de la grande salle où j’espérais y trouver notre chef et prendre la route de la forêt aussitôt. Arrivé sur place, ce dernier était à discuter avec la jeune militaire. Décidément, tout était contre moi aujourd’hui, mais mon envie de sortir était trop forte pour ne pas tenter ma chance auprès du shérif.
Moi,(coupant leur conversation) : « Rick, maintenant que tout est réglé ici, j’pourrais aller pt’être aller chasser ! » Affirmais-je comme une ordre.
Rick : « Comme tu veux Daryl, sinon Sélia cherche du monde pour un ravitaillement cet après-midi. » Ajouta ce dernier.
Sélia : « T’inquiètes Rick, je sais déjà qui j’vais prendre. » Répondit la jeune femme, en me regardant d’un mauvais œil, et nous laissant seuls.
Rick : « Euh… très bien. Donc c’est bon, tu peux y aller. » Me répondit-il, surpris par la réaction de la militaire.
Moi : « Et ils vont où exactement ? » Demandais-je, inquiet par cette initiative.
Rick : « Sélia a repéré des panneaux pas loin indiquant des petites boutiques. Pharmacies, épicerie… Et si ils ont le temps, ils retourneront récupérer les derniers bidons d’essence qu’ils restaient à la station. »
Moi : « C’est pas dangereux de partir aussi loin ? »
Rick : « Daryl, peut importe où on va, à partir du moment qu’on met un pied dehors, ça deviens dangereux. On le sait tous, et Sélia plus que n’importe qui. Ne t’en fais pas pour elle. » Avoue t-il.
Moi : « Mais je m’en fais pas. J’men fiche, elle fait bien ce qu’elle veut. Bon, j’y vais. A tout à l’heure. » Rétorquais-je.
La pluie avait tout juste cessée, le vent restait frais, mais je sentais que ma chasse allait être bonne malgré tout. Le shérif aurait préféré que j’y aille accompagné, mais Sélia avait besoin de monde pour le ravitaillement, et je n’étais pas sûr d’être rentré à temps. L’angoisse de la savoir dehors me montait à la gorge, bien sûr j’étais tenté d’y aller, mais elle m’avait bien fait comprendre qu’elle n’avait pas besoin de moi. Toutefois, si je pouvais me grouiller de ramener assez de gibier pour faire un repas entier et partir avec eux, je serais plus rassuré. La matinée passa rapidement, mes prises se faisaient de plus en plus rare, mais j’avais de quoi nourrir le groupe pour deux repas. Un craquement de branches mit mon sens de chasseur en alerte. Arbalète en main, je tournais autour de moi-même, cherchant la bête qui se jouait de moi. Après un certain temps de silence, je compris trop tard qu’il ne s’agissait pas d’un animal.
?: « Pose ton arme à terre. » M’ordonna une voix derrière moi.
Malgré la rage qui m’envahissait d’avoir été aussi bêtement berné, j’obéis et posa mon arbalète au sol. Deux hommes arrivèrent à ma hauteur, l’un deux avait une cagoule dans les mains. A cet instant je compris, que j’assistais à mon propre enlèvement. Cela faisait maintenant une heure que la voiture roulait et que j’étais plongé dans le noir. Les trois hommes dans la voiture ne disaient pas un mot, ce qui augmentait considérablement mon stress. Que me voulaient-ils ? S’ils avaient voulus me tuer, ils l’auraient fais dans les bois. Non, tout ça ne présageait rien de bon pour moi.
PDV Sélia :
Pour le ravitaillement de cet après-midi, j’avais le choix de composer mon équipe. La mission était des plus banales, mais le risque restait à chaque fois présent. Il fallait que je m’entoure de bonnes personnes, de gens qui réagissent vite. J’aurais voulus avoir Daryl sur ce coup là, mais une fois de plus, nous étions en froid, et ce n’était certainement pas à moi d’aller m’excuser. Mon choix se porta donc sur Glenn, Merle et Andréa. Il ne fallait pas être trop nombreux au risque d’attirer l’attention d’autres vivants, dont les intentions pouvaient être néfastes. Mark se vexa de ne pas avoir été choisit, mais le shérif lui confia une autre mission au sein de la prison. Le départ était annoncé pour 14h00, ce qui arriva très vite. Je pensais que l’archer serait rentré de sa chasse, mais jusqu’au moment de partir, aucune traces de lui. Il faut dire aussi, que nos derniers échanges, n’ont pas été des plus tendres. Cet homme avait la faculté de faire ressortir en moi ce qu’il y avait de meilleur, comme ce qu’il y avait de pire quand il m’agaçait. Pourtant, sa présence me rassurait, et quand je me retrouvais seule avec lui, c’était comme-ci plus rien autour de nous ne comptait. Ce ressenti, je l’avais eu pendant quelques années avec Mike. L’alliance doré que je portais me le rappelais sans arrêt, comme pour me forcer à ne pas oublier ma vie d’avant. Et pourtant, tout n’était plus que poussière à présent, sauf cette anneau.
Merle : « Alors, on s’casse ou on s’caresse ? » Lança Merle en se dirigeant vers la grille de sortie où se trouvait la voiture.
Andréa : « Très délicat Merle ! »
Merle : « J’commence à être en manque d’action, tu vois ? »
Moi : « Oui c’est bon, on y va. Glenn ! » Appelais-je, afin de le décoller de Maggie, qui ne voulait pas le lâcher.
Le couple s’embrassa longuement comme-ci c’était la dernière fois, malheureusement, on ne pouvait pas les blâmer pour ça. A leur place, je prendrais le temps de faire pareil à chaque départ. A ces mots, l’image de Daryl me vint en tête. Peut être que s’il avait été là, j’aurais fais la même chose. Non, quel intérêt ? On est pas ensemble, et de toute façon, ce n’est pas le genre d’homme à être en couple et verser une larme en voyant sa copine partir défoncer du mort-vivant. Merle démarra la voiture, et la prison s’éloignit de plus en plus, jusqu’à disparaître totalement, ne laissant plus que les arbres et la route à regarder. Évitant le contact au maximum avec Andréa, cette dernière discutait à l’arrière avec Glenn. Elle devait sûrement être surprise d’avoir été choisit pour cette mission, mais je trouvais normal que la blonde, sachant bien se défendre, pouvait faire autre chose que la lessive et la cuisine. Bien sûr, je ne m’attendais pas à un remerciement de sa part, mais à ce qu’elle me prouve sa valeur, afin que je puisse lui faire confiance à l’avenir. Je guidais Merle sur la route à prendre pour retourner à la station d’essence. Ça aurait été vraiment bête, de laisser tout ces bidons pleins là-bas, sachant que ce liquide se faisait de plus en plus rare et vitale pour fuir la mort. Au bout d’une heure et quart, notre objectif apparut au loin. Dixon avança la voiture jusqu’à la petite station, et descendit ouvrir le coffre, prêt pour accueillir la marchandise. Après avoir chargé deux bidons, Merle s’arrêta pour faire une pause.
Moi : « Ne me dis pas que tu n’en peux déjà plus ? » Me moquais-je.
Merle : « Hey, ais un peu plus de respect pour tes aînés trésor ! » Répliqua t-il.
?: « Il a raison tu sais ! » Lança une voix inconnue, au loin.
Cinq hommes nous tenaient en joug. Il aura fallut deux minutes d’inattention pour se faire piéger comme des débutants. Je pensais à Andréa et Glenn, toujours à l’intérieur, qui n’avaient pas dut être repérés par ces hommes.
Moi : « Bordel c’est quoi votre problème ? » Hurlais-je, afin de les prévenir comme je pouvais.
?: « Mon problème, c’est que tu voles mon essence ma jolie ! » Me répondit l’homme avec un grand sourire.
Moi : « Oh ! Désolé mais, j’vois pas d’étiquettes dessus. » Continuais-je d’hurler.
?,(Éclats de rire) : « T’es une marrante toi. Allez, embarquez moi ces deux là ! » Déclara t-il à ses collègues.
Merle regardait autour de lui, comme-ci, une solution allait sortir des arbres. Malheureusement, aucune possibilité ne s’offrait à nous à cet instant. Trois de ces hommes s’avancèrent vers nous pour retirer nos armes et nous fouiller. Celui qui s’occupait de moi, en profitait un peu trop à mon goût, mais je ne voulais pas provoquer d’incident, vu que les deux autres derrières braquaient toujours leurs fusils sur nous. Dixon commençait à les insulter, mais l’un deux ne lui laissa pas le temps d’en dire plus, qu’il lui décolla une droite en pleine mâchoire. Merle s’écroula à terre sous la violence du coup, ne me rendant que plus énervée. J’en avais plein le dos de ces survivants qui appliquaient la loi du plus fort, juste pour obtenir tout ce qu’ils voulaient. Toutefois, j’étais consciente qu’on ne pouvais rien tenter contre eux. Même Glenn et Andréa n’auraient pas pus les prendre par surprise, ils étaient trop bien organisés. En les observant, on pouvait vite en déduire qu’ils ne dormaient pas à la belle étoile, et ils n’avaient pas l’air non plus en sous-nutrition. Ces malades possédaient donc un endroit bien chaud pour l’hiver, tout comme nous d’ailleurs.
?: « C’est bon, ils ont plus rien sur eux. » Lança un des hommes à leurs chef.
Le chef : « Parfait, emmenons-les, il sera ravit. » Déclara ce dernier en nous souriant.
Un des leurs, nous mis une espèce de cagoule sur la tête afin de ne pas repérer le chemin, et nous jeta dans une voiture. Les hommes parlaient peu, et ne dévoilaient rien sur l’endroit où nous étions conduis.
Je sentais Merle à côté de moi, plus tendu que jamais. Bon sang, j’étais dans le même état que lui, cette situation me rappelais une de mes premières mission en tant que colonel. Ce jour là, nous étions tombés dans un traquenard, et certains d’entre nous se sont fais enlevés. Deux de mes hommes on été exécutés, devant moi, vu que je ne lâchais aucune informations. Deux jours de tortures, avant qu’une équipe de renforts viennent, et bien sûr, Tyler en faisait partie. Mais là, ça ne serais pas la même, après tout, notre nombre restait faible, et Tyler n’était plus de ce monde.
Après une ou peut être deux heures de trajet, la voiture s’arrêta. Le conducteur annonça notre présence et une porte s’ouvrit dans un bruit de métal rouillé. Étant privé de la vue, tous mes autres sens se mirent aux aguets, plus développé que jamais. Ce qu’on dis sur les aveugles est donc sûrement vrai, pensais-je. Le véhicule avança donc dans le camp de nos kidnappeurs.
Le chef : « Amenez-les lui ! » Ordonna t-il.
Ce fameux « lui » devait être le leader de tout ce camp. J’entendais des voix derrière moi, à ma droite et à ma gauche, comme-ci je me trouvais en centre ville un samedi. Ils semblaient nombreux, je pouvais même percevoir des rires d’enfants un peu plus loin. On était vraiment tombés sur plus fort que nous, notre survie s’arrêterait probablement ici. Je sentais les pavés se dessiner sous mes pieds, où ces derniers buttèrent dans une marche me signalant l’entrée d’une maison. Le chef qui me tenait par le bras gauche, donna deux coups à la porte et m’enleva la cagoule. Un homme aux cheveux noir et au regard mauvais se tenait juste devant moi. Pas vraiment grand, mais ce dernier dégageait une certaine prestance, et semblait être un homme important.
Le chef : « Désolé de vous déranger Gouverneur, mais on a trouvés ces deux-là en train de nous chourer notre essence. » Déclara t-il.
Gouverneur : « Intéressant. » Répondit-il, et nous fis avancer par un simple signe de main.
Le chef et le reste de ses hommes nous emmenèrent dans le salon moyennement décoré, et plongé dans la noirceur. Celui qu’on appelait Gouverneur, tournait autour de nous tout en souriant. Je n’en pouvais plus de cette ambiance malsaine, et je sentais Merle très tendu, prêt à bondir à tout moment. Il fallait éclaircir les choses et vite.
Moi : « Pourquoi nous emmener ici ? » Lui demandais-je, le palpitant au maximum.
Gouverneur : « Et pourquoi pas ? » Me répondit-il, sur un air de plaisanterie. « Je me présente, on m’appelle le Gouverneur, oh bien sûr, ce n’est pas moi qui ai choisit ce surnom, ce sont tout ces gens pour qui je me bats chaque jour. Et vous, vous avez tentés de nous voler ! C’est mal, très très mal. Mais je peux m’arranger avec votre chef, et vous ramener chez vous. Dites moi juste où votre camp se trouve, et tout finira bien. » Finit-il.
Merle : « Pff… Tu nous prends pour des billes ? Tu penses vraiment qu’on va te cracher l’info ? »
Gouverneur : « Et bien, je serais prêt à tout pour l’obtenir. Et je vais commencer par toi.» Défia ce dernier.
Moi : « Vous êtes un grand malade ! » Hurlais-je en crachant à ses pieds.
Gouverneur : «Ah, tu veux prendre sa place, ma jolie ? Pas de problèmes, je sens que je vais passer un très bon moment en ta compagnie. » Me dit-il, tout en me caressant la joue du dos de sa main.
PDV Daryl :
La voiture se stoppa, un des trois hommes annonça notre arrivée, et un bruit métallique s’en suivit. Je supposais donc que nous étions rentrés dans leur camp, et que c’était maintenant, que tout allait se jouer pour moi. Deux de mes ravisseurs me traînait devant eux, afin de m’emmener voir un certain Gouverneur. Rien qu’au nom, je pouvais sentir à quel point c’était mauvais. Durant le trajet, je pouvais entre des rires d’enfants, comme-ci, une petite communauté vivait ici. Si c’était vraiment le cas, pourquoi étais-ce des gens comme ça qui dirigeaient ? J’allais vite le savoir, un des hommes me poussa à l’intérieur d’une maison, et retira ma cagoule. Il me fallut quelques instants pour m’habituer à la lumière, même si là où nous étions, il y en avait peu. Un homme moyennement grand, bien habillé, peut être la quarantaine passé, se tenait face à deux autres personnes, visiblement dans le même cas que moi. Une jeune femme dont je reconnu aussitôt la voix prit la parole :
Sélia : « Vous êtes un grand malade ! »
Gouverneur : «Ah, tu veux prendre sa place ma jolie ? Pas de problèmes, je sens que je vais passer un très bon moment en ta compagnie. » Répondit ce dernier, tout en lui caressant la joue du dos de sa main.
Je voulais hurler, lui sauter dessus et partir en courant avec Sélia, mais nos ravisseurs étaient beaucoup trop nombreux, on avait aucune chance. Sur la gauche de la jeune femme, je reconnus Merle essayant de se libérer de l’emprise des deux hommes qui le tenait.
?: « Gouverneur, on a trouvés celui-là aussi, il est peut être avec eux ? Déclara l’un des hommes qui m’avait enlevé dans la forêt.
Gouverneur : « On va vite le savoir. » Déclara ce dernier en me voyant.
Le gouverneur sortit un flingue, et le pointa directement sur la tête de la militaire tout en enclenchant le chien.
Moi : « Non ! » Hurlais-je.
Ma réaction fut immédiate, et le gouverneur se mit à rire. C’était une simple ruse pour vérifier sa question, et maintenant, il savait qu’on était tous les trois du même groupe. La militaire me regardais comme pour me dire « Mais pourquoi t’as réagis. » Que pouvais-je faire d’autre ? Le laisser faire et voir s’il allait réellement tirer ? Je me sentais mal, j’essayais de réfléchir aussi vite que je pouvais pour nous sortir de là, mais rien ne venait.
Gouverneur : « Et bien voilà, maintenant je suis fixé. On va pouvoir commencer notre petite séance, hein ma jolie ? » Demanda ce dernier à Sélia.
Tenant toujours le flingue contre la tête de cette dernière, il la força à sortir de la maison. Malgré mes hurlements, et ceux de Merle qui suivaient, cet homme emmena notre amie loin de nous. Ces hommes qui devaient être sous les ordres du gouverneur, nous déplacèrent de la maison pour nous mettre dans une petite pièce, chacun attaché à une chaise. La porte se referma, nous laissant ainsi seuls.
Merle : « Putain, mais qu’est ce que tu fous là toi ? Sélia m’a pourtant dit que t’étais partit chasser. » Gueulait le frangin contre moi.
Moi : « Figures toi que j’y étais, mais ils me sont tombés dessus et m’ont embarqués comme ça ! » Me défendais-je. « Et vous alors ? »
Merle : « On récupérait le reste de l’essence à la station, l’asiate et la blonde étaient à l’intérieur quand cinq babouins nous sont tombés dessus sans prévenir. On a rien vut venir putain. M’expliquait-il.
Moi : « Et les autres ? » Demandais-je, curieux.
Merle : « Sélia leur a fais comprendre qu’on avait de la visite, et ils sont pas cons, ils sont restés planqués. »
Moi : « Bordel, comment on fais ? » M’énervais-je, en regardant tout autour de moi.
Merle : « Désolé p’tit frère, mais là, on s’en sortiras pas. » M’avoue ce dernier.
Moi : « Pourtant va falloir, hors de questions qu’on crève tous ici. » Affirmais-je, d’une voix sûre et déterminée.
Merle : « Daryl, tout ce que ce type veut, c’est savoir où est notre camp. Et c’est certainement pas Sélia, ni toi et ni moi qu’allons lui dire, donc désolé, mais on va tous crever ici. »
Cette révélation me broya les tripes, il ne fallait surtout pas qu’elle abandonne, pas maintenant. On fais partit des survivants, notre fin ne peut pas être pour aujourd’hui, pas ici, pas comme-ça, pas sur des non dits.
PDV Sélia :
Je ne sais pas ce que ce malade prévoyait de me faire, mais une chose était sûre, c’est que jamais je ne dévoilerais où se trouvait la prison. Le long du chemin, je pris le temps de repérer les alentours, au cas où j’aurais la possibilité de fuir. Malheureusement, même si j’avais cette chance, il me serais impossible de partir sans Daryl et Merle, et ne sachant pas où ils se trouvaient, je perdrais beaucoup trop de temps. Tyler aurait été encore là, il m’aurait dit que rien n’est impossible pour des militaires comme nous. En effet, on avait connu bien pire, et on s’en était toujours sorti, mais à présent le monde était bien différent, et les gens perdaient la tête. Le gouverneur m’amena jusqu’à un petit bâtiment, ressemblant à une usine désaffecté, à seulement quelques mètres plus loin de la maison où l’on se trouvait juste avant. L’intérieur était désert, quelques tables et chaises traînaient dans certaines pièces, servant sûrement de bureaux. Nous avancions à présent dans un couloir sombre, où trois portes se présentaient devant nous. Le gouverneur m’amena dans la pièce du fond, où se postait simplement deux chaises face à face, et une table, comme une salle d’interrogatoire.
Gouverneur : « Assieds-toi. » M’ordonna t-il, prenant place lui aussi de l’autre côté.
Sans un mot, ni même un regard pour ce type, je m’exécuta. Ce dernier me regardait de haut en bas, cherchant une réponse à une question, qu’il n’allait sans doute pas tarder à me poser. Un silence de plomb s’installa dans la salle, m’offrant la possibilité de réfléchir à tous ce qui venait de se passer. Ma réflexion fut vite interrompu.
Gouverneur : « Alors, la jolie brune doit bien avoir un prénom ? » Me demanda t-il.
Moi : « Je suppose que vous aussi, Gouverneur? »
Gouverneur,(petit rire) : « En effet, mon vrai nom est Phillipe. A toi maintenant, et pas la peine de me mentir, j’irais vérifier auprès de tes amis. » M’informa ce dernier, continuant d’afficher ce petit sourire malfaisant.
Moi : « Sélia. » Répondis-je, à contre coeur, à la vue de l’information que je venais de lui offrir.
Gouverneur : « Sélia… C’est originale. Alors, dis moi Sélia, combien êtes vous en tout dans ton petit groupe ? »
Moi : « Trois, vous savez pas compter où quoi ? » Me moquais-je.
A mes derniers mots, je pris en poing en pleine figure. Le goût amer du sang vint couler doucement dans ma bouche. Celui-là, je ne l’avais pas volé, en même temps, il faudrait que je penses à arrêter de le provoquer.
Gouverneur : « Combien ? » Redemanda l’homme énervé.
Moi : « Trop pour compter, j’ai jamais été très douée en math. »
Le gouverneur rigolait à gorge déployé. Pire qu’un gosse, pensais-je, il passait du rire aux larmes en un rien de temps.
Gouverneur : « Cesse de te foutre de moi, vous n’êtes pas autant et je le sais. Sinon, pour venir récupérer autant de bidons d’essence, vous seriez venus plus nombreux. »
Et bim, en plein dans le mille, je ne pouvais pas le nier. Je me trouvais dans une situation délicate, car hors de question de dévoiler notre nombre, et encore moins notre chez nous. Plutôt que de donner de mauvaises informations, il fallait juste que j’arrête de causer, ce qui allait sans doute me coûter cher. L’homme recommença à s’énerver à la vue de mon silence. Les coups reprirent de plus belle, me propulsant de la chaise. Ce dernier devenait fou, il hurlait à m’en péter les tympans. Il me fila deux coups de pieds dans les côtes en me passant à côté.
Gouverneur : « Tout ce sang versé inutilement Sélia, pourquoi ? Tu ne penses pas que toi comme moi, on a vu assez d’horreur comme ça ? » Me demanda t-il, jouant de revolver entre ses mains.
Sélia : «Arrête tes grands discours, et fais c’que t’as à faire bordel. » Répondis-je, dans un murmure à peine audible, tellement mes côtes me faisaient souffrir.
Gouverneur : « Serais tu en train de me supplier ? Déjà ? Je pensais que tu tiendrais plus longtemps, je suis déçu Sélia. »
Sélia : « Il ne me semble pas t’avoir supplier, j’ai juste dis que j’en avais marre de t’entendre déblatérer toutes tes conneries. »
Cette remarque me valut plusieurs coups de pieds dans les côtes, le dos, et mon visage en ramassa même un ou deux au passage. J’avais mal partout, je sentais le sang couler le long de mes joues, j’avais sans doute une fois de plus, l’arcade d’ouverte. Je souffrais à chaque inspiration que je prenais, le Gouverneur jubilait de me voir ainsi.
Gouverneur : « Je sais que tu ne parleras pas, mais une petite idée vient de germer dans ma tête. Attends moi là, tu vas voir, ça va être drôle. » M’expliqua t-il, souriant de plus en plus.
L’homme partit quelques minutes, j’étais tellement anéantis par la douleur, que je ne chercha même pas à me relever. A quoi bon, la pièce était entièrement fermé, pas une seule fenêtre en vue, pas une pauvre grille d’aération, pour me faire la malle genre « James Bond ». Je désespérais de plus en plus face à cette situation, et le pire, c’est qu’il y avait aussi Merle et Daryl derrière moi. La porte s’ouvrit de nouveau, laissant apparaître le Gouverneur, ainsi que mon chasseur préféré. Maintenant qu’il savait qu’on était du même groupe, il n’allait certainement pas se priver.
PDV Extérieur : (Du côté d’Andréa et Glenn)
Sélia : « Bordel c’est quoi votre problème ? »
?: « Mon problème, c’est que tu voles mon essence ma jolie ! »
Sélia : « Oh ! Désolé mais, j’vois pas d’étiquettes dessus. »
?,(Éclats de rire) : « T’es une marrante toi. Allez, embarquez moi ces deux là ! » Déclara t-il à ses hommes.
Et la voiture disparut avec Sélia et Merle à son bord, laissant Glenn et Andréa sans voix. Ces derniers prirent aussitôt leur véhicule, et suivirent discrètement les ravisseurs de leurs amis. Après une heure et demi, à rouler au pas et accélérer de temps à autres pour ne pas les perdre de vue et ne pas se faire remarquer, le jeune asiatique et la blonde arrivèrent devant le camp. C’était immense, entièrement clôturé par des brides de taule, formant ainsi des murs à certains endroits, et des voitures et des camions empilés à d’autres.
Andréa : « On réussira jamais à entrer sans se faire repérer. » Admit-elle à son coéquipier.
Glenn : « A deux c’est sûr, mais avec les autres on y arrivera. Hors de question de les abandonner. » Répondit ce dernier, entraînant sa partenaire pour faire demi-tour.
Le trajet se fit dans le plus grand silence. Sans aucun doute, les deux équipiers étaient plongés dans leur pensées à la vue de ce kidnapping si soudain. Une fois arrivés à la prison, ce fut Carl, qui leur ouvrit les portes, fière de son nouveau poste. Hershel, Carole et Rick s’occupaient du ménage devant les grilles. Depuis quelques jours, les rôdeurs se faisaient nombreux dans les alentours, donc autant en éliminer un peu tous les jours. Les deux partenaires sortirent de la voiture en appelant Rick. Sentant l’urgence dans leurs voix, le shérif, Carole et le vieil homme arrivèrent au pas de course.
Rick et Carole: « Où sont les autres ? » Demandèrent ces derniers follement inquiet.
Glenn : « Justement, vous allez pas le croire. On étais à la station, tout allait bien, Sélia et Merle était dehors quand on a entendu crier. Ils étaient cinq, très bien armés, et ils les ont embarqués comme ça. On les as suivis pour savoir où il les emmenaient. »Expliqua le jeune asiatique.
Andréa : « Un énorme campement, avec des murs et des maisons. On entendais des voix de partout, comme-ci, des tas de gens y vivaient. » Termina cette dernière.
Lori,(qui venait de les rejoindre) : « Comme une ville tu veux dire ? » Demanda t-elle, enthousiaste.
Andréa : « Exactement, une ville. » Répondit-elle, excitée par l’idée de rencontrer des survivants aussi bien installés.
Lori : « Tu entends Rick ? Ça serait beaucoup mieux qu’ici. » Tenta cette dernière auprès de son mari.
Glenn : « Non mais, vous entendez ce que je viens dire ! » Hurla le jeune homme, devant tout le reste du groupe qui venait d’arriver.
Lori avait le rouge aux joues, et Andréa essayait tant bien que mal de se cacher.
Glenn : « Ils se sont fais enlevés juste parce qu’ils étaient là et pas ailleurs. Et nous, en pointant Andréa du doigt, on aurais put être avec eux, en ce moment même, si Sélia n’avait pas eu l’intelligence de nous prévenir comme elle l’a fait. »
Carole : « Rick, on peux pas les abandonner ! » S’énervait la femme.
La blonde se sentit encore plus mal. Accusant le coup comme il le pouvait, Rick sortit de ses pensées, et ordonna à tout le monde de rentrer à l’intérieur afin de mettre un plan en place pour les libérer. Une fois tous réunis dans la grande salle, le shérif arriva, avec Jack (le prisonnier). Du renfort, il en faudrait, pensa le shérif. Surtout que Daryl n’était toujours pas revenu de sa chasse.
Après plusieurs heures de discutions houleuse, sur le sauvetage que les survivants devaient mettre en place, le shérif trancha.
Rick : « Très bien, Mark, Glenn, Jack, Andréa avec moi sur le terrain. Maggie, tu feras la surveillance dans la tour est, Carole, tu prendras celle de l’ouest. Carl toi tu restes aux grilles à veiller notre retour, je te fais confiance fils. Il faut se la jouer discrète, ils ne doivent pas s’attendre à notre visite. On y va à deux voitures pour ramener tout le monde. »
Jack : « Si c’est si bien gardé que le dit Andréa, comment va t-on y entrer discrètement ? » Demanda le prisonnier.
Mark : « Grâce à ça bien sûr ! » S’exclama le militaire, en déposant sept sniper devant eux. « Lunette de tir infrarouge, silencieux incorporé, semi automatique et il existe même en rose pour les filles. » Plaisanta t-il, offrant un clin d’oeil à Maggie et Andréa.
Le shérif était impressionné par l’équipement du militaire et ne se priva pas pour se servir. Glenn s’approcha également, néanmoins, ce dernier restait réticent de tirer avec ça.
Glenn : « Je ne pense pas que je serais à l’aise, je ne suis pas un très bon tireur. » Avoue t-il.
Mark : « Prend en un quand même, il y en a assez pour tout le monde. »
Andréa s’approcha et en prit un, bien particulier. Ce dernier était le seul à être de couleur camouflage, des initiales étaient gravés le long du silencieux, et un pendentif en forme d’aile pendait à la crosse du sniper.
Mark : « Ah désolé ma belle, mais celui-là appartient déjà à quelqu’un. » Ajouta ce dernier en reprenant l’arme des mains de la blonde visiblement contrarié.
Andréa : « Oh, et on peut savoir à qui ? » Demanda cette dernière de son air le plus hautain.
Mark : « Il est à Sélia. » Déclara t-il simplement et froidement, coupant ainsi court à la conversation qui commençait à énerver la jeune blonde.
Rick : « OK, tout le monde a saisit le plan ? Si vous avez des questions, c’est maintenant ? »
Glenn : « On sait où le camp se trouve, mais on ne sait pas où Merle et Sélia sont exactement. »
Rick : « J’en suis conscient, mais on cherchera. »
Mark : « De toute façon, je ne reviendrais pas sans eux. » Ajouta le militaire, sûr de lui.
Chacun armé de son sniper et de leurs armes habituelles, le groupe de renfort prit la route, afin de libérer leurs amis pris au piège entre quatre murs. Une heure et demi les séparaient du camp adverse, les survivants ne pourraient peut être pas continuer de vivre aussi près d’eux sans craindre des représailles. Rick savait que les gens perdaient leurs moyens et paniquaient quand la situation dérapait, mais jamais il n’aurait imaginé, que la fin du monde éloignerait autant les vivants des uns des autres. Une fois arrivé sur place, le soleil commençait tout juste à se coucher, aussi le groupe décida d’attendre encore une petite heure pour que la nuit soit complète. Cela devrait faciliter leur entrée qui se devait discrète et furtive.
Tandis que la nuit tombait progressivement, Mark, Rick et les autres se placèrent en biais, afin que leurs adversaires tombent du côté forêt et non à l’intérieur de leur campement. Ces derniers se mirent en position de tir sur les guetteurs. Le shérif demanda à ce que les tireurs attendent son signal. Ils étaient quatre au-dessus des murs à faire leurs rondes. Rick ordonna le tir, et les hommes tombèrent face contre terre, un peu plus loin, dans le plus grand des silences. Le groupe attendit quelques instants, voir s’il y allait avoir des réactions à l’intérieur. Le calme les conforta dans l’idée que leur plan se déroulait parfaitement bien pour le moment. La voix étant libre, Rick et les autres pénétrèrent dans la petite ville qui se trouvait derrière ces murs imposants.
Mark : « On fait comme on a dit alors ? » Demanda ce dernier à l’attention du shérif.
Rick : « Oui, Andréa et Glenn avec moi. Jack, tu va avec Mark. On se retrouve aux voitures dans moins d’une heure. Bonne chance ! » Lança t-il au deuxième groupe qui partait de son côté.
Il leur fallait faire vite, ne connaissant pas l’endroit et ne sachant pas où se trouvait leurs amis, leur seul point fort restait leurs armes et la stratégie qu’ils avaient mis en place un peu plus tôt.
PDV Daryl :
Coincé depuis une bonne demi-heure avec mon frère, le nœud qui nouait mes mains, me lacérait les poignets. La porte s’ouvrit brutalement, laissant apparaître le Gouverneur, visiblement bien énervé. Je pouvais voir que ses poings avaient servis, ils étaient rouge, et sa chemise qui était blanche auparavant, se trouvait à présent tâché de sang.
Gouverneur : « Toi ! » Cria ce dernier en me désignant. « Tu viens avec moi. »
Un des hommes qui gardait notre porte, s’avança vers moi et me força à me relever. Le gouverneur m’amena dans une pièce, pas très loin de celle où j’avais été faits prisonniers, et me poussa à l’intérieur. L’individu qui nous accompagnait, se posta à l’intérieur, revolver en main Je me retrouva face à une Sélia, accroupit dos au mur, très mal en point. Cette dernière se tenait les côtes, sur le côté droit de son visage, un œil au beurre noir commençait à donner signe de vie. Son arcade sourcilière pissait le sang, sa lèvre était coupé à plusieurs endroits, et des hématomes naissaient sur ses épaules dénudés. Je voulu faire un pas vers elle, mais le type qui me tenait en joug, enclencha le chien, ce qui me stoppa net dans ma démarche. La militaire releva la tête, son regard s’accrocha au mien. Je ne pouvais y voir que du désespoir, il n’y avait plus d’envie de se battre, ni même d’envie de survivre.
Gouverneur : « Bon, peut être que je vais finir par avoir des réponses maintenant. Regarde dans quel état j’ai été obligé de la mettre ! » Me souffla t-il au visage pour me faire rager.
Moi : « Tu perds ton temps avec elle, jamais elle ne parlera. » Répondis-je afin que ce malade cesse de la torturer de nouveau.
Gouverneur : « Je sais, en fait, je l’ai su dès le début. Mais j’avais tellement envie de m’amuser avec elle. Maintenant, la question est, est ce que toi tu parleras ? » Me demanda t-il, plus sérieusement.
Plus ce type parlait, plus j’avais envie de lui faire bouffer son flingue. Depuis le début il jouait avec nous, et Sélia en avait fait sérieusement les frais. Il fallait que tout cela cesse, avant qu’il tue l’un d’entre nous.
Moi : « Tu piges pas, hein ? Tu peux nous frapper un à un, aucun de nous ne parlera. »
Gouverneur : « Si je vous prends un à un c’est sûr, mais… » Ce dernier s’avança et colla presque sa bouche sur mon oreille afin de me murmurer.. « Si je la bats à mort devant toi, peut être que tu finiras par me dire ce que je veux entendre. » Finit-il en se replaçant lentement vers la militaire pour voir si j’allais réagir.
Moi : « T’as pas intérêt... » Criais-je en avançant vers lui, mais un canon s’enfonça dans mon dos, ce qui me coupa dans mon élan.
J’avais totalement oublié la présence du gardien qui me tenait en joug. Le Gouverneur se mit à rire en exagérant. Ce dernier releva Sélia par la force, dégaina un couteau et le mit sous sa gorge. Il jouait de son arme le long de son cou, me mettant ainsi dans tous mes états. La jeune femme ne bougeait pas d’un cil, et continuait de me regarder d’un air suppliant pour que je ne me plis pas à ses attentes.
Gouverneur : « C’est ta dernière chance, sinon, tu peux lui faire tes adieux maintenant. » Déclara t-il, appuyant sa lame encore plus fort contre sa gorge.
Des gouttes de sang commençaient à perler sur sa peau légèrement teinté, tandis que la militaire ne laissait rien paraître. Je venais de prendre conscience que si je ne disais rien, s’en était finit pour elle. Cette pensée ne faisait pas le chemin dans ma tête, je n’étais pas prêt et je ne le serais jamais d’ailleurs. Je voyais cette femme comme un super soldat surentraîné et invincible, elle ne pouvait pas mourir maintenant et sûrement pas comme ça.
Moi : « Putain mais pourquoi vous voulez savoir où on est ? On vous a rien fait bordel ! » M’écriais-je, commençant à perdre le contrôle de moi-même.
Gouverneur : « Je veux juste parler, montre moi où vous êtes, et elle vivra. » Répondit-il en caressant ses cheveux.
Moi : « Libère là d’abord, et je t’y amène. »
L’homme me répondit dans un grand sourire satisfait.
Sélia : « Non ! » Hurla la jeune femme.
Une série de bruits sourd résonnèrent dans le couloir, forçant nos deux ravisseurs à se retourner. La chance nous sourit de nouveau, pensais-je. Je sauta directement au coup de l’homme qui me tenait en joug quelques instants auparavant. Sélia, de son côté, envoya un coup bien placé dans l’entre jambe du Gouverneur, ce qui le fit tomber à terre. Cette dernière récupéra le couteau au sol, ce malade se rua aussitôt sur elle, pensant reprendre le dessus. Malheureusement pour lui, la militaire dressa l’arme devant elle afin de se protéger au mieux, vu ses blessures, et lui planta directement dans l’oeil. Ce dernier hurla à la mort et tenta de se dégager, mais sans succès. La porte s’ouvrit dans un fracas, nous laissant tout juste le temps de prendre conscience des personnes qui se trouvaient devant nous. Mark, Merle et le prisonnier Jack, se tenaient là, tel un miracle. Le militaire nous ordonna de nous bouger et vite.
Mark : « Si on veut tous s’en tirer, c’est maintenant ! » Hurlais ce dernier en allant à la rencontre de Sélia qui peinait pour se remettre debout.
Merle me tendit mon arbalète, le reste de mes armes ainsi que l’arc, les couteaux et le M16 de la jeune militaire trop faible pour en avoir une quelconque utilité. Le Gouverneur, restait cloué au sol, les mains sur son visage en sang. C’est ainsi que notre groupe s’élança afin de quitter cet enfer le plus vite possible.
Malheureusement pour nous, le leader du camp possédait beaucoup d’hommes prêt à risquer leurs vies pour lui. On courais à en perdre haleine, tirant sur tous ceux qui nous barrait la route, civil ou pas.
Arrivés dehors, Rick et Andréa frayaient un passage dans les clôtures afin de faire rentrer le plus de rôdeurs possible. L’idée était bonne, en effet, nous étions trop peu pour leur faire face donc les morts allaient s’en charger pour nous. Toutefois, ils nous faudrait les éviter aussi pour pouvoir sortir d’ici. Les hommes du Gouverneur nous canardaient par derrière, les revenants tentaient de nous bouffer devant, il y avait des gens qui courraient et hurlaient dans tous les sens. J’aurais presque eu de la peine pour ces civils apeurés, si nous n’avions pas été dans la même situation. Jack, Glenn et Merle couvraient nos arrières pendant que Mark et moi nous nous occupions des revenants. Malgré son inaptitude évidente à se battre, Sélia me réclama son M16 afin de nous venir en aide. Les hurlements ne cessaient pas, des gens se faisaient dévorer juste sous nos yeux, des familles tentaient de s’en sortir en retournant se mettre l’abri dans leurs maisons. La petite ville autrefois sereine, était présentement à feu et à sang, des boutiques brûlaient, des voitures démarraient en trombe et partaient dans toutes les directions. Mark devant moi se déchaînaient sur les rôdeurs à main nus, à l’entente des coups de feu qui se faisaient de plus en plus rare, j’en déduisis que les hommes du Gouverneur avait dus abandonnés leur course.
Rick : « Vite ! Par là, venez ! » Nous hurlais le shérif, dans l’entrebâillement d’une porte de taule.
Mark, Jack, Glenn et moi avancions les premiers pour dégager le passage. Une fois l’objectif atteint, à quelques pas plus loin, le Gouverneur venait de rattraper Merle et Sélia. L’homme était déformé par la rage, un trou béant à la place de son œil droit, laissait le sang affluer sur son visage. Revolver en main, ce dernier le pointa en direction des deux survivants, et un coup s’en suivit. Mon frère tomba au sol juste sous mes yeux.
Sélia : « NON !!! » hurla t-elle se jetant sur le corps de Merle.
D’un geste vif, je saisis mon arbalète, et lui envoya une flèche dans le flan gauche, de là où j’étais, je ne pouvais pas faire mieux. Et de toute évidence, cet homme ne méritait pas que je l’abatte d’un simple coup dans la tête, trop rapide et pas assez douloureux. Lui, je voulais le voir se faire dévorer par ces saloperies, et pas moins. Ce salopard fit demi-tour, en jurant à la militaire qu’il lui ferait payer.
Mark : « Sélia ! » Criait-il à l’encontre de la jeune femme afin de la faire réagir.
Mais cette dernière ne bougeait pas et ne semblait rien percuter autour d’elle. Deux rôdeurs venaient de la repérer, et fonçaient sur elle. Je lança mon arbalète à Mark.
Moi : « Couvre moi ! » Ordonnais-je en courant vers la militaire, afin de la ramener avec nous en un seul morceau.
Je venais de perdre mon frère, je ne supporterais de perdre Sélia en plus. L’adrénaline envahissait mon corps, mes jambes me portaient sans aucun mal et ma tête me disait de foncer. Arrivé à sa hauteur, je pouvais constater que Merle était bel et bien mort, d’une balle en pleine tête. Cette vison me broyait les tripes, les larmes se battaient pour couler. Mais un Dixon ne pleure jamais. La situation ne me permettait pas de me lamenter sur mon sort, tout le monde perdait des gens. Néanmoins, je voulais continuer d’avancer pour cette jolie brune pour qui, j’étais en train de risquer mes fesses et d’abandonner le corps de mon frère.
Moi : « Bordel, Sélia on bouge ! » M’écriais-je, tout en l’attrapant d’un bras, tandis que je me servais de l’autre pour tuer le rôdeur qui claquait des dents vers nous.
La jeune militaire se laissa guider derrière moi. Certes, elle courait et suivait mon rythme, mais ce n’était pas son genre de se comporter ainsi et de ne pas interagir. Les quelques morts vivants qui tentaient de nous croquer tombaient comme des mouches. Mark assurait à l’arbalète, pensais-je. Je récupérais mes carreaux de flèches au passage, continuant de tirer Sélia vers la sortie. Je pouvais sentir à quelle point la militaire était tendu tellement cette dernière me serrait la main. Mark nous réceptionna à l’arrivée, et nous emmena dans les bois. A quelques mètres plus loin se trouvait mon pick-up, avec Jack au volant.
Mark : « Les autres viennent de partir, Rick à ordonné qu’on ne fasse pas la route ensemble au cas où ces malades voudraient nous suivre. » M’expliquait ce dernier tout en observant Sélia qui venait de s’asseoir dans la remorque du véhicule. « Comment tu te sens ma belle ? » Lui demanda t-il.
La jeune femme ne répondit pas verbalement, elle se contenta de hocher la tête afin de lui faire comprendre qu’elle ne voulait pas être dérangé. L’homme, visiblement, ne comprenait pas la réaction de son amie. Dans une dernière tentative, il se rapprocha de l’arrière du pick-up, et y déposa un sniper de couleur camouflage.
Mark : « Tyler l’avait mit dans son sac. » Et ce dernier me fit signe de rejoindre la jeune femme à l’arrière, tandis que lui montait à l’avant avec le prisonnier.
Le véhicule s’engouffra dans la forêt, sous un magnifique ciel étoilé, offrant enfin aux survivants un moment de répit après ce triste épisode. A l’arrière, je restais aux aguets avec mon arbalète en main, que ce soit aussi bien pour les revenants que pour les vivants. Dorénavant, je ne laisserais plus personne s’approcher de nous comme ce malade l’avait fait avec Sélia. Cela devait faire une bonne heure qu’on avait pris la route, et elle ne m’adressait pas la parole. Cette dernière se contentait de fixer son sniper, comme-ci cette arme, était tout ce qui lui restait à présent. N’en pouvant plus de cette atmosphère pesante, et de l’immersion totale de la militaire dans le silence, je décida de prendre le taureau par les cornes.
Moi : « Qu’est ce qu’il t’as fais avant que j’arrive ? » Demandais-je, ne trouvant rien d’autre.
Sélia : « J’penses que ça s’voit non ? » Me répondit-elle, sur un ton agressif.
Moi : « Il t’as rien fais d’autre ? » Redemandais-je hésitant, vu le sous entendu de ma question.
Sélia : « Non Daryl, il ne m’a rien fait d’autre. » Affirma la militaire, en me regardant droit dans les yeux. « D’autre questions ? » Ironisa cette dernière.
Moi : « Bordel, pourquoi t’es comme ça alors ? Ça serait plus à moi d’être agressif, tu penses pas ? » M’énervais-je.
Sélia : «Pourquoi j’suis comme ça ? T’es sérieux là ? T’étais prêt à lui montrer la prison juste pour une vie ! Juste pour une putain de vie Daryl ! Résultat, c’est Merle qui y a laissé la sienne ! » Criait-elle.
Moi : « T’es en train d’insinuer que c’est d’ma faute ? » Hurlais-je encore plus fort. « Bordel, il fallait que je fasse quoi ? Que j’le laisse te buter devant moi ? » Lui demandais-je, en me positionnant face à elle.
Sélia se rapprocha, comblant ainsi le minuscule espace qui restait entre nous. Malgré les légères secousses du pick-up, aucun de nous deux ne bougeait.
Sélia : « Oui, tu aurais dus. » Lâcha la militaire dans un murmure à peine audible.
Son regard, resté encré au mien, ne dégageait que de la tristesse et de la confusion. Elle semblait accablé par ce qui venait de se passer. A cet instant, je pris conscience que la jeune femme s’en voulait pour la mort de mon frangin, tout comme celle de Tyler quelques semaines auparavant. En dépit de la colère que je ressentais en ce moment même, ma seule réponse à cet aveu fut un simple baiser. J’aurais voulus lui dire à quel point je tenais à elle, et que je ne voulais pas la perdre, mais les mots restaient ma plus grande faiblesse, aussi, ce geste parla pour moi. Je pouvais sentir, la douceur de ses joues sous mes mains caressant ces dernières, ainsi que la chaleur se répartir dans mon corps. Malgré cet instant appréciable, Sélia rompit le contact de nos lèvres, coupant par conséquent la magie du moment.
Sélia : « J’suis désolé Daryl, mais là, j’ai pas la tête à ça. » Avoue cette dernière, en retournant s’isoler dans un coin avec son sniper.
Et moi, je restais planté là, comme un couillon qui venait gentiment de se faire éreinter. Cependant, je comprenais son envie de solitude, étant moi même un grand solitaire, je ne pouvais pas le lui reprocher. Après un long trajet dans l’isolement, la route significative de la prison apparut sous nos yeux. Au loin se dessinait la grand bâtisse avec ses grilles et ses tours rassurantes. Enfin, nous étions chez nous, avec une fois de plus, un homme en moins.