Les humains sont la cause à effet

Chapitre 14 : pile ou face?

Chapitre final

13137 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 05/07/2018 09:27


Chapitre 14 : Pile ou face ?






PDV Extérieur :



La veille, les survivants venaient de fêter leur un mois de vie dans cette prison qu’ils avaient parfaitement aménagés. Le chemin avait été long et semés d’embûches avant d’en arriver là, mais à présent, le groupe de Rick pouvait enfin souffler. Tous possédaient un emploi du temps avec des jours et des heures fixes de garde, tandis que pour les excursions, ils fonctionnaient au feeling et aux capacités de chacun. Le crépuscule se levait tranquillement, la rosée du matin parsemé l’herbe du parc, laissant apparaître un voile brillant. Grâce au générateur de secours, les pièces principales où logeaient les survivants, était chauffée un minimum. Malgré la température adéquate, cela faisait maintenant deux jours que Lori était clouée au lit, terrassée par la fièvre. Selon Hershel, elle avait tous les symptômes d’une pneumonie. Malgré que l’on possédait tout ce qu’il fallait comme médicaments, pour le vieil homme, il était impossible que cela suffise. Rick se sentait totalement inutile, et en voyant sa femme souffrir ainsi, ce dernier n’arrivait pas à garder la tête froide. Il s’emportait d’un rien contre nous, et pas plus tard qu’hier, Carl en avait fait les frais. Le vétérinaire ne pouvait rien faire de plus quand à ses capacités limités en médecine, et le manque de matériel médicale y étant aussi pour quelque chose.

Il était à peine sept heures du matin, quand Sélia se leva. La prison était calme, on aurait pu entendre les mouches voler. Les tensions s’étaient apaisées, sauf celle qu’il y avait entre la jeune militaire et le chasseur. Ces derniers ne s’étaient pas adresser la parole depuis leur dernière querelle, laissant la brunette dans une profonde solitude. Ces derniers jours, elle passait son temps à s’entraîner dans une pièce qui servait de salle de musculation aux anciens détenus, et par moment elle restait même pour y dormir. Cela lui permettait de se défouler sur le sac de frappe à l’inverse de se dépenser sur les autres, comme le lui avait reproché Rick quelques mois en arrière. Certains venaient la voir de temps en temps, mais la jeune femme leur faisait bien comprendre que ce n’était pas le moment. La seule personne qu’elle aurait acceptée de voir n’était autre que Daryl. Mais connaissant ce dernier, elle savait pertinemment qu’il ne ferait pas le premier pas. Savourant sa tasse de café bien serré aux aurores, Sélia ne percuta pas l’arrivée de Rick dans la cuisine.

Rick : « Déjà debout ! » Salua t-il.

Sélia,(Sursautant à sa voix) : « Oh Rick ! Je ne t’ai pas entendu venir. » Avoue t-elle.

Rick : « Je viens de voir ça. Ça fait plusieurs jours que tu es dans la lune, tu parle à personne et tu passes tes journées enfermé dans une salle de sport. Je sais que t’as besoin de te défouler, mais quand même. » S’exclama t-il, visiblement inquiet pour la militaire.

Sélia : « Pourquoi, t’as un job pour moi ? » Demanda t-elle, soudainement intéressé par la conversation.

Rick : « Oui, j’aurais besoin d’une équipe pour aller à l’extérieur. Et je voudrais que tu t’en occupes Sélia. » Répondit ce dernier, voyant l’intérêt soudain que lui portait la jeune femme.

Sélia : « Cool ! On va où ? »Questionna t-elle, enthousiaste.

Le shérif lui expliqua donc où il voulait aller se ravitailler. Il fallait donc, comme d’habitude, trouver de la nourriture en priorité, des vêtements chaud car l’hiver prévoyait d’être rude, des médicaments pour refaire le plein, et tout ce qui pouvait s’avérer utile à leur survie. Rick lui confia son inquiétude pour Lori, et la supplia d’ouvrir l’oeil pour trouver du matériel médicale qui pourrait aider Hershel pour la guérir au plus vite. Bien sûr la militaire accepta la mission et promis à ce dernier de faire au mieux concernant sa requête.

Un peu plus tard, une fois que tout les survivants furent levés, Rick annonça le programme de la journée dont l’excursion de l’après-midi dirigé par la militaire. Le chef attendit donc que les volontaires se désignent afin de prévoir leurs départ. Andréa leva immédiatement la main, suivit de Carole, puis de Mark. Rick décida alors qu’ils étaient assez pour partir, l’endroit où ils allaient ne se trouvait qu’à quinze kilomètres de la prison, par conséquent, pas besoin d’être nombreux. Quatre personnes, dont deux militaires surentraînés, feraient l’affaire pensa t-il. L’équipe faite, chacun partit faire son bout de chemin. Maggie et Glenn étaient de garde, autant dire qu’il était préférable de ne pas les déranger. Le shérif et son fils, retournèrent au chevet de Lori, où Hershel s’y trouvait déjà depuis plusieurs heures. Carole et Alyssa rangeaient et nettoyaient l’espace de vie commun. Andréa avait réussi, une fois de plus, à fuir les tâches ménagères en prenant le tour de Jack. Ce dernier en profita donc pour aller bavasser avec Beth. Depuis plusieurs semaines, ces deux là s’étaient trouvés de nombreux points commun, ce qui les rapprochaient. Dans cette grande salle vide, ne restait plus que Mark, Daryl et Sélia. Le trio qu’il ne fallait surtout pas laissé seul en ce moment, au risque de provoquer un massacre. La tension était palpable dans la pièce, les deux hommes se fixaient du regard, attendant de voir lesquels des deux succomberaient en premier. Ce jeu entre eux devenait d’un ridicule, pensa la jeune militaire, tout en les regardant faire. Elle aurait tant voulut que tout s’arrange d’un simple claquement de doigts, malheureusement, Daryl demeurait inapprochable. La brune préféra quitter la pièce sans dire un mot. Après tout, si ils voulaient s’entre-tuer, et bien qu’ils le fassent une bonne fois pour toute et qu’on n’en parle plus.

Mark ne voulait pas baisser les yeux, mais quand Sélia quitta précipitamment la pièce, ce dernier posa le regard sur elle. Le chasseur, y trouva à redire.

Daryl : « Et bien vas-y, faut surtout pas te priver ! » S’énerva l’archer.

Mark : « Tu vois, la seule chose que je peux faire avec cette femme, c’est la regarder. Alors que toi, et allez savoir pourquoi, t’as le droit de la toucher. Mais bon, vu comment ça se passe entre vous depuis un bon moment, elle finira par t’envoyer paître une bonne fois pour toute. Et là, je pourrais retenter ma chance. » Lui dit-il, en prenant son air le plus hautain afin de faire passer le message à son rival.

Et sur ces dernière parole, le militaire partit se préparer pour l’expédition de cette après-midi, laissant l’archer seul, dans le hall, avec ses pensées.





PDV Sélia :



Moi : « Pire que des gosses putain ! » M’écriais-je, au détour du couloir qui menait à ma cellule.

Carole : « Je te sens tendu ma grande. » Me surpris cette dernière.

Moi : « Bon sang Carole, j’aurais jamais dus t’apprendre à te déplacer si discrètement. »

Carole,(petit rire) : « Je suppose que les gosses dont tu parles, ne sont autre que Daryl et Mark ? » Me demanda t-elle, tout sourire.

Moi : « On peut rien te cacher ! » Ironisais-je, tout en continuant le déplacement vers mon dortoir.

Carole,(me suivant) : « Tu sais, il faut juste lui laisser un peu de temps. » M’expliqua t-elle, d’une voix qui se voulait rassurante.

Moi : « Du temps ? Tu crois pas qu’il en assez eut ? Ça fait pas loin d’une semaine et demi qu’on ne s’adresse plus la parole, pas même un pauvre regard en coin. A chaque fois que je me retrouve dans la même pièce que lui, j’ai l’impression qu’il fait tout pour que je me sente de trop et que j’me barre. Généralement, les gens qu’on apprécie on ne les fais pas souffrir autant. » Admis-je à mon amie.

Le fait de me confier ainsi aurait dut me détendre un peu, mais non, c’était même tout l’inverse. Par mes gestes brusques et non réfléchis, mes affaires volaient dans tous les sens. Je cherchais mon sniper, et le fait de ne pas le retrouver, accentuait mon état de nerf intense. Par moment je lâchais quelques grognements afin d’extérioriser un minimum le trop plein.

Carole : « Sélia, calme toi je t’en prie. » Me suppliait-elle, en posant délicatement une main sur mon épaule.

Moi : « J’trouve pas mon sniper, bordel, il est où ? » Criais-je, sans me rendre compte du haussement dans ma voix.

Carole : « Il ne s’est pas envolé, cherche bien. » Répondit cette dernière d’un ton calme, qui commençait à m’agacer.

Moi : « Putain Carole, comment fais tu pour voir constamment le monde en rose ? Il te faut quoi pour ouvrir les yeux, et voir la réalité en face ? » Hurlais-je, continuant de mettre le bordel dans mes affaires.

Carole : « Tu crois qu’après avoir perdu ma fille je ne la vois pas la réalité de ce merdier ? » Criait-elle, presque aussi fort que moi, les larmes aux yeux. « J’penses qu’il vaut mieux que je te laisse. » Admit-elle, en me laissant seule face à mon désordre, et avec pour unique compagnie, ma haine du moment.

J’avais un putain de don pour tout gâcher en un rien de temps, pensais-je. Un personne de plus se rajoutait sur la liste des gens qui allait m’éviter par la suite. Et ce foutu sniper que je ne retrouvais pas. A coup sûr, on me l’avais chouré, aussi je décida de mener mon enquête et de faire le tour du propriétaire pour remettre la main dessus. En descendant les escaliers qui menaient au hall, j’aperçus Daryl et Rick en train de faire l’inventaire de nos armes. Sur la table, des dizaines de revolvers éparpillés, des lances-roquettes, quelques grenades, du C4, divers couteaux, quatre fusils à pompes, et sept snipers dont celui que je cherchais depuis tout à l’heure.

Rick : « Donc là, c’est à peu près tout ce qu’il nous reste, sans compter les armes qu’on porte sur nous. » Expliquait le shérif au chasseur.

Arrivant à leurs hauteur. Moi : « Putain, jl’e cherchais partout. » M’énervais-je, en récupérant mon bien. « Depuis quand tu fouilles dans mes affaires ? » Demandais-je, en agressant Rick.

Rick : « On fait l’inventaire, et il était posé en évidence sur ton lit, donc je me suis permis de l’emprunter. » Me répondit-il, en se mettant face à moi.

Moi : « Ah ouais ? Pour info, quand on emprunte quelque chose, généralement on demande avant. » Répondis-je du tac au tac, tout en partant à l’extérieur et de ce fait, claquant la porte derrière moi dans un bruit sourd.

Inspirant une grande bouffée d’air frais, et posant mon sniper à terre, mon corps me réclama de l’exercice, ce que je fis aussitôt sans me poser de questions. Le fait de courir dans ce parc à en perdre haleine, me procurait un sentiment de bien être. Cela me rappelait nos entraînements à la caserne où on courait avec un paquetage de près de trente kilos sur le dos, et le pire, c’est que j’adorais ça. C’était dans ces moments là que je me sentais réellement vivante. Les cigarettes que j’inhalais depuis plusieurs années se faisaient sentir, me brûlant les poumons au bout de plusieurs minutes d’efforts, mais je m’en moquais, car la douleur même me prouvait que j’étais bel et bien encore de ce monde. La matinée à faire du sport passa rapidement, et j’en pris conscience quand Hershel vint me chercher pour le déjeuner. Ce dernier avait une triste mine, et des cernes énormes sous les yeux, qui d’ailleurs ressemblaient plus à des valises que le vieil homme portait avec difficulté.

Moi : « Lori ne va pas mieux, n’est ce pas ? » Demandais-je plus dans une affirmation, que dans une question.

Hershel : « En effet, je ne peux rien faire pour elle. Sélia, comment annoncer à un homme que sa femme est en train de vivre ces dernières heures ? » Me questionna t-il sérieusement.

Moi : « Il n’y a aucune bonne façon de le faire, tu dois simplement le lui dire pour qu’il profite d’elle une dernière fois. Tout le monde n’a pas cette chance. » Répondis-je, tristement en repensant à Mike.

Si j’avais pu avoir, ne serais-ce que quelques secondes pour lui dire au revoir, j’en aurais profité pour lui dire tout ce que je ressentais et à quel point il comptait pour moi. D’un geste machinale, mes doigts se mirent à jouer avec mon alliance. A chaque fois que je repensais à mon défunt mari, ce toc faisait son apparition. Le vétérinaire me regardait faire, et sans un mot, il me prit dans ses bras par surprise.

Hershel : « Moi aussi, j’aurais aimé dire au revoir à ma femme. » M’avoue t-il dans un triste murmure.

Relâchant son étreinte, une larme naissante dans les yeux du vieil homme vint terminer sa course sur ses lèvres. Chacun de nous avait vécu des choses horribles, et perdu des êtres que l’on chérissait de tout notre être, et malgré tout ça, on était là, à se battre pour espérer vivre un jour dans un monde meilleur.

Moi : « En tout cas, tes filles on beaucoup de chances de t’avoir, j’aurais tout donné pour avoir un père comme toi. » Lui confias-je, sans trop prendre conscience de l’impact de mes mots.

Hershel m’embrassa sur le front, m’ordonna de faire mon plus beau sourire et de prendre une bonne assiette afin de prendre des forces, pour revenir entière après le ravitaillement. Sur le chemin, le vieil homme me confia à quel point il était fière de moi, comme un père le serait pour sa fille. Ces mots là me touchèrent, au point que je dus me retenir pour ne pas pleurer. Ces derniers temps, j’étais à fleur de peau, pas vraiment étonnent quand on vois tous ce qui s’est passé depuis notre arrivée dans cette prison. Dans le hall, tout le monde était déjà à table en train de commencer à manger. La bonne humeur n’était visiblement pas de la partie, et en arrivant plus près, l’absence de Rick et de Carl, me ramena à la future perte de Lori. Je n’avais pas eu l’occasion de parler beaucoup avec cette femme, mais ce que je pouvais affirmer, c’est qu’elle savait se faire entendre, et que c’était une mère et une épouse exemplaire. La tristesse se lisait dans certains regards, et l’ambiance pour le moins déprimante, ne me rendait que plus anxieuse pour les jours à venir. C’est dans le plus grand des silences que le repas se termina. Carole et Beth emmenèrent deux plateaux pour Carl et Rick, afin que les deux hommes reprennent un peu de forces. Le shérif ne m’avait pas donné d’heure fixe pour partir, aussi je me décida d’annoncer moi-même notre départ immédiat vers le lieu de ravitaillement. Mark se tenait devant la porte, prêt à partir, Andréa faisait le point sur ses armes et vérifiait qu’elles étaient prêtes à l’emploi. Maggie s’avança timidement vers moi, en commençant une conversation des plus futiles, ce qui me laissa penser que cette dernière avait quelque chose à me demander.

Moi : « Bon, accouches. Qu’est ce que tu veux ? » Demandais-je, fière d’avoir vu juste.

Maggie : « Avec Glenn, on préférait ne pas trop prendre de risques, tu vois… Et, je me demandais, si tu pouvais nous ramener… Tu sais... » Hésita la jeune brune.

Moi : « Je vois ! Vous voulez des préservatifs ! » Répondis-je, malheureusement d’une voix trop forte, car toutes les têtes se tournèrent vers nous dans un même mouvement.

Maggie : « Chut ! Pas si fort, merde ! » S’exclama t-elle, énervé par mon manque de discrétion.

Moi : « Oui sa va, désolé. Pas de soucis, j’te ramènerais ça, enfin si j’en trouve. Tu sais que dans une fin du monde, les gens font immédiatement le plein de capotes ! » Plaisantais-je, à la vue de ses joues rosies.

Cette dernière me donna une légère tape sur l’épaule et partit rejoindre sa moitié, qui visiblement, attendait avec hâte une réponse de sa demande. Le jeune asiatique avait dut envoyé Maggie faire la commission à sa place. Beth attendit que sa sœur s’éloigne pour venir me voir à son tour. Heureusement que je n’étais pas pressée de partir, vu que j’attendais que Carole est fini en haut pour y aller. La petite blonde s’approcha en regardant ses pieds, et me demanda dans un murmure à peine audible si je pouvais lui ramener une boîte de pilules. Je me retrouvais stupéfaite face à cet aveu. Certes, Beth était majeur, mais tout de même, elle restait jeune pour la plupart des hommes qui se trouvaient ici. Comme une illumination, je repensa au rapprochement qu’il y avait depuis plusieurs jours entre la jeune fille et l’ancien détenu, Jack. Même s’il devait y avoir un certain écart entre eux, le prisonnier ne devait pas avoir plus de la trentaine, ce qui, pour ma part, restait raisonnable.

Moi : « Très bien j’te ramènerais ça, mais promet moi dans parler à ton père avant. » Affirmais-je, face à la jeune fille tétanisé suite à mon annonce.

Beth : « Il ne voudra jamais Sélia, il faudrait que toi tu le lui dises, ça passera mieux. » M’avoue t-elle, plus sûre d’elle.

Moi : « Oh bonté divine ! Qu’est ce qu’il faut pas faire ! OK, seulement, jures moi que vous vous protégez correctement ? » Lui demandais-je, la boule au ventre face à sa mine déconfite.

Beth : « Euh… C’est qu’en fait, on en a pas et... » Commença cette dernière, en triturant ses mains dans tous les sens.

Moi : « OK, j’ai compris, des capotes aussi pour la petite sœur. » Lançais-je, plus doucement que tout à l’heure, néanmoins quelques regards se retournèrent tout de même sur nous. Heureusement que Maggie et Hershel n’était plus dans la grande salle pour assister à la naissance de la vie sexuelle de Beth, pensais-je. « Et tiens, pendant que j’y suis, quelqu’un d’autres à besoin de capotes, car là c’est le moment ! » M’exclamais-je, faisant rire au passage la petite assemblée qu’il restait.

Carole descendit les escaliers au moment de mon annonce.

Carole : « On aura qu’à en ramener une palette. » Plaisanta la femme en arrivant vers nous. « Je suis prête, on y va ? » Me demanda t-elle, vraisemblablement plus fâché contre moi pour l’épisode de ce matin dans ma cellule.

Et d’un hochement de tête, j’envoyais ma petite équipe vers la voiture, direction le centre ville pour faire du shopping. Jusqu’au dernier moment de partir, j’espérais secrètement que Daryl vienne me voir, mais à ma grande déception, le chasseur n’était visiblement pas encore décidé.

Andréa : « On prend laquelle ? » Demanda la blonde, face au quatre voitures disponible devant nous.

Moi : « Si on tombe sur du lourd, mieux vaut avoir le pick-up avec nous. » Répondis-je, en me tournant vers l’archer, attendant son accord.

Ce dernier acquiesça, et me lança les clefs à la volée. Sans un regard, il repartit à l’intérieur du bâtiment. Le reste du groupe en fit de même à l’entente du moteur, et à la vue du véhicule qui s’éloignait doucement. Glenn nous ouvrit les grilles, et nous lanca des gestes exagérés pour nous dire au revoir. Les routes étaient désertes, aucun rôdeurs à l’horizon pour le moment, espérons que ce soit pareil là où nous allons. Mark était monté devant, et vérifiait ses munitions, tandis que Carole et Andréa discutait tranquillement à l’arrière. Le simple fait de tenir de nouveau un volant dans les mains, me rappelait en flèche tous les bons moments que j’avais pu passer dans une voiture. Il était sûr qu’il y avait certaines anecdote que j’emporterais dans ma tombe, pensais-je.

Je sortis brutalement de mes pensées, en voyant au loin, notre point d’arrivée. Je coupa le moteur un peu avant, afin de ne pas attirer les revenants. Mark proposa qu’on pousse le pick-up pour le mettre à un point stratégique afin que l’on puisse facilement fuir en cas de problèmes. Une petite épicerie qui servait de station service en même temps, se trouvait à l’entrée de la ville, aussi, nous décidâmes de garer le véhicule à cet endroit. La pharmacie se tenait juste en face, ainsi que les magasins, boutiques et autre, qui longeait la rue. Le shérif avait donc raison, l’expédition n’allait pas durer longtemps quand on comptait les endroits intéressants à visiter.

Moi : « Mark, tu vas avec Andréa, et vous prenez ce côté. » Ordonnais-je en désignant la rue où se trouvait la pharmacie. « Carole tu viens avec moi, on va fouiller les maisons de l’autre côté. On se rejoins dans une heure et demie précise. » Continuais-je, en réglant ma montre et en vérifiant que Mark faisait de même.

Mark : « A toute à l’heure. » Nous lança t-il.

Moi : « Faites gaffe à vous. » Répondis-je, en m’éloignant suivit de Carole.

Les rues semblaient désertes, et les maisons intactes comme-ci, personne n’y avaient jamais mis les pieds. Cependant, cette situation me poussait à être encore plus sur mes gardes que d’habitude. La mort de Tyler s’étant passé dans ces circonstances là, je ne voulais en aucun cas revivre cela une deuxième fois. Les premières maisons que nous avions faites, se révélèrent vide. Toutefois, les suivantes commençaient à être intéressantes. En effet, à la fin de notre rue, nos sac étaient remplis de nourriture non périssables, de piles, de couvertures ainsi que de vêtements chauds. Et dans le dernier petit pavillon qui ne payait pas de mine, j’avais dégoté un revolver, une boîte de munitions, et une arbalète avec un carquois de flèches pour cette dernière. L’arme était magnifiquement bien travaillé, le manche restait d’une couleur naturelle et le reste était finement peint en noir avec une gravure représentant un lion. Je regardais ma trouvaille, tel un trésor que l’on cherchait depuis des années. Carole me sortit de ma méditation.

Carole : « C’est bon de mon côté, et toi ? » Me demanda t-elle, en arrivant sur la terrasse de la maison.

Moi : « Euh, excuse moi. Oui c’est bon pour moi aussi, on peut y aller. » Répondis-je, d’un air absent.

Carole : « Waouh ! Elle est magnifique. » S’exclama t-elle à la vue de l’arbalète.

Moi : « Oui, elle est parfaitement exécutée, entièrement faite et peinte à la main. T’as vu, il y a même une gravure. Elle a dut coûter une petite fortune. » Expliquais-je.

Carole : « Ça c’est sûr, qu’est ce que tu va en faire ? Tu va la garder ? » Me demanda t-elle.

Moi : « Bien sûr, a qui voudrais tu que j’la donnes de toute façon ? » Répondis-je, faisant mine de ne pas savoir de qui elle voulait parler.

Carole : « Sélia, en lui offrant, ça serait un premier pas vers la réconciliation, non ? »

Moi : « Peut être, ou peut être pas. On ne sait jamais à quoi s’attendre avec Daryl. » Admis-je. «Bref, allons -y, c’est l’heure du goûter, et j’ai une de ces dalles moi. » Plaisantais-je, en poussant gentiment mon amie pour lui signaler notre départ.

Cette petite excursion m’avait redonné le sourire, le fait de trouver autant de choses utiles pour le groupe, mais surtout cette merveille que je venais d’accrocher fièrement dans mon dos en plus de mon arc. Il fallait dire que niveau armes, j’étais servie. Un sniper, un arc, une ceinture remplie de couteaux, dont celui que m’avait offert Rick, mon M16, et venait maintenant de se rajouter cette petite merveille. Arrivés au pick-up, Andréa et Mark regardait dans ce qu’ils avaient trouvés.

Andréa : « Et bien, ceux qui en on besoin vont être ravis du stock qu’on vient de faire. » Souriais la blonde en tendant un paquet de préservatif au-dessus de sa tête.

Moi : « Bien joué! Mark, tu as trouvés ce que je t’ai demandés ? » Demandais-je au militaire.

Mark : « Ouaip, tiens ! » Me répondit-il en m’envoyant une petite poche blanche, remplie de plusieurs boîtes de pilules.

Moi : « En effet, il y a du stock. Vous êtes tombés sur une mine d’or ou quoi ? » Demandais-je, curieuse de leur butin.

Andréa : « Ouais, et vous ? » Me demanda t-elle.

Carole : « Pareil, et Sélia s’est même trouvé un nouveau jouet. » Répondit-elle à ma place.

La blonde se fichait pas mal des armes qui ne faisaient pas de bruit, mais quand Mark aperçut l’arbalète, il en resta bouche-bée. Ce dernier me l’arracha presque des mains, afin de l’examiner au plus prêt. Touchant de ses mains l’objet, le militaire m’expliquait la raison de cette gravure en forme de lion.

Mark : « Pour faire court, c’est une très belle réplique de ce qui a dut appartenir à un prince ou même un monarque, à l’époque des rois. Dommage que ce ne soit pas une originale, ça coûte une fortune ce genre d’arme, même cette réplique d’ailleurs. » Me confia t-il.

Moi : « Ouais, enfin dans le monde de maintenant, le fait que ça coûte une blinde, on s’en cogne. Moi j’la trouve super classe, et elle me va bien au teint. » Plaisantais-je.

Une fois nos trouvailles réunies, nous décidâmes de reprendre la route afin de rentrer dans les temps pour ne pas inquiéter le reste du groupe. Carole était impatiente de retourner au chevet de son amie Lori. Malheureusement pour cette dernière et pour Hershel, je n’avais pas mis la main sur un seul appareil médicale qui aurait put nous servir pour sa pneumonie. Le trajet se fit toutefois dans la bonne humeur, Mark racontait des blagues à tout va, et Carole en oublia le triste sort de son amie. A quelques mètres de la prison, une voiture déboula de nul part et nous prit à revers. Notre pick-up se scratcha dans le dégagement qu’il y avait juste devant la prison, laissant ainsi la vision de notre résidence à nos ravisseurs. Le moteur du véhicule tournait toujours, ce qui nous laissait encore une chance de les attirer plus loin, seulement, à peine j’eus le temps de reprendre mes esprits, qu’un homme se tenait devant le pare brise, lance roquette en main. Des cheveux couleur noir, un bandeau style pirate en travers du visage recouvrait l’œil qu’il n’avait plus, et ce sourire malfaisant que j’aurais pus reconnaître entre mille. Le Gouverneur se postait bel et bien là, juste devant moi, prêt à accomplir sa vengeance comme il me l’avait promis quelques semaines en arrière.

Gouverneur : « Sortez du véhicule. » Nous ordonna t-il à Andréa et moi-même, en nous menaçant de son arme.

N’ayant pas remarqué la présence de Mark et de Carole, tout en sortant du véhicule, je lança un discret coup d’œil vers mes deux amis, pour leur faire comprendre de ne pas bouger d’ici, quoi qu’il advienne. Je savais que Carole aurait dut mal à tenir en place, mais je connaissais suffisamment bien Mark, pour savoir que lui m’obéirais. Tout en descendant du véhicule, je pus me rendre compte à quel point ils étaient nombreux à nous tenir en joug. Je dirais une bonne vingtaine, certains possédaient de simples revolver qui ne ferait pas trop de dégâts, mais d’autres pointaient la prison avec de l’artillerie lourde. Notre maison, il était venu pour se venger, et il comptait détruire la prison avec tout nos amis dedans. Ce dernier nous força, à nous agenouiller devant les grilles du grand bâtiment, chacune de notre côté, avec un homme braquant un pistolet sur nos têtes. La blonde se tenait à quelques centimètres plus loin de moi, et derrière nous, toute une armée prête à faire feu. La situation me semblait des plus critiques, une fois de plus, j’étais exposée à la mort, attendant patiemment que cette dernière vienne m’arracher à cette survie qui devenait de plus en plus compliquée. Dans l’enceinte de la prison, l’alarme fut donné par celui qui montait la garde.

Gouverneur : « Alors c’est donc ici que vous vous cachiez depuis tout ce temps ! Ingénieux, vraiment. » S’exclamait ce dernier en jubilant devant une Andréa apeurée.

Moi : « Putain, pourquoi vous faites tout ça ? » Demandais-je, afin qu’il laisse la jeune femme tranquille.

Gouverneur,(s’avançant vers moi) : « Pourquoi ? Tu oses me demander pourquoi ? » Hurlait-il, en soulevant son bandeau pour me montrer le trou béant où autrefois se trouvait un œil. « C’est à cause de toi tout ça Sélia. Tous ces gens vont devoir partir d’ici, je veux tout simplement récupérer cet endroit. C’est la moindre des choses après m’avoir tout prit.» Avoue t-il, tout en scrutant la bâtisse.

Moi : « Hors de question, cette prison nous appartient. » Répondis-je, d’une voix certaine.

Gouverneur,(s’esclaffant) : « J’ai perdu Woodbury à cause de toi, et maintenant, c’est à votre tour. »

Moi : « Si t’y touches, tu me le paieras. » Lui promis-je.

Gouverneur : « Tu es en assez mauvaise posture pour me faire des menaces, tu ne crois pas ? » Me demanda t-il, avec un sourire triomphant.

Moi : « Ça sera toi ou moi. Pas question que tu t’en sortes cette fois ! » Déclarais-je, malgré tout ce qui jouait contre moi.

Gouverneur : « Alors, cela risque d’être très intéressant. » Trancha t-il.





PDV Daryl :





Rick, Carl et Hershel, se trouvaient au chevet de Lori, qui venait tout juste de rendre son dernier souffle. Je ne pouvais imaginer ce que devait ressentir le shérif à cet instant, et encore moins son fils. Perdre une personne auquel on tient est devenu monnaie courante dans ce monde, mais se la faire enlever de cette manière, restait injuste. Ces pensées me ramenèrent à Sélia, qui était partit depuis un petit moment déjà. J’attendais impatiemment son retour et celui et des autres. Comme d’habitude, la savoir à l’extérieur me broyait l’estomac et ne me rendait que plus agressif. Glenn, qui était censé monter la garde, arriva en trombe dans le hall en hurlant toutes ses tripes.

Glenn : « Vite, le gouverneur est là ! Il tient Sélia et Andréa en otage ! » Criait-il, en courant partout.

Moi : « Quoi ? » Hurlais-je, à l’entente du prénom de la militaire.

Rick, Hershel et Jack arrivèrent quasi en même temps, autant affolé que moi par la nouvelle. Le shérif ramena un gros sac remplie d’armes et ordonna à tout le monde de se servir. Heureusement, cela faisait plusieurs jours que nous nous étions préparés à devoir l’affronter de ce fait, les entraînement avaient été intensifs. Une fois tous armés, notre groupe se dirigea à l’extérieur, où nous fîmes face à un peu plus d’une vingtaine de bras aussi armés que nous, voir plus. Rick nous emmena au plus près, afin de tenter une négociation.

Gouverneur : « Ah voilà vos amis, j’ai cru que vous ne viendriez pas ! » S’exclama t-il, fière de la situation.

Rick : « Que voulez vous ? » Demanda Rick, agressivement.

Gouverneur : « C’est simple, je veux ça ! » Répondit ce dernier d’un sourire malfaisant, en pointant du doigt la grande bâtisse qui se trouvait derrière nous.

Rick : « C’est hors de question ! » S’écria t-il, encore plus agressif et coléreux que jamais.

Le pauvre homme venait juste de perdre sa femme, et il devait se battre avec ce malade pour que l’on puisse garder notre toit sur la tête. Il y avait de quoi se mettre en pétard. A cet instant, j’avais tout bonnement envie de tout faire péter, et surtout lui enlever ce sourire mauvais sur son visage. Un homme grand et maigre, tenait Sélia en joug avec un revolver. Le Gouverneur se promenait entre les deux femmes afin de faire durer le suspens.

Gouverneur : « Alors malheureusement, je vais devoir en tuer une des deux pour vous faire comprendre que je ne plaisante pas. » Avoue t-il, d’une voix réjouie, se rapprochant de Sélia, tout en sortant une pièce de monnaie de sa poche. « Alors ma belle, tu choisis quoi ? Pile ou face ? » Lui demanda t-il, ravi de son petit jeu.

Sélia, (lui crachant au visage) : « Va te faire foutre ! » Lui lança t-elle en pleine figure.

Il attrapa la jeune militaire brutalement par les cheveux pour la lever face à nous, et sortit un long couteau. Comme la dernière fois, il s’amusa à lui passer l’arme, d’un geste lent, sous la gorge. La jeune femme ne broncha pas, cette dernière planta son regard dans celui de Rick et hocha la tête négativement pour que ce dernier ne cède pas à la proposition. Mes mains tremblaient sur mon arbalète en l’air, je sentais les battements de mon cœur s’accélérer au rythme de la lame qui se baladait sur sa gorge et que je ne pouvais m’empêcher de fixer. Tous les bons moments passés avec cette femme, me revenaient à l’esprit d’un seul coup, comme-ci mon inconscient voulait me faire percuter que j’allais la perdre en cet instant. Je n’étais pas prêt pour que l’on me l’enlève si brutalement, et pas de cette manière, ni d’aucune d’ailleurs. Hershel interrompit mes pensées en se lançant dans un grand et beau discours.

Hershel : « Écoutez, cet endroit est assez grand pour que l’on puisses y vivre tous ensemble. Nous partagerons les tâches quotidiennes, ainsi que notre nourriture et nos vêtements chauds. La survie dans ce monde est devenue difficile et plus nombreux nous serons, plus nous aurons de chances d’y arriver. » Expliquait le vieil homme aux personnes de l’autre côté de la grille.

Gouverneur : « Mauvaise réponse vieillard ! » Lâcha ce dernier.

Dans un mouvement furtif, il lança un ordre muet à l’homme posté au-dessus d’Andréa, et ce dernier lui tira une balle en pleine tête, laissant son corps retomber en avant dans un bruit sourd. Tout se passa très vite, tout d’abord j’entendis un hurlement de Sélia, et le Gouverneur tenta de la poignarder, mais la militaire avait de meilleurs réflexes que lui, et réussi juste à temps à éviter le coup. La lame la toucha tout de même légèrement, en laissant une coupure sur sa gorge. La jeune femme, roula sur le côté et partit vers le pick-up pour se mettre à l’abri. Rick donna le feu vert pour tirer, et le combat entre nos deux groupes commença. Je me repoussais en arrière, et par la même occasion, couvrait Hershel qui tirait à découvert, visiblement pas inquiet des balles qui fusaient dans tous les sens. On se serait cru en pleine guerre, Glenn était remonté dans la tour afin de pouvoir en éliminer le plus possible, Maggie se trouvait avec lui, ce qui devrait pas mal nous aidés. A quelques mètres de moi, se trouvait Jack, Carl, Beth et Alyssa qui tiraient au sniper sur ceux d’en face. L’image de ces deux enfants de dix et treize ans, en train de mitrailler des êtres humains et non des rôdeurs, me tordit les tripes. Comment en était-on arrivés là ? Les revenants commençaient à affluer à l’entente des tirs, et le Gouverneur ne reculait pas. Ce dernier ordonna un premier tir au lance roquette sur une des tours de garde qui s’écroula comme un château de carte, emmenant avec elle une bonne partie du grillage. Ne restait à présent, qu’un trou béant servant de porte d’entrée aux morts-vivants, qui d’ailleurs, ne se firent pas prier pour en profiter. J’avais troqué mon arbalète pour un sniper vu qu’il m’aurait été impossible de récupérer mes flèches. Dans mon champ de vision, apparut Mark, défonçant du rôdeur là où se trouvait l’ancienne tour. Sélia n’apparaissait toujours pas, et je ne pouvais pas aller l’aider de l’autre côté sans risquer de me faire canarder avant de l’atteindre. Il ne me restait donc plus qu’à prier pour que tout ça cesse vite. Les morts se mêlaient à la partie, aussi bien de notre côté, que du leur, stoppant ainsi la plus grande partie des tirs. De là où je me trouvais, je pus apercevoir le Gouverneur en train de prendre la fuite, laissant sans aucun scrupule, ces derniers soldats se faire dévorer. Quel lâche, pensais-je.

Au moment où j’allais retourner vers Rick afin d’organiser notre fuite, Sélia sortit de nul part, et se mit à poursuivre le lâche. Aussitôt, l’ordre de la suivre me traversa l’esprit, de ce fait, sans penser au reste, je me mis sur ses talons. Heureusement pour moi, les bestioles restaient attirés par les explosions de l’autre côté, par conséquent, ils me passaient simplement devant, sans même me remarquer. La jeune militaire courait trop vite pour moi, néanmoins, étant un excellent traqueur, je n’aurais pas de mal à la retrouver. Quelques mètres plus loin, j’aperçus Sélia, faisant face au gouverneur, armé d’une arbalète que je ne connaissais pas. La jeune femme semblait avoir la situation bien en main, du coup je décida de ne pas intervenir. Derrière l’homme borne, trois revenants déambulaient, cherchant sans doute quelque chose à se mettre sous la dent.

Gouverneur : « Alors, c’est comme ça que ça se termine entre nous Sélia ? » Lui demanda ce dernier, avec un grand sourire qui laissait paraître toute sa folie.

Sélia : « Tu croyais quand même pas t’en sortir ? » Rétorqua cette dernière en affichant un léger sourire de victoire.

Gouverneur : « Je ne pensais pas avoir la chance de me faire achever d’une façon aussi digne. » Répondit-il.

Sélia,( petit rire) : « Qui a dit que j’allais m’en servir ? » Questionna la jeune militaire en désignant son arbalète.

Le gouverneur n’assimilait apparemment pas, ce que la jeune femme tentait de lui faire comprendre. Les trois morts-vivants, qui un peu plus tôt déambulaient à quelques mètres, se jetèrent sur lui dans un ensemble parfaitement synchronisé. L’homme se mit à hurler d’agonie. A la vue de ce festin, Sélia remit son arbalète dans son dos et lança :

Sélia : « J’tavais bien dis que si tu touchais à notre prison tu me le paierais ! » Hurlait-elle, pour être sur qu’il entente ces dernières paroles.

Gouverneur : « AH !! Sale garce ! » Cria t-il dans un dernier souffle.

La militaire affichait un sourire radieux, sûrement fière de ce qu’elle venait d’accomplir, mais le perdit en me voyant. J’étais à la fois soulagé de savoir cet homme mort, toutefois, j’étais aussi surpris d’avoir assisté à tant de cruauté de la part de cette femme qui était prête à le poursuivre dans une forêt infesté de revenants, juste pour pratiquer elle-même sa vengeance.

Moi : « Tu te rends compte des risques que tu viens de prendre, juste pour ton putain d’ego ? » Lui demandais-je, sur un ton de surprise.

Sélia me snoba complètement et repartit en direction de la prison, où l’évacuation avait dut commencer. Toujours sur ses talons, le grand bâtiment apparut, et les corps de nos rivaux se faisaient lentement déchiquetés par les rôdeurs qui prenaient possession de notre lieu de vie. Tout s’effondrait de nouveau, sous nos yeux, sans que l’on ne puisse rien y faire. Le groupe était séparé de tous les côtés, au loin, Mark se trouvait en difficulté face à une dizaine de morts. Sans repenser à nos différents, je fonca vers cet homme afin de lui prêter main forte. Hershel nous rejoignit, et en élimina plusieurs à coups de fusils à pompe. Au lointain, Maggie, Glenn, Beth et Jack prirent une voiture et quittèrent la prison. Un peu plus tôt, Rick avait ordonné à tous de prendre un véhicule, d’embarquer le plus de personnes possible à bord et de quitter les lieux. Les revenants attirés par les nombreux coups de feu, ne faisaient qu’augmenter. Plus nous restions sur place, plus nos chance de sortir vivant devenaient minces. Mark et Hershel se frayèrent un chemin vers la voiture de l’ancien fermier, qui se trouvait à quelques pas sur notre droite.

Mark : « Daryl, faut pas rester là ! » Hurlait-il.

Je ne voulais pas partir sans Sélia. Cette dernière se trouvait à l’autre bout du parc, à dégommer des cadavres avec Carole, Carl et Alyssa. Il leur restait le pick-up accidenté pour fuir, cependant je restais intimement convaincu que ce vieux tacot finirait par leur claquer dans les pattes, aussi, je ne pouvais pas les laisser là.

Moi : « Il faut aller les aider ! » Criais-je, continuant mon massacre sur ces bestioles affamées.

Mark : « Bordel Daryl, montes ! On ne peut pas y aller, ils sont trop nombreux ! » Hurlait-il, d’une voix agacé.

Moi : « Tu serais prêt à les abandonner comme ça toi ! » Continuais-je de crier.

Le militaire me saisit par un bras avec l’aide d’Hershel, et me poussa à l’intérieur du véhicule. Le colonel se mit au volant et démarra la voiture en trombe, entraînant au passage quelques revenants sur le capot.

Moi : « Putain, t’es pas sérieux là ! Fais demi-tour, tout de suite ! » Hurlais-je dans la voiture, tout en voyant la prison disparaître au fur et à mesure que l’on s’enfonçait dans la forêt.

Mark : « Sélia est une grande fille Daryl, elle s’en sortira. » M’assura ce dernier d’une voix sûre.

Moi : « Quoi ? C’est tout l’effet que ça te fais ? M’exclamais-je, surpris de son manque de réaction face à la scène où la militaire se démenait pour survivre.

Mark : « Même si on y avait été à trois, on aurait pas eu le temps d’arrivés jusqu’à elle, qu’on se serait fait bouffer, tu piges ça ? » Me demanda t-il, sérieusement en me fixant dans le rétroviseur.

Moi : « Ça c’est toi qui l’dis ! »M’énervais-je, en me redressant sur la banquette.

Hershel : « Stop, j’en ai plus qu’assez de vos querelles ! » Hurla le vieil homme, espérant un peu de tranquillité. « Il faut qu’on se pose à un endroit et qu’on réfléchisse pour retrouver tout le monde. Je penses qu’il ne faut pas trop qu’on s’éloigne de la prison. » Expliquait-il. « Qu’en pensez vous ? » Nous demanda le vétérinaire.

Mark : « C’est une bonne idée, restes à trouver où aller. » Répondit le colonel.

Moi : « Je sais où on pourrait se poser, et avec un peu de chance, on nous y rejoindra. » Répondis-je, sûr de moi.

Mark : « Ah ouais ? Et on peut savoir où c’est ? » Me demanda le militaire sur la défensive.

Moi : « Arrêtes toi et passes moi le volant. » Lui ordonnais-je.

Ce dernier essaya de me contredire, mais Hershel fut plus rapide et le devança.

Hershel : « Mark, laisses lui le volant, on perdra moins de temps si Daryl nous y amène. » Expliqua t-il.

Le colonel s’exécuta et prit ma place à l’arrière. Après tout, ça allait peut être le calmer de se retrouver en retrait pour une fois, car il commençait sérieusement à m’agacer celui-là avec ses manières et sa façon de me chercher sans arrêt. Volant en main, je fis demi-tour, afin de rejoindre l’endroit auquel j’avais pensé. J’espérais au plus profond de mon âme, que Sélia aurait la même idée que moi. Un endroit serein, à l’abri des rôdeurs et dépourvu d’eau en plus, la cascade que la jolie brune avait déniché auparavant, m’avait fait tilt en écoutant Hershel. Le trajet fut bref, et dans le plus grand des silences, nous laissant chacun dans nos pensées.

Moi : « J’vais poser la voiture là et on va finir à pieds. » Déclarais-je, sortant mes compagnons de voyage de leur méditaion.

Mark : « OK, on devrait la cacher par contre. » Proposa ce dernier.

Moi : « Les autres auront plus de chances de nous retrouver si on la laisse en évidence. » Contrais-je, face au militaire qui bombait le torse.

Mark : « Et ceux qui veulent nous buter en auront aussi. » Rétorqua t-il.

Moi : « Décidément, on peux dire que tu cherches la merde toi ! » M’énervais-je, en le menaçant du poing.

Hershel : « Comment voulez vous que l’on s’en sorte, si vous perdez constamment votre temps à vous battre l’un contre l’autre ? » Nous demanda sérieusement le vieil homme, en nous fixant tour à tour.

Au fond, je savais qu’il avait raison, ce n’était pas en agissant ainsi qu’on allait survivre et retrouver les autres.

Moi : « C’est par là. » Dis-je, pour couper court à la dispute.

Quelques minutes plus tard, le petit coin de paradis où se trouvait la cascade, apparut sous nos yeux. Hershel et Mark, ne revenait pas du spectacle qui s’offrait à eux.

Hershel : « Quel endroit magnifique Daryl. » M’avoue ce dernier.

Moi : « On peut grimper là, et se mettre à l’abri à l’intérieur. J’peux rester monter la garde si vous voulez, les autres ne devraient pas tarder. » Expliquais-je, continuant de prier intérieurement que Sélia revienne réellement.

Le vétérinaire ne se fit pas prier, et partit à l’aventure vers cette petite grotte cacher par le jet d’eau. Mark me regardait bizarrement, mais ce qui semblait le plus étrange, c’est que dans ce regard, je voyais uniquement de la tristesse. J’aurais presque pus avoir pitié de lui à cet instant, s’il ne m’avait pas autant cherché depuis notre fuite.

Moi : « Qu’est ce t’as à me regarder comme ça ? » Lui demandais-je, pas trop méchamment.

Mark : « T’as découvert cet endroit avec elle, n’est ce pas ? » Questionna le militaire.

Moi : « Euh, ouais, pourquoi, ça change quelque chose ? » Demandais-je, surpris qu’il l’ait deviné aussi vite.

Mark, (rigolant) : « Ouais, ça change tout vieux. » Me répondit le colonel, me donnant une tape sur l’épaule, et ce dernier partit rejoindre Hershel plus haut, me laissant ainsi dans la confusion.

Il y a cinq minutes de cela, on était prêt à se mettre sur la gueule, et là, il me donne une accolade comme-ci de rien n’était. Décidément, je ne pouvais que me méfier d’avantage de ce type.





PDV Sélia : 



On venait tout juste d’échapper au groupe de rôdeurs qui nous était tombés dessus. L’adrénaline que j’avais ressentis en tuant le gouverneur, restait présente dans mon corps, et je lui devais sûrement notre survie. Quatre personnes, dont deux enfants, contre vingt six rôdeurs, l’équation était vite faite, et pourtant, on était encore là. Carole et moi étions à l’avant, pendant que Carl et Alyssa protégeaient nos arrières, ce qu’ils avaient accomplis avec brio. Carole m’avais avouée avoir vu Hershel, Mark et Daryl prendre une voiture et s’enfoncer plus loin dans les bois. Notre fuite s’exécuta peut de temps après eux, au volant du pick-up. Les grilles et les murs de la prison étaient tombés, deux tours de garde flambaient, et des centaines de revenants envahissaient le lieu. C’était un si bel endroit, on commençait à vraiment s’y sentir comme à la maison, triste fin. Tout en conduisant, j’essayais de réfléchir à comment retrouver les autres. Je n’avais pas vus le reste du groupe partir, mais de toute façon, même s’ils étaient restés à l’intérieur, on ne pouvait malheureusement plus rien pour eux.

Carole : « Si ça se trouve, ils se sont arrêtés dans un endroit pas loin d’ici pour nous chercher. » Me dit-elle, me sortant de mes pensées.

Moi : « Ouais, c’est pas improbable. Il y aurais p’têtre un endroit, mais j’suis pas sûre. » Répondis-je, hésitante.

Carole : « Il faut tenter Sélia. C’est loin d’ici ? » Me demanda t-elle, enthousiaste devant ma proposition.

Moi : « Non, ça doit être à une douzaine de minutes à tout casser. »

Carole : « Alors allons-y, et on verra une fois sur place. » Ordonna t-elle.

Moi : « Et bien, tu prends du gallon. » Plaisantais-je.

Cette dernière me regarde, et me sourit tristement. L’image de l’exécution d’Andréa me revint en un éclair. Je n’étais pas douée pour parler aux personnes endeuillées, toutefois, je décida de tenter ma chance, après tout, la mort était devenu courante de nos jours.

Moi : « Tu sais Carole, pour Andréa, j’suis sincèrement désolé. » Déclarais-je, refusant de la regarder droit dans les yeux.

Carole : « Je sais ma belle, je sais. » Me répondit-elle simplement, en me souriant de nouveau, mais cette fois-ci, plus gaiement.

Carl : « Tu crois que mon père s’en ai sortit ? » Me demanda l’enfant à l’arrière, en me fixant dans le rétroviseur.

Moi : « J’en suis même sûre Carl, t’en fais pas, ton père est un battant. » Affirmais-je, afin de le rassurer.

Carl : « Maman l’était aussi. » Admit ce dernier, continuant de me regarder.

Moi : « Quoi ? » Demandais-je en me retournant de nouveau vers Carole. « Lori est.. ? » Questionnais-je, dans un murmure.

La femme me répondit d’un signe de tête. Le pauvre enfant venait juste de perdre sa mère, et ne savait même pas si son père était encore de ce monde. Alyssa ne disait rien, elle regardait le paysage par la fenêtre d’un air totalement insouciant. C’est marrant à quel point cette gamine me faisait penser à moi au même âge. Il pouvait se passer n’importe quoi autour de moi, je pouvais tout aussi bien foncer dans le tas, comme me laisser emporter dans mon monde, snobant tout le reste. J’espérais de tout coeur que Daryl avait eut la même idée sur l’endroit où se rejoindre, car avec deux enfants, la survie serait difficile. Après un peu plus d’une dizaines de minutes à rouler, je pu apercevoir au loin, une voiture vide à l’arrêt devant un arbre. Arrivé devant, je reconnu immédiatement le véhicule comme étant celui d’Hershel. Bingo, le chasseur avait eu la même idée. D’autant que parfois, on arrivait pas à se comprendre, mais alors là, je devais avouer, que nous étions parfaitement synchro. Avant de partir rejoindre les autres à la cascade, je demanda de l’aide afin de cacher au mieux les voitures. Notre véhicule contenait encore tout ce qu’on avait ramassé à notre dernière expédition, et il y avait de quoi être heureux en tombant dessus, donc il valait mieux ne pas prendre de risques, sinon on allait vraiment finir par se retrouver sans rien du tout. Une fois les véhicules bien planqués, nous nous dirigeâmes paisiblement vers l’endroit où se trouvait une partie de notre groupe.

Carole : « J’espère que sur ce coup là, tout le monde s’en est sortit, ça changerais de d’habitude. » M’avoue t-elle en marchant à mes côtés pour que les enfants n’entendent pas.

Moi : « Je l’espère aussi. » Admis-je, peu sûre de moi.

Alyssa : « Regardez, c’est le chasseur ! » Cria la jeune fille, faisant sursauter ce dernier.

Cette dernière se rendit compte de son erreur d’avoir parler aussi fort, en apercevant le regard noir que lui lança l’archer. Alyssa se recula de quelques pas, et me marcha sur le pied.

Moi : «Hey, t’inquiète pas, il a pas l’air comme-ça, mais il est pas si méchant tu sais. » Lui expliquais-je, tout en appréciant le visage stupéfait du chasseur de nous voir tous les quatre vivants.

Carole s’avança vers Daryl pour le prendre dans ses bras quelques instants, et partit vers la petite grotte qui se trouvait un peu plus haut, accompagnée des enfants. Voyant sans doute, que j’allais m’élancer sur leurs pas, le chasseur me stoppa.

Daryl : « Ils sont partit rejoindre Hershel et Mark. » M’expliqua t-il.

Moi : « Où sont les autres ? » Lui demandais-je, sans réellement prendre conscience à quel point j’étais soulagé de le voir vivant.

Daryl : « J’en sais rien, j’ai pas eu le temps de les voir, en fait j’ai pas eu le temps de faire grand-chose, pas même de venir vous aider. » M’avoue t-il, dans un demi-murmure.

Moi : « T’aurais rien put faire Daryl, mais connaissant ton entêtement, j’suis sûre que Mark a dut te forcer à monter dans cette bagnole ! » Lui lançais-je, comme une évidence.

L’archer rigola, ce qui me confirma, que j’avais visé juste. Je connaissais bien le militaire, et ça faisait longtemps que j’avais assimilée ces techniques sur le terrain. Il n’était pas du genre à abandonner un homme derrière lui certes, mais il savait qu’il n’y avait rien à faire pour moi à ce moment là, et que s’il laissait Daryl venir m‘aider, le chasseur ne serait plus de ce monde. La situation avait été des plus critiques à la prison, moi-même, je ne pensais pas m’en sortir, et encore moins avec Carole, Carl et Alyssa. Ce dernier me fixait, et se passait nerveusement la main dans les cheveux, ce qui me laissa croire que l’archer cherchait des mots à mettre sur ce qu’il voulait me dire. Le voyant aussi tendu et hésitant, je décida de me lancer.

Moi : « Quand on était encerclé, et que j’me voyais déjà mourir, j’ai pensée à toi. » Avouais-je, le fixant en retour d’un regard tendre. « J’veux pas crever avec des regrets ou des non-dits Daryl. » Terminais-je.

Daryl : « Moi non plus. » M’avoue t-il à son tour, enlevant la main de ses cheveux.

Dans un élan, mes bras se mirent autour de son cou, et ma bouche vint rejoindre la sienne. Le goût délicatement sucré de ses lèvres commençait déjà à faire monter mon désir. De son côté, l’archer avait dut ressentir la même chose, car son corps se colla un peu plus contre le mien, et sa langue supplia l’entrée de ma bouche. Ses mains chaudes se promenaient en dessous de mon tee-shirt sur ma taille et le baiser n’en devint que plus intense. Malheureusement pour nous, ce n’était ni le lieu, ni le moment pour s’abandonner sur ce terrain là, même si cette cascade nous rappelaient de bons souvenirs.

Moi, (me décollant à regret, provoquant un grognement de l’archer) : « Dès qu’on aura un moment pour nous, j’peux t’assurer que tu me supplieras d’arrêter. » Lui dis-je, en me mordillant légèrement la bouche pour l’aguicher un peu plus.

Daryl : « Et pourquoi ça serais pas l’inverse ? » Me répondit-il, m’embrassant de nouveau, mais cette fois-ci, d’une façon plus bestiale.

Hershel : « En temps normal, je vous aurais dis qu’il y a des hôtels, mais là, je ne peux pas vraiment vous assurez qu’il en reste. » Interrompit le vieil homme, forçant Daryl à lâcher mes lèvres.

Le chasseur vira au rouge immédiatement, et partit en prétextant qu’il allait vérifier les alentours. Daryl n’était pas quelqu’un de très démonstratif en temps normal, mais le fait de se revoir après ce tragique épisode, lui faisait visiblement oublier en grande partie sa timidité.

Moi : « Je suis contente de voir que tu vas bien. » Dis-je, en m’avançant vers ce dernier pour l’enlacer.

Hershel : « Moi aussi Sélia. Tu n’as pas vu Maggie et Beth ? » Me demanda t-il, inquiet de ma réponse.

Moi : « Non, je n’ai vus personne, mais ne t’en pas fais pas, elles sont sûrement avec Rick, Jack et Glenn et donc elles ne craignent rien. » Affirmais-je, en mettant le plus d’assurance possible dans ma voix, afin de le rassurer au mieux.

Le vieil homme acquiesça, mais ne fut pas vraiment convaincu par mes belles paroles, comme je pouvais le comprendre. Carl et Alyssa était assis un peu plus loin, au bord de l’eau. Ces deux derniers se rapprochaient de plus en plus depuis la mort de leur amie Sophia, et qu’est ce qu’ils grandissaient. Carole et Mark, vinrent nous rejoindre. La femme semblait plus souriante que tout à l’heure, et beaucoup moins tendu. Perdre des gens, des amis, de la famille, devenait malheureusement une habitude pour nous.

Mark : « Ravi de voir que tu t’en est sorti, comme toujours d’ailleurs. Alors colonel, c’est quoi ton plan ? » Me demanda t-il, tout sourire.

Moi : « Hey, j’vois pas pourquoi ça serait à moi de trouver une solution à tout ce bordel. Et puis, j’en ai pas la moindre idée, j’suis aussi pommée que vous. » Admis-je, sur un ton qui se voulait sérieux, en les regardant tour à tour.

Mark : « Et beh on est pas sorti de l’auberge, moi je vous le dis. » Déclara t-il, sur un air de plaisanterie.

Carole : « Mark, tu trouves la situation drôle? » Demanda t-elle, contrarié du manque de sérieux chez le militaire.

Mark : « Non, mais je vais certainement pas me mettre à pleurer, alors je préfère en rire. » Répondit-il, sur la défensive.

Hershel : « Bon, et si on attendait le reste du groupe ici, ça serait pas une mauvaise idée ça ? » Nous demanda le vieil homme.

Moi : « Cet endroit est discret, mais très proche de la forêt, pas sûr qu’on puisse y rester très longtemps. » Déclarais-je, tout en scrutant les alentours à la recherche du chasseur que je ne voyais plus.

Carole : « Où va t-on aller alors ? » Questionna cette dernière, angoissé.

Moi : « C’est Rick qui a la carte en plus, fais chier ! » M’énervais-je.

Hershel : « Sélia, surveille ton langage je te prie. » Me dit ce dernier, sur un ton paternel.

Moi : « Vu la situation, j’penses que j’suis en droit de... »

Voyant l’archer courir au loin en nous faisant de grand gestes, je me coupa moi-même.

Daryl : « Tous au voitures, vite ! » Hurlait-il, en embarquant Carl et Alyssa sur son passage.

Dans un élan collectif, nous nous élançâmes tous vers les véhicules, afin de prendre la fuite une fois de plus. En tout cas, j’avais raison, cet endroit restait trop exposé aux rôdeurs.

Moi : « Combien sont-ils ? » Demandais-je au chasseur, arrivé à ma hauteur.

Daryl : « Beaucoup trop pour qu’on se les fasses. » Déclara t-il, en me poussant devant lui pour que je cours aussi.

Moi : « Où est-ce qu’on va alors ? » Lui demandais-je, curieuse de savoir si lui avait une idée.

Daryl : « J’en sais rien du tout, pour le moment cours ! » Hurla ce dernier, à la vue d’une vingtaine de revenants qui venaient de faire leur apparition devant les voitures cachés.

Mark et Carole commencèrent à faire le ménage afin de pouvoir accéder à notre seul moyen de survie. Plus les tirs fusaient, plus les morts devenaient nombreux. Le bruit les attires comme des mouches, pensais-je.

Moi : « Il faut faire diversion ! » Affirmais-je à Mark et Carole. « Tiens, tu couvres mes arrières tant que tu le peux, j’vous retrouve plus loin. » Déclarais-je, en donnant mon sniper à Daryl, qui ne percutait pas ce que j’avais en tête.

Daryl : « Quoi ? Mais qu’est ce que tu fous ? » Hurlait-il, en me voyant partir vers les rôdeurs.

Moi : « On se retrouve plus loin, sur la route, vous n’aurez qu’à me prendre au passage. » Déclarais-je, en m’éloignant sans regarder en arrière.

Le seul moyen pour que l’on puisse prendre la fuite à bord des voitures, était de les attirer plus loin. Une fois que ça serait fait, normalement, je devrais pouvoir les rejoindre et m’en sortir aussi. La pensée que je ne revienne pas me traversa bien évidement l’esprit, mais tout ces gens présent faisaient partie des personnes que je ne voulais perdre en aucun cas, donc je verrais bien ce que le destin me réserve. Arrivée devant ces bestioles affamées, je fis tout pour attirer leur attention, le sifflement se révéla efficace. Toutes les têtes de ces macchabées en décomposition se tournèrent vers moi, et commencèrent à déambuler pour m’atteindre. Je pris mon arbalète dans le but d’en éliminer le plus possible avant de me faire courser. Au loin, j’entendais Mark et Daryl essayés de les ramener vers eux. Ces andouilles allaient foutre mon plan en l’air, et pas leur faute, on serait obliger d’abandonner les bagnoles. Hors de question, pensais-je. Je me remis à siffler le plus fort possible, et tira avec mon M16, pour entraîner la plus grande partie de la horde, jusqu’à moi. Cette technique fonctionna parfaitement, si bien, que je dus me mettre à courir aussitôt pour ne pas me faire croquer. Au bout de quelques minutes, je pouvais entendre les moteurs tourner dans la forêt. La horde était tellement importante, que je ne pouvais m’autoriser de prendre le temps de regarder derrière moi, afin de voir si le groupe restait dans mon champ de vision. Les cadavres n’étaient pas très loin derrière, mais je préférais ne pas mettre trop de distance entre eux et moi, afin d’assurer la fuite des autres. Je courais vite, je sentais mes tempes battre à fière allure, et mes côtes me faisaient de nouveau souffrir. Mais ce n’était pas le moment pour s’arrêter faire une pause, je devais atteindre la route au plus vite, pour que les autres ne me rate pas, car sinon ces morts-vivants auront de quoi bouffer ce soir. Je slalomais entre les arbres pour essayer de les faire dévier pour que la horde se disperse un peu, sauf qu’à force de jouer avec le feu, on finit toujours par se brûler. J’étais tellement focalisée par ces revenants, que j’en perdit le chemin pour rejoindre la route. Depuis le début de ma course, je ne regardais pas du tout où j’allais, et maintenant, je me retrouvais dans les bois coursée par des centaines de rôdeurs, et pas une pauvre carte pour me repérer un minimum.

Moi : « Putain, mais quelle conne ! » Criais-je, en voyant les centaines de cadavres déambuler vers moi.

De toute façon, maintenant que les autres avaient réussis à fuir, ma mission était accomplie. De ce fait, je bifurqua sur ma droite et entama de nouveau une course folle pour les semer une bonne fois pour toute. J’eus l’impression que mes jambes ne voudraient plus jamais s’arrêter de courir, et que ma tête me poussait à ne pas leur en donner l’ordre. Malgré cela, ma fuite se stoppa net, et pas des moindres. Mon pied buta dans une grosse pierre, me faisant ainsi dévaler une pente, qui se trouvait un peu plus loin, que j’aurais sans doute pu éviter, si j’avais ralenti la cadence. Mon corps roula sur plusieurs centaines de mètres, j’avais la sensation que ma peau se déchirait à chaque roulade. Je fermais les yeux et me protégeais la tête du mieux que je pouvais, mais je ressentais chaque douleur, chaque craquement d’os. Je me demandais ce qui m’attendais en bas, peut être du vide, une rivière, une horde de rôdeurs, ou tout bêtement un arbre qui me couperait littéralement en deux au vu de la vitesse que je prenais dans mon écroulement. La chute dura peut être moins d’une minute, mais pour moi, ça faisait une éternité que je dégringolais de cette pente.





PDV Extérieur :

(Du côté de Rick, Glenn, Maggie, Beth et Jack)



Rick conduisait le véhicule, au côté de Jack. Glenn, Maggie et Beth se trouvait à l’arrière, encore sous le choc de ce qui venait de se passer. La jeune sœur ne pouvait cacher son traumatisme face aux autres.

Beth : « Vous avez vu la façon dont il a abattu Andréa ? C’est horrible, on va tous mourir, on a plus rien. Papa est sûrement mort, et tous les autres aussi ! C’est horrible ! » Pleurait-elle contre son aînée.

Maggie : « Beth, calme toi, nous on est là. Et je suis persuadée que papa est encore vivant et qu’il se demande où on est. » Déclara le jeune femme d’un ton rassurant.

Rick : « Ils s’en sont tous sortit, tu verras. Ils ont dut trouvés un endroit pour se mettre à l’abri, et ils doivent sûrement nous y attendre. » Affirma le shérif.

Jack : « Et comment peut-on deviner où ils sont ? » Demanda l’ancien détenu.

Rick : « J’en sais rien, mais on va les trouver. » Confirma ce dernier face aux regards interrogateur des autres.

Le petit groupe de survivants se trouvait sur une route longeant la forêt, qui paraissait sans fin. L’image de cette bataille, ainsi que l’exécution de leur amie, leur restait en mémoire. Mais pour le shérif, il lui était impossible d’imaginer ne serait-ce qu’une seconde d’abandonner. Il venait de perdre sa femme, et ne s’en était d’ailleurs toujours pas remit, mais il lui restait son fils, Carl, pour qui il était prêt à remuer ciel et terre afin de le retrouver. Après plusieurs minutes de silence pesant, Jack ordonna à Rick de stopper la voiture.

Jack : « Rick, regarde là-bas ! » S’écria ce dernier en montrant du doigt une voiture abandonnée sur le bas côté.

Glenn : « Oui Jack, c’est une voiture en panne, et alors ? » Déclara le jeune asiatique, ne comprenant pas où l’ancien détenu voulait en venir.

Jack : « Te fiches pas de moi, regardez la fumée qui sort du capot, elle est encore chaude. » Expliqua t-il, tout en sortant du véhicule, suivit par le reste du groupe.

Rick : « Cette voiture n’est pas à nous, c’est pas eux, on remonte. » Déclara le chef.

Jack : « Qui ne nous dis pas qu’ils ont été forcés d’abandonner la leur et d’en prendre une autre ? » Questionna t-il.

Face à la réaction en chaîne des survivants, Rick capitula, et donna l’ordre de vérifier. Le shérif restait pourtant intiment convaincu que ce n’était pas les leurs qui se trouvaient dans les bois, mais Jack avait raison, il valait mieux vérifier. Tout en avançant prudemment dans la forêt, ce dernier se sentit observé. Il n’avait pas vraiment de don pour ressentir ce genre de choses, mais là, il était persuadé qu’on les épiait.

Rick, (S’approchant de Jack et Glenn) : « On nous surveille, il vaudrait mieux faire demi-tour. » Déclara le shérif.

Mais à peine eut-il le temps de finir sa phrase, qu’un homme imposant, ainsi qu’une jeune femme à la peau teinté braquaient un fusil sur eux, en leur barrant la route. Les survivants levèrent également leurs armes contre eux, dans un même mouvement.

?: « Qui êtes vous ? » Demanda l’homme roux.

Rick : « C’est plutôt à vous de nous le dire, vous étiez juste en train de nous observer et là vous nous tombez dessus comme ça, en nous menaçant. » Se justifia le shérif, ne trouvant rien d’autre à dire.

?: « Bien vu, moi c’est Abraham, elle c’est Rosita, et là-bas, caché derrière l’arbre c’est Eugène. » Déclara t-il, moins agressif.

Rick : « Voici Glenn, Maggie et sa sœur Beth, Jack et moi c’est Rick. » Termina t-il, d’un ton plus serein.

Abraham : « Alors, pas très prudent de se promener dans les bois à cette heure. » Ironisa l’homme.

Jack : « Pareillement pour vous. La voiture qui est en panne là-bas, c’est à vous ? » Demanda t-il, encore plein d’espoir que ce ne soit pas la leur et bien celle du reste du groupe.

Abraham : « Oui, c’est bien la nôtre. J’lai toujours dis que ce modèle ne valait rien ! » Plaisanta ce dernier.

Le dénommé Eugène vint les rejoindre. Cet homme n’avait pas l’allure d’un survivant, bien au contraire d’ailleurs. Il était coiffé à la « Elvis Presley », pas très grand, un peu costaud, et aucune arme sur lui. La jeune femme, elle, paraissait beaucoup plus dégourdie. Habillé d’un simple short et d’un haut qui laissait apparaître son nombril, elle tenait un long fusil et semblait prête pour faire face à tout éventualité. C’était une sacrée équipe, pensa le shérif.

Rick : « On cherche nos amis, on a été séparés par des rôdeurs. Deux militaires, un chasseur, un vieil homme barbu, une femme au cheveux court et deux enfants. » Expliquait calmement ce dernier.

Abraham : « Pas vu, désolé, mais ces derniers temps, bizarrement les gens se font rare. » Dit-il sur le ton de la plaisanterie.

Maggie : « Parce que tu trouves ça drôle toi ! » S’énerva la jeune brune, en commençant à s’avancer vers l’homme à l’humour douteux.

Abraham : « Et, doucement ma mignonne, mais c’est pas de ma faute si le monde part en sucette, OK ? » Se défendit-il face à la femme en colère.

Glenn stoppa Maggie dans son élan, et cette dernière s’effondra en pleurs dans ses bras. Les derniers moments on été très intense pour le groupe de Rick, il y avait eut des pertes humaines, et aussi la destruction de leur endroit où ils commençaient tout juste à s’habituer.

Rick : « Désolé mais, on vient de perdre des gens et notre chez nous, si je puis dire. On est tous sous tension, et on ne sait pas où aller, ni où sont les autres. » Expliqua t-il aux trois personnes qui lui faisait face.

Abraham : « Ouais, on a connut ça aussi, c’est dur. Nous on a pas d’endroit à vous proposer, mais si vous avez une voiture qui roule, on ferait bien la route avec vous, peut importe la destination. Et en échange, on surveille vos fesses et on vous aide à retrouver vos p’tits camarades.» Proposa l’homme d’une voix plus sérieuse.

Jack : « On risque d’être serré. » Ajouta t-il, pour participer à la conversation.

Rick : « En temps normal, je ne fais pas confiance aux gens, mais là, un peu d’aide pour les recherches serait la bienvenue, et puis vous n’avez pas l’air d’avoir de mauvaises intentions. » Avoue t-il.

Abraham : « Avec Rosita, on se disait exactement la même chose en vous observant. On voulait être sûr de ne rien craindre avec vous, c’est pour ça qu’on vous épiait, sans rancune ? » Demanda t-il, en tendant sa main comme pour sceller un pacte.

Le shérif hésita quelques secondes, puis finalement accepta le geste. Par cette présente poigne, les deux hommes passèrent l’accord de s’entraider et de se faire confiance mutuellement. C’est ainsi que le petit groupe de Rick s’agrandit, à tel point que la voiture eut du mal à repartir avec autant de monde à son bord.



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