Les humains sont la cause à effet

Chapitre 15 : Laisse moi t'aider

Chapitre final

11919 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 05/07/2018 09:29

Chapitre15 : Laisse moi t’aider







PDV Sélia :



La douleur me réveilla brusquement, j’ouvris les yeux avec beaucoup de difficulté. Mes jambes ne répondaient plus, et ma tête me faisait souffrir le martyr. Une silhouette se dessina un peu plus loin, cette dernière s’avançait doucement vers moi. Il me sembla reconnaître un homme, assez grand, et à sa façon de marcher, j’aurais pu convenir qu’il s’agissait de Merle, sauf que ce dernier ne faisait plus partie de ce monde. Toutefois, l’inconnu s’arrêta à ma hauteur et s’agenouilla à mes côtés, en me laissant des plus perplexe, car il s’agissait bien de l’aîné Dixon.

Merle : « Alors trésor, on se prend une petite pause pendant l’apocalypse ? » Me demanda t-il, sourire aux lèvres.

Je ne savais pas quoi répondre, tellement je restais stupéfaite de le voir en face de moi. Non, ce n’était pas possible qu’il soit réellement là, tranquillement à me parler, comme-ci tout ce qu’on avait vécu jusqu’à présent, n’était qu’illusion. Je devais forcément avoir pris un sacré coup sur la tête au point d’avoir de fortes hallucinations. Malgré ma rationalité, j’avais terriblement envie de me confier à lui.

Moi : « J’aimerais même une grande pause, pour tout t’avouer. » Admis-je, dans un souffle de douleur en essayant de me relever.

Merle : « Bordel, mais regarde toi ! Dans quel état tu t’es foutu, merde, tu peux pas regarder où tu mets les pieds ? » Me grondait-il.

Moi : « Si c’est pour me faire des reproches, j’vois pas l’intérêt de v’nir me voir. » Répondis-je, légèrement agacé.

Merle : « Bouge toi l’cul putain ! C’est pas en restant là, que tu va survivre et rejoindre les autres. »

Moi : « Les autres sont partis depuis longtemps, il n’y a plus d’espoir pour moi. » Lui affirmais-je, d’une voix monotone.

Merle : « J’tinterdis de laisser mon p’tit frère seul face à toute cette merde, c’est clair ? J’me suis pas fais sauter la cervelle pour te voir crever quelques semaines après ! » Me hurlait-il à la figure, d’une voix dure.

Moi : « J’tai rien demandé moi, pourquoi t’as fais ça Merle ? T’as pensés à ton frère ? » Lui demandais-je, en colère face à son aveu qui me touchait au plus haut point, mais que je ne voulais pas admettre.

Merle : « Oui justement, et c’est pour ça que je l’ai fais. Il serait dans un sale état, si c’était ton corps qu’aurait été à la place du mien. » Admit-il, sûr de lui.

C’était certain que Merle connaissait Daryl mieux que moi, mais la culpabilité d’avoir survécu à sa place ne voulait pas me quitter. J’avais de la peine pour l’archer, que je puisse profiter de cette hallucination, très réelle de son frère, et pas lui.

Moi : « Qu’est ce que j’dois faire alors ? » Lui demandais-je, tristement, complètement perdue.

Merle : « Accepte simplement qu’on t’aide trésor, et arrête de toujours te sacrifier pour les autres, car regarde où ça te mène aujourd’hui ! Maintenant, bouges toi le cul putain, et fais moi honneur !» M’ordonna ce dernier, en me désignant la pente que je venais de dégringoler quelques instants auparavant.

Scrutant cette montée qui prévoyait d’être des plus difficiles, à la vue de mon état, je détourna la tête afin de refaire face à Merle, mais je fis front à un grand vide. Merle avait disparut, ou devrais-je plutôt dire, mon hallucination venait de s’envoler. Repensant à ces paroles d’encouragement, mon corps commença lentement mais sûrement, à se réveiller. Il fallait que je continue d’avancer, pour le groupe, pour Daryl, pour Alyssa, et pour moi. Sur ma gauche se trouvait un énorme rocher, auquel je décida de m’agripper, pour m’aider dans ma levée. Une fois debout, après plusieurs minutes de lutte avec mes jambes qui ne voulaient pas me porter, je découvris l’état de mon bras gauche. Mon bras pendait bizarrement, ce qui me laissa croire à une luxation de l’épaule, ainsi qu’une fracture. En effet, mon bras gauche ne se pliait plus sans que je pousse un cri de douleur, c’était donc bel et bien cassé. Mes côtes fracturées d’auparavant, me faisaient de nouveau mal quand je respirais, et des points noirs se mirent à danser devant mes yeux, me provoquant un vertige qui m’obligea à me rasseoir. Merle en avait de bonnes à me dire que je devais me battre, c’était pas lui qui avait toutes ces blessures et qui devait escalader deux cents mètres de pente raide.

L’envie de me battre et de survivre pour rejoindre mon groupe, me quittait progressivement. Je pensais à Daryl, qui devait probablement me chercher dans ces bois, à moins que Mark, une fois de plus, ait réussi à le convaincre du danger que ça représentait. Le colonel devait sans doute rester persuadé, que je m’en sortirais, comme à chaque fois. Ironique quand on y pense, car c’est dans l’une des situations les moins dangereuses de ma vie, que j’allais sans doute y rester. Pourtant, personne ne cherche à me faire la peau, pour une fois ça change, aucun rôdeurs à l’horizon pour venir me bouffer, juste moi et moi-même, mais malheureusement ça va suffire pour que je laisse tomber. A quoi bon lutter, quand l’espoir vous a quitté et vous laisse dans le brouillard le plus total, même mon corps refusait d’avancer.

Des grognements distincts vinrent me sortir de ma méditation. A présent, deux cadavres ambulants se dirigeaient droit sur moi, me laissant dans l’ignorance suite à ce que je devais faire. D’un côté, l’instinct de survie se battait pour reprendre le dessus, et de l’autre, le désespoir m’envahissait pour que je m’abandonne à la mort. Même les paroles de Merle qui tournaient en boucle dans ma tête, ne m’aidaient pas à faire renaître mon envie de combattre, pourtant il fallait bien que je choisisse. Les rôdeurs se rapprochaient dangereusement, et moi, je restais avachis contre ce rocher, à les regarder progresser vers leur futur repas. Mon arbalète glissa de mon épaule luxée, comme pour me donner l’ordre d’attaquer, mais je n’avais plus envie de me battre contre ces bestioles à l’allure hideuse, et encore moins dans l’état ou j’étais. M’abandonnant ainsi au triste sort qui m’attendait, un sifflement dans l’air et un bruit sourd, me força à rouvrir les yeux. Les deux revenants se trouvaient au sol, bel et bien mort pour de bon vu qu’ils n’avaient plus de têtes, et au-dessus, se tenait une jeune femme noir au long cheveux épais. Cette dernière pointait son katana dans ma direction, et en relevant un peu plus la tête, je pu apercevoir deux de ces saloperies, postés derrière elle. Les rôdeurs étaient liés à la jeune femme par une chaîne qu’elle tenait, et ne bougeaient pas d’un poil. Ils n’avaient plus de bras, et ne semblaient plus possédés de mâchoires non plus, ce qui me laissa sans voix. Elle me scrutait des pieds et la tête, et s’arrêta sur les armes que je portais. D’un simple regard, je compris qu’elle allait être sa question, malgré que j’aurais voulu poser la mienne d’abord.

La jeune inconnue : « Pourquoi tu les as pas repoussés ? Pourtant, t’es armés ! » Me dit-elle, continuant de me fixer.

Moi : «Disons que j’suis pas au meilleure de ma forme. » Répondis-je, tout en essayant de me redresser tranquillement.

L’inconnue se recula aussitôt et brandit son katana sur ma gorge. De ses yeux menaçants, elle attendit de voir ce que j’allais faire.

Moi : « J’essaye juste de me relever, comme j’viens de l’dire, je ne suis pas apte pour me battre. » Affirmais-je, en descendant son katana au fur et à mesure, du bout des doigts.

L’inconnu : « Je reste méfiante face aux personnes que je ne connais pas. » M’avoue t-elle.

Moi : « On l’est tous, crois moi, et j’suis bien placé pour te le confirmer. Sinon, moi c’est Sélia, et toi ? » Lui demandais-je, repositionnant mon arbalète dans le dos.

L’inconnue : « Michonne. » Me répondit-elle, toujours sur la défensive.

Moi : « Et bien Michonne, moi aussi j’ai une question pour toi. Pourquoi ? » La questionnais-je, en pointant les deux rôdeurs enchaînés derrière elle.

Michonne : « Ça me permet de me déplacer parmi eux, sans me faire bouffer. » M’avoue t-elle, presque à contre cœur de dévoiler sa trouvaille.

Moi : « Quoi ? T’es sérieuse ? C’est leur odeur ? »

Michonne : « Oui, enfin je suppose. » Me répondit-elle.

Moi : « Ils ont l’air si inoffensif, ils feraient presque pitiés. » Admis-je, en m’approchant doucement d’eux, tout en cachant ma douleur à cette inconnue. « C’est sidérant, et l’idée t’es venus comme ça ? » Demandais-je, sur le ton de l’ironie.

Cette femme venait de me dévoiler un atout considérable pour pouvoir survivre plus longtemps, et faire face à des hordes de rôdeurs sans prendre le risque de se faire bouffer. Malheureusement, je n’avais aucun moyen pour en avertir le reste du groupe, cette famille avec qui j’avais vécu tellement de choses et que je ne reverrais sûrement jamais. Les idées noires reprenaient le dessus, sans que je ne puisse lutter contre, de toute façon, il fallait bien que je reste réaliste.

Michonne : « Tu es seule ? » Me demanda t-elle, apparemment un peu plus rassurée sur ma présence.

Moi : « Oui, j’ai semé tout une bande de ces choses pour que mon groupe s’en sorte. Je devais les retrouver aussitôt sur la route, un peu plus loin, mais j’me suis un peu pommée, et je regardais pas où je mettais les pieds. » Lui répondis-je, en lui montrant la pente que je venais de dégringoler.

Michonne : « Ouais, ça se voit à ta tête d’ailleurs. » Me confirma cette dernière. « Je suis dans une petite cabane un peu plus loin, ça fait plusieurs jours, et j’ai pas à me plaindre du voisinage. » Me confit-elle.

Moi : « Et, est-ce une invitation ? »

Michonne : « J’peux t’aider à te remettre sur pied. » Proposa la jeune femme.

Moi : « C’est sympa, mais j’vais me débrouiller seule. » Répondis-je, en remettant mes affaires en ordre.

Michonne : « Tu ne tiendras même pas une heure. » Me défie cette dernière.

Moi : « J’en ai franchement rien à carré. Merci pour… ça ! » Dis-je, en pointant les deux morts décapités au sol. « Bon courage pour la suite. » Lui dis-je, tout en m’apprêtant à partir.

Michonne,(Me stoppant net) : « Je sais ce que tu ressens, j’y ai déjà fais face, et crois moi, c’est une perte de temps. Tu as un groupe qui te cherche, des gens qui comptent sur toi et pour qui tu comptes, alors laisse moi t’aider. On les retrouvera, et de toute façon, j’ai rien de mieux à faire, alors. » Me dit-elle, comme un aveu.

Depuis le début de cette merde, on n’avait croisé que des gens complètement malade, au point de nous buter, juste parce qu’on était là et pas ailleurs, à croire qu’il ne restait que les malades sur cette planète. Mais Michonne était en train de me prouver le contraire, non seulement elle avait surgit de nul part pour me sauver la vie, et maintenant, elle me forçait à accepter son aide. Quand je repense à l’hallucination que j’avais eu juste avant qu’elle débarque, j’aurais presque pu croire que Merle y était pour quelque chose, mais là, c’était vraiment trop tiré par les cheveux. Dans les yeux de cette femme, je pouvais voir, qu’elle aussi avait subit de lourdes pertes, mais contrairement à moi, Michonne gardait la rage de vaincre.

Moi : « Comment tu fais toi, pour continuer d’avancer alors que t’es seule ? Enfin, mis à part ces deux là bien sûr. » Faisant un signe de tête en direction des deux cadavres au bout de la chaîne.

Michonne : « Je continu de croire à l’avenir. Tu ferais bien d’en faire autant, car vu la pente que t’as descendus, il y a forcément une raison pour que tu sois encore de ce monde. » M’avoue t-elle, tout en rangeant son katana.

Moi : « Si tu l’dis. »

Je ne sais pas depuis combien de temps nous discutions, mais un violent vertige me pris d’un coup, et dans un dernier soupir, je sentis mon corps heurter le sol.





PDV Daryl :





Je rattrapais au vol le sniper que Sélia me lançait, et je la regardais s’éloigner impuissant, vers ces bestioles répugnantes. Une fois de plus, la jeune militaire prenait tous les risques pour nous sortir de là, sauf que cette fois-ci, la situation ne faisait qu’empirer. Il nous fallait à tout prix rejoindre les voitures au plus vite et se tirer de là, car les rôdeurs sortaient de tous les côtés, et commençaient à nous encercler. Plus concentré que jamais, je dégommais le plus de revenants possible, afin que la jeune femme puisse passer sans encombre. Mark vint me rejoindre.

Mark : « On va devoir se passer des bagnoles. » Me dit ce dernier, en désignant les cadavres qui s’entassaient tout autour de nos véhicules.

Moi : « Sélia essaye de faire diversion pour qu’on puisse se barrer. » Admis-je au militaire.

Mark : « Quoi ? Et tu la laissé faire? » S’énerva t-il, en la voyant éloigner les rôdeurs.

Moi : « C’est une grande fille, non ? » Rétorquais-je, en reprenant ces mots de ce matin.

Le colonel me fusilla du regard, et essaya tant bien que mal, d’attirer les revenants sur nous. Je voyais Sélia au loin, qui ne comprenait pas pourquoi les bestioles ne venaient plus sur elle. Cette dernière siffla à plusieurs reprises, ramenant de nouveau les cadavres jusqu’à elle.

Mark : « Bordel, mais c’est quoi ce plan ? » Lança t-il.

Moi : « Elle éloigne ces choses, nous on s’casse avec les caisses, et on la récupère un peu plus loin sur le bord de route. T’as tout suivi ou j’ai été trop vite pour toi ? » Lui demandais-je, tout en me foutant légèrement de lui.

Ce dernier acquiesça, sans dire un mot. Quelques minutes plus tard, ou peut être étais-ce seulement des secondes, la jeune militaire avait disparut, avec sur ses talons plusieurs centaines de rôdeurs. Le fait de ne plus l’avoir dans mon champ de vision, faisait monter l’angoisse en moi, mais je me devais de rester concentrer.

Mark : « Allez, tout le monde en voiture. » Déclara le colonel au reste du groupe.

Ce dernier se dirigea vers la voiture d’Hershel et se mit au volant. Le vieil homme le suivit et fit signe aux enfants d’en faire autant. Naturellement, je pris le pick-up, et à ma grande surprise, Carole embarqua avec moi.

Carole : « J’espère que ça ne te dérange pas ? Tu aurais peut être préféré être seul ? » Me demanda t-elle, d’une voix anxieuse.

Moi : « J’men fiche, t’es libre de monter. » Affirmais-je, froidement sans le vouloir.

Le pick-up démarra, et je suivi la voiture d’Hershel, direction la grande route pour retrouver ma brune. Une sensation étrange me traversait le corps, comme un mauvais pressentiment, mais je préférais bien évidement l’ignorer. Après tout, la jeune militaire s’était déjà retrouvée dans des situations bien plus que critique que celle-ci, il n’y avait donc pas de raisons pour qu’elle ne s’en sorte pas. Mes mains tremblaient sur le volant, me trahissant ainsi face à Carole.

Carole : « Elle s’en sortira, comme toujours. » M’affirma t-elle, avec un doux sourire.

Moi : « Elle n’est pas invincible, même si parfois on pourrait penser l’inverse. » Déclarais-je, en commençant à hausser la voix.

Carole : « Daryl, dans moins de trois minutes, elle se tiendra là, à ma place. Et elle-même te dira, d’arrêter de t’inquiéter sans arrêt. » Répondit-elle, sûre de ces dires.

Moi : « J’commence juste à en avoir plein le dos, qu’elle se jette constamment dans la gueule du loup pour sauver tout le monde, un jour ça la perdra. »

Carole : « Je penses que si elle n’était pas comme-ça, tu le ne l’aimerais pas autant, n’est ce pas ? » Me demanda t-elle, comme si cette conversation devait avoir lieu, ici et maintenant.

Moi, (Gêné) : « J’vois pas en quoi ça te regardes. » Me défendais-je.

Carole : « Je vois, Daryl Dixon a horreur de parler sentiments. Du moment que Sélia le sait, après tout, c’est tout ce qui compte. » Me balança t-elle, en pleine figure.

A ce moment là, j’essayais de réfléchir à touts les moments qu’on avait passés ensemble, mais dans aucun de ces souvenirs, je n’avais réussi à lui dire ce que je ressentais pour elle. Certes, par mes gestes, Sélia devait forcément se douter à quel point je tenais à elle, mais les mots gardaient eux aussi une place importante, dans toute relation, et je n’avais jamais réussi à en placer un seul pour elle. L’angoisse de la perdre, les regrets de ne pas lui avoir dit ce qu’elle représentait à mes yeux, me donnait l’envie de vomir. Je me frappais mentalement, et cette phrase, («Je ne veux pas mourir avec des regrets et des non-dits. »), que la militaire m’avait dit quelques jours plutôt, me trottait dans la tête.

Carole me sortit de ma réflexion, en me signalant que nous étions de retour sur la route et qu’il fallait à présent ouvrir l’œil pour retrouver Sélia. Suivant toujours la voiture d’Hershel, je ralentis le pick-up, afin d’avoir plus de chances pour repérer ma brune qui ne devrait pas tarder de sortir des bois. Nous scrutions attentivement les alentours avec ma partenaire, mais en vint. Personne à l’horizon, et la voiture devant nous ne ralentissait pas, ce qui me laissa croire que Mark venait d’abandonner. Je stoppa net mon véhicule, et sortit, arbalète en main, prêt à partir à sa recherche.

Carole : « Daryl ! Où va tu ? » Me demanda cette dernière, parlant plus fort que d’habitude afin de couvrir la distance qui nous séparait à présent.

Moi : « J’vais la chercher, j’devrais pas en avoir pour longtemps. » Lui répondis-je, en m’éloignant.

Hershel : « Daryl ! Ce n’est pas le moment de se séparer, le mieux que l’on puisse faire pour le moment, c’est d’attendre Sélia ici. » Déclara le vieil homme, en parlant très fort pour se faire comprendre de tout le monde.

Mark : « Je suis d’accord. » Répondit ce dernier, face à la proposition d’Hershel.

Carole : « Elle va revenir, laisse lui juste un peu de temps. » Me dit-elle, d’un ton suppliant.

Moi : « Installez vous, moi je vais la chercher. » Affirmais-je, face au groupe.

Hershel, Mark et Carole, essayèrent sans succès de me faire rester auprès d’eux. Il était exclu que je laisse Sélia, seule face à tout ces rôdeurs, sans tenter quoi que ce soit pour lui venir en aide.

Mark : « Très bien, mais je viens avec toi. S’il arrive quelque chose, au moins on sera deux pour y faire face. Carole, ça va aller ? » Lui demanda ce dernier.

La femme acquiesça à contre cœur de nous voir partir dans la forêt, mais cette dernière était aussi inquiète que nous pour la jeune militaire. Je possédais toujours le sniper que Sélia m’avait confié pour la couvrir. Cette arme qui semblait tant lui tenir à cœur, je ne savais pour quelle raison, mais je restais décidé de la retrouver afin de le savoir. Nous nous enfoncions prudemment dans les bois, armes en main, prêt à faire face à ces bestioles. Je scrutais le sol, à la recherche de la moindre trace de la brune, et Mark couvrait nos arrières. Le soleil commençait à tomber, laissant progressivement place à l’obscurité, qui n’allait pas tarder à nous forcer à faire demi-tour. Sûr que si je ne la retrouvais pas dans les plus bref délais, je n’arriverais pas à fermer l’oeil de la nuit, et encore moins à être agréable avec les autres. Cette angoisse perpétuelle de pouvoir mourir à chaque seconde, et de voir des personnes se faire dévorer en live, rendait notre survie de plus en plus compliquée. Le moral des troupes chutait au fur et à mesure que les gens tombaient, et à chaque fois qu’on se pensait en sécurité, le sort en décidait autrement. Comment pouvait-on rester optimiste face à tout ça ? Me demandais-je, tout en fixant le sol. Au bout de plusieurs minutes de recherche, des empreintes apparurent pas loin d’un vieux chêne. Plusieurs de ces traces ne laissaient pas de doute face quand à la présence de nombreux revenants, mais une empreinte me laissa perplexe. La forme et la taille de cette signature particulière, ne pouvait être autre que les rangers de la jeune femme. Des feuilles avaient été remuées un peu plus haut, ce qui me confirma qu’il y avait eu de la lutte. Malgré l’acharnement de ces bestioles, Sélia avait réussi à s’en sortir, car plus loin se trouvait encore plusieurs de ces empreintes.

Moi : « Mark ! Viens voir. Elle a dut fuir par là, à l’opposé de la route, elle a forcément eut un problème. » Déclarais-je, terrifié par mes propres conclusion.

Mark : « OK, t’es équipés pour la nuit ? Car on va pas tarder à se retrouver dans le noir. » M’admit-il.

Moi, (Sortant une lampe torche de ma poche), : « J’en ai plus qu’une, l’autre je l’ai donné à Sélia, mais vu la situation dans laquelle elle doit être, je regrette pas. »

Mark : « C’est sûr, je la prend, le sniper est équipé infrarouge. » Me dit-il.

Continuant de suivre les traces, Mark commença à me raconter quelques petites anecdotes sur Sélia quand ils faisaient leur classe. Bien sûr, plus j’en apprenais sur la jeune femme, mieux ça serait pour pouvoir la comprendre, mais j’aurais préférer les entendre de la bouche de la brune.

Moi : « C’est pas que ça ne m’intéresse pas, mais j’préfère le silence quand je traque, tu vois. » Lui avouais-je, afin qu’il se la boucle.

Il avait l’air si fière d’en savoir plus sur la jeune femme que moi, que ça devenait très dur pour moi de le supporter. Le colonel rigola de ma remarque, ajouta une dernière anecdote dans laquelle il m’avoua, qu’entre lui et la militaire, il y avait eut plus que de l’amitié, à une certaine époque. Cet aveu me stoppa dans mon élan. Mark sembla ravit de m’avoir déconcentré, et ajouta :

Mark : « Oh, ne me dis pas que tu ne le savais pas ? » Demanda ce dernier, tout sourire et sur un ton des plus ironique.

Moi : « Ça a pas dut la marquer. » Répondis-je, d’une voix imitant la sienne.

Le colonel parut insensible face à ma remarque, mais je savais au fond de moi, que si Sélia ne m’en avait pas parlé, c’était probablement parce qu’elle n’avait pas dut y voir l’intérêt. L’ignorant totalement, je poursuivis donc ma traque. Malheureusement, les traces se stoppèrent en haut d’une pente pour le moins raide. Mon instinct de chasseur me disait de poursuivre plus loin dans la forêt, mais ma tête elle, me dictait d’aller vérifier en bas. Tout en commençant de dévaler la pente prudemment afin de ne pas me ramasser, j’aperçus un affaissement de l’herbe tout le long, ainsi que des racines arrachées.

Mark : « Ça à l’air dangereux, tu crois que tu peux descendre sans te vautrer ? » Me demanda t-il.

Moi : « Sélia est tombée, il y a des marques tout le long de la pente. Elle doit pas être loin, mais dans un sale état. » Lui répondis-je, ignorant une nouvelle fois ces allusions sur mon incapacité à faire quelque chose.

Ce type passait du tout au tout avec moi, je n’arrivais jamais à le suivre. Un jour ça se passait assez bien, et le lendemain il m’en envoyait plein la gueule, ce qui nous poussait à nous battre comme des animaux. Apparemment, aujourd’hui ne ferait pas exception à la règle. Mais vue l’angoisse que je ressentais pour la jeune femme, je préférais de loin éviter d’en arriver là, aussi, peut importe les réflexions qu’il pouvait me sortir, hors de question que je ne m’y attarde. Ma seule préoccupation était pour ma brune, et uniquement pour elle.

Après plusieurs minutes de descente, mes pieds me faisaient un mal de chien, tellement je venais de forcer dessus pour éviter de dégringoler. Le militaire, arriva quelques secondes derrière moi, lui aussi, visiblement fatigué de cet effort intense. Cette pente était si raide, qu’il fallait que nos pieds exercent tout la pression, et on peut dire que sur une distance de plus de trois cents mètres, ça restait un exercice très physique. Un gros rocher en face de moi, attira mon attention, ainsi que la présence de deux rôdeurs décapités. Des traces de sang se trouvaient sur le sommet de ce dernier, me confirmant la chute de la jeune femme, et son atterrissage forcé sur cette grosse pierre.

Moi : « Putain de merde, elle a dut se cogner la tête, et perdre connaissance. » Admis-je, plus pour moi-même que pour l’homme qui m’accompagnait.

Mark : « Si elle a perdu connaissance, il y a de fortes chances pour que quelqu’un lui ait porté secours. Et cette personne est sans doute adepte du katana ou un truc du genre.» Affirma t-il, en zieutant les alentours.

Moi : « J’vois pas qui aurait put la trouver ici. » Répondis-je, ne croyant pas à sa théorie. «Pour moi, elle s’est réveillée, les as tués elle-même et elle à eu l’intelligence d’aller se réfugier quelque part pour guérir. »

Mark : « Ou elle est morte sur le coup, et fait partie de ces créatures. » Me dit-il, droit dans les yeux, sans une once d’émotion dans la voix.

Moi : « Ne redis jamais ça ! C’est clair ? Elle est vivante, et on est à deux doigts de la retrouver. » M’énervais-je, face à cet abruti.

Mark : « J’te tires mon chapeau mec, d’avoir autant d’espoir, même dans les situations les plus désespérées. » Contra t-il.

Là, s’en était de trop, je ne pouvais plus supporter ce type, et ses conclusions négatives sur la mort de Sélia. A croire qu’il n’en avait rien à foutre d’elle, pourtant il avait l’air aussi inquiet que moi depuis le début des recherches.

Moi : « Bon sang, c’est quoi ton problème ? T’abandonnes, c’est ça ? Repart rejoindre les autres si tu veux, mais moi je continu, et je sais qu’elle est là, quelque part, et qu’elle a besoin d’aide. » Lui répondis-je, en lui montrant le chemin du retour. 0

Mark : « Ouais, mais pour la première fois depuis que je la connais, je n’ai plus qu’un mince espoir de la revoir en vie. » M’avoue t-il, difficilement.

Moi : « Moi j’y crois, et je continu. » Affirmais-je, d’un ton sans appel.

Reprenant la route, le militaire m’emboîta le pas. La nuit tombait progressivement, obligeant Mark à se servir de la lampe torche que je lui avait donné. J’avais troqué mon arbalète contre le sniper de Sélia, vu que ce dernier possédait la vision infrarouge. Progressant dans les recherches, des bruits de pas nous stoppèrent. Le colonel me fit signe que ces sons venaient de la droite, derrière nous. Nous nous installâmes chacun derrière un arbre, prêt à intervenir. Des voix se mêlaient au bruit des pas et des crissements de feuilles. J’étais prêt à prier pour que ce soit Sélia, mais elle avait un pas beaucoup plus discret, et à force d’écouter attentivement, ils semblaient être plusieurs. D’un comme un accord avec Mark, nous décidâmes de rester cacher, car le groupe semblait assez conséquent. Cependant, une voix d’homme que j’estimais familière retentit, et mon corps me guida instinctivement pour me mettre face à ce clan. Le groupe d’en face levèrent leurs armes dans un même mouvement.

Rick : « Stop ! » Hurla t-il, afin que tout le monde baisse ses armes. « C’est Daryl. »

Mark : « Présent aussi ! » Lança ce dernier au chef.

Moi : « Bon sang, qu’est ce que j’suis content d’vous revoir. » Avouais-je au shérif, ainsi qu’aux autres.

J’avais un profond respect pour cet homme. Il prenait constamment toutes les décisions, y compris les plus difficiles. Le shérif savait garder la tête froide, et remotivait les troupes quand le sort s’acharnait sur nous. Je n’aurais souhaité sa place pour rien au monde, bien au contraire. Rick venait me voir de plus en plus souvent pour me demander mon avis avant de prendre une décision, comme-ci mon opinion comptait pour lui.

Rick : « Où est Carl ? Où sont les autres ? » Me demanda t-il, n’arrivant pas à cacher son inquiétude grandissante.

Moi : « Carl va bien, Alyssa, Carole et Hershel, sont plus loin, sur la route. Nous on est là, parce qu’on cherche Sélia. » Répondis-je.

Rick : « Dieu merci. Qu’est ce qui s’est passé ? » Me demanda t-il, ne comprenant visiblement pas la disparition de la jeune militaire.

Moi : « On s’est fait surprendre par une horde en pleine forêt, ils fonçaient sur nos voitures. Sélia a fait diversion en les attirant sur elle, pour qu’on puisse prendre les bagnoles et se tirer. Elle avait dit qu’elle nous rejoindrais un peu plus loin sur la route, mais elle n’est pas revenu, du coup on est là. On a trouvés des empreintes là-bas qui correspondent au siennes, elle a dévalé une pente et a dut se planquer quelque part. » Expliquais-je, en prenant soin de donner chaque détail pour que tout le monde se rende compte de la situation d’urgence dans laquelle on se trouvait.

Abraham : « Bon sang ! Sacré nana, et tu penses vraiment qu’elle est toujours de ce monde ? » Questionna un homme roux, sur le côté avec Glenn et Maggie.

Moi : « J’peux savoir qui t’es toi ? » Lui demandais-je, agressivement.

Rick : « On les as trouvé sur la route, leur voiture est tombé en panne, et ils nous ont proposés leur aide pour retrouver le reste du groupe, enfin vous en fait. »

Moi : « Chose faite, merci beaucoup et bon courage pour la suite. » Dis-je, à l’attention des trois personnes dont je ne connaissais même pas les noms.

Abraham : « J’crois pas que ce soit à toi d’en décider le Redneck ! » Me dit-il, en bombant le torse.

Moi : « J’crois que tu sais pas à qui t’as à faire toi ! » M’écriais-je, en voulant lui foncer dessus.

Rick : « Daryl ! Je t’en pris, ce n’est pas le moment pour ça, vous réglerez vos différents un autre jour, Sélia doit rester la priorité. On aura donc besoin de renforts pour la retrouver au plus vite.» Me dit ce dernier, d’une main sur l’épaule pour me calmer.

Dans un dernier regard de mépris pour cet homme, j’acquiesce au parole du shérif.

Mark : « On devrait retourner auprès des autres, la nuit est trop avancée, et j’suis pas sûr que ce soit une bonne idée de traîner dans le coin après ce qu’on a vu cet après-midi. »

Moi : « Allez-y, moi j’continu. » Déclarais-je, au groupe, tout en reprenant ma traque.

Rick : « Je te comprends Daryl, mais Mark a raison, c’est pas une bonne idée de continuer dans la nuit. On reprendra les recherches demain, après une bonne nuit, on sera tous plus apte à la retrouver. »

Moi : « Hors de question qu’elle passe une nuit dehors dans l’état où elle doit être, elle y survivra pas Rick ! » M’énervais-je.

Abraham : « Il a raison, j’vais rester avec lui pour la chercher, et on vous retrouve plus tard si vraiment on trouve rien. » Affirma t-il, sûr de son autorité face au shérif.

Rick : «J’y vois pas d’inconvénients, tout ce que je vous demande c’est de ne pas prendre de risques et si vous n’avez plus de pistes, vous rentrez immédiatement. Daryl ? »

Moi : « Ça m’va. » Déclarais-je, sans regarder le type roux qui venait de se porter volontaire, malgré la façon dont je l’avais envoyé chier.

Mark : « Très bien, alors allons-y. » Ordonna le colonel, au reste du groupe.

Glenn, Maggie et Beth, vinrent me souhaiter bonne chance. Une jeune femme avec des couettes, s’approcha de l’homme roux, et lui demanda de rentrer au plus vite. Au début j’aurais pu penser que c’était sa fille, mais quand elle l’embrassa, j’en conclut donc tout l’inverse. Cette femme ressemblait étrangement à Sélia, sauf que ma brune était beaucoup plus jolie et attirante à mes yeux. Je repris donc ma traque, accompagné d’un nouvel acolyte avec qui, je ne m’entendais pas vraiment mieux que le premier.

Je n’avais aucune traces à suivre, les empreintes de Sélia avait disparu au rocher, et une autre présence semblait se distinguer à la place. La seule théorie que je ressassais en ce moment, était qu’une personne avait ramassée la jeune femme près de sa chute, et donc, je donnais raison à ce que m’avais dis Mark au début. Quelqu’un l’avait trouvé, et l’avait aidé à tuer les deux rôdeurs qui devaient probablement lui foncer dessus.

Abraham : « Alors si j’ai bien compris, c’est ta p’tite copine qu’on cherche ? » Me demanda ce dernier.

Je lui répondis par un grognement bien distinct des Dixon, pour lui faire comprendre que ce n’était pas vraiment le moment de taper la causette. Sélia était là, quelque part, blessée avec un inconnu. Je scrutais les bois, cherchant un quelconque indice m’indiquant une piste à suivre, mais rien ne me sautait aux yeux. C’était comme-ci elle avait soudainement disparue. Mon angoisse se transformait en une boule qui me montait progressivement jusqu’à la gorge. Malheureusement pour moi, je devais bien accepter, qu’il faisait trop sombre pour que je puisse distinguer la moindre empreinte.

Moi : « Ça sert à rien de continuer, il fait trop sombre, j’reprendrais demain. » Avouais-je dans une profonde tristesse.

Abraham : « C’est toi le traqueur, chef ! » Me dit ce dernier, commençant à faire demi-tour.

C’est dans le plus grand des silences, mis à part les hululements des chouettes, que nous fîmes la route en sens inverse, afin de rejoindre le reste du groupe. Je culpabilisais à mort de l’abandonner dans ces bois en pleine nuit, mais en tant que traqueur confirmé, je devais admettre que ça restait une perte de temps de la rechercher dans la nuit.





PDV Sélia :



C’est avec la gorge sèche, et un mal de tête, que je commença lentement à émerger du sommeil. Mes côtes douloureuses se réveillèrent en même temps, m’arrachant au passage un gémissement de souffrance. J’étais en âge, des gouttes de sueur perlaient sur mon front, et mon bras gauche me lançait terriblement. Il me fallu quelques instants pour me remémorer ce qui s’était passé. La vision de ma chute me revint comme un flash-back, et l’image d’une jeune femme noire avec un katana aussi. En m’aidant de mon bras valide, je me redressais péniblement, afin de regarder où je me trouvais. J’étais allongé sur un lit dans une petite chambre, qui me rappela celle de la ferme quand j’étais blessée. Sur le côté se trouvait une grosse armoire, ainsi qu’un coffre à jouet en bois. A ma droite, une petite table de chevet de la même matière, avec un plateau repas posé dessus. La douleur se faisait tellement intense, que je n’avais aucun appétit, je voulais seulement revoir cette femme pour m’assurer que tout ce qui s’était passé restait bien réel. A la vue de ma blessure à la tête, il aurait été probable que je n’avais fais qu’halluciner. Soudain, comme une réponse à ma demande, la porte s’ouvrit, me laissant apercevoir la femme de ma vision.

Michonne : « Ah ça y est, tu es réveillée ! » Me dit-elle, tout en mangeant un morceau de viande avec les mains, tel un animal.

Moi : « Euh, oui. Je n’ai que des flash-back dans le désordre de ce qui s’est passé. » Avouais-je à mon sauveur.

Michonne : « C’est normal, tu as pris un sacré coup sur la tête, et j’suis même étonnée que tu sois vivante. » Me répondit-elle, d’une voix conciliante.

Moi : « A force on s’y fait. J’veux dire, de me voir toujours revenir en vie. » Admis-je, dans un soupir.

La jeune femme s’avança jusqu’à moi, et s’assit à mes côtés. Cette dernière me proposa le plateau repas, que je refusa immédiatement.

Michonne : « Dans l’ensemble, comment te sens tu ? » Me demanda t-elle, déçu que je ne mange pas.

Moi : « J’dirais que j’ai connu des jours meilleurs. Mais là tout de suite maintenant, j’ai la gorge super sèche, pire qu’un lendemain de cuite. » Expliquais-je.

Michonne explosa de rire face à ma comparaison, et me tendit une petite bouteille d’eau. Je la lui arracha presque des mains, et en bu la moitié. Une fois ma soif étanchée, la jeune femme reprit son questionnaire. Après tout, elle venait de me sauver la vie, et en plus de ça, m’offrait à manger, à boire, et des soins, je me devais donc de répondre à ses questions.

Michonne : « Bon, je sais que tu t’appelle Sélia, et si j’ai bien compris, tu as perdu ton groupe, c’est ça ? »

Moi : « Exact, pour échapper à une horde de rôdeurs. D’ailleurs, j’ai un flash qui me revient. Deux de ces choses enchaînées, mais j’étais prêt d’eux et elles ne bougeaient pas. Enfin, ça doit être le coup que j’ai pris à la tête qui me fais perdre la boule. »

Michonne : « Non, tu perd pas la tête. Comme j’te le disais avant que tu tombes dans les pommes, j’ai découvert qu’en leur coupant les bras et la mâchoire, ils devenaient inoffensifs et ils me servent à me déplacer parmi les autres, sans me faire repérer. Bref, dans votre groupe, vous êtes beaucoup ? » Me demanda t-elle, très curieuse.

Moi, (Me remettant tout juste de sa révélation, qui maintenant me revenait petit à petit à l’esprit) : « Tout est relatif, on a perdu pas mal de gens en s’installant dans une prison. A présent, on est treize, dont deux enfants. » Lui répondis-je.

Au mot enfant, je la sentis se tendre légèrement. Je n’étais pas dupe, je venais de comprendre qu’elle devait probablement en avoir eut, mais malheureusement, ils ne faisaient plus partis de ce monde.

Michonne,(Se ressaisissant) : « C’est quand même pas mal, et vous êtes dans une prison ? »

Moi : « On était dans une prison. On nous la arraché, un certain Gouverneur. » Répondis-je, sans trop entrer dans les détails.

Michonne : « J’en ai entendu parler de ce type. C’est pas le genre de personne à fréquenter. Ils ont un campement un peu plus loin qu’ils appellent Woodbury. » Me dit-elle, visiblement bien au courant.

Moi : « Ils avaient un campement. » Contredis-je, avec un grand sourire.

Michonne : « Oh, j’vois, vous vous êtes fais la guerre, et il s’est vengé par la suite ? »

Moi : « C’est ça, sauf que maintenant, j’peux t’assurer qu’on est pas prêt de le revoir, enfin, du moins vivant. » Répondis-je, en repensant à la scène dont je restais fière.

Michonne,(Changeant de sujet) : « Tu as le bras gauche cassé, je t’ai fais une atèle avec ce que j’ai pu trouver dans le coin, donc fais attention à ne pas trop le bouger le temps que ça se remette. Pour ce qui est de tes côtes fracturées, je ne peux rien y faire, seul le temps les remettra. Et je t’ai fais des points à la tête, tu va rester vaseuse quelques jours tout au plus. Si tu ressens des nausées ou des vertiges, dis le moi, car généralement ce n’est pas bon signe. » M’expliqua t-elle.

La jeune femme semblait vraiment très débrouillarde, et étant infirmière de métier, tout ce qu’elle me disait était parfaitement juste. Elle avait le regard dur, et ses cheveux coiffés en dreadlocks allaient parfaitement bien avec son katana. Au fur et à mesure que je la détaillais, je pouvais très bien l’imaginer en super héroïne de guerre ou un truc du genre.

Moi : « Tu faisais quoi avant ? Enfin j’veux dire, avant toute cette merde quoi. » Lui demandais-je, sans mettre de gants.

Michonne : « Pourquoi tu me demande ça ? Avant c’est du passé, à présent ce qui compte c’est survivre. » Me dit-elle, sur un ton énervé.

Moi : « Chacun voit midi à sa porte. Moi, j’vois pas vraiment l’intérêt de survivre dans un monde comme-ça. » Avouais-je, blessé qu’elle n’est pas voulu combler ma curiosité.

Michonne : « Alors pourquoi tu es encore là ? » Me demanda t-elle, avec un regard noir.

Moi : « C’est une question que j’me pose tous les jours. »

Michonne : « J’étais serveuse dans un bar. » Avoue cette dernière, ne retenant pas son fou rire.

Je ne pu m’empêcher de la suivre dans sa rigolade. C’est fou comme une fin du monde peut vous changer. Cette femme servait des bières à longueur de journée, et au jour d’aujourd’hui, se retrouvait à manier le katana comme personne, pour tuer des cadavres qui revenaient à la vie pour tout dévorer sur leur passage. Ma mère me disait toujours que la vie nous jouait de bons, comme de mauvais tours, et bien ça faisait un moment que la balance virait du mauvais côté.

Une fois le fou rire passé, la jeune femme essuya ses larmes de joie, et d’un simple regard, me demanda la même chose. On se connaissait à peine, et on se comprenait déjà sans se parler.

Moi : « J’étais infirmière de métier, puis je suis passé militaire. » Répondis-je, essayant d’en dire le moins possible.

Michonne : « Militaire ? Genre avec les armes sur le terrain et tout ça, ou dans les bureaux ? » Me demanda t-elle, visiblement surprise de mon aveu.

Moi : « Sur le terrain, et avec des armes oui car c’est quand même mieux pour se défendre. » Plaisantais-je, tout en satisfaisant sa curiosité.

Michonne : « Et tu faisais quoi exactement ? » Continua t-elle.

Moi : « Euh… En fait, c’était assez spéciale, et j’aime pas trop en parler, car les gens me juge souvent trop vite à cause de ça. » Admis-je, comme une petite fille prise en faute.

Évidemment, je préférais en dire le moins possible sur mon histoire, car mon métier résonnait comme un passé de criminel aux yeux des gens. Ils ne comprenaient pas que l’on puisse éliminer quelqu’un d’une simple pression sur une gâchette, juste parce que la personne dérangeait.

Michonne : « Si ça peut t’aider, je suis loin d’être la personne qui peux se permettre de te juger. » Me dit-elle pour m’encourager à parler.

Pour le coup, je décida donc de lui expliquer ce que je faisais au sein de l’armée. Toutefois, je ne rentrais pas trop dans les détails, car il y avait certaines choses qu’elle n’était pas censée savoir. Après tout, j’avais tout de même signé une close de confidentialité avant de m’engager. La jeune femme m’écoutait attentivement, et tout au long de mon récit, pas une seule fois je la vis grimacer, ce qui me confirma que je me confiais bel et bien à la bonne personne.





PDV Extérieur :



Cela faisait maintenant deux jours que les survivants s’étaient installés près de la route, à l’entrée de la forêt. Comme à leur habitude, il avaient postés les véhicules et organisés la surveillance, afin de garantir la sécurité du groupe. Rick se remettait petit à petit de la mort de son épouse, quand à Carl, l’enfant faisait bien comprendre à son père qu’il ne voulait pas en parler. Mark, Daryl et Abraham parcouraient la forêt tous les jours dès le levé du soleil, jusqu’à son coucher. Le chasseur était d’une humeur massacrante, aussi, personne mis à part Carole n’osait s’en approcher. La femme venait le voir tous les soirs quand il rentrait de sa traque en le questionnant sur ces découvertes, mais la plupart du temps l’archer s’énervait et partait se mettre dans un coin, loupant la plupart du temps le repas. Maggie aussi était à fleur de peau ces derniers temps, Sélia étant son amie, elle envoyait chier tout le monde quand ça n’allait pas dans son sens. Hershel ne voulait pas laisser sa fille participer aux recherches, il jugeait que les trois hommes expérimentés suffisaient largement, et de plus, le chasseur lui avait bien fait comprendre qu’elle ne serait rien d’autre qu’un boulet pour lui. Autant dire, que la tension au sein du groupe, restait pour le moins électrique. La jeune militaire avait tant fait pour eux, pour leur survie, qu’au jour d’aujourd’hui, ils se sentaient tous impuissants et même coupable face à sa disparition.

Une nouvelle journée commençait, Daryl se levait chaque jour aux aurores afin de passer le plus de temps possible sur la trace de la jeune femme. Malheureusement, ce matin là, l’archer eut la malchance de faire face à un ciel couvert et pluvieux.

Daryl : « Putain non ! » Criait-il, les yeux levés au ciel.

Abraham : « C’est pas un peu de pluie qui va t’arrêter quand même ? » Lui demanda ce dernier, sur un ton d’ironie.

Daryl : « J’suis pas en sucre, mais avec la pluie, on peut dire adieu à la traque. Maintenant, va falloir avancer à l’aveuglette. » Avoue t-il, tristement.

Abraham : « Tu crois pas qu’il va y avoir un moment ou il faudrait arrêter d’espérer et voir la réalité en face » Lui demanda l’homme, d’une voix sérieuse.

Daryl : « Va te faire foutre, personne ne te force à me suivre. » Déclara le chasseur en colère.

Abraham : « Perso, j’ai rien de mieux à faire. Moi, ce que j’vois, c’est que t’es en train de te ruiner la santé pour une nana, gravement blessée, et qui a disparut depuis maintenant trois jours. Tu te voiles la face vieux, en pensant la retrouver vivante. »

L’archer pointa le sniper directement sur sa tête.

Daryl : « Retire c’que tu viens de dire ! Elle est toujours en vie ! » Hurlais le chasseur, face à cet homme et au reste du groupe qui arrivait derrière lui.

A la vue de cette scène qui pouvait vite se transformer en règlement de compte, le shérif décida d’intervenir, afin d’apaiser les tensions.

Rick : « Oh ! On se calme, Daryl, pose ton arme. Je pense qu’on a assez perdu de gens comme-ça. Et de toute façon, la question ne se pose pas, on continu les recherches tant qu’on a pas retrouvés Sélia, est-ce clair pour tout le monde ? » Demanda t-il à l’assemblée.

Daryl : « Moi ça me va, c’est tout c’que j’voulais entendre. » Affirma ce dernier.

Abraham : « Très bien, on continu alors. » Déclara t-il, en s’excusant auprès du chasseur d’un signe de tête.

Rick : « Très bien, Mark va rester pour la surveillance, je prends sa place pour les recherches, ça te va ? » Demanda le shérif à l’archer.

Daryl : « Pour rien te cacher, j’aime autant. » Avoue t-il, tout en lançant un regard noir vers le militaire.

Rick : « Ne perdons pas de temps, on y va. » Ordonna ce dernier.

Les recherches reprirent donc leur cours. Les ragots allaient bon train dans le groupe de survivants. Certains restaient persuadés de retrouver la jeune militaire saine et sauve, comme d’autres pensaient tout le contraire. En tout cas, s’il y en avait un qui n’abandonnerait jamais, ça serait bien le chasseur. Ce dernier ne trouverait pas le repos, tant que la jeune brune ne serait pas à ses côtés.

Au bout de plusieurs heures de marche, sans aucune pistes précises à suivre, le shérif décida qu’il était temps de faire une pause. Daryl ne tenait pas en place, et regardait partout autour de lui, comme-ci, la jeune militaire allait surgir d’un buisson. Les trois hommes ne savaient plus vraiment par où aller, afin d’avoir le plus de chances possible de tomber sur la disparue. Rick se sentait impuissant et réduit de ne pouvoir aider la femme qui avait assurée la survie de son enfant, ainsi que celle du groupe depuis le début. Soudain, Abraham sortit les deux hommes de leurs pensées.

Abraham : « Putain de merde ! Ramenez vos miches par là, et admirez la vue ! » Lança ce dernier à ses coéquipiers.

Les deux hommes vinrent le rejoindre, et au loin se dessinait une magnifique demeure, entourée de hauts murs. Juste devant, se dressait un immense portail, aux finitions dorés, donnant ainsi accès à un jardin qui autrefois devait sans aucun doute, être l’un des plus beaux de la région. Les arbres qui l’entouraient, la cachait parfaitement bien, car en effet, il fallait savoir qu’elle se trouvait là pour l’apercevoir.

Daryl : « C’est un château ce truc ! » Lança l’archer, ne revenant pas que l’on puisse vivre dans une maison aussi grande.

Abraham : « Plus précisément, on appel ça un manoir très cher ami. » Corrigea t-il avec humour, en imitant les vieux bourgeois d’autrefois.

Daryl : « C’est pas très loin des dernières traces de Sélia, elle est sûrement à l’intérieur. » Confit-il, en s’éloignant vers l’imposante demeure.

Rick : « Hé, pas si vite. On ne sait pas qui est à l’intérieur Daryl. Il peut très bien y avoir Sélia, comme il peut y avoir d’autres personnes. Et vu les rencontres qu’on à faites ces derniers temps, je ne préfère pas prendre de risques en y allant à découvert comme-ça. » Expliquait le shérif, très sérieux.

Daryl : « Alors qu’est ce que tu proposes ? » Demanda l’archer, impatient.

Rick : « On observe de loin pour voir s’il y a du mouvement. Et ensuite, on reviens avec du renfort pour investir les lieux. » Proposa le chef.

Abraham : « Très bon plan, moi ça me convient. » Répondit-il.

Daryl : « OK. » Objecta le chasseur, déçu de ne pas intervenir aussitôt.

Les trois survivants se postèrent face au manoir, de sorte que la vue y soit plus dégagée, et que l’on ne puisse pas les repérer. Si cette immense demeure était habité par des gens comme eux, sûr qu’elle devait être sacrément bien gardé, car un trésor comme-ça avec les temps qui court, on se bat jusqu’au bout pour le conserver.

Après plusieurs heures d’observation sans le moindre mouvements, Rick confirma l’absence de vie à l’intérieur. Les trois hommes appliquèrent donc le plan qui consistait à revenir avec du renfort pour assiéger le lieu. En revenant au campement, les hommes assistèrent à une scène de ménage entre un père et sa fille.

Hershel : « Mais qu’avais tu dans la tête ? Tu penses vraiment que c’est le bon moment pour mettre ça en route ? » Demanda l’homme très remonté contre sa fille aînée.

Maggie : « Comment tu peux me dire ça ? Puis il va falloir que tu te mettes en tête que j’suis plus une enfant ! » Déclara cette dernière, qui partit se réfugier dans les bras de son fiancé.

Rick : « Hershel, tout va bien ? » Questionna le shérif, innocemment.

Hershel : « Non Rick, rien ne va plus ici ! » Déclara l’ancien fermier en agitant ses bras dans tous les sens.

Daryl : « C’est quoi l’problème ? » Demanda l’archer, pour essayer de participer à la vie du groupe.

Hershel : « Il se passe que ma fille est enceinte ! » Cria ce dernier, haut et fort, afin que tout le monde soit au courant une bonne fois pour toute.

Rick et Abraham n’en revenaient pas de ce que l’homme venait de leur révéler. Rick, comme à son habitude, se caressa la barbe et commença à faire les cents pas pour mieux réfléchir.

Abraham : « Et bien, j’vous donne dix sur dix pour l’animation les gars ! » Lâcha ce dernier, dans un sourire.

Le chasseur, lui ne semblait pas vraiment surpris de la révélation, et paraissait même serein face à cette nouvelle. Il n’y avait jamais eu de bons moments pour avoir des enfants de toute façon, et malgré la fin du monde, l’archer trouvait cela parfaitement normal pour le jeune couple de construire un avenir. Après tout, s’ils ne le faisaient pas maintenant, ils ne le feraient sans doute jamais. Daryl s’avança tranquillement vers la fille Green qui pleurait dans les bras de Glenn.

Daryl : « Mes félicitations à vous deux. J’espère que ça sera un p’tit mec. » Lança t-il, en faisant un clin d’œil à Glenn.

Glenn : « Merci Daryl, c’est cool. » Répondit le jeune asiatique, surpris que l’archer vienne les féliciter.

Maggie détourna sa tête de l’épaule de son petit ami, tout en essuyant ses yeux rougis, puis se jeta autour du cou du chasseur pour lui murmurer :

Maggie : « Merci, et ne t’en fais pas pour Sélia. S’il y a une personne qui nous survivra, c’est bien elle. » Déclara t-elle, sûre d’elle.

L’archer la remercia et s’éloigna vers son pick-up, afin de rassembler ses affaires pour le départ. Le shérif, une fois les tensions apaisées, rassembla tout le monde afin d’annoncer leur trouvaille. Les survivants restèrent sans voix face à cette délicieuse nouvelle, et ce fut dans la bonne humeur, que chacun rangea ses affaires pour quitter la route. Il fallut à peine une heure au petit groupe pour rejoindre le manoir et commencer leur installation. Bien sûr, deux équipes avaient été désignées pour partir devant, afin de nettoyer la maison.

Daryl, (Sortant du manoir) : « C’est tout propre, il y avait juste les proprio et leurs enfants. » Déclara t-il, sans une once d’émotion dans la voix.

Laissant passer tout le monde devant lui, l’archer se retrouva de nouveau seul, face à cette immense forêt, où se trouvait la jeune militaire. La culpabilité d’être bien installé au chaud et en sécurité, lui rongeait les entrailles. Il ne pouvait s’empêcher de l’imaginer dehors, seule et blessée, en train de se battre pour pouvoir manger et survivre. Peut être qu’elle aussi les cherchait après tout, pensa t-il. Si tel était le cas, ils n’avaient vraiment pas eu de chance de ne pas s’être trouvés. Le chasseur se sentait lasse et fatigué de tout ça, malgré l’espoir qui continuait de le porter, une voix dans sa tête lui disait de ne pas trop espérer quand même. Malgré tout ce qu’il ressentait de négatif en cet instant, l’archer se refusa d’abandonner, tant qu’il ne l’aurait pas retrouver.

Dès le lendemain matin, le chasseur décida de reprendre les recherches. Abraham, Mark et Carole se portèrent volontaires afin de couvrir le plus de surface possible. Rick et Jack restaient au manoir pour la surveillance et pour aménager le reste de leurs affaires. Daryl se mit en équipe avec Carole, laissant les deux autres entre eux. C’est ainsi que les deux binômes s’enfoncèrent dans la forêt.





PDV Sélia :



Michonne : « C’est ton bras qui est affaiblit pas tes jambes, j’te signales ! » Me lança la jeune femme en rigolant, accroupit plus loin, devant une petite rivière.

Moi : « Ouais, mais après six jours à rester allonger sur ce matelas, mes jambes ont bizarrement du mal à suivre la cadence de tes mollets gros comme mes cuisses. » Répondis-je, à sa petite remarque.

Cette dernière attendit que j’arrive à sa hauteur pour m’asperger d’eau.

Michonne : « Je suis censée le prendre comme un compliment ? » Me demanda t-elle, tout sourire.

Moi : « Prend le dont comme tu veux, mademoiselle susceptible ! » Plaisantais-je, l’arrosant à mon tour pour me venger.

Je commençais progressivement à me remettre de mes blessures, et je le devais à cette femme, avec qui je retrouvais petit à petit le goût de vivre. Elle avait prit le temps de me soigner, de me rééduquer, et elle avait même commencer à m’apprendre l’art de manier le katana. Le fait d’évoquer notre passé chacune notre tour, nous avait fait énormément de bien, et nous avait permit de nous rapprocher. Michonne m’avait confié les pertes auxquelles elle avait dut faire face, son fils, puis son fiancé. C’était une femme réactive et dynamique, pleine de bon sens, prête à tout donner et qui savait garder son sang-froid en toute circonstance, tout en restant humaine. Beaucoup de choses m’avaient touché chez elle, et vice versa, ce qui facilitait notre entente.

Toutes les deux, nous nous en sortions très bien. On chassait ensemble, on avait un coin d’eau pour se laver, et les rôdeurs se faisaient plutôt rare dans le coin. J’avais tout pour être bien, mais mon esprit se dirigeait souvent vers mon groupe, en particulier vers Daryl. Ce dernier devait être mort d’inquiétude à mon sujet, mais j’espérais au plus profond de moi, qu’il finirait par m’oublier et continuer sa route. Ces bois semblaient tellement immense, qu’il ne me viendrais même pas à l’esprit de les rechercher.

Michonne : « Sélia ! » M’appela t-elle, dans un murmure à peine audible.

Des voix résonnaient dans la forêt, pas très loin de là où nous étions. La jeune femme me fis signe de la suivre, afin de se cacher dans les buissons. Arbalète en main, je restais aux aguets, prête à intervenir s’il le fallait. Deux hommes avançaient vers la rivière où nous nous trouvions juste avant. Le soleil cognait, ce qui me laissa dans le flou quand à l’identité des deux personnes. Une des voix m’était pourtant familière, mais je ne préférais pas m’avancer sur ce fait, aussi je décida de rester cacher avec ma partenaire et d’attendre la suite. Les deux inconnus continuaient d’avancer, et les voir ainsi à scruter le sol et les alentours à la recherche de quelque chose, me poussa à me relever, sans laisser le temps à Michonne de percuter ma fuite.

Moi : « Mark ? » Lançais-je, au loin tout en me protégeant au cas où.

L’un des deux hommes se reconnut immédiatement, et se retourna pour me faire face. C’est avec un grand sourire que je m’élança dans ses bras, le serrant contre moi. Je n’en revenais pas. Comme une réponse à mes pensées, il apparaissait, tel un miracle. Les chances de se retrouver dans cette forêt si dense, devait être près d’une sur cent milles.

Mark : « Bon sang Sélia, j’arrive pas à y croire. » Me dit-il, tout en se décollant afin de m’observer. « Tu va bien ? Enfin je veux dire, t’as pas de morsure, et ton bras ? Pourquoi il est en écharpe, il est cassé ? » Me questionna t-il, comme dans un interrogatoire de police.

Moi : « Hé, hé, doucement Mark. Je vais bien, ne t’en fais pas. Oui il est cassé, mais il a été très bien soigné. » Lui répondis-je, en repensant à Michonne qui restait planqué. « D’ailleurs, je ne suis pas seule. » Admis-je au militaire. « Michonne, viens, tu ne crains rien. » Criais-je à la jeune femme.

Cette dernière sortit de son buisson, brandissant son katana devant elle en défense. Il ne fallait pas lui en vouloir, Michonne était comme-ça, toujours du genre à rester méfiante, sur tout et tout le monde. Tout en avançant doucement, la jeune femme me questionna du regard, afin d’en savoir plus sur ces gens.

Moi : « J’te présentes Mark ! Tu sais, je t’en ai parlé, il était colonel aussi. Et, c’est qui lui ? » Demandais-je au militaire, surprise de me retrouver face à un parfait inconnu.

C’était un homme plutôt grand, roux, très musclé et la façon dont il me regardais, m’indiquais que c’était le genre de personne caractériel qui savait se faire entendre.

Mark : « Ah oui, excuse moi, c’est Abraham. On est tombé sur eux après la prison. » M’avoue le colonel.

Moi : « Eux ? » Demandais-je, curieuse de voir que notre groupe s’agrandissait.

Abraham : « Il y a deux autres personnes avec moi. J’te les présenterais ma jolie. » Me dit-il, dans un grand sourire.

Moi : « Ça devient une habitude les surnoms avec moi, vous avez de la chance que ça me passe au-dessus. » Répondis-je au type, sans vraiment le regarder.

Je restais sous le coup de l’émotion de pouvoir enfin rentrer chez moi. Michonne, elle, ne semblait pas à l’aise du tout de se retrouver avec des gens qu’elle ne connaissait pas. Le moins que l’on pouvait dire sur cette jeune femme, c’est qu’elle n’était pas du genre très sociable, je pouvais donc comprendre son malaise à ce moment là.

Mark : « Ça fait des jours qu’on te cherche, enfin surtout Daryl. D’ailleurs, il est dans les bois avec Carole. »

Abraham : « Peut être que le Redneck va enfin être un peu plus aimable, maintenant qu’on a retrouvé sa lionne. » Lança ce dernier, en me regardant.

Moi : « J’espère que tu as d’autres qualités, hormis ton humour à deux balles ! » Lui dis-je, afin de le faire taire un peu.

Abraham : « Oh oui, j’en ai des tas, et je t’invite à venir les tester quand tu veux jolie lionne ! »

Moi,(M’adressant à Mark) : « Ne m’dis pas qu’il est toujours comme ça ? » Lui demandais-je.

Mark : « Et si, mais t’en fais pas, on s’y habitus. Et cette jeune femme, c’est donc Michonne, c’est ça ? » Me demanda t-il, en désignant la jeune femme.

Moi : « Oui, c’est grâce à elle que je suis toujours en vie. »

Michonne : « N’exagère pas. » Me dit-elle, visiblement gêné.

Moi : « Je jure de dire la vérité, et rien que la vérité ! » Plaisantais-je, afin de dissiper son malaise.

Mark s’avança afin de la remercier pour m’avoir aider à survivre jusque là. Ce dernier insista un long moment pour la persuader de nous suivre et de rejoindre le groupe. Je m’incrusta dans la négociation, et bizarrement, la jeune femme au katana ne tarda pas à accepter notre proposition. De tout façon, il était hors de question pour moi de la laisser retourner vivre seule. Elle était comme tout le monde, et avait elle aussi besoin de se reconnecter avec le contact humain. Sur la route, Mark et Abraham, m’expliquèrent où ils s’étaient installés récemment. Au dire des deux hommes, l’endroit paraissait des plus fantastiques. Des murs très hauts, une maison très grande, du moins assez pour que chacun ait son intimité, et le lieu restait caché des étrangers et des rôdeurs. Une nouvelle vie commençait pour nous, jusqu’à quand ? Me demandais-je. Mais Michonne à ma droite me lança un sourire et une tape dans l’épaule, comme-ci, elle avait vu le doute s’installer en moi dans cet instant. C’était grâce à elle que je les avais retrouvés, et que je reprenais doucement espoir. Finalement, heureusement que j’avais fini par accepter son aide, car sans elle, je ne serais plus de ce monde. Le souvenir de notre rencontre me rappela également l’apparition de Merle, qui m’ordonnait de me relever pour me battre et d’accepter les mains que l’on me tendait. L’idée que ce soit l’aîné Dixon qui est mit Michonne sur ma route me traversa l’esprit et me parut même logique. Comme moi, cette femme avait beaucoup perdu, pourtant elle restait sur cette terre envahit de ces saletés de bestioles à se battre pour sa survie, et maintenant pour celle de notre groupe, qui un jour peut être, se transforma en rassemblement de survivants.



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