Les humains sont la cause à effet

Chapitre 17 : Il faut un appât

10762 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/08/2020 12:32

Chapitre 17: « Il faut un appât ! »




PDV Daryl :


Cela faisait maintenant plusieurs jours que Sélia restait distante, aussi bien avec les autres, qu’avec moi. La jeune femme se refermait sur elle-même, et personne n’arrivait à savoir le pourquoi du comment. De temps en temps, je la surprenait à parler avec Carole dans un coin isolé, et à voix basse, mais la militaire ne voulait jamais m’en dire plus. Une nouvelle journée commençait, le soleil n’était pas encore apparut, que je me trouvais déjà dans le jardin, prêt à partir chasser, il ne me manquais plus qu’un partenaire et l’accord de Rick. Bien sûr, il me faudrait encore attendre une bonne heure avant que le shérif ne se lève, mais j’aimais profiter de cette tranquillité, ainsi que de ce paysage encore plongé dans la nuit. A dire vrai, je me sentais seul depuis plusieurs jours du fait que Sélia ne m’adressait pratiquement pas la parole. Régulièrement, elle venait me trouver dans le lit afin d’assouvir ses besoins, ainsi que les miens, mais ça restait uniquement sexuel, comparé à toutes les autres fois qui avaient été plus douce et câline. J’avais comme la nette impression qu’elle me percevait comme un jouet, qu’elle pouvait utiliser quand elle le désirait, et le jeter quand elle n’en avait plus l’utilité. A tourner et retourner toutes ces pensées dans ma tête, brusquement, je sentis la colère et la rage se déverser en moi, tel un ouragan. Après tout, il me restait encore une heure à attendre, alors autant en profiter pour régler le problème tout de suite, même si pour cela, j’allais devoir la réveiller. C’est d’un pas déterminé que je me dirigea jusqu’à la chambre, où j’ouvris et referma la porte violemment, ce qui fit sursauter la jeune femme qui venait tout juste de se lever.


Sélia : « T’es dingue ! J’ai faillis avoir une attaque ! Quelque chose qui va pas ? » Me demanda t-elle, surprise de mon arrivée en flèche.


Moi : « Ouais, plein de choses qui vont pas ! » Répondis-je, ne pouvant retenir ma colère plus longtemps. « Ça fait des jours que tu m’ignores, tu me parle à peine, et quand tu viens vers moi c’est juste pour te faire sauter ! Mais en attendant, tu te planques pour parler avec Carole ! » Lâchais-je d’une traite, sans reprendre mon souffle.


Sélia : « Charmant, et très délicat. » Me répondit-elle, ne réagissant aucunement à mes attaques.


Moi : « Putain, mais j’peux savoir c’que t’as à la fin ? » M’énervais-je, puis me mettant face à elle.


Sélia : « J’suis désolé Daryl, c’est juste… Pour tout te dire, en fait la grossesse de Maggie m’a remit en pleine poire le fait que j’peux pas avoir d’enfants. Voilà, c’est dit. » M’avoue t-elle, tristement en baissant les yeux au sol.


Je ne revenais pas de l’aveu qu’elle venait de me faire en cet instant. Me sortir ça maintenant, alors que ça faisait cinq mois qu’on se connaissait, qu’on se battait contre la mort tous les jours, non décidément cette femme resterait toujours une énigme à mes yeux. Ma colère ne se dissipait pas malgré sa confidence, bien au contraire, elle se renforçait encore plus.


Moi : « Tu me cachais ça depuis le début, comme tu ne m’avais jamais dis que tu avais eut une aventure avec Mark, et la prochaine fois ça sera quoi ? Hein ? » M’énervais-je, de plus belle.


Sélia : « Quoi ? C’est lui qui t’as dis ça ? C’était il y a des années, ya prescription ! » Me dit-elle pour se défendre.


Moi : « J’en ai plein le cul que tu fasses des cachotteries dans mon dos, que tu prennes sans arrêt des risques pour sauver les autres ou pour faire ta belle, et que tu me prennes pour un abruti tout juste bon à te faire prendre ton pied au lit et à constamment défendre tes miches !!! » Hurlais-je, ne m’occupant pas des décibels.


Sélia : « C’est ce que tu penses de moi ? » Me demanda t-elle, les larmes aux yeux. « J’te confirme, t’es qu’un abruti ! » Me balança t-elle, en claquant violemment la porte derrière elle.


Là, je n’y avais pas été de main morte. J’entendais la maison se réveiller, pas vraiment étonnant vu la dispute qui venait d’éclater. En plus, la chambre de Rick était derrière la notre, donc j’étais sûr que le shérif fasse partit des premiers levés. En approchant de la salle à manger, j’aperçus Abraham et Sélia qui montait à l’étage, ce qui me laissa perplexe, car tout le monde était au courant que le rapport entre ces deux-là était pour le moins électrique. Rick me coupa dans ma réflexion.


Rick : « Vu que ton tour de garde n’est que ce soir, je suppose que tu va me demander d’aller chasser ? » Me demanda t-il, connaissant d’avance ma réponse.


Moi : « Ouais. » Répondis-je, d’une voix enjouée afin de masquer ma rage.


Rick : « Très bien, mais tu connais la condition, tu dois amener quelqu’un avec toi. » Me dit-il, méfiant de ma réaction.


Moi : « Pas de problème, j’comprends Rick, et t’as raison, c’est trop dangereux de sortir seul. » Admis-je.


Rick : « Ravi de te l’entendre dire. Alors fais ton choix, je te demanderais juste de ne pas trop traîner pour pas que je lance un avis de recherche. » Plaisanta ce dernier.


Moi : « Si on rencontre pas beaucoup de rôdeurs sur la route, on sera rentrés pour midi. » Affirmais-je.

Le shérif acquiesça et partit rejoindre Jack et Mark afin de prendre chacun leurs tours de garde. Je ne mis pas longtemps à réfléchir sur la personne qui m’accompagnerais, mon choix se porta immédiatement sur Carole. Avec le temps, j’avais appris à apprécier cette femme qui possédait un caractère doux et posé. Et avec l’entraînement qu’elle avait reçu de Sélia, elle savait à présent très bien se défendre et me serait donc d’une grande aide au cas où.


Moi : « Carole ! » L’appelais-je, quand elle passa dans le couloir.


Carole : « Salut Daryl ! » Me salua t-elle, toujours avec un grand sourire.


Moi : « J’vais chasser, ça te dirais de m’accompagner ? » Proposais-je, priant presque pour qu’elle accepte, car je ne me voyais pas demander à quelqu’un d’autre.


Carole : « Avec plaisir, laisse moi juste deux minutes pour me préparer, et j’te rejoins dehors. » Me dit-elle, enthousiaste.


Elle n’exagéra pas, car en effet, à peine cinq minutes plus tard, Carole me rejoignit à l’extérieur. Elle avait prit un sniper en plus de son revolver habituel, ainsi qu’un couteau qu’elle portait constamment à sa ceinture. Cette vision me donna le sourire, elle qui était si maladroite, et si godiche avant, et maintenant elle ressemblait plus à une guerrière prête à vous bondir dessus au moindre regard de travers que vous lui lanciez. Sur ce point là, Sélia avait du mérite de l’avoir transformé autant en si peu de temps, il fallait bien le reconnaître.


Au bout d’une demi-heure de marche dans les bois, je repéra les traces d’une grosse bestiole. En m’approchant de plus près, je pu affirmer qu’il s’agissait d’un sanglier, de type adulte, ce qui nous ferait au moins deux bons repas, voir trois si on se rationnait. Dirigeant Carole, tout en lui faisant comprendre que la bête ne se trouvait pas loin, je lui montra également d’autres empreintes à la forme humaine.


Carole : « On ne devrait pas rester là. » Me dit-elle, ramenant son sniper plus près d’elle.


Moi : « Non regarde, la façon dont les empreintes sont disposés, ce ne sont que des rôdeurs. » Confirmais-je.


Mes paroles eurent le don de calmer ma partenaire, qui se mit doucement à rire.


Carole : « Qui aurait crut qu’un jour on puisse avoir plus peur des autres survivants, que de ces choses qui cherchent sans arrêt à nous dévorer ! » M’avoue t-elle.


Moi : « C’est vrai que c’est plutôt ironique. » Admis-je, en repensant à ce qu’elle venait de dire.


Dans le fond elle avait raison, on craignait tellement de retomber sur d’autres gens mal attentionnés comme le gouverneur, qu’on en avait totalement oubliés notre peur des rôdeurs. Étais-ce un mal pour un bien ? Qui sait. Notre traque reprit de plus bel, mais avec davantage de méfiance à la vue des empreintes. Ces saloperies pouvaient nous tomber dessus n’importe quand, et en supériorité numérique. Toujours sur les traces de l’animal, je décida de profiter de ce moment seul avec elle pour lui soudoyer quelques informations sur le comportement de Sélia ces derniers temps.


Moi : « Tu trouves pas que Sélia est bizarre depuis quelques jours ? » Demandais-je, en prenant un air de faux semblant.


Carole : « Qu’est ce que tu veux savoir Daryl ? » Me demanda t-elle, ayant comprit mon subterfuge.


Moi : « J’en sais rien, j’ai jamais rien compris aux bonnes femmes d’toute façon. » Répondis-je, ne sachant que dire de plus.


Carole : « Parle lui, écoutes la, mais surtout ouvre toi à elle, et elle s’ouvrira à toi. Avec le temps, j’ai appris à la connaître, et étrangement, elle se confie à moi. Je penses qu’elle me voit comme une mère, et je dois avouer que je la perçois aussi comme une fille. Sélia n’a pas eu une enfance facile, tout comme toi d’ailleurs ! Oh ne me regarde pas comme ça j’ten prie, à force de t’observer j’ai pu me faire une vague idée sur ce qui a put se passer dans ton passé. » Me dit-elle.


Moi : « Et, qu’est ce qu’elle t’as dis ? » Demandais-je, curieux d’apprendre enfin quelque chose sur le passé de la militaire.


Carole : «Te raconter tout dans les détails serait comme la trahir, mais ce que je peux te dire, c’est qu’elle à besoin de toi avec elle, et pas contre elle Daryl. J’ai entendu votre dispute de ce matin, où du moins, tout le monde l’a entendu. » Finit-elle en rigolant légèrement.


Moi : « Ouais, j’me suis un peu emporté. » Avouais-je.


Carole : « Un peu ? Daryl, il faut que tu apprennes à calmer ta colère. C’est marrant, j’ai dis la même chose à Sélia hier. Vous êtes deux forts caractères, ayant chacun un passé douloureux. Vous avez tellement en commun, vous êtes faits l’un pour l’autre, mais si vous ne mettez pas un peu du votre, cette relation sera vouée à l’échec et vous détruira. » Déclara t-elle, d’une voix sûre et résolue.


J’assimilais ce que Carole me disait, et au fur et à mesure, je m’apercevais qu’elle avait raison. Dès que ça n’allait pas dans mon sens avec Sélia, je gardais tout en moi, et je finissais toujours par lui exploser à la figure, comme ce matin. On en avait tant bavé pour en arriver là, et on était même pas sûr de vivre jusqu’au lendemain, alors pourquoi perdre du temps inutilement à s’en mettre plein la gueule, plutôt que de profiter des instants qu’on pouvait partager ensemble ? L’être humain restait perpétuellement à la recherche de la satisfaction, et c’est pour ça qu’il passait sans arrêt à coté des bons moments à vivre. La vision du sanglier au loin me fit sortir de ma méditation. Dégainant mon sniper, que heureusement j’avais pris au dernier moment, je pris soin de me positionner correctement afin de me concentrer au mieux, car si je loupais cette prise, alors on rentrerait au camp bredouille, exactement comme Abraham la veille, et mon ego en prendrait un sacré coup. Il avait été fou de rage contre Sélia de n’avoir put ramener cette biche, donc si je me pointais aujourd’hui avec un sanglier adulte de cette taille, sûr qu’il ne pourrait qu’accepter sa défaite face à mon talent de chasseur. Carole ne bougea pas d’un centimètre, respectant le temps que je mettais à viser, et dans un bruit sifflant, deux balles vinrent se loger dans le flan gauche de l’animal, qui tomba à terre, agonisant de douleurs. Pris de pitié pour cette pauvre bête qui me suppliait, je l’abattu d’un coup de couteau dans la tête.


Moi : « Il doit peser pas loin de 120 kg celui-là. » Avouais-je à Carole qui était en train de se demander comment on allait le ramener.


Carole : « J’vais essayer, mais je ne te garantis rien. » Me dit-elle, en se préparant à porter la bête.


Moi : « OK, si c’est trop lourd tu laisses, je trouverais quelqu’un d’autre pour le rentrer. » Répondis-je, commençant à soulever le sanglier.


Carole m’imita, et aussi étonnant que cela puisse paraître, la femme ne lâcha rien jusqu’à notre point d’arrivé. Certes, elle était rouge, en sueur et semblait très fatiguée, mais nous avions tout de même réussi à ramener notre trophée. Il devait être à peine midi quand nous franchissions le portail du manoir, où Rick discutait juste devant avec Glenn et Jack. Les trois hommes semblaient préoccupés, ce qui ne présageait rien de bon. Carole me supplia de reposer le sanglier au sol, ce que je fis aussitôt à la vue de son visage très rougit, puis cette dernière partit en expliquant d’avoir grand besoin d’une douche. Après cet effort intense, je lui donnais raison, et il fallait que j’y pense aussi.


Rick : « Pile à l’heure ! » Me sourit ce dernier.


Glenn : « Waouh Daryl ! Belle prise ! » Me lança le jeune asiatique en attirant l’attention des deux autres sur le sanglier.


Rick : « Bien joué vieux ! On a de quoi se faire un banquet avec ça ! » Me dit-il, en me donnant une légère accolade.


Moi : « Ouais, et Carole a bien gérée pour le ramener jusqu’ici, car le bestio est pas léger. » Avouais-je, en craquant mon dos endolori. « Alors, de quoi vous parliez ? » Demandais-je, curieux d’en savoir plus sur ce qui les travaillait à ce point.


Glenn : « C’est Maggie. Sa grossesse commence mal, Hershel est inquiet. » M’avoue ce dernier, tristement.


Moi : « Qu’est ce qu’on peut faire ? » Demandais-je, très inquiet pour le sort du futur bébé.


Rick : « Pour le moment pas grand-chose, il faut attendre. Hershel nous en dira plus dans l’après-midi. » Trancha le shérif. « Je vais t’aider à le rentrer. » M’informa t-il en se mettant face à l’animal.



PDV Sélia :


D’en haut, je pouvais entendre des exclamations de joies. Sans même écouter ce qu’ils disaient exactement, j’avais vite compris que Daryl était rentré avec une belle prise, tant mieux pour lui, pensais-je.


Abraham : « T’es dans la lune princesse ? » Me demanda t-il, me sortant brusquement de mes pensées.


Moi : « Hein ? Euh non… Désolé, tu disais ? » Me concentrant de nouveau sur le plan.


Depuis une bonne heure, Abraham essayait de mettre une stratégie en place, afin de me faire sortir du manoir en prétextant une partie de chasse, pour que je parte à la rencontre de l’homme au capuchon. On s’était isolé à l’étage, dans une petite chambre inoccupée, car les oreilles traînaient partout ici.


Abraham : « Je disais donc… Il faut que je prenne les devants dès ce soir avec Rick pour pouvoir t’emmener avec moi demain matin. » Recommença t-il.


Moi : « Le problème, c’est qu’à les entendre en bas, il semblerait bien qu’il ait ramené un beau butin. » Déclarais-je.


Abraham : « On manquera toujours de bouffe, peut importe la bestiole que ton p’tit copain vient de nous ramener, tu peux être sûre que demain midi il n’y en aura plus. » Affirma ce dernier, sûr de lui.


Moi : « Et Rick te diras que Daryl est un meilleur chasseur que toi et que donc il aura plus de chances de ramener de la viande. »

Tranchais-je, afin de couper court à ce plan ridicule qui ne fonctionnerais jamais. « En plus, tout le monde sait qu’on n’arrive pas à s’entendre, ça va paraître louche qu’on veuille partir chasser tous les deux. » Déclarais-je.


Abraham : « Bordel, mais qu’est ce que t’es négative comme gonzesse ! Fais moi confiance, ça va marcher. Je suis un très bon acteur quand j’veux. » M’avoue t-il.


Moi : « OK ! Si ça ne marche pas, je te condamne à me trouver… hum… je sais ! Des Snickers, mais pas des vieux tout périmés, des vrais Snickers ! » Tentais-je, alors qu’il ne me devait rien du tout, vu qu’il essayait juste de m’aider.


Abraham : « T’y arrivera toi dans la vie ! Marché conclut ! D’ailleurs, ça m’fais penser aux cartouches de cigarettes que j’te dois. Faut que j’aille voir Rosita, c’est elle qui les as planqués. » Me dit-il. « Et je m’occupe de Rick ce soir, dès que j’suis tout seul avec lui. » Finit-il, puis ce dernier se dirigea vers l’escalier.


Moi : « Abraham ! » Appelais-je, tout en allant à sa rencontre. « Merci beaucoup. » Admis-je gentiment.


Abraham : « Toujours un plaisir d’aider les demoiselles en détresse. » Me dit-il, dans un clin d’œil, puis il descendit, me laissant seule.


C’est marrant comment la situation venait de se renverser en moins d’une journée entre nous deux. La veille on se criait dessus à ne plus savoir quoi se mettre dans la gueule tellement on y avait été fort, et là, il élaborait tout un stratagème pour m’aider à retrouver Nathan, l’homme au capuchon, afin d’en savoir plus sur son groupe et leur survie. Finalement, ce n’était pas un homme si désagréable que ça.


Décidant qu’il était temps pour moi de rompre ma solitude, je pris l’initiative de rejoindre le groupe en bas.

Rendue à la dernière marche, Abraham me tendit fièrement un sac remplit de cartouches. En effet, il n’avait pas traîné pour le retrouver, j’en conclu donc que c’était un homme de parole, ce qui était bon à savoir en pleine apocalypse.


Abraham : « Voilà, comme promis ! » Me dit-il.


Moi : « Merci. Jt’en paye une ? » Proposais-je, innocemment.


Ce dernier accepta volontiers, malgré le regard noir que lui lança Rosita un peu plus loin. Une délicieuse odeur se dégageait de la cuisine où Beth, Alyssa et Carole s’affairaient. Cela faisait maintenant plusieurs jours que le groupe était rôdé sur les tâches à faire dans la grande maison. Même les enfants participaient de leur plein gré. Tout en fumant notre cigarette, j’éprouvais le besoin de me confier sur ma relation avec Daryl qui devenait de plus en plus compliquée au quotidien, ne sachant comment aborder ce sujet et curieuse aussi d’en apprendre plus sur lui, je débuta une petite série de question personnelle.


Moi : « T’étais marié avant ? » Lui demandais-je, sans prendre de gants.


Abraham : « Ouais, et j’avais trois enfants. Et toi ? » Répondit-il, prenant soin de masquer ses émotions.


Moi : « Oui. Je n’avais pas d’enfants, mais j’étais marié. » Avouais-je, en repensant à Mike.


Abraham : « Tu l’as perdu au début ? » Me demanda t-il.


Moi : « Non, ça fait quatre ans, dans un accident de moto. Et toi ? »


Abraham : « Ils se sont fais bouffés au tout début de cette putain de merde ! » Me dit-il, d’une voix calme.


Moi : « Comme tu dis, une putain de belle merde. » Admis-je, en repensant à toutes les personnes que l’ont avait perdus.


Abraham : « Mais bon, le passé est derrière nous, maintenant, il faut regarder en avant. » Lança t-il, en jetant son mégot au sol pour clore cette conversation.


Moi : « J’suis désolé de t’avoir demandé ça, j’suis pas vraiment douée pour la discussion de salon. »


Abraham : « Alors on est deux. Changeons de sujet, comment va ta vie amoureuse ? » Me demanda t-il, en rigolant.


Moi : « J’suppose que t’as entendus notre engueulade de ce matin ? » Répondis-je, en sachant pertinemment où il voulait en venir, ce qui m’arrangeais vu que je voulais en parler.


Abraham : « Tout l’monde l’a entendu princesse. » Avoue t-il.


Moi : « J’sais plus comment m’y prendre avec lui. J’avoue que j’ai pas un caractère facile, mais Daryl se referme sans arrêt sur lui-même, et ça m’aide pas pour aller vers lui, crois moi. » Admis-je, en espérant trouver du réconfort.


Abraham : « Comme j’te l’ai dis pas plus tard qu’hier, ce mec à un sacré manque de confiance en lui, et vos problèmes viennent de ça. Quand on s’est foutu sur la gueule tous les deux, et que je lui ai cassé sa précieuse arbalète, tu sais de quoi c’est partit ? » Me questionna t-il.


Moi : « Non, il n’a pas voulut me le dire. » Répondis-je, très curieuse de savoir la suite.


Abraham : « Pas étonnant. J’lui ai simplement dit que je ne comprenais pas comment une femme comme toi, se retrouvait avec un type comme lui, et là, il m’a mit son poing dans la gueule. » Rigolait-il.


Moi : « Oh ! Tu l’avais bien cherché alors. » Dis-je, en rigolant également.


Abraham : « Ah ouais, tu trouves ? Personnellement si un gars que j’connais pas me balance ça, j’en aurais strictement rien à carré, car j’pars du principe que je sais c’que vaux, et c’est pas aux autres de me dire comment j’dois être, et encore moins avec qui j’dois être. » Me dit-il, droit dans les yeux.


Moi : « Sur le principe, t’as pas tort. » Avouais-je, réfléchissant à ses sages paroles. « Et toi, comment va ta vie amoureuse ? » Demandais-je en souriant à l’entente de notre conversation futile certes, mais qui me donnait l’impression d’avoir une vie normale, l’espace d’un instant.

Abraham : « Toujours la même chose, les parties de pirouettes sont sympa, mais pour tout t’avouer, je ressens rien pour Rosita. » Admit-il.


Moi : « Waouh, ça c’est de la révélation. T’inquiètes pas, j’fais pas partie des femmes qui ne savent pas tenir leur langues. » Lui répondis-je, en voyant ses sourcils froncés.


Abraham : « T’as des sentiments toi pour Daryl ? » Me demanda t-il, de but en blanc.

Je réfléchissais à la réponse, quand Mark nous rejoignis.


Mark : « Hé ! On va passer à table les enfants. » Nous dit-il, tout sourire.


Abraham : « Qu’est ce qui te fais rire comme ça grand bêta ? » Lança Abraham, donnant gentiment une tape sur son épaule.


J’avais remarqué que les deux hommes s’entendaient assez bien depuis leur rencontre.


Mark : « Vous voir tous les deux à discuter tranquillement, c’est comique quand on revoit la scène d’hier. » Remarqua t-il.


Abraham : « C’est vrai, mais comme tu le vois, on a réussi à trouver un terrain d’entente. Pas vrai princesse ? » Demanda t-il, attendant une confirmation de ma part.


Moi : « Oui, finalement, il est pas si con ! » Plaisantais-je, en lui donnant à mon tour une tape sur l’épaule.


Ma remarque les fit rire tous les deux de bon cœur, me provoquant également un rire incontrôlé. Malheureusement pour moi, au loin, Daryl

ne ratait rien de la scène, et à sa façon de me regarder, je compris que je venais de prendre, une fois de plus, un mauvais point avec lui.


D’un coté je voulais que ça change, et d’un autre, je commençais à en avoir marre de me prendre autant la tête pour un homme que je ne

connaissais que depuis quelques mois. Déjà qu’à la base la vie est courte, et maintenant encore plus qu’avant. Puis ce n’était pas de ma faute si l’archer ne s’entendait pas avec Mark et Abraham. Une fois la crise de fou rire passé, nous nous décidâmes à rejoindre les autres à table. Le repas se fit dans la bonne humeur, chacun pouvait enfin manger à sa faim, il y avait même deux bouteilles de vin posées sur la table pour accompagner le sanglier. L’absence de Maggie et d’Hershel, me percuta au bout de quelques minutes. Glenn, sur ma droite, m’expliqua l’état de santé de la jeune brune, ainsi que celle du fœtus, et le peu qu’il venait de me dire, ne présageait rien de bon. Je décida d’enfiler mon assiette au plus vite afin d’écourter le repas, puis je partis rejoindre mon amie à son chevet.


Moi : « Comment va t-elle ? » M’adressant à Hershel, car la jeune femme semblait partit pour une longue sieste.


Hershel : « Elle a de sérieuses carences en fer, et manque de vitamines, et je n’ai rien de tout ça sous la main. » M’avoue ce dernier, très inquiet pour sa fille aînée.


Moi : « J’vais voir Rick, il faut qu’on trouve tout ça. » Déclarais-je, en commençant à m’éloigner, mais le vieil homme me retint par le poignet.


Hershel : « Sélia ! Merci de tout ce que tu fais pour nous tous. D’ailleurs, je t’autorise à reprendre du service, après tout, tu sembles beaucoup mieux, et tu peux également retirer l’écharpe de ton bras et recommencer à t’en resservir, sans trop forcer quand même hein ? » M’expliqua t-il, souriant malgré la situation délicate.


Je ne pu résister à l’envie de l’enlacer et de lui promettre que tout se passerait bien pour Maggie. Je n’ai pas évoqué le cas du bébé, car généralement, quand une grossesse de deux mois commence comme-ça, la suite ne promet pas d’être des plus heureuses. D’une démarche déterminée, je me faufila discrètement jusqu’à Rick.


Moi : « Il faut que j’te parle, c’est important. » Chuchotais-je, discrètement pour laisser le reste du groupe manger dans la bonne humeur.


Rick me suivit donc à l’extérieur, où j’en profita pour m’allumer une cigarette. Je me sentais si inquiète pour mon amie, que j’éprouvais le besoin de m’occuper les mains.


Moi : « Maggie a une importante carence en fer, et il lui faudrait aussi des vitamines. » Déclarais-je.

Le shérif se passa les mains sur le visage, tout en soufflant. Je me doutais bien que ça le mettait dans une situation délicate. D’un coté il devait tout faire pour préserver la vie de Maggie, et de l’autre, il devait envoyer des personnes prendre des risques en dehors du manoir, afin de sauver la jeune brune.


Rick : « Très bien, je vais regarder les villes qu’il y a dans le coin, et on se réunit tous pour former une équipe. » Me dit-il, en me remerciant.

Moi : « Ah, au fait Rick ! Hershel m’a dit que je pouvais reprendre du service, donc... » Je n’eus pas le temps de finir ce que j’avais à dire que le shérif compléta ma phrase.


Rick : « Tu te propose pour y aller ! Je suis soulagé de te voir reprendre du service. » Termina ce dernier en rentrant à l’intérieur de la maison, avec moins de joie de vivre qu’auparavant.




PDV Daryl :


J’aperçus Sélia enfiler son assiette plus vite que la lumière, et disparaître sans dire un mot, ni même me lancer un regard. J’en avais plus que marre de cette distance entre nous, et de l’avoir vu rire ainsi tout à l’heure, avec les deux hommes que je détestais le plus dans le groupe me faisait rager encore plus, à croire qu’elle le faisait exprès pour me rendre jaloux, ou je ne sais quoi. Si elle croit que je suis du style à lui taper une crise de jalousie, elle se met le doigt dans l’œil, après tout, qu’elle fasse ce qu’elle veut, pensais-je. Puis notre dispute de ce matin n’avait pas l’air de la déranger plus que ça, à croire qu’elle était soulagée de ne plus être obligé de me parler.

Je voyais tout le monde parler et rire, comme-ci tout allait pour le mieux. Face à cette scène, comment pouvait-on imaginer que la mort guettait chacun de nous à l’extérieur ? Me sentant de trop dans cette tablée, je préféra finir ma viande en quatrième vitesse, puis je partis fumer une cigarette dehors pour digérer le sanglier. J’allais sortir de ma cachette quand je reconnus la voix de Sélia et celle de Rick, et je ne pu m’empêcher d’écouter la conversation.


Sélia: « Maggie a une importante carence en fer, et il lui faudrait aussi des vitamines. »


Rick : « Très bien, je vais regarder les villes qu’il y a dans le coin, et on se réunit tous pour former une équipe. »


Sélia : « Ah, au fait Rick ! Hershel m’a dit que je pouvais reprendre du service, donc... »


Rick : « Tu te propose pour y aller ! Je suis soulagé de te voir reprendre du service. »


Le shérif reprit la direction de la maison, la mine déconfite. Sélia ne bougeait pas, et semblait perdu dans ses pensées, cela devenait une habitude ces derniers temps. Peut être étais-ce le moment pour moi d’aller vers elle, mais pour lui dire quoi ? Bon sang, Merle aurait encore été de ce monde, lui il m’aurait guidé, surtout qu’ils s’entendaient bien tous les deux. Le fait de repenser soudainement à mon frère, après tout ce qu’il s’était passé depuis sa mort, me plongea dans la tristesse. Tout s’était enchaîné si vite, que je n’avais même pas eu le temps de faire mon deuil, et encore moins de l’enterrer dignement. Je m’apprêtais à bouger quand Abraham arriva, cigarette en bouche, vers la jeune femme qui ne semblait pas l’avoir percuté. Décidément, c’est le rendez-vous des fumeurs ici, pensais-je en me frappant mentalement de ne pas m’être réveillé plutôt pour aller la rejoindre. De là où j’étais, ils ne pouvaient pas me repérer, cependant de mon coté, j’avais la possibilité de tout voir et tout entendre.


Abraham : « En pleine réflexion princesse ? »


Sélia : « Euh… ouais si on veut. » Répondit-elle, encore à moitié plongée dans sa méditation.


Abraham : « C’est à propos de Maggie, c’est ça ? » Lui demanda t-il, tout en se rapprochant d’elle à une distance que je n’appréciais pas.


Sélia : « Comment tu l’sais ? »


Abraham : « J’le vois à ta tête que tu n’es pas bien, et j’pense pas que ça doit être ton archer qui te met dans cet état, vu que vous ne vous adressez même pas un regard. » Déclara t-il.


Sélia : « Observateur en plus ! » Lui dit-elle.


Abraham : « Oui, surtout quand c’est pour regarder une jolie femme. » Avoue t-il, d’un air charmeur.


Ce type me faisait bouillir intérieurement, je n’avais qu’une envie là tout de suite, c’était de lui sauter à la gorge et de lui faire ravaler ce sourire satisfait qu’il affichait.


Sélia : « Arrêtes Abraham, c’est sérieux, Maggie n’est pas au top de sa forme, et ça peut poser soucis pour le bébé. » Expliquait-elle à cet abruti.


Abraham : « C’est quoi le plan ? » Demanda t-il, en bombant le torse tel un gorille en chasse.


Sélia : « Rick est partit voir sur la carte vers quelle ville on peut se diriger pour trouver ce qu’il faut pour la soigner. Il va réunir tout le monde après pour former une équipe. »


Abraham : « Une équipe dont bien entendu tu feras partie ? » Questionna t-il.


Sélia lui répondit par un grand sourire, puis repartit vers le manoir, laissant ma proie seule et vulnérable. Me dirigeant vers ce dernier, d’un pas décidé et rageur, il m’aperçut et se redressa correctement, sûrement pour mieux me prendre de haut, mais cette fois-ci, je ne me laisserais pas faire.


Abraham : « Tu m’espionnes ? » Me demanda t-il, n’effaçant toujours pas ce petit sourire narquois de son visage.


Moi : « Si tu crois que t’es le nombril du monde, désolé mais tu te goures. Par contre, j’te trouves soudainement bien proche de Sélia ! » Déclarais-je, afin de lui faire comprendre où je voulais en venir.


Abraham : « Ah, j’ai le droit à une crise de jalousie ? Comme c’est touchant ! » Me répondit-il.


Moi : « J’te pensais digne de parole, apparemment pas. » Dis-je, pour lui rappeler l’accord qu’on avait passé pas plus tard qu’hier.


Abraham : « Oh!Oh !Oh ! Dans cet accord, il n’a jamais été question que je n’avais pas l’droit d’approcher ta belle j’te signales. » Me répondit-il, fière de lui.


Moi : « Tu commences sérieusement à m’agacer ! » M’énervais-je, commençant à serrer durement les poings.


Abraham : « OK Daryl ! Autant pour moi. On discutais simplement, elle est encore libre de parler à qui elle veut, non ? »


Moi : « J’ai pas confiance en toi ! » Criais-je presque.


Abraham : « Et tu n’as pas non plus confiance en elle on dirait ! Comme en toi même d’ailleurs ! » Continuait-il.


Moi : « La prochaine fois que j’te vois trop près d’elle, j’te jures que je t’le ferais regretter ! » Hurlais-je, en le menaçant de mon poing.


Abraham : « Trop près ? Tu veux dire comme hier quand j’ai pu voir à quel point son tatouage tahitien descendait. » Me lança t-il à la figure.


Ce qu’il me disait en cet instant me percuta de plein fouet comme une gifle que l’on me donnait avec beaucoup d’élan. Ce n’était pas possible qu’il connaisse ce tatouage sans avoir vu Sélia nue. Ce salopard avait réussit à avoir ce qu’il voulait. Dans un élan soudain, mon poing s’abattit sur son visage, et le mouvement se répéta à plusieurs reprises. J’étais tellement hors de moi, que je ne me contrôlais plus.


Je sentais des coups de pieds se loger par moment dans mes cotes ainsi que dans mon ventre, mais la colère qui m’envahissait ne me faisait pas ressentir la douleur. La vision de la jeune militaire avec lui me donnait la rage nécessaire pour avoir le dessus. Pendant un bref instant, Abraham réussi à me mettre au sol et reprendre l’avantage, mais ça ne dura pas car Mark et Jack arrivèrent pour nous séparer. Quelques survivants, dont Sélia, ne tardèrent pas à suivre pour voir la scène de plus près. Le sang se mêlait à ma salive, cependant quand je détourna la tête vers mon adversaire, je dus avouer que je n’avais pas à me plaindre, sur ce coup là, je m’en étais plutôt bien sorti.


Mark : « Vous n’avez rien d’autre à foutre que de vous taper sur la tronche, sérieux ? » Hurlait-il. « Et toi, il me semble que t’as un tour à prendre, non ? » Me dit-il comme à un chien qu’on punissait.

Au moment où j’allais rétorquer afin de lui faire comprendre que je ne me laisserais pas parler ainsi, Sélia intervenu pour calmer les tensions.


Sélia : « Mark ! T’as pas à lui parler comme-ça, OK ? Un peu de respect te tuerais pas. » Balança t-elle contre son ami qui ne broncha pas à sa remarque.


Je ne me sentais pas de venir vers elle, ou même de lui faire un signe afin de la remercier, surtout après ce que je venais d’apprendre, aussi je décida de partir prendre mon quart. Les langues se délièrent d’un coup à mon départ, sûr que ça ne tarderait pas pour arriver jusqu’aux oreilles de Rick. Dire que j’avais fais une promesse avec ce type, et devant le shérif, en plus, pour qui j’avais beaucoup d’estime, et ce dernier n’en aurait sûrement plus pour moi par la suite. J’étais un homme de parole habituellement, mais là, je n’avais pas réussi à me contenir. Cet espèce d’abruti faisait tout pour que je pète les plombs, en tout cas il venait de gagner ce qu’il cherchait depuis le début, et au passage, il éloignait au fur et à mesure Sélia de moi.



PDV Extérieur :



De son coté, Daryl partit prendre son quart dans la tour Est, avec un goût amer qu’il ne réussissait à faire disparaître, celui de l’échec. Le chasseur n’en restait pas moins persuadé, qu’il n’aurait de toute évidence, put réussir à se contenir face aux propos d’Abraham. De l’autre coté, Abraham ne se plaignait pas de ses blessures au visage, mais se sentait idiot d’avoir balancé ça au chasseur, car par la même occasion il venait de créer de sérieux problèmes à Sélia, et ce n’était pas du tout le but de la manœuvre. Si l’archer n’était pas venu le voir pour l’agresser, il ne lui en aurait sans doute jamais parlé. La militaire le prit en charge pour panser ces blessures, et cette dernière en profita également pour lui faire des remontrances, car ce genre de bagarre n’était censé plus se reproduire entre eux deux.


Sélia : « Quelle est ton excuse cette fois ? » Lui demanda t-elle, remontée.


Abraham : « Figures toi que ton petit copain nous observait, et dès que t’es partie, il m’a agressé. Aïe ! » Cria t-il quand la jeune femme commença à désinfecter les plaies ouvertes.


Sélia : « C’est bien fait! La prochaine fois t’y réfléchira à deux fois avant de t’en prendre à lui. » Le sermonne t-elle, en continuant sa torture.


Abraham : « C’est lui qui m’a collé son poing dans la figure en premier, j’te ferais remarquer, alors c’est à lui d’se taper ta morale à deux balles. » Affirma t-il, contrarié de se faire engueuler pendant que le chasseur restait tranquille dans sa tour.


Sélia : « Vous êtes deux gosses qui se battent pour… En fait, on sait même pas pourquoi. » Finit-elle par dire en s’énervant de plus belle sur lui.


Abraham : « Il est jaloux du temps qu’on passe ensemble, et vu que vous ne vous parlez plus, ça le rend grognon. Mais...ya pas que ça... » Commença t-il, ne sachant comment avouer sa bêtise.


Sélia : « Bah accouches ! » Lui dit-elle en voyant son hésitation.


Abraham : « Dans le feu de l’action, j’lui ai balancé que j’avais vu ton tatouage tahitien en entier. » Déglutit-il, difficilement, appréhendant la réaction de la jeune femme.


Sélia, (Manquant de s’étouffer à son aveu) : « Tu as fais quoi ???!! » Hurla t-elle, en se levant d’un bond, envoyant au passage le petit matériel médical par terre.


Abraham : « J’tassures que j’voulais pas l’dire, c’est sortit comme-ça, sans que j’me rende compte de ce que j’étais en train de dire. » S’excusa sincèrement ce dernier alors que ça ne fait pas vraiment partie de ses habitudes de présenter des excuses.


La jeune femme se mit à faire les cents pas dans la petite chambre, en se passant nerveusement les mains sur le visage. Quand on la connaissait bien, on pouvait facilement deviner quand elle était en panique grâce à une petite veine qui ressortait légèrement sur sa tempe droite. Hershel arriva à ce moment là, ayant eut écho de ce qu’il s’était passé entre ces deux bagarreurs, il voulait venir constater par lui-même les dégâts.


Hershel : « Alors, que s’est-il passé cette fois ? » Demanda le vieil homme, peu surpris.


Abraham : « Rien de très grave Doc, juste un petit différent. » Expliqua t-il, sur le ton de la plaisanterie.


Hershel : « Ça ne va pas Sélia ? » Demanda t-il à la jeune femme qui tournait, tel un lion dans une cage.


La militaire le rassura brièvement, et laissa les deux hommes en plan. Il lui fallait un peu de calme pour réfléchir à la situation dans laquelle Abraham venait de la mettre. Carole l’interpella dans le grand salon.


Carole : « Sélia, tu tombes bien, Rick te cherche, il est à la tour Est avec Daryl et Mark. » Lui dit-elle.


Sélia : « OK ! Je suppose que j’ai pas le choix de toute façon. » Souffla cette dernière d’un ton lasse.


La jeune femme se dirigea donc à contre cœur vers la tour de garde. Elle se demandait ce que le shérif lui voulait, même si au fond elle en avait une vague idée, et si c’était bien ce à quoi elle pensait, il était exclu qu’elle prenne une part de responsabilité dans ce qui venait de se passer entre les deux hommes. Arrivé en haut, trois regards inquiets et paniqués se plantèrent sur elle.


Sélia : « Ouh la ! Qu’est ce qu’il y a ? » Demanda t-elle aussi inquiète qu’eux.


Mark : « Des rôdeurs se dirigent par là. » Avoue ce dernier à la jeune femme afin de débloquer la situation au plus vite.


Rick : « Il faut qu’on parte d’ici, ils sont trop nombreux. » Ordonna t-il.


Sélia : « Quoi ? On peut pas partir, Maggie ne supportera pas le trajet Rick ! » Expliqua t-elle, contrarié de le voir baisser les bras aussi rapidement.


Rick : « Parce que tu as une autre solution bien sûr ? » Demanda t-il, en s’énervant.


Sélia : « Hé ! C’est pas d’ma faute s’il nous court constamment après, OK ? Alors pas la peine de passer tes nerfs sur moi ! » Déclara t-elle, coléreuse à son tour.


Mark : « OK ! Qu’est ce que tu suggère ? » Demanda le militaire à son amie.


Sélia : « On forme des équipes, on les sépares, et on les éloignes le plus loin possible. » Lança t-elle de but en blanc comme-ci ça coulait de source.


Le chasseur qui ne disait rien depuis le début, décida de réagir sur ses paroles.


Daryl : « Et après on enterre nos morts, c’est ça ton plan ? » S’exaspéra t-il contre la brune.


Sélia : « Parce que tu crois que si on part d’ici on aura pas de morts ? Arrête les contes de fées ! » Enchaîna t-elle.


Rick : « STOP !!! J’approuve ton idée Sélia. Mark, réunis tout le monde au grand salon, on leur expose le plan et on agit aussitôt. » Ordonna le shérif pour couper court.


Le colonel s’exécuta aussitôt.


Rick : « T’es sûr que ça peut marcher ? » Demanda t-il à la jeune femme.


Sélia : « En tout cas on a plus de chances en faisant ça qu’en fuyant. » Trancha t-elle, en fixant Daryl pour le mettre au défi de rétorquer.


Rick : « Très bien, on fait comme-ça alors. Je compte également sur vous deux pour mettre vos différents de côté. » Décréta le shérif en les regardant tour à tour pour faire passer le message.


Daryl : « Pas d’problème pour moi. » Répondit l’archer d’un ton glacial.


Sélia : « Pour moi non plus. » Ajouta la jeune femme. « Et pour Maggie ? Il lui faut ces vitamines Rick, c’est vital pour elle et le bébé. » Rajouta t’elle.


Rick : « On s’occupe en premier lieu des rôdeurs, et dès que c’est réglé on organise l’expédition. » Promis ce dernier.

Sur ces dernières paroles, le trio s’avança en direction du manoir afin de peaufiner les derniers détails du plan avec le reste du groupe. Les prochaines heures promettaient d’être longues et intense. Ce n’était pas la première fois qu’une horde de cadavres ambulants leurs fonçaient dessus, mais ça allait être leur première de se battre afin de protéger leur maison. La tension était palpable dans le salon, les survivants commençaient à paniquer. Hershel s’inquiétait, car s’ils devaient partir au dernier moment, le transport de Maggie pourrait lui engendrer de grandes complication pour la suite de sa grossesse. Jack et Abraham rassemblaient toutes les armes et munitions qu’ils avaient à disposition. Dommage pour eux qu’ils avaient dus fuir la prison aussi vite, car les trois quarts de leur arsenal était resté sur place, excepté les sniper et quelques revolvers. Le shérif ordonna le silence afin d’exposer la situation.


Rick : « On va donc former des équipes. Plusieurs iront à l’extérieur, pendant que d’autres resteront ici pour garder la maison. » Expliqua t-il. « Hershel, Glenn, Carl, Alyssa et Jack vous restez. Les autres, servez vous en armes et rejoignez moi dehors. » Ordonna ce dernier.


Les survivants s’exécutèrent sans dire un mot. Le silence pesant parlait pour eux. Michonne emprunta seulement un revolver, cette dernière ne semblait pas comprendre la nécessité des armes à feu face à ces revenants.


Sélia : « Tu te sens d’attaque ? » Demanda la jeune femme à son amie.


Michonne : « Comme toujours ! » Lui répondit-elle, souriante.


Michonne ne discutait pas beaucoup avec les autres membres du groupe, excepté avec Sélia qu’elle connaissait depuis plus longtemps. La jeune femme n’était pas vraiment du genre à raconter sa vie à tout le monde, et certaines personnes ne paraissaient pas très enthousiaste à l’idée d’essayer d’engager la conversation avec elle, mais petit à petit, elle réussissait à s’intégrer parmi eux.


Abraham : « Alors les filles, prêtes pour le combat ? » S’incrusta ce dernier.


Sélia : « Comme toujours ! » Répondit la jeune militaire en faisant un clin d’œil à son amie, puis l’entraîna avec elle à l’extérieur pour y rejoindre Rick qui les attendaient de pieds ferme.


Le shérif se tenait devant eux, le regard dur, armé jusqu’aux dents. L’inquiétude se lisait sur son visage déconfit. L’après-midi avançait, il fallait faire vite pour que les survivants ne se fassent pas piéger par la nuit. Rick expliqua une dernière fois le plan, afin qu’il soit clair et précis dans tous les esprits. Une fois fait, il annonça les équipes. Il était évident qu’il fallait répartir les forces, et éviter de mettre certains caractères ensemble.


Rick : « Il y aura trois équipes. En premier, Carole, Rosita et Mark. Vous couvrirez l’Est de la forêt. Sélia, tu prends Abraham et Beth avec toi. Hershel a insisté pour que Beth soit avec toi, donc inutile de préciser à quel point il te fait confiance pour la ramener en vie. Vous prenez l’Ouest, et n’oubliez pas de les amenez le plus possible au Nord. » Annonça t-il.


Abraham : « Et une fois au Nord, on en fait quoi de ces cadavres pourris ? » Demanda l’homme roux.


Sélia : « On a pas mal d’essence, pourquoi ne pas s’en servir pour faire un feu de joie. Ça va les attirer, ils se jetteront dedans, et nous on rentre à l’heure pour le dîner. » Ajouta la jeune femme.


Rick : « On a pas d’autre solution de toute façon, allez vous servir en carburant. Daryl et Michonne, avec moi. »


Michonne : « Et on couvre quelle partie nous ? » Demanda t-elle, curieuse.


Rick : « On passe derrière eux pour rassembler les rôdeurs qui ne les suivront pas. »


Michonne : « On ne pourra pas couvrir une aussi grande partie à trois. » Contra le jeune femme.


Rick : « Je sais, on fera ce qu’on pourra. » Termina t-il, pour couper court à la conversation.


Sélia : « Rick ! » Appela t-elle, le rappelant à l’ordre.


Rick : « Ah oui. Une dernière chose ! Si vous croisez un homme portant un capuchon et qui tire à l’arc, sachez que ce n’est pas notre ennemi. Il fait parti d’un groupe de survivants comme nous, ils ne nous veulent aucun mal. » Termina t-il, en prenant soin de bien décrire l’archer.


Daryl : « Qu’est ce qu’on en sait ? Perso, si j’me sens menacé j’hésiterais pas à tirer. » Rétorqua le chasseur, tout en fixant Sélia.


Rick : « Ce n’est pas notre ennemi Daryl, il n’a rien à gagner à nous tirer dessus. Ce sont des gens comme nous. » Coupa le shérif, en prenant un ton autoritaire.

Une fois les bidons d’essence récupérés et répartis par équipe, les survivants se séparèrent donc, chaque groupe allant vers sa zone attribuée.



PDV Sélia :


Daryl n’arrivait pas à mettre nos différents de côté. Je savais bien qu’au fond il restait persuadé de ma capacité à déceler le mal chez une personne, et le matin même j’avais affirmée que Nathan n’était en aucun cas une menace pour nous. Mais le chasseur voulait simplement, par n’importe quel moyen, se mettre contre moi, sûrement pour me faire payer tout ce que je lui avais caché, ainsi que le malentendu avec Abraham et mon tatouage. Je voulais riposter quand il commença à dire ouvertement qu’il n’hésiterait pas à tirer sur Nathan, mais Rick fut plus rapide que moi. Abraham partit avec le shérif et Mark pour ramener les bidons d’essence. Je sentais Beth se tendre à mes cotés, j’imaginais ce que la pauvre jeune fille pouvait ressentir à cet instant. C’était comme-ci on l’envoyait sur un champ de bataille alors qu’elle savait tout juste se servir d’une arme. Le fait qu’Hershel ait accepté que sa fille participe à cette bataille, mais uniquement en étant dans mon équipe me touchait au plus haut point, mais m’angoissait également. Non seulement cette mission devait être une réussite, sinon ce serait notre fin à tous, mais je devais aussi ramener Beth en un seul morceau.


Moi : « Ça va aller Beth, reste bien avec nous, ne t’éloignes sous aucun prétexte et j’te garanties de t’offrir ta première cuite ce soir. » Plaisantais-je afin de la détendre un peu.


La jeune fille me répondit par un énorme sourire, qui redonnait un peu plus de couleur à son visage.


Abraham : « C’est bon, on peut y aller ! » Lança t-il.


Les trois équipes se souhaitèrent bonne chance, et s’éloignèrent d’une démarche peu rassurante. Prenant la route vers l’Ouest, je sentis le regard brûlant de Daryl dans mon dos. J’aurais tant voulut le prendre dans mes bras une dernière fois et lui dire tout ce que j’avais sur le cœur, malheureusement l’archer ne semblait pas encore ouvert pour la conversation, et de toute évidence le moment était mal choisit.

Nous commençâmes donc à nous enfoncer dans la forêt, Abraham en premier, et Beth devant moi, me laissant ainsi à l’arrière. En moins de quinze minutes, les rôdeurs commençaient à affluer de tous les côtés. Dans un excès de rage, Abraham en dégomma plusieurs d’un seul coup, Beth l’imita à son tour. Un long combat commença entre les morts-vivants et nous. Les balles sifflaient dans l’air, les cadavres tombaient au sol dans un bruit sourd et s’accumulaient tout autour de nous. J’essayais de me servir le plus possible de mon arc et de mes armes blanches pour économiser les minutions qui commençaient à se faire rare. Je gardais un œil sur la fille d’Hershel, qui je devais l’avouer, semblait très bien se débrouiller sans moi. Ils en venaient de tous les côtés, comme s’il y avait un nid pas loin d’ici.


Moi : « Le bruit les attire, il faut qu’on bouge ! »Criais-je le plus fort possible à Abraham afin que ce dernier m’entende.

Abraham : « Le but est de les attirer le plus loin possible j’te rappelles ! » Hurla t-il, d’une voix essoufflé.


Moi : « C’est c’que j’te dis ! Faut qu’on bouge Abraham ! » Ordonnais-je d’une voix ferme afin de me faire obéir.


Ce dernier élimina un rôdeur qui lui barrait la route pour venir jusqu’à moi. Il siffla Beth, et lui fit signe de nous rejoindre.

Abraham : « Ça serait plus facile de les amener au Nord si on se séparait. » Déclara t-il, continuant de dégommer les revenants qui s’approchaient dangereusement de nous.


Moi : « Hors de question, t’es fou. On s’en tient au plan Abraham ! » Contrais-je.


Abraham : « Le plan ? » Ricana t-il. « Ce qu’on est en train de faire, c’est rien d’autre qu’une putain de mission suicide ! » Balança t-il.


Moi : « A trois on peut réussir à les ramener au Nord avec nous, sans prendre trop de risques. » Expliquais-je, tout en rassurant au passage la jeune fille qui semblait apeurée par la situation.


Abraham : «Très bien, c’est toi le chef ! » Me lança t-il, en me faisant un salut militaire.


Sans aucun ordre de ma part, il siffla à plusieurs reprises afin d’attirer le plus de rôdeurs sur nous, et c’est ainsi que nous commençâmes notre fuite à travers les bois, avec une cinquantaines de rôdeurs à nos trousses. Tout au long de notre course, d’autres revenants venaient se joindre à la balade. Ils s’entassaient de plus en plus, et notre expédition devenait compliquée. On devait sans cesse rester sur nos gardes, car plus on s’enfonçait dans la forêt, plus les morts-vivants réussissaient à nous suspendre en sortant de nul part. Après vingt bonnes minutes de courses effrénée, nous arrivions enfin à destination, le point de rendez-vous où nous devions ramener tous les rôdeurs.


En contre-bas, une crique s’étendait sur plusieurs kilomètres, ce qui était l’endroit parfait pour tous les entasser sans qu’ils n’aient la possibilité de revenir. Malgré cet endroit parfait, il restait un point sur lequel nous n’avions pas travaillés, comment faire pour que les rôdeurs se jettent dedans ? Évidemment, ce ne sont pas des humains qui réfléchissent puisqu’ils sont morts et ne pense qu’à grailler, mais ils ne sont pas idiots au point de se jeter bêtement dedans sans qu’il n’y est de bouffe au bout.


Abraham : « Parfait ! » Lança t-il en apercevant la crique devant nous.


Moi : « On a juste oubliés un p’tit détail. » Lançais-je, tout en réfléchissant à une solution. «Ils ne se jetteront pas dedans comme-ça ! » Enchaînais-je, à la vue d’un Abraham qui ne semblait pas comprendre où je voulais en venir.


Abraham : « PUTAIN ! » Hurla ce dernier en prenant conscience de mon aveu. « Mais qu’est ce qu’on est con ! » Continuait-il d’hurler à tout va.


Moi : « Il faut un appât ! » Me mis-je à crier brusquement.

Abraham me regardait étrangement, un appât face à plus d’une centaine de morts-vivants claquant des dents, c’était sûr que ça ne tentait personne, mais c’était la seule solution que j’avais en stock. Son regard devint menaçant quand il comprit à qui je pensais.


Abraham : « Oh non ! » Me lança t-il, en m’arrachant la corde des mains que je venais de sortir de mon sac.


Moi : « Sort ton bidon d’essence, et prépare toi. On va en brûler le plus possible, et avec un peu de chance, les autres ne tarderont pas. » Expliquais-je. « Beth, il te reste des munitions ? » Lui demandais-je en continuant de m’affairer, ignorant au passage Abraham.

Beth : « Euh oui, il m’en reste pas mal. » Me répondit-elle de sa petite voix douce et innocente.


Abraham : « Il doit y avoir une autre solution pour que ces saloperies tombent dedans. » Hurlait-il, énervé.


Moi : « Alors dépêche toi de la trouver ! » Répondis-je en lui montrant la horde qui nous fonçait dessus.


Abraham et Beth reprirent leurs armes en mains, et les morts commencèrent à tomber, les uns après les autres. Je m’assurais une dernière fois que la corde était solidement attaché au niveau de mes hanches, puis je lança le bout à Abraham. Ce dernier me supplia du regard de ne pas faire ça, mais ma décision était déjà prise, et ce dernier le comprit car il attacha la corde à l’arbre le plus solide qu’il y avait près de la crique. Ma vie ne tenait plus qu’à un fil, où du moins à une corde. Mes deux partenaires s’éloignèrent afin que les revenants ne soient attirer uniquement que par moi. Il fallait que j’attende qu’ils se rapprochent le plus possible avant de m’élancer au-dessus de trente mètres de vide. Mon cœur battait la chamade, des gouttes de sueur perlaient sur mon front, et je sentais ma gorge se serrer au fur et à mesure de leur avancée. Pour la première fois, depuis longtemps, je ressentais la peur, la peur de mourir ici et maintenant. Le claquement de leurs mâchoires se rapprochaient, je pouvais à présent sentir leurs odeur de chair en décomposition, et dans une dernière pensée pour tous ces gens pour qui je me battais depuis maintenant plus de cinq mois, je m’élança dans le vide. Dans ma chute, je réussis à m’agripper à une pierre le long de la paroi au dernier moment, ce qui m’évita de me retrouver avec plusieurs rôdeurs sur les épaules. Je les voyais tomber en masse, et les entendaient s’écraser plus bas dans un bruit sourd qui résonnait dans la crique. Après plusieurs minutes, qui me parurent des heures, les revenants se faisaient plus rare, et de là où je me trouvais, je pouvais entendre le bruit d’une lame transperçant des os un peu plus haut. Notre mission était un franc succès, dommage que les autres ne soient pas encore là, on aurait fait d’une pierre deux coups.


Abraham : « Sélia ! » Hurlait-il en se penchant au dessus du ravin, d’une voix trahissant son inquiétude.


Moi : « Oui, j’suis là, tout va bien. Est-ce que tu vois les autres ? » Demandais-je, afin de savoir si je devais rester encore là pour faire l’appât, ou si je pouvais enfin remonter et vomir un bon coup.

Abraham : « J’ai personne en visu. J’te remonte, hors de question de recommencer ce truc. » Me lança t-il comme un reproche.


Ce dernier me hissa donc jusqu’en haut, où je pu enfin respirer de nouveau et reprendre mes esprits. Mes jambes en tremblaient encore, et la boule au fond de ma gorge ne voulait pas me quitter, à croire que quelque chose d’autre nous guettait.


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