Contamination

Chapitre 4 : En route pour Atlanta

3771 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:37

- J'émets sur la fréquence d'urgences. Je me dirige vers Atlanta sur l'autoroute 85. Si vous me recevez, répondez s'il vous plaît.

Seuls des parasites lui parvenaient. Rick s'acharnait sur sa radio depuis dix minutes à essayer de joindre les secours qui se trouvaient à Atlanta. Amy regardait le paysage verdoyant par la vitre. Elle n'avait jamais vu cette route aussi déserte.

- Ça ne sert à rien. Les communications sont coupées depuis quelques temps déjà, lui dit-elle.

Il reprit son microphone et réessaya. Il était persuadé que quelqu'un quelque part allait entendre son appel.

 

 

A quelques kilomètres d'Atlanta, le vieux Dale assis dans son transat près de son camping-car entendit le message de Rick sur sa cibie. Une jeune fille blonde se précipita dessus.

- Oui, je vous entends, lui dit-elle. Nous sommes juste à la sortie de la ville.

Dale s'approcha d'Amy et posa une main sur son épaule. Elle tripotait les boutons tout en essayant de rentrer en contact avec l'inconnu. Lori et Carl se postèrent derrière elle. Shane abattit sa hache sur la vieille souche d'arbre et prit le microphone des mains d'Amy.

- Allo, allo. Je suis l'officier Shane Walsh. Vous m'entendez ?

Lori le regardait tout en écoutant les parasites.

- Voyons le côté positif, nous ne sommes pas seuls. Depuis une semaine, je vous dis de mettre des panneaux sur l'autoroute pour ne pas que les vivants entrent dans la ville, clama Lori.

- C'est clair. Vous savez très bien ce qui les attend, répliqua Amy, les larmes aux yeux.

- Je sais mais nous n'avons pas le temps de faire ça, répliqua Shane.

- Je pense que l'on devrait le prendre, réagit vivement Lori.

- Lori, arrête. On ne peut pas se permettre ce genre de luxe. On essaie de survivre au jour le jour.

- Tu veux qu'on envoie qui pour poser tes panneaux ? demanda Dale.

- Donnez-moi une voiture et j'irai, répliqua-t-elle.

Shane la regarda en secouant la tête. Il se posta devant elle les mains sur les hanches.

- C'est hors de question. Tu sais très bien que personne ne quitte le camp seul.

- Oui, chef, dit-elle, amèrement.

Elle s'éloigna du groupe, son fils sur ses talons, tout en tapant rageusement dans les cailloux sur son chemin. Shane rattrapa le petit garçon et fit signe à Amy de l'emmener jouer un peu plus loin. Il courut après Lori qui s'éloignait en direction des tentes. Il la vit entrer dans l'une d'elles.

- Tu me fais la gueule ? lui demanda-t-il.

Il entra à sa suite et la trouva debout le dos tourné.

- Tu peux me faire la gueule, Lori. Je ne veux pas que tu coures le moindre risque. Si tu veux m'en coller une pour te calmer vas-y ne te gêne pas mais ne reste pas sans rien dire.

Elle se retourna et lui fit face, en soupirant. Il voyait ses larmes briller dans ses yeux noisette.

- Tu ne peux pas partir du camp comme ça sur un coup de tête. Carl a déjà assez souffert, tu ne crois pas ? Il n'a pas besoin de perdre sa mère en plus. Dis-moi que tu ne feras rien d'irréfléchi ?

Elle acquiesça de la tête faiblement tout en ravalant ses larmes. Shane la tira à lui par la main et l'embrassa doucement. Ils furent interrompus par l'arrivée de Carl.

- Maman ?

Shane ébouriffa les cheveux du gamin avant de sortir de la tente. Lori s'agenouilla devant son fils et plongea ses yeux dans les siens.

- Je ne veux pas que tu t'inquiètes pour moi. Je n'irai nulle part. Je reste ici avec toi et Shane.

Elle le serra fort contre elle, en laissant couler ses larmes. Elle avait tellement cru entendre la voix de Rick dans la cibie. Elle avait senti son cœur lâcher. Elle devait se raisonner, c'était impossible que son mari soit vivant. Il était dans le coma à l'hôpital. Il devait être mort depuis un long moment déjà. L'hôpital avait été le premier lieu infesté de zombies, il n'aurait jamais pu en réchapper.

 

 

N'ayant plus d'essence, Rick s'était arrêté sur le bord de la route. Assis dans sa voiture, il regardait la photo de sa famille qui était coincée dans le pare-soleil. Il la retira et la plia pour la mettre dans la poche de sa veste. Amy marchait sur la route avec Morgan et Duane. Rick descendit et ouvrit le coffre dont il en sortit un bidon d'essence vide et son sac d'armes. Ils portaient tous leurs bardages sur leur dos. Il se mit à courir pour rattraper ses compagnons qui avaient pris de l'avance. Ils arrivèrent devant une grande maison blanche. Ils posèrent leurs sacs et avancèrent lentement vers le perron. Aucun bruit ne leur parvenait.

- Je suis officier de police. Nous pouvons vous prendre un peu d'essence ? hurla Rick.

Il poussa du pied la porte d'entrée. L'odeur pestilentielle le prit aux narines. Il se retourna vers Amy qui le suivait. Tout comme lui, elle avait compris ce qui les attendait à l'intérieur. Morgan attendait dehors avec son fils, armé de son fusil. Rick sortit son colt et pénétra dans la maison. La jeune femme longea le mur de gauche tandis que son ami alla sur la droite. Il atterrit dans le salon où il découvrit les corps de deux personnes âgées. L'homme était assis dans un rocking-chair avec un fusil de chasse entre les cuisses. Sa cervelle recouvrait le mur derrière lui. Au-dessus écrit en lettres de sang, ils demandaient à dieu de leur pardonner leur geste. Sa femme était allongée sur le tapis à ses pieds, une balle dans la tête. Ils avaient préféré mettre fin à leurs jours plutôt que de devenir des rôdeurs. Amy était dans la cuisine et vidait les placards. Elle mettait les conserves dans un sac déjà bien rempli. Elle se sentait mal à l'aise de piller de cette façon mais elle n'avait pas le choix si elle voulait survivre. Elle alla rejoindre Rick, agenouillé près de la femme. Il lui ferma les yeux et sortit de la maison, sentant la nausée monter. Il bouscula légèrement Amy dans le couloir avant d'aller vider son estomac dans les bégonias. Elle avait remarqué la voiture dans l'allée et se mit à chercher les clés. Elle tâtonna les poches du mort et sentit leur présence à l'intérieur. Elle prit sa respiration et enfouit sa main. Elle sentait les asticots grouiller dans les chairs qui avaient fusionné avec les vêtements. Elle referma ses doigts sur le trousseau de clés et retira vivement sa main en grimaçant. Elle sortit en brandissant les clés au bout de son doigt. Elle jeta les clés à Morgan qui démarra la voiture. Elle s'approcha de Rick, toujours penché sur les bégonias.

- Ne t'inquiète pas, murmura-t-elle. J'ai mis du temps à m'y habituer aussi et ça finit par passer.

 

 

Ils roulèrent en écoutant le CD de musique country qu'ils avaient trouvé dans la voiture. Duane s'était endormi à l'arrière de la voiture, sa tête posée sur les genoux d'Amy. Elle lui caressait les cheveux doucement comme le faisait sa mère lorsqu'elle était petite. Morgan ralentit en voyant le carambolage sur la route devant lui.

- Nous n'allons pas pouvoir continuer en voiture, dit-il.

Ils descendirent et jetèrent un œil dans les voitures accidentées. Certaines étaient entièrement carbonisées mais ils ne virent aucun corps. Soit ils avaient été évacués, soit ils erraient quelque part. Ils retournèrent à leur véhicule et prirent chacun un sac sur leur dos. Duane, lui, portait le sac de nourriture qui était le moins lourd. Ils marchèrent lentement entre les voitures et ils descendirent une pente herbeuse. Ils atterrirent sur un champ avec des tentes qui avaient l'air toutes abandonnées. Amy regarda le tricycle bicolore et l'ours en peluche qui étaient balancés sur le sol. Au loin, les corbeaux croassaient, heureux. Plus ils s'enfonçaient dans le champ, plus il y avait de mouches. Morgan tenait fermement la main de son fils tout en le serrant contre lui. Il ne voulait pas que Duane voit d'autres cadavres. Il en avait vu assez pour un gamin de onze ans. Ils avaient traversé le champ pour atteindre l'autre côté de la route où ils arrivèrent face à une station service. Une pancarte était accrochée indiquant qu'il n'y avait plus d'essence.

- Dans la panique, les gens ont dû s'entretuer, dit Rick.

Ils étaient entourés de cadavres, certains dans les voitures et d'autres sur le sol, mais tous avaient un trou dans la tête. Ils entendirent des pas traînants arriver dans leur direction. Rick leur fit signe de s'allonger sur le sol et de ne faire aucun bruit. Amy roula sous une voiture au moment où des petits pieds passèrent près d'elle avec des chaussons lapins roses. La petite fille se baissa pour ramasser un ours en peluche qui traînait sur le sol et reprit son chemin, traînant les pieds. Amy se redressa sous le regard affolé de Morgan qui lui faisait signe de rester au sol. Elle regarda la petite fille avancer, tenant son ours en peluche au bout de sa main. Elle portait un peignoir assorti à ses chaussons et ses longs cheveux blonds étaient tout emmêlés. Amy s'approcha doucement.

- Petite. Tu n'as plus rien à craindre, murmura-t-elle.

La gamine s'arrêta. Amy s'approcha davantage d'elle en tendant la main.

- Tu n'as aucune raison d'avoir peur.

La petite fille se retourna et Amy tomba à la renverse sous le choc. La moitié de la mâchoire de la gamine avait disparu. Le pyjama qu'elle portait sous son peignoir était tâché de sang et une plaie béante au ventre laissait entrevoir un morceau d'intestin qui pendait nonchalamment. Affamée, elle se dirigea vers la jeune femme les bras tendus. Rick arriva à côté d'Amy et sortit son colt. Il lui colla une balle entre les deux yeux. Morgan serrait toujours son fils dans ses bras tout en lui cachant les yeux. Amy pleurait doucement en regardant le corps sans vie de la gamine. Rick s'agenouilla près d'elle et lui prit la main.

- Nous devons partir, Amy. Ils ont dû entendre le coup de feu.

 

 

Ils marchèrent d'un bon pas, traversant des champs et des petits bois, tout en espérant ne pas croiser de rôdeurs. Ils eurent de la chance. Ils atterrirent enfin sur l'autoroute qui menait à Atlanta et virent la grande ville s'étendre au loin. Ils s'arrêtèrent un instant, surpris de voir que dans le sens pour quitter la ville, une longue file de voitures abandonnées étaient stationnées n'importe comment, alors que de leur côté la route était déserte. Le calme régnait autour d'eux. Ils reprirent leur marche silencieusement, chacun perdu dans ses pensées. Arrivés aux portes de la ville, aucun bruit ne leur parvenait. Ils continuèrent malgré tout. Les rues étaient désertes. Seuls des papiers journaux volaient doucement au vent. Ils prirent à droite et remontèrent une des artères principales. Ils tombèrent sur un camp militaire abandonné. Ils se sentaient de plus en plus désespérés. Ils continuèrent leur progression au milieu des voitures incendiées. Dans un bus, deux zombies se réveillèrent, sentant leur odeur. Voyant leurs poursuivants, ils se mirent à courir mettant un maximum de distance entre eux.

- Ils ne sont pas nombreux et ne savent pas courir, dit Morgan. Nous avons de la chance.

Ils tombèrent sur un char d'assaut occupé par des corbeaux qui se repaissaient des cadavres de militaires. Ils se retournèrent et se rendirent compte que les zombies les suivaient toujours et qu'un troisième les avait rejoint. Ils entendirent un hélicoptère au loin et regardèrent dans le ciel. Ils virent l'ombre dans un des bâtiments vitré et se dirigèrent en courant vers lui. Ils tournèrent dans une rue et s'arrêtèrent net. Des milliers de rôdeurs étaient regroupés là. Ils se tournèrent vers les nouveaux arrivants. Morgan prit son fils dans ses bras et se mit à courir. Rick agrippa la main de la jeune femme et l'entraîna. Amy regarda par-dessus son épaule le père de famille s'éloigner dans l'autre direction. Elle voulut dire à Rick de faire demi-tour mais déjà les rôdeurs sortaient de la rue et se divisaient pour suivre leurs proies. Elle sentait son cœur battre dans sa poitrine. Elle resserra ses doigts sur la main de Rick. Ils tombèrent sur une autre horde qui surgit d'une rue adjacente. Ils roulèrent sur le sol et rampèrent sous le char. Quelle ne fut pas leur surprise en voyant les rôdeurs se regrouper autour du véhicule et certains se mettre à ramper pour les suivre dessous. Ils se regardèrent complètement désespérés. Ils sentaient que la fin était proche. Le policier sortit son colt et se mit à tirer dans les têtes de ceux qui se rapprochaient dangereusement. Amy, de son côté, en fit autant avec son .9mm. Allongé sur le sol, Rick leva la tête et vit une trappe ouverte. Il se hissa à l'intérieur et aida à Amy à en faire autant. En-dessous d'eux, ils entendaient les rôdeurs gratter le métal. Rick se traîna et se posa à côté d'un cadavre. Amy s'installa près de lui et ils reprirent doucement leur souffle. Il vit que le militaire mort avait à sa taille un pistolet et il le lui retira. L'homme sortit de son sommeil et tourna sa tête dans un grincement lugubre vers Rick. Ce dernier lui colla le canon de l'arme sous le menton et tira. Le bruit de la détonation leur vrilla les oreilles. Ils étaient complètement désorientés et tombèrent sur le sol. Rick vit au-dessus de lui la trappe ouverte et se releva difficilement pour grimper les quelques barreaux de l'échelle. Il regarda au-dehors. Des centaines de rôdeurs étaient rassemblés autour du char. Certains s'étaient mis à l'escalader. En refermant l'écoutille, il tomba de l'échelle. Les rôdeurs tapaient sur tous les côtés du char. Il s'installa en face d'elle, en soupirant. Elle écoutait les raclements sur le char, la tête entre ses genoux pliés. Il regarda l'arme qu'il tenait dans sa main. Ça serait si simple d'en finir tout de suite. Elle releva la tête et croisa son regard où elle vit ce qu'il avait en tête. Elle se leva et s'agenouilla devant lui tout en ne le lâchant pas des yeux. Elle referma ses doigts sur l'arme et la lui retira des mains. Elle se releva et il en fit autant. Debout l'un en face de l'autre, ils se regardèrent. Rick leva la main et lui caressa doucement la joue où il y laissa une trace noire. Elle avança vers lui et posa ses lèvres sur les siennes. Elle sentit les mains du policier se refermer sur sa taille et la plaquer plus étroitement contre lui. Elle eut soudain conscience de l'étendue du désir de l'homme en sentant son membre durcir contre son ventre. De ses doigts, elle défit les boutons de la chemise de Rick. L'un après l'autre. Il retira sa veste qu'il jeta au loin. Des grésillements sur la radio se firent soudain entendre, suspendant leurs gestes.

- Hey toi, dit une voix masculine dans la cibie.

Rick et Amy se regardèrent, perplexes. Ils n'étaient pas seuls. Dehors, il y avait un autre être vivant. Et si, il y en avait un, il y en aurait peut-être d'autres. Elle vit son compagnon s'éloigner d'elle et remettre les boutons de sa chemise ainsi que sa veste. Elle essaya de prendre un air dégagé malgré ce qu'elle ressentait. Elle avait pris du plaisir à embrasser Rick, qui soit dit en passant, embrassait divinement bien. Mais elle devait se faire une raison cette histoire avec lui ne mènerait nulle part vu qu'il était marié. Elle n'aurait jamais dû céder à ses pulsions. Elle lui jeta un vague regard et sentit son cœur se serrer dans sa poitrine.

- Hey du con, continua la voix. Tu es à ton aise dans le char ?

 

 

Du haut de son camping-car, Dale regardait dans ses jumelles, le fusil battant légèrement dans son dos. Il vit Amy arriver tenant le seau rouge dans une main. Elle se dirigea vers Lori, assise devant le feu et qui touillait dans une grosse marmite.

- Comment on sait s'ils ne sont pas vénéneux ? demanda la jeune fille.

Elle vida son seau qui contenait une dizaine de champignons dans les mains de Lori.

- Je ne vois qu'une solution d'en être sûr, répondit cette dernière.

- Demander à Shane, rit Amy.

- Exactement.

Lori se leva et s'éloigna du camp avec le seau rouge dans lequel elle avait remis les champignons. Elle traversa le champ sentant le regard de Dale dans son dos.

- Ne t'éloigne pas trop, Lori ! lui hurla-t-il.

- Oui, maman, chuchota-t-elle, en tapant dans un caillou qu'elle envoya rouler plus loin.

Elle n'en pouvait plus de la vie au camp. Elle avait l'impression d'être constamment observée. Elle traversa le sous-bois et s'accroupit près d'un arbre en voyant des champignons. Elle les mit dans son seau et se redressa vivement en entendant une branche craquer dans son dos. Des oiseaux s'envolèrent au-dessus de sa tête. Elle reprit la direction du camp, oubliant la raison de sa venue dans le sous-bois. Une nouvelle branche craqua derrière elle. Elle se retourna, sur le qui-vive mais ne vit personne. Les oiseaux volaient d'une branche à l'autre. Terrorisée, elle regardait dans tous les directions. Shane se jeta sur elle et lui plaqua une main sur la bouche pour ne pas qu'elle crie.

- Tu m'as fait peur, dit-elle, en lui donnant un coup de poing dans le torse.

- Ça t'apprendra à me faire poireauter. Tu faisais quoi ?

- Je devais attendre qu'Amy, la reine des champignons, revienne.

Ils s'embrassèrent tout en s'allongeant sur le sol.

- On a combien de temps ? demanda-t-il.

- Assez ne t'en fais pas.

Il retira sa chemise pendant qu'elle lui défaisait sa ceinture. Il se recoucha sur elle et souleva son tee-shirt. De sa langue, il suivit les contours de son ventre et remonta jusqu'à un sein sur lequel il referma la bouche. Elle retira son tee-shirt, haletante, et l'attira à elle. Il lui retira son jeans et la pénétra doucement. Elle se cramponna, lui griffant les épaules et lui enserrant la taille de ses cuisses.

- Madame Walsh vous me rendez dingue, lui murmura-t-il à l'oreille.

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