La vie n'est plus la même...

Chapitre 31 : Pas des flics, bordel !

4747 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:04

Réglés tels des coucous suisses, chacun partait de son côté, en étant le plus discret possible. Beth était en vie, j’étais rassurée. Mais Carol ? Déambulant tel un chat dans les couloirs, m’arrêtant à chaque passage, je ne pus m’empêcher de distinguer Beth, au loin, entrant seule dans une pièce. La suivant, ma chance était là, sous mon nez. Porte refermée, personne ? Ok.

 

Beth : -se débat-

Moi : Chut ! C’est moi ! C’est Athena ! 

 

La gamine se figea d’un seul coup avant de me sauter dans les bras.

 

Beth : Je suis tellement heureuse de te voir ! 

 

Son visage plus qu’abîmé me donnait des frissons.

 

Moi : -touche son visage- Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?

Beth : Je t’expliquerais plus tard. T’es toute seule ?

Moi : Non, j’ai Shane avec moi. Daryl était aussi avec nous, mais on l’a perdu. 

Beth : -soupir- Ok. Ils ont Carol, je l’ai vue arriver.

Moi : Merde ! 

 

Tel l’effet d’une bombe.

 

Beth : Noah a réussi à s’échapper, mais moi, ils m’ont eue.

Moi : Noah est avec Rick et les autres. T’inquiètes, on va te sortir de là.

 

J’entrouvrais aussitôt la porte, cherchant à sortir, mais des pas venaient dans notre direction. 

 

Beth : -paniquée- Cache toi !

 

Aussitôt dit, aussitôt fait. Je plongeais tête la première sous une armoire métallique.

 

?? : Dis donc, tu en mets du temps pour prendre du matériel.

Beth : Excuse moi, Dawn. Je n’arrive pas à mettre la main sur les tubes... pour...

?? : Je vais te chercher ça. Attends moi là.

 

Elle repartit directement, nous laissant seules, de nouveau.

 

Beth : J’ai pas vu Shane...

Moi : Il est plus loin dans le couloir. Écoute. –la regarde- Il ne s’est rien passé, tu ne m’as pas vue, ok ?

 

Beth acquiesça.

 

Moi : Moi, je retrouve Shane, on voit si on peut transporter Carol, tu nous rejoins, on s’en va.

 

Avant de la laisser, je lui donnais un baiser sur la joue, et repartais immédiatement vers la gauche pour retrouver Shane. Toujours aussi discrète qu’un chat, je faisais toutefois attention à ne pas me faire repérer. Risquer une émeute était risqué.

 

?? : Lâche ton arme, et tout se passera bien. 

Shane : Qui me dis que tu vas pas me buter dès que t’en auras l’occasion, hmm ?

 

L’occasion était trop belle pour ne pas la saisir. Arrivant derrière l’homme, je lui brandissais mon fusil dans le creux de la nuque.

 

Moi : Je t’assomme maintenant, ou j’attend de te trancher la carotide avant ? Baisse ton flingue, ou je te descends.

?? : Rêve. 

 

Mec, t’as cherché. BAM ! Un grand coup de crosse dans le... ...Ce fut le choc en un quart de seconde. Prise de tremblements, je m’écroulais à terre, croyant rêver, et voyant plus de vingt ans de ma vie défiler sous mes yeux. La peur, la rage, la joie, mais en même temps... la haine, la pitié, et l’horreur... Ici, dans cette pièce, sans que je sois au courant... Shane : Athena ?Merde... Mon coeur allait exploser... Je n’en revenais pas qu’après toutes ces années, tout n’avait été que mensonges, et tristesse... 

 

Shane : Merde, bébé ! –m’aide à me relever- Qu’est-ce qu’il se passe ?

Moi : -tremble- C’est... c’est...

Shane : Qui ?

Moi : C’est... C’est Adam... 

 

Ces seuls mots avaient figés Shane. Moi étant dans la même situation. Onze longues années à vivre dans le mensonge, l’angoisse, et le manque de mon frère... Pour qu’aujourd’hui, je le retrouve, à mes pieds, inconscient... La cicatrice qu’il arborait en dessous de son oeil, c’était lui, ça ne faisait plus aucun doute. Merde... WILLOWS, calme toi !

 

Shane : C’est pas pour te brusquer, bébé, mais là, on a intérêt à s’barrer ! 

Moi : Je peux pas partir...

Shane : Je pars pas sans toi ni les filles ! 

Moi : -regarde Adam au sol- Tu vas pourtant devoir... J’ai un compte à régler avec mon frère.

Shane : Bébé, me fais pas ça.

Moi : Prends ça.

 

Je lui tendais la chevalière qu’Adam m’avait offerte à mes quatorze ans, et qui était restée à mon doigt, jusqu’à aujourd’hui. 

 

Moi : Je t’aime, bébé, je te retrouverais, tu peux me faire confiance. Sauve les filles, et retrouve les autres.

Shane : -résigné- Fais attention, mon amour. Je t’aime.

 

Ce fut dans un baiser déchirant qu’il me laissa seule dans la pièce, Adam encore évanoui. Je fermais la porte à double tour, et la barricadais, pour être sûre de ne pas me faire descendre. Le flingue d’Adam en main, il finissait dans ma poche.

 

Moi : -donne un coup de pied à Adam- REVEILLE TOI, SAC A MERDE !

 

Mon fusil ne bougeait pas. Toujours pointé entre ses deux yeux, à chaque mouvement.

 

Adam : Merde... –se frotte la tête- Apprête toi à crever, sal...

 

Les yeux verts sapin que je ne lui connaissais que trop bien me fixaient, perdus.

 

Adam : Athena ?

 

Il se leva, tentant une approche, que je refusais de suite.

 

Moi : T’approches pas de moi ! Ou je te flingue. Et crois moi, que là, ce serait pas du chiqué.

Adam : -les mains en l’air- Je peux tout t’expliquer.

Moi : -ris- Tout ? Je doute que tu puisses me faire un condensé d’un quart d’heure pour me raconter onze ans. 

Adam : Frangine, je...

Moi : TA GUEULE ! Tu fermes ta sale gueule d’ordure ! Tu m’as menti... Pendant onze ans, je t’ai cru mort... Onze ans que j’ai du passer toute seule... Et toi, espèce de pourri fini, t’as rien trouvé de mieux que de simuler ta mort et de me laisser dans la merde ? A SEIZE ANS ?

Adam : -sans voix-

Moi : Adam Willows, t’es un homme mort. Je te jure qu’aujourd’hui, c’est la dernière fois que tu vois le soleil.

Adam : Me fais pas ça, Téna... S’te plait... 

 

Les larmes, encore les larmes...

 

Moi : -hurle en pleurant- TU FERMES TA GUEULE ! Tu m’as laissée toute seule ! Dans cette merde ! J’ai tué des mecs pour sauver ton cul ! J’ai vue ta femme et ton fils mourir sous mes yeux, alors que j’étais qu’une gamine ! Et toi... T’as jamais... JAMAIS rien fait pour moi...

 

Toutes les émotions ressenties juste auparavant n’avaient laissée place qu’à une seule d’entre elles : La rage. Je ne voyais pas mon propre frère en face de moi, mais plutôt un simple homme qui me répugnait autant qu’un rôdeur. Il se mit à m’énumérer chacun des faits qui s’étaient produits, ceux qui avaient conduits à la simulation de sa mort. Soit disant, qu’il voulait me préserver de l’enfer des gangs, et de la drogue... Qu’il pensait bien faire en me laissant me débrouiller seule, sans lui. Mensonges... Que des mensonges... C’en était trop, fallait que ça sorte. Je me ruais sur lui et le frappais de toutes mes forces et avec toute la rage que je contenais en moi. Sans m’arrêter, je lâchais toute la haine dans mes poings. D’un sens, j’étais soulagée, mais de l’autre, je m’en voulais à mort... J’étais en train de tabasser mon propre frère à terre, sans défense... Toutes ces années sans l’avoir près de moi pour me protéger... Toutes ces nuits où j’ai rêvé qu’il était encore en vie, à mes côtés, à m’aider pour survivre, à m’accompagner dans le moindre de mes déplacements... A pleurer toutes les larmes de mon corps sur sa tombe, rester nuits et jours allongée comme une pauvresse sur sa tombe, ne cessant de prier pour qu’on me tue sur le champ... Tout ça, ce n’était que du vent à présent. Pourquoi j’avais subi tout ça ? Toute seule ? Pour rien. Pour de la merde. Parce que mon fr... Enfin cette merde qui est sous mes yeux n’avait rien de mieux à faire que de se la couler douce...Au jour d’aujourd’hui, ma seule famille était le groupe, Shane, mon seul amour... Mais Adam avait tout fait basculer...

 

Adam : Téna, arrête, je t’en prie ! *se protège avec ses mains*

Moi : *continue en pleurant* JE TE HAIS ! SALAUD !

Adam : Téna ! *me prend dans ses bras de force*

Moi : Lâche moi ! *lui donne un coup de tête qui le fait reculer un peu*

 

Enfin, il n’avait plus d’emprise sur moi. Tout l’amour que j’avais pu ressentir pour lui s’était envolé, malgré nos liens de sang... La seule chose que je désirais, c’était qu’il meure... Et, me connaissant, je ferais tout pour que ce soit de ma main.Mais trêve de bavardage, les occupants de l’hôpital s’étaient lancés à mes trousses. Un seul objectif pour eux, je savais lequel : Me tuer.

 

Moi : *sèche mes larmes* On se casse d’ici. En vitesse.

Adam : Comment tu veux passer ? Je parie qu’ils sont tous à t’attendre devant la porte, fusils ou revolvers en main.

Moi : J’ai vu que deux flics étaient là. Je les connais, les flics, tu leur montre un plus gros joujou que le leur, et ils flippent.

Adam : Tu connais pas Dawn, c’est elle qui a tabassée la gamine.

Moi : Tu parles de Beth ? 

Adam : Tu la connais ?

Moi : Elle fait partie de ma famille.

 

Adam était choqué, il avait comprit que ma vie avait totalement changée. Maintenant, il était temps de trouver une sortie.

 

Moi : -regarde Adam- Prêt à faire de l’escalade ?

Adam : Tu délires ?

Moi : -braque mon fusil sur sa tête- T’as pas le choix, tête de con. 

 

Un seul tir, et la fenêtre se brisait déjà en mille morceaux.

 

Adam : Mais t’es cinglée ! 

Moi : T’as un autre moyen de sortie ? Magne. Tu pars devant ! 

 

Prenant peur, il se résigna tout de même à descendre les étages tant bien que mal.

 

Moi : -regarde par la fenêtre- Tu vois que t’as pas perdue la main !

 

Hop, maintenant, c’était à mon tour. Chevauchant la fenêtre, je descendais moi aussi les étages, un à un, tel un primate débarqué d’Amazonie. Ça me rappelait l’enfance... Arrivés à seulement quelques étages du sol, les rôdeurs commençaient à s’ameuter vers nous.

 

Moi : Tu sais comment les descendre ?

Adam : J’ai pas mon flingue !

 

Je prenais mon fusil, tout en évitant de glisser. Un après l’autre, les rôdeurs tombaient sous mes balles. Le moment était idéal.

 

Moi : SAUTE ! 

Adam : Non !

 

Trois étages, c’est pas la mort, surtout avec le joli matelas qui nous attendaient en dessous.

 

Moi : SAUTE, J AI DIS ! 

 

Adam sauta pour atterrir en trombe sur le sol. Faisant pareil en prenant soin d’atterrir sur les corps pour atténuer ma chute, Adam n’avait plus qu’une idée en tête : s’en aller. Prenant les devants, sachant que mon frère n’avait rien pour se défendre (et c’était tant mieux), les rôdeurs qui arrivaient tombaient une fois de plus sous mes balles, Adam toujours devant moi. Mais d’un coup, d’un seul... Un énorme cri de douleur se fit entendre, et un rôdeur s’était déjà occupé de la jambe d’Adam avant que je ne puisse faire quoi que ce soit.

 

Moi : MERDE ! 

 

C’en était désormais fini pour lui. Je voyais Adam agoniser, à terre, perdant son sang à vitesse grand V.

 

Adam : -faible- Téna, me laisse pas là...

Moi : T’as tout ce que tu mérites, mon pote. Tu vois... –m’agenouille- Je vais te dire un truc : Dans ce monde, c’est soit tu survis, soit tu te fais bouffer. Et toi... Tu viens de te faire mordre. Tandis que moi... –le regarde- Je survis, et ça depuis déjà plusieurs années. Alors, maintenant, j’espère que t’as bien compris la morale de l’histoire, parce que tu vas mourir. D’abord, l’infection va se propager en toi, et détruire tes organes vitaux, et tes muscles également. Tu vas mourir, et te réanimer, comme tous ces rôdeurs que tu vois. Comprends bien que dans ce monde, y’a plus de place pour les faibles, désormais.

 

Adam me regardait, les yeux pleins de larmes, me suppliant de l’aider... Mais la rage était toujours présente en moi... Ne laissant plus place aux sentiments, mais bien au stoïcisme. Ne pouvant plus rien pour lui, mon seul réflexe fut de lui dire cette dernière phrase, l’air le plus glacial du monde traversant mon regard à cet instant précis.

 

Moi : Tu diras de ma part à Stacy qu’une femme en or comme elle ne méritait pas une ordure comme toi.

 

Ce fut sur ces derniers mots que j’abattais mon frère, d’une balle de Colt en pleine figure. Mon frère était désormais bel et bien mort, et je ne ressentais absolument rien. Pas la moindre once de tristesse. Je me sentais libérée, au contraire. Ne cessant de le regarder, je m’éloignais peu à peu de sa dernière demeure en quelques sortes... Quand l’emprise d’un corps plus fort que le mien me fit tomber à la renverse, main sur la bouche, un bras sur les côtes pour me retenir.Mais c’est qui l’enculé qui me retient ? Lâche moi, espèce de...

 

Moi : MERLE ???

Merle : J’allais quand même pas vous laisser seuls, vous tous ! 

Moi : Ça fait combien de temps que tu nous suis ?

Merle : Je vous ai tracé avec deux heures d’intervalle. 

Moi : Espèce de con.

Merle : J’ai croisé ton mec, tout à l’heure.

Moi : Où ?

Merle : Suis moi.

 

Le fait de voir Merle après tous ces évènements m’avait complètement déboussolée. Mais, d’un côté, je savais qu’il ne supportait plus le fait de devoir se séparer de son frangin. Deux vraies têtes brûlées... Les rôdeurs étaient absolument partout, et nous n’avions qu’une seule chance pour passer entre.

 

Merle : -me regarde- T’auras assez de balles ?

Moi : Ouais. Enfin... –sors le pistolet de ma poche-

Merle : Tu l’as eu où, celui là ?

Moi : Je...

Merle : -me coupe- C’est vrai ce que Shane m’a dit ?

Moi : ?

Merle : Je sais pour ton frangin. Et tu m’en vois désolé.

 

Merle me serrait dans ses bras. Merle Dixon, le plus grand connard de la terre... me serrait dans ses bras. Pincez moi, je dois rêver ! Ni une, ni deux, les rôdeurs s’effondraient une fois encore sous mes balles. L’adrénaline était enfin de retour. Piquant le deuxième sprint le plus rapide de ma vie, sans m’arrêter, je courrais droit devant moi pour échapper aux morts. Merle suivait, sans s’arrêter, mais de justesse, je m’étais arrêtée pour éviter le cul-de-sac. Heureusement, Dixon était juste derrière.

 

Moi : Bordel, mais où on va ?

Merle : Arrête de jacasser, et suis moi ! 

 

Tout en continuant de courir, je vis une silhouette au loin, que je reconnaissais très bien, même à une distance pareille.

 

Moi : RICK !

 

Ce dernier me fit face, avant de courir vers moi. 

 

Rick : -me serre dans ses bras- Merde, vous étiez où ???

Moi : Fallait bien que quelqu’un se bouge le cul pour trouver Beth et Carol. 

Rick : Et Shane ?

Moi : ...Sasha : SHANE !

 

Shane arrivait en courrant, heureux comme si je venais de le demander en mariage.

 

Shane : -me serre contre lui- Bébé, ça va ? Et Adam ?

Merle : Le grand con ? Skinhead ? Mort.

Shane : Merde.

Moi : Mordu.

Tyreese : Ton frère ? Mais je le croyais mort.

 

Je m’approchais du géant pour lui répondre.

 

Moi : -à Tyreese- Moi aussi, Ty, moi aussi.

 

Daryl se mit à courir vers moi pour me serrer dans ses bras.

 

Daryl : Tout va bien ?

 

A peine le temps d’un signe de tête qu’il fila serrer Merle dans ses bras.

 

Merle : J’allais pas te laisser tout seul, frangin.

Rick : -me regarde- On a réussi à avoir deux flics de l’hosto. Noah les garde. 

Moi : Noah ? –étonnée-

Daryl : -plus loin- Il est de notre côté maintenant.

Moi : -regarde le Grady- C’est pourri dedans.

Rick : Vous avez réussi à entrer ?

Shane : On a vu Beth, Carol y est aussi. Beth est au courant qu’on vient les chercher.

Rick : Shane, Athena, vous venez avec nous à l’intérieur. Vous pourrez nous guider. Sasha, Tyreese, restez avec Noah pour surveiller les deux policiers, j’ai pas vraiment confiance. 

Tyreese : Athena !

 

Je me retournais précipitamment pour voir Ty me tendre une lunette de fusil.

 

Moi : Sérieusement ? T’as trouvé ça où ? Dans le trou du cul d’un lama ?

Merle : -rit- Et après, c’est moi qui parle mal ? A se demander qui sont les gonzesses ! 

Rick : -regarde les autres- On s’organise. On rentre, on les emmène, on sort, on évite l’effusion de sang, et on privilégie Beth et Carol.

Moi : La gamine est en mauvais état. Va falloir y aller mollo. Et à mon avis, Carol ne doit pas être très loin derrière.

Rick : -nous regarde, Shane et moi- Vous y allez en éclaireur. On vous suit.

 

Sorti de nulle part, Noah fit irruption devant nous, le visage horrifié.

 

Noah : Vous avez intérêt à vous dépêcher. Y’a une monstrueuse horde qui vient vers vous !

Shane : Merde... COUREZ !

 

Une fois de plus, l’adrénaline reprenait le contrôle de la situation. Voilà de quoi nous tous vivons. D’adrénaline, de moments imprévus, et surtout de stress permanent. Mais la seule priorité qu’on ait, est de toujours privilégier les membres de notre famille. Quelqu’un s’en prend à un seul d’entre nous, il nous touche tous. Chacun courait l’un après l’autre, tuant un rôdeur ou deux sur son passage. J’avais beau ne penser qu’à la santé des deux femmes retenues prisonnières, je ne m’en sentais pas mal pour autant. L’intensité du moment me faisait du bien. Et ça, à mon avis, tout le monde se trouvait dans le même état d’esprit. Voilà ce qui rythmait nos journées. Et ce n’était pas plus mal. Donc l’objectif numéro un : sauver les membres de notre famille. Au moins, après une course effrénée, nous étions en sécurité. Aucun rôdeur à l’horizon, c’était plutôt bon signe. Mais, les deux policiers du Grady nous restant sur les bras l’étaient moins.

 

Rick : Il faut qu’on trouve un moyen.

 

Tous, nous y réfléchissions, sans pour autant quitter nos deux otages des yeux. Sacha discutait avec Tyreese, tandis que Rick réfléchissait à un plan, Daryl et Shane l’écoutant attentivement. J’avais une idée en tête, mais même pour quelqu’un avec un caractère aussi fort que le mien, c’était franchement suicidaire.

 

Moi : Rick, on...

Rick : On va procéder à un échange.

 

Pas con.

 

Rick : Ils ont deux de nos alliés, on a deux de leurs équipiers. Le deal se fait, et tout le monde est content.

 

Moi qui disais que j’avais des envies suicidaires, là, il m’avait coupé le sifflet.

 

Rick : Merle, Daryl, vous vous posterez sur le toit d’en face, si jamais quelqu’un cherche à tirer, ne cherchez pas à comprendre, abattez le. Compris ?

 

Ils acquiesçaient. 

 

Rick : Shane, tu restes avec les autres, personne ne doit vous voir.

Shane : Et Athena ?

Rick : Elle vient avec moi.

Shane : T’es malade ?

Moi : Shane a raison. Tu ferais mieux d’y aller tout seul.

Rick : *en me regardant* - Je te prend avec moi, que ça vous plaise ou non. Vous avez vu comme moi, ce dont tu es capable de faire. Tu es douée pour parlementer, et tu ne laisseras passer aucune balle. Tout comme eux deux. *désigne Merle et Daryl* *me regarde* On y va.

 

Les autres, maintenant derrière nous, ne pouvaient s’empêcher de se demander comment tout cela allait se dérouler. Moi même, j’avais un peu peur, à vrai dire, mais la peur n’avait pas sa place ici, pour n’importe qui voulant survivre. Arrivés au parking, Rick me tendait la main, pour la serrer dans la mienne.

 

Rick : Je sais que tu es inquiète par rapport au sort de Carol, et à celui de Beth. Tout va bien se passer.

Moi : Je l’espère.

 

Les rôdeurs essayant de nous atteindre étaient aussitôt abattus sans bruit par les frères Dixon. A peine l’un d’entre eux écroulé au sol, qu’une voiture de police arrivait en trombe. Fusil armé, prête à faire feu en cas de souci, les deux agents sortaient de la voiture, revolvers pointés dans nos directions. Les deux portaient des gilets par balle, comme si on allait assister à la troisième guerre mondiale. Sérieusement, c’est la fin du monde, les gens veulent nous bouffer, et vous portez des gilets ? Comme si ça allait empêcher un mort de vous arracher un morceau de chair.

 

?? : -à Rick- Lâchez votre arme.

 

Ce qui Rick fit. La fille me fixait, toujours revolver pointé sur ma tête. Sans sourciller, mon fidèle fusil restant dirigé vers sa nuque, je restais aux aguets, guettant le moindre geste ou bruit suspect. Je n’avais même pas remarqué que Rick connaissait leurs noms.

 

Rick : Je m’appelle Rick Grimes. -en levant les mains- Je viens vous proposer un échange. Vous détenez deux des nôtres, et nous avons deux de vos hommes. Donc, les deux officiers, contre Beth et Carol.

 

Je n’avais jamais fais confiance à un flic, avant Rick et Shane. Et ils étaient les seuls en qui je pouvais compter. Et ça, jusqu’à ma mort. Les deux officiers se regardèrent, puis conclurent avec Rick. Je m’empressais de vouloir rejoindre les autres, mais quelqu’un en avait décidé autrement. Le visage de Daryl paraissait pâle, même de loin. Et Shane tentait à tout prix d’empêcher un nouveau meurtre, mais... Merle débarquait vers nous, mais sans que nous nous y attendions, il n’allait pas vers la voiture, mais vers l’entrée principale de l’hôpital. 

 

Moi : Merle, fais pas ça ! -essaye de le retenir-

Merle : -me pousse- Dégage, toi ! Je vais les ramener moi-même, les gonzesses !

Moi : Putain, Merle, ramène ton cul !

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