La Couronne de la Terre des Illusions (CTI)

Chapitre 2 : Une journée ordinaire d'un héros ordinaire

2302 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 03/09/2025 23:01

Chapitre 2

Une journée ordinaire d'un héros ordinaire

 

     C’était un jour classique dans la Terre des illusions. Le printemps s’avançait et les dernières glaces n’étaient plus que flaques d’eau. Le ciel était d’un bleu immaculé, sans nuage, juste le soleil, réchauffant cette terre de ses rayons. Partout, le calme régnait en cette journée, jusqu’à que des cris se fassent entendre dans une forêt proche du village des humains.

Une humaine courait, tentant de fuir trois Yokais affamés qui avaient jeté leur dévolu sur cette jeune adolescente. Elle courait à en perdre haleine et n’en pouvait plus, sa poitrine lui faisant terriblement souffrir. Elle tourna la tête afin de voir par-dessus son épaule afin de savoir où étaient ses poursuivants. Hélas, une des créatures se trouvait juste derrière elle, prête à lui donner un coup avec ses longues griffes acérées. Dans la panique, elle trébucha et manqua de s’assommer contre le tronc d’un arbre. Elle essaya alors de se relever mais n’y parvient pas, sa cheville la faisant souffrir. Elle vit alors les trois créatures se rapprocher d’elle. Elle poussa un terrible cri de terreur tout en fermant les yeux alors que les créatures étaient déjà sur elle.

 

Cependant, les secondes passèrent, et rien n’arriva. Lentement, avec hésitation, elle rouvrit les yeux lentement, avant de voir les créatures légèrement éloignées d’elle, et regardant dans les branchages de l’arbre au-dessus d’elle. L’Humaine leva alors la tête et vit une personne debout sur une imposante branche. Ses cheveux étaient d’un blond aussi doré que l’or, courts et en batailles. Il portait une chemise en toile brune et qui semblait avoir beaucoup vécu, un pantalon en toile beige et une paire de lunettes de soleil d’aviateur dont l’aspect était légèrement étrange et qui semblait être bien plus que leur apparence laissait entrapercevoir. L’homme se tenait sur la branche, fixant les trois créatures qu’il avait devant lui. Celles-ci hésitèrent. L’une fit un pas en arrière, une autre un pas en avant et se mit sur ses gardes, tentant d’impressionner le nouveau venu avec ses longues griffes effilées. Cela ne fit que provoquer un sourire à l’homme.

 

– Vous croyez vraiment me faire peur avec ça ? J’ai affronté des insectes plus effrayants que vous trois réunis, dit le jeune humain.

– Tu n’as pas le droit de nous insulter ! s’écria la créature la plus avancée.

– Ah ? Et pourquoi donc ?

– Nous allons devenir les plus grands prédateurs de cette forêt ! Même les Yokais supérieurs devront nous respecter !

– Et pour cela, vous poursuivez une jeune humaine sans défense et à trois ? C’est pathétique. Même cette stupide Cirno ne serait pas aussi lâche que vous trois.

– Ne nous compare à une Fée ! On est bien supérieur à toi !

– Et qui es-tu pour nous insulter de la sorte ?! hurla avec force le second yokai.

– Je ne me suis pas présenté. Mais cela n’aurait pas d’intérêt pour vous.

– Ah oui ? Et pourquoi ?! lança le premier yokai.

– Car je vais vous exterminer.

– Quoi…

 

Avant d’avoir pu se rendre compte de ce qu’il se passait, une puissante orbe explosa sur le premier yokai, le projetant au loin à travers la forêt. Le second, agissant par réflexe, bondit alors sur l’humain, la gueule grande ouverte et garnie de dents par dizaines. D’une simple rotation de la hanche, l’humain se décala et au moment où il reposa le pied, la créature arriva sur la branche à son tour et s’apprêta à lancer une deuxième attaque au corps-à-corps. Son adversaire contracta son bras gauche vers l’arrière puis le projeta à une vitesse prodigieuse contre son adversaire. Le poing s’écrasa en plein dans la cage thoracique du monstre. Ce coup porté fut extrêmement violent, stoppant net l’attaque de la créature, la repoussant contre le tronc, l’enfonçant légèrement dans celui-ci. Encore sonnée par ce coup, elle ne se rendit pas compte que déjà le jeune homme avait retiré son poing pour l’abattre de nouveau sur elle, et cela à de nombreuses reprises et de plus en plus fort, jusqu’au point où l’ultime coup fit traverser le tronc par le Yokai. Le sommet de l’arbre tomba alors en biais sur le sommeil de la mer de verdure.

Le dernier yokai, resté au sol, était presque choqué par ce qu’il venait de se passer. L’humain tourna la tête vers lui, retira ses lunettes et lui jeta un terrible regard, faisant fuir la créature au plus profond de la forêt.

L’humain sauta de la branche, ralentit sa chute et se posa devant la jeune humaine avant d’aller l’aider.

 

– Vous allez comment ?

– Je pense que je me suis foulée la cheville…

 

Sans attendre davantage, il la prit dans ses bras et commença à la porter, avant de se mettre en marche pour le village.

 

– Je… je vous remercie pour m’avoir sauvée !

– Ce n’est rien. Mais pourquoi tu t’es faite poursuivre par ces trois yokais ?

– J’ai pas suivi les conseils de mes parents, je me suis aventurée trop loin dans la forêt.

– Et tu as de la chance que je sois passé par-là et que c’était en plein jour.

– Je sais… je ne recommencerai plus !

– Et que cela te servira de leçon. Mais l’essentiel, c’est que tu ailles bien.

– Je vous remercie, Olivier.

– Tu connais mon nom ?

– Bien évidemment. Vous êtes un héros pour nous, vous nous sauvez des Yokais, vous nous aidez quand notre village a un problème. Vous allez même résoudre des incidents. Vous êtes un vrai héros.

– Alors, je suis donc juste un héros ordinaire, qui fait ce qu’il doit faire.

– Vous et Tom, vous étiez très appréciés dans notre village, avant que… je suis désolée, dit-elle en voyant le visage d’Olivier s’assombrir quand elle avait mentionné le nom de Tom.

– Ce n’est rien. Tom était mon ami. J’ai dû le sauver du mal qui le rongeait, j’ai toujours dû veiller sur lui pendant des années. Et puis, ce fut lui qui nous a tous sauvés.

– Je vous ai toujours préféré à Tom, personnellement, répondit la jeune adolescente afin de tenter de changer les idées d’Olivier.

– C’est gentil ça, dit-il en affichant un léger sourire amusé, tient, nous voilà enfin au village.

 

Dès que l’un des habitants sur la muraille vit Olivier avec la jeune adolescente dans les bras, il l’annonça avec force auprès du village depuis son poste. Rapidement, la foule s’amoncela devant l’entrée vers laquelle Olivier se dirigeait, et au premier rang, il y avait les parents de la jeune adolescente. Ceux-ci furent fous de joie en la revoyant et quittèrent l’enceinte du village afin de rejoindre leur fille. Olivier la posa alors au sol et put la rendre à sa famille.

 

– Je ne sais pas comment vous remercier pour avoir sauvé notre fille, s’écria le père, presque en larmes pour avoir retrouvé sa fille.

– C’est rien, c’est normal.

– Nous pouvons vous donner quelque chose pour vous dédommager ? demanda l’épouse.

– Peut-être qu’un jour, je pourrais prendre un dîner avec vous, si vous le voulez.

– Nous serions honorés de votre présence.

– Dans ce cas, quand je repasserai au village, un de ces jours, je viendrais vous rendre visite, et voir comme va la cheville de la petite.

– Nous vous sommes éternellement reconnaissants, répondit le père.

 

Cependant, cette dernière phrase, Olivier n’y tint même pas attention. Il regardait déjà vers la forêt, avec un air sombre et glacial. À partir de ce moment-là, malgré les remerciements par dizaines des parents, il n’écoutait plus et repartit vers l’endroit d’où il venait.

Il rejoignit rapidement la forêt et s’enfonçant toujours plus profondément dans celle-ci. Progressivement, il rejoignit la partie qui s’appelait la Grande forêt des Yokais. L’heure de la journée avançait et le soleil commençait à décliner, rajoutant davantage de ténèbres à ce lieu. Il était venu afin de s’y entraîner.

Cependant, il sentit une sorte d’aura, une aura qu’il connaissait mais qu’il était incapable d’identifier. Il savait par contre que, même à l’état de traces, elle était puissante, menaçante et inquiétante, une aura maléfique. Durant les dernières heures avant le coucher du soleil, il chercha l’origine de celle-ci. Il ne parvint qu’à retrouver des traces diffuses mais il comprit bien vite que cela venait de la Montagne Yokai.

Afin d’avoir un meilleur aperçu de l’ensemble de la zone, il s’éloigna légèrement de la forêt sombre pour accéder à une zone plus dégagée et où se trouvait un très grand et ancien arbre, qui surplombait la cime des arbres et dont il aimait y observer Gensokyo. Quand il y parvint, le soleil était déjà bien bas et les derniers rayons se reflétaient dans le Lac Brumeux. C’était un spectacle magnifique. Il inspira profondément avant de s’étirer et de détecter l’aura. Bien trop diffuse partout où il l’avait senti, il ne percevait plus rien de là où il était. Il cessa donc sa recherche sans arrêter d’y penser, espérant que la beauté de la nuit qui s’annonçait l’aiderait à réfléchir.

Le ciel était parsemé d’étoiles par milliers, brillant au firmament. La Lune n’était qu’un fin croissant, éclairant déjà d’une lueur diffuse la Terre des Illusions. Il faisait encore légèrement froid mais cet air était vivifiant. Il observa un calme relatif sur ce monde qu’il s’était juré de protéger, cela, depuis le sacrifice de son ami.

 

Soudain, il entend un bruit non loin de lui. Il se retourna, la main sur son holster comprenant un de ses revolvers, prêt à dégainer. Pendant un instant, il crut que sa vision lui jouait des tours. Il vit la femme avec laquelle il était en couple depuis déjà un certain, Rika, grande mécanicienne et ingénieure de ce monde, assise sur une branche, les deux jambes pendantes dans le vide, en train de le regarder avec amusement. Il baissa alors sa garde et demanda l’être qu’il aimait la raison de sa présence ici. En unique réponse, elle l’invita à la rejoindre à côté d’elle. Il se releva alors de sa branche aussi épaisse qu’une poutre d’un toit et accéda à celle sur laquelle était assise cette personne.

 

– Mon cher amour, j’espère que tu vas bien aujourd’hui. Elle s’est bien passée ta journée ? Tu me la racontes, je me sens un peu délaissé par toi en ce moment.

– Très bien. Ma journée ? Je me suis bien entraîné, je m’exerce à développer mes facultés avec mon nouveau bras et j’ai sauvé une adolescente d’une attaque de Yokais.

– Elle était mignonne ?

– Elle devait avoir environ 15 ans à tout casser.

– Je préfère ça, et puis, elle n’aurait aucune chance contre moi.

– Ça ne va pas aujourd’hui ? Tu me parais bizarre.

– Je me languis juste de toi, je m’ennuie dans mon atelier à construire de choses.

– M’ouais…

– Tu ne vas pas bien mon cher amour ?

– J’ai pensé à Tom. Cela fait déjà 7 mois qu’il s’est sacrifié mais…

– Tu penses trop en ce moment, détends-toi, je vais m’occuper de toi, dit-elle avant de se rapprocher de lui et de l’enlacer.

– Rika… d’habitude, tu sors très peu de chez toi, et en plus, tu détestes monter dans les arbres…

– On peut changer, mon amour.

 

Rika commença alors à enchaîner les compliments amoureux. Cependant, beaucoup de ceux-ci semblaient très vieillis et ne passaient pas avec la Rika qu’Olivier connaissait d’habitude.

Il posa sa main dans le dos de sa chère et tendre et la fit glisser lentement vers le bas. Cependant, en arrivant à la base du dos, il sentit quelque chose de bizarre, de poilus. Il s’en saisit à pleine main et se rendit compte qu’il s’agissait d’une queue, d’une queue bien épaisse. À ce moment-là, « Rika » se redressa soudain et se figea sur place. Olivier lui demande ce qu’elle avait. Elle répondit que tout allait bien en tentant de cacher le fait que Olivier lui avait attrapé la base de la queue. Mais à cet instant, elle vit que le jeune homme regardait bizarrement le dessus de sa tête. Elle leva les yeux puis posa une main sur sa tête. Elle se rendit compte que sur le sommet de sa tête, il y avait deux grandes oreilles brunes. Elle sourit et tenta de s’en amuser.

 

– Des oreilles, comme c’est bizarre.

– Qui es-tu ? exigea Olivier avec force.


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