La Couronne de la Terre des Illusions (CTI)

Chapitre 3 : Une nouvelle inquiétante

1713 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 06/09/2025 09:37

Chapitre 3

Une nouvelle inquiétante

 

Dans cette belle nuit, un puissant cri de colère émergea de l’arbre surplombant ce pan de la Terre des illusions, faisant fuir des centaines d’oiseaux réveillés et terrorisés par ce déchaînement sonore. Dans le nuage de volatiles fuyant dans tous sens, un beaucoup plus gros prit également son envol, encore à demi endormi, insuffisamment pour rester correctement en vol, et s’écrasa rapidement au sol avant d’émettre quelques sons chantés et plaintifs avant de se taire. Ce pauvre moineau nocturne n’avait pas surtout un tel raffut.

Dans l’arbre, la fausse Rika riait à gorge déployée, faisant enrager davantage encore Olivier qui finit par décocher une droite vers la créature moqueuse, celle-ci attrapa le poing du jeune homme en pleine course et le stoppa, alors qu’elle continuait de rire. Olivier essaya de dégager son poing, sans y parvenir. Il se douta alors que la Yokai en face de lui fût très puissante. Il finit par réaliser la véritable identité de la créature.

 

– Mamizou ?!

– C’est maintenant que tu le comprends ? dit-elle tout en changeant de forme pour reprendre la sienne et sur un ton comique.

– Toi, tu ne paies rien pour attendre…

– Soyons un peu plus sérieux, coupa la Tanuki aux petites lunettes, j’ai quelque chose d’important à te dire.

– Et qu’est-ce ? répondit l’humain méfiant.

– N’as-tu pas senti quelque chose d’étrange dans l’air, notamment en t’approchant de la Montagne Yokai ?

– Si, c’est bien le cas. Comment le sais-tu ? Que sais-tu sur cela ?

– Une puissance et ancienne force se propage sur Gensokyo. J’en ignore la nature et la personne. Mais je sens bien qu’elle est puissante.

– Pourquoi le dire à moi ?

– Tu dois aller t’en occuper.

– Quoi ?! Pourquoi moi ?! Il y a des gens plus qualifiés pour ça ! Tu n’as pas demandé à Reimu ? C’est son boulot de s’occuper de cela !

 

Pendant quelques instants, un lourd silence se posa sur la branche. La Tanuki sortit paisiblement sa pipe, ainsi qu’un peu de tabac, avant de l’allumer et de prendre une profonde inspiration en fumant. Elle regarda vers le ciel quelques secondes, avant de laisser s’échapper un délicat fumet de parfums et de tabac, la fumée prenant la forme d’une carpe qui s’enfuyait vers le firmament.

 

– Je sais bien… dit-elle tranquillement avant de baisser le regard vers Olivier. Mais tu la connais aussi. Qu’est-ce que tu crois qu’elle m’a dit quand je suis allée la voir ?

– Oui. Je vois ce qu’il a dû se passer.

– Reimu n’a pas l’intention de lever le petit doigt pour le moment, et je crains que la menace soit trop grande d’ici à ce qu’elle bouge.

– Cette menace est si grande que cela ?

 

Mamizou reprit une nouvelle bouffée de sa pipe, le regard particulièrement concentré derrière ses petites lunettes rondes, alors que sa longue et épaisse queue touffue ne se balance lentement en dessous d’elle.

 

– Je la sens. Et je ne suis pas la seule.

– Pourquoi tu n’interviendrais pas toi-même, ou une autre ?

– Tu sais qu’en Gensokyo, il existe des règles.

– Je le sais bien, comme celle des cartes de sorts.

– C’est cela. C’est l’une des plus connues. Mais il en existe bien d’autres. Dont celle que la résolution d’un incident incombe, plus ou moins, à la prêtresse du Sanctuaire Hakurei.

– Oui mais d’autres s’occupent aussi des incidents, et encore heureux.

– C’est vrai, mais il s’agit de l’extension de cette règle : seuls les Humains peuvent régler les incidents.

– Mais Youmu ? Reisen ? Elles ne sont pas humaines.

– La Demi-spectre est considérée comme Humaine, de même que pour les Sélénites, comme les lapins de la Lune, du fait de leur pureté originelle. Reisen n’est pas vraiment une Yokai, si c’est ce que tu veux savoir.

– Mais il me semble que lors de l’incident de la fausse Lune, il y avait des Yokais parmi celles qui se sont occupées de l’affaire.

– C’est vrai. Mais elles n’étaient là qu’en soutien. Troisième point de cette règle, un Yokai peut aider l’humain en charge de la résolution de l’incident. Mais il ne peut pas conduire la résolution.

 

Mamizou prit ses aises sur la branche, tout en fixant son interlocuteur avec un regard en coin, continuant de fumer sa pipe. Elle rabattit légèrement sa feuille sur sa tête, qui lui servait de couvre-chef. Olivier décida alors de prendre les devants de cet échange.

 

– Dans ce cas, pourquoi ne pas aller demander aux habituelles de ce genre de situation ?

– Reimu, tu sais maintenant pourquoi. Pour Marisa, tu devines bien.

– Elle ne s’est pas encore remise… Mais Sakuya, Youmu, Reisen ?

– Chacune travaille pour une maîtresse, et ne peut pas partir comme ça. Remilia n’est pas intéressée pour le moment, Yuyuko n’est pas contactable en soit et Eirin a besoin d’elle pour le moment, pour des « activités de recherches » d’après ce qu’elle m’a dit.

– Mais il n’y a pas qu’elles. T’as essayé avec Sanae ?

– Les Tengus m’empêchent d’approcher de la montagne, ils semblent être sur les nerfs en ce moment. Et je te rappelle que cette menace vient de la montagne. Je pense que cela affecte ses habitants.

– Mais qu’est-ce cette menace ?

– Je suis presque sûr que cela provoque des attaques mentales.

– Des attaques mentales ? C’est curieux ça. Tu penses que c’est un Yokai qu’on connaît déjà ou un nouveau ?

 

La Tanuki eut son regard qui se rétrécit, son esprit se concentrant afin de savoir ce qu’elle pourrait donner comme réponse au jeune homme. Elle désirait qu’il soit celui qui sauve la situation avant que cela ne dégénère. Cependant, elle ne lui faisait nullement confiance. Il pouvait sentir la méfiance de la Yokai à travers son regard.

 

– Je ne le sais pas. Ce que je sens, c’est que cette menace croît de jour en jour, affirma avec un ton assez sec Mamizou.

– Il y doit bien y avoir d’autres humains pouvant s’en occuper. Mokou ?

– J’y ai pensé. Hélas, impossible de mettre la main dessus.

– On pourrait… je ne sais pas, demander à des gens comme Rika ou d’autres.

– On a besoin de quelqu’un qui sait résoudre un incident et qui ne soit pas un « second rôle ».

– Elle n’aurait pas apprécié cela.

– J’en suis désolé pour elle, mais ta petite-amie n’a pas les capacités pour résoudre un incident. Elle ne sait faire que des chars, et vaguement de la nécromancie. Quant aux autres, leurs pouvoirs sont bien faibles, quand elles en ont véritablement. Olivier, tu es mon dernier espoir, le dernier pour la résolution de l’incident.

– Soit c’est vraiment dramatique pour en arriver là, soit ce n’est rien du tout.

– Je t’assure que cela n’est pas rien du tout.

– Hmmm… ta menace, elle affecte déjà quelque chose ?

– Je n’en suis pas sûre, mais comme cela vient de la montagne et que les Kappas et les Tengus ont déjà changé de caractères, je pense que la menace est déjà effective. Je crains surtout qu’elle se répande.

– A priori, cette menace agit sur le comportement des individus.

– Je le pense.

– Cela serait donc possiblement un Yokai qui manipule les émotions des gens. Cela pourrait être effectivement dangereux si cela continue.

– Ce qui est le plus inquiétant, c’est que cela s’étend.

– Cela s’étend vraiment ?

– Oui. Il y a quelques jours, l’aura de cette puissance ne pouvait se faire sentir qu’aux pieds de la montagne, maintenant, même dans la Grande forêt des Yokais tu peux la ressentir.

 

Le silence se posa sur l’arbre, entre d’un côté, l’inquiétude, et de l’autre, la réflexion. Olivier se mura dans un silence qui commença à s’éterniser, réfléchissant à la nature de la menace et aux moyens pour le battre. Cependant, il ne parvint pas à véritablement trouver de solutions, à cause du manque d’informations. Il se demandait si cela pouvait être un coup de Koishi Komeiji. Cependant, cette hypothèse restait lettre morte, faute d’éléments probants. Il finit par cesser de réfléchir, inspira profondément avant d’expirer lentement et calmement.

 

– Si Tom était toujours parmi nous, c’est à lui que t’aurais demandé de faire ça.

– Oui, répondit sans hésitation la cheffe tanuki.

– Tu sais bien que je suis bien moins puissant qu’il l’était, où même que celles qui résolvent les incidents habituellement.

– Je le sais.

– Et tu me demandes d’aller m’occuper d’un incident sur la Montagne Yokai, alors que les Kappas et les Tengus, et probablement les déesses et Sanae sont sur les nerfs et prêts à se battre, et probablement, comme s’il s’agissait de leur ultime combat.

– C’est le cas.

– Je ne suis pas sûr que je vais pouvoir réussir…

– Je ne te demande pas de foncer dans le tas, comme les autres ont l’habitude.

– Que veux-tu dire ?

– J’ai surtout besoin d’informations. Plus j’en aurais, plus je pourrais mobiliser auprès des maîtresses de Sakuya, Youmu et Reisen afin qu’au moins l’une d’elles envoie l’une de leur servante.

– Tu me demandes donc de faire du renseignement et de l’enquête ? Et pourquoi pas Aya ? Mauvaise question.

– Effectivement.

– Dans ce cas, je vais faire mon possible pour trouver un maximum d’éléments.

– Je te remercie Olivier, et bientôt, Gensokyo te remerciera.


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