La Couronne de la Terre des Illusions (CTI)
Chapitre 6 : Danger dans la Montagne Yokai
2071 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 10/09/2025 22:50
Chapitre 6
Danger dans la Montagne Yokai
La journée passait et le soleil déclinait vers l’horizon quand Olivier prit son envol. Malgré la pratique et ses longues sessions d’entraînement, son vol demeurait encore limité dans le temps et ses mouvements. Sachant qu’il ne pourrait tenir sa concentration que quelques minutes, il avait marché quelques heures afin de se rapprocher suffisamment de la montagne pour effectuer un vol ascensionnel vers le point le plus haut qu’il pourrait atteindre par cet unique lancé. Il concentra toute sa magie dans les différents points nécessaires pour s’élever et débuta son ascension d’une paroi rocheuse totalement verticale. Malgré sa concentration intense, il pouvait entendre le bruit d’une puissante cascade non-loin de lui. Mètre par mètre, il s’approcha du rebord de la falaise, se concentrant toujours davantage car se sentant toujours plus faiblir. Il parvint à se poser sur la corniche puis relâcha son attention. Il s’effondra à genoux, exténué par cette épreuve, celle d’une ascension de plus de quelques minutes. Il se désolait de ne toujours pas parvenir à voler correctement, comme pouvait le faire Reimu ou tellement de Yokais et autres créatures.
Cependant, il ne tarda pas à observer les alentours. Il pouvait voir un cours d’eau assez vaste qui se déversait en cascade. En remontant du regard celui-ci, il vit un pont passer pratiquement sous la cascade d’une chute d’eau encore plus grande et majestueuse. La cataracte était d’une beauté sans pareil. Ayant repris sous souffle pendant qu’il contemplait le décor si féérique, Olivier se releva et marcha d’un pas hésitant vers le pont en bois, constamment trempé par la chute d’eau située juste à côté.
Dès lors, il savait qu’il pénétrait sur le territoire des Tengus, créatures et seigneurs des vents. Il espérait qu’il ne croiserait pas le chemin de l’un d’eux car il savait désormais que les habitants de cette montagne étaient devenus bien plus agressifs et territoriaux qu’à leurs habitudes, et comme il connaissait le caractère « ordinaire » de ces créatures, il était inquiet.
Alors qu’il était à la moitié du pont, une chose jaillit de la cataracte même et fonça sur lui. Olivier sauta vers l’avant et esquiva de peu ce qui sembla être un coup d’épée qui se planta dans le bois du pont. Quand il se retourna, il fit face à une créature alliant avec grâce et force le côté canin et volatile, la gardienne de la Cascade des Neuf Cieux, Momiji. Celle-ci arracha sa gigantesque épée, un zanbatō conçu par les maîtres artisans tengus, du plancher avant d’observer distinctement l’intrus sur leur terre. En voyant qu’il s’agissait d’Olivier, elle se figea sur place pendant quelques secondes avant d’exprimer de sincères excuses tout en s’inclinant devant le jeune humain. Celui-ci ne comprenant pas la situation, en demanda la raison à celle-ci.
– Je ne vois pas bien pourquoi tu fais ça…
– Je tiens à m’excuser pour mon comportement envers vous.
– Il est vrai que tu fais très bien ton travail, il ne faut pas t’en vouloir, dit-il afin de détendre l’atmosphère.
– Olivier, pour quelles raisons vous vous trouvez ici même ?
– C’est une longue histoire.
– J’ai tout le temps. J’ai reçu l’ordre de ne laisser passer personne sans autorisation. J’attends donc la raison de votre venue pour décider de vous laisser, ou non, passer.
– Dans ce cas, commença-t-il avant d’inspirer pour trouver les mots justes, je suis là pour résoudre un incident.
– Un incident ? Veuillez être plus précis.
– Une aura maléfique plane sur la montagne et semble affecter ses habitants. Celle-ci est de base une menace mais comme cette aura semble s’accroitre, il est impératif que je prouve à des personnes « responsables » qu’il existe une menace afin qu’elles interviennent.
– Ta quête semble juste, d’autant qu’il est vrai que cette aura existe et que les rares personnes encore hors de son influence sont peu nombreuses sur cette montagne.
– Sais-tu d’où elle émane ?
– Tout le monde le sait. Elle provient des ruines de l’ancien palais impérial, construit pour Tom, quand il était devenu l’Empereur de Gensokyo.
– Dans ce cas, tu pourrais m’accompagner ?
– En aucune circonstance, dit-il en pointant son imposante arme vers lui.
– Mais… pour quelle raison ?!
– Le site est extrêmement dangereux. On ne sait pas pourquoi mais ce site est hanté par des centaines de spectres et d’esprits maléfiques extrêmement puissants. De plus, le grand Tenma a ordonné que personne ne s’approche des ruines. Quiconque désobéirait subirait une sentence exemplaire.
– Je ne viens pas de vos terres, et je suis Humain. Vos lois ne peuvent pas tomber contre moi.
– Tu oses défier l’autorité du grand Tenma ? Crois-tu juste être capable de résister aux présences maléfiques du lieu ?
– La source de ce mal vient de ces ruines. Je dois y aller et voir si je ne peux pas y mettre un terme.
– Dans ce cas, je n’ai d’autre choix que d’accepter.
– Quoi ?! Je ne m’attendais pas à ce genre de réaction.
– Ta quête est juste et noble, et malgré mes avertissements et ce que tu risques, tu désires ardemment vaincre ce mal. En tant que gardienne de la frontière de nos territoires, je devrais te chasser d’ici. Cependant, de par tes actions dans le passé, tu as acquis une grande renommée et un grand respect des miens. Si tu parviens à vaincre cette menace, tes infractions présentes n’auront plus cours à nos yeux. Va Olivier, et que ta mission aboutisse à terme.
– Je te remercie, Momiji.
Olivier tourna le dos à la Tengu-louve blanche et marcha d’un pas rapide vers les ruines du palais. Il ne lui faut guère plus d’une demi-heure avant d’arriver sur le site. Il fit face à l’imposant mur d’enceinte du lieu, ébréché par endroits.
Après quelques minutes, il passa par la porte, qui n’était plus qu’un vestige d’une ancienne belle structure. Il pénétra alors dans ce qui était le jardin intérieur du palais, aujourd’hui, vaste zone recouverte de débris diverses et de gravats issus du palais lui-même qui n’était plus grand-chose, à part un monticule de bois pourri et de pierres. Une partie même de la structure était tombée dans le vide, en contrebas de la falaise, s’écrasant sur la végétation qui n’avait pas encore réussi à récupérer de la chute d’une part du bâtiment. Il pouvait sentir la présence forte des auras des spectres et de créatures maudites des Enfers qui se cachaient désormais en ce lieu, abandonné de tous. Il s’avança vers l’ancien cœur du bâtiment principal. Il pouvait ressentir cette aura maléfique extrêmement présente et puissante. Cependant, celle-ci n’était pas seule. Une autre aura pouvait se sentir ici également. Une puissance maléfique qu’il connaissait mais dont il n’arrivait pas à mettre un nom dessus, comme si sa mémoire refusait de le voir.
Cependant, il dut rapidement se rendre à l’évidence, il n’était pas seul. Ici et là, sortant et entrant dans les structures, il vit des centaines de spectres et d’esprits maléfiques errer sans but. Mais il comprit bien vite qu’ils étaient tous attirés par l’aura maléfique d’une grande puissance qui vivait ici. Lentement, il dégaina son revolver et se tint prêt à se défendre. Il commença lentement à reculer, jeta un coup d’œil rapide sur chacune des formes qui semblaient sortir de leur cachette et se rassembler autour d’Olivier.
Finalement, il ne put plus se déplacer. Tournant sur lui-même, il vit qu’il n’y avait plus d’échappatoire. Il tendit son bras armé de son revolver, plongea son autre main dans une poche de son pantalon, en retira lentement un morceau de papier sur lequel était inscrit des formules puis le posa et l’attacha sur le canon de son arme qui s’illumina légèrement. À cet instant, les créatures maléfiques se projetèrent sur lui. Il s’écria alors le nom de l’incantation inscrite sur son arme : Signe de Tir « Rideau de projectiles »
À cet instant, la bouche du canon de son arme s’illumina d’une lueur rouge qui s’intensifia jusqu’à qu’il presse la détente de revolver. À ce moment-précis, des centaines de projectiles ayant la forme de balles de revolver furent émises de l’arme, elles s’installèrent d’elles-mêmes en lignes et colonnes, formant un mur. Au moment où il pressa de nouveau la détente, les créatures étaient quasiment sur lui. De cette nouvelle pression, le mur de projectiles partit à toute vitesse en ligne droite, fauchant l’entièreté des créatures se trouvant devant. Profitant de la libération de l’espace devant lui, il sauta vers l’avant, roula avant de se relever, de se retourner et de viser les autres créatures qui se trouvaient désormais devant lui. Il pressa une nouvelle fois la détente de l’arme et le même processus se reproduisit. Quand il pressa une quatrième fois la détente, le flot de projectiles balaya la masse de créatures faibles. Cependant, face au nombre, toujours plus grand, il ne pouvait se permettre de continuer ainsi, d’autant plus qu’un certain nombre de spectres ayant été touchés se relevèrent de cette attaque, faisant dire à Olivier que la présence maléfique présente ici devait renforcer ces créatures. Voyant qu’il ne pourrait pas mettre un terme à ces vagues sans magie digne d’une prêtresse, il s’avoua que la meilleure des solutions était la retraite. Il se retourna et courut vers la porte d’entrée du domaine délabré. Plus il se rapprocha plus il pouvait sentir le nombre de créatures mais aussi le fait qu’ils se rapprochaient de plus en plus. Devant la porte, des centaines de spectres s’immobilisèrent, lui bloquant le passage. Ne pouvant plus fuir que par ce moyen, tout en courant, il attrapa une nouvelle carte de sort dans sa poche et l’accrocha à son arme avant de crier le nom de l’incantation : Canon Sign « Atlantis’s Warhead »
Quand il pressa la détente, une orbe verte se forma à l’extrémité de l’arme et plus il pressa la détente, plus l’orbe grossit. Quand il arriva au niveau de la porte, le projectile faisait déjà plus d’un mètre de diamètre et commença à prendre la forme d’une ogive. À cet instant, il relâcha la détente. Le projectile, tournoyant sur lui-même fut projeté vers l’avant, anéantissant les esprits maléfiques qui bloquaient la porte et en défonçant ce qui restait de l’ancienne belle ouvrage. Profitant du trou creusé dans ses ennemis et la porte, Olivier plongea vers l’avant, roula de nouveau et se releva immédiatement et couru aussi vite que possible. Cependant, il se rendit rapidement compte qu’une fois la porte franchit, les esprits avaient cessé de le poursuivre. Il se retourna et vit les créatures lentement disparaître dans les décombres du lieu. Il put enfin souffler. Il retira les deux cartes de sort encore accrochées à son arme, les rangea dans sa poche afin de rengainer son arme.
Désormais, il avait une petite idée de la menace du lieu, du moins, pour ceux osant s’y aventurer. Cependant, il décida qu’il devait encore prendre quelques informations afin d’être certains de convaincre les « personnes compétentes » pour régler cet incident. Pour cela, il se disait qu’il devait interroger des êtres vivants très proches de la montagne, les Kappas.