La Couronne de la Terre des Illusions (CTI)
Chapitre 7 : L'air frais d'une douce rivière
1711 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 11/09/2025 23:48
Chapitre 7
L'air frais d'une douce rivière
Il fallut beaucoup de temps et d’efforts, au jeune homme pour redescendre la montagne sans se faire repérer par les patrouilles tengus qui veillaient sur le mont. Les paysages rocheux firent lentement place à une végétation de plus en plus verte et dense, et après ces nombreux efforts, il trouva une grande quiétude en arrivant enfin dans les ravines ombragées où aux fonds desquelles s’écoulaient de fins rubans d’un bleu clair magnifique. La fraîcheur, la beauté et le repos des lieux apaisaient son âme tourmentée par ce qu’il avait ressenti dans les ruines. Il s’approcha lentement de cette rivière descendant de la montagne. Devant celle-ci, il plia les genoux et laissa le courant glisser entre ses doigts. L’eau était particulièrement froide. Il sourit. Il le savait parfaitement. Une eau si claire, si pure, si fraîche. C’est un endroit parfait pour trouver un Kappa, et l’interroger. Il se mit alors à longer cette rivière vers l’aval de celle-ci.
Durant plus d’une demi-heure, il marcha, lentement, paisiblement, tout en prenant son temps, observant la rivière s’écouler doucement vers le lac. Il contemplait la voûte végétale qui filtrait les rayons du soleil, donnant à ce lieu, une teinte tamiser et verdoyant. Le lieu, même si agité par l’écoulement de l’eau, le bruit du vent et les quelques animaux passer, était extrêmement calme, un véritable havre de sérénité.
Soudain, son attention se porta sur une onde formée dans l’eau, près d’un rocher émergeant de l’eau. Il n’avait pas vu le moindre poisson dans cette rivière depuis son arrivée et l’onde était particulièrement grande. Se doutant de ce qui s’y cachait, il décida alors de s’approcher discrètement de cette pierre et monta dessus sans difficulté. De là, il pouvait observer les alentours que cachait très légèrement ce rocher. Il vit que le cours de l’eau se rétrécissait, que la pente s’accentuait légèrement et que de nombreux affleurement rocher devenaient visible. L’eau à cet endroit était légèrement plus agitée, dut à la pente qui s’accentuait sensiblement. Cependant, il ne vit pas ce qui pouvait avoir provoqué cette onde. Il inspecta du regard le moindre coin d’eau à sa portée, mais ne vit rien.
Olivier se désespérait de trouver la personne qu’il cherchait. Il s’assit sur la pierre, vaguement polie sur son sommet, et très légèrement mouillée par l’air chargé d’humidité dans la ravine. Il ferma les yeux, se laissant porter par le bruit constant, régulier de l’eau qui s’écoulait. Le jeune humain se concentra, ouvrant son esprit et son corps à l’environnement qui l’entourait. Sans cesse, il cherchait à accroître sa connexion avec la magie, et même, avec Gensokyo tout entier. C’était, pour lui, le principal moyen pour accroître sa puissance spirituelle, qui lui permettrait de se renforcer dans les combats de cartes de sort.
Soudainement, il sentit alors une très faible aura autour de lui. D’un geste, il dégaine son arme, la tendit dans une direction et ouvrit le feu, tout en gardant les yeux fermés. L’orbe rose fila à toute vitesse vers l’eau et explosa à l’instant où elle entra en contact avec la rivière. Doucement, il se releva, se tourna vers là où il avait tiré, gardant le bras tendu et l’arme dirigée vers cette zone. Il rouvrit alors progressivement les yeux. Là, il vit une forme humanoïde à moitié émergée et recouverte d’une étrange substance rose et se rendant compte qu’elle avait été repérée. Cette créature plongea alors et tenta de se défaire de cette substance rose qui ne semblait pas partir à l’eau. D’un geste, Olivier sauta dans l’eau qui lui arriva aux hanches et attrapa la chose au niveau de la taille avec sa main gauche avant de la soulever et de la sortir de l’eau. Il fut surpris moins d’un instant par ce qu’il voyait, une partie visible à cause du colorant rose qu’il avait tiré, et une partie invisible pour les parties non-atteintes par celui-ci. Alors qu’elle la tenait par la main gauche, il palpa la partie invisible avec sa main droite et sentit bien qu’il s’agissait de jambes et qu’elle essayait de se débattre. Comprenant qu’il s’agissait d’un système de camouflage optique, il s’écria le nom de la Kappa qu’il doutait de se trouver derrière, Nitori.
À ce nom, la créature remuait de moins en moins, et celle-ci se stoppa quand Olivier révéla son identité. Ce fut alors qu’il se rapprocha de la rive et qu’il la posa sur l’herbe avant de sortir à son tour des flots. Ce fut alors que la Kappa ingénieure retira son camouflage, exprimant un air d’une grande surprise en voyant le jeune homme.
– Si je m’attendais à te voir, pour une surprise, c’est une surprise, lui annonça la Kappa, à moitié surprise, à moitié désolée.
– Comment tu as fait pour ne pas voir qu’il s’agissait de moi ? Tu m’as espionné un certain temps, non ?
– C’est vrai mais… mon nouveau système n’est pas encore au point… du moins pour ce qui concerne la vue. Mais cela va vite s’améliorer.
– Je n’en doute pas, te connaissant.
– Mais sinon, qu’est-ce que tu fais ici ? questionna Nitori.
– Tu devrais savoir ce qu’il se passe sur la Montagne Yokai. Le fait que ses habitants changent de comportement et de caractères et qu’une menace émane des ruines de l’ancien palais impérial.
– C’est bien le cas ! Les Kappas aussi changent ! Comme les Tengus ! Ils tendent à devenir plus territoriaux. Et je sens bien cette présence maléfique, même ici maintenant.
– Je suis là pour récupérer suffisamment d’informations pour obliger celles dont c’est leur boulot de s’en occuper.
– Et pourquoi pas toi ?
– Je suis bien trop faible. Je ne sais même pas bien voler.
– Peut-être, mais tu as un super bras gauche maintenant ! s’enthousiasma la Kappa ingénieure qui n’était pas pour rien dans ce bras. Tu disposes d’une puissance de feu et magique importante maintenant. Tu peux tenir tête à un sacré nombre de Yokais. J’en suis pas peu fière de mon tra… dit-t-elle avant de se taire au moment où elle vit que quelque chose avait changé sur le bras mécanique qu’elle commençait à ausculter.
– Tu sais, je suis loin d’être aussi fort que ça… dit-il avant de se faire couper la parole par une technicienne en colère.
– C’est un scandale !
– Qu’est-ce qui t’arrive ?! répondit-il, surpris par la réaction de la Kappa.
– Qui a osé toucher à l’un de mes chefs-d’œuvre mécaniques ?! Olivier, qui a commis ce sacrilège ?!
– T’es sûre de ne pas y aller un peu fort là ?
– Bien sûr que non ! Ton bras a été une véritable prouesse à réaliser pour moi ! Pendant des jours et des jours, j’ai travaillé dessus !
– Enfin, tu n’étais pas seule dessus. Il y avait aussi Rika, Kasen et Eirin qui ont beaucoup bossé dessus.
– Je me doutais bien que c’était cette « mécanicienne du dimanche ». C’est une incompétente ! Elle sabote mon travail.
– Je suppose que tu parles de Rika.
– Bien évidemment !
– Tu sais, quand tu vis avec une personne comme elle, c’est normal qu’elle décide de s’occuper un peu de l’une des parties qui la fascine le plus en moi.
– Tu ne devrais pas lui permettre de commettre un tel sacrilège quand même.
– C’est difficile quand on vit avec elle. Cela aurait été différent si je vivais avec toi, dit-il afin de faire un peu d’humour.
– Tu peux rêver sur ce point-là. Moi avec un humain ? Et puis quoi encore ? Je vaux bien plus que cela, bien plus que beaucoup de monde d’ailleurs, ton bras n’en est qu’une partie infime du pourquoi.
– En tout cas, c’est toujours pas la fierté qui te noie.
– Et tu te crois drôle peut-être ?
– Sinon, que sais-tu sur ces ruines ?
– La seule chose que je sais, c’est que tu devrais en rester très loin. Ce n’est pas un endroit pour toi, dit-elle sur un ton extrêmement sombre et sinistre, surprenant le jeune homme qui se leva, salua la Kappa qui fit de même, légèrement surprise par la réaction d’Olivier.
Il descendit la rivière et se retrouva au bout de quelques minutes sur le bord du Lac Brumeux. L’esprit d’Olivier était empli de perplexité. Il connaissait bien Nitori et sa réaction, quand il avait parlé des ruines hantées lui avait glacé le sang. Il n’avait jamais vu la Kappa aussi sinistre, voire même, terrifiante. Son regard bleu semblait presque s’être transformé en un abysse inquiétant, autant que le timbre de sa voix et ses expressions faciaux. Il ne reconnaissait pas la créature des rivières qu’il côtoyait par moment. C’était comme si son caractère avait été transformé par la puissance cachée dans le palais. Olivier se rendit compte qu’il ne pouvait s’agir que de cela. Nitori l’espionnait bel et bien, non pas pour elle, mais afin de pouvoir donner des informations, d’une manière ou d’une autre, à cette puissance maléfique qui de jour en jour, étendait son influence sur Gensokyo.