La Couronne de la Terre des Illusions (CTI)

Chapitre 14 : Tout n'est pas perdu

1837 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/09/2025 08:56

Chapitre 14

Tout n'est pas perdu

 

Une nouvelle journée, le même endroit. Toujours, imperturbablement, il s’entraînait au même endroit. Tentant de s’élever, les bras portant des seaux remplis de briques afin de s’alourdir, dans le but d’accroître sa magie lui permettant de voler, et pour se déplacer plus vite. En même temps, il devait sans cesse éviter les tirs de la machine de Rika. Cela faisait depuis le lever qu’il s’entraînait sans relâche, toujours et encore, persévérant afin que le jour du tournoi, il soit capable de parvenir à arracher la victoire afin de sauver Gensokyo.

Mais là, il n’en put plus. Sa forte s’évanouit. Sa concentration s’évapora. Il chuta d’à peine un mètre de haut et s’aplatit sur la pelouse du jardin, haletant avec force, entouré par les briques déversées depuis les seaux. Alors qu’il demeurait allongé, son cœur ralentit, de même que sa respiration. Il se disait qu’il avait besoin d’une pause.

 

À cet instant, il entendit du chahut plus loin, rapidement suivit par des cris et des plaintes. Il se releva lentement et marcha vers la limite de la propriété de son ancien ami. Là, du haut d’une butte donnant sur le Lac Brumeux, il vit la raison de ce tapage. C’était Cirno, la fée des glaces du Lac qui s’entraînait. À côté d’elle, se tenait une autre fée, amie de toujours de Cirno. Cette dernière semblait s’exerçait à réaliser les attaques les plus grosses possibles, alors que son amie lui criait de mieux viser. Olivier constata alors qu’une souche d’arbre était posée sur la rive du lac, recouverte de débris de glace mais laissant la « cible » intact.

 

– Concentre-toi plus ! Tu rates sans cesse la cible ! s’écria la fée aux ailes dorées.

– Je ne rate pas ma cible, je ne la vise juste pas ! lui répondit la fée aux ailes de glace.

– Mais à quoi cela sert alors ?!

– Je m’habitue à viser un truc plus petit qu’un bout de bois, affirma fièrement la fée.

– Et tu vises quoi alors ?

– Je vise les cailloux.

– Dans ce cas, lance ta plus grosse attaque alors… se désola son amie.

– Dans ce cas, j’utilise ma plus puissante attaque !

– Non, ne fais pas ça, tu vas ra…

 

Avant d’avoir pu terminer sa phrase, Cirno s’écria le nom de son attaque « Glaciation parfaite ». Une véritable tempête de neige se produisit alors, recouvrant alors la surface du lac en dessous de la fée d’une fine particule de glace. Elle concentra alors sa puissance dans une orbe qu’elle comprima le plus possible avec ses mains avant de la positionner près d’elle, prête à la projeter sur la souche.

Cependant, alors qu’elle s’apprêtait à le faire, la sphère blanche explosa entre les mains de la fée. Quand le flash de lumière cessa, un bruit violent se fit entendre, celui d’un puissant impact sur de la glace. Une fois la vue retrouvée, Olivier constata les effets de l’attaque qui avait visiblement échoué. Dans le lac, désormais, flottait un cristal de glace dans lequel était emprisonné la terrible fée des glaces. Juste à côté du glaçon, son amie essayait tant bien que mal de libérer la pauvre créature de la glace. Ce spectacle, à la fois navrant, surréaliste et comique fit sourire le jeune homme qui se retourna vers ces affaires, en se disant qu’au moins, il y avait pire que lui, malgré qu’il soit encore très loin d’atteindre le niveau nécessaire.

 

Arrivé devant une caisse posée sur la table, il soupira. Il demanda alors à la personne cachée dans l’angle de la maison de sortir en l’appelant par son prénom. Immédiatement, la jeune femme brune s’exécuta et marcha d’un pas décidé vers le jeune homme avant de l’embrasser sur la joue. Malgré cette marque d’affection, il n’affichait plus de sourire. Il était profondément déprimé, exaspéré de ne pas parvenir à atteindre ses objectifs qu’il s’était fixé. Il voyait qu’il faisait des progrès mais à ses yeux seuls, ils n’étaient pas suffisants.

En le voyant dans cet état, la femme de son cœur lui demanda alors s’il avait essayé son cadeau. Sur le coup, Olivier ne comprit pas qu’il s’agissait du revolver Rika Danmaku One. Cela énerva fortement la jeune femme qui lui tourna le dos et marcha jusqu’à la limite du jardin. Olivier la poursuivit en s’excusant de n’avoir pas pensé à l’arme qu’elle lui avait offerte. Après hésitation, elle finit par accepter ses excuses tout en lui demandant ce qu’il pensait de son cadeau.

À cet instant, il se figea sur place, sans répondre. Rika, étonnée par sa réaction, se retourna et le fixa, constatant qu’il était anxieux. En voyant cela, son expression changea et elle redemanda d’un ton inquisiteur s’il avait déjà essayé son arme. Là, Olivier recula lentement tout en marmonnant des paroles incohérentes. Elle sortit alors une clé à molette de la poche arrière de son pantalon avant de la pointer vers lui.

 

– Mon chéri, tu as bien essayé mon cadeau, n’est-ce ? demanda-t-elle encore une fois sur un ton inquiétant mais faible.

– Je… il… tu… je voulais que nous… attendre…

– Si je comprends bien, tu ne l’as pas encore essayé, n’est-ce pas ?

– Je voulais que… tu assistes… donc j’ai pas fait…

– Ah bon ? répondit-il surprise mais aussi méfiante.

– Oui !

– Dans ce cas, essaye-le, tu verras, cela te changera les idées, lança-t-elle plus enthousiaste.

– Tu n’es pas fâchée ?

– Le devrais-je ? À moins que tu m’aies menti ?

– Non, non, non ! Je ne te mentirai jamais comme ça !

– Car d’habitude, tu me mens autrement ? Parle, mon chéri, dit-elle en se rapprochant suffisamment tout en tendant le bras, toucher le nez d’Olivier avec sa clé à molette.

– Je ne te mens jamais… au pire, je ne te préviens pas…

– C’est vrai ça, dit-elle en rangeant son outil. Cependant, je sais bien que tu as oublié d’utiliser mon cadeau car tu ne penses pas qu’il te sera utile.

– Mais pas du tout !

– Cela suffit de « ne pas me prévenir » au lieu de me « mentir », dit-elle avec un ton sévère. Maintenant, suis-moi, je vais te montrer que mon arme te sera plus qu’utile.

 

Rika passa devant lui. Olivier la suivit jusqu’à la table sur laquelle était disposée une partie de son matériel. Parmi ceux-ci, il y avait un long morceau de tissu sur lequel était posé les différentes armes de poing du jeune homme. Rapidement, l’ingénieure humaine prit l’une d’elles, la sienne, avant de lui offrir son présent.

 

– Olivier, pour ton arme, je me suis basé sur la structure de ton colt python. J’ai installé une crosse en bois d’un arbre magique qui se trouve au cœur de la Forêt de la Magie. Pour le canon blanc, c’est moi qui l’ai réalisé, de même que l’entièreté du mécanisme. Pour ces sublimes dorures et gravures bleues représentant l’eau, elles ont été réalisées par un travail d’équipe entre les meilleurs forgerons humains et kappas.

– T’as réussi à convaincre des Humains et des Kappas à réaliser cette arme ? Malgré la situation actuelle ?

– C’était plus simple que tu le penses. Même corrompus par ce mal, ils demeurent eux-mêmes. La reconnaissance pour un travail d’exception et une bonne paye, cela marche toujours.

– Je vois bien ça. Merci Rika.

– Tu l’essayes ?

– Mais je n’ai plus de cibles.

– N’essaye pas de t’en sortir cette fois-ci ! Balance une attaque avec ton bras gauche puis tire. L’arme est suffisamment légère pour être tenue à une main, surtout pour toi. Et n’oublie pas, concentre-toi ! C’est ta magie et ta concentration qui te permettront d’accroître la puissance de feu !

 

Olivier regard une dernière fois l’arme, saisit la poignée par la main droite puis tendit son bras gauche, visant le firmament. Il se concentra, forma un projectile de couleur violette et le propulsa dans le ciel à une allure assez faible. Cela laissa au jeune homme le temps de tendre l’autre bras en direction de l’orbe fuyante, de se concentrer, de viser, de retenir son souffle, d’actionner le chien avant de presser la détente tout en se concentrant sur sa magie.

À cet instant, une explosion incroyable eut lieu. Une gerbe de lumière jaillit du canon de l’arme, éblouissant de couple de toute sa lueur étincelante et fusa à toute vitesse vers le projectile qui se trouvait alors au-dessus du Lac Brumeux. Au moment de leur impact, un flash lumineux se produisit, semblable à un feu d’artifice.

Olivier fut extrêmement surpris par la puissance dégagée par son arme. Rika se rapprocha de lui et l’enserra. Il ne dit plus aucun mot, ne sachant quoi répondre face à ce présent d’une puissance colossale.

 

– Je savais que cela ferait cet effet. T’aimes mon chéri ? demanda l’ingénieure d’un ton presque en ronronnant

– Comment est-ce… possible ? Rika ? demanda-t-il encore abasourdit.

– Tes armes. Elles sont adaptées à de véritables munitions, pas à la magie. Avec elle, tu n’arrivais qu’à utiliser qu’une fraction de ta puissance totale. Tu es loin d’être faible. Tu es juste un simple humain, incapable d’utiliser pleinement sa puissance sans focalisateur ou autres artefacts. Désormais, tu l’as.

– Quelle est ma puissance alors ?

– C’est à toi de me le dire. Qu’en penses-tu ?

– Je te remercie, ma Rika. C’est… merveilleux.

– N’oublie pas que ce tir, c’est la concentration de ta magie en un seul projectile. Il te faudra t’entraîner avec pour faire des danmakus. Mais ceux-ci seront bien plus nombreux, puissants et rapides désormais.

– Et mon bras… est-ce aussi un focalisateur ? D’où sa surpuissance ?

– Tu as tout juste, mon chéri.

– Merci, Rika… murmura-t-il en rapprochant son visage de celui de sa bien-aimée.

 

Tout en l’embrassant, il repensa au tournoi. Il savait qu’avec cette arme et un entraînement approprié, il pouvait devenir un sérieux adversaire. Cependant, il connaissait bien celles qui allaient participer à l’affrontement. S’il voulait parvenir à son but, il devait trouver un moyen supplémentaire pour les vaincre.


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