Une nouvelle aventure

Une nouvelle aventure :  Chapitre 2

 

Le réveil sonna six heures trente du matin. Une main sortit de sous la couette pour éteindre la machine infernale. La mine fatiguée, Sakura émergea de ses draps dans le but de se lever. Elle s'était  rendormie sans repenser à son rêve, ce qui lui avait permis de passer une fin de nuit plutôt paisible. Mais malgré tout, elle abordait de gros cernes violacés. Baillant et s'étirant, elle sortit de son lit pour se préparer. Elle fit un tour dans la salle de bain et prit une douche rapide. En revenant dans sa chambre, elle aperçut Kerobero, assit sur son lit, un air grave peint sur son visage. Sakura mit l'uniforme de son lycée, se coiffa et s'adressa à lui :

 

« Déjà debout ? Je pensais que tu allais dormir jusqu'à midi après ce qui s'est passé cette nuit. »

« Oh ne t'inquiète pas je retournerais me coucher dès que tu seras partie ! En fait, je voulais te demander quelque chose... Il faudrait convaincre ton frère d'inviter Yukito ce soir. » Répondit-il

« Hum... Je suppose que tu veux parler à Yué. J'essayerai, mais je ne te promets rien. »

 

Sur ce, elle prit son sac de cours et descendit les escaliers pour arriver dans la cuisine, où, comme d'habitude, un délicieux petit déjeuner l'attendait. Elle salua son père qui était aux fourneaux, et déjeuna sans savourer ce qu'elle mangeait. Depuis un bon moment déjà, les aliments ne semblaient plus avoir de saveur. Elle mangeait toujours sans un véritable appétit. Si petite, Sakura était une vraie gourmande, ce n'était plus le cas.

 

« Bonjour Godzilla. Tu es vraiment horrible ce matin. » La taquina son frère avec un sourire moqueur. On ne change pas les bonnes habitudes.

« Hum... »

 

Déçu de son manque de répartie, Toya replongea dans son bol de riz sans quitter sa petite sœur des yeux. Il n'aimait pas le comportement que cette dernière avait depuis un moment. Mais il n'arrivait pas à la blâmer. C'était de la faute de son morveux d'ex petit copain qu'elle était dans cet état là aujourd'hui. Il avait vu sa joie de vivre s'effacer au fil du temps, mais n'avait pas réussi à la réconforter. Incapable d'aider sa petite sœur, il l'entendait pleurer dans sa chambre la nuit, l'avait vu rentrer le soir complètement éméchée, et quand il la réprimandait pour son comportement, elle lui balançait des insultes à la figure. Sakura n'était plus la même. Il passait parfois à son lycée pour voir comment elle allait, mais elle paraissait radieuse et abordait toujours un visage souriant. Un masque qu'elle enlevait le soir quand elle rentrait. Même son père qui ne la voyait presque jamais à cause des fouilles archéologiques qu'il entreprenait, avait remarqué que sa fille n'était plus la même. Quoiqu'ils fassent tout les deux pour qu'elle aille mieux, Sakura continuait de faire n'importe quoi. Mais aujourd'hui, elle semblait être, si cela été possible, encore plus mal.

Cette dernière interrompit sans le savoir le monologue qui se déroulait dans la tête de son frère :

 

« Dis Toya, tu pense que tu pourrais inviter Yukito à venir manger ce soir ? Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu, il me manque un peu. »

« Je lui en parlerais, mais Papa ne rentre pas ce soir alors tu te débrouille pour faire le repas. Même si on risque l'intoxication alimentaire, il est hors de question que je prépare quoi que ce soit ! » Lui répondit il.

 

Et une fois de plus, Sakura ne répondit pas à sa provocation. Il s'était passé quelque chose cette nuit, Toya le sentait. Peut être avait elle décider de mettre fin a ses jours en faisant une overdose de médicament. Toya était comme Kerobero, il avait tendance à dramatiser. Tout en imaginant les pires scénarios, il décida de faire une chose qu'il n'aurait jamais faite auparavant. Il fouillerait la chambre de sa sœur.

Sakura finit de déjeuner, puis sortit de la maison, casque à la main, en claquant la porte. Dehors, elle monta sur le scooter noir qu'elle avait acheté d'occasion grâce à ses économies. Elle mit son casque, enclencha le contact et roula jusqu'au lycée.

Toya attendit d'entendre sa sœur partir pour monter dans sa chambre. Il fouilla les tiroirs à la recherche d'une boite d'analgésique ou autre médicament, sous l'œil de Kerobero qui s'était placé sur une étagère et qui s'efforçait de rester immobile. Même si Toya savait qu'il n'était pas une simple peluche, il préférait passer inaperçu. Mais les recherches de Toya ne furent pas concluantes, et il du se rendre à l'évidence : Sakura avait certainement juste mal dormit.

Il sortit sans s'apercevoir que sur le lit de sa sœur, il y avait un oreiller qui n'avait jamais été présent dans la maison depuis ce jour, et qui était orné du symbole suivant :

 

[NdlA : Pour ceux qui ne peuvent pas voir l’image, voici le lien : http://i25.servimg.com/u/f25/14/35/62/43/une_no10.jpg  ]

 

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« MOKONA ! » S'écria une voix.

 

Kurogane, Fye, Shaolan et Mokona avait atterris au pied d'un édifice composé de deux colonnes en pierre sur lesquels reposait une plaque qui annonçait l'entrée du temple Tsukimine. Ils étaient tous entassés les uns sur les autres.

 

« Tu ne pourrais pas nous faire apparaître correctement pour une fois sale de boule de poil ?! D'ailleurs, où sommes nous, n'étions nous pas censés arriver dans un temps gelé ? » S'emporta Kurogane qui était écrasé par terre, servant de tapis à Fye et Shaolan.

« Toutes mes excuses "Kurotte-de-nez". J'ai ressentit quelque chose de fort dans ce monde, et cette puissance à dévié notre trajectoire. » Répondit la dite "boule de poil".

 

Fye était inattentif à cette pseudo dispute. Depuis la conversation qu'il avait eue avec Shaolan dans le pays originel de Kurogane, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour le gamin. Ce dernier ne semblait plus savoir ou il en était. Il avait été kidnappé, puis retenu prisonnier pendant qu'un clone de lui avait été créé. Un clone à qui il avait donné une partie de son âme à travers un sceau pour le rendre "humain" en arrachant son œil droit. Il était resté spectateur de la vie que menait son double tout en étant détenu. Enfin, on ne sait combien de temps après, le sceau s'était brisé et il avait fait perdre à son double sa part d'humanité en récupérant son œil droit, après avoir parcouru les dimensions pour le retrouver. Après ce que le jeune garçon avait traversé, il y avait de quoi être perdu. Fye et les autres avaient eu du mal à s'habituer au  "vrai Shaolan". Il était identique à son double au niveau physique, mais il était plus effacé et ne parlais que lorsque cela était nécessaire, comme s'il avait peur de déranger. Fye sentait que le comportement de la princesse l'avais un peu blessée. Elle refusait d'admettre que c'était lui le vrai Shaolan, et voulais retrouver celui qu'elle avait connu, et qu'elle avait appris à aimer. Sa mort avait apporté une confusion de plus, car elle avait avoué n'être qu'une copie de la véritable Sakura. Elle avait aussi expliqué qu’elle  avait été froide envers Shaolan car elle savait que la vraie Sakura, se trouvait autre part. « Ta Sakura est entrain d'attendre. C'est pourquoi à partir de maintenant, pour le bien de la personne que tu chéris vraiment, soit libre. » Lui avait elle dit.

 

Shaolan n'avait pas dit un mot depuis leur arrivée. Ses yeux étaient figés sur l’entrée du temple ou ils se trouvaient. Cet endroit ne lui était pas inconnu, il avait comme un air de déjà-vu.

Il entendit un écho lointain : « Je t'aime, je t'aime Sakura je t'aime ! ». Aussi fort qu’un murmure, il eut l'impression que c’était le vent qui lui soufflait cela. Surpris, il se retourna vers ses compagnons, mais ces derniers semblaient ne rien avoir entendu. Il ne s'en formalisa pas, pensant que la fatigue lui jouait de mauvais tours.

Sous la demande de Kurogane, Mokona établit une connexion visuelle avec Yuko. Celle ci s'étonna de les voir dans ce monde, qu'elle connaissait plus que bien. Mokona lui raconta qu'il avait été attiré par une onde très puissante, ce qui l’avait fait changer de direction sans s'en rendre compte.

 

« Vous aviez fais un vœu. Vous vouliez savoir où étaient les deux Sakura. Je vous ai donné la possibilité de retrouver celle que vous avez connue, en vous donnant l'emplacement de Fei Wang... » Commença Yuko

« Avons nous gâché notre chance? » L'interrompit Fye

« Non. Vous êtes arrivés dans le monde où vit la véritable Sakura. C'est pourquoi Mokona à ressenti une force plus puissante que d'habitude. Une partie de votre vœu a donc été exaucée. Sur ce, je dois vous laisser » Répondit elle avant de couper la conversation.

 

C'était la première fois que Yuko coupait court à un dialogue aussi vite. Kurogane la soupçonnait de leur cacher quelque chose. Les autres aussi semblaient trouver que son départ était précipité. Kurogane vit Fye hausser les épaules, puis ils décidèrent ensemble de partir à la recherche de Sakura. La ville était grande, et ils se mirent d'accord pour rester groupés au lieu de partir chacun de leur coté.

Le lycée était l’endroit où ils avaient le plus de chance de la trouver. Ils prirent donc cette direction après avoir demandé leur chemin à un passant qui les aida en essayant de ne pas faire attention à l’étrange accoutrement des voyageurs.

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« Watanuki, apporte moi le téléphone je te prie. » Fit Yuko en recrachant la fumée de sa cigarette.

 

Le jeune Kimihiro tendit le combiné à sa patronne qui composa le numéro de la personne qu’elle voulait joindre. Elle fit un discret signe au lycéen pour lui faire comprendre que la conversation était privée et qu’elle voulait qu’il la laisse. Comprenant, il sortit en prenant soin de ne pas claquer la porte.

 

« Yelan, c’est Yuko à l’appareil. Je voulais te prévenir… Ton fils est de retour. »

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Courage, plus qu’une heure à tenir, alors arrête de somnoler maintenant, se répétait Sakura. Mais la matière dans laquelle elle était ne l’aidait pas à se concentrer. Il était dix heures trente, et elle essayait tant bien que mal de suivre son cours de mathématique, une matière qu’elle détestait au plus haut point. Plus le temps passait, moins elle arrivait à tenir. Elle ne sentit pas ses yeux se fermer, et s’endormit sur sa table, n’arrivant plus à lutter contre le sommeil.

Elle volait. Au dessus d’une ville construite en plein désert. Au loin se dressait un palais qui surplombait la ville. Elle voyait un édifice qui faisait l’objet de fouilles. Il semblait construit en pierre, et ressemblait à deux grandes cornes qui sortaient du sable. Elle parvint au dessus de ce monument, quand les ailes qui lui permettaient de voler disparurent. Alors elle tomba…

 

Le bruit d’une règle en bois qui claque tel un fouet sur une table d’écolier réveilla Sakura. Elle leva la tête lentement pour faire face au regard furieux de Mr Yamazaki, son professeur de maths.

 

« Je constate que mon cours vous passionne, n’est ce pas Mlle Kimonoto. Faites attention, ou la prochaine fois vous écoperais d’une retenue ! »

 

Elle baissa les yeux, honteuse, et lui fit ses excuses. La cloche sonna la fin du cours, et Sakura fut bientôt rejointe par Akina et Etsumi, ses "amies". Elle les appréciait, mais restait avec elles presque par dépit ; elle préférait être seule. Akina était une jeune fille assez petite au teint halé, qui avait de longs cheveux blonds et de grands yeux marron. Elle était très complexée par sa taille, et ne pouvais s’empêcher de rougir lorsqu’une personne qui lui plaisait lui adressait la parole. Mais cela faisait partie de son charme, et nombre de garçon n’y étaient pas indifférents. Etsumi, quand à elle, était l’exact opposé d’Akina. Elle était de taille moyenne mais avait un teint pale, des taches de rousseur, des cheveux noirs aux reflets châtains et de beaux yeux myosotis. Contrairement à ses amies, elle attirait les regards par sa silhouette élancée, et non pas par son charme. Toutes deux avaient su gagner l’amitié de Sakura en la consolant, après que celle-ci ai coupé les ponts avec Tomoyo. Elle lui avait reproché son changement de comportement, même si elle savait qu’elle n’allait pas bien, pour faire en sorte qu’elle se ressaisisse et Sakura l’avais méchamment envoyé balader. Elle la considérait toujours comme sa meilleure amie, et Tomoyo lui manquait, mais elle ne voulait pas lui faire subir ses sautes d’humeur. Alors elle lui avait demandé de ne plus lui parler. Bien sur, cela avait fortement attaqué son moral déjà bien bas, et Sakura savait qu’elle aurait pu aller mieux en restant en compagnie de celle qui avait toujours été là pour elle, mais elle tenait si fort à Tomoyo qu’elle avait préféré s’en éloigner.

 

« Alors Sakura, prête pour cet après midi ? » Demanda Akina d’un ton enjoué.

 

Aujourd’hui était la journée porte ouverte du lycée Kaibara, et pour l’occasion le corps professoral avait organisé une " fête ". Les élèves pouvaient réaliser un spectacle pour l’occasion. Le club de théâtre avait monté une pièce, le groupe de musique avait interpréter la partie instrumentale d’un morceau, qu’il allait jouer pendant que la chorale chanterais, et le groupe de danse avait élaboré une chorégraphie. Sakura allait danser, même si elle ne faisait pas partie du groupe. Akina et Etsumi l’avaient suppliée pendant près d’une semaine pour qu’elle y participe. Ne supportant plus qu’elles la harcèlent, Sakura avait accepté.

 

« Et comment qu’elle est prête ! Je l’ai vue s’entrainer hier, elle est incroyable ! » Intervint Etsumi.

« Faut pas exagérer non plus. Mais ça devrait bien se passer. » Dit Sakura en esquissant un sourire.

 

Et se saisit de ses affaires, dit à ses amies qu’elle avait une chose à faire, et sortit de la salle de classe en direction de la cafétéria. Elle consulta son portable et remarqua qu’elle avait reçu un message de Ryo, un de ses ex avec qui elle avait gardé contact : « Coin callé ma belle ? ».
Le "coin callé" était le toit du lycée, dont l’accès était strictement interdit. C’est là où ils se retrouvaient avant pour la "pause clope".

Elle ne lui répondit pas, elle ne voulait pas le voir aujourd’hui. C’était lui qui lui avait fait tester l’herbe, un soir ou elle était fatiguée, juste avant de rentrer chez elle. Elle n’avait pas dit non, pensant être seule chez elle le soir. Mais son père, ayant eu une journée de repos, avait décidé de rentrer pour voir sa fille. Qu’elle ne fut pas sa surprise en la voyant passer le pas de la porte dans un état second ! Sakura avait lu de la déception dans le regard de son père ce soir là, et avait décidé de ne plus jamais recommencer. « Une fois, pas deux. »

Arrivée au self service, elle prit un plateau repas et s’assit à une table, profitant de la solitude.

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Tomoyo marchait tranquillement dans les couloirs, indifférente aux garçons qui se retournaient sur son passage. Son visage aux trait fin et sa classe faisait d’elle une fille très populaire parmi la gente masculine. Mais cela l’importait peu car elle était amoureuse d’une personne avec qui elle correspondait par courrier. Eriol et elle s’étaient toujours très bien entendus, et plus ils devenaient complices, plus  Tomoyo éprouvait envers lui des sentiments plus forts que la simple amitié. Elle se rendit au réfectoire, les yeux rêveurs, pour rejoindre ses camarades de classe. Ils devaient répéter une dernière fois la chanson qu’ils avaient choisis de chanter pour le spectacle du lycée. Elle s’assit à une table, les attendant, et vit Sakura assise toute seule, en tête à tête avec son plateau repas. Comment les autres faisaient ils pour ne pas se rendre compte qu’elle n’allait pas bien ? Cela crevait pourtant les yeux ! Elle cachait sa tristesse derrière un sourire forcé et ses yeux étaient dans le vague. Soudain, le regard de Sakura se planta dans le sien, et Tomoyo put y lire du regret. Elle lui fit un sourire qui signifiait « Je ne t’en veux pas, tu pourras toujours conter sur moi » et Sakura haussa les épaules. Cet échange muet plongea Tomoyo dans la nostalgie, se souvenant de ces moments où elles arrivaient à se comprendre par un simple regard. C’était le bon vieux temps.

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Shaolan, Kurogane, Fye et Mokona étaient enfin parvenus à trouver le lycée que le passant leurs avait indiqué, et essayaient tant bien que mal de repérer une jeune fille qui ressemblerait de près ou de loin à la princesse Sakura. Mais c’était peine perdue, ils étaient arrivés le mauvais jour : une sorte de fête avait été organisée, et l’agitation était telle que retrouver Sakura revenait à chercher un aiguille dans une botte de foin. Des élèves, dont la plupart avaient l’âge d’entrer au lycée, essayaient de trouver de la place pour s’asseoir, en attendant que les festivités débutent.  Une scène avait était montée au centre de la cour, et une quantité impressionnante de chaises était placée en face de l’endroit ou se déroulerais le spectacle. Patientant le temps que les rideaux se lèvent, les élèves parlaient entre eux, se racontant leur matinée de cours, ou discutant des nouveaux vêtements à la mode…

Nos amis traversèrent les allées de chaises, sans faire attention aux élèves qui les regardaient avec des yeux de merlans fris, murmurant sur leurs passages des « c’est quoi ces fringues » et des « drôles de costumes » à tout vas. Ils peinèrent à trouver des sièges libres, mais en repérèrent quand même tout au fond, à l’extrême droite de la scène.

 

« Pas étonnant que personne ne se soit assis là, on est trop loin et on ne voit pratiquement rien ! » Ronchonna Kurogane

« On est pas là pour voir le spectacle, Kuro chéri, mais pour retrouver la princesse. Et cette distance est suffisante pour la repérer si elle monte sur scène. » Répliqua Fye, son eternel sourire aux lèvres.

 

Kurogane grommela dans sa barbe qu’ils ne la verraient que si elle montait sur scène, ce dont ils n’étaient pas sur. Mais au moins, lui était assez grand pour voir la scène, alors que Shaolan était assis juste derrière une femme qui le dépassait.

Ce dernier était toujours aussi silencieux. Il avait cette fois encore l’impression d’être déjà venu dans cet endroit, mais quand ? Peut être avait il déjà vu ce paysage dans un des pays qu’il avait parcouru, mais il n’en était pas sur.

 

« Shaolan ? Tout va bien ? » S’inquiéta Mokona qui avait remarqué son air perdu.

« Tout vas bien, ne t’en fais donc pas. » Répondit-il avec un sourire.

 

Un coup de gong se fit entendre. Les conversations se coupèrent pour laisser place au discours du directeur de l’établissement.

 

« Bonjour à tous et à toutes. Pour commencer, le corps professoral et moi-même voulions remercier les étudiants qui ont bien voulu se dévouer pour vous offrir ce spectacle. Nous allons débuter les festivités avec la Chorale, qui vas vous interpréter une reprise de "Don’t stop believing" dont l’instrumental est joué par notre club de musique. S’en suivra une chorégraphie proposée par le club de danse sur la musique de "Party Rock Anthem" des LMFAO, et enfin, pour clôturer cette représentation, une pièce de théâtre proposée par les membres du club d’art dramatiques. Un grand merci à vous d’être venu aussi nombreux. Je vous souhaite de passer un agréable moment ! »

 

Il descendit de la scène, laissant la place à la Chorale. 

 

Just a small town girl

livin' in a lonely world

She took the midnight train goin' anywhere

Just a city boy, born and raised in South Detroit

He took the midnight train goin' anywhere

 

La voix féminine était celle de Tomoyo. Sakura, qui était dans les coulisses, et qui donc ne voyait pas la scène, l’avais tout de suite reconnue. La nostalgie la gagna. Elle se rappelait de la fois ou elle avait du capturer la carte du chant, sa meilleure amie avait du chanter pour attirer la carte. Et quand la carte de la voix avait volé celle de Tomoyo. Sakura s’en était voulue ce jour là, et Tomoyo l’avais rassuré en lui faisant comprendre que ce n’était pas grave. Finalement, après la capture de cette carte, elle avait pu parler de nouveau. En y repensant, Tomoyo et elle avaient toujours su faire face à n’importe quelle situation. Comme elle s’en voulait de l’avoir envoyer balader quand Tomoyo avait voulu l’aider en lui balançant la vérité de pleine face…

 

 

A singer in a smoky room

The smell of wine and cheap perfume

For a smile they can share the night

It goes on and on and on and on

 

Strangers waiting

Up and down the boulevard

Their shadows searching in the nights

Streetlights, people

Living just to find emotion

Hiding somewhere in the nights

 

La voix de la jeune fille avait perturbé Shaolan. Il était persuadé de l’avoir déjà entendue. Mais il n’arrivait pas à se souvenir.

 

Working hard to get my fill,

Everybody wants a thrill

Payin' anything to roll the dice

Just one more time

 

Some will win, some will lose

Some are born to sing the blues

And now the movie never ends

It goes on and on and on and on

 

Kurogane aussi avait les yeux dans le vague. Une fois de plus, il se retrouvait dans un monde ou se trouvait le sosie de la princesse Tomoyo. Même de loin, il avait réussit à reconnaitre ses longs cheveux ondulés, et percevait même la couleur améthyste dans ses yeux.

 

Don't stop believing

Hold on to that feelin'

Streetlight, people

Streetlight, people

 

Don't stop!

 

Le public applaudit à tout rompre, et Sakura se mêla à lui.

Elle s’était changer et était habillée comme convenu d’un débardeur moulant de couleur flash pour le haut, et d’un baggy en guise de pantalon.

Maintenant, c’était à son tour et à celui de ses camarades de rejoindre la piste. Ils se placèrent tous sur la scène et attendirent les premiers rythmes de la chanson.   

Ils enchainaient les mouvements sans avoir besoin de se concentrer, les pas venaient spontanément. Pendant toute la durée de la bande son, Sakura ne pensait à rien. Elle aimait danser, et cela se ressentait en la voyant. Un sourire sincère vint fleurir sur son visage. Elle se sentait bien. Elle avait l’impression que ses soucis s’étaient évaporés. Assise dans le public, Tomoyo avait sortit sa caméra et filma avec amertume la chorégraphie de Sakura. Ce n’était pas parce qu’elles ne se parlaient plus, qu’elle n’avait pas de le droit de la filmer.

Mokona, qui observait avec attention toutes les personnes sur scène depuis le début du spectacle, aperçut Sakura. Son regard resta un instant fixé sur elle, le temps d’être sur que c’était bien la personne qu’il recherchait. Il n’y avait aucun doute, des yeux comme ceux là, personne d’autre ne pouvais en posséder. Seule la coiffure de la jeune fille était différente, ses cheveux étaient plus longs, mais tout le reste était semblable. Il regarda ses amis, et il eut la certitude que tous l’avait reconnue. Le regard de Shaolan, qui pourtant au début du spectacle était éteint, brillait à présent d’admiration. Il ne lâchait pas la jeune femme des yeux.

 Le groupe fit ses derniers enchainements et la musique s’arrêta. Là encore, le public leur fit un triomphe. Les danseurs se mirent en ligne au devant de la scène pour le saluer, et c’est à ce moment que Sakura le remarqua. Tout au fond, il y avait cet homme grand aux yeux rouges, celui dont elle avait rêvé cette nuit. Il portait une tenue pour le moins étrange. A ses coté, le même homme blond que dans son rêve, avec, perché sur son épaule, une drôle de peluche blanche. Logiquement, se dit-elle, la personne qui est assise à coté que je ne vois pas doit être l’adolescent qui ressemble à Shaolan ! Elle continua de saluer le public, essayant de ne pas monter son malaise.

Elle retourna dans les coulisses, se changea sans écouter les félicitations qu’Etsumi et Akina lui adressait, pris son casque et ses clefs et partit sans demander son reste.