La fille aux yeux rouges

Chapitre 17 : DECLARATION DE GUERRE

Catégorie: G

Dernière mise à jour 11/08/2009 19:55

Le lendemain était un dimanche. Josh se réveilla tardivement. La vue de notre maison détruite l’avait secoué. Lorsque je lui appris que c’était des loups-garous qui avaient fait ça, il eut une drôle d’expression puis haussa les épaules d’un air qui voulait dire : tout ça me dépasse. Je lui expliquais notre plan malgré tout.

Heureusement, Josh avait conservé sa chambre dans le Lord Hall. Il avait donc un endroit où dormir qui n’était pas infesté de vampires ni de loups garous. D’ailleurs il décida d’y retourner dès le jour même. Ca faisait 2 semaines qu’il n’y avait pas mis les pieds. Les vacances se terminaient et il devait reprendre les cours dès le lendemain. Comme il avait passé tout ce temps à mon chevet, il avait pris un retard considérable dans son travail et souhaitait le rattraper le plus possible.

Je l’accompagnais, pas question de le laisser seul une minute.

Peu avant de partir, Bella me fit un petit signe. Je m’approchais d’elle l’air interrogateur.

_ « Tu as besoin de nouveaux vêtements. » me dit-elle.

Je regardais ma tenue. Mes habits étaient déchirés et tachés de sang.

_ « Zut ! » lâchais-je.

Ces vêtements n’étaient pas les miens. Je les portais depuis mon réveil, la veille. Les Cullens avaient dû me les mettre pendant mon coma.

_ « Viens, on va te trouver quelque chose. »

Je la suivais à l’étage. Nous entrâmes dans une pièce éclairée par de grandes fenêtres et où les murs étaient recouverts de glaces. En son centre, des vêtements étaient accrochées à des penderies mobiles alignées en rangée. Pull, tee-shirt, veste, pantalons, il y avait tout ce qu’on voulait. On se serait dit dans un magasin de vêtement. Contre les murs, des rangées de chaussures étaient alignées.

_ « Wouah ! » m’exclamais-je.

_ « Prends ce que tu veux. »

Je me baladais dans les rangées de vêtements, émerveillée. Je ne savais pas quoi choisir.

_ « C’est génial ici ! » lui dis-je alors que je me décidais pour un jean.

_ « C’est Alice qui gère tout ça. »

_ « Ah ! Tu es sûre que je peux ? Parce que j’ai déjà bousillé les vêtements que vous m’aviez prêté… »

Le nom d’Alice avait quelque peu refroidi mes ardeurs.

_ «Ce n’est rien. Je suis sure qu’Alice sera ravie de voir que quelqu’un d’autre s’intéresse à la mode. »

_ « Vraiment ? » fis-je dubitative.

On ne pouvait pas dire qu’Alice m’avait jusque là montré de la sympathie. Je pris un petit pull noir en cachemire.

_ « Vraiment. » m’affirma Bella.

Je me débarrassai de mes vieux vêtements et enfilai les nouveaux.

_ « Pas mal. Tu devrais prendre aussi une veste et des bottes. C’est important d’avoir la tenue adaptée à la température extérieure.»

J’acquiesçais. Je me choisis une paire d’après ski et une veste chaude de couleur sombre.

_ « Parfait » apprécia Bella.

Lorsque nous redescendîmes, Josh et Edward se tenait dans l’entrée.

_ « Ah enfin ! » s’exclama mon frère. «Je te jure, les filles et les fringues ! » soupira-t-il à l’attention d’Edward.

_ « Je vous accompagne, au cas où vous croiseriez Desmond.» m’informa-t-il.

Je fis semblant d’être ravi. J’aurais préféré Emmett. Déjà parce qu’il était plus costaud et aussi parce qu’il ne lisait pas dans les pensées. 

Nous rejoignîmes le campus dans la voiture de Josh. Pendant le trajet, je gardais le silence tandis que les deux garçons parlaient du super-bowl. Une conversation tout à fait masculine.

Josh se gara à proximité du bâtiment de 5 étages où il logeait.

_ « Tu ne perçois rien ? » me demanda Edward lorsque nous nous fûmes approchés de l’entrée de l’immeuble.

Je flairais l’air autour de moi et fit signe que non. Il se tourna alors vers l’immeuble et ferma les yeux en signe de concentration.

J’échangeais un regard avec mon frère. Lui aussi avait conscience du problème que représentait le pouvoir d’Edward. Impossible d’avoir des petits secrets. J’espérais qu’il ait autant de difficultés à lire dans l’esprit de mon frère que dans le mien.

_ « Je ne perçois rien non plus, mais je vais rester vigilant. Tu n’as qu’à rentrer chez toi, nous monterons la garde sur le toit afin d’avoir une vue d’ensemble. » décréta Edward.

Tandis que Josh prenait le chemin de sa chambre, Edward et moi empruntâmes les escaliers de secours extérieurs pour monter sur le toit. Il avait raison. De là-haut, nous pouvions observer une bonne partie du campus sans être vu. Il n’y avait pas grand monde dehors car, en ce mois de janvier, les températures étaient bien en dessous de zéro. La neige recouvrait tout sauf les routes.

_ « Alors qu’est ce qu’on fait ? » demandais-je.

_ « On observe, on écoute et on flaire. » dit-il dans un sourire « On peut aussi parler si tu veux. » rajouta-t-il.

_ « De quoi veux-tu parler ? »

_ « Eh bien… si tu me disais ce que tu as pensé de la réunion de la nuit dernière. »

_ « Tu ne peux pas le lire dans ma tête ? »

_ « Je te l’ai dit : tes pensées sont pour moi un brouhaha incompréhensible. »

_ « Et celles de mon frère. »

_ « La même chose » dit-il en haussant les épaules.

Je méditais quelques instants cette réponse.

_ « J’admire la patience et la sagesse de Carlisle et d’Esmée. »

_ « Ils sont le ciment de notre famille » acquiesça-t-il.

_ « Tu vis avec eux depuis longtemps ? »

_ « A peu près une centaine d’année. C’est Carlisle qui m’a transformé alors que je mourrais de la grippe espagnole en  1918. »

_ « Tant d’années… » soupirais-je.

Vivre éternellement m’angoissait tellement.

_ « Ca m’a paru long aussi. L’ennui est quelque chose que, nous autres, devons apprendre à supporter. Enfin, heureusement pour moi, il y a eu Bella. »

_ « Oui. Vous avez tous votre moitié. »

J’aurais voulu cacher le dépit qu’il y avait derrière cette remarque.

_ « Jasper… » commença-t-il.

_ « Ca n’a rien à voir avec lui. » le coupais-je brusquement.

Ca avait tout avoir et, en même temps, rien à voir. Carlisle voulait que je rejoigne leur famille et j’étais tentée d’accepter. Mais ils vivaient tous en couple. Je redoutais que, loin de mon frère, la solitude n’en soit que plus lourde à porter.

_ « Bella m’a dit qu’elle avait une fille. »

_ « Nous avons une fille. » me corrigea-t-il.

_ « Comment est-ce possible ? »

_ « Renesmée a été conçue avant que Bella ne devienne un vampire. Nous … nous ignorions que cela était possible. » expliqua-t-il avec une expression que je ne pus déchiffrer.

_ « Et elle est mariée à un loup garou ? »

_ « Eh oui ! » dit-il en levant les yeux au ciel pour me montrer que ça ne l’enchantait guère. « Mais du moment qu’elle est heureuse … En amour, on ne choisit pas. »

_ « Si tu le dis... » dis-je dubitative.

Il me regarda avec un air perplexe.

_ « Il m’est difficile de savoir si tu es une menace pour nous car je ne peux pas lire tes pensées. Mais tes actes me font penser que tu es une bonne personne. Je partage l’avis de Carlisle à ton propos. » déclara-t-il soudainement.

_ « Merci. » répondis-je étonnée.

_ « Mais j’aimerais tout de même savoir une chose. Qui est ce vampire qui te hante ? »

Je le regardais, interloquée.

_ « Lucy ! ! » hurla la voix de mon frère.

Il était encore dans sa chambre et m’avait appelé depuis sa fenêtre. Remerciant Dieu pour ce répit, je me précipitais vers l’escalier de service, Edward sur mes talons.

Nous arrivâmes en un dixième de secondes à sa chambre.

_ « Qu’y a-t-il ? » demandais-je affolée.

Josh se tenait encore près de la fenêtre d’où il m’avait appelé. Il tenait dans ses mains une petite boite rectangulaire.

_ « J’ai reçu du courrier ! » dit-il, le visage livide, en nous montrant son contenu.

Un crucifix poisseux de sang reposait au fond de la boite. Du sang humain à n’en pas douter.

_ « Si c’est pas une déclaration de guerre ça, qu’est-ce que c’est ? » demandais-je à Edward, furieuse.

_ « J’appelle les autres. » dit-il simplement.

Il sortit son portable et composa un numéro.

Pendant ce temps-là, je faisais les 100 pas dans la minuscule chambre de Josh tout en fulminant intérieurement.

Josh s’était assis sur son lit et demeurait silencieux.

_ « Ils arrivent. » nous prévint Edward en raccrochant.

_ « Très bien, restes avec Josh. » lui dis-je.

Aussitôt, je sautais par la fenêtre. J’atterris sur le sol avec souplesse et m’élançais vers la maison Alpha Delta. Elle n’était qu’à quelques rues de là. Je me déplaçais rapidement tout en conservant une allure humaine pour éviter d’attirer l’attention.

Une fois devant la vieille maison, j’escaladais les arbres plantés près de la confrérie et regardais par les fenêtres afin d’y trouver ce que je cherchais. Enfin, il apparut. Derrière une fenêtre, je l’aperçus assis à un bureau, probablement en train de pianoter sur un ordinateur. Je grognais. Si je défonçais la fenêtre, le bruit attirerait les autres étudiants de la confrérie. Je m’approchais doucement, m’accrochant aux branches de l’arbre puis à la gouttière de la maison.

D’une main, je tirais la fenêtre vers le haut d’un coup sec. Elle n’était pas verrouillée et s’ouvrit en grinçant à peine. Je m’engouffrais aussitôt dans l’ouverture. Cela n’avait durer qu’une fraction de secondes.

Desmond ne me vit même pas rentrer dans sa chambre. Il se leva et s’approcha de la fenêtre en me tournant le dos, probablement surpris qu’elle se soit ouverte d’elle même. Il avait un gros bandage sur la main gauche. Il jeta un œil dehors et la referma.

Enfin, il se retourna et me vit. La surprise le rendit muet. En reculant, il trébucha et s’écroula sur les fesses.

_ « Toi… toi ! » balbutia-t-il en me montrant du doigt.

_ « Salut Desmond » répondis-je la voix tremblante de colère. « Je viens de voir le petit cadeau que tu as envoyé à mon frère. »

Au regard de défi qu’il me lança, j’eus la confirmation qu’il en était bien l’auteur.

_ « Tout d’abord, tu détruis ma maison et ensuite tu menaces mon frère ! » m’écriais-je en l’attrapant par le col et en le soulevant au dessous du sol. « Que crois-tu qu’il va t’arriver si tu persistes ? » lui demandais-je avant de le balancer de l’autre côté de la pièce.

Il s’écrasa contre les portes d’un placard et s’écroula au sol, le souffle coupé par l’impact.

_ « Tu… tu n’es qu’un… qu’un monstre ! » me jeta-t-il en asseyant de se relever.

_ « Un monstre qui te dévorera si tu t’approches encore de Josh. » le menaçais-je.

C’est alors que cet idiot se jeta sur moi. Je l’esquivais avec agilité. Il s’effondra sur le sol à nouveau. Lorsqu’il se releva, des larmes de rage lui coulaient sur les joues.

_ « Je vais te tuer ! ! » me lança-t-il, haineux, avant de se jeter à nouveau sur moi.

Je l’esquivais de nouveau. Il s’écrasa à terre lourdement. Je devais reconnaître qu’il avait du cran. Mais je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il me haïssait tant.

_ « Il faudrait déjà que tu arrives à me toucher !  » lui lançais-je sur un ton moqueur.

 Desmond était à terre, visiblement blessé. Il se tenait les côtes et avait du mal à respirer. Ma colère était retombée maintenant. Je n’avais plus envie de le frapper. Qui frapperait un homme à terre ?

Je m’agenouillais pour me porter à sa hauteur et d’un ton plus doux je repris : « Je ne comprends pas. Qu’est-ce que j’ai fait qui puisse justifier tant de haine à mon égard ? »

Il me regarda, méfiant, se demandant si je feintais l’ignorance ou pas.

_ « Tu as fait de moi un monstre, je te le pardonnerais jamais. » finit-il par lâcher.

Je ne répondis rien. Eberluée par sa méprise. Il ne croyait quand même pas que j’étais un loup garou ?

Soudain la fenêtre s’ouvrit à la volée, je me retournais vivement prête à me jeter sur l’intrus. La tête d’Emmett apparut.

_ « Besoin d’aide ? » demanda-t-il.

Il jeta un regard menaçant à Desmond.

_ « Non, j’ai bientôt fini. » répondis-je.

_ « Ah. » fit-il déçu. « Il a pas l’air trop abimé »

Je jetais un coup d’œil à Desmond. Ce dernier regardait Emmett avec animosité tout en plissant le nez comme sous l’effet d’une mauvaise odeur.

_ « Comment va Josh ? »

_ « Bien, les autres le ramènent au manoir pour sa sécurité. » précisa-t-il.

_ « Pas la peine. Dis aux autres que je vais régler le problème et que je les rejoindrais chez Josh. Je leur expliquerais tout là-bas. »

Il acquiesça visiblement déçu par le manque d’action puis disparut.

Je me retournais vers Desmond, toujours prostré par terre. Il me jeta un regard plein de haine.

_ « Tu vas me tuer maintenant ? » me demanda-t-il.

Il avait mal compris ma conversation avec Emmett interprétant mes propos comme une condamnation à mort. Je m’approchais de lui et le saisissais par les épaules. Il eut un tressaillement pensant certainement sa dernière heure venue. Je le soulevais et l’asseyais sur le lit.

J’attrapais la chaise à roulettes près de son bureau et la fit glisser en face de lui. Je m’y asseyais. Desmond observait mes moindres mouvements. Ses yeux bleus étaient fixées sur moi.

Il était pâle et de larges cernes lui entouraient les yeux. Ses joues étaient creusées comme si il n’avait pas mangé depuis des jours. Malgré tout, son visage était beau.

_ « Desmond » commençais-je «Je ne suis pas responsable de ton état. »

_ « Qui alors ? » cracha-t-il, l’air méfiant.

_ « Je ne sais pas. »

_ « Mais tu étais là la nuit où je me suis fait mordre. Je t’ai vu. Comment expliques-tu ça ? Le hasard ? »

Il ne me croyait pas. Son ton était plein de fiel.

_ « Euh, c’est justement ce que j’essaie de t’expliquer. Je ne peux pas t’avoir transformé car, moi-même, je ne suis pas un loup garou. »

Il me regarda indécis, ne sachant plus si il devait me croire ou non. 

_ « Je suis un vampire. » ajoutais-je.

Je pus lire le choc de la nouvelle sur son visage. Je ne pouvais pas l’en blâmer, j’avais probablement fait la même tête la nuit dernière quand j’avais appris l’existence des loups garous.

_ « Quoi ? » fit-il incrédule.

_ « C’est la triste vérité. » fis-je tristement.

_ « Je ne comprends pas… que faisais-tu là alors ? »

_ « Je chassais …. J’ai entendu ton appel. J’ignorais que tu t’étais fait mordre par un loup garou. Je t’ai emmené à l’hôpital. » dis-je en arrangeant un peu la vraie histoire.

_ « Et qui c’était l’autre ? » demanda-t-il en désignant la fenêtre. 

_ « Un ami. »

_ « Un ami vampire ? »

J’inclinais la tête. Après la petite conversation entre Emmett et moi, il pouvait en déduire que nous étions plusieurs.

_ « Je dois te demander une chose même si je me doute déjà de la réponse. » fis-je en ignorant sa question. «  Y a-t-il d’autres loup garou sur le campus ou dans les environs ? »

_ « Je n’en sais rien ! » s’exclama-t-il. « Je croyais que, toi, tu en étais un ! »

_ « Tu n’as pas senti d’odeur étrange ? Y a-t-il de nouvelles personnes dans ton entourage ? »

_ « Non, non. Mes amis ont plutôt tendance à m’éviter en ce moment. »

_ « Racontes moi ce qui s’est passé quand tu t’es fait mordre. »

_ « Je suis tombé à l’eau. J’ai nagé pour rejoindre la rive la plus proche mais en fait je me suis retrouvé sur la rive opposée. J’ai marché au hasard dans les bois. Je ne voyais rien et j’étais congelé. Et puis j’ai entendu du bruit, quelque chose qui bougeait près de moi. J’ai pensé à un gros animal dans le style d’un ours car j’entendais un souffle rauque. Et puis, tout d’un coup, cet animal m’a sauté dessus. J’ai essayé de l’esquiver, mais je suis tombé. J’ai rampé pour lui échapper. L’animal m’a alors mordu la jambe et m’a laissé là. »

Desmond semblait dans de meilleures dispositions depuis qu’il savait que je n’étais pas responsable de ce qu’il lui était arrivé. Je poussais l’avantage pour en apprendre plus.

_ « Quand as-tu compris ce que tu étais devenu ? »

_ « J’ai commencé à me douter que quelque chose clochait quelques jours avant la pleine lune. Mes forces étaient décuplées comme si j’étais dopé. Et puis, j’étais attiré par les bois. La nuit, j’y suis allé répondant à une sorte de pulsion. C’est là que je me suis transformé pour la première fois. Ca a été …  très douloureux. »

_ « Et tu m’as pisté jusqu’à chez moi ? »

_ « Non sur le coup, je n’ai pas compris ce qui m’arrivait. J’ai couru à travers les bois toute la nuit. C’est le lendemain, quand je me suis réveillé que j’ai compris ce que j’étais devenu. Je me suis souvenu de toi. Tu étais là la nuit où je me suis fait attaquer et à la soirée de la confrérie tu avais cette force incroyable… »

_ « Mais alors comment as-tu fait pour détruire ma maison ? »

_ « Eh bien, le soir suivant je me suis à nouveau transformé. Et là je t’ai traqué. J’ai fini par détecter ton odeur près d’un petit ruisseau. Mais je n’ai pas eu le temps de suivre la trace car le soleil se levait et je suis redevenu humain. La nuit suivante, j’ai repris la traque et j’ai  suivi ton odeur jusqu’à ta maison. »

_ « Tu es en train de me dire que tu t’es transformé trois nuits d’affilée ? »

Il acquiesça.

_ « Mais lorsque tu es transformé, tu es conscient ? »

_ « Oui mais ce n’est plus vraiment moi. Je suis envahi par la rage et l’agressivité. J’ai du mal à me contrôler. »

_ « Je vois. Ca n’a pas l’air génial. »

_ « Non, pas vraiment. Surtout les transformations. »

_ « C’est douloureux ? »

Il soupira.

_ « Une vraie torture. Mes os se cassent et se déforment. Ma première transformation a pris plusieurs heures. Les suivantes ont été plus rapides. »

_ « Je suis vraiment désolée de ce qu’il t’arrive. »

J’étais sincère.

Il avala sa salive difficilement.

_ « Je suis désolé, pour ta maison et ton frère. »

_ « Tu étais en colère. Je comprends. »

Oui, je le comprenais. J’avais tué mon propre créateur et je l’aurais fait sans que la vie de Josh soit menacée. Je lui en avais voulu si fort pour cette demi-vie qu’il me forçait à supporter.

Desmond me lança un drôle de regard.

_ « Je ne t’ai pas fait trop mal, j’espère. » lui demandais-je.

Il rit.

_ « Je guéris vite » dit-il en enlevant le bandage de sa main. Il n’y avait plus qu’une mince cicatrice.

J’acquiesçais dans un sourire. Je me levais et me dirigeais vers la fenêtre.

_ « Attends ! »

Je me retournais.

_ « Est-ce que ça va être comme ça tout le temps ? Je veux dire. Est-ce que maintenant je vais me transformer à chaque pleine lune ? » me demanda-t-il.

_ « Ca m’en a tout l’air. » répondis-je en ouvrant la fenêtre.

_ « Seulement toute ma vie ou est-ce que ça sera pour l’éternité ? »

_ « Je n’en sais rien.»

Je me détournais. Il était temps que je rejoigne les autres.

_ « Est-ce que je vais te revoir ? » me demanda-t-il.

_ « Je ne sais pas. Les vampires et les loups garous ne se fréquentent pas trop apparemment » dis-je en passant une jambe dehors.

_ « Pourquoi ? »

_ « Question d’odeur probablement. » plaisantais-je.

Je me jetais sur la branche d’arbre la plus proche.

_ « Tu aurais pu passer par la porte, tu sais. » nota-t-il.

_ « C’est vrai, je n’y ai même pas pensé ! » ris-je.

Je me laissais tomber sur le sol couvert de neige. Desmond était toujours à sa fenêtre.

_ « Tu ne sens pas si mauvais. » me dit-il.

Je relevais les yeux vers lui. Il m’adressa un grand sourire. Il avait un beau sourire même si son expression restait triste. Je ne pus m’empêcher de lui sourire à mon tour.

Je me détournais. Maintenant, j’avais une autre affaire à régler. Il fallait que j’affronte Edward.

 

 

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