Née sans étoiles

Chapitre 17 : Déficience

3126 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/12/2018 14:05

Je me tenais le front avec ma main, trop mal à la tète. J’étais quand même paniquée à l’idée qu’ils se posent des questions.

« C’est bon, je vais bien ! Ce n’est rien ! » Fis-je vite fait soufflant profondément, tremblante.

« Tu te fou de nous Bella ? » fit Edward. Il était lui aussi paniqué ou en colère.

Je ne comprenais pas sa réaction. Et en quoi ca lui importait !

Qu’est ce que ca pouvait bien lui faire !

 

« Bon sang, je n’aurais pas du venir avec Charlie ! Il vous connait, pas moi ! J’aurais du rester à la Push pour m’entrainer ! » J’étais dégoutée.

« Bella, tu devrais leur expliquer ! Tu vas les voir tous les jours pendant presque 1 an ! On se connait tous ici et ils le sauront un jour ou l’autre ! » Fit Jacob avec une moue.

Dieu, je ne voulais pas. Ils n’avaient pas besoin de savoir !

Je me remettais assise sur le canapé, les mains sur mon visage, coudes sur les genoux.

« Ca ne les concerne pas ! Je veux juste rentrer chez moi ! »

 Les larmes me coulaient le long du visage. Je ne voulais pas leur montrer cette facette de moi. Cette faiblesse. Et les autres..

 

« Explique-nous simplement ? On peut comprendre Bella ! » Fit Alice. Dieu, elle avait les larmes aux yeux. Ca m’était insupportable de la voir comme ca ! Mon estomac se tordit.

« Alice, C’est trop compliqué ! Je ne peux pas et ca ne vous regarde pas! » Je soupirais.

« Ben, va falloir ! Tu ne partiras pas sans t’être expliquée ! » Fit Edward sèchement.

« Tu es né pour me faire chier toi ou quoi ? » répondis-je aussi sèchement.

« Bella, calme toi et réfléchis une minute ! » supplia Jacob. « Dis leur, je t’en pris ! »

 

Bon sang, il me faudrait un moment pour tout expliquer. Je me calmais et pris une grande inspiration

« Je…je ne sais même pas par ou commencer ! »

« Commence par le début Bella, la mort de ton grand père qui a causé ta déficience ! » répondit Jacob.

« D’abord, promettez-moi juste de ne pas en parler aux parents, ils ne doivent pas savoir ! Et je ne veux pas inquiéter Charlie, je ne pense pas qu’il soit au courant ! Je lui dirais mais plus tard ! Je ne veux pas lui causer plus de problème ou d’inquiétude ! »

Je m’essuyais le visage, inspirant et expirant à fond.

« Bien sur ! » acquiescèrent ’ils.

« Je ne sais même pas comment l’expliquer ! » je soufflais réfléchissant à mes mots.

« Ok, ca va être long donc, asseyez vous ! »

 

Ils s’assirent tous au sol autour de moi et je savais qu’une fois terminer, ils m’éviteraient après parce que je serais vue comme un monstre à leurs yeux et ils ne me parleraient plus jamais. Et je ne voulais pas que Charlie en fasse les frais.

« Juste une chose aussi !... Si âpres ca vous voulez m’éviter, ca ne me dérange pas! Mais ne faites pas subir ca à Charlie! Je veux dire que je pourrais trouver des excuses pour ne pas venir chez vous quand Charlie sera invité ! » Je soupirais profondément.

 

« Bon, alors ! Comme vous le savez mes parents sont séparés depuis que je suis toute petite, je ne me souviens même pas d’eux ensemble ! Bref, du coup, mon grand-père est devenu comme un père pour moi quand ma mère est revenue vivre en Floride, mais à un point ou je le vénérais ! Mon papi était un Dieu pour moi ! Il m’a tellement apporté, appris et tellement protégé ! Il m’emmenait partout. Il a été toute ma vie ! »

Les larmes me coulaient sans que je puisse les stopper. Jacob me frottait le dos.

« C’est grâce à lui que j’ai intégré une équipe nationale de gym, bref ! Il est tombé malade. Le truc est qu’il faut savoir que ma mère à commencé à fréquenter Phill, son nouveau mari quand j’avais 8 ans. Donc elle s’absentait souvent. Ca ne me dérangeais pas, j’avais son numéro de portable sur le frigo et je savais me faire à manger ! Juste que ca m’a rapproché encore plus de mon grand-père qui ne trouvait pas ca normal ! Moi je ne m’en faisais pas tant que je voyais mon grand-père ! J’étais habitué !» Je soufflais à nouveau fermant les yeux.

 

« Malheureusement, les contes n’existent pas ! Mon grand- père est décédé d’un cancer à la langue ! Je me suis occupée de lui pendant un an. Il n’avait plus sa femme, ma mère ne voulait pas s’en occuper et je lui devais bien ca ! Et tellement plus ! » Soufflant.

Jacob me prit la main et je fermais les yeux, les larmes me coulaient toujours.

J’avais envie d’hurler. D’hurler ma douleur, ce manque qui était ancré en moi depuis si longtemps ! Ce vide tellement pesant !

 

« Il est mort à mes 12 ans ! Euh, j’ai, le jour de son décès… comment dire ! »

Je ne voulais pas le dire.

« Bella, tu as été en état de choc, et c’était violent ! » Jacob me fixait.

« Oui, un truc comme ca ! Toujours et t ‘il que j’ai arrêté de parler pendant prés de 6 mois ! »

J’entendais des reniflements, des bruits sourds. Je relevais la tète et vit Alice et Rosalie en pleur !

 

Dieu, tout ce que je ne voulais pas ! J’allais encore plus craquer !

« Oh, nan ! S’il vous plait ! C’est déjà asses dure pour moi ! Je ne vais pas supporter ! »

Et je me remis à pleurer. Je n’allais pas y arriver. Leurs visions m’étaient insupportables.

 

« Oh les filles, on se calme et on écoute ! » fit Emmett. Je ne l’avais jamais vu aussi sérieux !

Je me calmais, le prenant aussi pour moi et repris.

« Bref, du coup ma mère m’a envoyé voir des psy et autres, je vais passer les détails sordides et on m’a diagnostiqué une déficience mentale suite à cet état de choc ! »

Je soufflais, me mordais la lèvre. Ils allaient me prendre pour une folle, un monstre.

Ils s’enfuiraient comme les autres en Floride. Et je resterais seule comme à mon habitude.

 

« C’est quoi comme déficit ? » me fit Edward.

« Le terme exacte est : déficit inhibition latente ! » dans un long souffle. Et la, un long silence.

« Oh, elle n’est pas folle ? Elle a quand même un QI de 160 ! » Rétorqua Jacob, énervé.

Tout le monde fit des « Oh ! » avec des yeux ronds.

« Ca ne veux rien dire Jacob ! » énervée, je ne voulais pas qu’on n’en sache autant sur moi.

 

« Comment vous expliquer ! Je ne peux que répéter ce que les spécialistes m’ont dit car je ne m’en rends pas vraiment compte. En faite, mon cerveau est submergé par les informations données par tous les sens en éveil. Donc quand vous, vous regardez une lampe de chevet, vous ne voyez qu’une masse, une forme simple alors que mon cerveau voit tout en détail, comme l’ampoule, la lampe, le pied, le fil électrique et l’interrupteur ! C’est pareil pour les sons, les odeurs ! Et je ne classe pas si les informations sont importantes ou pas, elles le sont toutes, mon cerveau ne fait pas la différence !»

J’entendis des « Waouh !! »

« Alice, as-tu des feuilles de papiers et un stylo ! » - « oui, heu, tiens ! »

 

Je pris les feuilles et commençais à faire les plans de leur maison sans rien oublier alors que je ne l’avais visité qu’une fois. Je n’oubliais pas les luminaires, prises électriques et interrupteurs placés au bon endroit ainsi que le sens d’ouverture des portes comme papi m’avait appris! 4 feuilles pour 4 niveaux ! Et une pour ce que j’avais pu voir du terrain ! Cela ne me prit quelques minutes.

 

« Voila ! » en montrant les feuilles ! Ils se penchèrent tous au dessus des plans en ayant des yeux ronds comme des billes.

« Bella, ce n’est pas une tare que tu as, mais un don ! Tu as vraiment dessiné la maison comme elle est, c’est incroyable !» me fit Edward en voulant être gentil, je crois. Il souriait doucement.

 

Mais qu’il est con ce mec ! Il n’a rien compris !

« C’est une tare quand ton cerveau encaisse de trop, quand ton cerveau sature, ca te créait des maux de tète voir des migraines violentes, des crises de panique et des évanouissements dut à une hypotension. J’ai aussi des TOCS, des phobies ! » Soufflais-je en m’énervant. Son sourire s’effaça. Sérieux, il croyait que c’était une partie de plaisir ?

 

Je les voyais tous pianoter sur leur portable, mais qu’est ce qu’ils faisaient ?

Je parlais dans le vide ou quoi?

« Je confirme, cela dit que tu es un génie créatif ! » Alice leva les yeux vers moi.

« D’où ta superbe créativité avec la danse ! Je suppose ! » Fit Jasper.

« Il ne faut pas croire tout ce qui est écrit ! » répondis-je doucement.

« C’est pour ca que tu mets tes écouteurs dans les couloirs du lycée ? » insista Edward.

Bon sang, il n’allait pas lâcher l’affaire celui la. Il avait vu tous mes défauts !

« Euh, oui ! Je me concentre sur la musique sinon j’entends trop de chose ! »

« Et c’est quoi quand tu pianotes  avec tes doigts ? Un TOC ? » Fit’ il doucement.

Comment avait-il vu cela ?

« Oui ! C’est comme ca que je décompose la musique et que je calcule le temps avec des pas de danse ! »

 

J’inspirais un bon coup « En faite ma main droite va décortiquer chaque note d’une guitare ou synthé ou violon alors que ma main gauche le fera pour la batterie et guitare basse ! »

« C’est impressionnant, Bella ! » me sourit Edward.

« Edward n’aime pas le dire mais il compose de la musique et on a aussi un QI élevé ! » se pencha Alice avec un immense sourire.

« Oh, vous avez combien ? » histoire de faire diversion.

« Pas autant que le tien. En moyenne, 135 mais c’est Edward qui a le plus avec 150 !» fit Alice toute contente en sautillant. Et je fermais les yeux. Trop flippante.

« Alice, s’il te plait ! Ferme-la ! » Fit Edward, il passa une main dans ses cheveux et souffla.

« Mais pourquoi tu as dit qu’on ne voudrait plus te voir, je ne vois pas le rapport » fit Rosalie.

« Ben, c’est quand même compliqué comme situation, je ne veux pas vous embêter avec mes problèmes ! Et de toute manière vous ferais comme tout le monde, à me voir comme un monstre ! » Je soupirais longuement.

« Ne dis pas ca Bella ! Et pourquoi tu nous embêterais, on a chacun nos problèmes et on accepte les problèmes de chacun sinon on ne pourrait pas vivre ensemble ! Dis-nous juste comment on peut t’aider ?»

 

Comment pouvait-elle m’aider, ce n’était pas possible. C’était à moi seule de gérer.

« Rosalie, vous ne pouvez pas m’aider ! Je mets plus de temps à m’adapter que la plupart des gens  parce que j’absorbe tout, c’est juste épuisant ! C’est pour ca que je m’isole souvent !» Soufflais-je.

 

« C’est pour ca que tu ne va pas à la cantine ? » fit Emmett

« Oui, trop de bruit, trop de monde, trop d’odeur ! » Je tournais la tète de droite à gauche avec une grimace comme pour enlever les odeurs que j’avais senti dans les couloirs du lycée.

 

« Tous les midis, elle est sur le toit du gymnase ! » ria doucement Edward.

Bon sang, il m’avait vu. Il me surveillait ou quoi ?

« Hein ? Bella, c’est vraie ? » Jacob était, comment dire, décomposé.

« Jacob, c’est sécurisé ! » fis-je doucement « Tu m’as suivi Edward ou quoi ? ». Je me retournais en le fixant.

 

« Non, je m’en suis aperçu il y a quelques temps en levant la tète par hasard ! » Un air sérieux.

« D’accord ! Sinon, ne changez rien pour moi, juste, essayez de ne pas parler tous en même temps ! Mais sinon, ne vous embêtez pas, il me faudra un temps d’adaptation ! ». J’essuyais les traces de mes larmes.

 

« Merci de m’avoir écouté ! ». Je fermais les yeux en inspirant profondément, attentant une réaction quelle conque !

Je commençais à me lever ne voulant plus attendre, je savais très bien comment cela se terminerait et je voulais partir, très loin ! J’avais asses souffert de cette déficience. Je ne voulais pas voir sur leur visage ce sentiment de pitié ou de dégout. Je l’avais trop vécue.

 

« Bella, on ne va pas s’enfuir ! On reste tous !! » Rétorqua Alice avec un petit sourire. Tous acquiescèrent.

 

Merde, je ne m’attendais pas du tout à ca ! D’habitude, on me voyait comme un Aliène !

Je fis signe de la tète en les remerciant. Dieu ce n’est pas possible, ils étaient vraiment gentils et compréhensifs. Je n’en croyais pas mes yeux ! Des jeunes me comprenaient pour une fois.

 

« Tu nous diras un jour pour tes tatouages, tu veux bien ? me fit Alice avec une petite moue.

Pourquoi voulait ‘elle savoir, je ne comprenais pas ! Je soufflais.

Je lui fis signe oui de la tète, après tout, ils acceptaient ce que j’étais !

Et peut-être qu’elle oublierait au bout d’un moment.

 

« Mais tu as quel âge Bella ? » me fit Edward. Pourquoi cette question !

« Euh, 16 ans, pourquoi ? »

« Tu as sauté une classe, c’est ca, ou deux ? On a plus de 17 ans, bientôt 18 ans!» demanda Alice.

« Oui, on va dire ca, c’est compliqué ! » fis je doucement, baissant les yeux !

« Nan, Bella a sauté deux classes et en a redoublé une parce qu’elle ne parlait plus ! Alors qu’elle pouvait sauter la classe avec 18 de moyenne ! Elle devrait être en deuxième année de  fac! » Fit Jacob. Et je ne voulais pas que l’on parle de Fac, surtout pas.

 

 

« Jacob !! » Je lui frappais le bras. Pouvait t’il être autant pipelette qu’Alice !

« Mais au faite, ce n’était pas ton anniv début septembre ? » me fit Jacob.

Et je fermais les yeux, je ne voulais pas penser à ca ! J’avais été, non je m’étais sentis seule ! J’avais pensais à Nicolas ! Et les larmes me montèrent de nouveau ! Je baissais la tête ! J’essayais de les retenir et dit : « j’ai complètement oublié aussi ! » avec un sourire tordu.

« Désolé, Bella ! » me répondit Jacob avec une légère moue.

 

« Ben moi, j’ai juste redoublé une classe pour rester avec ma Rose ! » fis Emmett avec un petit sourire, voulant décharger la tension dans la pièce.

« Oui, mais toi, t’es trop con ! » renchérit Jasper. Ils rirent tous.

Emmett frappa l’épaule de jasper, il fit une grimace.

 

J’avais des yeux comme des soucoupes. Il fallait être trés amoureux et sur de soit pour se sacrifié comme Emmett l’avait fait !

« Waouh, c’est super romantique !!’ » Fis-je un peu rêveuse.

« Ouai, elle le mérite bien !! Et comme ca, on reste tous ensemble ! » Répondit Emmett.

 

« Je suis fille unique ! Du coup, je ne connais pas ce genre de chose, genre la fraternité, rester uni ! J’aurais aimé ! Vous avez l’air tellement proche, je trouve ca super émouvant ! »

J’en avais de nouveau les larmes aux yeux.

 

« Ce que Bella a oublié de vous dire, c’est que ses sentiments et son empathie sont aussi disproportionnés, enfin décuplés ! On va dire ca comme ca ! Hein ma puce ! » Fit Jacob.

« Jacob, c’est bon ! C’est juste une hypersensibilité ! » Je levais les yeux au ciel. Je ne voulais pas qu’on en sache autant sur moi, que l’on connaisse mes toutes faiblesses.

 

« On va être super amie Bella ! » Alice voulut me toucher la main, je reculais la mienne dans ma manche, faisant une grimace..

« Désolée, il me faut du temps pour ca aussi » Je tirais l’autre manche dans ma main.

Alice sourie, elle comprenait.

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