Recueil d'un vampire

Chapitre 11 : Préparation et altercation

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/03/2010 16:02

J’étais dans les bras tiédis de Corin, il était minuit passé et je n’arrivais pas à fermer l’œil.
- Qu’est ce qui te tracasse ainsi ? Me demanda Corin perturbé par mon silence.
Il caressait mes bras et mes cheveux de ses longs doigts blancs, je trouvais ça apaisant en règle générale, mais ce soir j’étais perdue dans mes pensées. Je ne savais pas comment aborder l’imminence de ma transformation. J’y avais réfléchi toute la journée et étais arrivé à la conclusion qu’un acte aussi intime, ne pouvait être accomplit et partager par personne d’autre que Corin, je voulais qu’il fasse de moi une immortelle.
Comment allait-il réagir à mon souhait ? Outré comme la fois ou je lui avais proposée de se nourrir de mon sang ? Ou trouverait-il comme moi que c’était un acte d’amour partagé ?
- Je réfléchis, lui répondis-je.
- La question doit être grave, tu n’as pas décroché un mot depuis des heures et tu fronces les sourcils, dit-il en les lissant du doigt.
Je décidais de me jeter à l’eau, me retournais dans ses bras pour lui faire face et demandais :
- Corin, voudrais-tu être celui qui me transformera ?
Il se contenta de regarder au fond de mes yeux intensément.
- C’est donc ça, murmura-t-il, Aro t’a donné une date ?
- Non, j’ai le champ libre jusqu'à un certain point, trois semaines maximum.
- Trois semaines… répéta-t-il dans un murmure.
- Tu ne veux pas, c’est ça ?
Il ne réagissait pas comme je m’étais attendu, pas de hauts cris outragé, pas d’exclamations d’enthousiasme, il se contentait de répéter ce que je disais en murmurant. J’étais déçus je n’imaginais pas fermer la porte de ma vie humaine accrocher à une autre main que la sienne, je voulais ouvrir la porte de l’immortalité main dans la main avec lui, soutenu par son amour. Corin était mon âme sœur, j’en avais la certitude, je ne pouvais traverser cette épreuve sans lui.
J’avais beaucoup repensé à notre premier baiser, alors que nous étions si proches l’un de l’autre, en parfaite osmose, j’avais vu dans ses yeux cette lueur tourbillonnée. Je n’en avais parlé à personne, pas même à Corin. Comment interpréter cette luisance ? Peut-être, avais-je rêvé, c’était surement le reflet du soleil et puis cela ne s’était jamais reproduit.
- Olivia, regarde-moi, demanda Corin.
Devant son silence je m’étais détournée pour me ré-adosser à son torse. Puéril, je tournais partiellement la tête, cela ne le découragea pas pour autant, il m’attrapa sous les aisselles et m’agenouilla face à lui.
-  Je t’aime, je n’ai pas à te le prouver, tu le vois chaque fois que tu poses les yeux sur moi.
Oui à chaque fois que je voyais son visage d’ange déchut.
- Oui, je le vois et je n’en doute pas.
- Ouf ! Dit-il en épongeant la sueur imaginaire sur son beau visage pâle, je croyais devoir passer l’éternité à te le prouver, dit-il en souriant.
Je sourie à mon tour et caressais sa mâchoire légèrement carré illuminée de mille diamants, j’aimais toucher sa peau, elle était si douce, si lisse, parfaite.
- Pas à me le prouver, mais l’éternité à me le montrer.
Il se pencha sur mes lèvres et y déposa un baiser léger, il ne l’approfondit pas de peur de me blesser, à ma plus grande frustration ! J’avais de plus en plus de mal à ne pas lui sauter dessus, je le désirais tant.
- J’ai commencé à réfléchir à l’éventualité de te transformer moi-même après notre premier baiser, me révéla-t-il.
- C’est vrai ? Demandais-je d’une toute petite voix.
- Oui, mais…
- Bien sûr, il y a un mais, dis-je dépitée.
- Oui il y a un mais, il se redressa soudain, Olivia, nous ne parlons pas de changer de ville et de tourner la page nous parlons d’une transformation, d’une renaissance avec tout ce que  ça implique de danger. Imagine, me dit-il une expression douloureuse sur le visage. Imagine que je ne puisse m’arrêter à temps et que je te tue.
Ses yeux étaient remplis de la douleur anticiper de me perdre, cette image était insupportable et je sentis mon cœur se fendre, je le pris dans mes bras et le réconfortais :
- Tu ne me perdras pas Corin, je te fais confiance, tu as montré que tu avais de la volonté en te nourrissant autrement, tu as tourné le dos au prédateur en toi. Tu ne me tueras pas.
- Tu es prête à courir le risque Olivia ? Il y a un vrai danger. En général c’est les plus anciens, ceux qui ont un contrôle parfait sur eux qui procède aux transformations, Aro t’a laissé le choix parce qu’il savait que tu voudrais que ce soit moi et il avait lu mes propres interrogations a ce sujet.
- Je te fais confiance, tu es mon âme sœur, tu ne me feras jamais de mal. Je veux que ce soit une partie de toi qui parcoure mon corps pour le métamorphoser, je veux partager cette naissance avec toi, je veux que tu sois la première personne que je verrais en ouvrant les yeux sur ma nouvelle vie, je lâchais dans un murmure, j’ai peur de ne plus être moi de ne plus ressentir ce que je ressens pour toi, d’être assoiffée de sang au point de faire mal à quelqu’un.
Je finis par fondre en larme dans ses bras, toutes mes peurs se déversèrent en torrent d’eau salé, j’avais enfouit toutes mes craintes et l’imminence de ma transformation les faisaient resurgir, j’avais désespérément besoin de me fondre en lui, de puiser du courage dans sa force.
Je m’accrochais à son cou tenant fermement sa nuque et commençais à piquer sa mâchoire de petit baisers légers, un brasier s’alluma dans mon ventre comme à chaque fois que je m’approchais de son grand corps à la dureté de pierre. Il passa une main délicate dans mon dos, je me lovais contre lui et enfouie mon nez dans  sa peau m’imprégnant de son odeur envoutante, il attrapa délicatement mon menton et amena mon visage au sien, il déposa une pluie de baiser sur ma peau séchant les larmes qui y coulaient toujours.
- N’aie crainte ma douce, je ne te laisserais jamais traverser cette épreuve seul, je donnerais ma vie pour que tu n’aies pas à souffrir Olivia, ni de la transformation, ni de la soif, nous nous préparerons tous les deux pour que cela se passe le mieux possible, me rassura-t-il en me berçant dans ses bras, je t’aime je ne permettrais pas que tu souffres.
Malgré tous ses efforts, il ne pouvait m’épargner la douleur de la transformation. Tous les vampires devaient passer par là, je ne faisais pas exception. J’étais surtout effrayée à l’idée de devenir un monstre, de ne plus me retrouver, d’être une étrangère pour moi-même et pour lui. Je finis par m’endormir blottie sur le torse de mon Apollon.
 
En historienne accomplit, j’avais besoin de connaitre l’origine même des vampires et de la transformation. Je combattais l’angoisse par la connaissance comme à mon habitude. Je me dirigeais donc ce matin-là vers la bibliothèque de Volterra, qui m’avait été indiqué par Gianna au petit-déjeuner.
Parvenu devant les deux imposantes portes sculptées, j’en poussais une, déterminée. Elle était lourde, cependant je devais bien être la seule à le remarquer à Volterra.
La pièce qui s’offrit à mes yeux, était une splendeur. Phoenix n’avait qu’à se rhabiller ! Le long des murs gigantesques, s’adossaient des étagères de bois verni remplient d’ouvrages aux couvertures multicolores. Au centre de la pièce, trônais deux longues tables de plusieurs mètres faites du même bois verni, autour desquels étaient disposées une vingtaine de fauteuils recouverts de velours écarlate. J’avançais dans la pièce intimidée par tant de grandeur, en levant le nez en l’air j’eus un hoquet de surprise, de splendides scènes de chasses y étaient représentés, mais ce n’était pas des cerfs ou des renards qui y étaient reproduits, mais des humains nus et hagards poursuivies par des immortels glorieux. Au sol, des tapis moelleux étouffaient le bruit de mes pas. Je m’approchais des étagères et commençais à examiner leur contenu respirant à plein nez les effluves de papier, de renfermé et de bois ciré.
Il y avait toutes sortes de livres et je me demandais bien comment j’allais pourvoir trouver les ouvrages qui m’intéressaient, j’allais en avoir pour des semaines ! Dans la mesure où ils existaient, mais je ne doutais pas qu’Aro avait gardé des écrits concernant les immortels, il restait un érudit et d’une curiosité sans borne. Son besoin d’écrire un journal dès sa transformation prouvait son attachement aux écrits ainsi que les proportions de la collection privée qui se trouvait dans son bureau.
Je venais de finir de parcourir la première rangée, quand je me rendis compte que je n’étais pas seul. Depuis combien de temps Marcus était-il installé dans le fauteuil au bout d’une des deux longues tables, un livre immense ouvert devant lui ?
- Ho ! Je ne vous avais pas vu, m’exclamais-je surprise.
Je n’attendais pas vraiment de réponse, de ce que j’avais compris Marcus n’était pas un grand bavard, il se contentait d’effleurer Aro pour lui faire part de ses observations. Je sursautais donc quand sa voix enrouée se fit entendre :
- Les humains sont si distrait, qu’ils ne voient pas ce qui se trouve sous leur nez.
-C’est plutôt une bonne chose pour vous, rétorquais-je, à ma grande surprise. Il partit d’un léger rire éraillé.
- En effet, nous ne serions pas si paisibles si les humains faisaient preuves de la claire voyance qui nous dévoilerait à leurs yeux. Chercherais-tu un ouvrage particulier, jeune humaine ?
- Olivia, le repris-je.
- Olivia, s’inclina-t-il.
Je l’observais quelques secondes. Il affichait un air continuellement ennuyé. Etait-ce l’éternité qui lui pesait ? Au bout de tant de millier d’années, peut-être la vie lui semblait-elle fade, vide et sans surprise.
Aro mettait toute sa majestueuse arrogance au service du pouvoir tandis que la position de chef des armés de Volterra de caïus lui permettait d’exprimer son autoritarisme outrancier. Mais Marcus, lui, semblait attendre, quoi ? Je ne le savais pas, mais il attendait c’est ce que je ressentais.
- Tu me passes au scanner à ce que je vois, dit-il, mi-figue, mi-raisin.
- Ho ! Excusez-moi je ne voulais pas vous offenser, m’excusais-je.
- Tu ne m’offenses pas, je n’ai pas plus de prise que toi sur mon don, il soupira, que te dit-il Olivia.
- Vous vous ennuyez et vous attendez, dis-je simplement.
Il s’adossa au fauteuil, ramenant les pans de sa tunique noire devant lui.
- Qu’attendez-vous ? Ne pus-je m’empêcher de demander.
- La mort bien sûr, quoi d’autre ? Je suis sur terre depuis des millénaires, j’ai vu tout ce qu’il y avait à voir, fait tout ce qu’il y avait à faire, ressentie tout ce qu’il y avait à ressentir, il murmura les derniers mots.
- C’est triste, murmurais-je.
Je savais que Marcus avait perdu sa compagne, son âme sœur dans des circonstances obscures, cela l’avait affecté pour l’éternité. Sa tristesse me suivait à travers la pièce que j’arpentais toujours, me mettant mal à l’aise.
- Puis-je t’être d’une aide quelconque ? Demanda-t-il.
- Je cherche des ouvrages sur l’origine des vampires, sur la transformation, ce genre de choses.
Il m’observait parfaitement immobile.
- Je vois, dit-il de sa voix rocailleuse, sur la dernière étagère du fond m’indiqua-t-il, l’ouvrage a été conduit par mes soins, l’histoire des vampires n’a pas pu être remonté à son origine, mais nous avons été assez loin, cela répondra à certaine de tes questions, pour les autres, elles ne peuvent qu’être vécus.
J’allais le remercier, mais il avait disparu.
Je me dirigeais vers l’étagère désignée et trouvais le volume aux proportions effarantes. En soupirant je grimpais à l’échelle appuyée au rayonnage, je l’attrapais prudemment tentant de ne pas basculer sous son poids. Il était coincé. Prenant courage, je lâchais le barreau et empoignais l’ouvrage à deux mains. Il ne venait pas. Excédée je tirais de toutes mes minces forces et arriva ce qu’il devait arriver. En poussant un cri, je tombais en arrière agrippée au livre comme s’il avait pu retenir ma chute au lieu de la précipiter comme c’était bien le cas. J’atterris sur quelque chose de dur et froid, mais les bleus qui allaient bientôt meurtrirent mon corps m’indiquèrent que ce n’était pas lisse, visiblement je n’avais pas touché terre.
- Ouille !!! Ne pus-je m’empêcher de gémir.
- Désolé, le sol n’est pas plus moelleux.
- En effet, merci Félix, tu es arrivé à point nommé, le remerciais-je en me frottant les reins.
- Visiblement, rit-il.
Je le fusillais du regard.
- Tout doux, tu commences à me faire peur à me lancer tes regards assassins.
- Arrête de te moquer de moi, tu m’agaces, le rabrouai-je, tu n’es jamais sérieux décidément, sauf quand il s’agissait de blesser les jeunes filles comme Gianna ! L’accusais-je.
Son air moqueur disparut instantanément de son visage à l’évocation de la jeune femme, remplacé par un masque de froideur, apeurée, je reculais.
- A plus tard…grogna-t-il et il disparu.
Je me secouais intérieurement, il ne pouvait me faire de mal, ce qui ne l’empêchait pas de se mettre en colère contre moi, tout compte fait.
J’étais plongé dans les légendes vampiriques depuis des heures, je n’avais rien trouvé de probant, rien que je ne pouvais utiliser pour mieux vivre la transformation. Ce n’était pas pour moi que je cherchais, mais pour Corin. Je savais qu’il ne supporterait pas de me faire mal, voir ma souffrance quand ses dents auraient transpercées la peau de mon cou. Au-delà de son amour inconditionnel, le pouvoir que je détenais sur lui l’empêcherait de me mordre. Je comprenais que cela allait être plus compliqué encore que je l’avais imaginée. Si aucun immortel ne pouvaient le concevoir, même pas les plus hargneux, alors comment Corin allait-il réussir à envisager un geste qui provoquera mes hurlements de douleurs pendant trois jours ?
Je devais trouver le moyen, ou de mettre en sourdine ce don, mais je ne voyais pas comment, je n’étais pas consciente de celui-ci, ou de contourner par un moyen quelconque les craintes de Corin, mais comment convaincre mon amour de provoquer ma souffrance intentionnellement ?
Je soupirais, ma tête allait exploser, je massais mes tempes douloureuses, un courant d’air effleura ma peau.
- Tu as l’air abattu, qu’est-ce qui ne va pas ?
Je levais la tête vers Heidi, elle portait un bustier argent et une micro jupe noire, apparemment elle avait croisé d’infortunés touristes.
- Les choses sont si compliqués, soupirais-je.
- Tu parles de ta transformation ? Demanda-t-elle en passant la main sur la couverture de cuir du livre que j’avais refermé.
J’observais son geste empreint de sensualité. Heidi transpirait la volupté, elle inspirait le désir aux hommes comme aux femmes. On se sentait devenir moue et chaud comme du caramel en sa présence. Son don était similaire au mien en quelque sort, elle n’avait aucune ascendance sur lui elle ne pouvait cesser de provoquer le désir, en revanche elle pouvait intensifier le phénomène pour attirer les foules récalcitrantes dans son sillage. 
- Tout le monde est au courant, dis-je blasé.
Elle fit entendre un rire perlé agitant ses longues mèches acajou.
- Bien sûr ! Qu’est-ce que tu crois ? Tout le monde est en haleine. Comment notre petite humaine va-t-elle se sortir des trois jours de souffrances inhérentes à la transformation ?
- je vois que ça vous amuse beaucoup en tout cas, je fronçais les sourcils agacée.
- Détrompe-toi, dit-elle sérieuse, l’instinct de protection que tu provoques involontairement en nous, nous oblige à nous inquiéter pour toi, nous ne pouvons te faire de mal, mais nous ne voulons pas non plus qu’il t’en soit fait. Te rends-tu compte de tout ce que cela implique ?
Oui, je voyais déjà le tableau. Dans l’éventualité ou j’arrivais à mettre Corin suffisamment à l’aise pour qu’il me morde, il pouvait vite se retrouver avec une bande de vampires en colère sur le dos pour avoir osé me faire souffrir. Qu’elle galère !
- Ce n’est pas vrai, mais je ne vais jamais y arriver !
- A tout problème il y a une solution, débrouille toi pour trouver laquelle, me lança-t-elle en partant.
- Merci Heidi ton aide m’est très précieuse, répondis-je acide.
Seul son rire lointain me répondit.
Bon il fallait envisager le problème sous tous les angles. Ce don qui m’avait tant servi jusqu'à maintenant, se retournait contre moi. Alors qu’il m’avait protégé et aidé à m’intégrer aux immortels, il me desservait brusquement.
Je décidais d’en parler avec Corin dès son retour, il était une pièce maîtresse du plan que l’on allait devoir mettre au point après tout.
Il était midi passé, en allant à la cuisine me préparer un repas, je croisais Suplicia. Cette dernière m’adressa un sourire inquiet.
- Bonjour Olivia, me salua-t-elle en inclinant la tête, je lui rendis son salut. Tu ne devrais pas te trouver là.
Je croisais son regard noir, tous les vampires croisés ce matin-là avait les mêmes yeux sombre, je frissonnais, sa destination fit chemin dans ma tête, Heidi revenait de chasse.
J’accélérais le pat pour ne pas entendre le spectre des hurlements qui ne manqueraient pas de me parvenir, si je traînais dans le couloir. Je m’adossais à la porte de la cuisine essoufflée.
- He ben ! Qui fuis-tu avec tant d’empressement ?
- A ton avis ? Heidi est rentrée.
- Ha.
Gianna était en train d’éplucher une botte de carottes, j’attrapais un ustensile et l’aidais. Elle était étrangement silencieuse.
- Quelque chose ne va pas ? Finis-je par lui demander.
Elle posa la carotte qu’elle épluchait et me regarda.
- Sais-tu ce qu’ils vont me faire ? Demanda-t-elle.
Je la fixais peut sur de la marche à suivre. Elle n’avait jamais évoqué son sort et je m’étais convaincu bêtement qu’elle savait où elle mettait les pieds, visiblement ce n’était pas le cas.
- Pas précisément, répondis-je prudemment.
- Tu dois me prendre pour une folle soupira Gianna, tu n’as pas eu le choix de te retrouver ici et tu composes courageusement avec ce que le destin t’a données. Moi, dit-elle amer, je les provoquées et maintenant je me demande si je ne vais pas servir de repas.
Les larmes se mirent à couler de ses yeux, je n’avais pas compris à quel point elle se faisait du souci pour son avenir elle avait l’air toujours si confiante, je la pris dans mes bras et tentais de la rassurer :
- Gianna il ne t’arrivera rien de tel, je ne le permettrais pas, je ferais bientôt parti des Volturri et je ferais tout pour qu’il ne te sois fait aucun mal, je te le promets.
Elle redressa la tête en reniflant.
- Tu ne peux pas me faire une telle promesse Olivia.
- Bien sûr que si j’en parlerais à Aro s’il le faut, tu oublies que tu fais beaucoup pour moi et pour Corin.
- Aro ne prendra pas ça en considération, pour lui un humain n’a que deux utilités, soit il lui sert de déjeuner, sois il le transforme s’il se révèle différent, dit-elle avec un regard appuyé vers moi.
Je la serrais un peu plus contre moi, je me débrouillerais je ne pouvais même pas envisager qu’elle meure. Je m’étais attaché à elle, c‘était mon amie. Une tornade noir nous fit lever brusquement la tête, un Félix raide,  sourcilles froncé s’était planté, devant nous.
- Qu’est-ce qu’elle a ? Me demanda-t-il.
- Demande lui toi-même, répliquais-je hargneuse.
Il se tourna vers Gianna, cette dernière avait caché son visage dans mon cou en le reconnaissant.
- Gianna ?
-Murhm ?
Elle avait marmonnée dans mon cou. Il fit un geste qui voulait dire « tu permets ?» j’hochais la tête sans savoir ce qu’il voulait vraiment. Je n’avais pas esquissée, le moindre geste, mais je me retrouvais pourtant devant mes carottes, oubliées sur le comptoir. Gianna quant à elle n’avait pas bougée d’un iota si ce n’est que ce n’était pas dans mon cou qu’elle pleurait à présent, mais dans celui de Félix.
A retardement elle dû prendre conscience du changement de température, car elle leva vivement les yeux vers ceux du jeune homme.
- Gianna, répéta-t-il, il ne t’arrivera rien.
- Comment peux-tu en être sur ? Demanda-t-elle en rougissant, il leva le nez en l’air. Il ne semblait pas vouloir la lâcher, mais son odeur devait l’attirer malgré le repas ressent.
Je me retirais le plus discrètement possible, en attrapant au passage un bout de pain. « Tant pis pour le repas je me rattraperais ce soir » pensais-je en haussant les épaules, ces deux là allaient peut-être prendre enfin consciences des sentiments qu’ils avaient l’un pour l’autre et qui me crevaient les yeux.
J’avais un besoin vital de prendre l’air, je m’orientais vers la sortie. À cette heure de la journée les couloirs étaient déserts. Je n’avais pas envie d’une ballade en solitaire dans le jardin de Volterra, mais d’un vrai bol d’air sur le promontoire où nous allions régulièrement Corin et moi.
Je me mis à sa recherche. Il consacrait en principe ses après-midi à ma petite personne, mais je ne m’inquiétais pas outre mesure, Aro avait dû lui confier une mission quelconque.
Je ne savais pas exactement en quoi consistaient ces missions et Corin ne s’appesantissait jamais sur leurs contenu, j’avais donc pris l’habitude de lui en demander le moins possible.
 En réalité, j’avais toujours peur de devoir désapprouver ce qu’il faisait et finalement de comprendre. Alors que l’humaine renâclait, l’âme sœur de Corin ne pouvait s’empêcher de se mettre à la place du vampire, résultat, j’étais en conflit perpétuelle avec moi-même. J’espérais bien en avoir terminé une fois devenu immortelle.
Je m’aventurai vers les salles d’entrainement, peut-être mon ange déchut s’était-il fait traîné pas Félix dans un violent corps à corps. Je savais qu’il s’entraînait régulièrement, mais je n’avais jamais assisté à un combat où Corin aurait participé. J’étais encore loin, j’entendais pourtant déjà le bruit métallique des corps s’entrechoquant. Deux montagnes jeté l’une sur l’autre, n’auraient pas produit plus de bruit. À ça, il fallait ajouter les grognements de bêtes qui me parvenaient maintenant que je m’étais suffisamment approché.
Je passais la tête dans l’entrebâillement de la porte et restais bouche bée devant le spectacle. Jane était aux prises avec Corin. La jeune femme était perchée sur son dos et tentait de lui tordre le cou, fictivement je l’espérais ! Corin se pencha en avant et attrapa la frêle l’épaule de la jeune fille en passant son bras par-dessus sa tête et la jeta au loin comme s’il s’était agi, d’un sac encombrant, elle donna un coup de rein en vole et atterrie souplement sur ses jambes à quelques mètres de là. La suite ne fut pour moi qu’un caléidoscope de couleurs.
Ils bougeaient à une telle vitesse que je ne percevais que le mouvement de leurs vêtements, noir pour Corin, rouge pour Jane ; ils tourbillonnaient à travers la vaste pièce, puis à mes faibles yeux d’humaine, disparaissait pour réapparaître trois mètres plus loin. Je retenais ma respiration pétrifié sur place. Jane fut éjectée pour la troisième fois à travers la pièce par Corin, elle se réceptionna tout aussi facilement que les autres fois. En me tournant vers elle je remarquais qu’elle arborait un sourire. Je ne compris pas sa signification immédiatement, mais quand Corin tomba brusquement sur le sol, sans aucune raison apparente s’agitant comme un asticot qu’on aurait écrasé à moitié, je compris. Il ne poussa pas un crie, mais un feulement de douleur franchit ses lèvres serrées.
Je me tournais paniquée vers Jane, elle affichait toujours se sourire. Elle me montrait enfin son vrai visage, sadique, cruelle et prenait un réel plaisir à torturer ses victimes. Je dû lâcher un sanglot, car les têtes des deux vampires convergèrent vers moi. Celui de Jane a l’expression cruelle et le beau visage de Corin grimassent de douleur.
- Jane ! Criais-je en sanglotant de plus belle.
Corin se redressa rapidement comme s’il n’avait pas subi une insoutenable douleur à l’instant, quant à Jane elle affichait une expression ennuyée, il me sembla l’entendre soupirer.
- Chut ce n’est rien Olivia, me rassura Corin en me rejoignant en un clin d’œil, ce n’est qu’un entrainement.
Il me prit dans ses bras. Je réagissais très mal a la peur et j’avais eu très très peur, je sentis une bouffé de pure rage monter en moi, une chaleur destructrice me monta au visage, je tentais de m’extraire de son étreinte solide, sous le coup de la surprise il me lâcha.
- Un entrainement, répétais-je blême de rage. Un entrainement ? Parce qu’il est tout à fait normal de te voir souffrir le martyr ainsi ? Je me tournais vers Jane comme une furie. Et toi, ne peux-tu pas garder ton pouvoir pour les ennemis de Volterra, au lieu de prendre plaisir à torturer tes semblables ? M’écriais-je.
Jane fit la moue et croisa les bras sur son frêle tors.
- C’est un entrainement je te rappelle, Corin aussi à utilisé son pouvoir sur moi, se défendit-elle.
- Il ne t’a pas fait de mal lui, toi tu prends un plaisir malsain à voir souffrir les gens.
Elle pinça les lèvres et répliqua glaciale.
- Tu es la seul ici qui est intouchable, les autres n’ont jamais étaient à l’abri et ton pouvoir ne peut m’obliger à être conciliante avec les autres vampires. Seul toi bénéficie d’une protection.
Elle martela le « toi » comme pour me signifier que sans se don je n’aurais pas été épargnée. Je fus secoué d’un frisson.
- Jane, ça suffit ! Cria Corin, tu dépasses les bornes.
Elle lui grogna dessus et parti dans un coup de vent. Corin se tourna vers moi prudemment. Je fulminais encore même si ce sentiment était tempéré par la peur.
- Olivia ? Appela-t-il doucement.
La peur, la colère retombèrent aussi vite qu’elles étaient montées et je m’effondrai en sanglot dans les bras de mon apollon.
- Chute ne pleure pas mon amour, je n’ai rien, tout va bien, me chuchota Corin en me frottant le dos.
Je me calmais peu à peu, je lui demandais en reniflant :
- Peux-tu m’emmener dehors ?
J’éprouvais le besoin de sortir du château, de m’évader un moment, de ne plus être face aux vampires de Volterra, aux problèmes qui me restaient à régler, j’avais seulement besoin d’un break.
Il hochât la tête sans un mot et me pris dans ses bras, j’en profitais pour cacher mon visage dans son cou et il parti comme une flèche.
- Olivia ? Appela Corin.
- Humm, répondis-je, je n’avais pas envie de bouger j’étais exactement à ma place, là, dans ses bras réconfortant.
Il fini par s’assoir sur un rocher moi toujours blotti contre sa peau.
- J’ai essayé de t’éviter ce genre de spectacle, en fait tout le monde ici t’a épargné, mais il faut que tu prennes conscience qu’une fois que tu n’es plus dans la pièce, une fois que tu n’es plus en vue, la nature reprend ses droits et chacun se comporte comme à son habitude. Jane et telle que tu l’as vu tout à l’heure, sadique, cruelle.
Il continua à me faire par de ses observations, comment un tel réagissait quand j’étais là et ensuite quand je ne l’étais plus, j’en conclus que seul les personnes de natures malfaisante, réagissaient de manières visible à ma présence. Pour la plupart, ils développaient simplement un instinct de protection à mon contacte. Je fus soulagé par ces précisions je m’étais demandé intérieurement sans oser me l’avouer si Corin, Aro et d’autre que j’appréciais d’une certaine façon, n’étaient pas complètement différent en général.
Corin s’interrompit et me laissa méditer ses paroles un moment.
- Je t’aime, dis-je simplement.
Il rit doucement dans mon oreille et déposa une pluie de baiser sur mon visage.
- Moins que moi, rétorqua-t-il.
Prise par une soudaine impulsion je lâchais :
- Corin ? Transforme-moi maintenant.

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