Recueil d'un vampire
Il s’était figé. De toute évidence ma requête spontanée ne lui avait pas arraché le oui enthousiaste que j’aurais souhaité. Je patientais lui laissant le temps de digérer.
J’étais déterminée, je voulais qu’il me transforme tout de suite, maintenant que nous étions tous les deux dans les bras l’un de l’autre, sans autres vampires pour intervenir, ni même surveiller nos moindre fait et geste.
Puisque qu’il ne se décidait pas à effectuer le moindre geste, je me retournais dans c’est bras pour le regarder en face, il était immobile, sans réaction les sourcils froncés en une expression d’intense réflexion. Il n’était pas forcement bon de le laisser cogiter ainsi, me poser ces mêmes questions n’avaient servi qu’a me faire hésiter.
Je pris son visage entre mes mains et regardais au fond de ses yeux :
- Corin ? Appelais-je tout doucement.
Il fixa son regard sur moi sans mot dire. Je décidais de me passer de mot également et le serais dans mes bras. Il fallait que je le rassure, que je lui transmette la confiance inébranlable que j’avais en lui.
Je n’étais pas apeuré par ce qui allait se passer cela me semblait être une évidence, un acte d’amour tout simplement.
Tout d’un coup les mots, les réflexions ne me semblaient plus importantes, il n’y avait que nous deux blottie l’un contre l’autre, lié simplement par les sentiments et les émotions qui nous agitaient déferlant sur nos deux corps enlacés.
Je cherchais ses lèvres des miennes et mis tout mon amour dans cette étreinte, cela sembla le convaincre de baisser les armes, car il m’enlaça plus étroitement contre sont corps glacé, prenant garde tout de même de ne pas m’écraser. Je n’avais pas froid, réchauffée par le brasier qu’il ne cessait de nourrir.
Je m’accrochais à sa nuque pour ne pas chanceler sous la violence de ma réaction. Sans cesser de m’embrasser, il parcouru mes reins de ses mains. Un frisson me secoua lorsqu’il passa sous le tissu de mon débardeur rose caressant ma peau brulante. J’haletais bruyamment, Corin semblait manquer de souffle également pourtant, il n’en avait pas besoin. Je glissais mes mains sous son tee-shirt noir m’attardant sur les contours de ses muscles bien dessinés, sa peau était lisse, douce et elle semblait plus chaude à mon contacte. En la caressant, de petits fourmillements s’attardèrent aux bouts de mes doigts.
Etait-il conscient de la soudaine activité de son don ? Il faisait vibrer ma peau à l’aide de petits stimulis qu’il posait du bout des doigts, le long de mes bras, sur ma taille, mes reins, pas un centimètre ne lui échappait.
Je ne sentais plus mon corps, je n’étais que sensations. Du bout de la langue il dessina le contour de mes lèvres s’attardant à la commissure puis à l’arrondi de ma mâchoire, pour finir il descendit le long de mon cou inhalent mon odeur profondément.
- Tu sens si bon, l’odeur de ta peau change quand tu es dans mes bras, plus épicée, plus chaude, murmura-t-il la voix rauque.
Je voulais bien le croire, je me liquéfiais de désir pour lui. Je crochetais sa nuque et enfoui mon nez dans son cou à mon tour, il sentait merveilleusement bon, sa peau était froide pourtant son odeur était chaude, suave.
- Mord moi, gémis-je.
A présent il baladait ses lèvres sur mon cou passant d’un côté et de l’autre déposant des baisés derrières mes oreilles, j’allais finir par me consumer victime d’une combustion spontané.
- Je t’aime tant, dit-il contre mon cou.
- Je t’aime.
Je sentis ses dents remplacer sa langue, éraflant ma peau sensible délicatement. Cela avait quelque chose d’érotique ses canines si dangereuses m’effleurant avec tant d’amour.
Corin faisait toujours courir de petits courants exaltants sur mon corps et un plaisir indicible me submergea. C’est cet instant que choisi mon ange déchut pour planter ses dents de nacre dans ma chair.
Tout d’abord, je ne ressentis rien encore pantelante de plaisir. Il aspira une gorgée de mon sang et la douleur se manifesta enfin en une brulure d’abord supportable, puis la chaleur irradia de la blessure vers ma tête, mes épaules puis gagna mon torse, bientôt tout mon corps se mit à bruler intensément. Par réflexe je tentais de repousser en gémissant de douleur cette fois, le jeune homme qui me serrait toujours dans ses bras. Je l’entendais m’appeler inquiet, mais je ne pouvais desserrer les dents pour le rassurer sous peine de me mettre à hurler comme une démente. Des halètements de douleurs franchirent la barrière de mes lèvres sans que je ne puisse les empêcher.
Je me recroquevillais sur moi-même étrennant le brasier qui faisait rage, consument la moindre partie de mon être.
Je n’étais plus consciente de ce qui n’était pas ce feu dévorant. Il consumait l’humaine que j’étais encore se régalant de la moindre molécule de mon être. J’avais envie de hurler ma souffrance, mais je savais que ça ne servirait qu’à le nourrir un peu plus, je luttais contre la douleur, contre le monstre qui cherchait à m’avaler tout entière, les doigts crispés les ongles enfoncés dans la peau jusqu’au sang.
Quelqu’un à côté de moi récitait comme une litanie.
- Pitié, pitié, pitié, en gémissant.
Puis je m’aperçus que c’était moi qui répétais ses mots inlassablement. La douleur s’accrut soudain, ce que je ne croyais pas possible, la langue de feu du monstre léchait consciencieusement mes os, mes muscles, s’attardant sur mon cœur qui luttait vaillamment redoublant d’efforts.
Combien de temps était passé ? Combien d’heure avais-je déjà combattu le monstre ? Il pouvait bien s’être passé une heure comme un jour, j’avais perdu la notion du temps trop occupé à tenir le monstre éloigné de ce qui restait de mon moi humain.
J’étais enfermé en moi-même la douleur de plus en plus insupportable étais ma seule compagnie. De temps en temps, mes propre crie étouffés me parvenaient à travers les brumes de souffrance, mais étrangement la douleur n’occupait pas toute la place dans mon esprit, elle ne m’empêchant pas de réfléchir, bien au contraire c’était la seule chose que je pouvais faire encore et une de mes nombreuses interrogations retint toute mon attention.
Et si le fait de lutter contre le monstre, contre l’incendie, intensifiait le mal ? Si l’accepter était finalement la seule solution pour mieux vivre la transformation ? Après tout je luttais contre ce que je voulais par-dessus tout, contre cette partie de Corin qui parcourait mes veines et cela me sembla soudainement inutile.
De l’extérieur on pouvait voir mon corps se détendre subitement, mes mains se décrisper et plus un son sortir de ma bouche. A l’intérieur, je serais dans mes bras ce que j’avais pris pour un monstre destructeur, l’acceptant comme une partie de mon ange déchut qui me modelait à son image. Bien sûr, la douleur n’avait pas disparu, mais je la maîtrisais, la berçait, m’en drapais jusqu’à ce qu’elle finisse son œuvre.
Au bout de quelque heure me semblait-il le feu reflua doucement, désertant mes pieds, mes mains puis petit à petit tous mes organes, mais les flammes ne disparaissaient pas pour autant, elles se massaient dans ma poitrine faisant s’emballer mon pou déjà chaotique.
Je crus décoller de la couche où j’étais allongée, quand les battements cessèrent brutalement. J’exhalais un profond soupire, presque soulagée de ne plus sentir ses coups contre mes côtes, ni ses battements assourdissant dans ma tête.
Tout était calme tout d’un coup, alors je pris conscience des facteurs extérieurs.
L’inspiration que je venais de prendre amena dans mes narines et sur ma langue tout un tat d’informations, la poussière qui voletait autour de moi, des particules de coton des draps sur lesquelles j’étais allongée, l’odeur du bois, de la cire, mais surtout une odeur chaude de caramel, de chocolat, que j’avais déjà sentie avant, mais avec moins de force. Pendant un instant mon cerveau enregistra tant d’information simultanément que je crus qu’il allait saturer, au lieu de quoi, elles trouvèrent leurs places dans ma tête où il semblait y avoir plus de place maintenant.
Ma nouvelle condition m’obligeait à réfléchir à beaucoup de choses en même temps, mais mon cerveau ne se fatiguait pas de ces exercices inhabituels.
Avant d’ouvrir les yeux, je pris le temps de faire un petit inventaire de ma personne, je me sentais plutôt bien, légère et forte en même temps. Je ne sentais plus le poids de mes muscles peser sur mon squelette comme quand j’étais humaine, la température de mon corps ne semblait pas avoir changé, pourtant je savais que ma peau était désormais froide. La seule chose qui me gênait, c’était cette brulure persistante au fond de la gorge que je savais être la manifestation de la soif.
Allais-je sauter sur tout ce qui bougeait une fois que j’aurais ouvert les yeux ou bien étais je capable d’exercer un certain contrôle ? Je ne sentais rien qui me donnait envie de bondir, mais le seul moyen de le savoir était évidemment d’ouvrir les yeux.
Je sentais d’une certaine façon l’anxiété qui se dégageait du grand corps de Corin qui se trouvait à ma droite. Je calquais ma respiration sur la sienne pour y puiser du courage et ouvrir enfin les yeux.
Je fixais le plafond au-dessus de moi, c’était étrange je n’avais jamais remarquée les fissures qui le fendaient, il avait toujours semblé parfaitement lisse à travers mes yeux d’humaine. Je savais que la vision des vampires était plus aiguisée, mais je me rendais compte à quel point j’avais sous estimer l’acuité visuelle des immortels, tout était plus claire plus détaillé a présent la plus minuscule déformation, fissures ou aspérités m’apparaissaient nettement.
- Olivia ? Appela doucement mon ange déchut angoissé.
Je tournais la tête à droite et mon regard se posa sur lui. Sa vu me fit l’effet d’une bombe atomique.
De façon inattendue ma respiration devint erratique et mes muscles se tendirent. Une bouffé de chaleur m’assaillis et les bouts de mes doigts se mire à chauffer. Mon dieu, mais que se passait-il encore ? La transformation n’était-elle pas finie ? Impossible !
- Olivia ? Entendis-je Corin appelé de plus en plus anxieux, tes doigts !
J’avais fermé les yeux et les rouvrir brutalement en bondissant du lit. Je n’en croyais pas mes yeux, mes mains irradiées une lumière blanche comme dans mon rêve. Il fallait que je me calme, que je fasse redescendre la pression. J’avais l’impression que j’allais exploser et des bourdonnements désagréables emplissaient ma tête. J’allais perdre pied quand je sentis les mains de Corin contre mes joues. Une partie de mon cerveau enregistra tout de même la tiédeur et la souplesse nouvelle de sa peau tandis que je levais la tête vers lui.
- Regarde-moi, ordonna-t-il plein du sang froid dont je manquais et don j’avais terriblement besoin en cet instant.
J’obtempérais et plongeait mes yeux dans les sien. De stupeur ma respiration se bloqua dans ma gorge.
En premier lieu je notais le scintillement de nos peaux provoqué par le chatoiement de la mienne, inondant la pièce de lumière comme si le soleil avait été suspendu aux plafonds, puis ce qui m’avais stupéfaite : les yeux de Corin.
En plongeant dedans et le mot était faible, je fus en vérité littéralement happer par les deux puits pourpre. Les bourdonnements dans mes oreilles devinrent assourdissants, la peur s’insinua en moi rampant sur ma nuque, j’avais l’impression d’avoir quitté mon corps. La sensation n’était ni désagréable ni plaisante, paradoxalement je voyais toujours mes mains scintiller.Subitement les bourdonnements disparurentet la lueur tournoyante que j’avais entr’aperçue dans les yeux de Corin le jour de notre premier baisé, se manifesta. Tout d’abord, faiblement puis de plus en plus intensément au fur et à mesure qu’elle se rapprochait comme attiré par moi.
Une sensation merveilleuse m’assaillis, mélange de paix, d’amour, de certitude alors que j’effleurais de mon doigt toujours lumineux, la lueur blanche qui tourbillonnait, toujours devant mes yeux. Je ne pouvais m’empêcher de la toucher, mais en même temps j’avais peur, après-tout cette lueur était dans le regard de Corin, elle était une part de lui, que pouvait-elle être ? Me demandais-je.
En son centre elle n’était pas blanche, mais rose pale et verte. On aurait dit les anneaux d’une planète mystérieuse tournant autour d’un petit noyau noir. La plus grande partie de l’anneau était blanc nacré, puis rose, plus petit encore vert. Ce que je n’avais pas remarqué ce fameux jour, c’était le noyau noir au centre.
Curieuse, j’effleurais à son tour la lueur mouvante rose, je me mis aussitôt à rire comme une enfant, ma tête se vida de toutes interrogations, des doutes, des craintes, ne restait plus que l’insouciance, la légèreté, je me sentais euphorique.
Plus curieuse que jamais et riant toujours mes doigts atteignirent l’aura verte, l’euphorie retomba brutalement et fit place aux doutes, aux questions sans réponse et à la peur aussi, mais je me rendis vite compte que ce n’était pas mes doutes, mes questions, mais celle que Corin gardait enfoui en lui, caché sous la carapace du vampire sur de lui et fort.
Je fus frappé par l’origine de ses angoisses, de ses questionnements, de ses hésitations, j’en étais la principale cause. Ce que je ressentie avec plus de force encore c’était la peur qui teintée ses incertitudes. Une envie subite de pleurer me saisit, ma gorge se serra douloureusement, mais pas une larme ne s’échappa de mes yeux « bien sûr » pensais-je « tu ne pleureras plus jamais » j’étais légèrement frustré de ne pouvoir exprimer à travers des larmes brulantes la tristesse qui me prenait subitement à la gorge.
Déterminé a recouvrer mes esprits, je tendis la main vers la dernière aura, elle était sphérique et noir, elle ne m’attirait pas comme les autres, au contraire j’avais l’impression que la toucher était une très mauvaise idée, mais elle était une partie de Corin au même tire que les autres et je voulais toucher toute son âme. Je fus frappé par cette idée. Pourquoi pensais-je que cette magnifique aura lumineuse en perpétuelle mouvement était l’âme de mon ange déchut ?
A bien y réfléchir cela tombait sous le sens. Ne disait-on pas que les yeux étaient les fenêtres de l’âme ? Chaque couleur devait représenter les différentes essences de l’âme de Corin, j’en avais l’intime conviction, je ne savais pas comment je le savais, mais je le savais. Sans plus tergiverser, je plongeais le doigt dans la sphère sombre.
La peur se saisit de moi quand des cris raisonnèrent dans ma tête, il me faisait penser au cries pousser par mes camarades dans la grande salle le jour de mon arrivée, des sensations désagréables s’accrochèrent à ma conscience. Je ressentais de la colère, de la violence, de la douleur et de la panique, toutes ces sensations négatives me faisaient souffrir et réagir de manière inattendue. La soif se manifesta fortement dans ma gorge douloureuse, des grognements inhumains sortirent de mes lèvres pincées, je me sentais gagnée par la violence qui animait la sphère noire, alors que je pensais que j’allais perdre pied, un son que je n’avais pas entendu jusque là atteignit ma conscience.
- Olivia ! Olivia !
C’était Corin qui m’appelait en grognant presque, je l’entendais comme s’il avait été à des kilomètres de moi, mais cela suffit tout de même à me faire reprendre pied dans la réalité et me donner l’énergie de combattre la néfaste emprise de la lueur sombre sur moi.
J’allais rompre le contact quand une chose encore plus étrange que toucher l’âme de mon amour, se produisit. Mes mains devinrent plus lumineuse m’aveuglant un instant et l’essence noire que j’effleurais jusque là se désolidarisa de l’aura et roula dans ma paume comme attiré par la lumière de ma peau.
Ebahis, je la regardais rapetisser lentement dans le creux de ma main, comme aspiré par la lumière.
Elle fini par disparaitre totalement et je réintégrais mon corps subitement.
J’ouvrais les yeux et expirais profondément comme si j’avais retenu mon souffle tout le temps de cette étrange expérience. J’étais dans les bras de Corin, les yeux toujours plongée dans les sien, j’apercevais toujours la lueur coloré dans son regard, mais j’étais bien revenue.
- Olivia ? Murmura-t-il.
- Corin, articulais-je, a mon tour.
En entendant ma voix j’eus un léger sursaut, elle était plus claire, plus aigu, mais aussi plus sensuelle quand j’avais prononcé le nom de mon ange déchut. Ce changement me plaisait assez.
- Que viens-t-il de se passer ? Me demanda-t-il.
- Je ne sais pas trop, c’était si…
Je ne trouvais pas les mots pour décrire ce qui venait de se passer, en guise d’explications, je poussais un soupire.
- Etrange ? Dingue ? Proposa le jeune homme.
- Oui, tout ça et plus encore.
Je pris son visage entre mes mains.
- Tes yeux, murmurais-je, ils sont si beau.
- Qu’est ce qu’ils ont mes yeux ? Demanda le jeune homme.
- Ils ne sont pas rouges.
Derrière l’iris noir l’aura tournoyait doué d’une vie propre donnant à son regard un éclat argenté.
Nous étions toujours accroupies l’un devant l’autre nos yeux accrochés au regard de l’autre, il se redressa pour apercevoir son reflet dans le miroir au-dessus de ma tête. Il fronça les sourcils soucieux.
- Je ne vois rien de changé. Enfin dans la couleur de mes yeux en tout cas.
- Que veux-tu dire ? Lui demandais-je intriguée par le sous-entendu.
Il se frotta le menton, geste qu’il répétait souvent quand il était nerveux ou songeur. Il se mit à me conter ce qu’il s’était passé depuis mon réveil d’une voix songeuse.
- J’étais fou d’inquiétude, tu gémissais, te tordant de douleur. Je t’ai ramené au château sans croiser personne, heureusement sinon j’aurais dû faire face à une bande de vampire en colère. Depuis le début du récit il faisait les cent pas.
- Tu es si courageuse, murmura-t-il, tu n’as pas poussé un seul hurlement puis subitement tu tes immobilisés. Tu paraissais dormir, si ton cœur n’avait pas battu si fort, je t’aurais cru morte.
Il sembla souffrir à cette seule idée.
- Ton cœur c’est arrêté une heure après.
Il s’arrêta devant moi qui étais toujours accroupie contre le mur.
- Olivia je t’ai mordu hier, lâcha-t-il.
Hier ! Mais c’était impossible la transformation prenait plusieurs jours, je regardais par la fenêtre il faisait nuit, la transformation n’avait pas duré deux jours. Corin reprit :
- Quand tu as ouvert les yeux je me suis sentis soulagé, je n’avais qu’une hâte que tu me regardes, souri-t-il, mais quand tu l’as fait tes mains se sont illuminées tout doucement, je pouvais sentir la chaleur qui s’en échappait me réchauffer, quand tu t’en es rendu compte tu tes mise à haleter comme si tu allais perdre connaissance ce qui bien sûr n’est plus possible maintenant, ajouta-il en faisant un geste qui m’englobait.
Je me demandais ce qu’il voyait, si j’avais changé si j’étais plus belle, si je lui plaisais toujours.
- Je t’ai prise dans mes bras et quand tu as levé la tête de tes mains vers mon visage, ta respiration est devenue plus difficile encore tu avais l’air…paniquée, j’ai d’abord cru que…il s’interrompit gêné, peut importe laissa-t-il tomber, puis je me suis sentie étrange, tu t’étais accrochée à mes avant-bras la chaleur de tes mains traversait ma peau, mais j’avais l’impression que tu m’enveloppais tout entier, que tu t’enfonçais en moi, il accompagnait de gestes ses mots pour que je comprenne mieux, c’est difficile à exprimer.
Je voulais bien le croire j’étais incapable de dire ce qui était arrivé.
- Tu as cessé de respirer et la panique a été remplacé par un merveilleux sourire sur ton visage, il me regardait avec amour à présent.
Il m’aimait encore cette constatation explosa en des milliers d’étoiles dans mon cœur mort désormais.
- Puis tu as ris comme une enfant, je me suis mis à rire avec toi sans savoir pourquoi et je m’en foutais. Tu as un rire magnifique, ajouta-t-il.
Je lui sourie en retour, heureuse.
- Je ressentais la même chose que toi, tu es devenu triste et subitement tu tes mises à grogner, tu me serrais fort et la lumière de tes mains c’est intensifié. Tu grognais en retroussant les lèvres tes muscles tendu prêt à bondir, tu dégageais une telle violence que j’ai bien cru que tu allais me sauter à la gorge ! Tu m’as transmis cette tension, je me sentais comme la bête que j’avais été après ma transformation.
Il ne cessait de se frotter le menton en faisant les cent pas dans la pièce.
J’avais envie de sang, de me battre, d’extérioriser cette violence, dit-il en me fixant intensément de cette étrange regard, j’aurais pu te faire du mal.
- Tu sais bien que tu ne me feras jamais de mal Corin, le rassurais-je.
- Si tu n’avais pas cette espèce de protection, je t’aurais sauté déçus, je le sens.
- N’y pense plus.
Ca me faisait mal de le voir se torturer ainsi, c’était inutile moi je savais qu’il ne m’aurait rien fait.
- Après, je ne sais pas ce qu’il s’est passé exactement, mais je me suis sentie très bien en paix avec moi-même, cela ne m’était plus arrivé depuis si longtemps, maintenant je me sens libérée, allégé d’un énorme poids.
Tandis qu’il parlait, ma gorge s’était mise à me bruler de plus en plus détournant mon attention du jeune homme, je me massais le cou comme si le feu pouvait être apaisé par se seul geste.
Corin silencieux dû se rendre compte de mon malaise, car il constata :
- Tu as soifs mon amour.
Il me prit la main.
- Viens j’ai tout prévu.
Je bondis sur mes jambes déstabilisée par la vitesse de mes gestes.
- Doucement, il faut t’habituer, sourit-il.
Il me lâcha pour aller prendre quelque chose dans le couloir.
- Je ne voulais pas que tu le sentes en ouvrant les yeux expliqua-t-il tirant derrière lui un chariot en métal.
Une irrésistible odeur me monta aussitôt au nez m’embrumant l’esprit. Sans que j’en ai vraiment conscience, je poussais un grognement bestial et m’élançais vers le chariot en poussant Corin au passage.
Du coin de l’œil je le vit s’écraser contre le mur, mais je ne m’en souciais pas obnubilé par l’enivrante odeur de sang frais. L’a manœuvre ne me prit qu’un quart de seconde.
J’empoignais une poche et plantais mes dents dans le plastique. Je grimaçais au gout du plastique, puis le nectar carmin se rependit dans ma bouche me faisant pousser un grognement de plaisir.
C’était si doux dans ma gorge, encore plus fruité que le plus précieux des grands vins. Mes instincts de chasseuse, me permettait de surveiller simultanément les bruit au alentour, au cas où de nouveau arrivant auraient franchit la porte et le vampire qui c’était relevé dans un coin de la pièce.
J’étais prête à défendre mon repas bec et ongle et mon corps tendu, prêt à bondir était un avertissement. J’aspirais avidement la dernière goûte de sang dans l’espoir d’éteindre l’incendie de ma gorge, mais ce n’était pas suffisant j’étais loin d’être rassasié, je m’attaquais donc à la deuxième poche feulant pour lui signifier de ne pas bouger ce qu’il ne fit pas.
Quelque gorgée de sang plus tard, je retrouvais progressivement mon calme et la sauvagerie de mes gestes me sauta aux yeux, je lâchais la poche en plastique comme si elle m’avait brulé les doigts.
Mais qu’avais-je fais ? J’aurais pu m’attaquer à Corin, l’amour de ma vie, pour quelque décilitre de sang. Je cachais mon visage dans mes mains, honteuse de mon comportement, c’était donc ça la perte de contrôle, cette soif incontrôlable qui aliénait toutes pensée ?
Je me retrouvais subitement bercés par les bras de mon ange déchut.
- N’ai pas honte mon amour, ce n’est rien, tu montres plus de contrôle que la plupart des vampires, en général les nouveaux nés ne sont pas capables de penser avant plusieurs mois occupés seulement par la recherche de proies.
Cela ne me rassurait pas pour autant, je refusais d’être ne serais ce que la moitié d’un monstre sanguinaire !
- Olivia ? Regarde-moi.
Je refusais de le regarder en face il m’avait vu me jeter sur lui et avaler goulument des poches de sang, bien sûr pas de la façon la plus élégante ! Tout ça accompagné de grognements d’avertissements.
Il tentait de me faire lever la tête en attrapant mon menton dans sa large main, mais j’étais bien plus forte que lui à présent. Je lui fis tout de même la grâce de me supplier et levais enfin les yeux sur son magnifique visage.
Il se pencha sur moi pour m’embrasser, mais s’arrêta a mis chemin en grimassent. « Et voilà pensais-je en moins de vingt minutes j’avais réussi à le dégouter » Il se pencha et attrapa quelque chose dans sa poche, au moment ou j’allais me détourner de lui honteuse il attrapa mon menton et me débarbouilla avec son mouchoir.
- Voilà c’est mieux, puis il reprit là où il avait arrêté.
Ses lèvres se posèrent sur les miennes doucement, je fus surprise par leurs souplesses, leurs tiédeurs contre les miennes, il me donna un baisé impérieux qui ne contenait pas la moindre retenue. Une grande partie de moi savourait les nouvelles sensations qu’il faisait naitre dans mon corps tout neuf, mais ma gorge encore douloureuse m’empêchait d’apprécier pleinement, je ne cessai de lorgner par-dessus l’épaule de Corin les poches de sang abandonnées sur le chariot, ne pouvant m’empêcher de songer qu’il était dommage de les laisser refroidir.
Corin s’interrompit en riant gaiement.
- D’accord d’accord, je me rends, je dois d’abord te nourrir convenablement pour avoir ton attention, plaisanta-il.
Je lui assenais une claque sur l’épaule pour lui apprendre à se moquer de moi, mais j’oubliais un petit détaille, j’étais plus forte que lui dorénavant et je l’envoyais valser une deuxième fois contre le mur. Aïe !
- Ho pardon ! M’écriais-je en le rejoignant à vitesse vampirique.
- Ce n’est rien, rit-il, tu as besoin de connaitre un peu mieux ton nouveau corps.
- Comment peux-tu rire m’énervais-je, je suis une catastrophe ambulante depuis mon réveil !
- Non mon amour, tu es extraordinaire et belle, ajouta-il dans un murmure.
- Mouai, répondis-je septique.
- Tu n’imagines pas à qu’elle point, essaya-t-il de me convaincre en me tirant vers le grand miroir accroché au mur, regarde.
Je fus ébloui par la créature qui me faisait face, elle me ressemblait beaucoup et en même temps ce n’était pas moi, mes yeux étaient comme attendu rouge, un peu foncée par la soif que je ressentais toujours. Ma peau nacrée et sans défaut s’étirait sur l’ossature plus fine de mon visage. Mes cheveux que j’avais renoncés à dompter depuis longtemps bouclée d’une jolie et élégantes façon, ils étaient plus long également effleurant mes hanches moins rondes qu’avant.
Cette nouvelle finesse me donnait l’impression d’être plus grande, pourtant, j’arrivais toujours légèrement au-dessus de l’épaule de Corin qui se trouvait dans mon dos.
J’étais devenue belle, je levais les yeux vers Corin dans le miroir. Lui aussi avait changé, plus exactement je le voyais différemment. Il était encore beau que dans mes souvenirs. Avant la transformation, c’est comme si je l’avais regardée à travers une vitre sale, ce qui m’avait empêchée de mesurer la perfection de ses trais, de sa peau, sa bouche pleine plus tentante que jamais, j’étais subjuguée par tant de beauté, il m’émerveillait. Je notais tout de même que ses yeux dans le miroir étaient de nouveaux rouges, je me retournais vivement pour vérifier, à nouveau cette couleur argenté reflet de la lueur.
- Qui a-t-il ?
Je lui expliquais que si je regardais ses prunelles indirectement, ils redevenaient écarlates.
- Tu vas boire un peu de sang encore, il faut que ta soif soit étanchée pour que tu puisses sortir, ont ne sais jamais. Ajouta-t-il.
Oui on ne savait jamais quelques humains travaillaient dans le château et je ne tenais pas à me jeter sur l’un d’eux. J’espérais que Gianna n’était pas dans les coins je ne souhaitais pas tester mon self contrôle sur elle et de toute évidence je n’en avais aucun.
Il me fallut avaler deux autres poches, en plus des deux précédentes, pour que la brulure s’apaise enfin, mais j’avais l’intime conviction qu’elle ne tarderait pas à réapparaître.
- Où as-tu trouvé tous ce sang ? Demandais-je au jeune homme.
- Je savais que tu en aurais besoin une fois debout, bon je pensais avoir plus de temps pour en récolter plus, mais ça ira pour aujourd’hui.
- Tu as quitté mon chevet ? Demandai-je déçus.
- Non, je n’aurais pas put te laisser seule, je ne t’ai pas quitté des yeux. J’ai observé chacune des modifications qui s’opéraient en toi, j’ai suivi la course de ton cœur jusqu'à son dernier battement m’imprégnant de sa musique pour ne pas l’oublier.
Il me sera dans ses bras un moment.
- Alors comment as tu fais pour te procurer du sang frai ?
- Je t’expliquerais plus tard, dit-il mystérieux. Nous devons prévenir Aro des derniers événements et apporter des réponses à ce qui s’est passé tout à l’heure.
Je fis mine d’acquiesçais et le serrait dans mes bras pour l’empêcher de me lâcher.
- Avant ça…
Je me mis sur la pointe des pieds et l’embrassais à mon tour sans retenu. C’était divin, cela n’avait rien à voir avec les baisés que l’on avait échangé avant ma transformation, aujourd’hui Corin était plus fougueux moins soucieux de me blesser. Nos langues s’enlaçaient étroitement pour mieux se repousser ensuite, il mit fin au baisé à contrecœur et posant son front sur le mien sa respiration sifflante.
- Allons-y, fini-t-il par dire.
Je le lâchais désappointée, mais il avait raison je devais savoir ce qu’il s’était passé même si j’en avais une faible idée.
Je fus heureuse de constater que je me déplaçais aussi silencieusement et gracieusement que Corin en arpentant les couloir, il se tourna vers moi et demanda :
- Te sens-tu prête à tester ta vitesse ?
- Pourquoi pas.
J’appréhendais un peu de foncer dans un mur en oubliant de tourner au détour d’un couloir, mais qui ne tente rien…
Corin s’élança me laissant le soin de le suivre. Je fus un instant distraite par le spectacle de grâce et de force mélangé qu’il offrait et me décidait enfin à le suivre quand il disparu à l’angle du couloir. Je lâchais un soupire de désir frustré et m’élançais derrière lui.
Je ne m’attendais pas à tant de facilité, en un quart de seconde je l’avais rattrapé et même dépassé, visiblement j’étais plus rapide que lui. En le croisant je lui tirais la langue en riant comme une enfant et stoppais devant la porte du bureau d’Aro sans difficulté, à ma grande surprise.
Bêtement je m’étais imaginée battant des bras comme dans les dessins animés, pieds enfoncés dans le sol pour finir étalé comme une crêpe sur le mur, cette image me fit glousser.
Je n’étais pas essoufflé et je ne me sentais pas fatigué non plus, au contraire j’avais l’impression de déborder d’une énergie intarissable.
- Bravo tu es doué, me félicita mon ange déchut.
- Merci !
Derrière la porte du bureau, j’entendais le bruit des pages d’un livre qu’on tournait. Aro nous enjoignit d’entrer sans que nous allions eu à frapper. Dorénavant je l’entendais à travers la porte comme s’il s’était tenu à nos côtés.
En entrant dans la pièce, je ne pus m’empêcher d’examiner à travers ma nouvelle vue le moindre recoin, absolument tout était différent plus claire, plus détaillé, ma vue zoomait sur le moindre minuscule détaille que je n’avais pas remarqué humaine.
Aro était installé comme à son habitude dans son fauteuil, mains croisées sur le bureau massif.
- Olivia, tu es magnifique, s’émerveilla Aro, je n’ai pas entendu le tapage d’un humain en transformation, nous fit-il remarquer.
Je gardais les yeux baissé sur mes mains sagement croisé, laissant le soin à Corin de lui expliquer mon incroyable transformation.
- Fascinant, murmura-t-il puis il reprit en riant, je savais que tu serais spéciale Olivia, tu combles toutes mes espérances.
Je vis sa main se tendre vers Corin.
- Puis-je ? Demanda-t-il.
Corin lui tendit sa main qu’Aro saisit avec empressement. On aurait dit un enfant à qui on offrait un bonbon. Il ferma les yeux, un sourire sur les lèvres. J’eus le temps d’apercevoir entre ses paupières blanches, la couleur inhabituelle de ses iris.
- Proprement consternant, la transformation a été rapide et ton étrange don c’est manifesté immédiatement.
Il me fixa un moment en silence. Je n’osais lever les yeux sur lui de peur de me faire aspirer comme avec Corin.
- Tu évites mon regard, donc tu y as vu quelque chose.
- Oui.
- Puis-je te toucher Olivia ? Je voudrais comprendre ton don.
J’hésitais je n’aimais pas le don d’Aro. Il lui permettait de connaitre le moindre secret de mon existence et même s’il avait eut l’occasion de me toucher l’hors de mon arrivée, je ne tenais pas particulièrement à partager ma nouvelle intimité avec Corin. D’un autre côté savoir ce qu’était ce don pouvait s’avérer plus qu’utile, je ne tenais pas à m’illuminer comme une ampoule à chaque fois que je croisais la route d’un immortel et prendre le risque de me faire aspirer par leurs âmes.
Aro se contentait de tendre la main paume en l’air, me laissant le choix de la toucher ou pas, je poussais un soupire et capitulais.
Il resta silencieux un moment sourcil froncé, une expression de profonde concentration plissait la peau presque transparente de son front.
Il lâchât finalement ma main les sourcilles toujours froncés.
- Ce don est terrifiant, fini-t-il par dire.
Je n’appréhendais pas encore toutes les implications de mon don puisque je n’étais pas sur de son réel effet, mais j’avais dans l’idée que manipuler les âmes des immortels n’était pas de bonne augure pour tout le monde, s’il s’agissait bien de cela.
- c’est bien ce que je crois ? Lui demandais-je.
Il hocha la tête, pensif.
- Je ne vous retiens pas nous en reparlerons, dit-il distraitement.