Recueil d'un vampire

Chapitre 23 : La fin justifie les moyens ?

Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 08:08

Chapitre 22 : La fin justifie les moyens ?

 

Le spectacle que je découvris en arrivant en vu des ruines me figea. Je marquais un temps d’arrêt que mon garde chiourme n’approuva manifestement pas, comme me l’indiqua son grognement menaçant.

Il montait du lieu une sorte de résonance, un murmure ténu, résidu du passé. Mon âme s’imprégna aussitôt de l’histoire qui émanait des vielles pierres polient et du sol foulé par des milliers d’hommes et de femmes avant nous venus là pour se divertir. Je sentais les réminiscences d’émotions qui habitaient encore l’endroit.

Malgré la gravité du moment, mes yeux clignèrent hypnotisés par les merveilles qu’offrait le site romain. Mais cet intermède passionné prit fin dès que j’avisais la ribambelle de capes d’un noir d’encre parfaitement ordonnées et d’une droiture toute militaire qui nous attendaient au centre de la scène de pierre où s’étaient tenus dans le temps les spectacles antiques.

Le carré de granite, était entouré de piliers plus ou moins intacts, gravés de motifs géométriques et floraux. Derrière la formation de vampires, le fond de scène éboulée formait un amas de roche désordonnée au pied des gradins, eux même adossé contre la falaise où la végétation avait repris ses droits depuis longtemps.

 Caïus enroulé dans sa cape sombre se tenait au centre un sourire de victoire anticipé sur son visage crayeux. Je dénombrais trois vampires de chaque cotés du maître, vampires que je ne connaissais pas. Se tenait parmi eux, une espèce de géant tout en muscle gonflés. Si l’on exceptait la peau verte, il aurait très bien pu se mesurer à l’incroyable Hulk.

Devant un tel déploiement de force, la peur que j’avais ignoré jusque là, rampa sur ma peau me glaçant jusqu’aux os. Je ne pu m’empêcher de parcourir les ruines à la recherche de Corin. Bien sûr je ne le trouvais pas, c’était bien là le but de la manœuvre. Mais je sentais qu’il était tout proche, je percevais son auracomme celle de tous les immortels présents dans un rayon de plusieurs mètres. C’est ainsi que je dénombrais, non pas six, mais sept soldats, le dernier m’étant invisible. 

Je fus poussé en avant par la large truffe humide de Capac qui grognait d’impatience. Je lui jetais un coup d’œil agacé par-dessus mon épaule et lus dans ses yeux couleur d’agates une menace implicite. Il n’était pas question de faire marche arrière, le message était clair.

J’achevais donc de parcourir la distance qui me séparait de Caïus en quelques bonds déterminés, il ne servait à rien de retarder l’échéance.

Ce faisant j’assistais à un phénomène étonnant. Alors que je me tenais un instant plus tôt éloignée, les immortels qui me faisaient face exhalaient une hostilité mordante, teinté d’un soupçon de crainte. Mais dès que je me fus approchée à moins de dix mètres, leurs émotions se modifièrent graduellement, pour ne laisser qu’un calme serein. Cette réaction à ma présence n’épargna aucun immortel sauf… Caïus. Hébétée, je le fixais déroutée par le sourire triomphant qui tordait ses lèvres mince. Il émanait de lui une telle haine que son aura flamboyait aussi sombre qu’un orage avant que la tempête ne se déchaîne. Alors mes espoirs s’envolèrent et ma peur ne connu plus de limite.

Nous avions compté sur les sentiments positifs que j’inspirais à notre race pour étouffer dans l’œuf la menace que représentait Caïus. Cette échappatoire venait de m’être arrachée cruellement. Visiblement il avait trouvait la parade, mais qu’était-elle ? Certes Caïus pouvait se targuer d’avoir traversé de nombreux siècles indemne et il était peut-être présomptueux de ma part de croire qu’un immortel aussi ancien ne pouvait se prémunir contre mes pouvoirs nouvellement acquit. Pourtant, j’étais persuadé que même Aro ne pouvait rien contre moi, ni contre aucun des pouvoir qui les entouraient d’ailleurs. Voilà pourquoi il était tellement important pour les chefs Volturri, de s’assurer de la loyauté, ou à défaut, de la crainte de leur sujets. Sans compter les quelques vampires qui maintenaient pour eux, une sorte d’entente chimérique. Immortels dont je faisais partie réalisais-je. Je maintenais la paix par ma seule présence, en les obligeant à me protéger, en leur insufflant cette mission commune, je les empêcher de se monter les uns contre les autres.

Maintenant devant les sentiments de haines intacte de Caïus, qu’elle chance avions-nous désormais de nous en sortir indemne ?

Personne ne savait que nous livrions bataille au milieu de ses ruines. Bataille qui semblait soudain perdu d’avance. Nous ne pouvions compter que sur nous même. Je me tapais le front intérieurement, j’aurais dû surpasser ma peur de moi-même et mettre Aro et Marcus au courant de se qui se tramait sous leurs nez. Je compris brutalement qu’en choisissant de faire cavalier seul nous avions signé nos arrêts de mort, ma peur nous avait conduit droit au billot.

Je ne me faisais pas tant de souci pour moi que pour Corin. Je voulais qu’il vive aussi longtemps qu’il l’aurait dû s’il ne m’avait pas rencontré, s’il n’était pas tombé amoureux de moi. Cette idée m’arracha le cœur, mais je souhaitais le meilleur pour lui, non pas une fin aussi injuste. Il n’était coupable que de m’aimer et de me protéger, il ne pouvait pas mourir pour de si nobles raisons.

Capac qui se tenait à ma gauche huma l’air autour de moi. Sentant l’odeur aigre de ma peur, il me jeta un regard inquisiteur, lui ne savait pas à quel point la situation était désespéré.

- Parfait, parfait, se réjouit le chef Volturri en avançant d’un pas, faisant débuter les festivités.

C’est long cheveux d’un blanc de neige attachés en catogan s’agitèrent sur sa nuque, sa peau adamantine tranchaient avec son habit sombre et l’aura ténébreuse qui remuer furieusement au fond de ses orbites. Les vampires à ses côté, sans osé prendre leurs jambes à leurs cous, reculèrent toutefois imperceptiblement. Désormais ils ne représentaient plus une menace, du moins je l’espérais.

Caïus ne se démonta pas devant leurs réactions. Il s’y attendait. Cette perte d’effectif ne changeait pas la donne pour le chef sans pouvoir, à lui tous seul, il représentait un réel danger. Les forces, malgré notre nombre supérieur, étaient égales. D’autant que Capac ne se battait dans aucun des deux camps seule sa compagne lui importait et je n’allais pas l’impliquer plus avant dans nos histoires de vampires.

- Je vois que tu as respecté les termes de notre contrat Capac, dit Caïus la voix mielleuse, ses yeux d’onyx brillant de triomphe.

Capac laissa échapper une sorte de feulement bas, la seconde d’après il se dressait sur ses jambes, nus comme un ver. Gênée, je détournais les yeux. Si j’avais encore su faire, j’aurais rougie comme une pivoine. Un des laquais du maître lui tendit aussitôt une cape grise claire qu’il enfila avec force grimasses de dégouts.

- Libérez Anamaya, exigea Capac, tendu comme la corde d’un arc.

Le vampire le va sa main qui scintilla faiblement en rencontrant un rayon de lune. Aussitôt le garde que je percevais, mais ne voyait pas, fit son apparition en trainant derrière lui se que je crus être une enfant, mais qui s’avéra être Anamaya la femme de Capac. N’oubliant pas de me jetant un regard hostile, le soldat tira la jeune femme devant lui la faisant tomber sur les genoux. Elle se releva d’un bond et jeta un coup d’œil promettant mille morts au vampire. Capac à mes côtés gronda comminatoire.

De toute évidence, il ne fallait pas se fier à la silhouette frêle d’Anamaya. Elle devait mesurer moins d’un mètre cinquante cinq et ne pas peser plus de quarante-cinq kilos, mais sous sa peau dorée transparaissaient des muscles fermes, mais néanmoins féminin. D’ailleurs, elle était très belle. Elle avait les pommettes hautes, certainement le produit d’un métissage dans son arbre généalogique. Le reste de ses traits était très semblable à ceux de Capac, rond et plat. Ce qui surprenait cependant, c’était ses yeux. Elle avait les yeux de l’animal dont elle prenait l’apparence, du même vert que la plus pure des émeraudes, des paillettes dorées y scintillaient. Ses paupières s’étiraient vers les tempes, ses cilles incroyablement longs jetaient sur ses joues, deux ombre en demi lune pâle. Elle rejeta fièrement en arrière ses longs cheveux d’ébène, qui cascadaient le long de ses reins et amorça un pas vers nous. Elle fut stoppée dans son élan par la main fine de Caïus qui se posa légèrement, mais fermement sur son épaule.

Capac gronda férocement, serrant les poings avec force quand il comprit que le vampire n’avait pas l’intention de laisser partir sa femme si facilement.

- Je suis revenu avec elle, cracha-t-il en me pointant de son doigt tremblant de haine contenue, maintenant laissez nous partir.

Anamaya me jeta un regard inamical teinté de surprise elle ne semblait pas être au courant des petits arrangements entre Caïus et Capac.

- Oui, tu es là, mais l’affaire n’est pas réglée pour autant, lâcha Caïus faussement affecté.

Je décidais d’intervenir. Pour Capac qui avait joué le jeu malgré toute sa haine, justifié, de ma race, nous leurs avions fait suffisamment de mal. Je jouais le tout pour le tout et lâchais raisonnablement :

- Pourquoi nous infliger cela ? Vous n’avez plus besoin d’eux je suis là comme vous le souhaitiez, dans ce cas pourquoi ne pas relâcher Anamaya et en finir une bonne fois.

Caïus partie d’un rire cynique.

- Olivia ! Je reconnais à Aro que tu es distrayante, dangereuse, mais distrayante, dit-il durement.

Je fus surprise de l’amertume qui transparaissait dans sa voix à la mention d’Aro, les chefs Volturri étaient-ils à ce point  en désaccord ? Je repoussais pour le moment cette idée et me concentrais sur l’occasion qu’il m’offrait de savoir enfin pourquoi je lui inspirais une tel peur.

- En quoi suis-je si dangereuse ?

Il me scruta de ses yeux brillant comme s’il évaluait ma sincérité.

- Tu ne le sais vraiment pas, constata-t-il.

Ce pouvait-il qu’il sache que je pouvais transformer les immortels en humain ? Il ne pouvait pas savoir alors que moi-même je l’ignorais encore la veille.

- Non, je ne sais pas.

- Tu représente une menace, cracha Caïus, pour l’espèce si tu le voulais…

- Mais je ne le veux pas, je n’ais pas soif de pouvoir comme vous, l’interrompais-je, vous ne pouvez pas me tuer sur le seul prétexte que potentiellement je suis dangereuse, nous le somme tous à commencer par vous !

- Non en effet nous nous contenterions en temps normal de te garder prés de nous pour avoir un œil sur tes agissements, concéda Caïus.

J’en serais tombé sur les fesses, mais alors, pourquoi souhaitait-il toujours ma mort ?

- Tu as le droit de savoir pour quelle raison je t’ais poursuivis ainsi, me concéda Caïus doucereux. Aro t’a parlé d’Alice Cullen et de ses prédiction sur l’avenir dont Aro a eu connaissance au court d’une…visite ?

J’acquiesçais stressé, ne sachant pas exactement où il voulait en venir.

- Eh bien l’une de ses prédiction disait que toi petit vampire insignifiant, tu allais causer ma perte, cracha-t-il en resserrant sa poigne sur le bras d’Anamaya qui grimaça.

Je le fixais éberlué par ce que je venais d’entendre. Comment pouvait-il imaginer que moi rat de bibliothèque chevronné, vampire sans ambition, je pouvais même imaginer le tuer ? Se rendait-il compte que s’il ne m’avait pas menacé le premier, agressé à plusieurs reprise, je me serais contenté de lui témoigner le respect que je devais aux chefs de Volterra en vivant ma vie de vampire au cotés de Corin ? Comment pouvait-il m’accuser avec pour seul preuves les divagation d’une pseudo médium ? Je lui fis part de mon outrage avec force geste.

- D’une manière ou d’une autre, tu as le pouvoir de me renverser et je refuse de me faire destituer par un nouveau-né qui cache bien ses appétences.

Pas si insignifiant que cela si l’on en croyait cette Cullen. Je me mis à rire devant l’absurdité de la situation, Caius ne se rendait même pas compte que s’était justement son attitude pour se protéger qui allait avoir raison de lui, enfin je l’espérais, sinon se serais moi qui finirais entre ses mains paranoïaques.

Je riais encore quand Corin fut jeté sur le sol de pierre par l’incroyable Hulk que je n’avais pas remarqué s’éclipser un peu plus tôt.

- Corin !

- Croyais-tu vraiment que j’allais croire que Corin allait te laisser venir seule ? Me demanda Caïus en jubilant devant la tournure des événements.

Décidément plus le temps passait plus je m’enfonçais dans la panade. J’en avais plus qu’assai de Caïus de ses menaces, de ses tentatives de meurtre. Quand je vis le colosse enfoncer son genou entre les omoplates de Corin pour le maintenir au sol, ses mains épaisses comme des battoirs autour de son si beau visage exerçant une pression sur son cou comme sur moi, quelque chose éclot en moi. Une rage sans nom irradia tout mon corps consumant toute les traces de peur qu’il contenait. Je pouvais à la limite concevoir qu’il en ait après moi, mais voir mon amour maintenu de la sorte, s’en était trop. Je poussais un grognement animal prête à bondir sur le géant qui retenait Corin, quand Caïus me mit en garde :

- Je ne ferais pas ça si j’étais toi Olivia, un geste de moi et Baptiste le décapite, tu ne voudrais pas avoir sa mort sur la conscience ? Sourie le vampire narquois.

Capac tremblait de rage à quelque pas de moi, son corps dégageait une chaleur telle que je pouvais la sentir à travers mes vêtements sur ma peau glacé. Des tremblements compulsifs l’agitaient de la tête aux pieds et bientôt il explosa.

La vu du guépard agit comme un coup de feu. Aussitôt, Anamaya se transforma à son tour arrachant sa patte griffu de la main de Caïus dans la manœuvre lui infligeant de profonds sillions qui se refermèrent aussitôt. Corin envoya un courant douloureux sur les bras de Baptiste et je le vit soulagé se dégager de son étreinte d’ours.

Alors le théâtre se changea en arène. Tendis que Capac et sa compagne se chargeaient des gardes qui tentaient de les arrêter à grand renfort de coups de griffes et de morsures meurtrières, Corin s’engageait dans un corps à corps contre Hulk.

 Mon cœur mort tressauta dans ma poitrine, quand le géant se saisi de lui pour le serrer contre son torse massif. Corin lui assena un coup de tête pour se soustraire de sa poigne. Cela ne l’ébranla pas d’un pousse, alors un craquement sinistre retenti et le venin se figea soudain dans mes veines. Mes yeux horrifiés se fixèrent sur le bras de Corin. Son bras se fissurait comme de la porcelaine brisé sous la pression de Baptiste.

Consciente de ne servir a rien planté au milieu des combattants, je m’élançais pour lui venir en aide, mais avant que je puisse esquisser le moindre mouvement le géant fut parcourut de tremblements violent. Sous la douleur, il se jeta en arrière relâchant son étreinte.

 Visiblement le vampire n’appréciait pas le don de Corin, car il chargea comme un rhinocéros en colère poussant un crie de rage. D’un mouvement souple des hanches le jeune homme l’esquiva et en profita pour lui agripper les deux bras qui sous l’élan lui restèrent dans les mains.

Je regardais un instant autour de moi et observait le manège des duellistes. Les protagonistes de ses joutes prenaient soin de ne jamais m’atteindre, même au cœur de la bataille je régissais encore par ma présence leur comportement.

Un mouvement sur ma gauche attira soudain mon attention.

C’était Caïus qui tentait de se soustraire lâchement au combat qu’il avait lui-même provoqué, évidement il rêvait de me faire passer de vie à trépasse, cela ne faisait aucun doute, mais je compris que malgré sa haine intacte, il ne pouvait pas m’atteindre et le reste de la bataille ne l’intéressait pas.

Un voile rouge tomba devant mes yeux et la rage m’envahit de nouveau oblitérant toute pensée autre que celle d’arrêter Caïus.

En poussant un crie de bête que je ne pensais pas pouvoir produire, je me lançais à ses trousses bien déterminée à en découdre. Le chef Volturri bondi au-dessus des gradins, dans l’intention de m’échapper. Je sautais à mon tour le percutant de plein fouet dans un bruit de tonnerre et retombâmes à quelques mètres l’un de l’autre.

Une odeur rance et aigre me monta aux narines et je compris soudain qu’elle émanait du roi vampire, c’était l’odeur de sa peur. Celle-ci décupla mes forces nourrissant la bête enragée en moi.

Je feulais et grognait, je n’entendais plus les bruits du combats qui faisait rage non loin, toute mon attention tourné vers la seule menace à mes yeux. Caïus m’attaqua le premier, m’envoyant valser dans les ruines, je me relevais d’un bond pas le moins du monde sonné. Je m’élançais à mon tour et l’agrippais par le bras comme pour l’arracher, mais il para le coup et m’empoigna la nuque, son autre main sur la gorge comme pour m’étrangler. Je le sentis exercer une pression sur mon cou comme pour l’arracher de mes épaules. Affolé j’ouvris les yeux que j’avais fermé instinctivement et rencontrais les siens. Alors, je sus que j’étais sauvé.

Je plongeais dans son âme, une âme si noir que j’eus l’impression de baigner dans du mercure. La nappe huileuse, me colla instantanément à la peau comme pour m’engloutir. Je me sentie suffoquer, étouffer quand la nappe atteint mon cou. Affolée, je repoussais l’âme de Caïus de mes mains dont je n’apercevais pas la luminescence, aucune lumière, aucune chaleur, je me noyais dans le mal.

Ma conscience frissonna et alors que je pensais ne plus pouvoir reprendre pied, j’avisais la sphère brillante écarlate, représentation mystique du cœur de Caïus-pourtant me dis-je j’aurais juré qu’il en était dépourvu.

Saisi par un regain d’énergie mes mains devinrent iridescentes absorbant l’obscurité de l’aura qui s’accrocher encore à ma peau. Sans réfléchir plus avant, j’appelais à moi le cœur éclatant et celui-ci vain se nicher dans le creux de mes paumes tendus.

- Olivia non !

En même temps que les mots de la femme claquaient à mes oreilles, un battement assourdissant retentie à l’intérieure de ma tête les empêchant d’atteindre ma conscience. Dans mes mains, le cœur se contracta faiblement une première fois, le silence revint, puis un autre battement suivies puis un troisième. Très vite le cœur se mit à pulser rapidement dans l’écrin de mes mains, vigoureux, affamé de vie.  Je me sentis brutalement arraché à Caïus et je sombrais dans la douleur qui me traversa toute entière. Je me recroquevillais tout contre le corps tiède qui me soutenait.

- Olivia qu’as-tu fais ? Entendis-je à travers les brumes de douleurs.

 Je reconnu la voix comme celle d’Aro, pourtant la personne qui avait crié un peu plus tôt n’était la même.

- Mon amour ? Appela Corin des traces de panique dans la voix.

A présent je discernais les auras des immortelles autour de moi et malgré la douleur qui me fendait le crâne, je remarquais qu’ils étaient nombreux, bien trop nombreux pour la réunion secrète de Caïus.

Je gémis de douleur incapable d’ouvrir les yeux.

- N’essaye pas de bouger, prend ton temps, me susurra Corin.

Je me blottie plus étroitement dans ses bras tiède et attendis que les ondes douloureuse quitte ma tête. Quelques minutes plus tard la douleur reflua et j’ouvrir prudemment les paupières. Heureusement la nuit était tombée depuis longtemps protégeant mes yeux momentanément sensibles aux ultras violets. Je poussais un soupire soulagé et balayais les alentour.

C’était bien la voix d’Aro que j’avais perçu un peu plus tôt, il se tenait un peu plus loin sur notre gauche, Caïus inconscient à ses pieds disparaissant dans les plis de sa cape noire. Sa garde personnel l’entourait, très nombreuse. Je reconnu beaucoup de vampire, parmi eux, Jane et Alec le flanquaient la mine impassible, le regard fixé sur notre droite. En fait réalisais-je j’étais la seule qui ne regardais pas dans cette direction. Cela ne me disait rien qui vaille.

Malgré mes sens encore vacillants, je ne pouvais manquer de remarquer le malaise qui habitait l’assemblé. Soupirant intérieurement, je tournais la tête lentement. Nous étions, Corin et moi, pris en sandwich par un autre groupe d’immortels, inconnu et moins nombreux celui-là.

Un homme d’une trentaine d’année grand et blond, d’une beauté à faire pâlir Brad Pitt occupait le devant du groupe. Puis légèrement en retrait, venait trois hommes tout aussi beaux, mais de manière différente.

Il y avait un grand costaud, monsieur univers en personne, les traits énergiques, il arborait et une couronne de cheveux très courte brune, presque noire, un sourire amusé jouait sur ses lèvres pleines comme si la situation le réjouissait au plus haut point.

A côté de lui venait un jeune homme plus petit, finement musclé et au visage plus doux. Ses cheveux de plusieurs teintes cuivrés recouvraient son front haut de longues mèches désordonnés.

Le vampire qui suivait ressemblait à un ange sacrifié. Sous un nuage de cheveux blonds et fin comme des plumes, courrait un complexe réseau de cicatrices là où, je le devinais, des mâchoires s’étaient refermées sur sa peau encore et encore. Ses avant bras découverts par les manches remontées de son teeshirt rouge, laissaient entrevoir la peau marquée à cette endroit de demi lune irrégulières. Mon cœur se serra et je n’eus aucun mal à imaginer comment il en avait hérité.

Derrière chacun refermant le triangle que formait leur groupe se tenaient trois femmes magnifiquement belles. Une grande blonde au physique plantureux, éblouissante de beauté et habillée comme un mannequin, une jeune femme aux longs cheveux couleur écureuil, toute en courbes douces et regard de biche, lui tenait la main dans un geste rassurant. A son côté frétillant d’impatience, se tenait un petit bout de femme haute comme trois pommes. Ses cheveux noirs étaient brillamment dressés sur son crâne en pics, ordonné-désordonné. Elle avait un minois de poupée et pétillait de vitalité.

Elle me fixait, un étrange sourire au coin des lèvres, comme si elle savait des choses que j’ignorais. C’était forcement le cas cependant, puisque je ne les avais pas vu arriver. Ils avaient une particularité que je n’avais vu chez personne d’autre jusqu'à maintenant, l’âme qui se reflétait dans leurs yeux était de la même couleur brune doré, mais dans des dégradés différents, c’était saisissant.

- Ca va me demanda le blond ? Visiblement inquiet.

- Heu…oui, merci, répondis-je interdite les sourcilles froncé autant sous la douleur que la perplexité.

Je levais le visage vers Corin et notais qu’il ne semblait pas surprit par la situation, juste un peu tendu. Je me redressais en position assise pour le moment.

- Tu es sur ? Me demanda Corin.

- Ca va, le rassurais-je.

 Je constatais l’absence de Capac et de sa compagne, il avait dû prendre la poudre d’escampette aussitôt la bataille terminé. Le silence s’étirait, pesant. Mal à l’aise, je m’approchais de Caïus. Les battements de son cœur étaient vigoureux ce qui me rassura quelque peu, en revanche sa respiration elle était laborieuse.

- Il ne respire pas très bien, chuchotais-je à Corin.

C’est Aro qui me répondit.

- Peut-être que mon ami Carlisle pourrait l’examiner.

A ce nom, je me retournais vers le groupe et murmurais :

- Les Cullen…

- Oui, me confirma Corin.

Le dénommé Carlisle s’approcha de moi et m’adressa un petit sourire puis il s’absorba dans son examen concentré et efficace. Corin et moi nous éloignâmes pour lui laisser de l’espace. Au bout d’un moment le verdict tomba.

- Il est en insuffisance respiratoire. Est-ce toujours ainsi ? Demanda-t-il en se tournant vers moi, ses yeux brulant de curiosité.

- Je…heu…

Je ne savais pas quoi répondre, les choses allaient trop vite, je n’avais pas le temps de mettre au point une explication cohérente qui me permettrait de me sortir de se guêpier. Je me tournais vers Aro, il riva ses yeux, non pas plein de colère comme je l’aurais cru, mais d’un mélange de crainte, de fascination et de respect, sur moi.

- Nous avons trouvé Fred, m’apprit-il. M’épargnant ainsi de mentir.

J’écarquillais les yeux et gémi horrifié. S’en était fini de moi tout le monde savait de quoi j’étais capable désormais, bien sûr même sans Fred, Caïus en était la preuve vivante. Que m’avait-il pris de me laisser emporter ainsi ?

- Oui, Fred était dans le même état et ses poumons cessaient souvent de  fonctionner.

Comme pour corroborer mes dires, Caïus arrêta de respirer et son cœur ralenti jusqu’à s’arrêter brutalement, le docteur Carlisle, commença à pratiquer un massage cardiaque. J’allais lui dire que se donner autant de mal était inutile quand un bruit métallique retentit derrière nous. Le jeune homme aux cheveux cuivrés réitéra son geste produisant le même bruit en frappant dans ses mains, aussitôt la respiration et le cœur de Caïus repartir à un rythme régulier.

- Edward je suppose, dis-je.

- Lui-même, s’esclaffa l’armoire à glace en frappant dans le dos de son acolyte de sa grosse paluche.

Edward me sourit mystérieusement, je n’en revenais pas de me trouver en présence de la très légendaire famille Cullen, j’en avais si souvent entendu parler que j’en avais était agacé, mais maintenant je comprenais.

Ils étaient fascinants pour les Volturri que nous étions, nos rapports étaient ceux d’une cour et de ses rois, basés sur l’obéissance, la déférence, la loyauté ou même la crainte.

Quante à eux leur rapport était humain, ils dégageaient l’amour qu’ils avaient les uns pour les autres, de la fraternité, un solide instinct protecteur. Bien sûr qu’ils pouvaient susciter l’envie, la jalousie, je pouvais presque le comprendre, presque, parce qu’en réalité je me réjouissais intérieurement qu’il puisse exister de telles liens au sein de notre race.

- C’est très efficace, sourie Carlisle.

J’observais cet étrange vampire médecin, qui s’émerveillait devant la peau de Caïus qui gagnait en souplesse de minute en minute, de sa couleur qui, je le découvris à cet instant, était doré, ses longue cheveux devinrent progressivement plus foncé, tout le monde observait fasciné les changements qui s’opérait sur le corps du chef Volturri. Pour y avoir déjà assisté je savais que c’était à la fois fascinant et effrayant. Je me détournais du spectacle et m‘éloigner un peu avec mon ange. J’étais oppressé par la peur de ce que je venais de faire.

Caïus était un très vieux vampire un roi qui méprisait les humains pour leur faiblesse. Pour lui cette état ne revêtait qu’un seul avantage, celui de le nourrir lui et sa race. Comment avais-je pus faire une chose pareil, j’étais si englué dans ma rage, que j’avais poussé le processus jusqu’au bout. J’aurais pus me contenter de nettoyer son âme et de le remettre entre les mains d’Aro et de Marcus, au lieu de quoi je m’étais faite justice moi-même et j’allais surement le payer de ma vie. Ni Aro, ni Marcus ne laisserait un tel affront impuni. Une main sur mon épaule me tira de mes réflexions morbides.

- Rien de tout cela n’arrivera, me rassura gentiment Edward.

Que pouvait-il en savoir ? Il tapota sa tempe du bout de son index.

- Ne te ronge pas les sangs.

Je n’étais pas décidé à lui faire confiance malgré ses aptitudes, certes époustouflante. Après tout je ne le connaissais que comme une légende qu’on racontait au nouveau-né.

Corin m’écarta du télépathe possessif et me fit passer derrière lui. Je soupirais agacé et repris ma place à ses côtés. Le grand costaud me fit un clin d’œil se qui fit grogner Corin.

- Que s’est-il passé exactement ? Lui demandais-je.

- Oui, que s’est-il passé exactement ? Répéta Aro. Raconte nous tout Corin, ordonna le vampire.

- Oui maitre.

Je l’écoutais d’une oreille distraite raconter par le début à l’assistance pendu à ses lèvres comment Caïus nous avait menacé à plusieurs reprise, il incorpora au récit, la découverte de mon don la renaissance de Fred nos craintes concernant ce don et les attaques répétés de Caïus, puis notre rencontre avec Capac. À chaque découverte majeur j’entendais les vampires autour de nous tantôt retenir leur souffle, tantôt pousser des exclamations outragées, fascinées, surprise.

Puis vain la bataille, je fixais mon attention sur le récit de mon ange déchut.

- Baptiste me tenait fermement face contre terre prêt à m’arracher la tête, j’aurais put facilement me dégager, mais j’avais peur que Caïus ne donne le signal marquant le début des hostilités et ne tue Olivia. Puis Capac ne s’est plus contrôlé en voyant sa compagne molesté par Caïus et s’est métamorphosé, en une seconde tout a basculé. Anamaya c’est transformée à son tour et j’en ais profité pour me dégager. Je tentais de neutraliser Baptiste quand j’ai vu Olivia filler comme une flèche à la poursuite de Caïus qui fuyait (tout le monde put entendre la nette désapprobation de son ton) le temps pour moi de me débarrasser de mon adversaire, Caïus avait les mains autour du cou d’Olivia et commençait à tirer (revivre la scène lui fit fermer les yeux et serrer ma mains dans la sienne à la briser) Olivia à commencé à paniquer( la jeune femme au cheveux caramel m’adressa un regard compatissant), elle avait les yeux fermé et quand Caïus a tiré sur son cou, ils se sont ouvert et vous savez ce qui se passe mieux que moi dans ces cas là maitre, soupira-t-il.

- Lumineusa très chère…

 Lorsqu’Aro prononça mon nom la jeune vampire au physique de poupée hoqueta de surprise et je sus qu’elle était Alice la médium celle là même qui m’avait donné se nom sans le savoir.

- …j’ai toute confiance en toi, continua le chef. Mais la situation est plus que délicate et je souhaite avoir toutes les cartes en mains pour prendre les décisions qui s’imposent. Malgré ton aversion me laisseras-tu voir ?

Il me tendit la main me laissant choisir de la prendre ou non. Je savais qu’il n’avait pas choisi Corin, car celui-ci ne détenait pas comme moi le secret de la transformation de Caïus et Fred. Aro égale à lui-même devait bouillir de curiosité. Aro restait Aro. Cependant, il fallait qu’il connaisse tous les détails de l’histoire.

Si cela pouvait m’empêché par la même occasion de finir la tête sur le billot cela restait un maigre sacrifice que de contenter la curiosité malsaine du maitre. J’avançais donc la main et la posais sur la paume offerte. Il referma la main sur la mienne et ferma les yeux pour mieux vivre les événements.

Brusquement il sursauta et du coin de l’œil je vis Edward en faire autant, agacé je me souvins que lui aussi lisait ma vie dans la tête d’Aro. Il me sourire contrit et je haussais les épaules, un de plus ou un de moins de toute façons tout le monde savait ce que j’étais désormais.

Aro lâcha ma main le regard vague. Mon dieu, s’était encore plus grave que je le croyais !

- C’était…

- Ahurissant, effrayant, étonnant, extraordinaire, fabuleux, fantastique, pharamineux, prodigieux, saisissant, singulier, surprenant, continua Edward.

- C’est tout à fait ça mon jeune ami, acquiesça Aro en se ressaisissant.

Puis il fit face à Carlisle.

- Peut être accepterais-tu de me dire se que ta famille et toi faite à Volterra ? L’absence de la jeune épouse de ton fils et de sa fille me donne à penser que ce n’est pas là une visite de courtoisie.

- En effet, Alice a eut quelque vision concernant cette jeune personne, dit-il en me désignant. Au vu de nos divergences (il avait butté sur le « divergence ») nous n’avons pas souhaité nous mêler de tes affaires.

- Ce dont je te suis reconnaissant, approuva Aro avant de laisser Carlisle continuer.

- Nous avons suivit par l’intermédiaire de ma fille dans les grandes lignes les progrès saisissant de ce jeune vampire, puis les attentas répété de Caïus. Nous n’avions pas l’intention d’intervenir, jusqu'à ce qu’Alice ait une vision d’Olivia ce faisant démembrer par Caïus.

Mon dieu Alice avait eu une vision dans laquelle je mourrais, visiblement j’étais passé à un cheveu de la mort définitive. C’était étrange de savoir que quelqu’un que vous ne connaissiez pas une demi-heure plus tôt en sache autant sur votre présent et votre avenir, je regardais la poupée, me sourire avec chaleur, j’avais la sensation qu’elle en savait bien plus qu’elle ne le disait.

- Très bien Caïus a semblé bien prés de réaliser ses dessins, mais cela ne me dit toujours pas en quoi vous êtes concerné.

Carlisle dévisagea Alice comme s’il lui demandait la permission de poursuivre.

- Alice chère enfant, veux-tu poursuivre ?

En entendant le timbre de sa voix pour la première fois, je me rendis compte que s’était-elle qui avait crié tandis que je « m’occupais » de Caïus.

- J’ai eus beaucoup de visions concernant Olivia, certaine se sont déjà réalisé, mais d’autre reste à s’accomplir. Parmi elle il y en a une qui concerne notre famille et je tiens à ce qu’elle ce réalise. Pour ça Olivia doit vivre, alors comme toujours, dit-elle en riant, j’ai entrainée toute la famille dans le sauvetage d’un rêve quand j’ai eus la vision de Caïus tuant Olivia. 

Il ne m’échappa pas qu’Alice ne rentrait pas dans les détailles, ne nous livrant pas vraiment la nature exacte de sa vision. Un rêve avait-elle dit ? Quel rôle devais-je y jouer exactement ? Je devinais que décidément rien ne me serais épargner !

- Tu es cruelle fascinante Alice, mais je suppose que pour une fois je dois faire montre de patience et de clémence à ton égard, je suppose qu’il est inutile de quémander un contact ?

- Exactement, sourit-elle malicieusement.

Laisser un commentaire ?