Jusqu'à ce que la mort nous sépare

Chapitre 4 : Aveux mortels

1881 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 23:01

Je soupirais discrètement en sentant le froid de la paume qui me touchait. Encore un vampire. Cette maison en était-elle remplie ?Je me retournais pour faire face à un magnifique vampire. Bien que ces êtres immortels aient le don d’être étrangement beau, celui devant moi dépassait le stade de « beauté parfaite ». Il avait une peau lisse, blanche, des yeux d’or et une magnifique tignasse blond clair qui donnait envie d’y plonger la main. Il me souriait d’un air paternel, sourire à qui j’aurais donné une trentaine d’années. Mais je savais, à la lueur qui brillait dans ses prunelles qu’il était bien plus âgé que cela.

- Je m’appelle Carlisle,  dit-il en me pressant l’épaule. Tu es en sécurité Jynn.

Je ne sourcillais même plus devant son italien parfait.

- Je suis désolée, monsieur, je ne peux vraiment pas rester.

Il me sourit encore un peu plus, et sa main se détacha de mon épaule.

- Viens donc faire connaissance en bas.

Renesmée galopa dans l’escalier en m’agrippant la main, m’entraînant à mon tour. L’escalier en bois menait sur un grand séjour au rez-de-chaussée. Lorsque je posais le pied sur le sol, la fraîcheur du parquet lisse me fit frissonner. Renesmée me sourit, aux anges. Sa présence me rassurait. Avec elle, j’avais l’impression de ne courir aucun danger, ce qui n’était certainement pas le cas.

Je lui souris à mon tour, dévoilant mes dents blanches.

Il s’évanouit lorsque j’explorais du regard la pièce. Où plutôt, la demi-douzaine de vampire qui m’observais. Il y en avait un qui ne me regardait pas. Il était avachi sur le canapé, ses cheveux bruns en bataille, son corps musclé courbé en deux. Il zappait paresseusement devant un écran plat géant. Renesmée, vibrant d’excitation, s’arrêta au milieu de la pièce et me lâcha la main.

- Jynn, je te présente ma mère, Bella.

Une jeune femme brune s’approcha de moi et me pressa le poignet en guise de bonjour. Ses yeux ambrés étaient chaleureux.

- Et mon père, Edward.

Le regard de celui-ci était beaucoup moins chaleureux. L’inquiétude et la perplexité se lisait sur son visage lisse. Ses cheveux auburn, comme ceux de Renesmée, étaient emmêlés, comme s’il avait passé la nuit à y passer la main.

C’est à ce moment là que je remarquais la ressemblance entre Renesmée, et Edward.

Je reculais d’un pas, surprise.

- Tu es l’hybride, lançais-je dans un souffle, en fixant la jeune fille.

Elle perdit son sourire, à son tour.Je plaquais une main sur mon front.

- Vous êtes la famille Cullen ?

Ils étaient célèbres chez les Volturi. D’après mes connaissances, ils étaient l’unique clan vampire à avoir osé défier Aro, et à y avoir réchappé sans dommage. Ils étaient aussi le seul clan à posséder une hybride, mi-humaine, mi-vampire.

- Oh, non, non, non. Je ne devrais vraiment pas être ici. Je vais vous attirer des ennuis.

Je passais une main sur mon visage.

- Comment vont tes blessures, Jynn ?

Celle qui avait parlé était une jeune femme assez petite, aux cheveux bruns courts et hirsutes.

Elle se déplaçait avec l’aisance d’un chat, et emmenait avec elle un vampire blond, aux cheveux assez longs et au regard froid comme la glace.

Je me laissais tomber sur le sofa pourpre avec un soupir.

- Je cicatrise vite.Elle s’assit à côté de moi.

- Je suis Alice, me dit-elle, je t’ai vue venir, tu sais.Je levais un sourcil.

- Alice a le don de clairvoyance, lança Esmée en émergeant de la cuisine. Edward peut lire dans les pensées. Jasper peut manipuler tes émotions, et Bella est un bouclier.

J’identifiais Jasper comme le blond au regard froid. Intérieurement, je le surnommais « bloc de glace ».Lorsque j’entendis pouffer, je relevais brusquement la tête.Edward était appuyé contre le un bar en bois, un sourire moqueur aux lèvres.

- Jasper, mon frère, tu viens de te faire une nouvelle amie.

Ce dernier haussa les épaules et me dévisagea longuement.

- Je ne comprends rien, soupira-t-il pour lui-même, qui est-elle ? 

Mon cœur battit la chamade. L’affolement me gagna. Lentement, mais sûrement.Carlisle s’assit en face de moi, sur une table basse en verre épais.

- Commence par nous dire d’où tu viens.

J’ouvris la bouche pour parler, mais Edward m’interrompit.

- Sais-tu parler anglais ? Certaines personnes ici ne parlent pas italien.

Je hochais la tête.

- Je viens d’Italie, comme vous avez pu le deviner, murmurais-je en anglais. J’y ai vécu pendant toute mon enfance, et je suis partie. Mais il semblerait que je sois pourchassée.

- Et tes cicatrices ? demanda Carlisle.

Je lançais un regard vers Edward, et je compris que la voix affolée que j’avais entendue pendant mon coma était la sienne. Il avait vu. Il avait aperçut mes sentences et mes douleurs. Autant dire la vérité.

- C’est une punition. Une punition au fouet. A chaque fois que j’ai essayé de m’enfuir, on me punissait.

Face à mon aveu, les vampires se raidirent, et Jasper poussa un sifflement haineux.

- Les Volturi ?

J’opinai.

- Je ne suis pas l’une des leur. Ils me considèrent comme telle. Je ne veux pas de cette vie dans le meurtre et la souffrance.

Renesmée m’attrapa les mains, et me sourit. Je fondis immédiatement.Une flagrance chaude me vint aux narines, et je me raidis. Quelque chose ne tournait pas rond. Je me levais du sofa, et mes yeux parcoururent la pièce, et se posèrent sur la baie vitrée, donnant sur le jardin. Trois loups y étaient alignés, assis sur leurs grosses pattes arrière. Je retins un cri. Des loups-garous. Ici.

- Jacob est arrivé, lança Edward en dévalant un petit escalier. J’y vais.

Il ouvrit la porte d’entrée, et un jeune homme mate pénétra en trombe dans la maison. Ses yeux se posèrent sur Renesmée, puis sur moi. Ils étaient haineux, remplie d’une colère sans nom.

- Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda-t-il en me pointant du doigt.   

Instinctivement, je reculai d’un pas.

- Bonjour Jacob, lança Carlisle. Je te présente Jynn. Tu viens d’interrompre notre paisible petite discussion.

Jacob serra les poings, et Renesmée posa la main sur son épaule, pour l’apaiser. Lorsque ses yeux se posèrent sur elle, il se détendit.L’imprégnation, pensais-je.Seuls les loups en étaient capables. C’était l’équivalent du coup de foudre, en mille fois plus fort. Lorsqu’on était imprégné, personne d’autre ne comptait plus que la personne dont on était imprégné.

- Elle sent bizarre, aboya-t-il en retroussant le nez.

J’ouvris de grands yeux. Moi ? Sentir bizarre ? Il croyait qu’il sentait bon, peut-être ?Edward pouffa de nouveau, ce qui me fit sourire.

- Nous nous apprêtions à lui demander quelle était sa nature.

Carlisle était calme, paisible. Tandis que moi, je luttais pour ne pas envoyer mon poing dans la figure de ce loup au sang chaud.Le vampire se tourna vers moi.

- Je ne peux pas…Je suis désolée, mais je vais partir.

Tandis que je trottinais jusqu’à la porte d’entrée, le colosse sur le canapé, jusqu’ici indifférent à ma présence, se leva et m’intercepta en m’attrapant par le bras.

- Tu ne pars pas, gamine. Pas tant qu’on ne sait pas qui tu es, et si tu n’es pas un danger pour notre ville.

- Emmett !

Le visage de la petite Alice se tordit de frustration. Je me tournais vers elle.

- Alice, tu le sais, n’est-ce pas ?

Ses sourcils se relevèrent, et elle fit la moue.

- Je le sais. Mais je ne le dirais pas à ta place.

De nouveau, je me dis que s’ils le découvraient, ils me tueraient, me tortureraient pour avoir des réponses. Me feraient du mal.

-  Nous ne sommes pas eux, dit Edward. Tu peux avoir confiance.

Emmett me tenait toujours par le bras. Je me dégageais, agacée.

- Lorsque Aro a découvert Renesmée, commençais-je, la voix tremblante, il l’a trouvée extraordinaire. Mais rien n’est trop extraordinaire pour Aro. Il voulait faire plus. Il voulait créer quelque chose de plus puissant encore.

Je déglutis, sentant tous les regards peser sur moi, même celui de Jacob, et des trois loups dehors, qui n’avaient pas bougés.

- Je suis née de l’union d’un vampire et d’une louve, avouai-je. Mon père a tué ma mère après ma naissance.

Le silence se prolongea, pesant.

- Je suis la fille d’Aro.

Aussitôt, une masse lourde m’éjecta à travers la baie vitrée, et une douleur me vrilla l’épaule.Le rouge emplit ma vue, comme des milliers de gouttes de sang. 

Laisser un commentaire ?