Nouvelle ère
Une heure avait suffi pour que les Cullen tombent amoureux du monde magique. Harry en était ravi et un peu attristé. Cette visite ne pourrait pas durer et elle ne pourrait pas se renouveler souvent non plus. Le danger était présent. Pas autant qu’en Angleterre mais il existait toujours.
Harry n’était pas vraiment surpris. Ses rencontres avec les créatures américaines lui avaient fait comprendre que le monde magique américain était plus tolérant et plus ouvert que celui d’Angleterre. C’était devenu rapidement évident que son pays natale fermait énormément ses frontières à tous produits étrangers ne répondant pas à ses critères. Il n’y avait pas d’autres explications au fait que Harry n’avait jamais vu ces produits moldus adaptés pour fonctionner au milieu de la magie. Harry avait découvert qu’il existait tout un marché de ces produits. Ce qui faisait de l’Amérique magique (et de d’autres communautés étrangères) un milieu extraordinairement moderne par rapport à l’Angleterre. Harry n’arrivait pas à croire combien l’Angleterre était rétrograde ! Le gouvernement avait tellement peur d’être découvert par les moldus qu’il refusait même de faire entrer ces produits modifiés sur leur territoire.
Pour Harry, cela ne faisait que renforcer son approbation dans le mouvement des créatures. Si les créatures magiques étaient officiellement acceptées, cela ne pourrait que faire bouger les choses au royaume unis.
Harry aimait l’Amérique. Même en dépit des regards insistants qu’ils s’attiraient, tous, pour leur conditions de vampire. Des regards méfiants mais pas hostiles ou apeurés comme ils auraient pu l’être en Angleterre. Le sorcier ne pensait pas qu’il quitterait l’Amérique quand tous se serait tassé. Il était bien ici. Surtout parce que les sorciers ici respectaient son espace priver.
Harry eut un sourire en repensant au moment où les Cullen avaient découvert l’étendu de sa célébrité. La famille savait qu’Harry était célèbre mais le jeune vampire ne s’était jamais attardé sur sa célébrité. Il n’avait pas dit qu’il possédait une renommée internationale.
Les Cullen, toutefois, avait rapidement réalisé que la place de Harry dans le monde magique était plus important qu’il ne l’avait jamais laissé entendre. Ils n’avaient pas pu y échapper de toute manière ! Sitôt qu’ils avaient mis les pieds dans l’allée sorcière, Harry avait été repéré par les manipulateurs de magie. Le soulagement était que ce n’avait été que les enfants qui l’avaient approché. Les adultes, en dépit de leurs regards ouvertement curieux, ne s’étaient pas approchés. Mais les enfants l’avaient assailli de questions et de demandes d’autographes. Mais ils s’étaient éparpillés rapidement à la demande d’Harry.
Cela avait été suffisant pour que les Cullen mesurent toute la renommée d’Harry. Il leur avait fallu près d’une demi-heure pour récupérer de la découverte.
A présent, ils se trouvaient au lieu de rendez vous. Un petit parc où ils avaient pique niqué. Même ce parc respirait la magie. Les jeux pour les enfants étaient animés et les plantes étaient toutes des espèces sans danger du monde magique.
Harry détourna les yeux des enfants lorsqu’Edward l’enlaça en douceur. Il sourit et termina de se détendre contre son compagnon.
« Tu vas bien, Harry ? »
« Je suis un peu tendu ? »
Edward se pencha et resserra son étreinte.
« Alors ? Sauveur du monde magique ? »
« Et oui… Surprise ! Je n’ai jamais aimé les surnoms qu’ils ont inventés pour moi. »
« Je n’avais pas réalisé que ce que tu avais fait avait autant d’impact. »
« Les mages noirs aussi puissants que Voldemort ne sont pas monnaie courante, par bonheur. Lorsque l’un apparait, il fait toujours beaucoup de dégâts. Donc, quand l’un d’eux est abattu, celui qui a réussi cet exploit devient extrêmement célèbre. »
Edward ne répondit pas. Il devait savoir que c’était parce que le sujet était encore particulièrement douloureux pour qu’Harry en parle ouvertement. De toute façon, cela n’avait pas d’importance. En cela, même sans son don, Edward était très intuitif.
Le rire d’Emmett attira leur attention. Il se tenait, avec sa compagne, près d’un bosquet de fleurs. Rosalie souriait avec un émerveillement qu’Harry ne lui avait encore jamais vu. Il en réalisa, bien vite la raison, des fées voletaient autour d’elle dans un ballet gracieux. Ce qui n’était pas étonnant puisque les petites créatures étaient attirées par la beauté.
Harry laissa son regard s’attarder autour de lui. Jasper et Carlisle compulsaient, tous les deux, un des livres magiques qu’ils s’étaient procurés plus tôt. Et les deux membres restants étaient avec les enfants.
C’est, d’ailleurs, parce qu’Harry était tellement absorbé par ce moment de paix qu’il ne repéra pas l’inconnu approcher.
« Harry Potter… »
Harry sursauta alors qu’Edward se tendait contre lui, en prévision d’une attaque. Le vampire était, bien entendu, magique. Un aristocrate qui plus est ! En réaction, Harry posa « son visage de Survivant » et se leva. Bien entendu, il fut aussitôt imité par son compagnon et rejoint par le reste de la famille.
« Oui ? »
« Je suis Martin Lange. J’ai été envoyé par le clan des Santonis pour vous accompagner auprès des représentants. »
Harry opina et suivit, sans protester, l’envoyé à travers le parc jusqu’à un petit manoir. Harry ne marqua aucune surprise ou scepticisme à la taille de l’habitation. Il savait mieux auprès toutes ces années passées dans le monde magique. Il avait appris à se méfier des apparences. Le manoir serait certainement bien plus grand que son apparence le laissait paraitre.
En pénétrant dans les lieux, il resserra un peu son étreinte autour de Teddy. Il était nerveux et un peu apeuré. Pourtant, les locaux étaient paisibles et lumineux. Propice à se détendre. Toutefois, Harry savait que tout ce qui le faisait tenir, c’était l’intervention de Jasper.
Le dénommé Martin Lange les conduisit dans un salon et les laissa là quelques instants afin d’aller trouver les représentants.
« Calmes toi, Harry. Personne n’est hostile ici. Ils sont tendus mais pas agressifs. » Murmura Jasper.
« Je confirme, Harry. Beaucoup des vampires ici ont les mêmes protections mentales que toi mais les pensées que je peux percevoir ne sont pas contre toi. »
Ce furent les seules paroles réconfortantes auxquelles Harry eut droit avant l’arrivée des représentants du clan.
Une nouvelle fois, Harry eut l’impression de recevoir un violent coup dans l’estomac. Là, parmi les vampires magiques, se trouvaient Severus Rogue, plus intimidant que jamais. Harry sentit sa gorge se nouer. Il n’avait jamais aimé Rogue et il ne pensait pas l’apprécier davantage maintenant… Mais la mort de l’espion l’avait beaucoup marqué. Aussi, le découvrir bien vivant (du moins en quelque sorte) devant lui était un grand choc.
« Monsieur Potter. Je suis Joseph Anifus, chef de ce clan. Voici Cassandra Chiroptera et vous connaissez déjà Severus Rogue. »
Harry sortit de son statisme lorsqu’Edward posa une main légère sur son épaule et que Jasper orienta son don vers lui pour l’aider à reprendre contenance. Harry ferma les yeux un instant. Il avait mis les choses bout à bout avec facilité. Il avait bien compris que Rogue devait déjà être un vampire lors de la bataille finale. Il était facile pour un vampire de se faire passer pour mort après d’êtres humains, après tout. Harry comprenait que Rogue ait saisis sa chance de trouver un peu de paix. Quand il rouvrit les yeux, après quelques secondes, il avait retrouvé tout son sang froid.
« Bien sûr, je suis ravi de vous revoir en parfaite santé, professeur. Monsieur Anifus, je suis honoré de votre proposition et m’en trouve soulagé. »
Le chef de clan s’installa dans un fauteuil, rapidement imité par le reste des convives.
« Je dois dire que j’ai été surpris de découvrir que vous n’étiez affilié à aucun clan magique. »
Harry se crispa comme chaque fois que quelque chose le renvoyait au jour de sa transformation.
« Oui… Et bien, j’ai supposé que le vampire avait paniqué en s’apercevant de l’identité de sa victime. J’ignore s’il se battait contre Voldemort ou s’il a été attiré par tout ce sang… Quoiqu’il en soit, il m’a mordu et s’est enfui en me laissant sur place. Il ne m’a jamais recontacté. J’ignorais avoir besoin d’un clan magique. »
« C’est compréhensible. C’est une information qu’il faut chercher spécifiquement. »
Harry glissa un regard vers son ancien professeur qui était plus stoïque que jamais. Il avait l’impression d’avoir, de nouveau, treize ans et d’être redevenu son élève.
« Comment est-ce qu’un clan magique peut l’aider exactement ? »
Harry sursauta presque au son calme de la voix de Carlisle. Il loua le ciel de lui avoir fait croiser la route des Cullen. Il avait finalement trouvé le soutien qui lui avait fait défaut dans son enfance. Un soutien qui prouvait encore toute son utilité aujourd’hui.
Sur un signe de son chef de clan, Rogue s’avança un peu pour l’explication.
« Notre magie lutte contre le venin après quelques années, Potter. Mais celui-ci ne pouvant pas être éliminé, la magie dans notre système devient instable. Une magie instable conduit un individu à la folie. Le clan magique permet de stabiliser cette magie parce que tous ses membres partagent leur magie avec l’ensemble du clan. »
Harry s’agita, mal à l’aise avec cette notion de partage. Partage signifiait, inévitablement, mélange… Et on lui avait enseigné que ce partage était une mauvaise chose. D’un autre côté, il avait appris à se méfier de ses leçons de Poudlard. Il avait découvert que beaucoup d’entre elles étaient faussées par des pensées rétrogrades ou racistes.
« Chez les créatures vivant en groupe, ce partage est souvent essentiel et bénéfique. » L’informa Cassandra d’une voix cassée.
« Je suis conscient que vous devez vous montrer méfiant de notre prise de contact. Surtout alors que vous commencez à agir activement pour les créatures. » Reprit le chef de clan.
Il fit un geste de la baguette et un lourd grimoire apparut sur la table basse.
« Mais je peux vous assurez que nous ne voulons pas profiter de votre renommée. Nous ne voulons que votre bien être. Ceci représente tous les membres de notre clan. Une page pour chaque vampire. Si vous acceptez de vous joindre à nous, je peux vous assurez que notre clan vous apporterait beaucoup. Vous ne serez jamais seul. Nos membres sont puissants. Si vous vous joignez à nous, ils vous apporteront à peu plus de puissance… »
Harry écarquilla les yeux alors que le chef de clan vantait les mérites de son clan. Il se décida rapidement à le couper.
« Excusez-moi de vous couper, monsieur Anifus. Tout ceci n’est pas nécessaire. Je serais honoré de faire parti de votre clan. J’ai été particulière touché par votre proposition. Et je sais que votre clan m’apportera la paix et la sécurité. La présence du professeur Rogue en son sein est révélatrice. »
Le potionniste fronça les sourcils mais ne dit rien de désobligeant. Harry trouva cela étrange qu’il se retienne. Sa position semblait assez importante pour que sa présence soit justifiée à cette entrevue… Alors, il devait lui être permis de communiquer son opinion.
Le chef de clan l’étudia avec attention puis reposa le registre sur la table devant eux.
« Si vous êtes certain… Bien. Posez donc votre main gauche sur le grimoire pour le rituel. Il est rapide. Vous n’avez pas qu’à pousser un peu de votre magie dans le grimoire… A la suite de quoi, je prononcerai le serment pour officialiser votre entrée. »
Harry opina et posa sa main tremblante sur le livre. C’était un de ses moments clés d’une vie. Une des choses les plus importantes qu’ils auraient à faire. Cela justifiait son émotion, n’est ce pas ? Le sauveur du monde magique souffla et poussa une parcelle infime de sa magie dans l’illustre manuscrit. Anifus ne tarda pas. Harry ne fit pas vraiment attention aux mots mais il en ressentit pleinement l’impact. Finalement, Anifus prononça les derniers mots du rituel.
« Bienvenu dans le clan des Santonis, Harry James Potter. »