thunderbolt-quileutes
~~Une délicieuse odeur de pancake flottait dans la maison. En descendant je découvris avec plaisir mon père et mon frère occupaient à préparer un petit déjeuner digne d'un roi.
Cette ambiance familiale m'avait terriblement manqué. Mon père ne nous a jamais reproché à Becca et à moi d'avoir voulu quitter cet endroit. La disparition de maman nous a beaucoup affecté, plus que Jacob. Il n'était qu'un petit garçon, il avait dû mal à comprendre. Avec le recul, je me rends compte que je préfère encore ma position à la sienne. Moi il me reste des souvenirs mémorables, Jake lui n'a pas eu la chance de passer beaucoup temps avec maman.
Aujourd'hui je veux profiter de ses retrouvailles, je veux me retrouver face à moi-même et découvrir ce que je veux réellement pour mon avenir. J'ai l'impression qu'en 4 ans je me suis égarée dans un tourbillon d'heures de cours et dans une relation qui n'était peut être pas ce que je désirais vraiment.
Si j'essaye de comprendre les choix que j'ai faits ces dernières années, je ne suis pas sûr d'avoir à les regretter. Comme on dit : toute expérience est bonne à prendre. Même si parfois ces expériences s'avèrent douloureuses.
L'escalier grinça sous mes pas. Mon père et mon frère tournèrent la tête vers moi.
"- Tiens t'arrive juste au bon moment, les crêpes sont prêtes.
- Super je meurs de faim."
Mon frère m'embrassa sur la joue et mon père me caressa le bras en déposant mon assiette sur la table. Des pancakes recouvert d'un coulis de fromage blanc aromatisé de framboise et de menthe.
Une fois habillée, je sortis rejoindre mon frère devant la maison pour une balade sur la plage.
Nous marchâmes plusieurs minutes en silence. Je me délectais du vent tiède caressant ma peau. Mes yeux regardaient tous ce qui se trouvait aux alentours comme pour graver ces images dans ma tête. Je me sentais enfin chez moi. Après toutes ces années rien n'avait changé, ce paysage était toujours aussi beau. Jacob finit par rompre le silence.
"- Alors tu comptes rester combien de temps ?
- Je ne sais pas vraiment, mes derniers examens sont à la fin du mois. Papa m'a dit que je pouvais rester aussi longtemps que je le voulais.
- Je suis content que tu sois là.
Je passais mon bras autour de lui et l'embrassais sur la joue.
- Moi aussi je suis contente.
Il resta là à me regarder pendant quelques secondes.
- Tu n'a pas l'intention de me dire pourquoi tu as subitement quitté le New Jersey.
Je ne sais pas mentir, c'est un fait. De plus ça ne servirait à rien, m'a famille me connait trop bien.
- Non ça n'a aucun intérêt.
- Est-ce que ça a un rapport avec Ryan ? Il t'a fait du mal ?
Je ne répondis pas, je n'en avais pas besoin Jacob connaissait déjà la réponse. Je le vit serrer la mâchoire.
- Rassure-toi, je vais bien. Tout ça c'est sans importance. Je suis à la maison et je veux en profiter."
Il embrassa ma tempe.
"- Alors raconte-moi un peu ce que tu es devenu en 4 ans. Tu as tellement changé c'est incroyable.
Il éclata de rire.
- Mais non je suis toujours pareil, j'ai juste grandi.
- Oui peut être mais tu reste quand même mon petit frère.
- Oui mais tu ne peux plus me porter dans tes bras pour faire l'avion mais moi oui."
En un rien de temps mes jambes quittèrent le sol et je me retrouvais suspendu aux bras de Jake. Son rire se mêla au mien.
Dans la vie certains moments vous transportent le cœur, ils vous font frissonner de bonheur, vous vous sentez léger comme si vous flottiez sur un nuage. Ces instants particuliers sont rares et quand vous avez la chance de les vivre réellement, vous donneriez tout, pour pouvoir graver indéfiniment ces images dans votre tête. Vous accepteriez n'importe quelles conditions pour vous souvenirs avec précisions de la sensation de bonheur intense, qui a fait chavirer votre cœur, même pour un très court instant.
"- Tu pourrais nous présenter au moins.
Une voix que je ne connaissais pas s'approcha de nous. Jacob me reposa par terre.
- Oh salut les gars.
Trois garçons se dirigeaient vers nous.
- Euh...Rachel tu te souviens d'Embry et Quil.
C'était de très bons amis à mon frère ils étaient toujours ensemble étant petit.
- Oui bien sûr comment ça va ?
Je les serrais contre moi.
- Bien et toi.
- Je vais très bien.
- On est content de te revoir.
Mon frère se tourna vers son troisième ami que je ne connaissais pas.
- Rachel je te présente Paul. Paul ma sœur Rachel.
J'avais l'impression que Jacob et ses amis se ressemblaient tous. Grand, musclé, le teint halé, cheveux noir...Mais Paul avait quelque chose de plus, c'était peut être mon imagination mais il avait se côté rebelle et torturé, à la fois, fort et sensible. Il était très beau, ses yeux me fascinaient, ils étaient bruns mais avec le soleil ils avaient l'air de briller comme de l'or. Je me sentis soudain très petite, son regard me transperçait comme s'il essayait de voir au plus profond de moi même. Il me tendit la main pour me saluer. Je la saisis et au contact de sa peau mon corps s'enflamma. Ma pauvre petite Rachel ! Mon cœur s'emballa. J'avais l'impression de ressembler à ces adolescentes de 15 ans qui s'affolent pour un rien quand il s'agit d'un garçon. Un sourire étira mes mais je repris très vite le contrôle afin de faire bonne figure face aux amis de mon frère.
- Je suis ravie de te rencontrer.
Il hésita avant de répondre comme s'il cherchait les mots appropriés.
- Moi aussi.
Jacob se racla la gorge.
- Bon faut qu'on y aille, euh je vous vois ce soir.
Il tourna la tête vers moi.
- Un feu de camp ça te dis ? A moins que tu ne veuille passer ta soirée avec des écrivains mort et des philosophes poussiéreux.
- Tu n'es pas drôle.
- Hé c'est toi le génie, la fille Black sérieuse et responsable, un brin...
- Fais attention à ce que tu va dire.
- Bon à ce soir les gars."
Ses amis riaient, sauf Paul qui continuait à me regarder. Je lui souris avant de repartir vers la maison avec Jacob.
L'idée d'un feu de camp me réjouissait même si je savais que je ne pourrais pas repousser mes révisions encore bien longtemps. J'avais très envie de partager ce moment avec mon frère et ses amis. A ce moment là les yeux de Paul apparurent dans un coin de ma tête mais je bornais à me dire que ça n'avait rien à voir.