A Full Moon

Chapitre 11 : Jugement final

5312 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 19:53

Chapitre 11 : Jugement final

 

Je prenais mon rôle à cœur, je veillais sur Lucas. Cependant, une chose me préoccupait, si des vampires venaient, ils s'apercevraient à coup sûr qu'il était en vie. Comment pouvais-je le faire passer pour mort ? Je devais leurrer tous les sens des Volturi. Pour l'odorat, je pouvais lui étaler du sang de rat sur lui, ce qui troublerait également leur vision. Le plus facile était pour l’ouïe, le nombre de cœurs battants des rongeurs pouvait m'avantager. Le plus dur était le toucher, la chaleur que diffusait l'enfant ne pouvait leurrer aucun de mes semblables. Il fallait que je les en empêche pour qu'ils n'en arrive pas au goût...

Le petit remarquait que je me questionnais. Je lui fis par de mes peurs.

« Tu veux me mettre du sang de rats sur moi ? » me demanda-t-il, plutôt inquiet.

J'acquiesçai et je m'exécutai une fois qu'il accepta mon idée. J'en profitais pour me nourrir également.

« Et si ils me regardent de plus prêt, comment on leur fera croire que tu m'as mordu ? Je n'aurais pas de traces de dents. »

Il était vraiment plus intelligent que je ne le pensais. J'avais peur que le seul moyen de leur faire croire à une morsure était que je le morde réellement, comme n'importe quel vampire l'aurait fait, dans le cou. J'aurais pu juste planter mes crocs sans trop lui faire mal ni risquer sa vie si je n'étais pas venimeuse mais ce n'était pas le cas. Le seul moyen auquel je pensais était de le mordre tout en aspirant mon venin, mais il y aurait inévitablement son sang...

Le sang des enfants était réputé comme le meilleur. Je croyais dur comme fer en mes convictions de végétarienne mais je ne connaissais pas ma réaction face à du sang humain, je ne voulais pas mettre sa vie en péril.

« Fait-le. » m'ordonna-t-il. « J'ai confiance en toi, tu ne me feras pas mal. » se rassura-t-il.

J'essayais de trouver par tous les moyens d'autres scénarios en vain. Je rassemblais mon courage et planta mes crocs dans son petit cou, à l'endroit même où je sentais son pouls s'affoler. J'essayais réellement d'agir comme un robot, je me répétai sans cesse « tu mords, tu aspires, tu t'en vas. Tu mords, tu aspires, tu t'en vas. »

Mordre était facile, aspirer également, en théorie. Je sentais mon venin mais également son sang, il n'y avait rien de comparable, je ne dirais pas que c'était bon mais pour une raison que j'ignorais j'en voulais plus. Tous mes autres sens avaient comme disparus, seul mon goût dictait mes actes.

J'avais conscience de ce que je faisais, conscience que j'allais tuer Lucas mais je ne pouvais rien y faire. Jusqu'à ce que je ressente une immense pression au creux de mon ventre, une force qui semblait me tirer vers l'extérieur. Je profitais de ce moment où je n'étais plus concentrée sur son sang pour m'éloigner le plus possible de lui. Pour une fois, j'étais reconnaissante que la louve soit l'ennemi des vampires.

« Je suis désolée. » haletai-je.

Il porta sa main sur son cou pour arrêter le faible saignement. Une petite consolation pour moi, je n'avais pas touché son artère carotidienne. J'attendais de voir sa réaction, je pensais qu'il aurait peur de moi mais ce ne fut pas le cas, il semblait plutôt surpris, pas autant que moi cependant.

« Je pensais que ça ferait plus mal que ça. » m'avoua-t-il.

J'étais curieuse de voir la blessure que je lui avais infligé. Il me laissa regarder et le saignement s'était déjà arrêté pour mon plus grand soulagement. Au moins, si un vampire venait ici, il pourrait voir que Lucas avait été mordu.

Toutes ces péripéties avaient épuisé le petit garçon qui s'écroula de sommeil. Je pouvais passer des heures à le regarder dormir, il était si calme, tout semblait si paisible dans le monde où il était.

Je n'avais que cette distraction de toute façon. Le château avait exceptionnellement été fermé pour travaux soit disant mais je savais très bien que Caïus et sa garde étaient arrivés. Ils n'étaient venus qu'une fois et j'avais dû fuir en Bretagne, mais Richard, le chef du village nous avait raconté qu'ils avaient fermé le château pour éviter de dévoiler notre nature.

L'agitation dans le couloir me sortit de ma somnolence. En un bond, je me tenais debout sur mes jambes derrière la porte, tel un prédateur ayant repéré une proie. Je me concentrais sur les bruits que j'entendais. C'était des pas, il y avait au moins deux personnes. Peut-être était-ce la relève des gardes qui étaient derrière la porte ? Je serais vite fixée, les bruits étaient tout juste derrière la pièce.

« Ouvrez la porte, c'est l'heure ! »

De toute évidence, l'heure de mon audience était connue. J'entendais la clé pénétrer dans le verrou de la porte. Un homme vint se poster devant moi, derrière lui, je pouvais voir son collègue. Je ne les connaissais pas, ils étaient grands, bruns, j'avais deux paires de grands yeux d'un rouge vif rivés sur moi, ils auraient pu être terrifiants si je ne connaissais pas déjà mon sort. Je me concentrais pour savoir si les deux armoires à glace avaient de quelconques pouvoirs mais je ne sentais rien, ils devaient avoir peur que je m'enfuis pour m'envoyer des gardes sans pouvoirs spécifiques.

« Des personnes veulent te voir. »

Nous nous apprêtâmes à quitter la pièce lorsque le plus grand s'arrêta sur Lucas, mon cœur s'affola en quelques secondes, il fallait que je me calme, je ne devais pas attirer l'attention.

« Un problème ? », lui lançai-je.

« Le gamin, il est vivant, j'entends son cœur battre ! »

Mon sang ne fît qu'un tour, mais j'avais la parade pour ça.

« Je suis navrée de vous décevoir mais je m'en suis déjà chargée, les battements que vous entendez sont sûrement dus à mes autres compagnons. Heureusement qu'ils étaient là, la restauration dans ce château laisse à désirer. »

Il était dubitatif, il se concentra derechef sur les pulsations du petit. Je devais trouver un subterfuge, Lucas n'allait pas toujours rester immobile, ce petit bougeait souvent quand il dormait.

J'observai le deuxième garde, il s'agitait, ce n'était pas courant pour un vampire, pourquoi était-il si impatient ? Comme s'il avait entendu ma question, il ajouta :

« Dépêche toi, on s'occupera de ça plus tard, Caïus n'attend pas ! »

J'allais donc avoir le privilège de rencontrer l'un des maîtres Volturi en personne. Quel honneur … Maéva avait dû lui dire que j'étais une louve. Il les avait en horreur, il avait chassé tous les enfants de la Lune (des loups incontrôlables qui tiraient leur pouvoir de la lune comme leur nom l'indique).

Heureusement le garde écouta son collègue. Ils se mirent autour de moi de peur que je ne m'enfuisse, cela m'était totalement indifférent du moment que Lucas était sain et sauf.

Les deux hommes me sortirent de mon cachot et m'escortèrent jusqu'à ma salle de jugement. Nous traversâmes un long couloir étroit éclairé par la lumière extérieure qui provenait de nombreuses fenêtres encadrées de bois. Ce matériau noble parcourait tout le plafond et sa couleur se retrouvait sur le sol. Le tout était harmonisé avec les immenses pierres de taille qui avaient été utilisées pour construire le château.

Nous continuions notre chemin vers l'aile de la Chapelle, je voyais les très nombreuses têtes d'animaux exposées sur les murs.

Mon père m'avait raconté l'histoire de ce château. François 1er, roi de France était tombé éperdument amoureux d'une vampire. Il l'aimait à tel point qu'il lui fit construire un château à la grandeur de son amour. Mais ce bâtiment était inhabitable pour un humain, les températures étaient beaucoup trop basse, le chauffage, quasi inexistant et quand l'été approchait et qu'elle devenait supportable, les moustiques prenaient la relève. Ce n'était pas de bonnes conditions pour les hommes mais parfaites pour nous. Marie, la vampire convoitée ne partageait pas les sentiments du roi mais elle profitait de sa situation pour obtenir tout ce qu'elle voulait. Cependant, elle savait qu'elle devait côtoyer beaucoup d'humains pour pouvoir parvenir à ses fins. Pour cela, elle savait qu'elle devait contrôler ses pulsions meurtrières. Elle décida donc de s'attaquer aux nombreux animaux qui habitaient l'immense forêt voisine et accrochait les têtes de ses victimes pour se souvenir de ce qu'elle avait accompli.

Les deux hommes m'emmenèrent vers un petit escalier qui menait devant une porte gigantesque en bois massif ornée de motif en feuille d'or. Mon destin se jouait derrière cette porte...

Je regardais autour de moi essayant de capter quelques images joyeuses que je pouvais avoir avant ma mort. Je repensais à tout le monde, j'espérais que Nessie était saine et sauve, que les loups l'étaient également. J'aurais tellement voulu tous les reprendre dans mes bras, Carlisle, sa femme Esmé, leurs enfants, Edward, Bella, Rosalie, Jasper mais surtout Alice et Emmett avec qui chaque jour était une joie. J'aurai aimé avoir le temps de retrouver mon meilleur ami. Comme s'ils pouvaient m'entendre, je lâchais dans un soupir les derniers mots à l'intention de ceux que j'aimais.

« Je vous aime »

Les deux gardes ouvrirent la porte, je fus frappée par les rayons du soleil qui me firent instinctivement fermer les yeux. Comme si cela ne suffisait pas, je sentis en moi une incroyable force m'envahir, comme mes premiers jours chez les Cullen. Cela faisait des jours que je n'avais pas eu à gérer mon pouvoir, la violence de ce choc me frappa en pleine poitrine, j'échappai un hoquet de douleur. La louve se réveilla, j'eus tout le mal du monde à la laisser en moi, elle ne devait pas sortir, ils nous tueraient immédiatement.

Trouvant que je n'avançais pas assez vite, les gardes me poussèrent dans l'immense pièce. J'ouvrais les yeux pour ne pas tomber, heureusement, ceux-ci s'étaient acclimatés à la lumière du jour. Je pouvais voir d'où venait toute cette force, la pièce était bondée, je devais regarder le plafond pour m'apercevoir que la pièce était rectangulaire.

Je n'avais rarement vu une telle armée ici, je devais être une sacrée menace pour qu'ils soient tous présents.

« Quel comité d'accueil ! Tout ça pour moi, je suis flattée ! »

« Ne te surestime pas, tu n'es qu'une étape dans notre voyage. » répliqua ma chère amie d'enfance.

Des gardes étaient tout autour, je les observais, seulement quelques uns avaient possédaient un pouvoir. Plus loin devant moi se trouvaient Maéva, Jane, Zack, Alec et Félix, leur armoire à glace d'ami. Ils étaient tous très puissants et entouraient leur maître, Caïus, doté également d'une incroyable force.

À ses côtés se trouvait une femme, je ne la connaissais pas, elle paraissait douce, son visage inspirait confiance, je pouvais lire dans ses yeux qu'elle ne voulait pas être là. Quel était son rôle alors ? Un détail me frappa, elle touchait Caïus, je me concentrais sur sa force, elle était comme un pouvoir que je connaissais, celui de Bella. C'était donc son rôle, cette femme devait protéger Caïus.

Le Volturi devait être incroyablement fort pour que tant de puissance me frappe alors qu'il n'y avait seulement dix personnes qui possédaient des pouvoirs dans cette pièce. Je me concentrais sur cette force, je reconnaissais les pouvoirs de Maéva et Zack, ceux d'Alec et Zack était semblable, juste un peu plus puissant, et j'avais rencontré Jane bien trop souvent pour ne pas connaître son pouvoir. Cependant, les forces des deux dernières personnes me donnaient du fil à retordre. Voyant que je me concentrais, Caïus prit la parole.

« Nous arrivons enfin à nous rencontrer, jeune fille. » Sa voix était plus douce que ce que j'avais imaginé, cependant elle me faisait froid dans le dos.

« Pourquoi voulez-vous me tuer ? »

Il semblait surpris par ma question.

« N'est-ce pas évident ? Vous êtes une hybride et une louve de surcroît. Nous devons vous punir pour ce crime. »

« De quel crime parlez-vous ? Quel crime ai-je commis si ce n'est d'être naît ? »

Ma voix était dure et mes mots firent tressaillir Jane et Alec qui se préparaient à lancer leur assaut. J'en profitais pour essayer de contrôler leurs pouvoirs. Je me souvins assez vite du pouvoir de la fille, mais celui de son ami était toujours aussi inconnu pour moi.

« Je ne sais pas, je crois que je n'ai jamais aimé les loups », la louve fit un bond dans mon cœur, je dus me concentrer derechef pour ne pas qu'elle jaillisse, « au moins grâce aux Cullen, je sais où se situe ma prochaine chasse. »

La colère était trop puissante pour que je puisse la contrôler. Je n'avais qu'une seule envie à ce moment, sauter sur lui et lui arracher ses entrailles. Sans m'en rendre compte, j'avais avancé d'un pas, Jane me lança son pouvoir. Une extrême douleur me cloua au sol, je sentais tous les muscles de mon corps se déchirer.

« On dirait que tu tiens beaucoup à eux, ne t'en fais pas, j’abrégerais leur souffrance, ils sont trop différents pour ne pas être menaçants. »

La douleur que Jane m'affligeait m'empêcher de bien entendre les paroles du Volturi. Je ne savais comment faire pour me tirer de cette situation. Je sentais le souffle de la mort sur ma nuque, à moins que ce ne soit la brûlure qui s'échappait du moindre pore de peau. Je n'étais qu'un pantin, j'étais trop vulnérable, ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient de moi. Je crois que la folie me guettait, la situation me faisait rire, ils étaient tous là, pour me voir mourir, je n'étais qu'un divertissement.

Me voyant m'esclaffer, Jane s'arrêta net. Ils semblaient tous surpris. Caïus prit la parole.

« Qu'est-ce qui te fait rire ? », me demanda-t-il.

« Vous parlez d'une justice », enchaînai-je, « vous êtes des enfants qu'il faut amuser. Vous manquez de confiance ! Vous vous sentez dans le besoin de torturer les gens pour vous prouver que vous êtes supérieur. C'est pitoyable. »

« Tu doutes de notre justice ? Je ne fais qu'éradiquer le mal en ce monde. »

« Et en quoi suis-je un mal ? »

« Tu es une fille d'un enfant de la Lune. Tu représente une menace, les enfants de la Lune ne se contrôlent pas. C'est pour cela que je les ai tous exterminés », dit-il avec une grande fierté.

« Je ne suis pas une enfant de la Lune, je suis un loup ! »

« Quelle différence cela fait-il ? », ricana-t-il.

« Vous ne savez pas si je peux me contrôler ou non ! Vous avez juste peur, c'est de l'injustice ! »

Il eut un instant de réflexion, j'avais raison et il le savait. Cette situation était injuste. Cependant, son expression était étrange, il semblait plutôt ravi de ses agissements, comme s'il était content d'être percé à jour.

« Tu as raison, c'est purement injuste, mais à qui veux-tu le dire ? Tu seras morte avant. »

C'était le grand moment, j'allais mourir. Mais c'était différent de ce que je pensais, je n'allais pas me laisser faire, je voulais qu'il paye. Je ne partirais pas sans me battre, Maéva ne m'intéressait plus autant, je voulais tous les tuer, surtout Caïus.

Je déployais le pouvoir de Jane tout autour de moi, c'était affolant de voir à quel point la colère agissait sur mon pouvoir. Ils souffraient tous autour de moi, excepté Caïus et la femme qui l'accompagnait. Je trouvais leur cri de douleur plutôt satisfaisant, ils devaient payer pour ce qu'ils avaient fait aux personnes que j'aimais, à mon père, aux loups.

Je fixais la mystérieuse femme me demandant combien de temps elle pouvait tenir son bouclier, en tout cas, je n'étais pas décidée à lâcher prise. Je fixais Caïus de plus en plus essayant de lui envoyer tous les pouvoirs qui étaient en ma possession. Les cris des autres vampires redoublèrent et je n'en ressentais qu'encore plus de joie. Je sentais dans mes veines la force dont j'étais capable, mon sang circulait à une vitesse folle parcourant la moindre parcelle de mon corps et dégageant une incroyable puissance, puissance que je n'avais pu contrôler lorsque je me transformais en loup pour la première fois. Je devenais hystérique, ivre de ce pouvoir que je pouvais contrôler. Cependant, une chose m'énervais au plus haut point, je voulais tuer Caïus, mais il était intouchable tant que sa compagne était à ses côtés, je devrais la tuer au corps à corps. Or j'étais assez consciente pour savoir que si je me battais toute seule, le combat serait trop difficile. Je n'aurais que quelques secondes pour frapper Caïus à l'aide des pouvoirs en ma possession alors que la femme resterait inaccessible et continuerait à défendre son maître. Autant dire mission impossible…

L'impossibilité de mon plan et l'impassibilité du Volturi me mettaient hors de moi, je n'entendais plus les cris des vampires, je me concentrais trop sur mes cibles. Je ne savais comment faire, je devais élaborer un nouveau plan.

« Elly, calme-toi ! »

Je connaissais cette voix, elle était comme un murmure dans ma tête. Bien sûr que je la connaissais, cette force supplémentaire que je sentais ne pouvait provenir que d'eux. C'était Edward, ils étaient venus pour me sauver. Je n'avais pas porté attention au fait que je pouvais entendre les pensées de mes congénères, étant focalisée sur Caïus. Il devait également être protégé contre cela.

« Je dois les tuer ! »

« Non, Elly, tu n'es pas comme ça, ce n'est pas toi. Tu es plus forte que ça. »

Il avait sans doute raison, ce n'était pas moi qui agissait, je n'aurais pas fait cela. Je ne me reconnaissais pas, cette personne qui faisait souffrir les autres, ce n'était pas moi.

Je tentais de me focaliser sur un endroit autre que ma cible, je voulais également arrêter d'utiliser mon pouvoir sur les autres, je serais saine et sauve sachant que mes amis étaient avec moi. Seulement je n'y parvenais pas, je ne pouvais détacher mes yeux du Volturi, j'étais trop en colère pour laisser les autres en dehors de mes pouvoirs.

« Je ne peux pas, je ... » pensai-je.

« Ne t'en fais pas Elly, nous sommes là. »

C'était Matthew, je ne les avais pas entendu entrer dans la pièce, mais je les sentais tout près de moi, leurs pensées étaient bruyantes. Cependant, je ne pouvais toujours pas arrêter. Mon meilleur ami tenta de m'arrêter en me prenant par les épaules, je ne savais pourquoi j'avais réagi comme ça, mais je l'avais attaqué. Heureusement, il était protégé par le bouclier de Bella, je parvins tout de même à le toucher malgré la puissance du bouclier de la jeune vampire.

Cette vision d'horreur m'arrêta immédiatement, Matthew était au sol, écroulé sous la douleur, tous les muscles de son corps était contractés me suppliant d'arrêter de les faire souffrir. Ses cris de douleur étouffés me perçaient les tympans et me fendaient le cœur en deux. Je luttai contre moi-même pour stopper mes pouvoirs. Je parvins difficilement à contrôler cette force.

Je comprenais d'où provenait cette fureur, je n'avais pas totalement contrôlé la louve en moi, elle était survoltée et avait réussi à prendre le dessus sur mes émotions. Je l'y avais sûrement invitée également. Elle avait relâché son emprise quand elle avait remarqué qu'elle s'en prenait à l'homme qu'elle aimait. Je ressentais encore plus fortement les effets de l'imprégnation, son monde ne tournait plus qu'autour de lui. Je ressentais une immense culpabilité au plus profond de moi. Il avait vu la détresse dans mes yeux.

« Eh ben dis donc ! Rappelle-moi de ne plus jamais t'énerver », plaisanta-t-il.

« Je suis désolée Matthew, je n'aurais pas dû, je … je … »

« Ne t'en fais pas, j'en ai vu d'autres. Et toi, tu vas bien ? »

« Mais je n'aurais pas dû t'attaquer comme ça ! »

« Et toi, tu vas bien ? », répéta-t-il en me regardant d'un air inquiet.

« J'ai un peu perdue les pédales, mais je vais bien. »

Il s'esclaffa lorsque je l'aidais à se relever.

« Tu as un peu perdue les pédales ?! C'est peu de le dire ! »

Je me sentais gênée, je quittai des yeux les deux orbites bleus qui me fixaient. Je m'apercevais que de nombreuses personnes étaient venues pour moi. Il y avait bien sûr Edward et Bella, Emmett, qui ne refusait aucune bataille, Jasper, le tacticien hors pair, Alice la gracieuse voyante et d'autres villageois français que je reconnaissais. J'étais touchée par tout le monde mais je m'en voulais de les avoir mis dans une telle situation.

Avec toutes ses distractions, je n'avais pas réalisées que mes victimes s'étaient rapprochées de moi pour tenter de me tuer. Le bouclier de Bella nous protégeait des attaques à distance, mais je remarquais qu'il s'était remarquablement développé, il était devenu une véritable barrière physique. Elle semblait surprise par cela mais appréciait d'autant plus cette faculté. Je voyais le dôme au dessus de nos têtes, il était resplendissant. Je préférais développer également le mien pour doubler notre protection. Je me concentrai et me rappelai les cours qu'elle m'avait donné.

Je ne savais si la nécessité de mon pouvoir avait eu un impact, mais le bouclier semblait beaucoup plus facile à manipuler, je sentais comme une partie de moi-même se détacher de mon corps pour envelopper mes amis.

Cependant les attaques des gardes ne semblaient pas être stoppées par le bouclier, on aurait dit qu'ils avaient été figés en plein élan. Je regardais la seule personne qui pouvait être responsable de cela, c'était Caïus, il avait étendu son pouvoir sur toutes les personnes dans la salle, sauf nous qui étions protégés par le bouclier de Bella.

« Calmez-vous mes amis, voyons, ce n'est pas une manière d'accueillir de nouveaux arrivants et puis, n'étions-nous pas préparés à une telle sauvagerie de la part de cette enfant de la Lune ? En tout cas, je suis désolé de voir que cette famille de cher vampire préfère sa compagnie à la nôtre. » En s'adressant à Edward et Alice, « Aro aurait tellement aimé vous compter parmi nous. »

« Non mais je rêve ! » pensai-je un peu trop fort, Edward eu un léger sourire. « Vous étiez les prochains sur la liste, s'il est navré d'une chose, c'est de perdre son prochain joujou ! » lui lançai-je.

« Vous avez raison maître », intervint Jane, « nous n'aurions pas dû agir de telle sorte, nous sommes désolés. »

« Ce n'est rien ma chère Jane. »

J'eus un haut le cœur, je fis mine de vomir pour montrer à quel point la situation me semblait pitoyable. Leur masque était déjà tombé, leur comédie ne rimait à rien. Mon comportement faisait sourire les autres, sauf Matthew qui semblait furieux.

« Elly n'est pas la personne que vous décrivez, les loups sont des êtres nobles. Jamais elle ne ferait de mal à des personnes qui ne le méritent pas. Elle n'est pas comme vous, elle ne tue pas les personnes sous prétexte qu'elle s'ennuie ! »

« Comment oses-tu nous manquer de respect ?! », répondit sa sœur. « Les Volturi sont des êtres nobles, plus nobles que les loups ! Nous chassons pour faire respecter la justice ! »

Elle aussi me donnait la nausée. Je ne serais satisfaite que lorsque je lui aurais arraché la tête !

« Respecter la justice ! », répétai-je, « tu crois que c'était juste de tuer Luvia ? Elle ne t'avait rien fait, elle était notre amie et tu l'as exécuté sans la moindre émotion ! Tu es un monstre ! »

« Moi, un monstre », dit-elle en s'esclaffant, « tu ne t'es pas regardé ! »

Son visage changea d'expression pour un air malicieux, elle se tourna vers Caïus et ajouta :

« Maître, n'est-ce pas un crime que de douter de nous ? Je pense que ces personnes », elle nous désignait tous du doigt, « devraient être exécutées pour cet affront fait à l'ordre des Volturi. »

Caïus la regarda d'un air interrogateur puis compris tout de suite où elle voulait en venir.

« Oh mais bien sûr, tu as raison chère Maéva. Gardes ! »

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