The Mercy Road

Je longe les pierres froides qui servent de mur. Ma respiration s'est un peu améliorée bien que cette grotte paraisse fermée de partout. Heureusement que je ne suis pas claustrophobe. Je fais le tour et finis par trouver un couloir. Je m'engage dans l’obscurité en continuant de me tenir à la paroi. Bien que j'ai réussi à me lever après la chute mes jambes restent douloureuses et me tenir me semble indispensable pour continuer à avancer. 

Finalement, après quelques instants de marche, je sens que sous ma main que la texture de la pierre change. Elle est plus polie et a une forme particulière comme les colonnes des palais grecs ou romains. Je me recule doucement pour éviter de trébucher et se dévoile, à mesure que ma vue s'habitue, une grande porte formée de deux colonnes de chaque côté. 

Je pousse la lourde porte malgré le peu de force qu'il me reste et me dépêche de passer avant que le battant ne se referme. 

Là, c’est le noir complet. Dans la grotte on voyait au moins juste devant soi. Je m’arme de courage et commence à marcher tout droit. Je ne vois pas le sol, impossible de savoir si je risque de tomber ou de trébucher. Au bout de quelques mètres, je discerne de la lumière avec une de ces fleurs qui m'ont permis d'être encore en un seul morceau. 

Je m'approche plus vite afin de retrouver cette lumière. Plus je m'approche et plus je trouve cette fleur…. Étrange… Elle semble avoir….un visage ? C'est impossible ! Ça n'existe pas. Je me tapote les joues pour m’assurer que je suis bien réveillée et pour me donner un peu de confiance. Je m'arrête à quelques mètres de la fleur pour l'observer. Elle a bien un visage. Hugh. Trop flippant. Mais elle n'a pas l’air méchante. 

- Salut ! 

La fleur vient de me saluer. La fleur vient de me saluer ! 

- Je m’appelle Flowey ! Flowey la Fleur ! Toi tu viens d'arriver dans l'Underground non ? Tu dois être bien paumée hihi. 

Respire, respire. Tout va bien. Surtout ne montre pas que tu paniques. Écoute ce que dis cette fleur et pars vite. La fleur me regarde avec un grand sourire amical. Je lui rends un sourire timide et hoche la tête. 

- Bon, il faut bien que quelqu'un t’explique comment ça se passe ici. Donc euuh, je vais le faire ! C'est partiiiii ! 

Quelque chose remua dans ma poitrine. Et soudain apparu au niveau de mon cœur une lumière rouge. Comme si celui-ci était devenu fluorescent. 

- Tu vois ce cœur ? C’est ce qu'on appelle l’Âme. Elle définit ce que tu es. Pour l'instant elle est faible mais elle peut grandir et se fortifier au fur et à mesure en gagnant des LV ! 

Tu tires une têtes assez étrange. LV ? Comme Level ? Niveau, comme dans un jeu vidéo ? 

- Hahaha, LV, c'est pour LOVE, l'AMOUR ! Ne t’inquiète pas, je vais en partager plein avec toi ! Tiens pour commencer, je t’envoies quelques pétales d'amitié, ne te prive pas ! 

Derrière Flowey, je vois des pétales blancs s'envoler. Ils sont lumineux et volent délicatement vers moi. Je tends la main et….. Une douleur m’envahie. Je ne presque plus bouger, comme vidée d’énergie. Je panique de plus en plus. Voilà qu'une fleur veut ma mort ! 

- IMBÉCILE !! me crie Flowey, dans ce monde c'est tuer ou être tué !

Je regarder la tâche jaune devant moi, ce n'est plus la petite fleur qui souriait poliment, elle sourie, mais un sourire macabre. Des frissons me parcourent l'échine. Autour de moi des pétales s’élèvent et m’encerclent.

- MEURS ! me hurle le monstre 

Les pétales se rapprochent, l'étau se ressert. Je ne peux plus bouger. Je ne peux rien faire. Je vais mourir ici. Quand est ce que ce cauchemar va s'arrêter ? Quand ? QUAND ? Que quelqu'un me sauve je vous en supplie ! Je me mets en position fœtale et ferme les yeux en attendant le moment de ma mort. 

J'attends.

J'attends. 

Soudain un cri, puis plus rien. Je ne sens plus la présence menaçante des pétales. 

Un voix douce brise le silence angoissant. Je tremble de tout mon corps. J'ai envie de vomir. 

- Allons, allons. Quelle horrible créature ! Faire cela à un pauvre enfant ! s'exclama la voix féminine. 

Je relève la tête. Mais n'ose pas ouvrir les yeux. Seulement guidée par la voix douce de cette femme. 

- Je m'occupe des Ruines, je m'appelle Toriel. Je viens souvent vérifier qu'un humain n'est pas tombé ici. Cela fait longtemps que ce n'est pas arrivé. Allez, relève toi et suis moi, tout va bien se passer. 

Lorsque j'entends les pas s'éloigner j’ouvre les yeux. La femme qui me parlait est très grande, avec une longue robe violette. Elle est couverte de fourrure blanche et a deux petites cornes sur la tête. 

Je me redresse. 

J’ai encore survécu. Grâce à elle. 

Je suis déterminée. 

Je la suis.