The Mercy Road

Chapitre 6 : Un premier pas

807 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 23/08/2019 01:08

Après avoir refusé de répondre à mes questions sur une possibilité de sortie, Toriel me dit de rester là, dans le salon, qu'elle a quelque chose à régler, qu’elle va revenir vite et que surtout je ne dois pas bouger. Elle sort en courant presque, dérivant sur la gauche pour atteindre les escaliers. Sans une once d'hésitation, je la suis. Je l'entends en dessous et dévale les marches. Elle doit sentir que je suis là car elle s'arrête et me demande de partir. Mais c'est hors de question, si je peux sortir, je le ferai. Nous sommes dans un couloir sombre de la même brique violette que le reste des Ruines. Toriel marche vite, mais je la suis en courant. À plusieurs reprises elle essaye de me dissuader de venir. Finalement, elle s'arrête et se retourne. J’entrouvre les yeux, derrière elle se trouve une immense porte taillée dans la pierre violette. Sur les battants, un point ailé survole des triangles. Le même que sur la robe de Toriel. 


- Très bien…. Si tu ne veux pas rester ici je comprends…. Mais je dois vérifier que tu es à la hauteur pour sortir d'ici. Je suis désolée mon enfant. Mais je vais devoir te battre.


Mon cœur commence à briller. Je panique, que dois-je faire ? Je ne peux pas l'attaquer ! Je refuse ! J'essaye de lui parler mais elle ne semble ne pas vouloir m'écouter. Il sort de ses mains des petites flammes comme des feu-follets qui viennent danser vers moi. Je les évite, je m’en prend un. 

Je refuse de combattre !


*Si ! Tu dois le faire ! Tu dois passer !* me murmure la voix.


Je ferme les yeux plus fort. J'entends le crépitement des flammes, le bruissement dans l’air, la chaleur près de ma peau. J'en évite, mais je pers peu à peu de l'énergie. Plus le combat avance et plus je me prends ces feu-follets, ils apparaissent partout, j’ai de plus en plus de mal à les éviter. À chaque tour, j'essaye de parler à Toriel, je lui crie que je ne veux pas me battre. À chaque tour, je l'épargne. Encore un coup. J’ouvre un peu les yeux. Instantanément la petite voix reprend :

*Prends le couteau ! Sers t'en ! Elle bloque le passage, elle ne te laissera jamais passer comme ça. Tu n'as pas le choix* 

J'hésite. 

Que faire ? Toriel ne répond pas. Peut-être qu'elle a raison, peut-être que je n'ai pas le choix. 

Je n'ai plus de force. C'est mon dernier tour. Les attaques de Toriel ne me touche presque plus. 


Je prends le couteau dans ma poche.


Je tremble.


Je suis à bout de souffle. 


Je cours tout droit quitte à me brûler sur les attaques magiques de Toriel. 


Je pleure.


Je tremble.


J’ai peur.


Je ne veux pas faire ça.

Je ne veux pas faire ça.


Je cours.


Je prépare mon coup.


J’ouvre enfin les yeux complètement… et je la vois. Elle ne se bat plus. Les feu follets sont sur les côtés et ne me touche pas. Pour la première fois, je la vois réellement, sa fourrure blanche scintille, sa robe violette couverte de poussière, et son expression. Au fond de ces yeux j'aperçois tout la douleur qu'elle a supportée, tous les humains et monstres qu'elle a vu mourir.

J'y vois la tristesse, le regret et la solitude qui la ronge. 


*C'est trop tard pour hésiter ! Fonce !* me crie la petite voix 


Non ! Je ne peux pas ! 


Je vois la scène au ralenti. Toriel. Le couteau. 




Je tremble.


J'ai mal.


Ma main libre saigne.


Le jouet couteau planté dedans. 


Toriel me regarde sans comprendre. Je la regarde aussi, les yeux grands ouverts. Je respire fort. Je pleure. J'ai l'impression que des cascades coulent sur mes joues. Je ne peux pas m'empêcher de pleurer. Je referme les yeux et laisse parler l'émotion.

Toriel retire le couteau et me prend dans ses bras. Sa fourrure est chaude et douce. Elle sent bon. Sa voix maternelle vient me réconforter :


- Pardon mon enfant. Je t'ai sous-estimée. Je comprends que tu ne veuilles pas vivre ici. Après tout, ça semble bien petit quand on y vit longtemps, elle rie mais j'entends toute l'émotion dans sa voix. Je vais t'ouvrir la porte, mais promet moi de ne jamais revenir ici.  


Je lui promet. Elle m'ouvre.


Je la regarde une dernière fois, puis part sans me retourner. La porte se referme derrière moi.


J'ai passé mon premier combat. 


Je peux trouver la barrière et rentrer.


Je suis déterminée.


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