Undermadness

Chapitre 11 : La fin d'UnderWorld

2641 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 11/12/2019 19:50

Petite note pour DakKarn851 : Non, non, je veux faire culpabiliser personne ^^ Pauvre Kin, n’empêche… Je ne lui épargne vraiment rien du tout… (Surtout en sachant… Tout son mystère… Mwehehe ^^) Mais sinon, oui, c’est bientôt terminé, pour Kin… Allez, je te remercie de ton commentaire, et j’espère que ce chapitre te plaira !

 

Bonne lecture à tous !

 

******************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************

 

J’attrape ma batte.

Je sors de ma cellule, ma chambre. Une fois dehors, je m’arrête une seconde pour la regarder une dernière fois.

C’est la dernière fois, après tout.

La dernière fois que je vois le punching ball, orné d’un dessin d’Ink, et recousu dans tous les coins. La dernière fois que je vois mon bureau, salit à la cire de bougie. La dernière fois que je vois ma seringue, mes aiguilles, mon fil… Ma chambre, durant toutes ces années.

Je n’aurais aucune raison de revenir ici. Aujourd’hui est le dernier jour de cette Timeline.

Je sors des cachots.

La salle du trône n’est pas vide. Ma famille entière attend déjà. C’est le matin pour eux. Moi, je me suis réveillée, durant la nuit, pour… Faire ce que j’avais à faire. Et je suis repartie me coucher. Ils parlent entre eux. Ils ont l’air… Si détendu…

Je n’ose regarder en direction des chambres.

Oui, les corps ne vont pas se réveiller d’un coup, ils ne vont pas venir se venger… Mais je ne veux tout de même pas regarder.

Peut être que du sang… Leur sang… A coulé à travers la porte… Peut-être…

-Kin.

Je relève la tête, et remarque Dydyne en train de me sourire.

-Ils sont en paix.

-… Je l’espère. Je souffle

-Quoi qu’il en soit, ils n’y seront pas très longtemps. Elle reprend

Je souris tristement à mon tour.

-Le pire, c’est que tu as bien raison.

Je tourne légèrement la tête. Blooky, Muffy, Metty sont dans un coin, patients. MK reste proche de Papy, protégé lui-même par les bras rassurant Grand frère. Phyphy reste près de Papa.

-Nous devrions y aller. J’affirme

Ils me regardent tous. Je baisse le regard.

-Je ne veux pas attendre plus longtemps.

Je pars en direction de la porte. L’ouvre, d’un mouvement seulement. Les lourdes portes grincent, nous laissant passer.

J’avance un petit peu, et me retourne vers le palais.

C’est... La dernière fois que je le vois.

-Vous devriez le regarder. Une dernière fois… Je murmure

Je baisse un peu la tête.

-Désolée, je devrais pas... Réagir comme ça.

-C’est rien. Fait Papa

Il me sourit, et se tourne vers le palais. Tout le monde se tourne vers le palais. Les pierres que j’ai placées sont encore là. Les planches sont à peine visibles, mais tout de même là.

Ça me rappelle des bons souvenirs…

Je détourne la tête, et commence à avancer plus loin.

-Ne perdons pas plus de temps.

Je soupire.

-Allons à Snowdin.

Une heure plus tard

Nous y voilà enfin.

La dernière étape de notre voyage.

L’ultime journée.

Snowdin.

Je tremble, rien qu’en pensant à ce que je vais faire.

Mais je ne dois pas perdre mon courage.

Durant tout le trajet, j’y ai pensé. J’ai retourné la question dans tous les sens, me rappelant sans cesse, sans le vouloir…

Que je vais tuer l’entièreté de ma famille, devant les yeux des autres.

Je me retourne vers les autres. Ils sont tous solennels. Ils savent très bien ce qu’il va se passer. Ils savent pourquoi j’ai apporté ma batte.

-Vous êtes prêts ? Je demande

Ils hochent tous la tête.

-…

-Kin. N’ai pas de regrets. Tu es trop loin pour reculer, maintenant. Affirme Grand frère

Je lui souris tendrement.

-Je sais.

Je jette un regard autour de moi. Je vois les ruines du village. Quelques briques ça et là. Cela fait bien, bien longtemps qu’il n’y a plus rien ici. Plus personne ne vit dans ce froid perpétuel.

Moi-même, j’ai failli mourir ici, de froid, seule, abandonnée… Mais c’était il y a si longtemps que… J’ai l’impression que c’était un rêve.

-Cet endroit me rappelle tant de souvenirs. Murmure Dydyne

-Je me souviens de… Chaque maison. Chaque habitant. Affirme Papa

-Je me souviens, lorsque Papyrus pouvait… Souffle Grand frère

Il dépose sa main sur l’épaule de Papy, tristement.

-J’ai oublié le son de sa voix… Cela fait si longtemps…

Il tapote sur les épaules de Papy, pour lui faire comprendre ce qu’il vient de dire. Papy, en réponse, dépose son semblant de tête contre Grand Frère.

-Kin.

-Oui, Papa. Je souffle

-Il est temps.

Il s’approche de moi, et me prend la main.

-C’est absolument horrible à dire. Horrible. Mais… Qui… Commence Papa

-…

Je recule de quelques pas.

-Fermez les yeux, tous. J’ordonne

-Et pourquoi donc ? Demande Muffy

-Pour ne pas que vous voyez la mort en face. C’est terrifiant.

Dydyne me sourit.

-Très bien. Si c’est ce que tu souhaites…

Elle dépose un baiser sur le crâne de Phyphy, et ferme les yeux.

-Les adieux les plus courts sont les moins douloureux. Reprend Muffy tristement

-Oui… Je murmure

-Alors je… me… contenterais… de te dire… au revoir, Kin. Souffle Blooky

-Et… Merci. Reprend Muffy

-Merci pour tout ce que tu as fait pour nous. Sourit Dydyne

-Merci de nous avoir redonné espoir. Affirme Papa

-Jamais je ne t’oublierai. Jamais nous ne t’oublierons. Affirme Grand frère

Je retiens quelques sanglots. MK, Papy et Phyphy, ne pouvant parler, se contente de grogner un peu. Ils se placent tous en ligne, plus ou moins. Je les regarde tous.

Ils m’aiment, et je les aime.

Et par amour pour eux, je vais les tuer.

J’hésite à bouger…

Tu dois le faire.

Je sais.

Et c’est parce que je sais que je m’approche de Papa en premier.

Papa me tend son âme. Il est le premier à le faire. Tous ceux qui peuvent me la tendre le feront. Je vois Papy faire comme il peut. Mais il ne va pas y arriver. Je le sais. Il n’a plus de mains, après tout.

-Au revoir, ma fille. Murmure Papa

Je prends la main de Papa.

-Au revoir, Papa. Je réponds

Je prends délicatement son âme dans ma main. Je sais qu'il a mal. Même si cela ne se voit pas. Après tout, il souffre depuis tant d'années qu'une douleur de plus ou de moins…

Je fais sortir ma propre âme. Je regarde les deux petits cœurs. Ferme les yeux. Me concentre.

-Toriel serait fière de toi.

Les deux âmes fusionnent.

Je ressens soudain une immense tristesse, une immense mélancolie, et une fierté étrange.

J'ose ouvrir les yeux. J'étouffe un sanglot en voyant que Papa n'est plus là.

Je recule d'un pas. Puis secoue la tête. Me ressaisit.

Il en reste d'autres qui attendent.

Les plus proches sont Blooky et Metty.

-Kssssssssch ! Tente Metty

-Kin… Au revoir… Murmure Blooky

-Au revoir.

Je lève ma batte.

Ferme les yeux.

Je ne veux pas les voir.

J’abat brusquement ma batte.

Il n’y a aucun choc, ils sont presque liquides, après tout. Mais je sens tout de même une résistance. Et plus rien.

J’ouvre les yeux, et deux âmes apparaissent. Je les attrape toutes les deux. Assez brusquement. Et je sens une douleur. Une immense douleur, dans ma propre âme.

Je viens de fusionner avec eux.

Je tombe au sol sous la douleur. Est-ce la douleur qu’ils ont ressentis toutes ces années ? Est-ce la douleur de mourir ?

Je n’en sais rien.

-Kin, qu’est-ce qu’il… Tente Dydyne

-Silence… Je coupe

Je me relève doucement.

-Je… Je vais bien. Je vais très bien. Je dois continuer.

J’attrape ma batte, et m’approche de Phyphy et Dydyne. Elles se tiennent, aussi bien que possible, la main. Je sais que Phyphy ne peut pas parler. Je dépose ma main sur sa joue. Elle penche légèrement la tête.

-Je t’aime, Phyphy. Je suis heureuse de t’avoir rencontrée. Je souffle

-… Ha… Elle gémit

-Kin.

Je me tourne vers Dydyne.

-J’aurais aimé jouée une dernière sérénade avec toi.

Je souris.

-J’aurais aimé continuer à m’entrainer, jusqu’à devenir plus forte que toi.

-Tu es déjà plus forte que moi.

Je me relève, et attrape ma batte.

-Je suis heureuse de mettre fin à vos souffrances. J’affirme

-Je suis heureuse d’avoir vécu à tes côtés.

Elles ferment toutes les deux les yeux. Je regarde une minute Dydyne, ma grande sœur adorée, mon modèle, celle que j’ai rêvé de devenir.

Et que je vais abattre sans vergogne.

Je lève ma batte, et vise son crâne. Elle ne me voit pas. Tant mieux.

Elle ne serait pas heureuse de me voir pleurer.

J’abat ma batte brusquement sur son crâne. Je tombe au sol. Ouvre les yeux. De la poussière continue d’apparaitre, alors que son âme fait de même. Je relève la tête, et fait apparaitre mon âme.

J’attrape celle de Dydyne. Me concentre. Et les deux fusionnent.

Je ressens une immense tristesse, encore. Je suis toujours au sol, je n’arrive pas à me relever. Mes jambes tremblent. Dydyne…

Je viens de tuer Dydyne…

Je retiens mes sanglots. Je ne dois pas encore pleurer. Pas pour l’instant.

J’ai… J’ai moins pleurer devant Cookies, pourquoi !

Je crois que je sais.

Hier, je suis devenue un monstre. J’ai tué sans regrets. Sans leurs mots d’adieu.

Mais aujourd’hui, je les vois devant moi. Je réalise l’ampleur…

-Kin…

Je panique soudainement.

-Non, Grand frère, n’ouvre pas les yeux ! Je m’écrie

Je me relève soudainement.

-Je… Je vais bien. Promis.

-Kin…

-Je vais me dépêcher.

Je me tourne vers Phyphy.

-Tu as déjà trop attendue…

D’un coup de batte, elle part en poussière. Souriant du mieux qu’elle peut. Je ne veux pas passer plus longtemps… Je veux me dépêcher, je veux que cela s’arrête !

J’attrape son âme. Fusionne avec elle. Ressens à nouveau cette tristesse.

Et m’approche de mes deux… Prochaines… Victimes.

MK et Muffy.

Je pose ma main sur le crâne de MK, pour lui tapoter la tête.

-Tu as été un grand garçon très courageux, petit frère.

-… In… Il gémit

-Tu pourras parler, là ou tu vas. Je te le promets. Je souffle

Je souris, recule un peu, et abat brusquement ma batte sur lui. Les adieux les plus courts sont les moins douloureux. C’est bien vrai.

J’attrape l’âme qui apparait. Fusionne avec elle. Et étrangement, d’un coup, je me sens… Bien plus puissante.

Je crois que je commence à absorber assez de détermination… Je regarde les autres. C’est trop tard, il faut que je les tue de toute manière. Ils ne peuvent pas attendre l’Oméga Reset… Comme ça.

J’approche de Muffy.

-Je sens que c’est mon tour.

-Oui. Tu as raison.

Elle s’approche, d’une marche arachnéenne, vers moi. Sourit. Sans ouvrir les yeux.

-Merci. Elle murmure

-… Je t’aime, Muffy.

Je place ma batte juste au-dessus d’elle. La lève. L’abat. En fermant les yeux. Je respire fortement une bonne seconde, et ouvre les yeux.

L’âme vole devant moi. Et avant qu’elle puisse disparaitre, je l’attrape. Prend la mienne. Et fait fusionner les deux.

Alors qu’auparavant, j’éprouvais une immense tristesse… Mais maintenant, j’ai presque la nausée. Non. J’ai la nausée. Mon corps lui-même ne veut pas que je continue ce que je suis en train de faire.

Mais je dois le faire, pour tout ceux qui comptent sur moi.

Je me tourne vers… Les deux derniers. Grand frère et Papy. Je laisse quelques traces de pas dans la neige. Je n’ose pas regarder si le blanc est taché du gris des poussières.

Une fois devant Papy, je tapote sur son torse.

-Tu vas énormément me manquer, petit frère.

Je prends ma batte.

-C'est pour toi que je le fais.

Il tapote sur mon bras tendrement. « Je t’aime grande sœur ».

Je ferme les yeux, et donne un grand coup de batte. J'entends un crac. Son corps disparaît.

A la seconde où son âme apparaît, je l'attrape. Je fusionne avec elle. Les dernières poussières de mon petit frère s'envolent doucement.

Je me tourne vers Grand Frère, qui me tend déjà son âme. Il lâche une larme magique.

-Je suis heureux de t'avoir connu.

Il place sa main devant lui. Je reconnais immédiatement ce geste, et dépose ma main contre la sienne. Puis, je lève les yeux. Non, il ne les a pas ouverts. Je souris.

-Tu te souviens de… Notre première rencontre ? Je demande

-Evidemment. Je ne l’oublierais jamais.

On reste en silence un long moment. J’entrelace mes doigts dans les siens.

-C’est marrant… Finir et commencer… Par ce simple geste…

-Tu as raison. C’est ironique.

Il laisse s’échapper un rire.

-Je ne vais pas te laisser patienter plus longtemps.

Il dépose sa main sur son torse, pour s’emparer de son âme. Il me la tend. Je regarde ce petit cœur retourné.

-Merci, Grand frère.

Je prends délicatement l’âme.

-Je t’aime.

J’arrache l’âme. Et la fait immédiatement fusionner avec la mienne. J’ouvre les yeux. Et je remarque… Que Grand frère a lui aussi les yeux ouverts !

-Grand frère !

Il pleure à chaudes larmes.

-Merci.

Et sur ces mots, il part en poussière. Disparaissant devant moi.

Je me mets à trembler incontrôlablement. Je tombe au sol. Je ressens, dans mon âme, soudain, toutes ces âmes que j’ai… Que j’ai…

-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!

Ce cri me déchire la gorge. Mais je m’en fiche. J’ai trop mal à l’âme. Il faut que je sorte cette douleur quelque part. Quel que soit le moyen.

Relève-toi.

Je me relève. Sèche mes larmes.

C’est le moment.

C’est enfin le moment.

Mon âme apparait devant moi. Je tends le bras. Mon petit cœur rouge tâché de noir se place devant. Je ferme les yeux. Me concentre.

Et utilise ce pouvoir que je n’ai jamais utilisé.

Je dois me concentrer, pour utiliser toute la détermination dans mon corps. Toute cette que j’ai pris. Que j’ai volé aux autres. Je n’ai jamais ressenti une telle puissance… Il faut que j’y arrive, il le faut !

J’ouvre les yeux.

Et laisse s’échapper une larme de joie.

-Te voilà enfin…

Un panneau noire immense, portant des écritures multicolores et une étoile des mêmes couleurs se trouve devant moi.

-Oméga Reset.

Je tremble sous l’appréhension, et la joie. Je m’apprête à faire un pas. A enfin appuyer sur ce bouton sacré. Ce bouton que j’ai attendu, depuis tant de temps. Tant d’années.

Enfin, enfin, enfin ! Je vais les sauver !

-Bon travail, Kin.

Laisser un commentaire ?