Une dernière promesse

Chapitre 21 : De nouveaux horizons enneigés

3145 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 13/11/2020 11:01

Frisk passa la nuit prostré dans le fauteuil, roulé en boule. Il ne parvint pas à fermer l'œil, perdu dans ses pensées. Pour se sentir moins seul, il avait fini par allumer la télévision pour regarder de vieilles émissions de Mettaton sans saveur. Complètement perdu, il commençait à se demander ce qui se passerait pour son ami maintenant. Sans ne le lâcherait plus pour s'assurer qu'il ne faisait rien de stupide. Il allait devoir jouer la chance ou tromper sa vigilance, ce qui s'avérait risqué lorsque l'on connaissait le squelette. Sans détestait les secrets et les mensonges, peut-être encore plus que les resets.


La porte de la chambre de Papyrus grinça. La menace de Sans était toujours fermement ancrée dans la tête de l'adolescent et il décida de ne pas bouger. Il avait manqué de lui sauter à la gorge la veille ! Le soir-même où le roi avait annoncé qu'il ne représentait aucune menace. Chara devait bien rire, coincée dans un coin de son esprit. Elle avait réussi à provoquer le doute de nouveau dans la tête de Sans et Frisk allait payer cher les conséquences de sa bêtise.


"Humain Frisk ?"


L'adolescent se figea, avant de se tourner légèrement vers lui. Il n'avait pas l'air à l'aise, dans son pyjama. Il avait aussi baissé la voix pour ne pas alerter Sans. Avait-il entendu leur conversation nocturne ? Sans n'avait pas spécialement était discret. Le squelette descendit les marches et s'arrêta devant le canapé, nerveux. Il joua un moment avec ses mains avant de se décider à s'asseoir à côté de lui. Frisk le suivit du regard, sur ses gardes, des fois que Chara essaierait de le prendre en traître.


"Je sais que Sans t'as dit de rester loin de moi, mais Sans n'a aucun ordre à me donner. Est-ce que tu vas bien ? Tu n'avais pas l'air dans ton assiette hier soir, et avec ce qu'il a dit... Je sais que tu le tiens beaucoup en estime, mais il ne faut pas prendre tout ce que dit Sans au pied de la lettre. Il veut protéger tout le monde, mais il ne sait pas comment s'y prendre sans se mettre lui-même en danger... Tu peux m'expliquer ce qui s'est passé hier ? Je suis une oreille attentive, tu sais, et je n'aime pas te voir triste. Est-ce que tu veux une tasse de chocolat chaud ?"


L'adolescent hésita, puis hocha la tête. Toujours nerveux, Papyrus se dirigea vers la cuisine. Frisk entendit à peine la porte de Sans s'ouvrir, mais il pouvait voir qu'elle était maintenant entrebâillée. Il surveillait. Frisk pouvait sentir son jugement d'ici. L'adolescent poussa un soupir et se redressa pour s'installer plus confortablement, un coussin dans le dos. Papyrus ne tarda pas à revenir avec deux tasses. Il en déposa une dans les mains de Frisk en faisant attention à ne pas le brûler, puis s'installa en tailleur en face de lui avec la sienne, attentif.


"Alors dis-moi, commença-t-il, encore un peu hésitant, qu'est-ce qui s'est passé hier soir ? Je t'ai entendu crier mon nom, et ça m'a... un peu effrayé pour être honnête. Tu n'avais vraiment pas l'air bien.

— C'était un cauchemar, répondit Frisk d'une petite voix. On était à la surface, tout se passait bien, et puis Chara a décidé de s'amuser un peu en faisant revenir les souvenirs des derniers jours. Sans est... Sans est mort... Et puis les humains ont attaqué et tu... Je n'ai pas réussi à t'arrêter avant que..."


Il serra la poigne sur la tasse pour empêcher les larmes de couler. Rien que d'y penser, il en tremblait encore. Ces quelques derniers jours de normalité l'avaient ébranlé plus qu'il ne l'avait cru. Il essayait d'agir comme si tout allait bien, ce qui était le cas, mais lui se portait au plus mal.


"Quand je me suis réveillé, j'ai senti que Chara était encore là. Elle a tenté de prendre mon corps pour que je t'attaque, alors j'ai pris peur et je suis parti en courant. Et après, je suis tombé dans la rivière, Sans m'a repêché et il m'a passé un savon. C'est là que Chara lui a dit qu'elle projetait de te tuer, et il ne l'a pas très bien pris. Ca et... Et aussi le fait qu'elle lui dise que je voulais essayer de le sauver dans son dos.

— C'est le cas ?"


Frisk lança un regard vers la porte de Sans. Il prit une inspiration. S'il écoutait, autant être parfaitement honnête avec lui.


"Oui. J'ai peur que ça se reproduise encore une fois. Je ne sais pas si j'arriverais à tenir le coup comme la dernière fois. Je ne trouve pas ça juste. Sans a attendu plus longtemps que n'importe qui sa fin heureuse, et je refuse de le laisser mourir une nouvelle fois sans pouvoir rien y faire. Et puis... Il y a ce squelette, derrière la porte grise...

— Un squelette ? demanda-t-il, perturbé. Un squelette comment ?

— Grand, plus grand que toi, avec des cicatrices sur le visage. Il avait l'air comme... fondu avec le sol. Et triste. Je l'ai déjà vu plusieurs fois avant aujourd'hui, confia-t-il. Quand j'étais ici, avant, la porte grise apparaissait parfois. Mais dès que je lui parlais, il disparaissait, comme s'il avait peur... Ou que ce n'était pas le bon moment. Il s'appelle Gaster, c'était le scientifique royal avant Alphys. Et quand je lui ai parlé de Sans, j'ai vu tout de suite dans son regard qu'il le connaissait. Est-ce que tu sais qui...

— Oui, avoua Papyrus. C'est... Notre père. Je n'ai aucun souvenir de lui, avoua-t-il, mais j'ai lu plusieurs fois son nom dans les vieux papiers de Sans, dans son laboratoire derrière la maison. Je ne pense pas qu'il soit au courant que j'ai fouiné là-bas, mais s'il ne me cachait pas tant de choses aussi.... Qu'est-ce qu'il t'a dit ?"


Frisk hésita. Papyrus ne comprendrait sans doute pas pourquoi il voulait se lancer vers une mort certaine. Mais trop tard, il ne pouvait pas simplement s'arrêter ici dans son histoire désormais.


"Il m'a dit que Sans était sa création et qu'il fonctionnait à partir de détermination. Sa "maladie", c'est simplement son niveau de détermination qui diminue et qu'il faudrait recharger. Mais pour ça, il faut extirper le trait de la détermination d'un porteur humain, le problème... Le problème c'est qu'il ne peut y avoir qu'un humain déterminé à la fois. Pour sauver Sans, il faudrait que je vide ma détermination pour la lui donner... Mais ça causerait aussi ma mort. Et c'est pour ça que Sans est en colère. Parce qu'il savait que c'était une possibilité depuis le début, peut-être même depuis notre première rencontre, et il ne voulait pas que je le sache, parce qu'il sait que je ne compte pas en rester là et que je vais trouver un moyen, que ça lui plaise ou non."


Sans se téléporta devant eux. Frisk ne put s'empêcher de grimacer. Il avait raison, il était bien en train d'écouter.


"Frisk, tu dois arrêter avec cette mentalité, dit sombrement le squelette. Tu ne peux pas sauver tout le monde. J'ai choisi de ne pas me faire soigner, tu comprends ça ? C'est mon choix, à moi. Et c'est une des dernières choses qu'il me reste, le peu de libre-arbitre qui existe encore ici. Plutôt que de jouer le héros, pourquoi ne pas te mettre à ma place cinq minutes ? J'ai vécu plus de vies qu'il n'est possible d'en avoir, j'ai vu plus de choses ici bas que n'importe quel monstre dans ces foutus souterrains. Je ne veux pas être sauvé. J'étais prêt à mourir avant que tu ne nous ramène tous encore une fois ici, et je ne comprends pas pourquoi toi tu ne peux pas le comprendre, alors que tu as été à ma place pendant longtemps."


Frisk détourna le regard, mal à l'aise. A côté de lui, Papyrus se tendit.


"Sans... Tu ne peux pas dire des choses comme ça, chuchota le squelette.

— Et alors quoi, Papyrus ? cria-t-il. Je dois juste accepter de n'avoir aucun droit sur ma propre vie ? Si ce que Frisk dit est vrai, tu sais ce qu'il a fait. Tu sais ce qu'il nous a fait. Encore, et encore et encore. Il a eu nos vies entre ces mains et il a choisi de les réduire en cendre parce qu'il le pouvait. J'en ai marre, tu peux comprendre ça ? J'en ai marre d'être le pantin de lignes temporelles prédestinées, j'en ai marre de savoir toujours en avance ce qui va se produire et j'en ai marre de voir les personnes auxquelles je tiens souffrir encore et encore parce que quelqu'un n'a pas été capable de faire les bons choix pour nous. Mais la vie, ce n'est pas un jeu, Frisk. Tu m'as enlevé ma vie, tu l'as prise en otage pendant plusieurs mois, voire années. Tu n'as pas à prendre de décision pour moi. Je t'interdis de prendre des décisions pour moi. Tu n'es pas maître de ma vie, et je ne suis pas le pion de ton jeu. J'existe, je pense et je suis capable de prendre des décisions par moi-même. Mêle-toi de ce qui te regarde."


Sur ces mots, il attrapa sa veste et se dirigea vers la sortie.


"Où est-ce que tu vas ? s'inquiéta son frère.

— Chez Grillby. Je vais me saouler et boire jusqu'à ne plus tenir debout pour oublier, encore.

— Sans... tenta Frisk.

— Non, ne m'adresse pas la parole maintenant. Je ne veux rien entendre qui sorte de ta bouche. Je serais là pour t'emmener chez Alphys tout à l'heure."


La porte claqua derrière lui. Papyrus poussa un soupir amer. Frisk ne fit plus aucun effort pour retenir ses larmes.


"Il a besoin de temps pour se calmer, le rassura le squelette. Je ne pense pas qu'il pensait tout ce qu'il a dit, il a parlé sous le coup de la colère. Tu sais, Sans a toujours été comme ça... Il accumule tout pour protéger les autres jusqu'à ne plus pouvoir le supporter et exploser. J'aimerais qu'il se confie plus à moi, mais... Il ne le fait jamais.

— Arrête, Papyrus. Il a raison. Je n'ai pas à le forcer s'il ne veut pas être aidé.

— Et moi, je pense qu'il a tort. Sans ne veut jamais être aidé, mais ça ne veut pas pour autant dire qu'il n'a pas besoin d'aide. Humain Frisk, même si je respecte son opinion, je ne compte pas attendre de le voir tomber en cendres sans rien faire contre. Si tu penses que tu peux l'aider... Bien sûr, sans que cela te mette en danger, cela va de soi, je suis prêt à t'aider moi aussi. Avec le docteur Alphys et Undyne, je suis sûr qu'on peut trouver une solution.

— Je ne sais pas comment tu arrives à faire ça, répondit l'adolescent avec un demi-sourire.

— Faire quoi ?

— Voir le bon côté des choses, même quand il n'y a aucun espoir.

— Nyeh eh eh, c'est mon attaque secrète. Le grand Papyrus est plein de ressources !"


Frisk sourit puis se jeta dans ses bras. Papyrus avait raison. Si Sans ne voulait pas que Frisk l'aide, il ne le ferait pas. Non, il utiliserait Papyrus, Undyne, Alphys et Asgore pour le faire à sa place. Il ne comptait pas lâcher l'affaire. Il avait trop de détermination pour ça.


***********


La matinée suivit son cours sans plus de débordements. Sans finit par revenir du bar. Il adressa un regard colérique vers Frisk avant de se traîner en haut des escaliers pour s'enfermer dans sa chambre. L'adolescent décida de faire comme Papyrus et d'ignorer sa mauvaise humeur pour faire comme si tout allait bien. Il attendait avec hâte le rendez-vous avec Alphys. En attendant, il décida d'accompagner Papyrus pour sa patrouille. L'ambiance sombre de la petite maison était trop pesante pour lui.


De la neige jusqu'aux genoux, Frisk eut grand plaisir à l'accompagner dans la forêt pour son rendez-vous avec Undyne. Après tout, il restait une annonce à faire au squelette et l'enfant avait choisi de ne rien lui dire pour ne pas lui gâcher la surprise. Ils retrouvèrent la guerrière devant la porte des ruines, frigorifiée. Undyne détestait Snowdin et le froid plus généralement. Posséder des attributs de poisson tropical y était sans doute pour quelque chose. Appuyée contre sa lance, elle essayait de se réchauffer tant bien que mal en soufflant dans ses mains. Son visage afficha un réel soulagement lorsque Papyrus et Frisk apparurent enfin à l'horizon, bien vite remplacé par de la méfiance lorsqu'elle s'aperçut que l'humain l'accompagnait.


"Je commençai à me demander où est-ce que tu étais passé, grogna-t-elle. Quelles sont les nouvelles ?

— Rien à signaler, capitaine. Tout est calme à Snowdin, comme d'habitude.

— Bien. Bon, écoute, je voulais te voir à propos du roi et du gamin. Il nous faut quelqu'un pour le surveiller et l'accompagner partout, et Asgore semble penser que comme tu t'es déjà lié d'amitié avec lui, tu pourrais.... Enfin, tu pourrais faire l'affaire. Le problème c'est que tu n'es pas encore un garde royal donc... Donc il faut qu'on remédie à ça."


Papyrus resta immobile. Frisk put clairement voir l'information remonter de ses pieds à sa tête. Il ouvrit la bouche, puis se tourna vers l'adolescent. Il hésita, puis l'attrapa et partit en courant derrière un arbre. Il reposa l'adolescent au sol.


"Elle a bien dit que je suis un garde royal ?

— On dirait bien.

— Par la barbe d'Asgore ! s'exclama le squelette en tombant à genoux, les mains levées vers le ciel."


Il retrouva bien vite sa contenance. Il récupéra Frisk et retourna auprès d'Undyne, pas le moins du monde perturbée par sa fuite soudaine. Le squelette se jeta à son cou et la serra dans ses bras.


"Merci ! Merci ! Merci ! Merci ! Je te promets que je ne te décevrais pas ! Moi, le grand Papyrus, vais protéger l'humain Frisk jusqu'à la mort !

— Si on pouvait éviter d'en arriver là... Tu devrais recevoir ton armure d'ici une heure ou deux. Tu nous accompagneras au château avec l'humain, puisqu'il doit voir Alphys, on en profitera pour te faire prêter serment devant le roi. Je compte sur toi pour être à l'heure.

— Oui capitaine, répondit-il en se mettant au garde-à-vous."


Undyne lui adressa un grand sourire puis l'attrapa au cou et frotta son crâne avec vigueur.


"Fuhuhu, bienvenue dans l'équipe, cadet Papyrus. Je vais faire de ta vie un enfer et tu vas me supplier de revenir en arrière, mais je peux t'assurer que je vais faire de toi un vrai guerrier. Pour de vrai, cette fois. Fini les cours de cuisine, on passe aux choses sérieuses.

— Undyne, arrête, tu vas me casser un os, geignit pitoyablement Papyrus. Oh ! Il faut que j'aille le dire à Sans !"


La guerrière le relâcha. Papyrus partit en courant vers Snowdin, oubliant totalement son attribution de mission qui se retrouva seul avec la capitaine de la garde royale. Il y avait encore du travail. La femme-poisson détailla Frisk de son œil valide avec méfiance, mais l'adolescent pouvait sentir qu'elle était dans une meilleure disposition que la veille.


"Je ne lui ferais rien, si c'est ça qui t'inquiète, lui dit l'enfant avec un demi-sourire. Papyrus est l'un des premiers à m'avoir tendu la main ici, et je ne compte pas trahir sa confiance.

— Tu as plutôt intérêt. J'ai passé beaucoup de temps sur son cas, et si tu lui brises le cœur, je n'aurais aucune pitié. Je ne sais pas ce qu'il te trouve, lui, ou Asgore, ou Alphys, mais je veux bien te laisser le bénéfice du doute. Je reconnais que je t'ai peut-être jugé un peu vite.

— Je comprends. Tu ne cherches qu'à les protéger, c'est normal. J'aurais fait la même chose si j'étais à ta place."


Elle parut surprise de l'entendre parler de cette façon. Un petit sourire traversa son visage et elle se détendit.


"Tu me rappelles beaucoup quelqu'un que je connais, rit-elle. Eh, pourquoi tu ne passerais pas à la maison un de ces jours avec Papyrus ? On aurait plus de temps pour discuter. Alphys m'a parlé de l'histoire humaine et de ses princesses aux grandes épées, et j'adorerais voir ça en vrai.

— Je te promets que si on réussit à aller à la surface, je te présente à toutes celles que je connais."


Son regard se mit à luire d'envie, même si elle essayait de se contenir. Elle finit par lui offrir un sourire chaleureux qui informa Frisk qu'il avait réussi à gagner sa confiance pour l'instant. Undyne n'était pas méchante une fois qu'on prenait le temps d'apprendre à la connaître. Etant donné que l'adolescent avait fait une bonne impression à Alphys, il savait que ce n'était plus qu'une question d'heures avant que la guerrière n'arrête d'être sur la défensive avec lui.


Alors qu'ils s'apprêtaient à quitter la porte des ruines pour regagner Snowdin, un grincement les surprit tous les deux. Undyne bondit en avant, cachant l'enfant derrière lui, lance pointée vers la porte. D'abord hésitante, une vieille dame aux longues oreilles blanches et au visage poilu passa la tête à travers la porte. Ses yeux parcoururent l'étendue froide avant de se poser sur Frisk et de s'embuer immédiatement.


"Maman ! réagit Frisk immédiatement."


Il courut vers Toriel qui lui ouvrit grand les bras. Mieux valait tard que jamais. L'ancienne reine des monstres le couvrit de mots doux, n'y croyant pas vraiment. Elle l'embrassa sur le front avant de se relever et de poser son regard sur Undyne, pâle comme la mort. Elle hésitait, la lance toujours tendue devant elle.


"C'est ton amie ?

— Oui, c'est Undyne. Maman, on doit retourner à Snowdin, j'ai un rendez-vous avec le roi. Je vais aider à briser la barrière, mais sans me battre avec lui. Il n'est pas méchant.

— Hum, on en reparlera quand je le verrai de mes yeux, dit-elle d'une voix plus sombre."


Certaines choses ne changeaient jamais. Frisk sourit puis lui prit la main pour la guider vers Snowdin. Il se tourna vers Undyne, toujours sur ses gardes.


"Tu viens ?"


Elle hocha simplement la tête et les suivit en silence, l'air pensif.


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