Une dernière promesse

Chapitre 22 : La vieille reine et le bouffon

3400 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/11/2020 11:41

Frisk, Undyne et Toriel retrouvèrent Papyrus devant chez lui, les mains sur les hanches et l'air entre inquiétude et contrariété. Le squelette regardait autour de lui, à la recherche de quelque chose. Lorsque son regard tomba finalement sur le groupe, son attitude changea pour revenir brusquement à la normale, comme si rien ne s'était passé. Undyne le rejoignit en deux grands pas, l'agrippa au cou et le bascula en avant sans aucune difficulté pour lui frotter le crâne en ricanant. Le squelette produisit une suite d'onomatopées inintelligibles en se débattant pour échapper à sa prise.


Autour d'eux, les monstres de la ville s'étaient tous figés, tournés vers Toriel. L'ancienne reine, mal à l'aise, dansait d'un pied sur l'autre. Frisk lui prit la main gentiment pour la rassurer. Elle lui sourit gentiment avant de reprendre contenance et de regarder autour d'elle, intéressée par les bâtiments qui avaient poussé comme des champignons depuis qu'elle s'était enfermée dans les ruines.


Après un ultime effort, Papyrus réussit à échapper à l'emprise de la chef de la garde royale en tombant sur les fesses dans la neige. Il se frotta douloureusement la nuque dans une série de "Owie" discrets, avant de se tourner vers Frisk, nerveux. Il joua avec ses mains.


"Sans a disparu, finit-il par avouer. Je l'ai cherché partout, mais il n'est ni chez monsieur Grillby, ni dans sa chambre. Monsieur Grillby m'a par ailleurs informé de ne pas l'avoir vu aujourd'hui, ce qui est plus qu'inquiétant étant donné qu'il... Enfin, qu'il y passe généralement la matinée. Humain Frisk, tu ne l'aurais pas croisé sur le chemin du retour ? Je déteste quand il fait ça !

— Désolé, Pap', on a croisé que les sentinelles sur la route. Mais il ne doit pas être bien loin. Euh... L'humain et moi, on va chercher. Toi, reste avec l'ex d'Asgore, dit-elle à Papyrus. Appelle-moi s'il se pointe de nulle part, comme d'habitude."


Le squelette remarqua subitement la présence de Toriel et s'inclina.


"Madame Asgore, enchanté, je suis Papyrus.

— Toriel, grogna-t-elle. Enchantée, Papyrus, dit-elle avec un sourire. Mais dites-moi, qui est Sans ?

— Son frère, répondit Frisk. Il adore faire des mauvais jeux de mots, ajouta-t-il innocemment."


Le regard de la reine s'illumina alors qu'un franc sourire apparaissait sur son visage, cette fois. Elle avait beau ne pas connaître son nom, elle connaissait très bien Sans, puisqu'il était son correspondant à travers la porte des ruines. Pendant longtemps, ils avaient échangé des blagues pendant des heures et des heures, jusqu'à ce que Toriel lui demande de promettre de veiller sur Frisk, lui offrant ainsi toute sa confiance. Le squelette... N'avait pas franchement été d'une grande aide lors de sa première aventure ici. Frisk se rappelait l'immense sentiment de trahison lorsqu'il était passé devant son stand de hot dogs, Undyne aux trousses. Il avait eu beau le secouer et l'appeler à l'aide, Sans continua de ronfler, un filet de bave au coin de la bouche.


Frisk approuva le plan d'Undyne. Il confia sa maman au bon soin de Papyrus, dans tous ses états, qui l'invita à entrer. Une fois la porte fermée, Undyne prit la direction de Waterfall et pointa vaguement le chemin vers les ruines à Frisk. L'enfant hésita, puis fit quelques pas en direction de chez Grillby. Il revint cependant bien vite en arrière en remarquant que des traces de pas se dirigeaient vers l'arrière de la maison de Papyrus. Les pieds étaient trop petits pour appartenir au cadet, et des poils roses recouvrait parfois les empreintes. Frisk sourit, fier de ses compétences de fin limier. Enfin, ce n'était pas comme si les empreintes étaient assez évidentes. C'en était presque trop louche.


Il décida de suivre son instinct et suivit la piste. Derrière la maison de Sans et Papyrus se trouvait une petite cave, dont seul Sans connaissait apparemment l'existence. Frisk l'avait découverte par hasard un jour où il s'ennuyait, mais n'avait pu l'ouvrir que bien plus tard, après avoir trouvé une clé dans la chambre de Sans, au terme de nombreux mots de passe stupides lors de son jugement, avant Asgore. Comme il s'y attendait, la porte était fermée. Frisk fouilla ses poches et en sortit la clé, qui apparaissait magiquement à chaque fois dans ses poches, puis il entra.


Sans sursauta et fit volte-face dans sa direction, son oeil bleu fluorescent, une main sur la poitrine. Un instinct de survie primaire fit reculer immédiatement Frisk contre le mur, une main cachant sa tête pour se protéger. Le squelette se calma, et l'humain en fit autant. Ils se regardèrent un long moment sans rien dire. Le mouvement avait blessé Sans, il pouvait le lire dans ses yeux.


"Je suis désolé, s'excusa l'adolescent. Vieux réflexe. Je ne voulais pas...

— Non, c'est rien, dit-il d'une voix amère. Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'étais pas parti en patrouille avec Papyrus ? Pour m'éviter.

— Je ne sais pas, tu ne devais pas aller chez Grillby ? répondit-il sur le même ton, froid. Pour m'éviter."


Sans se frotta l'arrière de la tête nerveusement et soupira.


"Ecoute, gamin, je ne voulais pas être aussi dur hier. J'ai paniqué, tu ne peux pas m'en vouloir. La dernière fois que l'autre a pris le contrôle, on sait tous les deux ce qu'il s'est passé. J'ai juste peur que... Que ça recommence, dit-il d'une voix douloureuse. Je sais que tu veux faire le bien, mais... Si tu n'arrives pas à me sauver cette fois, tu vas avoir envie de recommencer. Et encore, et encore. Et ça, je ne peux plus le supporter. Quand je me suis réveillé dans mon vieux lit, hier, j'ai... J'ai cru que j'étais en plein cauchemar. Ça ne pouvait pas être arrivé ! Pas encore ! Mais si. Je veux bien accepter qu'il y avait des circonstances atténuantes, mais... Ne le refais plus. Jamais.

— Je ne peux plus le faire, de toute manière, j'ai cassé le bouton.

— Allons, Frisk, on sait tous les deux que ce n'est pas vrai. Avec un peu de détermination, on peut revenir en arrière. Tu l'as déjà fait avec Asgore, tu te souviens ? J'ai suivi ton combat à distance, tu sais. Les premières fois, en tout cas. Tu ne peux pas m'en vouloir d'être méfiant. Et puis maintenant, avec ce plan idiot... Tu ne devrais pas écouter les dires de vieux fantômes. Gaster n'était pas quelqu'un de bien, il cherche à te manipuler parce qu'il espère toujours trouver un moyen de revenir. Comme Chara. C'est pour ça qu'elle est encore là et refuse de passer à autre chose. Ne lui obéis pas. Je ne sais pas ce qu'il a dit pour te convaincre à ce point que c'est une bonne idée, mais ça n'en est pas une."


Frisk baissa la tête. Sans soupira, puis posa une main sur son épaule.


"Je sais que tu comptes beaucoup sur moi. Je sais que me sauver est ce qui importe le plus là, maintenant. Mais ça ne vaut pas un sacrifice. Je ne vaux pas un sacrifice, Frisk. Tu as pensé à ce qui va se passer après ? Pour Toriel ? Tu crois qu'elle supportera de perdre un autre enfant ?

— Je ne comprends pas pourquoi après tout ce temps, tu penses encore que tu n'es pas important, Sans, avoua Frisk d'une voix triste.

— Arrête-ça. Ce n'est pas de moi dont il est question. Frisk, tu ne peux pas me sauver. Mets-toi ça dans le crâne. C'est la vie. Les gens meurent de diverses choses. Parfois de vieillesse, parfois de maladie. En quoi est-ce que je suis différent des autres ? C'est moi qui ai promis de veiller sur toi, pas l'inverse. Alors ne rend pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont déjà et arrête de t'en faire pour moi."


Frisk finit par pousser un soupir et hocher la tête. Sans le dévisagea un moment, avant de s'en satisfaire. Oh, bien sûr, Frisk n'abandonnait pas. Il n'avait pas fait tout ça pour rien. Mais jusqu'au moment où il faudrait faire un choix, il décida de garder ses plans secrets. Le squelette releva la tête vers l'énorme écran d'ordinateur devant lui.


"C'est quoi ? demanda Frisk, curieux."


Sans lui offrit un sourire en coin. L'écran était recouvert de symboles illisibles, qui paraissaient pourtant familiers. Il avait déjà vu ça quelque part, mais où ?


"Des relevés, répondit-il. Sur la ligne temporelle et sur d'autres. Celle-ci est particulière, tout est nouveau, et je préfère garder une trace, au cas où quelque chose se passe mal par la suite. Les données restent d'une ligne temporelle à une autre. C'est des trucs de science compliqués.

— Et la machine derrière ? Je l'ai vu la dernière fois que je suis venu ici, mais je n'ai jamais réussi à la faire marcher.

— Moi non plus, avoua Sans en haussant les épaules. C'est... Comme dans ce film, Retour vers le futur. Gaster avait créé ça du temps où l'autre mauvaise herbe avait le contrôle sur les lignes temporelles. Il a voulu tester la machine sur lui-même et... Il n'est plus jamais revenu. Personne ne sait ce qu'il est devenu, d'ailleurs, tout le monde l'a oublié à part...

— Toi et Papyrus.

— C'est ça. Papyrus en a des souvenirs... diffus. Pour ma part, j'étais derrière ce panneau de contrôle quand la machine a explosé, et ça explique sans doute pourquoi j'ai plus de souvenirs.

— Et du coup, c'était qui ce Gaster ? Ton père ?

— Peut-être. Ou mon grand frère, ou un oncle, ou mon grand-père... Tous les souvenirs que j'ai de lui sont des souvenirs où il travaille et fait des expériences. Il a forcément dû être lié à nous d'une manière ou d'une autre, mais je ne sais pas comment. Ça arrive. J'ai abandonné tout ça il y a bien longtemps de toute façon. Trop compliqué et fatigant."


Sans sortit de sa transe. Il éteignit l'ordinateur, puis se tourna vers Frisk, plus calme.


"On devrait rejoindre Papyrus, on doit aller voir Alphys.

— Oui, et il a quelque chose à te dire, je crois. Oh, Toriel est sortie des ruines aussi. Elle est à la maison.

— On va peut-être manger autre chose que des spaghettis ce soir.

— C'est exactement ce que j'ai pensé aussi."


Ils éclatèrent de rire, avant de sortir discrètement de la cave pour ne pas alerter Papyrus.


Sans referma la porte à clé puis remonta vers la porte d'entrée, Frisk sur les talons. Undyne revenait elle-aussi de l'autre côté. Le squelette lui adressa un regard passif-agressif, puis entra. Les tensions étaient encore un peu vives entre la guerrière et le juge. Comme Frisk s'y attendait, Toriel était installée dans le canapé, une assiette de spaghettis sur les genoux, à peine entamée. Son regard appelait à l'aide. Papyrus, collé à quelques centimètres de son visage, lança sa propre assiette au plafond lorsque son frère entra enfin. L'assiette resta collée en haut, à côté de plusieurs autres qui devaient se trouver là depuis quelques jours, semaines, mois ou années maintenant.


"Sans ! Enfin ! hurla Papyrus. Sans ! Je suis un garde royal ! Je suis un vrai garde royal !"


Papyrus attrapa son frère par les bras et le fit tourner plusieurs fois avec lui. Trop léger pour résister, Sans fut contraint d'attendre patiemment que le manège s'arrête de lui-même. Secoué, il peina à retrouver son équilibre lorsque son petit frère le reposa enfin à terre, une main sur le front. Sans, trop vieux pour ça, alla se coucher quelques minutes dans le canapé pour reprendre ses esprits, à côté de Toriel.


"Yo, salua-t-il la vieille femme. On peut dire que c'est une entrée en courant d'air.

— Oh mon dieu, Sans ! s'insurgea Papyrus.

— Mais que dire de la tornade d'émotions qui me submerge, répondit Toriel en lui faisant un clin d'œil. Ravie de rencontrer enfin mon mystérieux amateur de jeux de mots."


Sans sourit et les deux éclatèrent de rire, au grand désespoir de Papyrus. Sans se tourna vers son frère.


"C'est l'accomplissement d'une vie, Pap'. Je suis fier de toi.

— Bien sûr que je suis fier de moi, répondit le squelette en posant dramatiquement. Et bientôt, tous les Souterrains seront à mes pieds. Après tout, je suis le protecteur officiel de l'humain Frisk.

— Vraiment ? Woah, répondit Sans, déjà au courant. Attention à ne pas prendre la grosse tête, tu risques de ne bientôt plus pouvoir passer les portes."


Le squelette lui adressa un regard noir, mais rien ne put entamer sa bonne humeur. Peu après ça, le groupe décida de se mettre enfin en route vers le laboratoire d'Alphys. Avec toutes ces histoires, ils avaient déjà une heure de retard sur le programme. Frisk fut ravi de voyager à travers Waterfall avec toute sa famille. Le voyage se passa relativement bien. Sans et Toriel marchaient à l'arrière en enchaînant les blagues et les mauvais jeux de mots. Undyne et Papyrus marchaient près de l'adolescent. Le squelette critiquait tous les puzzles montés par Undyne, si bien que cette dernière finit par le jeter dans une mare. Après ça, à cause des propriétés magiques de l'eau, Papyrus brillait dans le noir. Ils n'eurent même pas besoin d'actionner les champignons aux abords du village des Temmies pour y voir quelque chose. De toute manière, les "spoush spoush" humides que produisaient ses bottes permettaient de l'entendre de loin. Heureusement, il put sécher à mesure que la température se réchauffait.


Les Hotlands n'avaient définitivement pas la côte. Undyne commença à haleter bruyamment à peine quelques pas effectués au-dessus d'un pont de lave, et Toriel en fit bientôt de même, se ventilant tant bien que mal avec sa main. Les cheveux de Frisk se collèrent à son front, puis ses vêtements à son corps. Arrivée à la fontaine d'eau, Undyne attendit patiemment que tout le monde se serve avant de décrocher le contenant et le vider dans sa bouche entièrement. Une fois tout le monde réhydraté, ils gagnèrent l'énorme laboratoire d'Alphys, déjà visible à l'horizon.


Asgore était déjà là, prêt à toquer. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise lorsqu'il aperçut Toriel. Le sentiment n'était pas réciproque. La reine essaya de l'ignorer aussi longtemps qu'elle le put, mais le contact finit par arriver malgré tout.


"Tori ! s'exclama Asgore. Je suis tellement heur...

— Garde ton hypocrisie pour toi-même, Dreemur, répondit-elle sèchement avant de poursuivre son chemin.

— Chaud, intervint Undyne. J'aimerais pas être à ta place, se moqua-t-elle en lui donnant un petit coup de coude."


Plus gentil, Frisk lui offrit un câlin de pitié avant de suivre sa mère à la porte. Alphys déverrouilla la porte. Surprise de voir autant de monde devant chez elle, elle la referma immédiatement à leur nez. Tous purent clairement l'entendre marmonner et dire qu'elle n'y arriverait jamais, quand une voix robotique la contredit avec vigueur. Pendant quelques secondes, des bruits de lutte se firent entendre avant que les portes ne s'ouvrent de nouveau sur Mettaton, sous sa forme carrée, retenant une Alphys rouge comme une tomate du bout de son bras.


"Hello darlings ! chantonna-t-il victorieusement."


Alphys enfouit son visage dans ses mains et marmonna une suite d'excuses toutes plus inintelligibles les unes que les autres. Undyne rompit le charme en allant la soulever de terre et la serrer contre elle comme une peluche qui couinait. Asgore contribua au chaos en se cognant violemment contre la porte trop basse pour ses cornes. Derrière lui, Toriel se frappa le front avec désespoir. Papyrus, lui, se figea devant le robot et rougit furieusement, subitement timide, sous une salve de blagues hasardeuses de Sans. Frisk devait bien avouer que niveau "dernier espoir du peuple des monstres", il avait vu mieux comme équipe. Il s'éclaircit la gorge pour attirer de nouveau l'attention sur lui.


Le brouhaha cessa plus ou moins brusquement. Undyne finit par redéposer Alphys au sol. La scientifique lança un regard nerveux aux autres.


"V-Viens Frisk, on-on va commencer les-les examens. Les-les autres, il vaut-vaut mieux que vous-vous restiez ici.

— Je viens aussi, annonça Sans sans préambule."


Alphys parut nerveuse, mais pas tant que ça, ce qui étonna Frisk. Habituellement, la scientifique aurait paniqué à la simple idée d'emmener quelqu'un dans le laboratoire souterrain. Se pouvait-il que Sans était déjà au courant pour les Amalgames ? Quoiqu'il en fût, le problème restait le même : Sans venait et il ne pourrait donc pas parler ouvertement devant Alphys comme il l'avait prévu. Au regard que le squelette lui lança, il comprit qu'il s'agissait exactement de son plan. Il n'allait pas laisser tomber.


Frisk suivit la scientifique dans l'ascenseur et salua ses amis d'un petit signe de main alors que les portes se refermaient sur le trio. Alphys souffla de soulagement maintenant que le groupe avait largement diminué.


"Comment vont les Amalgames ? demanda Sans, comme pour confirmer ses dires.

— Pas d'évo-volution, se plaignit la scientifique. Je ne-ne sais plus quoi-quoi faire et-et-et avec le r-roi qui est là, j'ai peur que-que...

— Relax, il n'en saura rien, les autres non plus. Frisk est déjà au courant, je lui en ai parlé avant de venir, mentit-il.

— Depuis quand est-ce que tu es au courant pour eux ? demanda l'adolescent, n'y tenant plus.

— Depuis le début, répondit-il d'une voix sombre. J'étais là quand ils se sont transformés. On a tenté d'éviter ça avec Alphys, mais rien n'a fonctionné. Voilà ce qui arrive quand on joue avec des appareils qu'on ne connaît pas, ajouta-t-il de manière appuyée. Les joujous de Ga... du précédent scientifique royal ne sont plus utilisables à cause de son écriture spécifique. Il n'y a que moi qui peut la déchiffrer, parce que je suis un squelette. Papyrus aussi, sans doute, mais il n'y connait pas grand-chose en science. Il est plus porté sur l'action, si tu ne l'avais pas remarqué. Et moi, c'était un lobby. Je crois. Je n'y connais pas grand-chose non plus, mais j'ai les bases."


Disait-il alors qu'il parlait de machines qui voyagent dans le temps avec des étoiles plein les yeux plutôt. Même si le squelette se livrait davantage qu'auparavant, il restait toujours un grand nombre de mystères qui l'entourait. Dès qu'on creusait un peu la surface, d'autres apparaissaient et invalidaient toutes les autres théories. Ne plus savoir s'il mentait ou non compliquait aussi l'opération. Pour protéger ses secrets, Sans avait tendance à enrouler les informations dans du papier-bulle. Pour séparer le vrai du faux, il fallait chercher. Longtemps.


Alphys fronça légèrement les sourcils à leur conversation, Frisk décida donc de changer le sujet.


"Comment est-ce que je peux aider, du coup ?

— Oh ! s'écria Alphys. Aujourd'hui, je-je vais simplement m'occuper de te faire un-un bilan de santé : prise de sang, constantes vitales, température, tension... Rien de bien-bien méchant. Je vais aussi utili-liser la magie de Sans pour pouvoir a-analyser ton âme. Tu vas devoir le-le combattre quelques mi-minutes pour que je pui-puisse faire des-des relevés."


Frisk blanchit brutalement à cette annonce imprévue et fort déplaisante.


"Je dois vraiment me battre contre Sans ?

— Cache ta joie, se moqua le squelette. Ce n'est pas comme si tu avais quelque chose à craindre.

— Oui, la-la magie de Sans-Sans agit sur le ni-niveau de violence. Plus tu-tu fais de mal aux gens, plus-plus il te fait mal. Mais tu-tu as un faible ni-niveau, donc il n'y a-a rien à cr-craindre."


L'adolescent se tordit les doigts. Ce n'était pas exactement ce qui lui faisait peur, il savait déjà tout ça. Seulement, il se demandait si, face à lui, il serait seulement capable de ne pas paniquer. Tous ses cauchemars, toutes ses craintes menaient à un seul moment : le hall du jugement.


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