Il y a comme un os

Chapitre 2 : Partie 2

1055 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 22/07/2025 09:42

Après une courte hésitation, il sortit de sa chambre et descendit les escaliers pour rejoindre le salon. Sa mère ne s'y trouvait pas, sans doute toujours au téléphone avec Alphys, mais le petit-déjeuner, oui.


Affamé, Frisk s'installa à table et dévora les pancakes au caramel et la moitié des fruits disposés dans la corbeille devant lui. Ce n'était pas dans son habitude de manger autant. Le stress devait jouer sur son appétit. Pourtant, même après avoir terminé de manger les fruits restants, il lui restait un creux inconfortable au fond de l'estomac. Il soupira. Il ne pouvait pas vider les placards de Toriel, ce ne serait pas correct. Il serra les dents et ignora la faim. Tout ce qu'il lui restait à faire était de débarrasser pour n'inquiéter personne, et remplacer les fruits dans la corbeille par des nouveaux.


Il se retourna, et sursauta brutalement.


Sans se tenait là, en silence. Il fixait les restes du petit-déjeuner, le visage froncé. Frisk recula d'un pas. Il cacha ses mains derrière son dos, et regarda le sol, nerveux.


— Fringale matinale ? demanda le squelette. Je comprends, dit-il en lui souriant. J'ai souvent un appétit d'ogre le matin aussi. Ça rend Papyrus complètement fou.


Frisk hocha la tête. La dernière chose dont il avait besoin était que Sans en parle à sa mère. Il n'y avait pas de raison que Toriel se mette en colère, il le savait bien, mais... Mais il ne pouvait pas en être certain.


Sans s'accroupit en face de lui.


— Alphys m'a envoyé un message pour que je vienne regarder tes mains. Je sais que... Tu n'aimes pas tout ce qui touche aux docteurs, mais je ne vais rien faire de mal, juste regarder. Tu peux me montrer ?


Frisk lança un regard incertain au squelette. Sans ne bougea pas de sa position, main dans les poches, ce qui mit l'enfant plus en confiance. Lentement, il dégagea ses mains de ses manches et les exposa à la vue de son ami. Il n'osa pas croiser son regard.


Sans tendit ses propres mains devant lui, ce qui surprit un peu l'enfant. Fidèle à ses mots, le squelette ne fit aucun mouvement pour le toucher, ce qui rassura Frisk.


— Tu sais, quand on disait que tes joues étaient moelleuses, il ne fallait pas le prendre au premier degré et te pousser une moelle osseuse.


Frisk releva la tête vers son ami, peu impressionné. Le squelette lui adressa un clin d'œil.


— Est-ce que je suis en train de devenir comme toi ? demanda-t-il d'une petite voix. Est-ce que c'est à cause des resets ou...


— Je ne saurais pas te dire, Frisk, dit-il honnêtement. C'est peut-être rien, ou une conséquence de l'exposition à notre magie. Ou de ma terrible influence sur ton humour ces derniers mois, qui sait. Alphys va analyser ton âme. On va trouver, donc ne t'en fais pas trop, d'accord ?


Frisk hocha la tête, partiellement rassuré. Le bruit de pas dans l'escalier lui fit relever la tête. Toriel sourit à Sans.


— Je vois qu'Alphys n'a pas tardé à te prévenir, mon vieil ami. Est-ce que tu as déjà vu quelque chose comme ça ?


— Malheureusement, non. Mais je ne suis pas spécialiste des âmes. Fais confiance à Alphys, Tori. Elle va trouver. On y va ?


Un bip sonore retentit. Sans sortit son téléphone et leva les yeux au ciel.


— Papyrus attend dans la voiture. Si on ne sort pas dans les cinq minutes, j'ai peur qu'il défonce la porte. Undyne lui a dit que Frisk était à l'agonie.


Toriel décrocha le manteau de Frisk du porte-manteau et l'aida à l'enfiler. L'enfant la remercia d'un signe de tête avant de suivre Sans par la porte.


Il n'eut pas le temps de faire deux pas. Papyrus l'agrippa sous les bras et le souleva de sol.


— Frisk ! Tout va bien ? Tu es blessé ? Tu as besoin d'aller à l'hôpital ? Est-ce que tes vaccins sont à jour ? À quand remonte la dernière fois que tu as mangé ? D'après Doctissimo, tu pourrais développer un cancer de l'estomac si tu arrêtes de manger ! hurla-t-il en le serrant contre lui.


— Papyrus... appela Sans.


— Est-ce que tu as la tête qui tourne ? Ta boîte crânienne est bien finie d'être formée, pas vrai ? Est-ce que tu vois les couleurs ? Est-ce que tu entends les couleurs ?


— Papyrus ! appela Sans plus fermement.


Papyrus cligna des yeux, puis se tourna vers Sans.


— Il va bien. Repose-le. Le plus grand risque qu'il court actuellement, c'est que tu lui casses une côte en l'étouffant.


— Oh.


Le squelette décrocha Frisk, amusé, de sa poitrine, et le reposa au sol. L'enfant décida de rassurer son ami en serrant ses jambes dans ses bras, content de le voir. Papyrus pencha la tête sur le côté, avant de lui prendre doucement les mains. Frisk se tendit légèrement. Papyrus relâcha la pression immédiatement.


— Désolé, je ne voulais pas... C'est nouveau.


Frisk hocha la tête doucement, mal à l'aise. Son regard dériva vers ses chaussures, nerveux. Papyrus lâcha ses mains pour agripper son visage.


— Je suis sûr que ce n'est rien ! Docteur Alphys va trouver une solution. En route, mauvaise troupe !


Après une courte bagarre entre Toriel et Papyrus pour savoir laquelle de leurs deux voitures ils allaient prendre, Toriel réussit à avoir le dernier mot. De toute manière, il semblait improbable qu'elle puisse seulement rentrer dans la décapotable de Papyrus sans avoir à se contorsionner.


Alors que le grand squelette boudait et s'installait côté passager, Frisk grimpa sur la banquette arrière avec Sans.


La maison d'Alphys et Undyne se trouvait de l'autre côté de la ville, mais en heure de pointe, il faudrait une bonne quinzaine de minutes dans les bouchons avant de l'atteindre. Frisk s'apprêtait à prendre son mal en patience quand, du coin de l'œil, il vit Sans sortir un jeu de cartes de sa poche. Frisk leva un sourcil.


— Tu triches toujours aux cartes, remarqua-t-il.


— Eh, c'est ce que disent les mauvais perdants. Tu ne peux pas gagner si tu abandonnes.


Frisk, déterminé, attrapa les cartes qu'il lui tendait.

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