L'Aube du Chaos : Sororitas - a Warhammer 40k story

Chapitre 5 : La Survie

3409 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 15/10/2021 19:21

Ce que redoutait Irina par dessus tout se révéla juste. Tel une véritable marée vivante et rugissante, des dizaines et dizaines de gardes impériaux de la caserne ou bien des soeurs novices et supérieures, tous désormais changés en ces créatures mortes-vivantes enragés et répugnantes, surgirent depuis le début du couloir et fondirent en direction du fond.

Irina réagit sans attendre et s'enferma dans le bureau de la Mère Supérieure en claquant la porte. Pressée par la situation dangereuse et entendant la nuée de morts-vivants se rapprocher à toute vitesse, Irina réagit et verrouilla la porte grâce au code du petit clavier mural.

Quelques secondes seulement après le verrouillage, un choc très violent fit légèrement trembler la porte métallique. Sursautant sur l'instant, Irina se reprit malgré le stress permanent et reprit son pistolet bolter en main, visant droit vers la porte tout en reculant vers le fond de la pièce.

Depuis l'extérieur, la porte se faisait violemment marteler par des dizaines de mains à la fois, les morts-vivants venant peu à peu s'agglutiner contre, exprimant leurs râles et rugissements gutturaux et inhumains. Le coeur d'Irina lorsqu'elle remarqua avec horreur que plus la masse de morts-vivants devenaient importante, plus la porte se faisait enfoncer et sortir de ses gonds. A ce rythme, les créatures parviendraient à entrer dans quelques minutes.

Irina réagit en conséquence et voulut créer une barricade rudimentaire en poussant le bureau contre la porte. Malheureusement, même en poussant de toute sa force, elle découvrit que le bureau était entièrement vissé au sol. Impossible de le déloger même d'un millimètre. C'est pas vrai, pesta Irina intérieurement.

Un nouveau et brutal choc fit un peu plus reculer la porte, et déjà, les premières mains pâles et sanglantes de morts-vivants commençaient à se faufiler dans l'interstice, grattant frénétiquement le mur du bout de leurs ongles immondes.

Irina regardait partout et frénétiquement autour d'elle à la recherche d'un moyen de s'échapper de ce maudit piège dont elle était le rat pris à l'intérieur. Et finalement, elle le trouva. La grille métallique au plafond, qui menait dans les conduits d'aération. Sa taille était assez grande pour accueillir un humain de petite corpulence, et heureusement pour elle, Irina était plutôt petite et mince. Sans perdre de temps, Irina fit sauter les attaches de la grille en tirant dessus avec son bolter. Cependant, les bruits de détonations excitaient encore plus les créatures qui redoublèrent de violence contre la porte, comme s'ils avaient deviner ce que la jeune novice voulait faire.

L'aération étant bien trop haute pour pouvoir l'atteindre d'un simple saut, Irina grimpa sur le bureau afin de gagner de la hauteur et prendre de l'élan. Devant elle, la porte avait reculée de plus belle, permettant cette fois aux créatures de pouvoir passer leurs têtes et presque leurs épaules. Irina pouvait voir toutes ces créatures se marchant presque les unes sur les autres, leurs visages lacérés et couverts de pus et autres bubons suintants d'une mélasse infâme. Ces personnes autrefois humaines, certaines étant ses propres soeurs du temple, tendant leurs mains cadavériques pour tenter de la saisir, la regardant avec leurs yeux vides de toute vie tels des prédateurs affamés de sang et de chair, grognant comme des bêtes et faisant claquer leurs bouches sanguinolentes.

Et parmi ces têtes, Irina en reconnut une en particulier, et son coeur s'en retrouva déchiré. Helen... ou plutôt, le monstre hérétique qu'elle était devenue malgré elle. Son enveloppe charnelle était là, inhumaine, le visage en sang, des morceaux de chair manquants et des pustules ayant commencée à recouvrir la partie droite de son front. Irina montra une expression triste et désolée sur son visage. Elle savait que c'était le corps de son amie Helen, mais que ce n'était plus elle. La véritable Helen était morte et ne reviendrait jamais. Irina prit alors la décision de lui rendre un dernier hommage.

Armant son pistolet bolter, Irina visa dans la direction d'Helen.

_"Je t'ai abandonnée, Helen..." gémit Irina, une larme à l'oeil et les lèvres tremblantes. "Puisse-tu un jour me pardonner. Repose en paix et que l'Empereur-Dieu, dans sa grande miséricorde, accueille ton âme en sa sainte lumière."

Suite à cette dernière prière pour le repos éternel de son ami, Irina fit feu. Le projectile fila comme l'éclair et frappa Helen en plein front, faisant exploser la moitié de sa tête dans une gerbe de sang, d'os et de cervelle qui éclaboussèrent le mur. Irina contempla le corps de son amie s’effondrer sans vie au sol, piétinés par les autres qui essayaient de s'avancer plus. Irina, le coeur brisé, savait néanmoins qu'en délivrant son corps de cette emprise hérétique, elle avait permis à l'âme d'Helen de retrouver son honneur et de pouvoir trouver la voie de la lumière et du repos.

Une fois cela fait, Irina se focalisa sur son évasion et une fois le pistolet bolter accroché à sa ceinture, sauta assez haut pour s'accrocher efficacement et se hisser jusque dans le conduit. Tous les entraînements de ces années servant à renforcer son corps et son agilité payaient finalement leurs fruits.

Irina s’était enfin faufiler et à peine avait-elle fait quelques mètres en rampant dans le conduit sombre et froid que le bruit sourd de la porte se fit entendre, tombant avec fracas et suivit par la horde de créatures se déversant littéralement dans la pièce. Ne sachant pas si ces choses auraient l’intelligence suffisante pour grimper dans le conduit et préférant ne pas s’attarder sur le sujet, Irina accéléra autant que faire se peut.

Éclairant de temps en temps derrière elle avec sa torche pour s’assurer qu’elle n’était pas suivie, Irina continua sa délicate escapade dans le système de conduits de ventilation du temple. Le courant ayant été coupé, l’air frais ne circulait plus et il régnait un silence pesant. Irina n’était pas claustrophobe mais elle se sentait tout de même à l’étroit là-dedans, ayant à peine la place pour pouvoir se mettre à quatre pattes. Elle essaya de respirer à un rythme régulier pour préserver ses forces et rampant à une cadence lente mais sûre. Quelques fois, elle pouvait entendre résonner des hurlements inhumains provenant de ces monstres, lointains ou proches, quelque part autour d’elle à l’extérieur. Ils étaient absolument partout, elle le sentait. Ils étaient à sa recherche, et jamais ils ne la laisseraient sortir d’ici en vie.

Condamnée à devenir une de ces monstruosités ? Devenir un vulgaire pantin au service de l’hérésie ? La simple pensée d’une telle chose donnait envie à Irina de vomir, et elle s’avoua même préférer mourir que de subir un tel sort.

Après avoir errer durant d’interminables minutes la peur au ventre et franchie une énième intersection, Irina arriva juste devant une autre grille en métal. Des bruits inquiétants provenaient juste d’en dessous, ainsi qu’une odeur atroce qui brûlait la gorge. La jeune femme rampa aussi discrètement que possible et jeta un coup d’oeil à travers les barreaux. Son sang se glaça et ses yeux devinrent ronds d’épouvante. Elle dût se couvrir la bouche pour ne pas hurler, mais aussi pour retenir son irrépressible envie de vomir.

Cette grille de ventilation était celle se trouvant dans la salle du réfectoire. Mais cette salle ressemblait maintenant à une véritable fosse digne de l’enfer. Absolument tout, du sol aux murs et au plafond, le moindre centimètre avait été tapissé d’un mélange de sang et de cette substance verdâtre purulente et nauséabonde. Le grand aquila qui d’habitude trônait avec splendeur sur le mur du fond avait été jeté au sol et brisé en deux sans aucune pitié et progressivement recouvert de moisissure. Des charniers immenses s’étaient crées, des créatures mortes-vivantes, par dizaines, étant occupés à empiler les cadavres de gardes impériaux et de nonnes. Irina ne pouvait plus avoir de doute. Elle était bien la seule à avoir échapper à ce carnage. Toutes ses consœurs novices, toutes ses professeures étaient mortes.

L’une des sœurs novices mortes fut traînée jusqu’au fond du réfectoire dévasté, et offerte à un individu qui se démarquait du reste. Irina, tout en restant silencieuse et discrète dans son conduit de ventilation, observa un peu mieux.

Ce monstre était très différent des autres créatures cadavériques. Il avait l’allure d’un vieillard habillé d’amples vêtements sombres, deux lames rangées dans son dos. Mais surtout, il semblait doté d’une volonté propre et n’agissait comme un pantin comme le reste des créatures.

Il brandissait quelque chose dans sa main décharnée. Une sorte de pierre noire étrange de laquelle s’écoulait en permanence cette même substance verte puante.

_ Aaah… à ton tour, ma chère. Il est temps pour toi de rejoindre notre grande et merveilleuse famille, susurra le monstrueux vieil homme d’une voix morbide et perverse.

Irina le vit apposer la pierre sur le corps de sa défunte consœur, et sans plus attendre, la substance verte s’anima et rampa comme un ver, s’introduisant par tous les orifices du cadavre, changeant sa peau, faisant naître des bubons, pustules et plaies purulentes sur la chair et provoquant de violentes convulsions. Craquant toute l’ossature de son corps, sa peau se déchirant et éclatant comme une couture de vêtement et déversant un flot de sang, la sœur novice rouvrit des yeux jaunes et se redressa à la manière d’une marionnette disloquée, poussant un rugissement bestial et la bouche dégoulinante, tout cela sous le regard amusé du vieillard.

Par l’Empereur-Dieu, quelle horreur innommable, pensa Irina ayant assisté à ce rituel démoniaque et serrant son aquila autour de son cou pour y trouver un peu de réconfort auprès de son souverain divin, priant pour qu’il la protège d’un tel pouvoir hérétique.

_ Et l’autre nonne, celle qui a réussie à s’enfuir. Est-ce que vous l’avez retrouver ? demanda tout à coup le vieil homme monstrueux aux créatures les plus proches. Toutes secouèrent vaguement la tête en guise de réponse, ce qui agaça l’homme qui faisait visiblement office de chef. Irina devina sans problème qu’il parlait d’elle, ce qui la fit frémir d’angoisse.

_ Dans ce cas, continuez de chercher et ramenez-la ici, ajouta l’homme. Il faut que tout soit parfait pour l’arrivée de notre seigneur et maître. Et il n’est pas question qu’une novice de l’empire vienne tout gâcher.

Seigneur et maître ? De qui pouvait-il bien parler ? Dans tout les cas, cela ne pouvait rien être de bon. Ignorant toujours si son message de détresse avait pu être capté par quelqu’un ou non, Irina décida de ne pas s’attarder et reprit sa route dans les conduits avant qu’elle ne se fasse remarquer.


Après plus d’une heure à ramper sans arrêt dans ce labyrinthe de conduits, Irina dut s’arrêter quelques instants pour faire une pause. Haletante, elle s’épongea le front et laissa un peu son corps récupérer. N’ayant pas de plan du réseau de conduits, elle ignorait complètement ou elle se trouvait maintenant et le grand silence qui s’était installé depuis de longues minutes ne la rassurait en rien. Si personne ne venait pour la secourir, elle devait trouver un moyen de quitter cette planète et prévenir l’Impérium de ce qui se passait ici. Les mots du vieil homme restait dans sa tête. La mention de ce seigneur faisait naître en elle un sentiment de grande crainte. Quoi que cela puisse être, il fallait mettre un terme à cette menace avant qu’elle ne puisse se répandre sur d’autre systèmes de l’empire.

Irina ressentait aussi de la fatigue, mais l’adrénaline dut à la peur constante lui permettait de rester éveiller. De toute façon, elle avait bien trop peur de prendre le risque de fermer l’oeil même quelques instants.

Mais en s’apprêtant à reprendre son chemin, un bruit sourd la fit sursauter et regarder derrière elle, éclairant avec la lampe de son bolter. Son coeur bondit de frayeur. Au fond du conduit d’où elle était venu, à seulement une vingtaine de mètres d’elle, une créature morte-vivante venait de surgir au détour du conduit. Émettant ses grognements inhumains, la créature commença à ramper aussi vite que possible vers la jeune femme. Irina voulut tirer, mais remarqua avec horreur d’autres créatures arrivant après la suivante. Devant cet attroupement qui la pourchassait, Irina rampa le plus vite possible afin de garder de la distance. Fort heureusement, les créatures se gênaient les unes les autres, chacune essayant de passer pour atteindre la proie en fuite.

En arrivant à une nouvelle intersection, Irina remarqua avec horreur une grille métallique qui lui barrait la route. Elle était prise au piège, et les monstres se rapprochaient. Ayant essayée de l’ouvrir à la main sans succès, Irina se hâta d’ôter une par une les visses qui tenaient la grille à l’aide de la pointe de sa lame.

Mais lorsque la première créature fut assez proche et sur le point de la saisir à la cheville, un bruit très vif de tôle se fit entendre. Dans la seconde d’après, Irina et le groupe de créatures tombèrent avec le conduit qui s’était littéralement effondrer sous le poids trop important.

Irina roula hors du conduit, finissant sur le sol, toussant et étourdie par le choc violent suite à la chute. Heureusement, elle n’avait rien de cassé, mais avait mal à plusieurs endroits comme l’épaule ou le dos. En se remettant sur ses pieds tout en recouvrant ses esprits, elle remarqua qu’elle était dans la chapelle du temple, qui semblait avoir été épargnée par le chaos.

Irina ne put cependant pas s’attarder sur la contemplation du lieu, voyant quelques unes des créatures ramper hors des débris et se redresser dans des râles monstrueux. Les autres monstres quant à eux gisaient dans des mares de sang, écrasés par les morceaux du conduit et du plafond qui leur était tombé dessus.

Irina s’empara de son pistolet bolter et abattit un premier ennemi en lui faisant exploser la boite crânienne qui se répandit sur le sol. Les trois autres créatures fondirent sur elle, toutes griffes et crocs dehors. Irina tira deux autre coups de feu, mais dans la précipitation à reculer pour s’éloigner des créatures, ne fit que les toucher aux torses et aux épaules, ce qui ne leur fit aucun effet. N’ayant pas le temps de recharger son arme de tir, Irina décida de riposter à l’épée, malgré son inexpérience dans ce domaine.

Dans un mouvement de taillade un peu maladroit, elle réussit néanmoins à couper la gorge de la créature la plus proche. Un flot de sang et de mélasse verte purulente se déversa en fontaine de la plaie, et la tête se détacha peu à peu du corps jusqu’à tomber, vite accompagnée par le corps qui s’écroula à la renverse.

Malheureusement, l’une des deux dernières créatures encore debout se jeta sur elle, forçant Irina à l’empaler avec sa lame au niveau de la poitrine. Nullement affecté par cette blessure et cette épée le traversant et ressortant dans son dos, le monstre continuait de s’agiter, grogner et claquer ses dents répugnantes à quelques centimètres du visage d’Irina qui effrayée faisait tout pour le garder à distance tout en essayant vainement de retirer son épée coincée dans la chair.

Pire encore, la deuxième créature bondit et plaqua Irina sur le sol, la désarmant et la mettant totalement en position très périlleuse.

_"NON! Lâchez moi, suppôts du mal!" hurla Irina en se débattant, les bras bloquer au sol par la force inhumaine du monstre qui se tenait au dessus d'elle, la regardant avec cette perversité et cette sauvagerie démoniaque. L'autre extirpa la lame de son corps, la laissant tomber à terre sans s'en occuper et s'approcha d'Irina.

Cette fois ça y est, c'en est fini de moi. C'est donc ainsi que je meurs, sans même avoir pu faire mes preuves. Irina versa une larme, désarmée, résignée à accepter son triste sort, elle ferma ses yeux pour une dernière prière avant de recevoir le coup de grâce.

_"Oh tout puissant Empereur-Dieu. Puissiez vous me pardonner mon échec et m'accueillir à vos côtés dans votre sainte lumière..."

Une puissante détonation l'interrompit brusquement dans sa prière, la faisant bondir de surprise et de peur. En ouvrant les yeux pour voir ce qui se passe, Irina haleta de stupeur. La créature morte-vivante qui s'approchait d'elle venait tout à coup de s’effondrer au sol, la tête et le haut du corps ayant été complètement pulvérisés et répandus sur le sol.

Sans qu'elle ai le temps de comprendre ce qui se passait, Irina vit la dernière créature, celle qui la tenait au sol, être brutalement saisie par derrière et soulever dans les airs, avant qu'une énorme lame imprégnée d'une énergie bleue électrique vienne la perforer de part en part et la sectionner de bas en haut d'un seul coup, l'éliminant une fois pour toutes.

Encore sur le sol, sa tenue de nonne novice blanche couverte de taches de sang, Irina resta sans voix, les yeux ronds. Mais cette fois, la peur venait de faire place à un retour d'espoir.

Devant elle, s'avançant d'un pas lourd et métallique, écrasant les restes d'une créature sous sa botte sans s'en préoccuper, son sauveur vint la voir.

Sa taille dépassait largement les deux mètres. Mais le plus reconnaissable était son imposante et impressionnante armure le recouvrant entièrement, peinte de cette couleur bleue métal. Ces bandes dorés entourant ses armures d’épaules, et ce symbole au milieu indiquant son grade de capitaine. Ce crâne ailé en or décorant fièrement son plastron. Et ce casque tout aussi caractéristique, à la fois intimidant et magnifique, aux yeux rouges scintillants. Dans l’une de ses mains gantées, il tenait cette immense et large épée énergétique, brillante et encore souillée du sang de la créature qu’il venait de tuer. À sa ceinture, était accroché un gros fusil bolter.

Assise sur le sol, à la fois très intimidée mais aussi soulagée, Irina n’arrivait pas à en croire ses yeux. Mais il était bien là, se tenant devant elle et lui ayant sauvé la vie. Un Space Marine ! Et plus précisément, un capitaine des Ultramarines ! La fierté de l’Imperium. Des soldats parfaits, tous créer à l’image de leur empereur vénéré.

Soyez béni empereur… Merci d’avoir répondu à ma prière, pensa Irina.

L’ultramarine s’arrêta juste devant Irina, la regardant quelques instants de ses yeux rouges et sans dire un mot, puis se pencha et tendit lentement une main vers elle, pour l’aider à se relever.

_"On a pas beaucoup de temps. Il faut bouger." intima t-il de sa voix profonde et cybernétique.






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