Willow

Chapitre 5 : Boorman

1919 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 28/04/2023 16:56

Boorman était enfin rentré chez-lui. Il allait pouvoir revoir sa mère qu’il n’avait pas vue depuis trop longtemps. Rien n’avait changé à par lui.

Il marchait à travers les ruelles, toujours aussi sombres et ces demeures faites de pierre grises et de bois aux toitures couvertes de chaume. Un endroit qui lui rappelait trop la misère dans laquelle il avait grandit aux côtés de sa mère. Il se souvenait toutes les fois, lorsque enfant, il s’enfuyait en courant afin d’échapper aux commerçants dont il leur volait le pain, le fromage, la viande séchée dans le but de nourrir sa mère. Son père les ayant abandonnés quelques années après sa naissance. Il connaissait les moindres recoins de son village, les moindres ruelles à emprunter afin de disparaître.

Il reconnut au loin, le fameux marchant de fruits et légumes à qui il volait toujours ses produits.

Il se déplaçait tout en restant sur ses gardes, son visage dissimulé sous sa capuche afin de ne pas être reconnu. Il n’avait jamais été apprécié par les habitants mais il en était la cause. Il avait passé sa vie à voler et mentir pour servir ses propres intérêts, n’hésitant pas un seul instant à abandonner ceux qui lui faisaient confiance.

Il se mémorisait sa rencontre avec Madmartigan. Jeune et maigrichon, il travaillait comme cabaretier auprès de sa mère afin de l’aider à la taverne. Il vit cet homme d’une grande prestance entrer accompagné de 3 amis qui l’impressionnèrent.

Il se débrouilla pour les servir et écouter leur conversation. Tous 4 étaient en quête d’une relique ancienne. Voulant faire partie de cette aventure, accompagner cet homme majestueux, sans hésiter, il prit part à la discussion.

Boorman : Je peux vous aider.

Allagash : On ne t’a rien demandé gamin. Sers-nous à boire.

Mais cet homme respectable, fit taire Allagash d’un simple geste de la main.

Madmartigan : Je t’écoute.

Boorman : Je connais tous les recoins de ce monde. Je pourrais vous accompagner. Je suis un chercheur de trésors.

Blaylock : Un pilleur de tombes.

Boorman : Non, un chercheur de trésors. S’adressant à Madmartigan : je vous serai utile. Je pourrais être votre écuyer.

C’est ainsi que Boorman devint l’écuyer officiel de Madmartigan et partit avec lui, quittant Tir Asleen de nuit, à la recherche de la Kymerian cuirass.

Il s’arrêta devant la taverne Chop-Chop. La fameuse taverne que tenait sa mère pour vivre ou plutôt survivre. Combien d’heures il avait passées à l’aider. Combien de jours, de mois à attendre la bonne rencontre qui lui permettrait de rendre sa mère fière de lui. Comment allait-elle réagir en le voyant, qu’allait-elle lui dire ? Et lui qu’allait-il pouvoir lui dire. Une personne de plus qu’il avait abandonnée. Finalement, il entra, son visage toujours dissimulé sous sa capuche et s’assit au fond de la pièce dans un coin sombre et isolé.

L’endroit n’avait pas changé. Toujours autant de monde, à boire, à rigoler et passer un bon moment. Tels étaient les objectifs de sa mère lorsqu’elle reprit cette taverne : remplir de joie l’âme et le cœur des gens de passage.

Toujours ces tables de bois, la cheminée qui apportait un peu de chaleur. La cave derrière le bar et les chambres à l’étage. Non seulement cette taverne était leur gagne-pain mais également leur demeure.

Une jeune serveuse lui offrit à boire. Il attendit, devant sa chope de bière que la taverne se soit vidée.

A la fermeture, sa mère vint s’asseoir face à lui.

Maman Boorman : Alors poupon

Boorman : Ne m’appelle pas comme ça maman.

Maman Boorman : Tu comptes rester ainsi toute la nuit ou tu vas enfin me regarder.

Boorman découvrit son visage et fixa droit sa mère dans les yeux.

Le temps avait eu une emprise sur elle. Fatiguée et vieillie mais elle avait toujours cette excentricité et cette ténacité ainsi que son fort caractère qui lui avait permis de survivre toutes ces année. Rondelette et petite dans sa tenue ocre, composée d’une longue jupe verte recouverte d’un tablier orange vif noué à l’aide d’un cordon, d’un corsage blanc chiffonné serré aux manches par des bandelette orange et d’un corset marron attaché par des lacets entrelacés. Sans oublier tous ces bijoux, bracelets, bagues et colliers qu’elle portait.

Maman Boorman : Tu comptes me parler un jour.

Boorman détourna les yeux quelques secondes, il avait ce regard d’une personne submergée par les regrets : Je suis désolé d’être parti en pleine nuit pour suivre Madmartigan dans sa quête. Je voulais… Je voulais que tu sois fière de moi. Toute ma vie, je n’ai fait que mentir, voler, servir mes propres intérêts. J’ai abandonné des gens qui comptaient sur moi. Je croyais qu’avec cette cuirasse, je pourrais racheter mes fautes mais, non, elle ne m’était pas destinée. Cette armure attendait une autre personne bien plus courageuse et loyale que je ne l’ai jamais été dans ma vie. Même si au début de notre rencontre, elle m’insupportait. Un vieux grincheux m’a dit avant que je ne saute dans le vide, que j’étais un être loyal et dévoué.

Maman Boorman : Et toi, qui crois-tu être mon fils. Qu’as-tu réellement trouvé lors de cette quête ?

Boorman resta silencieux.

*******


Sorsha se retrouvait dans la salle du trône en compagnie de Prunella qui avait veillé sur Elora tout au long de sa vie. La seule à connaître sa véritable identité avec la reine.

Elle ne pouvait contenir sa tristesse et son désarroi. Le retour de sa fille venait de lui faire prendre conscience que son époux ne reviendrait pas.

Sorsha : Qu’ai-je fait ? Avoir vu ma fille porter The Kymerian cuirass cela signifie que mon mari… Je l’ai perdu à jamais. Mes enfants, par ma faute ont perdu leur père.

Prunella : Ma reine, il reste toujours de l’espoir. Kit a entendu la voix de son père.

Sorsha : Et si ce n’était qu’un leurre ? Si l’envie lui prenait de partir à sa recherche. Je ne pourrai l’en empêcher, la connaissant. Mes enfants sont tous ce qui me reste. Je ne supporterai pas de les perdre.

Un garde de la Pacalcade entra : Ma reine, le roi Hastur vient d’arriver.

Avant de donner l’ordre de faire entrer le roi, Sorsha demanda à Prunella de faire venir ses enfants.

Hastur : Ma reine

Sorsha : Sir Hastur.

Zivian Hastur s’adressant à Kit et Airk : Prince Airk, ravi de vous savoir en vie, princesse Kit.

Puis s’adressant à Sorsha : Où est mon fils ?

Les 2 jumeaux se regardèrent, attristés.

Sorsha : Je suis vraiment navrée, Zivian, mais il n’a pas survécu.

Le roi Hastur resta silencieux quelques instants.

Hastur : Comment mon fils est-il mort ?

Kit : Il est mort avec honneur, en se sacrifiant pour sauver Elora…

Hastur : Vous voulez dire Elora Danan !!! Où est-elle ?

Sorsha : Nous l’ignorons.

Soudain, Zivian Hastur s’en prit violemment à Sorsha.

Hastur : Tout cela est de votre faute !!! Pendant 200 lunes Galladoorn fut les alliés de Tir Asleen, combattant à vos côtés afin de sauver le royaume des ténèbres. Nous avons eu trop de pertes, Airk Thaughbaer et aujourd’hui mon fils !!!! Tout cela pour la folie d’un seul homme, votre époux, qui s’était mis en tête de sauver un bébé d’une prophétie !!!

Sorsha : Mon mari a défendu seul Tir Asleen contre les hordes de Bavmorda et les trolls. Airk Thaughbaer a combattu à ses côtés défendant le royaume.

Hastur : Est-ce que vos enfants savent qui étaient réellement leur père et… Vous… Un chevalier déshonoré qui préférait traîner avec des parias. Votre époux qui s’est amouraché de la princesse Carissima de Cashmere a brisé le code des chevaliers de Galladoorn en trahissant les siens !!!!

Airk : Ça suffit !!!!

Le jeune prince dégaina son épée et s’attaqua au roi.

Sorsha : Airk non !!!!

Un combat s’en suivit entre les 2 hommes.

Hastur : Je vois que tu as pris de l’assurance et de l’agressivité.

Airk : Vous ne pouvez imaginer ce que je viens d’endurer. Je ne vous laisserai pas vous adresser de la sorte à ma mère ni parler de mon père en ces termes.

L’affrontement était virulent. Mais Airk se laissa déstabiliser par les propos du roi qui le désarma et le fit tomber. Sans qu’il n’ait pu anticiper l’attaque, Sorsha stoppa Zivian d’un coup sec de son épée.

Sorsha : Quittez mon royaume et ne vous avisez plus de vous en prendre à mon fils.

Hastur s’adressa directement au jeune prince : Tu es comme ton père, un incapable, faible.

Avant de partir, il regarda avec agressivité Sorsha : A compter de ce jour, Galladoorn ne seront plus les alliés de Tir Asleen.

Lorsque Kit s’approcha de son frère afin de l’aider à le relever, ce dernier la repoussa durement et quitta la salle.

Kit : Airk attends !!!!

*******

Kit avait rejoint son frère dans la salle d’armes. Très peinée par son attitude et sa douleur. Elle s’approcha de lui tout en douceur.

Airk : Hastur a raison. Personne n’attend rien de moi. Je ne suis qu’un faible. A part toutes mes conquêtes qu’ai-je fait de concret ? Je me suis laissé endoctriner par The Crone. J’ai combattu ma propre sœur. The Crone.. Elle m’a montré le roi que j’aurais pu être. Je ne suis pas digne de notre père.

Kit posa sa main sur le bras de son frère : Tu es un homme loyal et digne de ce royaume. Et tu seras un roi juste et bon. Tu es… un frère sur lequel j’ai toujours pu compter. Même si je t’en ai fait un peu baver durant notre enfance et encore aujourd’hui. Tu es mon frère. Ensemble nous serons plus fort.

Airk : Pourquoi mère nous a-t-elle dissimulé toute la vérité ? Peut-être aurions-nous été plus à même de combattre ce qui nous attendait. Ne crois-tu pas qu’il serait temps que mère nous dise tout.

Kit resta silencieuse mais son regard était une affirmation à la question de son frère.

*******

Pendant ce temps à The Immemorial City, Dark Elora et Graydon, assis sur leur trône de gloire, savouraient ensemble, leur victoire à venir. Regardant leur armée de démons, de trolls, de Eborsisk, The Doom, The Scourge The Death Dogs, se lever et se lier à leur grand pouvoir afin de délivrer le monde de la souffrance et du désespoir. Apporter la Nouvelle Ère celle du Wyrm.

Le grand éveil avait commencé.


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