Willow

Chapitre 6 : Révélations

2681 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/05/2023 13:43


Galladoorn était un magnifique royaume, prospère, connu pour sa culture et sa Shining Legion. Terre d’accueil, lieu de paix et d’une grande diversité culturelle. Toute personne qui cherchait refuge, pouvait rester à Galladoorn tout en conservant ses traditions et ses coutumes. Il était donc possible d’y trouver des produits de tout horizon ainsi que des vêtements aussi différents les uns des autres et d’avoir un grand enrichissement de récits et de savoir-faire de chaque voyageurs.

L’ordre était maintenu par la Shining Legion. Mais, malheureusement, il y avait un côté sombre à cette magnifique existence. Galladoorn possédait des esclaves. Qui se retournèrent contre leurs maîtres en rejoignant l’armée de Bavmorda en échange de leur liberté.

Lors de leur dernier combat entre la Shining Legion et les hordes de Bavmorda, Galladoorn fut entièrement détruit.

Lorsque Bavmorda fut vaincue, le château fut reconstruit et Zivian Hastur fut proclamé roi de Galladoorn. La reconstruction se fit de façon à protéger la famille royale ainsi que le peuple.

Un somptueux château, aux murs de pierres blanches, surplombant une colline entourée d’eau. Après la défaite face à Bavmorda, la protection fut renforcée. Ainsi, pour pénétrer dans le château, il fallait passer par une passerelle et un pont-levis. L’entrée était protégée par une immense herse. Entouré d’une courtine et d’un chemin de ronde sur lequel des sentinelles circulaient jour et nuit. Quatre tours de garde situées aux quatre coins du château habitées par des gardiens. Ainsi qu’une tour, la plus haute du domaine, dans lequel des gardes pouvaient scruter l’horizon aussi loin que possible. Des meurtrières le long des murailles par lesquelles les archers pouvaient tirer à l’arc ou verser de la chaux-vive sur les assaillants.

Zivian Hastur se trouvait seul, dans le donjon, les bras croisés dans le dos, regardant à travers la fenêtre, les yeux rivés sur l’horizon. Il avait perdu ses deux fils. Son projet d’avoir un héritier à Tir Asleen n’était plus.

Soudain, l’atmosphère s’assombrit, une épaisse fumée noire surgit de l’âtre de la cheminée et envahit la pièce entière. La fumée prenait la forme d’une ombre anthropomorphe, hideuse et effrayante. Un torse humain aux bras minces et déformés, aux mains aux griffes lacérantes, dans le dos, deux ailes biscornues qui pouvaient entailler n’importe quel ennemi d’un coup sec et violent.

Zivian se retourna, nullement effrayé par cette entité diabolique en son domaine et ces deux iris rouges qui le fixaient de façon repoussante et menaçante.

Il s’adressa à cette créature sur le ton de la fureur : J’ai sacrifié pour vous mes 2 fils. Par le pacte qui nous unis, vous m’aviez promis Tir Asleen !!!

La créature s’approcha au plus près du visage du roi Hastur on poussant un féroce cri qui ne le fit ni sursauter ni bouger.

Elle s’exprima avec une voix d’outre tombe : The Wyrm honore ses loyalistes. Tir Asleen vous sera donnée. Apportez-nous le fille et le sorcier.

Le démon disparut, la fumée se dissipa et la lumière éclaira de nouveau la salle du donjon.

*******

Le combat était rude et violent. La pluie tombait en trombe, l’orage éclata violemment, de ces orages menaçants. Le tonnerre grondait à déchirer le ciel et les éclairs fissuraient le sol. Willow était épuisé, agenouillé à terre, il ne trouvait plus aucune force de se relever, ni de combattre. Il fixait son adversaire, Celle pour qui il avait tout donné, sacrifié ceux qu’il aimait et sa vie pour la protéger. Elora. Elle le dévisageait, mais son regard ne reflétait plus aucun sentiment d’amour ni de compassion, seuls une terrible noirceur et animosité s’exprimaient dans ses yeux. Sans un mot, la jeune impératrice foudroya son ami d’un coup sec de sa magie. Un éclair rouge sang surgit de ses mains et frappa le sorcier en plein cœur qui s’écroula, sans vie.

Elora se réveilla en sursaut et en sueur, apeurée par le cauchemar qu’elle venait d’avoir. Un cauchemar ou une vision ? Effrayée par ces images, le souffle coupé, elle accourut chercher Willow. Où était-il ? L’espace d’un instant, elle crut l’avoir réellement perdu, lorsqu’elle croisa le chemin de Mims.

Elora : Où est Willow ?

Mims : Dans son jardin. Que se passe t-il Elora ?

La jeune fille ne répondit pas mais courut vers les jardins.

Lorsqu’elle vit Willow, un soulagement s’empara d’elle. Tous deux se regardèrent, quelques secondes avant que la jeune impératrice n’entame la conversation.

Elora : Je… Je viens d’avoir une terrible vision ou cauchemar.

Willow l’écoutait sans mots dire.

Elora : Willow, Je…

Willow : Tu me tuais.

Elora resta silencieuse.

Willow : J’ai eu la même vision.

La jeune fille s’approcha du sorcier.

Elora : Comment est-ce possible.

Willow : The Wyrm grandit en puissance.

Elora : Et… Et si c’était le cas… Si je m’en prenais à ceux que j’aime.

Mims intervint.

Mims : Elora, cela n’arrivera jamais. Nous sommes là. Nous t’aiderons.

Elora : Et si je devais m’éloigner de vous tous, disparaître. Peut-être est-ce la solution pour sauver vos vies.

Willow : Non. Nous devons rester ensemble. Je te protège depuis ta naissance. Ma place est à tes côtés, peu importe ce qui arrivera.

Elora : Je ne peux me permettre un tel risque.

Mims : Elora, j’ai toute confiance en toi. Je sais que tu ne nous feras jamais de mal.

Elora : Et si vous vous trompiez sur moi. Si je n’étais pas Celle que vous croyez tous. Qui suis-je vraiment ?

Le sorcier regarda sa fille qui lui fit un signe d’approbation de la tête.

Willow : Après avoir vaincu Bavmorda et t’avoir laissée auprès de Sorsha et Madmartigan, je rejoignis ma famille. Je n’ai jamais cessé de penser à toi, de m’inquiéter. Je ne comprenais toujours pas pourquoi tu m’avais choisi. Je n’étais pas un grand sorcier, juste un fermier. Les mois passèrent. Puis un soir, Cherlindrea m’apparut en songe.

Cherlindrea : Je sais que tu es triste Willow mais ne le sois pas. Elora est en sécurité désormais. Viens avec moi.

Willow : Elle me mena à Kymeria, dans une chambre où trois fées de The Grove entouraient une jeune femme, allongée sur un lit, si belle à la peau lumineuse et aux cheveux rouges, descendante de Kymeria et appartenant aux fées de The Grove.

La fée Aveline (amour) s’adressa à la jeune femme : Es-tu prête Sallyanna.

Sallyanna : Tel est mon choix pour sauver le monde des ténèbres grandissantes.

La fée Anja (espoir) : A l’issue du rituel, tu ne feras plus partie des nôtres. Tu oublieras tout de ta vie, de ton passé. Tu deviendras une Daikini.

Sallyanna : Je renonce à ma vie passée et accepte ma vie future.

La fée Aela (lumière) : Tu ignoras la véritable identité de ton enfant.

Sallyanna : J’accepte ce choix. Je chérirai l’enfant que je mettrai au monde. Je lui offrirai ma protection, ma force, mon amour.

La cérémonie débuta.

Aveline, fée de l’amour, si douce dans sa façon de s’exprimer, peau blanche aux longs cheveux et yeux roses, vêtue d’une tunique au bustier lilas et à la jupe blanche, aux ailes rosace, s’exprima la première : Sallyanna, par ma volonté, ton enfant aura la force de l’amour, la force la plus puissante de l’univers qui guidera son combat contre les ténèbres.

Elle souffla une pluie de diamants qui enveloppèrent le corps de Sallyanna.

Anja, fée de l’espoir, peau cuivrée, aux longs cheveux orangé tombant jusqu’au bas de ses reins, vêtue d’une longue robe verte, entourée d’un voile cristallin, de la même couleur que ses ailes : Sallyanna, par ma volonté, ton enfant sera porteuse d’espoir à travers chaque contrées, chaque peuple, chaque demeure lorsque le doute les submergera.

Elle commença à jouer quelques notes de musique de sa lyre. Aussitôt la mélodie se répandit sur la jeune femme tel un nuage de cristal la recouvrant comme pour la protéger.

Aela, fée de lumière, peau satinée, aux longs cheveux dorés tout comme sa robe bustier, attachée par des roses oranges, entourée d’un voile d’argent scintillant. Elle tenait dans sa main une colombe : Sallyanna, par ma volonté, ton enfant sera porteuse de lumière. Elle éclairera les âmes dans l’obscurité, les cœurs dans la pénombre. Elle apportera la lumière lorsque le monde sombrera dans les ténèbres.

La colombe se posa sur le cœur de la jeune femme, aussitôt une multitude d’étoiles enveloppa sa poitrine.

Un homme, resté dans la pénombre, son visage caché par la capuche de sa tunique châtaigne, s’avança : Sallyanna, tu nommeras ton enfant Elora Danan. Moi, Aniel, je lui fais don du courage, de la force et de la toute puissance de la magie. Elora Danan, tu seras l’arme ultime contre les ténèbres.

Il s’approcha de la jeune femme et apposa ses mains sur le front et le ventre. Aussitôt, le corps de Sallyanna fut pris de spasmes assez violents. Elle s’évanouit.

Willow : Pourquoi m’avoir montré tout cela ?

Cherlindrea : Pour que tu saches et comprennes. Elle t’a choisi parce que tu es un homme courageux au cœur pur. Nous savons tous, que tu seras toujours présent pour elle.

*******

Elora : Je suis… Je suis la magie.

Willow : Tu es née de l’amour, de l’espoir et de la lumière.

*******

Elora grandit à Tir Asleen dans le plus grand secret. Afin de la protéger des ténèbres, Sorsha, décida de lui donner un nouveau nom : Brunhilde et de lui changer sa couleur de cheveux, du roux au blond, teints avec du jus de citron et du sang de coléoptère.

Sorsha et Madmartigan firent appel à un sorcier démon du nom de Aniel afin qu’il la protège en dissimulant sa marque de naissance et interdisant toute utilisation de la magie qui fut mise en sommeil.

Fin Raziel et Cherlindrea unirent leurs forces et créèrent une barrière magique tout autour de Tir Asleen afin de protéger le royaume et Elora.

En grandissant, Elora devenait une enfant, espiègle, souriante, gentille et douce qui préférait passer son temps en cuisine avec sa nourrice Prunella que dehors où elle était souvent sujette aux moqueries des autres enfants.

Un jour, en voulant échapper aux sarcasmes des ses camarades, elle se mit à courir aussi vite qu’elle le pouvait. Elle voulait aller le plus loin possible, s’évader, disparaître. Dans sa fuite, Brunhilde croisa le chemin d’une autre petite fille, à l’écart de tout le monde, entrain de frapper un bonhomme de paille avec son épée de bois. Elle s’approcha d’elle, essoufflée, des larmes ruisselantes sur son visage.

La petite Jade s’arrêta aussitôt de s’entraîner.

Petite Jade : Hey ! Tu n’as pas le droit d’être ici !

Brunhilde : Je veux m’en aller, loin de cet endroit.

Petite Jade : Pourquoi tu veux partir ?

Brunhilde : Ils n’arrêtent pas, tous, de se moquer de moi.

Petite Jade : Pourquoi ils se moquent de toi ?

Brunhilde : A cause de mon nom.

Petite Jade : C’est quoi ton nom ?

La petite fille hésita avant de lui dire. De peur qu’elle aussi ne se moque d’elle. Mais il n’en fut rien bien au contraire, elle l’encouragea.

Petite Jade : Hooo ! Moi aussi tout le monde se moque de moi parce que je ne suis pas comme eux. Alors je reste là et je m’entraîne. Ça m’évite de tous les frapper. Faut pas avoir honte de qui tu es. Les imbéciles ce sont eux pas toi.

Brunhilde afficha un sourire : Tu es qui ?

Petite Jade : Je m’appelle Jade et je serais le plus grand chevalier de Tir Asleen.

Brunhilde : Tu me protégeras contre tous ces gens.

Petite Jade : Je te protégerai et je les combattrai tous pour toi.

Les deux petites filles se mirent à rire, lorsqu’elles entendirent au loin la voix de Prunella qui cherchait Brunhilde.

Brunhilde : Il faut que j’y aille. On se reverra Jade chevalier.

Prunella ramena l’enfant au palais : Tu sais que tu ne dois pas t’éloigner.

Sorsha était furieuse, mais une colère mélange d’inquiétude et de peur d’avoir perdu la petite.

A ce moment là, Madmartigan arriva.

Madmartigan : Sorsha, arrête. Elle est saine et sauve.

Il prit Brunhilde dans ses bras, se dirigea vers les écuries, monta à cheval et l’emmena en dehors du château. Il s’arrêta au pied de l’arbre de vie.

Madmartigan : Tu ne dois pas t’enfuir ainsi, Sticks.

Brunhilde : Je ne veux plus rester ici. Je veux un endroit où personne ne me verra et ne pourra pas se moquer de moi.

Madmartigan : Écoute-moi Sticks. Ne laisse jamais personne te dire qui tu es, qui tu n’es pas. Sache que tu es une enfant spéciale qui un jour accomplira de grandes choses.

Il marqua un petit instant de silence.

Madmartigan : Tu sais quoi, j’ai l’endroit tout rêvé pour toi où tu pourras être toi.

Il proposa à Sorsha de la prendre comme apprentie aux cuisines sous la tutelle de Prunella.

Madmartigan se retrouvait seul à l’extérieur du palais en compagnie de Aniel qui gardait son visage dissimulé sous sa tunique à capuche châtaigne.

Madmartigan : Qu’avons-nous fait Aniel. La priver de ses pouvoirs, lui cacher sa véritable identité. Est-ce là, la solution pour la protéger et protéger ainsi le monde. Le mal reviendra. Il est là tapi dans l’ombre, attendant son heure. Sera t-elle prête ce jour venu ?

Aniel : Elle ne sera jamais seule dans son combat. Elle est la magie. Ses pouvoirs sont juste endormis. Le moment venu, elle saura les utiliser.

Madmartigan : Je vais devoir m’absenter. Je dois partir en quête de la fameuse Kymerian cuirass. Je vais devoir abandonner mes enfants, ma femme, Elora. Si c’est la seule solution pour la protéger, donner à ma famille et au monde un endroit sain où vivre et combattre les ténèbres, je me dois de le faire.

Aniel : Tu pars quand ?

Madmartigan : Demain dans la nuit je quitterai Tir Asleen. Je vais devoir partir comme un simple voleur. Je n’aurai pas la force de prendre mes enfants dans mes bras. Je sais qu’ils vont souffrir de mon absence, surtout ma fille. De toute ma vie, c’est la chose la plus difficile que je m’apprête à faire.

Aniel : Je ne peux rester à Tir Asleen, pour leur protection. Les forces du mal sentiraient ma présence. Mais n’oublie pas, je serais à tes côtés si tu as besoin de moi.

Madmartigan embrassa sa femme pour la dernière fois.



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