L'épopée de la Lumière

Chapitre 4 : Le courage d'affronter la mort

6822 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 30/01/2019 21:37

Insensible aux tourments des mortels, le jour pointa paresseusement le bout de son nez, transformant les ténèbres impénétrables des bois en profonde pénombre où l'esprit vous joue des tours.

Dans les rues de Darkshire, un crieur annonça d’une voix enrouée « L’aube se lève ! » et la Paladine se demanda en ouvrant les yeux si elle avait réellement dormi ou n'avait fait que somnoler. Quoi qu’il en soit, Félicia et Aayla se levèrent et échangèrent un sourire avant d’effectuer leurs routines matinales. Une fois les prières récitées, les cheveux et sabots brossés et les armures enfilées, elles descendirent dans le salon où Tharok les attendait déjà à une table en grignotant un quignon de pain sec de la veille.


  • B’en dormi les filles ? Les salua-t-il, sa barbe déjà remplie de miettes.
  • Aussi bien qu’un battlodon échoué sulle livage, Thalok, et toi ?
  • Un…quoi ? fit la Paladine en grimaçant.
  • Ha ! J’suis pô l’seul à avoir pieuté comme un sac au moulin on dirait.


Sentant que la journée allait être très compliquée, ses compagnons aimant visiblement les métaphores étranges, Félicia poussa un profond soupir. Le Nain les enjoignit ensuite à s’attabler avec lui, sans montrer une quelconque fatigue. Il s’agitait, mangeait et parlait tout à la fois comme à son habitude, et Félicia mettait la seule retenue qu’il semblait avoir sur le compte de la piètre qualité du menu.

Toutefois les filles ne se firent pas prier, et s’il était dur sous la dent et avait tendance à griffer le palais, le pain fut le bienvenu, une fois ramolli en le trempant dans un verre de lait amer ou agrémenté d'un bout de viande séchée.

Aussitôt qu’ils eurent fini leur modeste baguette, les trois aventuriers se levèrent et quittèrent l’auberge. Ils avaient hâte d’aider le hameau. L’inactivité de cette nuit, d’essayer de dormir en se bouchant les oreilles alors que des hommes mourraient à quelques mètres d’eux, les avait profondément miné. Les filles en tout cas, Tharok lui semblait seulement remonté comme une horloge Gnome, ce qui était sans doute pire.

Ils ne firent que quelques mètres sur la place de la fontaine, sur laquelle débouchait directement la Taverne du Corbeau Écarlate, avant qu’une femme de grande taille, une lance à la main, ne les accoste. Elle portait un cache-œil d’où dépassaient de part et d'autre les traces d’une vilaine blessure, et l’armure de la Night Watch.


  • Z’êtes les trois aventuriers qu'ont débarqués hier, j’imagine.


Elle les salua brièvement, et s’exprimait d’une voix sèche, endurcie par son terrible travail.


  • Lieutenante Vaida Redmane, Night Watch. La commandante Althea a ordonné que je vous conduise jusqu’aux terrains infestés par les non-morts.
  • Parfait, merci Lieutenante, répondit Félicia. On vous suit.


Sans rien ajouter de plus, Vaida tourna les talons et les guida jusqu’à la sortie sud du village. Ils marchèrent une demi-lieue entre les rares champs contrôlés par la garde de Darkshire, puis s’arrêtèrent à une intersection, où un grand chêne démarquait le début d’un nouveau chemin. A quelques pas de là, on avait érigé un semblant de cimetière à la va-vite sur une petite butte. Les pierres tombales étaient bancales, et au pied de certaines – beaucoup trop, au goût de Félicia – la terre semblait avoir été retournée récemment.


  • Suivez cette route, et vous tomberez sur cette vermine impie. Sur la gauche, vous trouverez l’ancienne maison de Marie l’aveugle. Continuez tout droit et vous déboulerez en plein dans le vieux cimetière et l’ancienne église.

Elle marqua une pause, tandis que les trois compères commençaient à réaliser à quel point les mort-vivants gagnaient du terrain. Félicia s’étonna brièvement qu’une terre consacrée puisse tomber si facilement aux mains du Fléau, mais supposa que l’étrange atmosphère des Duskwood n’était pas étrangère à ce phénomène.


  • Les rapports signalent que les non-morts sont plus nombreux, et plus agressifs au cimetière. Faites attention.
  • La Lumière nous protégera, merci Lieutenante.
  • Hin ! Je l’ai souvent entendue celle-là, mais y sont pas nombreux à être revenus me la répéter. Prenez garde également aux araignées, le coin regorge de Veuves Noires.


Ils la remercièrent pour l’information et s’engagèrent sur le sentier en sortant leurs armes. Après deux cent mètres, une autre intersection leur apparut, mise en valeur par de vieilles barrières branlantes.


  • On d’vrait commencer par c’te Marie la bigleuse, m’est avis. Pour tâter l’terrain.
  • Ce selait plus sage, en effet. Et…poul ma palt, je n’ai encole jamais afflonté de molt-vivants…
  • Moi non plus, confessa Félicia. Mais je suis de votre avis, inutile de se précipiter.


Le trio se tourna ainsi vers le chemin de gauche, une araignée au corps rond et aux longues pattes fines, aussi massive qu’un chien de guerre, se recula dans les ombres d’un buisson à leur approche. Le chemin pavé laissa place à un sentier de terre piétinée qui passait entre deux collines, dans l'ombre épaissie de grands arbres aux troncs larges.

Ils n’eurent même pas besoin d’aller jusqu’au bout de la route pour apercevoir les mort-vivants qui déambulaient sur les anciennes terres de Marie l’aveugle. Elle possédait autrefois une simple petite ferme, et quelques champs où elle faisait modestement pousser ses légumes. Mais aujourd’hui, son bout de terrain était stérile, hanté par les herbes folles et les zombies.

Les plus proches commencèrent déjà à capter leur présence et tournèrent leurs yeux morts vers eux. Quelques secondes après, ils titubaient dans leur direction et ceux qui possédaient encore des cordes vocales mugissaient en s’approchant. La première agression ne fut pas physique, mais sensorielle.


  • Quelle infection ! se plaignit Félicia en se couvrant le nez.
  • Ils sont lépugnants…lendons-les lapidement au lepos ételnel.
  • Okey les filles, c’est qu’des zombies. C’est moins costaud qu’un homme, mais c’dangereux quand même. Restez en formation, et tout ira bien.
  • Complis.


Félicia leva son bouclier devant elle et essaya de calmer sa respiration, tant pour contrôler son anxiété pour que éviter de respirer l'infernale odeur de pourriture du Fléau. Elle était toujours nerveuse avant une bataille, bien évidemment, mais cette fois c’était pire. Pour la première fois, elle était vraiment en première ligne, qui plus est face à l'insulte suprême à l'Ordre de la nature dont la seule vue la révulsait.


  • C’est…quoi la formation ?


Elle se sentit très idiote de demander ça, alors que leurs ennemis n’étaient plus qu’à quelques mètres, mais du coin de l’œil elle remarqua qu'Aayla regardait le Nain. Elle aussi attendait la réponse.


  • Tu t’mets à droite de not’biquette, un pas en avant. T’la protégeras ‘vec ton bouclard, en taillant à coup d'épée à droite, et Aayla meulera à tour de bras ceux d'ta gauche. J’m’occupe de l’aut’côté.
  • Entendu, je vais faire de mon mieux.
  • Et n'les laissez surtout pas vous mordre !


Sous ces nouvelles instructions, alors que le combat était imminent, la Paladine se sentit insignifiante, prenant une crise de panique en se demandant ce qu'elle était venue faire ici contre ces marionnettes d'une fatalité malodorante.

A quatre pas sur sa gauche et un en arrière, Aayla se campa fermement sur ses sabots, ses deux masses à la main. Des énergies élémentaires ensorcelèrent ses armes qui se mirent à luire d’un faible halo verdâtre. Deux mètres plus loin, Tharok commençait à faire des moulinets avec son labrys.

Lors du dernier mètre, les mort-vivants accélèrent brusquement et les chargèrent avec violence. Félicia glapit en se réfugiant derrière son bouclier, trop tétanisée pour songer à fuir. Un non-mort se rua sur elle, sa mâchoire pendouillant dans un angle grotesque alors qu'il tendait vers son visage des bras gonflés d’œdèmes dont la peau tirait sur un vert violacé écoeurant.

Elle avait peur. Peur qu'elle ne devienne comme ce pauvre hère, qui autrefois avait été un modeste mais courageux paysan. Peur de devenir un pantin, hideux et décérébré, une marionnette ignoble qui se retournerait contre tout ce à quoi elle tenait. Le zombie allait lui sauter à la gorge, sans même qu'elle n'ait la force de se défendre.

Un éclair traversa subitement son champ de vision, l'éblouissant alors que la poitrine du mort-vivant éclatait dans une gerbe de fluides visqueux et de fumées tandis qu'il était projeté en arrière. Une seconde plus tard, la Chamane cria quelque chose dont le sens et même les sons échappèrent totalement à Félicia, avant de charger et de défoncer le crâne d'un non-mort d'un coup de masse puissant.

La Paladine sursauta comme si elle s'éveillait d'un cauchemar, s'élança, bouclier et épaule en avant contre l'adversaire le plus proche, le percutant de tout son poids pour le repousser.


  • Pour la Lumière ! Cria-t-elle en abattant son arme.


Elle entendit vaguement Tharok beugler son cri de guerre alors que sa lame s’enfonçait dans la chair molle du cadavre animé avec un bruit répugnant. L’épée tailla profondément, et un fluide verdâtre et nauséabond s’écoula de la plaie pour agresser à nouveau les sens de la Paladine.

Écœurée par cette puanteur qui lui retournait l'estomac, Félicia recula par réflexe et poussa un cri d’horreur lorsque le mort-vivant continua à s’avancer, s’empalant encore plus sur son épée sans ciller pour tendre ses doigts décharnés vers elle, une lueur de malveillance pure refusant de s'éteindre au fond de ses yeux torves.

Sans réfléchir, elle ramena son écu devant elle pour empêcher le monstre de la saisir, avant de donner un coup d'épaule pour le repousser afin tirer son épée en arrière. La lame s’extirpa dans un chuintement visqueux et elle lui fit décrire un arc de cercle à hauteur d’épaule pour décapiter l’impie. Elle regarda, incrédule, le corps rester debout encore quelques secondes, esquissant même un pas vers elle avant de s’écrouler enfin.

Un choc violent sur sa gauche l’extirpa de sa rêverie. Elle rattrapa de justesse son équilibre, et hurla en découvrant un mort-vivant en train de s’agripper à elle, ouvrant grand sa gueule aux dents moisies. Une bave acide dégoulinait de ses lèvres rongées par les vers. Une masse lui enfonça le visage sur l’épaisseur d’un poing et lui fit lâcher prise.


  • M…merci, Aayla !
  • Leste concentlée, Félicia ! Ils allivent !
  • Oui !


Deux autres ennemis se ruaient déjà sur elle. Un nouvel éclair passa dans son champ de vision et un troisième mort-vivant s’écroula en pleine course, une épaule en moins. D’un coup d’épée, elle trancha le bras du premier et leva son bouclier pour bloquer les assauts du second avant de frapper du revers pour éventrer le manchot.

Mais le mort-vivant ne sembla même pas remarquer la blessure. Ses entrailles se mirent à glisser le long de son ventre et l'abominable spectacle figea la Paladine d'horreur, contrairement à l'éviscéré qui attrapa son épée de sa main restante en émettant un gargouillis étrange, sa chair molle recelant une force stupéfiante.

D’un geste sec, elle tira son épée en arrière, sectionnant un doigt au passage du manchot, et porta ensuite un estoc dans la poitrine du mort. Elle sentit une forte résistance au bout de sa lame, et comprit qu’elle avait transpercé sa colonne vertébrale. Immédiatement, les jambes du macchabée cessèrent de le porter et il s’effondra.

Son autre ennemi s'agrippa à son écu et le tira vers lui. Elle n’opposa pas de résistance, prenant ainsi de l'élan pour le bousculer et lui porter un coup puissant à la cuisse. La Paladine put sentir le choc contre l’os lui remonter jusqu’au coude, avant que le monstre ne flanche.

Maladroit, le mort-vivant lâcha prise pour tenter d’attraper la Paladine dans sa chute, en vain. En retour, elle le gratifia d’un violent coup d’écu en pleine face qui l’étala sur le dos.


  • Féli ! T'es trop loin ! Cria soudainement le Nain par-dessus le tumulte.


Le souffle court, la jeune femme se retourna et vit qu’Aayla, qu’elle pensait juste à côté d’elle, était déjà plusieurs mètres en arrière et luttait contre trois non-morts en frappant comme une furie de ses deux masses enchantées, chaque coup fracassant les os, mais sans parvenir à arrêter l'assaut. Elle résistait, mais elle ne tiendrait pas longtemps seule.

Elle s'élança pour la rejoindre, mais une main l’agrippa par la cheville et la fit tomber en avant. La Paladine roula sur le côté en serrant les dents et essaya de se dégager de l’étreinte du manchot, qui attaquait sans aucun répit malgré son état.

Pour ne rien arranger, celui qu’elle avait frappé à la jambe essayait de se relever pour l’attaquer à nouveau et elle se mit à paniquer. En se débattant comme une furie, elle réussit à libérer son pied et enfonça le talon de sa botte dans le front du manchot avant de se relever sur un genou pour frapper d’un grand coup de taille le second. Sa tête se fendit comme un bruit trop mûr, et il s’écroula pour de bon.

Fébrile, elle recula tant bien que mal en se relevant enfin, mais remarqua trop tard la non-morte vêtue de haillons boueux qui se jetait sur elle, la gueule grande ouverte. Un geyser de flammes noya sa poitrine et la renversa en arrière alors que ses chairs décomposées s'embrasaient, finissant d’empuantir les lieux d'une atroce et tenace odeur de graisse brûlée.

Avant qu'elle ne puisse faire un autre pas, Aayla se pressa de la rejoindre pour se mettre dos à dos avec elle, à bout de souffle. Ses adversaires étaient en piteux état, mais ils la poursuivaient encore malgré tout, et d'autres cadavres ambulants approchaient déjà, piétinant sans état d'âme leurs semblables dans leur implacable assaut.


  • Arrière, abominations ! Tonna la jeune femme en brandissant son épée alors qu'une lueur dorée l'enveloppait, lui conférant une puissance sacrée.


Derrière elle, la Chamane lançait laborieusement un nouvel éclair magique qui acheva l'un des zombis. Une prière à l'intention de la Lumière sur le bout des lèvres, Félicia prit l'initiative contre le nouveau groupe qui avançait et abattit son épée scintillante contre l'ennemi le plus proche. La lame traversa cette fois sans effort les chairs et les os du mort-vivant qui s'effondra sur le coup avant d'être consumé par des flammes blanches.

Enhardie par l'efficacité de ses pouvoirs contre les non-morts, elle frappa d'un revers un second adversaire, tranchant un bras flasque qui vola dans les airs, le moignon de l'impie s'embrasant peu après. La Paladine pressa son avantage et l'acheva d'un coup à la tête.

Mais son audace la jeta en plein dans la masse ennemie et elle sentit deux mains l’attraper avec une force inattendue, et cria lorsque des dents jaunies par la pourriture et pourtant aussi redoutables que des crocs se plantèrent dans son avant-bras. La douleur lui fit lâcher son épée. Son amie lui porta secours en fracassant le crâne du mort-vivant, mais Félicia dut elle-même se dégager en luttant contre la douleur.


  • Merc…Aayla, attention !


Un cadavre animé sauta à la gorge de la Chamane. Prise au dépourvu, elle tomba sur la jeune Humaine et coinça son bras d’arme sous elle, l’empêchant de se relever alors que le mort-vivant essayait furieusement de la croquer.

Il semblait plus frais que les autres, et plus fort…et peut-être même plus malin. En tombant, Aayla avait lâché une de ses masses alors que le monstre lui plaquait l’autre bras au sol d'une main et lui serrait la gorge de l'autre avec une force extraordinaire. Ne parvenant plus à respirer, la Draeneï ne pouvait plus jeter de sorts et devait mobiliser sa main libre pour empêcher le zombie de la mordre.

Félicia n’eut pas plus de chance. Déjà à moitié écrasée sur le dos par son amie en difficulté, elle n’eut pas le loisir de la secourir à son tour que deux non-morts plongeaient dans sa direction toutes dents dehors, le regard empli uniquement d’une frénésie brute.

Elle leva juste à temps son écu pour éviter le pire, mais les deux corps qui s'écrasèrent sur elle faillirent la sonner. Une poigne miteuse l’agrippa par le col, une autre écarta son bouclier. Deux autres mains cherchèrent prise dans sa cotte de maille et son tabard.

La Paladine fit de son mieux pour se tortiller, gêner ses ennemis qui s’acharnaient de plus en plus sur son surcot et son écu, et gagner assez de temps pour invoquer une nouvelle fois la Lumière et projeter un éclair scintillant qui réduisit en cendres l'un des mort-vivants.

Ce qu’elle supposait être avant une fermière essaya de lui arracher son bouclier. Loin de s’y opposer, Félicia lâcha au contraire prise afin de libérer sa main pour s’emparer de la masse que la Draeneï avait fait tomber. La paysanne-zombie jeta l'écu plus loin et se rua sur sa carotide avec un mugissement ignoble.

Félicia la frappa à l'aveugle, atteignant et lui fit manquer son assaut. La mort-vivante ne sentait cependant aucune douleur, sinon semble-t-il celle causée par ses sorts, et se jeta immédiatement sur elle une nouvelle fois, lui empoignant le bras pour la mordre férocement à l’épaule.

Dans cette position, la Paladine se retrouvait sans défense, les deux bras bloqués par la mort-vivante et sa propre amie. Amie dont le visage devenait violacé alors qu’elle tapait des sabots et essayait de se dégager. Son ennemi putride possédait une poigne impressionnante et la faisait suffoquer. Des taches sombres commençaient à apparaître devant les yeux d'Aayla. Ses poumons étaient en feu et elle avait l’impression que son cœur allait exploser. De plus, cette épreuve de force pure l'épuisait à une vitesse effroyable, exigeant une oxygénation qu'elle n'avait pas. Son bras tremblait, et les crocs du non-mort s'approchaient de plus en plus.


Si Félicia était sans défense elle n’était pas sans option. Elle prit sur elle, avec une extrême difficulté, d’ignorer la zombie qui lui mâchouillait l’épaule et commença à réciter une prière sainte pour éclaircir ses idées et se concentrer. Puis en parvenant quelques secondes à ne plus penser à la douleur qui lui engourdissait le bras et gagnait petit à petit sa nuque ou à son cœur qui battait comme un dément dans sa poitrine, la Paladine invoqua une nouvelle fois le Feu Sacré, sortilège capable de guérir les vivants ou d'incinérer les non-morts et foudroya l'étrangleur, qui poussa un cri affreux avant de tomber en poussière.

Enfin libre, Aayla avala en toussant une pleine gorgée d’air vicié – toujours mieux que rien – et se releva aussi vide que ses vertiges le lui permettaient pour délivrer à son tour la jeune Humaine en martelant l’ancienne fermière à coup de masse. La Draenei reprenait des couleurs, mais elle était au bout du rouleau et Félicia n’était pas vraiment en meilleur état. Elle voulut prendre la main que lui offrit la Chamane pour se relever, avant d’apercevoir le danger.

Attirés par le pouvoir sacré de l’Humaine, la dernière vague d’ennemis s’était ruée de plus belle sur eux. L’un d’eux sauta sur le dos d’Aayla qui poussa un cri et lui attrapa un bras et les cornes pour lui renverser la tête en arrière et exposer sa gorge tendre. Un second immobilisa son autre bras et sa massue en découvrant déjà ses dents moisies et deux autres fonçaient pour la renverser à terre afin de la dévorer vivante.


  • Non !!


Refusant de voir son amie terrifiée, submergée, se fait égorger par ces infâmes mort-vivants, Félicia puisa dans l'énergie du désespoir pour invoquer une Bénédiction de Protection, un puissant sort qui enveloppa la Draenei in extremis d'une bulle imperméable aux agressions physiques. Les zombies repoussés à l'extérieur du sort s’acharnèrent de toutes leurs forces contre la Chamane qui resta stupéfaite quelques secondes le temps de comprendre ce qui lui arrivait, mais elle demeurait inaccessible.

Elle voulu profiter de son invulnérabilité momentanée pour leur asséner de grands coups de massue enchantée, mais en vain. La Bénédiction empêchait toute atteinte physique dans les deux sens. Cependant, elle comprit rapidement la faille et décocha un Horion magique à bout portant sur l’un de ses assaillants qui tomba à la renverse, la poitrine enfoncée par le pouvoir de la Terre.

Hélas, la bulle faiblit rapidement, disparaissant avant qu'Aayla ne parvienne à rassembler suffisamment de forces pour lancer un autre sortilège, le précieux refuge qu'elle représentait s'évanouissant avec elle. Félicia vint à la rescousse de la Chamane, tenant toujours la masse qu’elle avait fait tomber mais de la bonne main cette fois et pulvérisa la mâchoire du macchabée qui s'était saisi des cornes de son amie.

Une forme massive et assez basse passa à toute allure derrière la Draeneï, et avec un son mat les deux mort-vivants qui s’étaient heurtés à la bulle protectrice volèrent plus loin. Avant qu'elles ne comprennent ce qui venait d'arriver, Tharok fit place nette à grand coup d’imprécations Naines et de moulinets.

Les deux filles se mirent alors dos à dos, aussi épuisée l’une que l’autre et craignant à tout moment qu’un autre adversaire morbide ne surgisse. Le Nain veilla à que ça n’arrive pas et fit le tour des morts, leur flaquant à chacun un grand coup de hache pour s’assurer qu’ils le restent pour de bon.

Quand il retourna auprès des demoiselles, Félicia s’était laissée tombée sur un genou, trempée de sueur et respirait à grand peine en se couvrant la bouche, écœurée par la puanteur des zombies déchiquetés. Aayla n’en menait pas plus large.


  • Bon, l’boulot a l’air fini ici. Vous d’vriez vous éloigner pou’reprendre vot’souffle les filles. J’fais un dernier tour pour être sûr d’pas en avoir loupé un et j’vous rejoins.


La Chamane hocha la tête et aida la jeune Humaine à se relever.


  • Et faites gaffe aux zaraignées !


Elles acquiescèrent à nouveau et retournèrent jusqu’à l’intersection, en gardant un œil sur les ombres et les branches au-dessus de leur têtes. Plusieurs fois, elles aperçurent des abdomens ronds et noirs, ou des pattes à la finesse inquiétante, mais les créatures des ténèbres semblaient se contenter de les observer de loin.

Loin de l’air infect du champ de bataille, Félicia se laissa tomber sur les fesses et porta la main à son épaule, de loin sa pire blessure, le souffle encore court. Anxieuse, la Draenei se pencha sur elle et demanda à examiner la plaie. Elle essayait d'écarter les épaisseurs de tissus et d'armure de la Paladine qui grimaçait au moindre contact, lorsque Tharok revint.


  • Elle a été mordue ?
  • Oui, mais ce n’est pas bien glave. Je poullais guélil ça facilement.
  • Hrmf. C’est point la blessure qui m’inquiète, mais la pourriture.


Il se pencha à son tour au chevet de la Paladine qui s’était adossée à une des barrières branlantes du croisement. Elle était en nage, transpirant à grosses gouttes, et pourtant sa peau était glacée et elle tremblait. De plus, bien qu'au repos, elle paraissait également de plus en plus essoufflée. La bataille avait certes été intense, mais n'aurait pas du suffire à empêcher une guerrière de la lumière de reprendre son souffle.

Aayla, qui elle se remettait en revanche très bien du combat, commença à jeter un sort de guérison sur l’épaule de la jeune femme, puis sur son bras. Elle n’excellait pas dans la magie curative, mais les blessures n’étaient pas très profondes et elle les referma rapidement. Félicia parut légèrement soulagée, mais continua à souffler comme un bœuf.

Elle était pâle comme la mort, elle dont le visage brillait habituellement des mille couleurs de la vie. Ne sachant pas quoi faire de plus pour l’aider, Aayla prit sa main entre les siennes.


  • Elle est si floide…
  • C’est c’que j’craignais, ils l’ont infectée.
  • Est-ce que c’est glave ?


Le Nain grimaça sous son épaisse barbe.


  • Oui, et ça peut même devenir pire. Dis voir, Biquette. Toi qu’est Chamane, t’aurais point un truc contre la maladie ?
  • Hélas non. Je poullais annuler une malédiction, ou un enchantement malveillant, mais je ne peux lien faile contle la maladie…ou même le poison.


Tharok grommela quelque chose qu’elle devina être un juron Nain particulièrement cru, angoissant de plus belle la Draeneï. Si leur Nain au moral inébranlable était aussi inquiet, frustré de ne rien pouvoir faire contre ce mal pernicieux, c’est que la situation était plus que critique.


  • ‘Faut la ramener à Darkshire, et espérer tomber rapidos sur un toubib.
  • Mais elle n’est pas en état d’êtle tlanspoltée !
  • Je sais ! Mais j’sais point combien de temps elle tiendra, on a point l’temps d’faire l’aller-retour !
  • Ce ne sera…pas nécessaire, lâcha Félicia dans un murmure étouffé.


Avec toute la peine du monde, la jeune Humaine entrouvrit les yeux. Aayla la sentit essayer de serrer ses doigts, et s’inquiéta encore plus de son extrême faiblesse.


  • Je suis désolée, Félicia, mais je ne peux guélil ton affliction.
  • Je sais…mais moi, oui…


Le cœur de la Draenei s'accéléra alors qu’un espoir apparaissait. La Paladine ferma à nouveau les yeux et ses lèvres se mirent à remuer en silence. Bientôt, une faible lueur grandit dans sa poitrine et se répandit doucement en elle jusqu’à l’envelopper toute entière, avant de s’estomper lentement.

Après avoir cessé de briller, Félicia paraissait déjà aller mieux. Elle respirait plus calmement et ses joues avaient retrouvé quelques couleurs. Cependant elle ne réagissait pas et gardait les paupières closes, si bien que la Chamane crut qu’elle s’était évanouie.


  • Félicia ?
  • Oui..?


Guérie, mais épuisée, la jeune Humaine rouvrit doucement les yeux et dut accepter l’aide de ses compagnons pour se remettre sur pieds. La crise étant passée, le Nain retrouva son entrain.


  • Bahrum ! Tu nous as fichu une sacrée frousse !
  • Désolée, les amis. Répondit-elle avec un faible sourire.
  • Tu es sûle que ça va ?
  • Je ne m’attendais pas à subir une infection si virulente, mais je remettrais rapidement, ne t’en fais pas Aayla. Et vous deux, vous allez bien ? Ils ne vous ont pas mordu ?


Ses deux compagnons secouèrent la tête et Tharok sortit sa vieille pipe et commença à la bourrer avec empressement d’un assortiment d’herbes sèches. Il jouait aux gros costauds, mais avait visiblement besoin de décompresser après cette histoire.


  • On va s’rentrer au hameau déjà, s’poser pépères queq’heures, ‘pis z’ont ira finir l’boulot au cimetière.
  • Voilà une riche idée, Tharok. De toute façon, je serais bien incapable de me battre maintenant...
  • Je suis d’accold, moi aussi. Inutile de nous plécipiter dans la gueule du loup.
  • Oula, ‘ttention ‘vec les expressions qu’t’emploie dans l’coin, ma biquette.


Riant malgré elle à cette plaisanterie digne du Nain, Félicia dut s’appuyer sur la barrière qui émit un craquement inquiétant lorsque ses jambes menacèrent de la lâcher. Elle était encore sonnée, et Aayla remarqua qu’il lui manquait quelque chose.


  • Oh ! Félicia, ton épée !
  • Comment ? Ah…elle a dû rester là-bas.
  • Leste là, je vais aller la chelcher.
  • T’es sûre biquette ?
  • Je n’aulais qu’à letenil mon souffle…en ta plésence, dit-elle en lui jetant un sourire moqueur.
  • Ha-ah! Non mais dis-donc, j’vais t’parquer dans un champ et t’faire produire du frometon Bahrum !


Elle préféra ne pas trop réfléchir à ce que représentait sa menace et s’éloigna, amusée, tandis que le Nain continuait à ergoter sur le « funeste sort » qu’il réservait à la Draeneï.

Arrivée au niveau des cadavres, elle saisit une de ses masses par prudence et se couvrit la bouche de l’autre main. Même en respirant prudemment, l’odeur était horrible et lui tordait l’estomac, faisant remonter un goût de bile dans sa gorge. Aucun macchabée ne tenta de l’attaquer à nouveau, et elle retrouva rapidement l’épée de la Paladine.

Elle rangea sa masse pour la ramasser, et au moment de faire demi-tour elle jeta un œil par curiosité aux victimes du Nain. Ils étaient faciles à reconnaître, tous portaient les traces de ses puissantes attaques à l’arme lourde. Sans nul doute possible, Tharok était un bon guerrier et son handicap vertical n’en était pas un à sa force.

En fait, elle constata même qu’il avait abattu plus d’ennemis à lui seul que elles deux réunies, et avec visiblement beaucoup de facilité puisqu'il avait même trouvé le temps de revenir les aider, et apparemment indemne. La Chamane savait qu’il était bien plus d’expérimenté qu’elles, mais était tout de même impressionné d'un tel écart et se sentit profondément soulagée de l’avoir à leurs côtés.

Aayla se dépêcha ensuite de rejoindre ses compagnons et rendit son arme à Félicia, qui l’essuya avec une mimique de dégoût avant de la ranger, puis ils retournèrent jusqu’au hameau.

Sur la place de la fontaine, devant l’hôtel de ville, ils trouvèrent la lieutenante Vaida qui remplaçait sa supérieure en son absence et les salua.


  • Déjà de retour, les aventuriers ? Houlà ! Z’avez l’air d’avoir passé un sale quart d’heure. Est-ce que ça va ?
  • B’en mieux qu’vos zombards ma belle ! Chez Marie, c’est place nette !
  • Les cadavres sont morts, clarifia Félicia. Enfin…pour de bon, je veux dire. En revanche ils sont encore sur place. On aurait dû les brûler, faire quelque chose…


La vigile l’interrompit, l’air satisfaite.


  • T’en fais pas gamine, on s’en occupera. Vous nous avez déjà rendu un sacré service ! Mais je ne pensais pas que vous seriez si rapides.
  • On est efficaces, Bahrum ! Et ‘pis y’a not’blondinette qui nous a fait une sacrée frayeur, alors on s’est magnés d’ramener nos miches.
  • Je suis châtain, grommela l’intéressée.
  • Nous nous occupelons du cimetière quand nous aulons leplis quelques folces. Ces molt-vivants n’ont qu’à bien se tenil !


La lieutenante faisait visiblement un effort important pour ne pas sourire de l’accent de la Draeneï, qui ne sembla pas vraiment le remarquer, ou ne s’en offusqua pas.


  • Ça, c’est le bon esprit. Je vais envoyer des hommes s’occuper des dépouilles dès maintenant. Si vous nous faites le même exploit au cimetière, on aura p’tet enfin quelque chose à fêter !
  • On fera de notre mieux, assura Félicia.

La milicienne leur offrit une première prime pour leur combat. Les aventurières la remercièrent et retournèrent à la taverne du Corbeau Écarlate pour s’installer à une table. Ils prirent de quoi se confectionner quelques tartines pour refaire le plein d’énergie, et la Paladine demanda s’il y avait quelques boissons favorisant la restauration des énergies magiques.

Par chance, c’était le cas, bien que l’étrange lait aux herbes médicinales qu’on lui servit ne lui inspirait guère confiance. Toutefois, lorsqu’Aayla s’en servit une grande gorgée, elle laissa son appréhension de côté et remplit son verre pour le vider aussitôt et fit la grimace.


  • Qu’est-ce que c’est ? geignit-elle. C’est infect !
  • Ah oui ? s’étonna la Draenei. Moi, ça me lapelle une boisson folt levitalisante appléciée de mon peuple, en moins suclée mais en plus…palfumée.
  • Bah ! Rien d’tout ça n’vaudra jamais un bon grog Nain, Bahrum !
  • Je me permets de croire que rien n’égalera jamais une boisson Naine à tes yeux, mon ami, surtout si ce n’est pas fermenté.


Prenant soudainement un air de fin gourmet qu’elle ne lui connaissait pas encore, pas aussi maniéré du moins, Tharok leva un doigt en signe de contestation. Les deux filles roulèrent des yeux en réprimant un sourire alors que l'épais bonhomme s'apprêtait encore à raconter ses histoires. Toutefois, après la pression du combat, l'insouciance franche du Nain était d'un grand réconfort.


  • Ah, mais ça s’voit qu’t’as jamais point goûté l’grog de Dun Morogh ! C’est-y point un alcool, c’est une tradition, un art, et un médicament tout à la fois ! Pour sûr !
  • Comment un alcool peut aussi êtle un médicament ? s’étonna Aayla en penchant la tête sur le côté.
  • Pask’ça tue l’mauvais esprit partout où qu’ça passe, ma biquette. Si t’es malade, t’bois un bon grog local et pouf ! L’lendemain t’es guérie !
  • Vlaiment ?
  • Mais oui ! Foi d’Tharok, ça soigne encore mieux qu’vos loupiotes ! s’égaya le Nain qui commença à décompter les vertus du grog sur ses doigts épais. Le rhume, le froid, les blessures, la gorge, l’ennui, le couple…


Le dernier point interpella Félicia.


  • Le couple est un problème ?
  • J’connais point un seul vrai Nain qui trouve pô son soutien au fond d’son Grog ! Bahrum !
  • Un soutien poul quoi faile ?
  • Béh, pour avoir l’courage d’rentrer affronter sa Naine, té !


Il s’esclaffa à gorge déployée tandis que la Paladine se passait une main sur le visage, pour cacher à la fois son sourire et sa consternation. Aayla rit doucement pour sa part, plutôt réceptive à l’humour du petit peuple.


- J’ai envie de penser que c’est plutôt de descendre votre quatrième grog sans elles qui vous vaut quelques coups de rouleau à pâtisserie quand vous rentrez en dansant à moitié.

- Tu les connais !?

- Elles vous accueillent vraiment à coup de rouleau à pâtisserie ?

- Béh ouais.


Félicia fit de gros yeux. Elle avait déjà entendu la légende de l’homme qui rentre ivre et se fait matraquer à coup de matos de cuisine, mais elle s’imaginait que ce n’était qu’une rumeur, ou une légende née de quelques cas exceptionnels…mais Tharok avait l’air de sous-entendre que c’était plutôt la norme chez les siens.


  • Les Naines n’ont pas le dloit de boile alols ?
  • Tu rigoles ? Lorsqu’ils s’sont rencontrés, P’pa était tellement rond que M’man l’a ram’né chez elle en pensant qu’c’était un tonneau qu’elle pourrait s’finir toute seule peinarde !
  • Envisager de descendre un tonneau à elle seule…c’est impressionnant.
  • Ah non, ça c’est normal ma p’tite Féli, elle elle en était à son sixième.


Estomaquée, la Paladine failli recracher son lait sur la table. La Draenei continuait à écouter avec attention, ses yeux clairs luisant faiblement dans la demi-pénombre de l'auberge.


  • Et comment cette histoile s’est-elle telminée ?
  • Bah, devine ?


Tharok écarta les mains, un sourire entendu apparaissant sous sa barbe. Comprenant après quelques secondes de réflexion, Aayla hocha simplement la tête et la jeune Humaine préféra se resservir de cet étrange mais efficace lait plutôt que d’imaginer le vacarme que devait faire une fête naine.


  • Et votre grog, il marche aussi pour la gueule de bois qui suit le lendemain ?
  • Ah, ça malheureusement non, c’bien la seule chose qu’il guérit point…mais ça vaut toujours l’coup d’essayer quand même, héhé.


Ils passèrent les deux heures suivantes à reprendre leurs forces, les filles vidant la bouteille de lait alors que le Nain craquait et commandait une choppe d’hydromel. Il était âcre et sentait plus le moisi que la fermentation, mais c’était mieux que rien disait-il.

Ayant retrouvé son entrain habituel, Tharok occupa la plus grosse partie de la conversation en leur faisant revivre quelques fêtes traditionnelles. Cela se résumait grossièrement à boire, manger, chanter, boire, danser, boire, et ceux qui tenaient encore debout recommençaient jusqu’à ce que tous se soient écroulés ou qu’il n’y ait plus un seul tonneau disponible.

De nature austère de par ses vœux et ses origines, Félicia trouvait ces débauches d’excès en tous genres…disproportionnée. Mais elle comprenait que les Nains, encore plus robustes que les montagnes où ils naissaient et connus pour leur jovialité sans limite, trouvent leur compte à dépasser les bornes.

Aayla semblait plus curieuse qu’elle en revanche, et expliqua que son peuple aimait lui aussi à se raconter des histoires, qu’il s’agisse des antiques légendes que l’on se transmettait dans le plus grand des sérieux ou bien d’anecdotes amusantes pour se distraire.

Encore plus curieux que la Draeneï, le Tharok demanda à ce qu’elle leur en raconte une et Aayla leur promit de le faire mais un autre jour. Il insista d’autant plus lorsqu’elle parla des danses, qu’elle décrivait comme dynamiques pour les mâles et sensuelles pour les femelles. Le Nain exigea presque une démonstration quand elle confirma ensuite qu’elle savait danser.

Gênée, Aayla fit de son mieux pour esquiver la question et la Paladine préféra ne pas s’en mêler. Elle avait déjà assisté, à Lakeshire dans les Carmines, aux danses Naines Troïka et Kalinka et avait été impressionnée par la performance physique. Depuis, elle préférait faire profil bas avec les danses Humaines beaucoup plus sobres, pour ne pas dire ennuyeuses, ou bien celles du peuple qui étaient plus…ridicules selon elle.

Puis l'échange culturel approcha de son terme, et les aventuriers recommencèrent à se préparer. Enhardies par leur victoire et de nouveau en pleine forme, Félicia et Aayla étaient prêtes à en découdre, alors que Tharok paraissait encore pressé qu'elles. La Paladine le soupçonna d'avoir hâte de regagner à nouveau la Taverne – qui plus avec une excuse pour écluser quelques pintes – et poursuivre ses interminables récits.

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