Dragons - Volume I : l'Ordre

Chapitre 22 : 22

2425 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 24/08/2019 22:56

L’obscurité était dorénavant totale, ayant avalé toute lumière tandis qu’un son semblait se rapprocher, long et cyclique, revenant encore et encore telle une mélodie pour berceuse. Arthas finit par reconnaître ce bruit si distant qu’étaient les rouleaux de la mer déferlant sans relâche contre la plage. Soudain, l’obscurité laissa place à des milliers de points brillants d’intensité différentes avant que n’apparaisse le visage de Shanna ainsi que d’une blonde quelque peu intriguée. Arthas finit enfin par émerger et comprit qu’il était entouré de Vincent, Shanna, mais surtout Sélène. L’homme commença presque à paniquer avant que Vincent ne prenne la parole, souhaitant rapidement rassurer le blond :

— Arthas… Tout va bien... Enfin je crois.

— Ah ? s’exclama Arthas, peu convaincu.

— Je crois que je n’ai pas besoin de te présenter Sélène…

— Non en effet, mais j’ai du mal à y croire… Elle n’a pas l’air aussi puissante que toi, répondit l’homme encore déboussolé.

— Je me suis retenue autant que possible ! s’exclama Sélène avec un regard condescendant.

— Ah… ça explique deux ou trois choses donc, dit l’homme blond, quelque peu déçu.

— Tu peux le surveiller un instant ? demanda Vincent en regarda Shanna.

La brune opina du chef tandis que l’homme aux yeux écarlates prenait de la distance avec Sélène. Arthas grimaça et commenta aussitôt :

— Qu’est-ce qu’il se passe ? Je croyais qu’il devait l’affronter…

— Ils se sont battus… Mais il n’a pas pu aller au bout. Je crois qu’elle est venue pour discuter, expliqua la brune.

— Drôle de façon de discuter… marmonna le futur empereur.

À quelques dizaines de mètres, les frère et sœur s’immobilisèrent et Sélène regarda Vincent avec détermination avant de prendre la parole :

— J’ai fait mon choix, dit-elle

— On dirait bien… soupira Vincent.

— Je ne peux pas me résigner à oublier ma force… Cela reste quelque chose qui m’est unique et qui me définit... Si je renonçais à cela, alors je ne pourrais plus être celle que je suis.

— J’espère que tu sais ce que tu fais… marmonna l’homme.

— J’étais bien aux Maleterres quand il y a eu cet « incident »…

— Ce n’est pas un incident Sélène… C’est un massacre. Tu dois vraiment arrêter ça.

— C’est bien ça le problème Vincent… Je n’ai rien fait !

— Des témoins ont identifié deux femmes sur place. Un de tes cheveux a été retrouvé dans la mine, argumenta Vincent.

— Oui ! Nous y étions ! Mais après que ces gens aient été tués. Nous avons senti cette force et ça nous a clairement intrigués alors nous nous y sommes rendus. Tout le monde était mort et cette façon de faire, nous ne sommes pas nombreux à pouvoir y arriver.

Tout à coup, Vincent sembla avoir un déclic. Il avait déjà entendu cette phrase quelque part. L’homme attrapa les bras de sa sœur et reprit aussitôt :

— Amadeus… Depuis le début c’est lui…

— Des pacificateurs ? Que font-ils là ? s’intrigua Sélène.

— Es-tu prête à nous aider ? Quelque chose se trame à l’évidence, demanda Vincent en fixant Sélène avec insistance.

— Oui… Je vous aiderais. Bien sûr.

— Allons en parler avec le reste de l’équipe alors, conclut Vincent avant qu’ils ne reviennent vers Arthas et Shanna, en pleine discussion.

En s’approchant des deux humains, Vincent aperçut un regard chargé de colère de la part d’Arthas qui s’empressa de prendre la parole :

— Vous étiez là depuis combien de temps ? Tu as vraiment voulu me voir me battre contre ta sœur ?!

— Oui… Et je pense avoir eu raison de le faire.

— Oh, tu as intérêt à en avoir une bonne de raison !

— Tu es un dragon Arthas. Cela ne fait plus aucun doute.

— Il n’était pas au courant ? s’intrigua Sélène, dubitative.

— Non, répondit Vincent.

Arthas sembla perdu, n’étant pas sûr de saisir le sens même du mot avant que Sélène ne le fixe et reprenne d’une voix posée :

— Une très grande force coule dans tes veines. Tu ne le savais pas encore et c’est aussi pour ça que tu ne t’es jamais battu à ton plein potentiel. Mais avec le temps et la pratique, tu deviendras un des meilleurs combattants d’Azeroth.

— Je vois… ? répondit Arthas, encore très perplexe.

— Au passage, Sélène est désormais des nôtres, reprit Vincent.

Aucune réponse ne vint, mais Shanna et Arthas lui lancèrent des regards approbateurs. Le jeune blond était réellement ravi de savoir la demoiselle dans leur camp, lui lançant aussitôt un regard chaleureux avec son sourire charmeur. La femme en question se contenta de lui répondre d’un petit sourire honnête avant que Vincent ne rompe le silence :

— Arthas, je crois que ce sont les pacificateurs derrière l’attaque aux Maleterres. Sélène m’affirme qu’elle n’est arrivée qu’après que les gens n’aient été massacrés.

— Mais pourquoi ? Que cherchent-ils à la fin ? s’intrigua Shanna.

— Je ne sais pas… Mais le fait qu’ils aient pénétré dans la capitale et qu’ils y soient encore depuis tout ce temps en est une preuve irréfutable comme je t’en avais parlé. De plus, je sais très bien qu’Amadeus ne supporte pas cet empire qui tombe en ruine. Et dernier point important... Si Sélène n’est pas à l’origine du massacre aux Maleterres, ce que nous venons de confirmer, il ne reste qu’un seul autre coupable potentiel...

— À ce sujet Vincent… En allant transmettre l’ordre d’évacuation pour ton… combat… contre Sélène…

L’homme était à l’évidence mal à l’aise du sujet, mais le temps n’était plus à ça et Vincent le reprit d’emblée :

— Et bien ?

— Je crois que l’ordre des pacificateurs a pris le contrôle d’Avalon.

— Quoi ?? s’écria Shanna.

— Amadeus était dans les quartiers personnels de l’impératrice. Elle n’a pas dit un seul mot durant toute ma présence. Amadeus a bien fait transmettre l’ordre d’évacuation… mais je suis supposé être aux arrêts pour trahison. J’ai réussi à m’enfuir et me voici…

— Donc il n’y a plus de doutes, mais qu’essayent-ils de faire ? s’intrigua Vincent.

Arthas grimaça, étonné du manque de réaction de l’homme avant de reprendre :

— Cela ne te préoccupe pas plus que ça ? Darnassus ?

— Bien sûr que si, nous devons aussi gérer ça. Mais je veux comprendre ce qu’il se passe d’abord.

— Sakura et moi avions trouvé quelques informations sur un objet qui aurait été découvert dans la mine en question. Elle avait mentionné qu’il puisse s’agir d’un catalyseur.

— Je me rappelle en avoir parlé à mon supérieur, un journal d’une des victimes parlait d’une relique très puissante. C’est peut-être ça ? reprit aussitôt Arthas.

— Un catalyseur ? Mais dans quel but ? s’interrogea Sélène.

— On m’explique rapidement à quoi ça servirait ? demanda le blond en levant la main.

— C’est un objet magique qui permet en quelque sorte de stocker et compresser l’énergie spirituelle. On emmagasine autant d’énergie que le catalyseur le permet et celle-ci pourra être instantanément libérée en activant le catalyseur.

— Je ne suis pas certain de tout saisir, mais ça me paraît bien dangereux. Pour quoi s’en serviraient-ils cela dit ? ajouta Arthas.

— Si le catalyseur est très puissant, il pourrait permettre de libérer une énergie spirituelle que personne ne pourrait supporter. Cela pourrait être la fin du monde, expliqua Sélène.

— D’accord, mais… On est sûrs qu’ils s’en serviraient de cette façon ? demanda à son tour Shanna.

Vincent qui était silencieux depuis un moment semblait chercher dans sa mémoire le moindre indice possible tandis que ses trois compagnons lançaient des hypothèses plus ou moins farfelues quand soudain, les yeux de Vincent se rouvrirent, se rappelant une phrase précise qu’il avait entendue d’Horus. Vincent reprit aussitôt :

— Un catalyseur peut-il activer d’autres objets magiques nécessitant une grande force spirituelle ?

— Je ne suis pas magicienne Vincent, répondit Sélène. Mais je suppose que oui ? finit-elle.

— Alors ils vont se rendre au désert du néant, marmonna Vincent.

— Le Désert du Néant ? Tu veux parler du portail ancestral que personne n’a jamais réussi à faire fonctionner depuis des millénaires ? dit Arthas sur un ton étonné.

— Qu’as-tu précisément en tête ? Qu’est-ce qui te permet de penser que c’est ça ? demanda Shanna, à son tour perplexe.

— N’oubliez pas que les pacificateurs existent depuis le début de la vie sur Azeroth, je suis certain qu’ils savent ce qu’il y a derrière.... Je suis persuadé qu’ils connaissent une façon d’ouvrir le portail, argumenta Vincent.

— As-tu une idée de ce qu’il y a derrière ce portail Vincent ? demanda Arthas, intrigué.

— Je ne me rappelle pas l’avoir vu ouvert... Du plus lointain de mes souvenirs, il a toujours été scellé.

— Alors pourquoi pensez-vous qu’ils voudraient l’ouvrir ? N’est-ce pas simplement politique ? argumenta le futur empereur.

— Les pacificateurs ne sont pas intéressés par la politique, et ne pensent qu’à régir l’équilibre des forces... Même si ça paraît compliqué de toujours le croire dorénavant, je suppose qu’ils veulent mettre en péril l’équilibre actuel... Et la seule chose qui semble la plus dangereuse sur Azeroth à l’heure actuelle... C’est cette porte, rétorqua longuement Vincent.

Soudain, Arthas à son tour sembla avoir une illumination et il s’exclama aussitôt :

— C’est pour ça !

— Explique s’il te plaît… marmonna Shanna.

— Cette information sur la position des forces déviantes… Je n’ai jamais trouvé quelqu’un pouvant m’en confirmer l’origine. Et s’il s’agissait des pacificateurs ? Et s’ils avaient donné cette information dans le but que l’on focalise toute notre attention en Silithus ? C’est de l’autre côté d’Azeroth à part rapport au Désert du Néant !

— Alors ils contrôleraient aussi les déviants ? Ironique… marmonna Sélène.

— Et peut-être qu’ils contrôlaient Alessa également ? ajouta Shanna.

— Ça pourrait expliquer son retour des morts… Grâce à une école de magie bien trop ancienne pour quiconque sauf peut-être des pacificateurs vieux de plusieurs millénaires, dit à son tour Vincent.

— Avant de venir ici, j’ai eu la confirmation de mon supérieur que les déviants étaient sur le point d’attaquer Staghelm, c’était juste avant que vous vous battiez à Hyjal ! s’exclama à nouveau Arthas.

— Ils nous ont complètement bernés… Aveuglé, Amadeus m’a mis sur ta piste volontairement… Tu étais un leurre dès le début… soupira Vincent en regardant Sélène.

— Une chose qu’il n’a pas prévu mon frère…

Commença Sélène tandis que Vincent la regardait intrigué.

— C’est qu’il ne s’attendait pas à ce que nous survivions tous les deux à notre combat.

Le frère en question se contenta de sourire avec fierté, conscient que c’était une différence de taille.

— Okay ! On a toutes les pièces du puzzle ! s’exclama Shanna. Que fait-on maintenant ? poursuivit-elle.

— L’assaut de Staghelm n’est qu’une diversion et ça me fait du mal de le dire, mais nous n’avons pas le temps de venir épauler les forces d’Avalon sur place, expliqua Vincent.

— Je suis d’accord avec toi, répondit Arthas, bien qu’embêté par cette réalité.

— Nous ne pouvons pas non plus aller sur Darnassus… Les pacificateurs sont certainement déjà en route, et la vie de Tyrande ne devrait pas être en danger. Si je me trompe, il pourrait tout à fait être trop tard de toute façon.

Et c’est tout ce que ça lui fait ? Sérieusement ? s’intrigua Arthas.

— Le temps nous est compté, je vais tenter d’appeler d’autres dragons… Nous pourrions avoir besoin d’eux contre les pacificateurs.

— D’autres dragons ? demanda Arthas, surpris.

— Appelle-les, dit Sélène en regardant Vincent avec détermination.

— On nous explique ? rajouta Shanna.

— En libérant une quantité suffisamment grande d’énergie vers les cieux, on est capable d’envoyer un signal quasiment partout sur Azeroth. Les dragons le sentiront comme un appel aux armes, c’est difficile à décrire, mais vous allez vite le comprendre, expliqua Sélène.

— Pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt ? s’intrigua Arthas.

— Je n’aime pas cette méthode. Je préfère choisir mes alliés en personne plutôt que de devoir faire avec ceux qui répondront à cet appel. Et puis je n’avais pas forcément de raisons de le faire jusque-là, expliqua simplement Vincent.

— Je vois, ça paraît logique. Et combien sommes-nous ? continua le jeune blond, décidément très curieux.

— Des dizaines, peut-être des centaines. Nous n’en savons rien… Des dragons naissent et meurent constamment. Et puis rien ne dit qu’ils seront beaucoup à répondre à cet appel, expliqua à son tour Sélène.

Puis, l’équipe au complet quitta le village et s’en éloigna de presque un kilomètre avant de redescendre vers le bord de plage. Le rituel allait commencer...

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