Chapitre 3 : Un pas en arrière.

• Comment a-t-elle pu disparaître ? Vous étiez pourtant censés la protéger !

Varian était furieux. Pourtant habitués à ses accès de colère, ses gardes l'avaient rarement vu aussi enragé. Genn, qui croisait les bras, plaignit sincèrement les deux hommes pour qui, il le savait, le calvaire ne faisait que commencer.

• La note qu'elle a laissée derrière elle mentionne pourtant le lieu où elle s'est rendue, rappela Genn.
• Et nous l'y avons suivi, reprit l'un des gardes d'élite. Après une heure, nous sommes entrés dans la grotte, mais aucune trace de son passage...
• S'il lui arrive quoi que ce soit, soyez sûrs que vos têtes voleront, menaça le roi. Sortez !

Les deux hommes se hâtèrent de fuir, sous le regard noir de leur roi qui s'assit lourdement sur un siège, et prit sa tête entre ses mains.

Genn, qui était également inquiet, tenta tout de même de le rassurer :

• Vous savez, Varian, je ne connais personne qui soit aussi fort et courageux que Keera. Et après tout, elle se trouve forcément quelque part. Nous la retrouverons.
• Cela, je le sais, Genn. J'ai confiance en sa force. Mais j'ai un très mauvais pressentiment.
• Allons, reprenez-vous mon ami. Keera vous réprimanderait si elle vous voyait vous morfondre ainsi.
• Je vois bien votre inquiétude, Genn, le reprit Varian. Ne me faites pas la leçon !
• Ne laissez pas votre colère prendre le dessus, Varian. Nous devons garder la tête froide, et envisager ce qui a bien pu lui arriver.

Varian savait qu'il avait raison. Mais c'était plus facile à dire qu'à faire. D'autant qu'il voyait bien la mâchoire du vieux roi se contracter. Et Anduin qui était reparti auprès de Velen et des draeneï …

Le SI:7 était parti enquêter sur les lieux, à la recherche du moindre indice. Varian se demanda alors : se pourrait-il que Keera, comme Garrosh et Kairoz, ait simplement disparu ?

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• Tous ? Ils ont tous été tués ?
• Tous, chef Hurlenfer, acquiesça le jeune Chanteguerre. Les sabrons ont pris possession du village. Que les Ancêtres les accueillent.
• Que les Ancêtres les accueillent, répéta Grommash Hurlenfer en pointant son cœur de sa main fermée. Hokosh, prépare notre départ pour l'Arène des Épreuves, nous devons y être avant le soleil couchant !
• Oui, chef Hurlenfer.

Grommash grogna, puis se tourna vers sa nouvelle recrue. L'orc en question le dévisagea.

• Qu'en penses-tu ? Nous devons frapper vite et fort ! grommela Grommash.
• Je suis d'accord, admit Garrosh. Et notre visite à l'Arène des Épreuves tombe à point, sourit-il.
• Que veux-tu dire ? l'interrogea le chef de clan.
• Nous allons pouvoir enrôler de bons guerriers de l'Arène, chef.
• Ils appartiennent à l'Empereur Mar'Gok, Garrosh ! rappela Hurlenfer.
• Mais plusieurs d'entre eux seront libres au crépuscule, s'ils viennent à bout de leurs derniers adversaires, chef ! Nous pourrons alors compter sur leur belligérance pour nous rejoindre.
• Tu n'as pas tort, fit Grommash en élargissant sa gueule. Et Iskar pense comme toi. Et il me tarde de voir cette guerrière à qui il devient difficile de trouver un adversaire à la hauteur !

Depuis des lunes, une étrange guerrière était apparue, et s'était engagée dans les combats d'arène. Elle défiait tout adversaire que les ogres lui opposaient, et les envoyait mordre la poussière les uns après les autres. De quoi intriguer le chef du clan Chanteguerre au point qu'il se déplace pour évaluer cette combattante de ses propres yeux.

Grommash examinait Garrosh, son nouveau lieutenant, qu'il savait impatient de voir les prouesses guerrières de cette femelle qu'ils pourraient rallier au clan.

• Tout est prêt, chef Hurlenfer ! scanda Hokosh.
• Bien, nous partons ! ordonna Grommash qui sortit de sa tente, talonné par Garrosh, qui se délectait de ces moments passés auprès de son père, qui ignorait tout de sa véritable identité.

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Depuis son retour en Nagrand, ou plutôt son arrivée, car cette Nagrand n'était pas celle de son enfance, Garrosh s'évertuait à gagner la confiance de Grommash. Faire la preuve de sa force avait évidemment constitué un passage obligé, et le chef Hurlenfer l'avait confronté à ses meilleurs guerriers. Dans la fosse, Garrosh avait remporté la victoire, et Grommash avait donc accepté de l'écouter.

À leur arrivée ici, Kairoz, qui était l'instigateur de l'évasion de Garrosh, lui expliqua qu'ils se trouvaient dans une Draenor alternative d'il y a trente-cinq ans. Rien d'étonnant à ce que la contrée d'origine de Garrosh et de son clan ne soit différente de celle qu'il avait connue.

Après avoir trouvé les Chanteguerre, Garrosh n'avait pas tardé à emmener Grommash au Trône des Éléments, armé du fragment de la Vision du Temps, afin de lui apporter la preuve de la corruption des orcs dans son passé. Grommash vit alors la déchéance dans laquelle son peuple était tombé, et réalisa avec horreur qu'il avait été le premier à accepter de boire le sang démoniaque qui avait précipité sa race dans l'abjection et le déshonneur, faisant d'eux les esclaves de leurs nouveaux maîtres tapis dans l'ombre.

Garrosh omit de lui montrer comment Grommash lui-même avait mis fin à leur corruption, afin de le rallier à son plan : empêcher les orcs de ce passé alternatif de boire le sang démoniaque, puis envahir d'autres mondes. Son monde !

De retour du Trône des Éléments, ils amorcèrent donc leur projet dans l'ombre, et commencèrent à rassembler des ressources pour élaborer des armes et stocker des denrées.

Sur le chemin vers l'Arène, chevauchant leurs loups géants, les Chanteguerre chantaient leur hymne, l'arme au poing, et l'esprit belliqueux.

Constatant le sourire presque béat de son nouveau lieutenant, Grommash l'interpella :

• Qu'est-ce qui te fait sourire ainsi, Garrosh ?
• Oh, je suis juste impatient de me rendre à l'Arène, mentit Garrosh, honteux d'avoir été surpris à savourer ces moments avec son clan, et surtout avec son père.

Voyant qu'il se reprit, Grom n'insista pas, et les membres du clan poursuivirent leur route.

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• Une grande foule ce soir !

L'ogre Jhorn le Fol, l'un des représentants de l'Empereur Mar'Gok à l'Arène, observait les combats depuis les hauteurs. Assisté par Thoktar crâne-de-fer, un autre ogre, et de Vul'gor, un sabron au service de l'Empereur ogre, il scrutait les gradins.

• Ce soir est un événement, puisque trois guerriers vont regagner leur liberté si la femelle arrive à vaincre, dit Vul'gor.
• L'Empereur vraiment les libérer ? demanda Thoktar, de son air hébété.
• L'Empereur pas le choix, regarde, répondit Jhorn en désignant les personnalités de marque assis dans les gradins. Si elle gagner son centième combat, eux libres.

Vul'gor suivit le doigt pointé vers Grommash Hurlenfer, qui avait fait le déplacement. Nul doute qu'il convoitait quelques guerriers pour le compte de son clan. Tout comme Kargath Lamepoing, le chef du clan de la Main-brisée, qui était également présent.

Le combat en cours, servant d'introduction, et donc peu impressionnant, avait opposé un orc de la Main-brisée à un ogre, qui avait réduit en bouillie la tête de son opposant. Le corps de l'orc fut emporté par Guzrug le Minuscule, un ogre étonnamment petit qui s'occupait des corps et du coup d'envoi de chaque combat.

Guzrug chassa l'ogre victorieux d'une main, après quelques brèves acclamations de la foule, pour annoncer le combat suivant.

Les combats d'ouverture étant achevés, l'Arène vit s'avancer un orc aux nombreuses cicatrices.

• Sa force et sa réputation le précède ! entonna Guzrug après avoir avalé une lampée d'eau. Saluez le grand Moz'dor !

L'orc, probablement originaire du clan Rochenoire d'après son épiderme, salua la foule en levant bien haut son marteau. Il se tourna alors vers l'entrée des concurrents, pour voir arriver un ogre et un ogron. Tous deux tenaient d'énormes armes primitives, et s'élancèrent sur l'orc qui se mit en garde.

Après quelques manœuvres martiales pour occire l'ogre, moins dangereux, bien qu'il représentait une gêne, Moz'dor leva son marteau en direction de l'ogron, ancêtre des ogres bien plus puissants. La bête rua l'orc, qui fut blessé par la hampe de l'arme de son adversaire, alors hérissée de pics.

Ce ne fut qu'au terme d'un long combat que Moz'dor finit par faire tomber l'ogron pour lui asséner un violent coup de marteau en pleine tête. Moz'dor continua de frapper jusqu'à ce que la tête ne soit plus que de la charpie, encore enragé par la furie sanguinaire.

Le combat suivant avait opposé le fier Neshi, orc ne provenant d'aucun clan, et connu pour sa férocité et sa rage sanguinaire. Les organisateurs lui opposèrent deux farouches taureaux cuirassés, immenses sabots-fourchus entraînés pour les combats. Neshi dut les taillader jusqu'à ce qu'il n'en reste que des lambeaux de peau, et, voyant entrer son dernier adversaire, un Mok'Nathal, l'orc lécha le sang sur sa hache, et chargea.

Se battant comme un dément, sa ténacité rendit le public admiratif. Car les demi-orcs Mok'Nathal étaient de redoutables guerriers. Mi-orc mi-ogre, ils étaient bien plus massifs et puissants. Mais Neshi parvint finalement à le décapiter, et, haletant, il salua la foule en délire, s'abreuvant du sang qui coulait le long de son bras entaillé.

Après son départ de l'Arène, la foule se tut, attendant patiemment le dernier combat.

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Jamais, dans l'histoire de l'Arène des Épreuves, aucune femelle n'avait atteint les cent victoires.

C'est pourquoi le combat final qui opposerait la guerrière qui en était à sa quatre-vingts dix-huitième victoire avait attiré tant de monde. Et la foule scandait le surnom de celle qu'elle avait baptisée Ali'nosh.

Redressé sur son assise, Grommash scrutait l'entrée des combattants.

• Qui appellent-ils ainsi ? s'interrogea-t-il.
• La femelle guerrière, j'imagine, répondit Garrosh.
• Mfr, drôle de surnom pour une combattante, se moqua Grom.
• D'après Reggor, la femelle est très petite, expliqua l'un des Chanteguerre. Ce qui explique son surnom.
• Si petite ? Comment peut-elle vaincre des ogres, ou même les fauves que l'Empereur prévoit pour ses combats ? demanda Grommash, médusé.

Fronçant les sourcils, Garrosh commençait à trouver cette histoire étrange. Grommash avait raison, les créatures que les ogres Cognefort opposaient aux combattants étaient impressionnants et particulièrement farouches. Mais peut-être que la combattante usait de magie pour vaincre ses adversaires. Ce qui était contraire aux règles de l'Arène.

Les Chanteguerre se retournèrent lorsque la foule hurla le nom de la femelle, qu'ils purent voir apparaître dans l'encadrement de l'entrée des belligérants.

Très petite, en effet, elle portait un ensemble de cuir brun lassé sur son torse, ainsi qu'un pantalon de cuir menant à de fines bottines. Des mitaines de cuir entouraient ses poignets. Un capuchon, ainsi qu'un foulard cachaient son identité, que personne ne connaissait.

Guzrug annonça alors :

• Elle a vaincu tous ses opposants avec force et violence ! Elle se tient devant vous, prête à massacrer pour votre plus grand plaisir ! Saluez Ali'nosh !

Ali signifiant « petit », et nosh « cœur », ou ici « destruction », ceci expliquait le nom qu'elle avait gagné dans l'Arène. S'avançant de son pas félin, elle attendit d'atteindre le centre de l'Arène pour lever sa hache, ce qui rendit la foule démentielle. Les orcs avaient le plus grand respect pour la force, et, assurément, l'arène permettait à certains de se faire un nom et de gagner en prestige.

La femelle tourna sur elle-même pour saluer l'ensemble de l'assemblée, puis s'arrêta en direction de l'entrée des concurrents.

La foule se tut, tandis que s’avancèrent les premiers concurrents, deux sabrons spécialement proposés par Vul'gor. Réputés pour leur violence et leur agressivité, les sabrons attaquèrent de concert, et prirent la femelle en étau. Armés d'énormes dagues, ils abattirent leurs lames, et Ali'nosh se baissa et éventra l'un d'eux à l'aide de sa hache. Les tripes à l'air, le sabron hurla de douleur, alors que son acolyte fonça sur la femelle qui attrapa ses poignets. Elle les serra assez fort pour le faire lâcher ses dagues, puis les brisa dans un craquement horrible.

Le premier sabron se vidait de son sang, et le second se cambra en arrière, fou de rage. Il sauta sur Ali'nosh qui l'esquiva, et pivota pour lancer un coup oblique, lui ouvrant la gorge de sa hache.

Le sabron se tenait le cou, toussota, puis s'effondra au sol, agonisant, le corps pris de spasmes.

Après confirmation de sa mort, Ali'nosh leva la tête et la hache bien haut, honorée par les cris de la foule.

• Lok'tar ! Lok'tar !
• Un combat impressionnant, admit Grommash qui massait son menton tatoué. Qu'en dis-tu, Garrosh ?
• Intéressant, avoua l'orc qui ne pouvait détourner son regard de la femelle. Voyons ce que les organisateurs vont lui réserver pour son dernier combat, fit-il impatient.

Grommash se tourna vers l'Arène, et vit le nouvel adversaire de la femelle. Assurément, ce combat final mettrait à l'épreuve sa force, car, pour lui opposer un gronn, les organisateurs misaient sur sa défaite, craignant qu'elle ne gagne sa liberté, et par la même, qu'ils ne perdent leur pécule.

Même si celui-ci était plus petit que les gronns sauvages, et qu'il avait sûrement été élevé en captivité, il n'en demeurait pas moins immense.

La créature énorme s'avança dangereusement vers Ali'nosh, qui la regarda marcher vers elle.

Le géant cyclopéen n'avait pas d'arme. Nul besoin d'arme lorsqu'on dépassait de loin le plus grand ogron, en taille comme en puissance.

Évaluant son adversaire, Ali'nosh toisa la bête, puis lança son offensive. Elle sauta et donna un violent coup de hache au niveau du torse du béhémoth, dont la peau fut juste éraflée.

• Elle ne le fera pas tomber facilement, émit Grommash, totalement aspiré par le combat.
• Elle teste sa hache et sa force sur le monstre, ajouta Garrosh, tout autant subjugué par l'affrontement. Elle cherche ses points faibles.
• Je crains qu'un gronn ne puisse être battu seul ! poursuivit Grom. Celui que nous avons tué il y a des années avait demandé sept d'entre nous, et trois qui sont tombés au combat !
• Le but n'est pas qu'elle remporte le combat, en conclut Garrosh. Les ogres ne veulent pas perdre leur gagne-pain !
• Je te crois, et ils arrêteront le combat si elle est blessée trop grièvement. Afin qu'elle continue de combattre pour eux.
• S'ils sont intelligents, c'est ce qu'ils feront, acquiesça Garrosh.

Le géant ne tombait pas, malgré les nombreuses coupures infligées. Tournant autour de la bête, la frêle femelle esquiva un violent coup de poing, mais fut attrapée par l'autre main du gronn, qui la souleva.

La foule cessa alors de respirer. Pour la première fois, Ali'nosh était maîtrisée. Le gronn serra alors sa poigne, et donna l'impression qu'il pouvait l'écrabouiller dans son énorme main.

La guerrière se cambrait en arrière, criant et tentant de le repousser de ses mains minuscules en comparaison de celles du monstre. Elle le martela alors de coups de poing, comme pour briser un rocher. Le choc produisait un son d'os qui se brise, et le gronn commença à gémir. Ali'nosh parvint alors à sortir une de ses jambes de la main géante, et poussa l'index si fort que l'os fut rompu.

Le gronn poussa un cri de douleur, mais surtout de frustration, tandis que la femelle se dégagea de son étreinte, et s'accrocha à la main entière. Elle tournoya afin de la retourner sur elle-même, et le poignet céda dans un craquement bruyant.

Le public était en haleine, et attendait patiemment la suite. De nouveau au sol, Ali'nosh s'empara de sa hache, et taillada frénétiquement les talons du gronn, qui donnait des coups de pieds vers l'arrière, comme pour se débarrasser d'un moucheron.

L'un des tendons céda, et le géant tomba à genou dans un sanglot étrange et strident. Il lança un terrible cri, comme pour ameuter ses semblables, mais la femelle ne lui laissa pas de répit, et commença à entailler son ventre avec force. Chaque coup de hache le lacérait de plus en plus profondément, si bien qu'il se replia sur lui-même, tenant son ventre de sa main encore valide, et balayant de l'autre la femelle qui était à l'origine de ses souffrances.

Sa tête à présent à portée, Ali'nosh posa sa hache au sol, et s'en approcha. Ce geste lui valut des cris de stupeur venant de l'assemblée, loin de s'imaginer que l'on pouvait approcher ces géants désarmé. Serrant les dents, Vul'gor regarda la femelle frapper la tête du gronn à l'aide de ses petits poings. Elle frappait si fort qu'elle hébéta la bête. Puis, prenant de l'élan, elle asséna un dernier coup de poing qui envoya la tête dans l'autre sens, lui brisant la nuque sur le coup.

La tête retomba sur son torse, et le gronn finit par s'écrouler.

Haletante, Ali'nosh reprit son souffle, puis ramassa sa hache. Guzrug s'approcha du béhémoth pour vérifier qu'il ne respirait plus, et se dirigea vers la femelle. Il attrapa son minuscule poignet entre deux doigts, et le leva.

• Ali'nosh a vaincu !

La foule se leva, et hurla son nom, encore excitée par le combat. Toujours sous le choc, Grommash écarquillait les yeux, tandis que Garrosh conservait le regard plissé.

Guzrug laissa la guerrière savourer sa victoire, la regardant brandir sa hache en direction des gradins. Puis, elle s'arrêta, et la dirigea vers les trois organisateurs, dont la mine ne cachait pas leur déception.

Après un moment d'acclamations, Vul'gor leva une main, et demanda le silence.

• Le soleil se couche sur ta victoire, Ali'nosh. La tienne, ainsi que celle de Moz'dor et de Neshi, fit-il alors que les deux orcs rejoignaient la femelle. Ces deux champions ont déjà gagné leur cent victoires, il y a des lunes, mais ont préféré t'attendre pour être libérés à tes côtés.

Devant tant d'égard, Grommash resta interdit. Rares étaient les combattants à montrer une telle déférence. Mais il devait bien avouer que la femelle le méritait.

Vul'gor reprit :

• Nous allons respecter notre part du marché, et te proclamer libre, Ali'nosh ! En retour, tu avais donné ta parole que tu dévoilerais ton identité après ta centième victoire. Tous ici attendent donc leur dû !

D'un geste magistral, le sabron désigna l'ensemble des gradins. En effet, elle avait promis de leur montrer son visage si elle remportait ses cent victoires. Seuls ses compagnons qui l'encadraient l'avaient déjà vue à visage découvert.

Intrigués, tous se redressèrent légèrement, et scrutèrent la guerrière qui fit face à la foule. Lentement, elle commença à défaire le foulard dissimulant le bas de son visage, et le laissa tomber au sol. Elle agrippa ensuite sa capuche, et l'ôta.

D'abord estomaquée, l'assemblée laissa entendre quelques murmures, tandis qu'Ali'nosh tournait la tête afin d'étudier les visages. Les yeux grands ouverts, son regard s'attarda tout d'abord sur Grommash Hurlenfer. Sentant son cœur s'emballer à la vue de son vieil ami, elle tourna lentement les yeux vers l'orc à ses côtés : Garrosh !