La voix de l'ombre - Livre IV - Un passé recomposé

Chapitre 5 : À la recherche de la vérité

3333 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 17/06/2025 19:04

Chapitre 5 : À la recherche de la vérité.



Les semaines passèrent. Et tandis que le clan Chanteguerre agrandissait son camp et se développait, Keera s'investissait auprès des dompteuses de loups géants. Sans trop en dire à propos de ses affinités avec la Terre et la faune, elle intégra peu à peu cette caste exclusivement féminine, et son savoir-faire était grandement apprécié.


En effet, les dompteuses remarquèrent très vite que Keera avait des compétences en élevage, mais également en monte. Elle leur expliqua donc qu'elle avait élevé et dompté un certain nombre de créatures terrestres, hostiles, voire aériennes.


  • Avec des ailes, tu veux dire, comme les rylaks ? l'interrogea Elga, une orque particulièrement redoutable qui pouvait provoquer n'importe quel mâle qui la toisait un peu trop longtemps.
  • C'est ça, bien que certaines ne soient pas pourvues d'ailes. Elles pouvaient s'élever dans les airs.
  • Le lieu d'où tu viens regorge de bêtes étranges, renchérit Saal, une autre dompteuse.
  • Pas si étranges, en fait. Mais chaque lieu compte ses créatures, et quand on voyage, on en découvre de nouvelles.
  • Ah, Regga ! se redressa Saal en voyant son amie approcher le groupe. Mais, tu as été attaquée ? demanda-t-elle devant les tâches de sang qui maculaient sa tunique.
  • Pah ! J'ai cassé quelques dents, rien de plus ! rétorqua Regga qui s'arrêta à leur hauteur et entreprit de retirer les quelques dents encore enfoncées dans son poing.


Keera avait remarqué combien les femelles Chanteguerre étaient farouches, et surtout les dompteuses de loups. Particulièrement hostiles, elles étaient souvent aussi indomptées que leurs loups sauvages, et semblaient n'aimer que leur compagnie. Arborant souvent des crocs en guise de bijou, que ce soit dans l'oreille ou même sur la peau, certaines d'entre elles étaient pourtant assez attirantes, au point que plusieurs mâles n'hésitaient pas à les courtiser malgré leur attrait sauvage.

Les Chanteguerre aimaient assurément les défis. Et leurs femelles en étaient la preuve.


Un brin amusée, Keera aimait les écouter parler des mâles, mais surtout des loups, pour lesquels elles pouvaient manifester une réelle affection. Et la discussion en cours portait sur un orc apparu de nulle part depuis peu.


  • Il en a battu quatre durant le Mak'rogahn ! rappela Regga.
  • Mais on ne sait rien de lui, coupa Elga, dont la mine sévère s'accentuait lorsqu'elle fronçait les sourcils.
  • Le chef le reconnaît et le respecte, pour moi, il est honnête, fit Regga.


Keera dût se retenir de jurer. Garrosh, honnête ? Oui, d'un certain point de vue, il avait toujours défendu la cause des orcs, et vouait un véritable culte à son père. Mais au détriment des autres, et de tout ce qui l'entourait. De cela, elle ne pouvait évidemment pas parler. Et lorsqu'elle entendait parler de lui, elle serrait les dents pour éviter qu'un mot de trop ne sorte de sa bouche.

Il en était de même lorsqu'elle le croisait.


En revanche, à les entendre, tout le monde ne faisait pas encore confiance à Garrosh. Comment pouvaient-ils lui faire davantage confiance à elle, une étrangère non-orque ?


Keera reprit le fil de la discussion :

  • … même après qu'elle ait refusé trois fois ? s'exclama Saal.
  • Oh, Kor'gal n'abandonnera pas de sitôt. Il a juré de la faire sienne, ajouta Elga en désignant Regga de la tête.
  • Peuh ! Il risque de mourir seul s'il persévère ! cracha Regga. Il perd son temps !
  • Il ne te plaît pas ? l'interrogea Keera. C'est un bon guerrier, et il semble tenir à toi.
  • Je n'aime pas ses yeux doux lorsqu'il me lorgne ! pesta Regga. Et Elga l'a déjà laissé la prendre, maugréa-t-elle.
  • Une fois ! précisa Elga. Juste pour voir s'il survivait à cette nuit !


Et toutes éclatèrent de rire, sous les rayons du soleil de Nagrand, que les hautes plaines cachaient lorsqu'il était au zénith. Et tandis qu'elles rejoignirent la meute de loups géants, Elga sentit le regard de Moz'dor et le soutint.


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Keera ne se lassait pas de chasser aux côtés de Grommash. Cela lui rappelait de vieux souvenirs. Bien qu'il présentât quelques différences par rapport à celui qu'elle avait connu dans le passé, le caractère obstiné et brutal de l'orc était intact. Elle était habituée à la corpulence des orcs Rochenoires, bien plus massifs, mais les Chanteguerre étaient supérieurs en férocité. Peut-être parce qu'ils étaient plus proches de leur nature sauvage.

Cependant, Garrosh ne donnait pas cette impression. Il n'avait pas été élevé par son père, et bien loin de son clan. Il paraissait plus civilisé, si tant est qu'un orc ait pu l'être.


Cette partie de chasse au nord du camp Chanteguerre rassemblait les meilleurs guerriers. Et chacun cherchait à prouver ses qualités de chasseur, en partie pour faire honneur à son chef.

D'autres se servaient de ces occasions pour prouver leur valeur de guerrier au clan, ou encore à une femelle. Il en était de même pour les orques, dont l'agilité dépassait celles des mâles.

C'est ainsi qu'Elga faucha un talbuk sauvage sous les yeux plissés et avides de Moz'dor, tandis que Keera s'avançait dans les fourrés.


  • Qu'est-ce que c'est, là-bas au loin ? demanda-t-elle en désignant l'immense rocher blanc qui semblait sortir de la terre.
  • Oshu'gun, répondit Regga qui s'approcha de la princesse, essuyant ses lames. Notre site sacré.


Keera en avait tant entendu parler. Ce site, que les orcs prenaient pour un lieu où leurs Ancêtres reposaient, était en fait le vaisseau des draeneï qui s'était écrasé ici il y avait environ deux cents ans. Le prophète Velen, ainsi que les survivants draeneï, étaient arrivés sur Draenor dans ce vaisseau, et avaient colonisé les envions jusque la Vallée d'Ombrelune, tout en respectant les habitations orques et ogres.


En réalité, cette « Montagne des esprits », selon la traduction orque, était habitée par un Naaru du nom de Ku're, un être de Lumière évoluant dans l'Univers afin de purifier toute vie, et inspirer espoir et paix.

Évidemment, dans leur passé, les orcs de Draenor savaient ce que renfermait cette montagne. Ici, des années en arrière, tous ignoraient encore l'origine et la nature de leur site sacré.

Seuls les chamans orcs ressentaient l'esprit de leurs défunts, que Ku're semblait attirer à lui, devenant le lieu de culte de tous les orcs.


À la vue du vaisseau draeneï, Keera fut étonnée que les orcs n'aient pas cherché davantage son origine. Car, sur la partie est du vaisseau se trouvait encore l'avant du bâtiment. Construction qui devait correspondre à celles des draeneï, et que les orcs auraient dû reconnaître. Que ce détail ait pu leur échapper la fit froncer les sourcils, et, alors qu'elle s'élança en avant, une main la retint par l'épaule.


  • Tu ne peux te rendre sur un site sacré ! l'arrêta Reggor, le frère de Regga.
  • Je voulais juste admirer la montagne, mentit Keera, qui essayait de ressentir les esprits défunts, voire le Naaru Ku're.
  • Nous allons installer le camp près des Chutes isolées ! annonça Grommash, plus loin derrière eux. Le soleil se couche.


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Les feux de camps étaient allumés, et le jus de la viande faisait crépiter le feu, diffusant son odeur grillée et âpre jusqu'aux narines. La pénombre ajoutée aux flammes grésillantes rendait le visage des orcs plus menaçant que jamais. Quelle que soit la créature qui s'aventurait dans le coin, nul doute qu'elle rebrousserait chemin.


Keera se tenait aux côtés des dompteuses de loups, mais également d'autres chasseurs du clan. À chaque rassemblement, elle avait remarqué que Garrosh gardait efficacement ses distances, et était souvent invité à s'asseoir auprès de son chef.

Il lui devait néanmoins des comptes, et la princesse trouverait bien le moyen de l'approcher sans éveiller les soupçons.

Son regard se posa alors sur Elga, qui se leva après avoir terminé son gobelet de grog.


  • Ne t'éloigne pas trop, conseilla Saal en souriant.
  • Hin ! Que ceux qui croiseront ma route s'en souviennent ! fit-elle, un sourire sadique sur ses lèvres retroussées.


Et tandis qu'elle s'éloignait, un autre orc se leva également, et lui emboîta le pas.

  • Arf, je ne serais pas étonné que ces deux-là …
  • Je ne veux rien entendre ! fit Regga en direction de Saal, qui savait bien à quels amusements elle faisait allusion. Après tout, Elga est une orque libre.
  • Ces deux-là semblent faits pour s'entendre, finalement, ajouta Keera, amusée de voir son ami Moz'dor suivre Elga. Mais qui sait, Elga va peut-être le repousser.
  • Vu comment elle le laissait la lorgner, j'en doute, sourit Saal qui terminait la cuisse de talbuk qu'elle avait choisi.
  • Il y en a bien un que je laisserais me lorgner, si vous voyez ce que je veux dire, fit Regga, le regard langoureux.


Keera suivit son regard, et vit avec horreur qu'elle guignait Garrosh, qui finit par sentir son regard insistant. Devant la face malicieuse de Regga, qui lui transmettait sans gêne ses pensées, Garrosh se renfrogna, et considéra à nouveau son repas.

Loin d'être découragée, Regga sourit encore plus largement, et Keera tenta de la mettre en garde :


  • Il a peut-être déjà une compagne. Et je ne voudrais pas que tu regrettes de t'être montrée trop entreprenante, ajouta Keera, quelque peu inquiète pour son amie.
  • Si c'est le cas, soit elle est loin, et il semble l'avoir quittée sans regrets, soit elle n'est plus, répondit Regga, toujours aussi sûre d'elle.


Grommash, qui se tenait aux côtés de Garrosh, rit devant l'air plus qu'intéressé de sa guerrière.

  • Celle-ci ne te plaît pas ? Il est vrai que tu as peut-être une compagne aimante qui t'attend quelque part.
  • Ni elle ni aucune autre ! trancha Garrosh.
  • Ces choses-là ne t'intéressent pas ? Tu as pourtant l'embarras du choix dans le clan, fit Grom.
  • C'est que je n'ai jamais vraiment eu le temps de m'y attarder, avoua Garrosh.
  • N'as-tu jamais lorgné sur l'une d'elles ? l'interrogea le chef des Chanteguerre avec malice.


Garrosh rumina sa viande, et dit après réflexion :

  • Je n'ai jamais trouvé d'orque qui réponde à mes attentes, avoua-t-il. Mais je me dis souvent qu'un jour, lorsque je la rencontrerai, je le saurais en un instant, mentit-il.
  • Tu es trop exigeant Garrosh. Va, amuse-toi donc ! Personne ne te demande de choisir une compagne pour la vie après tout.
  • Chef, est-ce que... je peux te poser une question ?
  • Je t'écoute ?
  • Tu m'as déjà parlé de ta défunte compagne, Golka. Elle a été la seule pour toi ? Je veux dire, avant elle...


Grommash se redressa, et sourit. Tout à ses pensées, il prit le temps de lui répondre :

  • Tu sais ce qu'on dit, qu'un orc …
  • … n'aime qu'une fois, coupa Garrosh.


Grom le fixa droit dans les yeux.

  • Et donc, pour répondre à ta question, non, je n'ai jamais connu d'autre femelle que Golka.
  • Comment as-tu su, alors ? se risqua Garrosh, avide d'en savoir plus sur ses parents.
  • Que c'était elle ? Eh bien, c'est dur à expliquer. Je la connaissais depuis l'enfance. Nos jeux devinrent des entraînements, les entraînements devinrent des combats, et l'un de ces combats se termina en partie de chasse, si tu vois ce que je veux dire.


Garrosh voyait parfaitement, en effet. Quel que soit le clan, la partie de chasse entre un mâle et une femelle orcs signifiait la même chose : si la femelle acceptait la chasse, le mâle lui demandait de devenir sa compagne à l'issue de la partie.


Voyant que l'orc était tout ouïe, comme s'il attendait la suite, Grommash poursuivit :

  • J'ai toujours aimé regarder Golka. J'aimais son visage et ses grands yeux jaunes. Et j'aimais son côté à la fois sauvage et tempéré. Jusqu'au jour où je l'ai trouvée attirante, et que d'autres lui tournaient autour. J'ai donc dû broyer quelques mâchoires pour parvenir jusqu'à elle.
  • Et tu as réussi à la convaincre de te suivre à la chasse facilement, chef ? s'enquit Garrosh, trop curieux.
  • J'ai vite compris que je devais faire mes preuves, et briser un grand nombre de crocs pour parvenir jusqu'à elle, sourit-il à ces souvenirs. Et elle a enfin finit par accepter, oui.


Garrosh semblait boire la moindre de ses paroles. Attendri par cette attitude, et cette étrange familiarité, Grom conclut :

  • Golka savait m'apaiser, à sa manière, admit-il. Et même lorsqu'elle me désapprouvait, je l'écoutais, car je savais son cœur aussi pur que les pierres de lune. Et tout ce qu'elle voulait, c'était le bien du clan. Elle était loyale, forte, et brave.


Sur ces dernières confidences, qui sonnaient presque comme un aveu, Garrosh se leva, alla marcher le long des chutes d'eau, puis s'enfonça dans la forêt, heureux de ces échanges, suivant le cours de ses pensées.


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L'arbre noueux contre lequel elle s'était adossée la cachait parfaitement. Quelques jeunes talbuks traînaient encore dans les environs, tandis qu'elle aperçut un orc s'éloigner dans les broussailles.

Il semblait avancer à l'aveugle. Elle l'approcha alors, et posa une main sur son épaule, ce qui le fit tressaillir.


  • Qu'est-ce que... Keera !? Qu'est-ce que tu fais dans la pénombre ?
  • Je t'ai fait peur, guerrier Chanteguerre ? se moqua-t-elle. Une légende comme toi ?
  • J'aurais pu t'occire dans l'instant ! lui reprocha l'orc qui avait effectivement retenu son bras.
  • Eh bien, je me demande vraiment ce qu'il te faudrait pour que cela arrive, fit-elle dans un hochement de tête. Non pas que tu aies eu plusieurs occasions.
  • Tu es vraiment venue pour parler des niaiseries qui ont été dites à mon procès ?
  • Des niaiseries que tout le monde a pris au sérieux, rappela-t-elle. Mais non, je ne suis pas là pour ça.
  • Alors pourquoi es-tu venue jusqu'ici ? Et comment es-tu arrivée à Nagrand ?
  • À vrai dire, je n'en suis pas bien sûre moi-même, avoua-t-elle. Je cherche encore à comprendre. Mais toi, Kairoz t'a amené ici pour une raison bien précise, n'est-ce pas ?


Garrosh se ferma. Il n'avait pas l'intention de lui livrer quoi que ce soit. Bien qu'il doutât de sa capacité à lui résister, si elle usait de force. Il savait qu'elle maniait très bien les mots, et avait l'esprit vif, mais lui aussi savait se montrer persuasif. Et il connaissait certains points faibles de la princesse.


Devant son silence, Keera s'approcha plus près, le regard menaçant.

  • Tu es pourtant bien placé pour savoir que j'obtiens toujours ce que je veux ! Et si je dois utiliser des moyens disons rigoureux, je le ferai !
  • Alors tu sais aussi combien je suis obstiné, Keera ! renchérit l'orc. Et que je fais tout pour parvenir à mes fins.
  • Et que veux-tu, Garrosh ?
  • À ton avis ? Tu connais bien mes aspirations, ainsi que ma haine pour notre passé !
  • Alors tu comptes … non ! fit-elle les yeux écarquillés. Tu ne vas tout de même pas...
  • Empêcher les orcs de boire le sang démoniaque ? De se vautrer dans la souillure et devenir esclaves ? Et de finir par s'en prendre à ses propres enfants ?


Keera était stupéfaite. Garrosh s'apprêtait à modifier drastiquement l'avenir de son peuple. Il comptait modifier les événements, sans même penser un seul instant aux conséquences. Et cela devait avoir été une idée du dragon de bronze, qui comptait apparemment modifier le Temps par lui-même.


Prise d'un doute, elle l'interrogea :

  • Je ne pense pas que Kairoz t'ait amené ici uniquement dans ce but. Il avait autre chose en tête, c'est la raison pour laquelle tu l'as tué, n'est-ce pas ?
  • Tout juste, répondit-il sans hésiter, l'air fier. Tu penses vite et bien, comme toujours.
  • Et tu crois que je vais te laisser faire ? On ne peut modifier les événements ainsi sans penser aux conséquences ! Es-tu fou ?
  • Je suis sensé, tu veux dire ! Crois-tu que je vais regarder mon peuple se laisser soumettre par le malin ? Qui le pourrait ?


Ses paroles étaient en effet sensées. Mais c'était égal, il ne devait pas modifier le passé, même celui d'un passé alternatif. Qu'en serait-il du futur alors ?

Garrosh examina la princesse aux prises avec ses doutes.


  • Crois-tu que je sois aveugle ? Crois-tu que je ne te voie pas aimer vivre avec nous ? Tu aimes cette vie sauvage, sans contraintes, et libre. Et tu voudrais que je les laisse aux prises avec les démons ? Tu voudrais que je LE laisse être le premier à boire le sang, lui ? fit-il en désignant Grommash.


Keera regarda dans sa direction. Il était clair qu'elle ne souhaitait pas plus que Garrosh voir Grom, son ami, être perverti par le sang démoniaque. Elle savait ce que cela leur avait fait. Et son air désolé encouragea Garrosh à poursuivre :


  • J'ignore comment tu t'es retrouvée ici, Keera. Et oui, Kairoz voulait me manipuler à sa guise, dans je ne sais quel but d'ailleurs. Mais personne ne soumettra plus les orcs ! Nous sommes un peuple libre, fort et honorable !
  • Cela fait bien longtemps que tu n'es plus honorable, Garrosh ! intervint la princesse. Et tu crois pouvoir leur cacher ta véritable nature de tyran repu de conquête ?
  • Ceci est un nouveau départ, un retour aux origines. Une nouvelle vie.
  • Une nouvelle chance, tu veux dire ! rectifia-t-elle. Mais cela n'effacera jamais tes actes, Garrosh ! Et nous devons retourner dans notre espace-temps ! Nous n'avons rien à faire ici !
  • N'as-tu pas envie de revoir Orgrim ? lança Garrosh, comme s'il lui avait lancé une gifle en plein visage.


Keera resta interdite. Il venait d'appuyer sur le point sensible. Tout comme lui avait retrouvé son père, même si Grom ignorait qu'il s'agissait de son fils, Keera avait aussi la possibilité de revoir Orgrim en venant ici. Cette idée la hantait depuis son arrivée dans cette Nagrand alternative d'antan. Si elle suivait l'histoire de leur passé, les orcs n'allaient pas tarder à former la Horde, attaquer les draeneï, et boire le sang du démon Mannoroth. Puis envahir un autre monde : Azeroth.

Garrosh voulait empêcher son peuple de boire le sang démoniaque. Et qui sait si dans ce passé alternatif, Orgrim ne le boirait pas ?


Garrosh vit bien comme cela la perturbait. Il savait qu'elle devait vouloir revoir Marteau-du-Destin. Allait-elle l'aider dans ses plans ?


L'orc profita de cet autre moment de doute pour insister :

  • Le plan est déjà en marche, Keera. Les clans sont au courant de la corruption de Gul'dan, et du fait qu'il va chercher à les manipuler. Tu ne peux plus rien y faire !
  • Si tu penses pouvoir manipuler Grom à ta guise, c'est que tu le connais mal ! se permit Keera. Il fera ce qu'il veut, comme il l'a toujours fait. Et nous ne sommes pas les bienvenus ici, Garrosh. Notre présence seule perturbe les éléments. Je le sais, ils me le disent ! Et si tu tentes quoi que ce soit de suspect, crois-moi sur paroles, je leur révélerai tout !
  • Nous révéler quoi ? les interrogea l'orc qui venait d'apparaître derrière eux.


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