La voix de l'ombre - Livre IV - Un passé recomposé

Chapitre 10 : Une guerre à mener

1426 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 16/09/2025 18:55

Chapitre 10 : Une guerre à mener.



De retour en Gorgrond, Orgrim Marteau-du-destin et la troupe qu'il avait menée à Nagrand étaient heureux de rentrer. Les forgerons Rochenoires revenaient avec des plans de machines de guerre et d'armes que les Rochenoires se feront une joie de fabriquer.

Orgrim revenait également avec une missive de Grommash Hurlenfer, confirmant l'adhésion du clan Rochenoire à la Horde qui était sur le point de se former : la Horde de Fer.


Main-noire, que Grom avait rencontré des mois plus tôt afin de négocier son adhésion, avait également ordonné à Orgrim de lui confirmer personnellement son accord lors de sa venue en Nagrand. Grommash avait alors reçu les Rochenoires comme des frères, et leur retour en un seul morceau prouvait la bonne foi du chef des Chanteguerres.

Les voyant entrer dans la Fonderie, le fief des orcs Rochenoires qui se situait à la pointe nord de Gorgrond, Main-noire accueillit son bras-droit avec fierté.


  • Ah Orgrim, comment s'est passé votre voyage chez les Chanteguerres ?
  • Mieux que je ne l'aurais cru, répondit Orgrim qui répondit à l'accolade de son chef. Grommash semble satisfait de cet accord, et nous a confié les plans d'armes redoutables.
  • Il sait où se procurer les meilleurs forgerons, ajouta Main-noire avec fierté. Et je sais où est notre intérêt de collaborer ainsi.
  • Il a fallu composer avec certains Chanteguerres hostiles, mais ils ont fini par nous accepter, chef.
  • Rien de grave ? Des morts ? demanda Main-noire.
  • Quelques rixes, mais rien de grave, chef, confirma Orgrim.
  • Bien. Dans peu de temps, les clans s'uniront, et nous soumettrons tout Draenor ! Mais en attendant, j'ai entendu dire que ton ami Loup-de-givre n'avait pas encore répondu présent à l'appel.


Orgrim savait que Durotan se montrait méfiant vis-à-vis du nouveau lieutenant de Grommash. Cet orc venu de loin s'était empressé de convaincre Hurlenfer de se rebeller contre le destin qui leur été promis. À savoir la servitude et la déchéance. Pour cela, Garrosh avait usé d'un objet magique pour prouver ses dires, et était depuis accueilli comme une sorte de prophète qui les mènerait vers la gloire et la liberté.


D'abord dubitatif, Orgrim avait pu entendre le récit de Grommash, qui lui narra les visions qu'il avait eu au Trône des Éléments, et Grom n'était pas orc à mentir.


Orgrim craignait donc pour son ami Durotan qui ne semblait pas vouloir suivre cette Horde, et qui en paierait indubitablement le prix. Car, les clans orcs qui refuseraient de rejoindre Grommash Hurlenfer dans son entreprise seraient considérés comme des traîtres.


Refusant un sort peu envieux pour son ami, Orgrim s'autorisa une demande :

  • Chef, je ne sais ce que Durotan a entendu dire, mais me permettras-tu d'essayer de le convaincre ? Le clan Loup-de-givre est un clan puissant dont nous ne saurons nous passer en cas de guerre.
  • Tu parles avec raison, comme toujours, Orgrim, sourit Main-noire. Soit, je t'autorise à partir pour la Crête de Givrefeu d'ici quelques temps ! Je vais missionner Rak'kor sur le transport des armes au dépôt.
  • Merci, chef, fit Orgrim qui espérait pouvoir faire changer d'avis Durotan.


Le fier, le sage, l'incorruptible Durotan.


W


Au fin fond de la Jungle de Tanaan, tapis dans les ombres, le Conseil des Ombres opérait sous le commandement de Gul'dan. Premier démoniste au service de ses maîtres démons de la Légion Ardente, l'orc avait réussi à rallier un certain nombre d'orcs désillusionnés en quête de pouvoir.

Ancien chaman à présent tourné vers la magie du Chaos, Gul'dan comptait bien recruter la totalité des clans orcs afin de ravitailler l'armée démoniaque de la Légion en serviteurs.


Son seigneur, le grand Mannoroth, lui avait fait don de son propre sang afin d'irriguer ses veines en énergie gangrenée, devenant un puissant sorcier du Chaos. Une magie corruptrice ponctionnant toute vie et détruisant tout ce qu'elle touchait, en échange de la servitude. Un bien petit prix à payer, pensait Gul'dan, quand on pense à l'étendue de la puissance de ses maîtres.

Des pouvoirs insoupçonnés, et dont les propriétés pouvaient se montrer fort utiles.


Sous sa tente de seigneur, Gul'dan retraçait sur une carte l'emplacement de chaque clan orc de Draenor. Il fut surpris par l'un de ses agents, qui lui amena la nouvelle qu'il espérait :

  • Mon seigneur, nous avons réussi à capturer les femelles que vous désiriez.
  • Ah, enfin ! fit Gul'dan qui se redressa. Où sont-elles ?
  • Dans les cages du camp ouest, prêtes pour vos expériences.
  • Prêtes, vraiment ?


Le sourire sadique du démoniste fit légèrement tressaillir son subordonné. Il savait ce qui attendait ces femelles, mais ne prenait pas pour autant le même plaisir que son maître à les torturer. Les expériences que Gul'dan prévoyaient n'avaient rien de naturel, et pouvaient créer le dégoût chez certains de ses agents.


Impatient de débuter ses expérimentations, le démoniste se hâta de rejoindre ses disciples au camp ouest. Réputé pour son indifférence à la souffrance d'autrui, et habité par une soif inextinguible de pouvoir, Gul'dan prit plaisir à ordonner à ses cobayes orcs de s'accoupler avec les femelles draeneï attrapées plus tôt.

Encagées et acculées, les pauvres femmes étaient cruellement soumises dans le but d'enfanter des êtres hybrides et puissants. Ce couplage entre deux espèces produirait de solides guerriers au sang-mêlé, qui, après quelques jours de vie, seraient magiquement grandis pour atteindre l'âge adulte.


Les premiers essais avaient été fort décevants. C'est pourquoi il avait fallu poursuivre la capture de femelles d'une race intelligente et puissante. Et Gul'dan avait su trouver les orcs qu'un accouplement forcé ne perturberait pas plus que cela. Connus pour représenter un peuple prolifique, les orcs étaient donc tout désignés pour engendrer une armée de croisés qui serviraient ses desseins.


W


Tout se passait comme prévu. L'élaboration d'armes de guerre et de siège avançait, tandis que les clans orcs s'unifiaient, à quelques exceptions près.

Pour le moment, le clan du Crâne-ricanant n'avait pas répondu à l'appel de Grommash Hurlenfer, tout comme le clan Loup-de-givre, qu'il n'était pas aisé de contacter du fait de la rudesse du climat où il vivait.


Néanmoins, Garrosh gardait espoir que tous rallieraient la Horde de Fer. Dans le cas contraire, les clans récalcitrants se verraient persécutés par cette nouvelle Horde en formation contre laquelle ils ne pourraient pas résister longtemps.

Pour l'heure, sa vie parmi les Chanteguerres le comblait. Et même si tous semblaient l'avoir adopté, il avait noté un changement de comportement chez l'une des dompteuses de loups. Changement qu'il n'aurait sans doute pas relevé si ce revirement n'était pas aussi manifeste. Car l'orque se montrait dédaigneuse, et lui lançait des regards noirs à la moindre occasion. Alors qu'auparavant, elle avait semblé plus qu'intéressée par l'idée de le séduire.


Bien que cela lui était parfaitement égal, Garrosh garda tout de même en tête ce revirement, quoiqu'il fût impossible qu'elle ait eu vent de ce qui était arrivé à son frère, dont lui et Keera avaient dû se débarrasser. Il avait noté ce changement depuis le départ de Keera. Cela avait peut-être un lien.


Garrosh sillonnait le camp Chanteguerre, et observait l'avancée des travaux d'agrandissement du camp. Depuis son arrivée, il y avait plusieurs mois, le camp était trois fois plus grand, s'étendant toujours plus loin d'est en ouest. Le clan avait recruté nombre de combattants de l'Arène des Épreuves, ce qui avait nécessité un agrandissement du camp. Mais le plus gratifiant au yeux de Garrosh, c'était d'avoir réussi à chasser les ogres plus au sud, car cette terre était symbolique pour le clan, et particulièrement pour Grom.


Il y a des années, les Chanteguerres avaient attaqué les ogres qui y vivaient, et c'était lors d'une de ces rixes que la compagne de Grom, Golka, perdit la vie. C'était aussi ici que Grommash avait été retenu prisonnier, attaché à un arbre et affamé. Un arbre qui servait aujourd'hui de trône, décoré aux couleurs des Chanteguerres, et symbolisant la victoire. Une victoire qui serait bientôt totale, et que rien ne pourrait empêcher.

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