La voix de l'ombre - Livre IV - Un passé recomposé
Chapitre 12 : Rencontres inattendues.
- Ces vents froids me glacent les os !
- Peuh ! Plains-toi ! Ton loup te réchauffe jours et nuits !
- C'est plus que ta femelle ! cracha l'un des Chanteguerre qui reçut un coup de savate en réponse.
L'orc pivota pour asséner un coup de poing à son comparse qui descendit de son loup, l'air menaçant.
- Arrêtez ça, ou je descends vous botter le train moi-même !
L'ordre fut entendu, et les deux Chanteguerre, le regard toujours menaçant, reprirent leur route.
- Cette maudite contrée est bien assez hostile pour ne pas nous battre entre nous ! reprit leur chef.
- Nous devrions chercher un abri pour passer la nuit, proposa l'un des Chanteguerre.
- Il faudra bien que cette tempête cesse, autrement...
Le chef du petit groupe s'interrompit devant la scène macabre qui apparut devant eux. Plusieurs orcs étaient embrochés sur des cimes rocheuses sortant du sol. À mesure qu'ils avançaient, ils piétinaient des corps déjà refroidis et durcis par le froid.
- Des Sire-tonnerre ! annonça le chef en examinant l'armure des cadavres.
- Là-bas, regardez ! fit un autre orc qui désigna l'amas de neige un peu plus loin.
Au milieu du carnage, le corps sans vie d'un loup géant recouvert de neige, contre lequel se tenait une petite forme encapuchonnée, également ensevelis par la neige.
Intrigué par la forme qui bougeait, le chef de la troupe descendit de son loup pour l'approcher. Il dégaina sa hache, puis marcha vers la forme pour relever sa capuche.
- Keera ?
La princesse était accroupie aux côtés de son compagnon mort, le front pressé contre lui. Et tandis qu'elle entendit son nom, elle releva la tête. Elle semblait exténuée, et les marques sur son visage témoignaient des larmes qu'elle avait dû verser.
L'orc comprit qu'elle pleurait son ami, et l'aida à se relever.
- Ne restons pas là, nous devons trouver un abri.
Reconnaissant l'orc, Keera se laissa guider, et repositionna sa capuche. Ils n'eurent pas à marcher très longtemps pour enfin trouver une grotte dans laquelle ils se réfugièrent.
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- Foutue tempête ! grommela l'un des Chanteguerre.
Le petit groupe se confina dans une vaste grotte habitée par des squelettes et des araignées de glace. Une fois chassées, l'endroit pouvait servir d'abri le temps que la tourmente glacée ne cesse. Les longues toiles tissées furent détruites, tandis que Garrosh examinait les lieux.
- Nous devrions être tranquilles ici, cette grotte n'est habitée que par des nuisibles.
Ses trois compagnons défirent leurs peaux et entreprirent de faire un feu, écrasant sous leurs pieds les petites araignées qui couraient encore le long de la caverne.
Garrosh ôta son capuchon, puis observa Keera. Elle l'avait suivi sans broncher, ce qui prouvait combien la mort de son loup l'affectait.
- Tu devrais retirer ta cape, Keera ! fit-il dans sa direction. Elle est maculée de neige, tu vas finir comme un glaçon.
Elle pivota pour le regarder, l'air fatigué. Le regard vide, elle retira sa cape nonchalamment, et la laissa tomber au sol. Tout en s'enfonçant dans la grotte, apparemment à la recherche d'un coin où s'installer, elle se retourna, laissant entrevoir son ventre arrondi.
Sous le choc, Garrosh écarquilla les yeux. Derrière lui, les trois orcs se disputaient un coin loin de l'entrée, et Garrosh choisit de les laisser gérer leur querelle. Il s'approcha de la princesse, qui croisa les bras sur sa poitrine.
- Keera, comment... ?
- C'est une bonne question, répondit-elle sur un ton égal.
- Comment ça ? Tu ignores comment c'est arrivé ? reprit Garrosh, effaré.
- En réalité, je sais quand c'est arrivé, mais de là à savoir comment...
Son regard vague en disait long sur son état d'esprit. Elle avait beau être quelqu'un d'extrêmement fort, elle n'était pas connue pour sa tolérance à la douleur de perdre un être cher.
Son état indigna cependant Garrosh, qui n'appréciait pas de la voir aussi abattue.
- Cette lassitude ne te ressemble pas, Keera ! Reprends-toi !
- Hum ! Ça te va bien de faire la morale ! ironisa-t-elle. Et depuis quand tu t'inquiètes pour les autres ?
- Ce n'est pas moi qui étais assis dans la neige en pleine tempête ! Pense un peu à cet enfant que tu attends !
- Ah oui, y penser ? Je n'ai pas demandé à porter cet enfant, Garrosh !
- Alors il fallait y penser avant de fricoter avec le premier venu ! cracha l'orc.
- Je ne sais même pas comment c'est arrivé ! s'écria-t-elle, offusquée.
- Comment ça ? Explique-toi !
Après un regard vers les trois autres Chanteguerre, Keera fit un signe de tête à Garrosh pour qu'il la suive un peu plus loin dans la galerie. Le regard dur, elle expliqua :
- Tu te souviens de la veille de mon départ du camp chanteguerre ?
- Oui, je m'en souviens, gronda Garrosh.
- J'ai... beaucoup bu, cette nuit-là. Et... (Garrosh la scrutait, une ride d'inquiétude se dessinant sur son front) Je me suis réveillée dans ma grotte.
- Et alors ? Tout le monde avait bu cette nuit-là, non ?
- Au point de ne se souvenir de rien ? demanda-t-elle sur un ton inquisiteur.
Elle vit une lueur de compréhension dans les yeux de l'orc. Attendant la suite, il plissa son regard.
- Je me souviens avoir dansé, et avoir beaucoup bu. Et puis, je me suis réveillée sur ma couche, sans aucun vêtement ! Je ne me souviens de rien d'autre, Garrosh !
Interdit, Garrosh voulut vérifier :
- Tu veux dire qu'on t'y a emmené, et puis...
- … et puis c'est arrivé ! conclut Keera en désignant son ventre.
L'air désabusé de la princesse trahissait son dégoût pour celui qui avait osé la toucher et profiter de la situation pour la posséder le temps d'une nuit. Apparemment abasourdi par ce récit, Garrosh semblait éprouver des difficultés à intégrer ce qu'il venait d'entendre.
- Celui qui m'a fait ça s'est enfui comme un lâche ! Si jamais j'apprends qui il est...
Et pendant qu'elle poursuivait son réquisitoire, Keera fut saisie par le silence de l'orc. Étonnement hagard, elle avait imaginé que ce manque d'honneur le rebuterait. Or il ne réagissait pas.
Devant cette mine effarée, Keera fronça les sourcils, de peur de comprendre :
- Garrosh, tu sais quelque chose ?
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Il avait été difficile de trouver du gibier dans ce blizzard incessant. Tous les cinq se contentèrent donc d'un reste de sanglier abattu plus loin dans la plaine. Quelques plantes et de la viande séchée feraient l'affaire le temps de passer la nuit.
Keera reconnaissait les trois orcs qui accompagnaient Garrosh. L'un d'eux, Kor'gal, avait longtemps courtisé Regga. Cependant, Keera ne se souvenait pas du nom des deux autres.
Assis autour du feu, chacun mangeait avec un certain entrain. Seul Garrosh semblait étrangement discret et pensif. Quelque peu en colère contre lui, Keera n'avait pas réussi à lui soutirer la moindre information concernant cette fameuse nuit où elle était tombée enceinte.
Tout en lui lançant des regards noirs, Keera écoutait la conversation des trois autres :
- Grommash ne sera pas content ! dit l'un d'eux.
- Il aurait dû nous autoriser à écharper les Loup-de-givre en cas de refus, proposa Kor'gal.
- À quatre contre tout un clan, tu penses vraiment qu'on aurait survécu !? se moqua le troisième.
- Le chef Hurlenfer va les décréter traîtres aux orcs ! Je ne comprends pas pourquoi Durotan s'obstine à refuser son offre. Les Sire-tonnerre vont s'en donner à cœur joie !
- C'est déjà le cas, ils ont tué leur chef, reprit Kor'gal. C'est Durotan qui a pris la tête du clan depuis.
- Il a pris la tête d'un clan divisé ! rectifia l'un des Chanteguerre. Ga'nar mène le reste du clan contre les Sire-Tonnerre. Tu parles d'un chef !
Cette conversation avait au moins le mérite de faire oublier à Keera ses différents avec Garrosh, car elle comptait elle aussi approcher les Loup-de-givre. Et ces informations étaient fort intéressantes. Ainsi, Durotan et Ga'nar, son frère aîné, étaient en désaccord depuis l'assassinat de leur père. Leur scission ne pouvait pourtant qu'avantager les Sire-tonnerre qui n'avaient de cesse de les harceler. En revanche, la raison lui échappait. Et tandis qu'ils poursuivaient leurs échanges, Keera vit un mouvement furtif et embusqué tout près. Elle chercha le regard de Garrosh, et lui fit comprendre qu'ils n'étaient pas seuls.
Il se leva alors, empoigna sa hache, et regarda vers l'entrée de la grotte.
- Qui que vous soyez, montrez-vous !
Les trois autres se levèrent également, l'arme à la main, lorsqu'un orc apparut près de l'entrée.
- Nous ne vous cherchons pas querelle, Chanteguerres ! fit le Sire-tonnerre. Je suis Skal, fils du Loup-de-Fer, chef des Sire-tonnerre. Nous sommes vos alliés.
- Alors pourquoi vous camoufler pour nous approcher ? se méfia Garrosh.
- C'est toi le chef de ce groupe, avec les tatouages ? Tu connais cette femelle ? demanda-t-il en désignant Keera de son arme, tandis que d'autres apparurent derrière lui.
- Que lui voulez-vous, Sire-tonnerre ? l'interrogea Garrosh, alors que Keera se levait aussi.
- Elle a massacré les nôtres, notre chef la veut ! annonça Skal.
Garrosh soutint son regard. Le lieu où ils avaient trouvé Keera était maculé de cadavres d'orcs de leur clan. Nul doute qu'elle était à l'origine de ce massacre. Il pivota donc vers la princesse, la regardant par-dessus son épaule. Comprenant qu'il attendait qu'elle prenne la parole, Keera jeta un œil aux Sire-tonnerre, et dit :
- Vous aviez attaqué une Loup-de-givre seule et perdue dans la tempête ! Il m'a semblé plus juste d'intervenir, fit-elle l'air dédaigneux.
- Prends garde, étrangère ! fit le chef du groupe d'orcs. Tu n'as pas à te mêler de nos affaires !
- Je tuerai quiconque s'en prendra à des innocents et à des loups ! annonça la princesse sans détour.
C'est alors qu'une flèche vola dans sa direction, et alla se ficher dans le bras de Garrosh, qu'il tendit devant Keera en une fraction de seconde. Il avait vu le chasseur derrière Skal bander son arc et le diriger vers elle. Les trois Chanteguerres brandirent leurs armes en réponse, mais Garrosh leva la main pour les dissuader de ruer les Sire-tonnerre. Sans montrer le moindre signe de douleur, Garrosh grogna, et déclara :
- Cette femelle est une amie du clan Chanteguerre ! Vous ne pouvez en disposer comme bon vous semble ! ajouta-t-il tandis qu'une fine main retira la flèche de son bras.
Garrosh jeta un regard vers Keera qui tenait son bras et la flèche retirée, tout en scrutant les Sire-tonnerre. Il sentit alors la plaie se refermer, et vit le sang cesser de couler. Les deux autres Chanteguerre levèrent alors leur arme, signe qu'ils étaient prêts à passer à l'offensive.
Agacé par l'attitude arrogante de l'étrangère, qui se tenait derrière le représentant de Grommash Hurlenfer, Skal s'avança de quelques pas vers Garrosh.
- Amie ou non, nous ne nous laisserons pas massacrer par une étrangère !
Garrosh fit quelques pas également dans sa direction, et lui lança un regard menaçant :
- Prends garde, Sire-tonnerre ! Je n'aimerais pas avoir à annoncer à Grommash que votre clan s'en prend à ses alliés ! Et le prochain qui pointe son arme sur l'un d'entre nous rejoindra ses Ancêtres aussi sec ! ajouta-t-il en pointant du doigt les orcs derrière Skal.
Hésitant à rétorquer, Skal ne put se contenir :
- Tu défends cette étrangère qui tue des orcs !
- Des orcs qui feraient mieux de revoir leur sens de l'honneur ! coupa Garrosh. Vous vous en êtes pris à une orque seule, vous l'avez bien mérité !
Sentant son sang ne faire qu'un tour, Skal inspira bruyamment. Ses yeux injectés de sang fusillaient Garrosh du regard. Les deux orcs se toisèrent un moment, puis Skal baissa sa garde, cracha au sol, et pivota vers les Sire-tonnerre.
- Partons !
Le groupe s'éloigna alors, et disparut dans les étendus blanches et immaculées de la Crête. Garrosh attendit de les voir disparaître pour lancer à Keera un regard désapprobateur. Regard qu'elle soutint, avant de s'éloigner vers le fond de la grotte.
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La nuit était tombée depuis plusieurs heures déjà. Et le froid gagnait la grotte où le petit groupe de Chanteguerre et Keera avaient trouvé refuge. Le déluge poursuivait sa course, tandis que les orcs décidèrent de se regrouper pour se tenir chaud durant la nuit.
Keera, qui ne craignait pas beaucoup le froid, s'éloigna tout de même un peu du groupe. Seule femelle, elle ne souhaitait pas partager sa couche avec des mâles, bien que les orcs ne faisaient pas grand cas de ce genre de détail. Leur notion débridée de l'intimité marquait une nette différence avec les autres peuples. Mais Keera dût avouer que les vents froids provenant de l'extérieur étaient particulièrement rudes et vifs. Ce qui lui rappela combien Croc-hurlant lui manquait. Les loups géants étaient indispensables à la survie, comme elle pouvait le constater en observant les Chanteguerre se blottir contre leurs loups.
Après insistance des Chanteguerres, elle s'approcha tout de même, et disposa sa lourde cape sur le sol. Pendant qu'elle s'allongeait sur le côté, position la plus accommodante qu'elle put trouver, elle entendit les pas de Garrosh qui revenait du fond de la grotte. Elle s'enroula dans sa cape, et sentit l'odeur musqué de Crâne-dur, le loup de Garrosh. Il attendit que son maître s'assied près de la princesse pour s'installer de l'autre côté. Garrosh avait dû demander à son loup de se placer près d'elle pour la réchauffer.
Une telle prévenance laissa Keera suspicieuse. Garrosh avait-il quelque chose à se reprocher ?
Après un long bâillement sourd, incapable de lutter davantage contre son manque de sommeil, Keera commença à fermer les yeux, aux côtés de Garrosh qui s'allongea sur le dos.
Songeur, l'orc, lui, ne trouvait pas le sommeil. Il repensa à ces derniers jours, lorsqu'ils arrivèrent à la Crête de Givrefeu, et avaient lutté contre un climat des plus rudes pour trouver le clan Loup-de-givre. Leur chef, Durotan, s'était révélé intraitable concernant leur adhésion à la Horde de Fer. Et ce en dépit des menaces que Garrosh avait proféré au nom de Grommash, ainsi que de la nécessité de s'unir contre un ennemi à venir.
D'abord outré par le mépris manifeste du chef des Loup-de-givre, Garrosh avait éprouvé de l'admiration pour le père de Thrall, dont on lui avait tant rabattu les oreilles. Moins massif et impressionnant que les orcs Rochenoires, Durotan détenait pourtant une présence évidente, et inspirait le respect. Son regard était évidemment un trait commun qu'il partageait avec Thrall, tout comme son sens de l'honneur.
Un orc honorable mais qui posait problème pour ses plans de conquête. Un problème qu'il laisserait les Sire-tonnerre régler à sa place.
Peinant à trouver une position confortable sur ce sol dur et froid, Garrosh se tourna sur le côté, et vit Keera dormir profondément, le visage marqué par la fatigue. Quelle inconscience de se promener seule dans cette contrée glaciale dans son état. Il avait entendu dire que du temps où elle vivait auprès de Marteau-du-Destin, elle avait perdu chacun des enfants qu'elle avait attendus. Si leur vie avait été aussi rude, rien d'étonnant à ce qu'elle n'amène aucune grossesse à son terme.
Son regard se posa alors sur le ventre qui dépassait de sa cape. L'enfant n'allait sûrement plus tarder à arriver. Et bien que cette grossesse ait modifié sa démarche, Keera poursuivait les combats. Une folie qui allait coûter la vie à ce petit si elle n'y prenait pas garde. Elle devrait entendre raison si elle souhaitait le mettre au monde.
Garrosh jeta un œil vers la princesse, puis tendit instinctivement la main vers son ventre. Il n'avait jamais prêté attention à ce genre d'événement, bien qu'il se souvenait avoir assisté à une naissance aux côtés de Geyah, la chamane qui l'avait soigné à Garadar, lorsqu'il était malade et isolé des autres orcs durant toute son enfance. La mère avait hurlé et beaucoup saigné pour arriver à donner naissance. Et le petit être hurlant qui sortit de ses entrailles était minuscule.
Keera n'étant pas une orque, il se demanda alors si son enfant serait encore plus petit. Il sentit le ventre dur contre lequel il avait déposé sa main sans s'en rendre compte. C'était chaud, et le tissu n'était pas très épais. Après quelques instants, Garrosh commença à s'inquiéter de ne pas sentir de battements, ni même de mouvement. C'est alors qu'il eut un geste de recul lorsqu'il vit une forme pousser sa main et déformer le tissu. Comme si un poignard sortait du ventre.
L'orc approcha de nouveau sa main pour le toucher, tandis qu'il sentit le regard de Keera. Un large sourire aux lèvres, elle susurra :
- De quoi as-tu peur, grand guerrier ?
- Ce... c'est quoi ça ? fit-il en désignant la bosse étrange à travers le tissu.
- C'est son pied, grand niais ! se moqua-t-elle.
Devant la face éberluée, mais non moins amusante de Garrosh, Keera souleva doucement le tissu pour révéler le petit pied qui appuyait sur son ventre. La forme du pied était nettement visible à travers l'abdomen, et Garrosh resta béat. Il n'avait pas imaginé que cela puisse être possible, ce qui amusa Keera, qui ajouta :
- Le grand méchant orc qui craint le tout petit bébé et ses coups de pied puissants. Si jamais le monde a vent de ceci, ta réputation risque d'en pâtir.
L'air enjoué de la princesse lui valut un long grognement, et Garrosh, vexé, se retourna de l'autre côté.
Ainsi, l'ancien Chef de guerre de la Horde était vaincu par un coup au cœur impitoyable, et pourtant inéluctable, qu'il n'avait su voir venir, et qui s'était avéré fatal.