A l'aventure, compagnons !

Chapitre 2 : Un long, et rapide voyage

12062 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 21:07

  Le quartier des Nains était un lieu étouffant et bruyant, avec une atmosphère lourde et rendue presque opaque par les quantités de fumées s'élevant des innombrables ateliers du petit peuple, les volutes dessinaient des spirales que traversaient des voyageurs suffocants ou bien s'élevaient tout simplement vers un ciel rendu invisible par une telle pollution aérienne. Une cacophonie assourdissante provenait de tous les côtés, un maître-ingénieur beuglant ses instructions à ses apprentis, un forgeron martelant inlassablement l'acier, deux amis riant fort d'une bonne blague, pour un nain sans doute, ou un ivrogne pestant contre le monde actuelle et regrettant le "bon vieux temps". Un marchand à l'oeil cupide abordait les passants d'un ton puissant pour se faire entendre.

Isaëlle toussa, la gorge irritée par l'air irrespirable et tâcha de ne pas perdre de vue leur guide qui semblait parfaitement à l'aise dans un endroit aussi chaotique, -normal pour un nain se dit-elle- et commença à craindre quant à ce qui les attendait à Ironforge, la capitale de ces petits gens travailleurs certes mais ô combien insalubres. Rödik tourna soudainement sur la droite, suivi par la chasseresse qui ne cessait de se plaindre quant au mode de vie des nains, n'hésitant pas à les traiter de "sauvages fumants" pour la plus grande hilarité de leur prêtre qui ne se vexait pas le moins du monde, et tentait plutôt au contraire à approuver ses dires.

Son pied buta contre un pavé désencastré et elle trébucha en avant, mais une énorme main lui attrapa le bras et lui évita de s'étaler contre la pierre. Elle se retourna vers Galain, le gigantesque guerrier de leur équipe et qui venait de lui épargner un atterrissage en catastrophe.

 - M...merci dit-elle simplement.

L'Elfe ne se contenta de hocher la tête pour toute réponse et la suivit lorsqu'elle reprit sa marche pour rattraper leurs deux compagnons. La paladine tourna la tête vers le combattant qui fermait la marche, elle était assez mal à l'aise en sa présence. Son visage semblait taillé dans le marbre et ne laissait transparaître aucune émotion et il ne parlait que très peu, se contentant en plus du minimum. De plus, son immense gabarit et la collection d'armes qu'il transportait sur lui le rendaient bien assez intimidant pour la petite humaine qui n'avait encore jamais goûté au danger de l'aventure. Toutefois elle appréciait assez de le savoir dans leur dos, c'était sécurisant trouvait-elle...

 - Bien, tout le monde est là demanda le nain en s'arrêtant à l'entrée d'un genre de tunnel particulièrement bruyant et un peu moins enfumé que le reste du quartier.

 - Je suis là déclara Isaëlle en levant la main

 - On dirait qu'on a perdu personne ajouta Lilyane en remarquant la grande silhouette à leur suite.

 - Parfait, alors suivez-moi lança Rödik en entrant dans l'étrange passage.

Le tunnel en question était en réalité un long passage de forme circulaire où les murs...bougeaient. En regardant mieux, l'humaine s'aperçut qu'il n'y avait pas de murs, mais en réalité de gigantesques rouages tournant en grinçant continuellement, agressant ses oreilles sans pitié. Au-delà de cet engrenage des Titans, se trouvait un genre de souterrain, pleins de piliers et de bidules technologiques qui sentaient fort le gnome, des trucs dont elle préférait se tenir éloignée. Le nain conduisit le groupe jusqu'à devant unes espèce de...tranchée qui devait faire trois bons mètres, au bas mot, avec un petit promontoire bricolé qui donnait au-dessus de la faille. Le prêtre s'arrêta devant et commença à regarder autour de lui en attendant le tram.

 - Il arrive bientôt demanda la paladine.

Rödik regarda un étrange panneau plein de bidules lumineux et colorés sur un mur, puis sourit.

 - On a de la chance, il devrait être là d'ici quelques petites minutes.

La chasseresse commença à siffloter alors qu'Isaëlle se mettait à se dandiner un peu, toute excitée à l'idée de prendre pour la première fois le Tram des profodeurs. On lui avait dit que c'était une merveille d'inventivité, qui allait très vite et permettait un voyage rapide et surtout gratuit entre Stormwind et Ironforge. Galain se tenait simplement là, droit comme une lame et silencieux comme la mort.

Puis un bruit se fit entendre, un roulement qui s'accentuait à chaque instant et mêlé au crissement du métal. Elle s'avança un peu plus sur le quai pour mieux voir le tram arriver, puis une plate-forme massive d'acier portée par un système de rail au plafond émergea du dénivelé de la tranchée à une vitesse folle. La jeune femme aperçut quelques des sièges simple, avec une barre de fer devant. Les voyageurs qui ne s'y tenaient pas déjà commencèrent à le faire et quand elle réalisa que malgré son approche de sa destination, le véhicule ne ralentissait toujours pas, puis soudainement ses étincelles jaillirent de son système de frein, au niveau du rail, et le hurlement insupportable du fer contre le fer lui vrilla les tympans alors que le tram s'arrêta presque immédiatement devant eux. Ses passagers un peu secoués se levèrent et descendirent aussitôt, ils n'étaient pas nombreux.

 - Ah gémit-elle en enlevant ses mains de ses oreilles, quel bruit...horrible !

 - C'est vrai qu'il y a encore quelques petites choses à améliorer approuva Rödik, mais bon comme c'est gnome et que ça marche pour l'instant, on ose pas trop leur dire de faire quelque chose...

 - Vous avez dit quelque chose demanda Lilyane en semblant se réveiller subitement.

 - Ouais, faut vite monter à bord avant qu'il reparte lui cria presque le nain, on a déjà eu des accidents de ce genre, et c'est pas beau à voir.

La paladine alla s'installer à l'avant de l'étrange wagon, et s'assit sur l'inconfortable siège en réalisant que l'arrivée du tram avait du être intolérable pour les malheureux Elfes aux oreilles sensibles. Pourtant si la chasseresse paraissait un peu hébétée, acceptant même la main que lui tendait Rödik pour venir s'assoir près d'elle, le guerrier ne semblait pas en avoir souffert. Sans doute connaissait-il déjà les inconvénients et s'était bouché les oreilles.

 - Je vous conseille de bien vous accrocher annonça le prêtre lorsque tout le monde fut assis.

Isaëlle s'apprêta à demander pourquoi, mais alors qu'elle ouvrait la bouche la machine démarra brusquement, sans le moindre signe avant coureur et à toute allure, écrasant sur les dossiers rude les deux passagères qui découvraient les joies des technologies Gnomes. La jeune femme avait le souffle coupé par la vitesse, puis lorsque le véhicule cessa s'accélérer, peu de temps après, elle commença à nouveau à respirer et entendit l'air siffler autour de ses oreilles et l'interminable souterrain défilait autour d'elle si vite que ses yeux ne percevaient que des images floues.

 - C'est quoi ce machin de tarés gueula Lilyane qui semblait se remettre comme elle de ce démarrage pour le moins puissant.

 - C'est le Tram des profondeurs se moqua sans animosité le nain, mais ouvrez donc les yeux, on arrive près des aquariums !

L'humaine fronça les sourcils, et faillit demander naïvement ce qu'étaient les "aquariums", mais la réponse s'imposa d'elle-même lorsqu'une lueur bleutée submergea le tram véloce, et que d'immense vitre donnaient une vue sublime sur le fond océanique, avec un sable où reposait un navire en piteux état, son mât arraché était à une bonne poignée de mètres de sa coque renversée, la lumière déformée par les flots dansait au sol et donnait une touche féerique au tableau auquel se joignit paisiblement une gigantesque créature marine qui nageait avec calme, ses écailles aussi grosses que le poing de Galain glissaient dans les fonds marins avec une incroyable aisance, puis ouvrit une énorme gueule pour engloutir une algue qui devait être deux fois plus grande que la paladine hébétée par un tel spectacle.

Puis un mur de pierre et d'acier passa à toute vitesse devant ses yeux en sifflant et la ramena brutalement à la réalité. Elle secoua la tête pour rassembler ses esprits, encore stupéfaite de ce qu'elle avait vu.

 - C'était quoi ça demanda Lilyane qui semblait tout aussi surprise qu'elle.

 - Ca ma grande, c'était les abysses répondit en souriant le prêtre, et ce gros machin c'est le p'tit Nessy !

 - Nessy répéta avec des yeux ronds la paladine, qu'est ce que cette créature ?

 - Un ami m'a dit qu'il ressemblait pas mal aux Battrodons des eaux elfiques, mais en plus gros. C'est peut-être un ancêtre ?

Isaëlle regarda derrière elle, cherchant à apercevoir encore une fois les "aquariums". Elle comprit soudainement pourquoi cet endroit s'appelait "le tram des profondeurs" tandis que la chasseresse confirmait ce que disait Rödik, puis après quelques minutes la machine remonta sans ralentir une peine assez raide, écrasant la passagère encore un peu rêveuse sur son siège.

 - Ah, nous arrivons lança le nain, accrochez vous à la barre !

Le véhicule se retrouva à nouveau sur un trajet horizontal, et plus loin la pladine aperçut en effet ce qui ressemblait fort à la gare dont ils étaient partis initialement, et commença à paniquer en se rappelant le freinage qui les attendait et se crampona de toutes ses forces à la tige de métal placée devant les sièges. Elle ferma les yeux et serra les dents quand le métal recommença à hurler, elle se sentit glisser doucement en avant lorsque le tram perdit de la vitesse, puis celui-ci s'arrêta brutalement et elle se retrouva projetée au sol, ses bras ne parvenant pas à la maintenir sur le siège, mais lui évitèrent au moins de se fracasser les dents sur le bout de ferraille.

 - Allez les filles leur dit Rödik, du nerf on se relève ! Sinon vous aurez droit au voyage retour !

Lilyane se releva d'un bond et sauta hors de la plateforme, visiblement très peu intéressée par une telle perspective mais Isaëlle était un peu étourdie par une arrivée aussi brusque et avait du mal à se remettre debout quand elle se sentit soulevée de terre. Tournant la tête, elle vit que c'était Galain qui l'avait à nouveau attrapée pour la débarquer du tram. Une fois sur le quai, la paladine se remit sur ses jambes et secoua la tête, de nouveaux passagers montant à bord de la nacelle qui repartit comme une flèche moins d'une minute après.

 - Quelle machin de fous jura presque la chasseresse qui se dirigeait déjà vers la sortie, un tunnel entouré de boulons tournant comme à Stormwind.

 - Mais on s'y fait avec le temps assura le prêtre qui commença à la suivre, accompagné de la jeune femme se remettant comme elle pouvait de ses émotions et de la grande silhouette du guerrier.

 - Plus jamais je ne mettrais les pieds dans un truc pareil ! J'ai jamais eu aucune confiance dans les gnomes de toute façon, et c'est pas pour rien gueula t-elle en sortant du tunnel.

 - Euh commença Isaëlle lorsqu'ils la suivirent hors du passage tournoyant.

 - Ces petits nabots sont complètement fou poursuivit l'Elfe en leur faisant pleinement face, tout ce qu'ils font de leur soi-disant intelligence supérieure ne sont que des créations tout droit sorties d'esprits malades !

 - Lilyane, s'il te plait tenta avec un air gêné la paladine.

 - Des génies ! Des abrutis oui enchaina la femme à la peau sombre, c'est pas étonnant qu'ils aient perdu Gnomergan, mais ça l'est qu'ils n'aient pas encore fait exploser Ironforge !

 - Lilyane, tais-toi demanda Rödik en posant un doigt ses lèvres pour appuyer ses mots.

 - Non je ne me tairais pas ! Et je ne veux plus jamais voir un truc gnome de toute ma vie hurla t-elle, le visage tournant à ce qui devait-être un rouge chez elle.

 - On est dans le quartier gnome, espèce de débile lui lança le prêtre d'un ton sec.

La chasseresse, apparemment traumatisée du départ et de l'arrivée, s'arrêta subitement d'exprimer sa colère face à cette machinerie du diable et commença à regarder autour d'elle. Un énorme rouage dépassait du sol et tournait sans discontinuer, plusieurs magasins laissaient échapper des nuages de vapeurs et des grincements mécaniques, même la boîte aux lettres était mécanisée. Mais en se tournant lentement, elle commença à apercevoir un bon nombre de petites personnes, très petites, la plupart avec des cheveux partants dans tous les sens ou des lunettes d'ingénieur, qui se rassemblaient et qui la fixaient avec une certaine haine. Certains tapaient dans leur main minuscule avec un outil quelconque, un bâton, un fer à souder, une clé à molette...

 - Merde laissa échapper une Lilyane très mal à l'aise.

Un raclement de gorge lui fit tourner la tête, et elle aperçut alors un genre de promontoire qui devait sembler assez grand pour un gnome, entre deux énormes engrenables tournant en harmonie un gnome assis sur une sorte de trône et entouré par une solide escorte de...guerriers, et accompagné d'un ce qui devait être un conseiller et un magicien à ses côtés. Elle déglutit péniblement, la gorge s'asséchant, lorsqu'elle réalisa être face au roi des gnomes. L'atmosphère se faisait lourde...

 - Qui est-ce chuchota Isaëlle à l'oreille du nain.

 - C'est Gelbin Mekkatorque lui répondit à voix basse Rödik, le Grand Bricoleur, le roi des gnomes !

 - On est mal alors ?

 - On est plus que mal lui rétorqua sèchement le prêtre en voyant les minuscules doigts de Gelbin trahir son agacement sur le bord de son trône.

La paladine s'avança soudainement vers le roi, dépassant son amie au racisme apparement et se tint droit face au petit bonhomme barbu. Elle se passa la langue sur les lèvres pour les humidifier, une goutte de sueur roulant sur sa tempe. Les mots faillirent se bloquer dans sa gorge et elle tremblait de tout son corps. Quand le minuscule seigneur se leva de son siège, elle se lança finalement.

 - Messire Gelbin Mekkatorque, le Grand Bricoleur, je m'appelle Isaëlle Whiteheart dit-elle en s'inclinant respectueusement, échappant ainsi au regard courroucé du gnome. Je suis la plus jeune fille du chevalier Wilfried Whiteheart, et au nom de ma famille je vous prie de m'excuser.

La tension était encore palpable, mais elle sentit qu'elle avait réussi à capter un tant soit peu l'attention, détournant un peu les regards de la femelle elfe un peu stupide. Le coeur battant à tout rompre, l'humaine se redressa, croisant ses mains dans le dos dans une posture impeccable.

 - Je vous prie de me pardonner de n'avoir su empêcher mon irrécupérable servante de tenir sa langue de vipère, et par ma faute vous et votre peuple en avez été offensés poursuit-elle d'une voix claire et portant suffisamment pour se faire entendre de tous malgré les rouages en activité.

 - Ta servante répéta d'un air vexé la chasseresse qui poussa un cri lorsque Galain la jeta au sol en la poussant sans retenue.

 - Messire Mekkatorque, j'ai déjà eu l'occasion de voir l'artisanat gnome, et s'il est indiscutable que votre créativité débordante vous pousse à concevoir de dangereuses machines, il l'est tout autant que vous êtes des génies continua la paladine, ce ne sont pas les humains, ni les nains, et encore moins les Elfes, qui conçurent les gyroptères et furent les premiers à pouvoir explorer les cieux, pas plus que ce sont eux qui ont fabriqués toutes ces machines complexes dit-elle en désignant d'un grand geste l'ensemble du quartier des gnomes, connu pour regorger de mécaniques jusqu'au plus petit recoin, ni même le fantastique Tram des profodeurs ! Mais bien vous ! Les gnomes s'exclama t-elle en se permettant de désigner du doigt le Grand Bricoleur.

 - Certes il y aurait quelques petites choses à améliorer sur ce fameux tram reprit-elle après avoir respiré un coup, notamment l'arrivée qui est un peu trop brutale je pense... Mais toutefois, que serait la science et la technologie sans les petits défauts qui font qu'on repousse toujours plus loin les limites de notre savoir ? Après tout, les Elfes ne sont pas les derniers pour faire de belles erreurs, si on en croit les livres d'histoires.

Isaëlle ménagea une pause, le temps de regarder la foule miniature qui l'entourait. Certains gnomes commençaient à avoir une expression plus détendue, d'autres demeurant renfrognés, mais bon nombre commencèrent à discuter avec leurs voisins à voix basse, sans doute pour échanger leurs avis respectifs ou se remémorer les drames causés par les Elfes. Elle en profita pour jeter un coup d'oeil vers son amie à grandes oreilles en se demandant pourquoi elle ne se relevait pas et découvrit que le guerrier la clouait au sol en gardant un pied ferme sur son dos.

 - Aussi mesdames et messieurs, gnomes fiers de l'être, je vous demanderais humblement, comme une faveur, de bien vouloir pardonner à mon incapable servante ponctua finalement la jeune femme en ouvrant lentement les bras à l'assemblée.

L'atmosphère commença à s'alléger un petit peu, la sincérité et la politesse dont avait fait preuve l'humaine avait permis aux ardeurs de se calmer un peu et par conséquent la plupart des gnomes n'osaient plus s'avancer vers la malheureuse chasseresse, qui mordait en ce moment la poussière sous la botte implacable de l'espèce de montagne aux yeux brillants et se tournaient vers leur chef pour attendre son verdict. Gelbin lui croisait les bras, la colère se lisant encore dans ses yeux mais il semblait déjà moins tenté par balancer l'elfe à la peau sombre dans un fourneau.

 - Excuses-toi ordonna d'une voix ferme la paladine à sa "servante".

Galain reposa son pied de fer au sol, laissant la pauvre femme se relever en toussant un peu. Ses lèvres se tordirent en un rictus étrange lorsqu'elle croisa le regard du Grand Bricoleur, puis elle s'avança d'un pas avant de s'agenouiller devant lui et d'obéir, à contrecoeur et c'était évident, mais elle présenta des excuses formelles. Toute l'assemblée se tourna ensuite vers le roi des gnomes et attendant son jugement. Les secondes s'écoulèrent, l'Elfe restant à genou avec anxiété, une minute passa sans qu'un mot ne soit dit ni un geste fait, le silence n'étant brisé que par le roulement ininterrompu des mécaniques du quartier. Isaëlle déglutit difficilement, puis le gnome décroisa les bras et chacun retint son souffle.

 - Excuses acceptées lâcha d'une voix ridiculement aigue, mais incroyablement menacante Gelbin, tu peux remercier ta...maitresse, Elfe.

Les gnomes commencèrent à retourner à leurs activités respectives, lentement, se détournant les uns après les autres de l'événement, Lilyane se releva doucement mais eut la sagesse de ne pas lever la tête, Rödik souffla bruyamment pour exprimer son soulagement et Galain resta fidèle à lui-même, de marbre. La paladine se laissa aller à sourire, heureuse que ça se soit bien terminée et s'inclina à nouveau.

 - Je vous remercie de votre clémence, Grand Bricoleur dit-elle avec une sincère gratitude.

 - Que cela ne se reproduise pas siffla le gnome, ou bien elle pourrait très bien connaitre un très regrettable incident avec un engrenage.

La chasseresse avala sa salive avec peine en voyant les énormes rouages qui encadraient le trône du petit bonhomme et imaginait sans mal ce qu'il adviendrait d'elle si elle passait dans ce genre de mécanique, puis le roi minuscule retourna s'assoir auprès de ses conseillers, jetant un dernier regard mauvais à Lilyane avant de reprendre sa discussion là où elle en était. Le groupe ne se fit pas prier et quitta aussi vite et discrétement que possible les lieux.

 - On a vraiment eu chaud souffla Isaëlle lorsqu'ils s'arrêtèrent dans l'un des couloirs menant au coeur de la ville.

 - A cause de cette abrutie là grogna le nain en désignant la grande femme qui préféra baisser les yeux, en revanche toi ma p'tite, tu m'as impressionné !

 - Ca, c'est vrai osa répondre l'Elfe fautive, je ne m'attendais pas à ce que tu prenne la parole, surtout avec une telle clarté ! T'es une noble en plus ?

Ses deux amis commencèrent à l'assaillirent de questions, il est vrai que cela ne faisait que peu de temps qu'ils se connaissaient tous, et elle n'avait rien dit quant à ses origines. De plus elle avait l'air jusque là plutôt...timide, voir un peu maladroite. Alors de découvrir qu'elle appartenait à une famille noble, et de lui découvrir une telle éloquence ainsi qu'une telle assurance face à cette situation critique les avait boulversé. Cependant elle n'osa pas répondre à cette avalanche d'interrogations et se recroquevilla même un peu sur elle, dépassée par ce torrent inarrêtable.

 - Gardez vos questions pour la route tonna la voix puissante du guerrier.

 - Galain a raison, nous avons encore beaucoup de route à faire et on aura tout notre temps pour apprendre à nous connaître se resaisit Rödik, venez on va prendre le griffon, ou bien on en aura pour des semaines.

Le groupe se remit alors en route à la suite du prêtre, et la lueur des torches éclairant les immenses murs de la cité Naine laissa place à une lueur flamboyante lorsqu'ils atteignirent la forge centrale, et Isaëlle remarqua alors que la cité était colossale. Les immenses salles, dont les dimensions tout bonnement phénoménales étaient taillées à même la montagne, dans une précision et un soin fantastique, et la température s'éleva rapidement alors qu'ils approchèrent du coeur d'Ironforge, et de ses gigantesques puits de lave dont ils se servaient pour alimenter les forges qui leur valurent leur réputation de maitre-forgerons. La paladine tira un peu sur le col de la chemise de soie fine qu'elle portait sous son armure lorsqu'ils passèrent à coté de la cascade en fusion tombant directement du plafond et ne put s'empêcher de lever les yeux et de rester béate devant la qualité du travail nain. Elle comprenait pourquoi on disant tant de bien de leur art, ils étaient petits, souvent bedonnants et velus, mais la majestuosité des salles titanesques qu'ils taillèrent à même le roc, les statues de plusieurs dizaines de mètres de haut et si finement ouvragés qu'on croirait qu'elles sont prêtes à s'animer, et cette rivière de feu coulant au centre de la pièce suffisaient à leur valoir à jamais le respect de quiconque les voyait.

- Isaëlle l'appela Rödik, tu viens ?

 - Ah...Oui, oui j'arrive répondit-elle en se dépêchant de les rejoindre, dépassant Galain qui attendait près d'elle avant de la suivre.

Elle les rejoignit auprès d'un autre nain, avec des lunettes d'aviateur, entouré de plusieurs espèce de pseudo-nids pour permettre aux griffons de se reposer entre deux vols. Bien qu'elle n'ait jamais emprunté la voie des airs, car n'ayant jamais vraiment quitté Stormwind auparavent, la jeune femme en avait déjà vu, la capitale humaine ayant son propre service de monture volantes, et elle adorait ces créatures au port altier.

 - Ils sont magnifiques s'exclama la paladine en approchant d'un des grands oiseaux, doucement.

 - N'est ce pas répondit avec entrain le maitre des griffons, alors vous voulez aller où ?

 - Jusqu'aux malterres de l'Est l'ami l'informa Rödik, c'est possible ?

 - Pas d'un seul voyage camarade, mais tu devais le savoir. D'ici vous pouvez rejoindre le port de Menethil, puis de là vous pourrez décoller pour aller jusqu'aux nobles Hinterlands si vous avez de la chance, et ensuite vous pourrez décoller une dernière fois droit vers les Malterres expliqua le gardien en se grattant la tête.

 - Très bien, dans ce cas nous allons prendre un vol pour Menethil mon cher.

 - Ca marche répondit le gardien en commençant à vérifier les selles, ça sera donc 2 pièces d'argent et 10 pièce de cuivre par personne.

 - Est-ce que vous avez une réduction pour les moins de dix-huit ans demanda Isaëlle en provoquant une certaine surprise chez ses compagnons.

 - Hmm...ouaip s'exclama le nain, on fait moitié prix pour les p'tits !

La paladine se retint de rire, trouvant qu'une telle phrase était plutôt comique de la part d'un nain, et paya donc demi-tarif, ses trois camarades donnant à leur tour la somme requise pour prendre un griffon en direction du port humain. Ils embarquèrent ensuite chacun sur un oiseau et le maitre leur rappela les instructions de base, on ne se penche pas, on ne frappe pas le griffon, on évite de sauter de selle en plein vol car ce n'est pas bon pour le commerce et on ne tente pas de détourner l'oiseau sous peine de finir jeté du haut d'un précipice, puis leur souhaita bon vol et laissa les créatures décoller par quelques battements de leurs puissantes ailes.

La monture de Lilyane décolla la première, suivi par celle de Rödik, puis celle d'Isaëlle s'envola enfin et celle du guerrier partit la dernière. La paladine qui faisait son baptème de l'air s'accrocha de toutes ses forces à la selle de cuir et cria, un peu paniquée quand même et lorsque son oiseau fonça droit vers l'étroit passage qui constituait le couloir aérien elle baissa la tête en poussant une nouvelle exclamation inquiète, mais l'emplumé manoeuvra habilement, ses plumes n'effleurant même pas la pierre et il suivit ses semblables en virant à droite à gauche jusqu'à passer la grande porte d'Ironforge, encadrée par deux immenses statues de fiers nains en armres finement travaillées, Lorsque l'humaine eut le courage d'ouvrir les yeux, elle hurla à nouveau de détresse en s'apercevant qu'elle planait à près de cent mètres de haut et se cripsa sur les poignées de la selle, avant de s'apercevoir qu'elle tenait parfaitement sur son siège, et commença à regarder autour d'elle avec un émerveillement grandissant.

Le vent soufflait dans ses cheveux, un air plus pur que tout ce qu'elle avait pu connaitre, et il régnait un calme incroyablement serein à cette altitude, les ailes de son griffon fendant les airs sans un bruit et le soleil brillait haut dans un ciel dégagé. Ses yeux s'ouvrirent en grand, et ses lèvres se fendirent dans un large sourire alors qu'elle pouvait voir au-delà même des pics enneigés par dessus lesquels volaient les majestueux oiseaux géants. Elle frissonna en réalisant qu'il faisait terriblement froid à celle altitude, mais reporta vite son attention sur le tableau qui s'offrait à son regard. Tout autour d'elle se dessinait un paysage illimité, de la blanche vallée gorgée de sapins des nains jusqu'aux marécages boueux des Paluns remplis de crocodiles. Ce spectacle grandiose, de voir les choses dans leur intégralité, et surtout cette sensation de vivre dans un nouveau monde, un univers de courants aériens et de paix la grisa. Isaëlle éclata d'un rire franc, se cramponnant à ce qu'elle pouvait sans plus contrôler ses éclats lorsque le griffon se déporta sur le côté et commença à survoler le flanc de la montagne en direction du port. Elle aperçut alors la mer, cette étendue d'eau infinie, éternelle, dont les roulements et ballotements tordait la lumière qui s'y reflétait et elle commença à bondir d'excitation sur sa selle.

 - Regardez cria t-elle, c'est la mer ! Je vois la mer !

La paladine se sentit légèrement soulevée de selle, et l'espace d'un instant elle se sentit incroyablement bien, son griffon entamant une descente ssez rapide, la laissant durant quelques courtes secondes en apesanteur. Elle avait le sentiment d'être une plume, un nuage dans le ciel, d'être absolument libre...puis l'humaine rouvrit les yeux et vit le sol commencer à se rapprocher, rapidement, et elle se rappela qu'elle n'était pas tout à fait un nuage léger et volatil mais plutôt un corps de chair qui souffre un peu du vertige alors qu'ils chutaient avec une allure croissante. Elle commença à crier quand la monture redressa sa trajectoire, stoppant sa descente à quelques courts mètres au-dessus de la terre ferme, ou boueuse pour l'occasion, et ralentit progressivement en passant juste au-delà des murailles du port de Menethil, principale plate-forme de trafic maritime de l'alliance, puis se posa finalement près du maître des griffons locaux, pas loin de ses deux compagnons.

 - Isaëlle l'appela Lilyane qui avait déjà mis pied à terre, ça va ?

Le massif oiseau de Galain se posa peu après alors qu'elle tremblait encore, à la fois sous le choc de la frayeur et de l'exaltation du vol, mais elle ne parvenait pas à se ressasir.

 - Allez viens continua la chasseresse en lui prenant doucement la main, on est arrivés.

Tremblant comme une feuille, la jeune femme s'agrippa à sa compagne qui l'aida à descendre en douceur et à retrouver le plancher des vaches sans mal.

 - C'était votre premier vol lui demanda le gardien.

 - Oui répondit-elle en s'efforçant de calmer sa respiration.

 - Ca vous a plût ?

 - C'était génial dit l'humaine sans arriver à s'arrêter de sourire ou de grelotter.

 - Tu veux qu'on attende que tu te remette de tes émotions avant de prendre le suivant lui proposa Rödik.

Isaëlle secoua la tête, disant qu'elle supportera sans problème un second voyage, puis chacun paya un nouveau trajet en direction du Nid-de-l'Aigle, le foyer des griffons. La paladine eut à nouveau droit à son demi-tarif, puis embarqua sur une nouvelle monture en ne parvenant pas à déterminer si ce qui faisait tambouriner ainsi son coeur était l'excitation ou bien la peur. Elle cherchait encore la réponse lors l'oiseau-lion prit son envol d'un battement d'aile puissant.

Cette fois, le voyage fut plus...doux. Les griffons prirent un peu d'altitude, puis déployèrent leurs longues plumes blanches et brunes pour se laisser planer au-dessus de l'océan en douceur, ce qui convint tout à fait à la jeune femme qui pouvait ainsi profiter d'une vue splendide sur cette étendue d'eau qui disparaissait à l'horizon, aux flots dansants entre deux reflets de soleil et aux créatures écailleuses bondissantes hors de leur élément, tout à n'ayant pas à subir les désagréments d'un vol plus nerveux.

Le trajet était bien plus long, et le temps commençait à se faire sentir, même au milieu de l'émerveillement. La paladin finit par s'allonger comme elle put sur sa monture et se laissa aller à une sorte de somnolance rêveuse, le plumage de l'animal était soyeux et chaud, l'océan dégageait une odeur particulière très agréable et le voyage se passait sans incident. La noble était en train de s'endormir lorsqu'elle remarqua qu'ils n'étaient plus au-dessus de la mer. L'eau avait laissé place à un paysage montagnard, plein de verdure, d'arbres aux troncs larges et aux branches pleines d'épines et de prédateurs forêstiers. L'humaine se dressa et s'étira un peu avant de placer sa main devant sa bouche pour bailler discrétement. Elle flatta l'encolure de la puissante créature ailée qui émit un son étrange, sans doute une approbation se dit-elle.

Elle se sentit à nouveau soulevée de sa selle lorsque le griffon passa au-delà d'un sommet rocheux et commença à filer vers les Hinterlands. En voyant le crépuscule commencer à pointer, Isaëlle se dit qu'elle avait du sombrer pendant un bon moment, la dernière fois qu'elle avait fait attention à l'heure il était encore relativement tôt. Les oiseaux filèrent avec une excitation visible vers ce qui ressemblait à un immense griffon taillé dans la pierre et se posèrent près du maître local, un nain un peu plus rond que les autres au crâne dégarni qui accueillit avec un plaisir incontestable les animaux volants.

Cette fois, elle parvint à descendre sans aide, encore un peu étourdie par sa sieste plus ou moins brève mais ô combien confortable, mais sans être choquée du vol. Le gardien s'enquit de leurs avis sur le vol, et semblait tout particulièrement être attaché aux griffons. Rödik répondit du ton bien caractéristique d'un nain parlant à un autre nain qu'il avait très apprécié le voyage, Lilyane elle ne se retint pas de complimenter leurs montures pour leur confort et leur vitesse qui dépassaient sans aucun doute les hippogriffes auxquels elle était habituée. Galain ne contenta de dire laconiquement qu'il était très satisfait. Isaëlle répondit en essayant de retrouver toute sa tête que c'était tout simplement merveilleux, même si il lui semblait avoir raté une partie du voyage. A voir ses yeux encore un peu endormis et ses cheveux décoiffés, le nain ne demanda même pas pourquoi et leur souhaita ensuite une bonne route avant de s'occuper des griffons.

 - Bah alors Isaëlle l'aborda la chasseresse en entamant la descente du grand escalier, typiquement nain, qui menait au chemin au sol, tu t'es endormie en vol ?

 - Je crois bien que oui répondit l'humaine avec un sourire gêné avant de réaliser qu'ils étaient en train de dévaler les marches, on ne reprend pas le griffon ?

 - Le soleil se couche expliqua Rödik, les griffons ne volent pas la nuit.

 - Ah s'étonna la paladine, pourquoi ?

 - Est-ce que tu trouves qu'ils ont une tête de hibou ?

La jeune femme ouvrit de grands yeux étonnés face à cette question, prit un instant pour réfléchir et comparer dans son esprit l'image d'un griffon et celle d'un hibou, bien qu'elle n'ait jamais vu ces derniers qu'en images, ou empaillés, puis secoua la tête en ne leur trouvant pas d'autre ressemblance que celle d'être tous deux des oiseaux.

 - Hé ben voilà reprit le nain, les griffons ne sont pas des hiboux, donc ils ne volent pas la nuit.

 - C'est d'une logique imparable rétorqua l'Elfe dans un rictus moqueur. au moins nos hippogriffes eux peuvent voler lorsque la Lune se lève.

 - Et puis il faut bien avouer aussi, continua le prêtre, que je désapprouve fortement l'idée d'entrer dans les Malterres en pleine nuit, et d'y dormir.

Un silence tomba alors sur le groupe qui imaginait les horreurs qui pouvaient arriver dans ces plaines maudites, puis Rödik retrouva son entrain.

 - Surtout quand on a le choix entre ça et une bonne auberge naine !

Cela fit rire les deux femmes, laissant comme toujours le guerrier de marbre, Lilyane ne se privant pas d'exprimer son avis quant aux "auberges naines", qu'elle qualifiait de tavernes à ivrognes chantants et beuglants entre deux danses et deux douzaine de choppes d'hydromel et une montagne de viande grasse, noyée dans sa sauce et sa garniture. Le nain lui fit un énorme sourire en hochant vivement la tête, approuvant totalement la description et demanda où était le problème. La chasseresse éclata de rire en lui répondant qu'il n'y en avait aucun, puis le groupe suivit le chemin le menant au bâtiment, enfoncé comme souvent dans le flanc de la montagne. En tournant la tête vers les collines, Isaëlle put voir des griffons en liberté et des loups. Se demandant initialement comment cela se faisait que les loups n'attaquaient pas les oiseaux, elle trouva rapidement la réponse en réalisant que les montures volantes était trois fois plus massive au bas mot que les canidés.

Ils entrèrent dans le bâtiment, composé de bien vastes salles et d'étroits couloirs pour le malheur de Galain qui dut se baisser à chaque fois qu'ils entraient ou sortaient d'une pièce, puis il allèrent voir le patron de ce qui était la taverne de la bâtisse, qui comportait également un quartier plus militaire, et demandèrent s'il restait de la place, tant pour manger que pour dormir. Le nain derrière le comptoir leur désigna une table un peu plus loin, couverte de miettes mais disponible, et leur dit qu'il restait encore quelques lits disponibles en effet.

 - Hé bien...nous allons prendre quatre lits alors commença Isaëlle.

 - Trois reprit Galain, je passerais la nuit dehors.

 - Deux surenchérit Rödik, je suis un nain au milieu de nain, j'aurais pas le temps de rejoindre un lit.

Le patron rit un bon coup en opinant du chef, partageant tout à fait cet avis, puis regarda les deux filles.

 - Si vous voulez j'ai un lit pour deux encore disponible, ça coûte un peu moins cher que deux couches individuelles.

 - Moi ça me convient répondit l'humaine, et toi Lilyane ?

 - Ca me va aussi dit-elle en hochant un peu nerveusement la tête.

Elles partagèrent le prix de la nuit, puis le groupe commanda à boire et à manger. Ne connaissant pas vraiment les choix, Isaëlle demanda de nombreuses fois qu'est ce qui était disponible, ou ce qu'était tel ou tel type de consommation. Lilyna opta pour un bon steak de loup bien cuit accompagné de patates grillés aux épices ainsi qu'une bonne choppe d'hydromel, étonnant le nain par sa commande fort peu habituelle de la part d'une Elfe. Rödik fit ce que tout bon nain aurait fait et demanda une pièce de viande démesurée, recouverte d'une sauce aux lardons parfumée aux herbes, le tout sur un plateau de légumes divers ainsi que sa première choppe. La paladine tiqua lorsqu'il précisa ainsi le numéro, puis se retrouva prise de court en réalisant que c'était à elle, et finit par prendre la même chose que son amie aux oreilles pointues. Galain pour sa part demanda simplement une massive pièce de viande, saignante, accompagnée par un assortiment de fruits et légume, il prit aussi du fromage et du pain, mais surprit ses compagnons en n'assurant ne vouloir boire que de l'eau. Ses repas commandés, l'équipe alla s'assoir à la table indiquée que la chasseresse nettoya avec mépris des restes de nourriture.

 - Tu ne vas boire que de l'eau Galain s'étonna Isaëlle, je croyais que tous les hommes, particulièrement les grands aimaient boire de l'alcool ?

 - C'est vrai que plus les guerriers ont l'air balèze, plus ils picolent en général ajouta Lilyane.

 - Parait que c'est viril souligna la paladine.

 - Je n'aime pas l'alcool leur répondit de sa voix de montagne l'Elfe gigantesque.

 - T'es bien bavard en ce moment ironisa Rödik, tu veux pas nous en raconter un peu plus tant qu'à faire ?

 - Oui s'égaya l'humaine, parles nous un peu de toi !

 - Que voudriez-vous que je dise répliqua dans son éternel laconisme le manieur d'armes.

 - Je ne sais pas avoua la jeune femme, raconte nous un peu ton histoire. Ton enfance par exemple !

Les traits d'acier du guerrier changèrent légèrement, mais Isaëlle s'avoua bien incapable de dire s'ils d'adouissicaient ou au contraire se durcissaient. Elle remarqua également qu'elle n'avait pas la moindre idée de son âge. Les Elfes jouissant d'une vie immortelle, ils ne vieillissaient que très lentement. Toutefois avec toutes ses cicatrices, ce regard qu'elle devinait de glace derrière la lueur fantôme qui s'en dégageait, ses cheveux blancs et cette impression de sagesse et d'une éternité d'expérience qu'elle avait lorsqu'elle posait ses yeux sur lui, elle supposa qu'il devait être vieux.

 - Mes parents étaient des guerriers. Mon père un bretteur spécialisé dans les armes à deux mains, et d'une sévérité à toute épreuve, ma mère privilégiait l'association de la masse et de l'épée à une main et savait être rude malgré un coeur d'or raconta t-il les yeux clos, rappelant à la surface de son abyssale mémoire le début de sa vie, ils commencèrent à essayer de m'apprendre le maniment des armes alors que je n'avais pas six ans. Cependant je n'avais pas le moindre talent, et mon père me réprimanda maintes et maintes fois pour mes erreurs et ma faiblesse, je ne cessais de le décevoir...

Isaëlle baissa les yeux en imaginant sans peine la scène, elle-même ne connaissait que trop bien cette situation. La chasseresse écoutait attentivement la suite et Rödik s'étonnait d'entendre leur guerrier parler avec des phrases aussi longues et se montrait très soucieux de ne pas perdre une miette de cet événement exceptionnel.

 - Ma mère, beaucoup plus douce continua l'Elfe, fit de son mieux pour me soutenir alors que je grandissais, et que malgré mes efforts toujours plus poussés je ne parvenais à contenter mon père. Furieux de mon "manque d'intérêt" pour les arts guerriers, il m'entraina à sa suite lorsqu'il repartit arpenter les routes, prétendant que le batème du sang me forgerait peut-être un peu plus le caractère. Mère ne nous suivit pas, elle avait des obligations mais nous promit d'attendre notre retour...

La paladine commença à se prendre au récit, et s'humidifia les lèvres. La façon dont leur compagnon avait terminé sa phrase lui faisait craindre une suite dramatique à l'histoire, son coeur se serrant déjà à cette idée. On lui avait souvent répété qu'elle était trop sensible...

 - Je survécus tant bien que mal à l'expédition de mon père, qui ne cessait pourtant de me rabrouer quant à mes techniques, des coups d'amateurs, de faibles disait-il souvent, et lorsque nous rentrîmes au foyer... Il avait brûlé, tout comme le village proche, et comme une grande partie de notre pays. Il n'y avait plus que chaos et désolations sur notre terre à ce moment couverte de cadavres et de cendres.

 - Qu'est ce qui s'est passé demanda une Isaëlle qui se couvrait la bouche face à cette révélation.

 - La Légion ardente cracha presque le guerrier, faisant frémir l'autre Elfe du groupe à la mention de ce nom, les Démons avaient envahi notre domaine à la recherche de l'Arbre-Monde. Je suppose que vous connaissez l'histoire...

La paladine et le nain hochèrent la tête, la Légion Ardente était une armée de démons de tous niveaux venus sur le monde d'Azeroth pour s'emparer des sources de puissance colossales qui s'y trouvaient, comme l'Arbre-Monde des Elfes de la nuit qui leur conférait leurs pouvoirs et l'immortalité. Mais Lilyane semblait perplexe.

 - Attends un instant, tu parles de quelle invasion là, car j'étais déjà née lorsque la deuxième eut lieu dit-elle.

 - De la première bien sûr répondit simplement le guerrier.

La chasseresse le dévisagea avec des yeux énormes, ayant été les plus concernés de tous les peuples, les histoires des invasions de la Légion Ardente étaient très connue parmi leur peuple, et la première attaque des démons remontait à vraiment, vraiment longtemps.

 - C'est pas possible bafouilla t-elle incrédule, tu aurais plus de dix mille ans ?

 - Oui répliqua calment Galain.

 - Oh la vache souffla Isaëlle dont la tête lui tourna quand elle réalisa la portée de ce qu'elle venait d'apprendre.

 - J'me sens tout p'tit d'un coup lança gaiement le nain.

Lilyane secoua la tête pour retrouver ses esprits, visiblement cette annonce n'avait laissé personne indifférent. Très peu avaient survécu à la première guerre, et cet homme avait très probablement connu toutes les autres catastrophes qui eurent lieu depuis. Elle souffla un bon coup puis regarda à nouveau l'antique Elfe, peinant encore à y croire.

 - Tu as connu le Traître alors ?

 - Illidan n'est pas un traître tonna t-il d'une voix mençante en frappant du poing sur la table, faisant sursauter ses compagnons.

Un silence tomba dans la salle, chose exceptionnelle dans une auberge remplie de nains, et la chasseresse se sentit terriblement mal à l'aise face au gigantesque guerrier qui semblait bouillir de rage. Isaëlle se recula sur sa chaise par réflexe, intimidée par la colère soudaine de ce géant qui semblait pourtant d'un caractère insensible alors que Rödik cherchait quelque chose qui pourrait détourner la conversation.

 - Tiens en parlant d'âge trouva t-il subitement en se tournant vers l'humaine, tu as moins de dix-huit ans toi ?

Dans la salle, les conversations reprirent petit à petit, puis le brouhaha revint bientôt à la normale en voyant que ça n'allait pas virer en bagarre pour le moment, mais Lilyane n'osait en revanche plus croiser le regard de son patriote et s'intéressa à la question du prêtre pour essayer de se faire oublier.

 - J'ai...seize ans et demi dit timidement la jeune femme, n'osant plus élever la voix.

 - Sérieusement s'étonna le nain.

 - Ben oui confirma la paladine, je suis la benjamine de ma famille.

 - On en découvre décidément des choses inattendues avec toi ajouta la chasseresse, on apprend que tu es une noble, puis que tu es une gamine...c'est quoi la prochaine ?

 - Tu n'es pas un peu jeune pour partir à l'aventure s'inquiéta le prêtre, surtout à Stratholme !

 - Vous croyez demanda l'intéressée, c'est vrai que je n'aurais peut-être pas la force de ferrailler avec les revenants, mais je suis un paladin, j'ai quelques pouvoirs qui pourraient...

 - Je ne sais pas si ça sera suffisant ma petite l'interrompit le nain, si on allait juste nettoyer un cimetière quelconque, je n'aurais eu aucun doute quant à ton efficacité...mais là on va à Stratholme, la ville putréfiée, le foyer de l'infection du Fléau dans les Malterres. Les monstres qui y résident ne sont pas de simples mort-vivants, ce sont des créatures surpuissantes, qui dévalent en un torrent interminable de cadavres ambulants, de goules et de guerriers squelettes les rues de la cité dans le seul et unique but de tuer les inconscients qui se sont aventurés dans leur domaine macabre et de grossir leurs rangs de recrues fraîchement démembrées...

Isaëlle déglutit difficilement, soudainement bien moins assurée du bon déroulement de sa quête. Un serveur à la barbe tressée leur apporta leurs commandes, puis repartit son bonnement boire un coup avec le patron. Une certaine lourdeur pesait sur le groupe qui songeait à toutes les difficultés et aux dangers qui l'attendait dans la ville non-vivante. Galain commença à couper un morceau de viande.

 - Vous y êtes déjà allé demanda la jeune femme.

 - J'ai toujours évité autant que possible les Malterres répondit Lilyane en baissant un peu les yeux.

 - J'ai un ami qui a réussi à en revenir, de justesse mais moi personnellement dit Rödik.

 - Oui lâcha le guerrier d'un ton plus sourd qu'à son habitude.

 - Alors, c'est comment l'interrogea la petite humaine.

L'Elfe croqua un morceau de viande, puis reposa sa fourchette, prenant son temps pour mâcher en se remémorant les quelques fois où il s'y était rendu, ramenant à la surface de sa mémoire les rues souillées, les murs calcinés, l'épaisse fumée qui depuis son incendie n'avait plus quitté la cité, la privant ainsi du soleil, et les monstres, les innombrables monstres qui y grouillaient sans cesse...

 - C'est la mort. Il n'y a que des créatures très difficile à abattre et qui surgissent à n'importe quel moment de n'importe quel endroit. Il est impossible de passer inaperçu, les morts-vivants patrouillent dans les rues, des gargouilles surplombent la cité à l'affût de la moindre proie mais surtout à cause des ombres, ces spectres invisibles qui rapportent le moindre fait et geste à travers la ville à leur maître, et à tous les non-vivants qu'ils rencontrent. Même les pierres semblent mortes là-bas conclut-il en se recoupant un morceau.

 - D'un seul coup, je me demande si on ferait pas mieux de laisser tomber lâcha Isaëlle, sa confiance un peu naïve complètement balayée.

 - C'est vrai que ça serait plus sage approuva la chasseresse, et puis c'est pas ça qui manque les preuves de force à ramener à son paternel.

 - Je n'aurais rien eu contre aller à Stratholme et casser quelques mort-vivants, mais c'est vrai que c'est trop dangereux, surtout pour toi commenta Rödik.

 - Je pense que ta quête est faisable dit simplement Galain sans changer de ton.

 - Vraiment s'étonna l'humaine.

 - On est que quatre quand même rappela le prêtre, et les arcs ne sont pas ce qu'il y a de plus efficace contre les morts-vivants finit-il en jetnt un regard à l'Elfe à la peau sombre.

 - Si on leur tire dans la tête ça marche pourtant, j'ai déjà essayé protesta t-elle.

 - Dans la tête oui, lui accorda Rödik, mais arriveras-tu à viser au milieu d'un mêlée, à quatre contre trente ?

 - Euh répondit-il elle, sa fierté d'archère accomplie en prenant un coup.

 - Ne vous en faites pas les interrompit Galain, avec un peu de chance on n'aura pas à trop se battre.

 - Je vois dit le nain en plissant les yeux, tu veux courir jusqu'à l'objectif, le récupérer, et repartir aussi sec ? C'est vrai que ça pourrait marcher...

 - Et...si jamais ça ne marche pas, demanda Isaëlle en s'inquiétant de la réponse.

 - Alors je ne serais pas venu pour rien trancha froidement le guerrier en goûtant aux légumes.

 - Tu penses pouvoir affronter trente mort-vivants tout seul demanda Rôdik, assez incrédule.

 - Si vous n'êtes pas à côté répliqua brièvement le combattant.

La paladine soupira, se disant que sa mission allait être bien dure et dangereuse que ce qu'elle avait pu imaginer. Elle prit sa choppe et en but une bonne gorgée, avant de reposer sa tasse brusquement en toussant, la gorge en feu à cause de l'alcool.

 - Ah, tu devrais peut-être prendre autre chose dit le nain en se rappelant qu'elle était une gamine, tu es encore trop jeune pour ça.

 - Non ça ira assura péniblement la jeune femme, il faut que je m'habitue à l'aventure...

 - Vas y doucement quand-même alors lui conseilla Lilyane, l'hydromel nain, c'est fort.

Heureux de pouvoir changer de sujet, les trois amis commencèrent à discuter, leur guerrier se renfermant dans son mutisme en mangeant étonnamment proprement son repas. Ils discutèrent de tout et de rien et furent très impressionné par l'habilité de la chasseresse à gober les morceaux de nourriture en vol et passèrent un moment à s'amuser à lui jeter divers petits bouts qu'elle rattrapa tous, au point qu'ils finirent par commander des fruits sec et du raisin, pour le plus grand amusement de la jeune femme dont les joues se coloraient de rouge à mesure que le contenu de sa choppe descendait.

 - Elle ferait un bon animal domestique plaisanta le nain en lançant un raisin que l'Elfe rattrapa une fois de plus, y'aurait moyen de monter un spectacle avec ça !

 - Je t'en foutrais de l'animal domestique rétorqua l'archère d'un air faussement indigné en commençant à bombarder son compagnon de nourriture en retour.

Celui-ci éclata de rire et la laissa tirer tout ce qu'elle avait sous la main, puis passa les doigts dans sa barbe pour récupérer les projectiles et les croquer. A chacun sa méthode commenta t-il, faisant éclater de rire Isaëlle qui finissait courageusement sa choppe alors que ses camarades commençaient leur deuxième, lui déconseillant au passage d'en faire autant. Puis, une fois les munitions épuisées, la lutte raciale cessa et ils commencèrent à raconter un peu leur parcours. Rödik était simplement un prêtre errant, se baladant à droite à gauche, répandant la paix et ses bénédictions, ou ses coups de masse selon la situation, un peu partout sur son chemin, essayant de venir en aide à ceux qui en avait besoin sans se prendre la tête. Prêtre oui, ascète non, et il s'avérait particulièrement friend de fêtes. Un vrai nain !

Lilyane elle, était une simple chasseresse, sans familier très étonnament et elle ne donna pas de raisons claires à ce propos, qui parcourait le monde pour satisfaire sa curiosité, tout simplment. Une aventurière pure et dure, enfin pure, façon de parler. Elle avait déjà vu une grande partie des deux continents, et hésitait depuis un moment à se rendre en Northrend, mais s'avisait la plupart du temps au dernière moment.

 - Pourquoi donc lui demanda une Isaëlle euphorique.

 - J'aime pas la neige répondit l'Elfe avec un moue expressive.

Ils rirent à nouveau face à cette révélation, puis ils s'intéressèrent à la paladine qui leur raconta qu'elle avait deux frères et trois soeurs, tous paladins à l'exception de la plus jeune de ses soeurs, tout de même plus âgée qu'elle, qui avait choisi de devenir prêtresse, ainsi que la discipline de fer qu'exigeait son père de la part de toute la famille. Malheureusement pour elle, étant la plus petite de la fratrie, elle servait régulièrement de souffre douleur à la plupart de ses ainés qui ne se privaient pas de lui jouer de mauvais tours qui lui valaient des punitions toujours plus sévères. Son frère le plus âgé était le seul à avoir un peu de compassion pour elle, et s'avérait un bien meilleur instructeur que son géniteur, malheureusement étant un paladin accompli, il était souvent en voyage au nom de la Lumière. Elle expliqua longuement tout ce qu'il fallait faire chez elle, le réveil à une heure précise, les ablutions matinales, la prière, l'entrainement avant le repas, une nouvelle série de prière, puis encore un entrainement tout en récitant des pages entières de litanies, puis de nouvelles ablutions, le repas du soir, encore des prières, et enfin au lit.

 - Et le tout en subissant régulièrement les brimades de mes aînés ou de mon père, car bien sûr ils sont tous meilleurs que moi et ne manquent pas de m'humilier autant qu'ils le peuvent précisa t-elle avec rage.

 - C'est étonnant que tu arrives encore à penser par toi-même commenta la chasseresse, car ça fait un peu fantatisme religieux et c'est rarement bon.

 - Si mon père n'essayait pas de me mettre des coups de cravache car je ne prie pas dans la bonne position, peut-être que j'aurais été plus concentré sur ce qu'on demande à la Lumière grogna la paladine.

Soudainement le guerrier, qui jouait avec le couteau de son assiette depuis déjà un bon moment le lâcha et se leva sans un mot et avant de sortir du bâtiment.

 - Bah, Galain ? Qu'est-ce qu'il a demanda Rödik.

 - Cette fois j'y suis pour rien se défendit une Lilyane pas mal émechée après avoir fini sa deuxième choppe, j'ai rien dis !

 - Il va peut-être se coucher, c'est vrai qu'il doit se faire tard supposa Isaëlle en dodelinant de la tête.

 - Certes commenta Rödik, on devrait en faire autant.

L'humaine commença à se lever, se sentant un peu déséquilibrée mais tenait encore debout. Elle se dit que ses amis ont eu raison de l'empêcher de prendre une seconde choppe, une seule avait l'air d'être déjà bien assez. Une main se posa sur son épaule, et Lilyane la rejoingnit, elle semblait encore plus instable qu'elle, ce qui la fit rire. Elles souhaitèrent bonne nuit au prêtre qui le leur rendit et rejoignirent ensuite leur chambre. C'était une petite pièce modeste, avec un lit à deux place, une couverture assez épaisse et une armoire. Elles continuèrent à discuter un peu tout et Isaëlle commença à se déshabiller pour enfiler une chemise de nuit raffinée.

 - Isaëlle l'appela la chasseresse, est-ce que ça te gêne si je dors nue ? Je n'ai pas de tunique pour la nuit.

 - Ah, d'accord répondit avec surprise la paladine. Il n'y pas de problème.

Elle lui aurait volontiers proposé de lui prêter la deuxième qu'elle avait emmené, mais l'Elfe était bien plus grande qu'elle. Isaëlle alla ensuite s'allonger sous la couette, Lilyane mettant plus de temps qu'elle à retirer son armure mais elle y parvint tout de même et se glissa à sous tour dans les draps. 

 - Alors, tu penses quoi de notre groupe lui demanda la femme à la peau sombre.

 - Je vous aime bien répliqua sans hésiter la mortelle, toi et Rödik êtes vraiment très gentils, et très amusants. Mais Galain me fait un peu peur...

 - Je pense que c'est normal chez lui, c'est un guerrier expliqua Lilyane, l'intimidation est une arme parmi tant d'autres.

 - Et toi, qu'est ce que tu penses de moi l'interrogea à son tour la noble.

 - Tu me plais bien dit l'Elfe en lui souriant, t'es jolie, rigolotte, et tu as petit côté candide très mignon.

La paladine la remercia, puis elles discutèrent encore quelques minutes de leurs avis quant à leur deux autres compagnons et de ce qui les attendait à Stratholme, puis finalement elles commencèrent à succomber à la fatigue. Isaëlle se retourna et commença à s'installer au mieux pour trouver le sommeil. Elle releva la tête un instant en sentant le dos de sa compagne se coller au sien, puis se laissa retomber sur le matelas en se disant qu'elle avait simplement froid.

 - Isaëlle l'appela l'immortelle.

 - Qu'est ce qu'il y a parvint à marmonner la paladine.

 - Je...non, rien dit-elle, bonne nuit.

La paladine sombre rapidement dans le monde des rêves, son amie se mordit les lèvres en réfléchissant, puis finit par s'endormir à son tour.

Dehors, des loups hurlèrent au milieu de la nuit, puis se turent les uns après les autres...

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