[BG-RP] Ujaali, une Elfe de la Nuit

Chapitre 7 : Des Familles, Une Famille

2261 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 11/10/2015 20:19

Quasiment chaque nuit se terminait par un réveil brutal… Le dragon ne quittait pas ses rêves et la fin était comme la première fois et comme à chaque fois… La mort !

De même, la voix d’homme qui l’appelait au loin était toujours aussi floue. Seule la montagne semblait livrer ses secrets. Dans ses songes, Ujaali visitait la caverne, observait les glyphes dessinées sur les parois, regardait son reflet dans la glace… Et elle finissait à chaque fois par toucher la pierre d’âme. Toujours la même fin également.

Pourtant, des semaines avaient passées depuis l’Initiation… Et elle avait espérer en découvrir plus. Mais Valustraa était formelle : ça prendrait du temps, beaucoup de temps.

La petite elfe contrôlait de mieux en mieux son pouvoir, mais pas sa peur… ainsi les cours particuliers de pratique de la magie demeuraient encore au milieu de la forêt de Teldrassil jusqu’à nouvel ordre.

A la fin du cours, Ujaali rentra à la maison où l’attendait Thélion. Comme à sa nouvelle habitude, il restait des heures sur une table à écrire et à recevoir des dignitaires de toute l’île. Souvent, Níniel passait les voir et restait même plusieurs jours à la suite. Il y a quelques jours, ils eurent une dispute. Ujaali était dans son lit, mais n’avait entendu que des haussements de voix avant d’entendre la porte claquer. Cela arrivait régulièrement ces derniers temps et pour diverses raisons qu’Ujaali ne comprenait pas toujours.

Un nouveau rythme de vie s’était installé. Certes, la jeune elfe ne se rappelait toujours pas de sa vie d’avant. Il apparaissait de temps à autre des images ou encore des sons et des odeurs qu’il lui semblait familier mais sans plus.

Tous les jours, Valustraa l’emmenait en forêt, parfois avec les deux autres apprentis, et lui expliquait bon nombre de détails sur la magie, son origine, son dessein. Ensuite, toujours le même exercice : un arbrisseau à geler, mais de manière contrôlée ! Ce qui était très rarement le cas... La Maître mage lui fait d’abord commencé par une feuille, puis une branche et ainsi de suite jusqu’aux racines. Or, souvent cela gèle le buisson voisin, voire hier encore, les pieds de Valustraa du coup clouée au sol. Malgré ses marmonnements et ses soupirs, la maître mage semblait être parfois impressionnée, et surtout très patiente. Tous les trois jours environ, elles reprenaient la stase pour tenter de mieux découvrir la caverne de glace. Finalement, Ujaali rentrait à chaque fois au coucher du soleil.

Sur la fenêtre de sa chambre, elle déposa la moitié de son repas avec une pomme gelée par ses soins pour en faire une glace. Lorsqu’Idril ne l’attendait pas au point de rendez-vous chaque après-midi, elle savait qu’il avait eu un contretemps. Une fois, il manqua de tomber de l’arbre au pied de Valustraa. Le lendemain, en visitant le temple, Ujaali l’aperçu sur le toit d’en face en train d’observer les apprenties danseuses de la Reine. D’autres fois, son excuse était qu’il s’était simplement assoupi à l’ombre d’un arbre.

En pensant au pire des cas, elle préférait savoir qu’il pourrait au moins manger au milieu de la nuit… Si maigre qu’il était, cet humain ne ferait pas long feu.

En souhaitant dire bonne nuit à Thélion, elle vit ce dernier endormi sur son bureau, son chapeau tombant de sa tête penchée sur le côté. Il avait encore sa plume à la main et un parchemin écrit en Darnassien, ouvert dans l’autre qui virevoltait à chaque lourde respiration de l’elfe. Elle pouffa en le récupérant doucement et s’amusa à le lire au coin du feu :

 

Je t’aime comme le firmament étoilé

O belle tristesse que tu fais miroiter

Mais je t’aime plus que tu me fuis

Tu m’apparais pourtant, Ornement de mes nuits

Etre beaucoup plus chaleureuse que tous ces lieux

Dont nous séparent quelques immensités bleues

 

Viens-tu du ciel où sors-tu de la forêt ?

O Beauté cruelle au regard félin

Je te cherche depuis des millions d’années

Voudras-tu aujourd’hui me donner ta main ?

 

- Qu’est-ce que tu fais ?

- Oh Thélion ?! Je… Je lisais juste… fit-elle gênée en reposant le manuscrit sur la table.

- Ah... fit-il l’air embarrassé une main dans les cheveux….et comment tu le trouves ?

- C’est joli ! C’est pour Nini n’est-ce pas ? Fit-elle perplexe.

- … Tu … Tu es perspicace… Surtout ne lui dit rien. C’est une surprise d’accord ?

- Ça veut dire qu’elle viendra habiter ici ?? Sourit-elle en commençant à sautiller.

- Cela dépendra de la réponse qu’elle donnera. Répondit calmement Thélion en la prenant par les épaules.

C’était la première fois, qu’Ujaali voyait son protecteur si peu sûr de lui, c’était touchant. Mais en même temps, cela faisait des mois qu’ils étaient étranges tous les deux. Et dire qu’elle pensait à Dylnn au départ.

* Ah, j’avais rien compris… Ces adultes !! * réfléchit-elle amusée.

Le lendemain, au milieu de l’après-midi, un garde déboula dans la maison appelant Thélion.

- Monsieur ! Le Sabre-de-givre de votre amie la chasseresse est revenu seul ! Elle était partie tôt ce matin !

Sachant que Níniel était bonne cavalière, cela ne pouvait être qu’une mauvaise nouvelle. Contrôlant son stress, il parti avec Ujaali et trois gardes en direction de la forêt…

Tout était silencieux. Les animaux de la forêt terminaient tranquillement leur journée comme si de rien était. Le petit groupe fouilla les buissons, regardaient vers le haut des arbres et continuaient d’appeler la chasseresse.

Au bout d’une heure de recherche, elle répondit enfin aux appels. Le groupe couru dans sa direction. Elle était assise au bord d’une falaise, un gamin humain lui auscultant la jambe. De douleur elle cria, dévoilant son emplacement exact.

- Toi ?! Ne la touche pas saleté d’humain ! Hurla Thélion en descendant de sa monture et tirant l’épée.

- Thélion ! Non ! Il m’a sauvé ! dit Níniel fatiguée en levant les mains.

- Quoi ?! Fit l’elfe en s’arrêtant net.

- J’ai seulement glissé, heureusement qu’il était là, elle le montra de la main, Idril a réussi à me remonter avant que je ne tombe complètement.

- Idril.. ?

Thélion jeta un œil à Ujaali, elle faisait des signes à l’humain, apparemment en colère. Il comprit alors que sa présence sur l’île n’était pas le fait du hasard. La fillette croisa le regard de son protecteur et comprit que s’en était fait.

- On rentre ! Gardes ! Attachez-le en attendant d’en savoir plus !

- Mais… fit Ujaali éberluée

- Il suffit ! Trancha-t-il

Le Lendemain, au coin du feu, chez Níniel, Thélion était venu lui rendre visite.

- J’ai bien reçu ta lettre Thélion, j’y réfléchissais lorsque j’ai fait ma chute…

La chasseresse, assise sur une chaise, regarda sa jambe emmaillotée et tendue s’appuyant sur un tabouret.

- Cela guérira vite... Apparemment c’est juste une entorse. Sourit-elle.

- Hum... Hésita-t-il.

- N’en veux pas à Ujaali, si elle n’avait pas caché la présence du p’tit… je ne serais pas là aujourd’hui. Il m’a tout expliqué et a vraiment essayé de m’aider.

Sans réponse de sa part, Níniel se releva avec peine et se pencha sur lui.

- Je t’en pris ! Il m’a sauvé, Sauves-le ! Ce n’est qu’un enfant.

- Je comprends.

- Merci !

- Mais… Pourquoi réfléchissais-tu à ça à ce moment là, et pourquoi là-bas ?

- Et bien, ces falaises me rappellent nos tours de gardes à Gangrebois, sourit-elle. Ta demande est importante pour moi. Je ne l’espérais à vrai dire, plus vraiment.

- Quoi ? Mais il n’y a jamais eu personne d’autre.

- Hum, oui c’est vrai, mais il m’a fallu partir réfléchir pour le comprendre. Remettre, tout à plat.

- Et… donc ? Tenta-t-il.

Elle s’asseyait sur les genoux de l’elfe en s’appuyant sur la table.

- Et donc, elle faisait semblant de réfléchir en levant la tête vers le ciel, pour moi non plus il n’y a jamais eu personne d’autre. Elle le fixa.

- Ca veut dire oui ? Il écarquilla les yeux.

Elle soupira les yeux en l’air et lui prit le visage dans ses mains, referma ses doigts sur sa nuque et l’embrassa.

Le lendemain, un conseil juridique s’était réuni afin de décider du sort d’Idril. Très rares ont été les humains ayant séjournés sur Teldrassil. Sa clandestinité pouvait lui coûter cher.

Le débats a été houleux, certains voulait sa mort immédiate, d’autres un exil de l’île.

Thélion prit la parole :

- La mort n’est pas une solution, et … il ne la mérite pas ! Cet enfant, a sauvé l’une des notre ! C’est le plus important ! … Je pense même que cela enlève sa dette vis-à-vis de sa venue inopportune ici.

- Alors Ramenons-le sur le continent ! Chez les humains ! Annonça l’un des jurés, suivis par les autres en acclamations.

- Personne n’a ni le temps ni l’envie de perdre son temps à ramener un petit humain sans importance sur le continent, sur lequel il n’a ni famille ni ami.

L’assemblée se concertait en bourdonnement

- Que préconisez-vous ? Le laisser errer à sa guise ici ? fit l’un.

- Pas vraiment. L’île est bien peuplée n’est-ce pas ?

- Oui, mais où est le rapport ?

- Est-ce que l’un d’entre vous s’est aperçu de sa présence ?

- Bien sur que non !

- Il a le don de passer inaperçu, tel nos meilleurs élèves voleurs.

- C’est évident… mais… 

Un dignitaire lui chuchota à l’oreille, réfléchit quelques instants puis s'éclaircit la voix avant de poursuivre.

- Mon ami ici présent, il désigna le dignitaire, accepterait de le former à nos arts, votre argument ayant apparemment fait mouche. Vous en portez vous garant, comme vous l’avez fait pour l’autre enfant ?

Thélion sillonna les personnes assises derrière lui. Níniel et Ujaali le suppliaient du regard. Il se retourna vers le juge et se leva.

- J’accepte ! 

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