The X-Files : Reborn
Lundi 4 novembre 2024 – 9h
Bureau du FBI de Salt Lake City, Utah
Comme chaque jour de la semaine, l’agente spéciale Vivian Ferrer arrive au bureau du FBI de Salt Lake City un peu avant 9h. Elle est l’une des premières agentes à prendre son service et s’installe dans la logette qui lui est attribuée sur le grand plateau « open-space » qui compte une douzaine de bureaux. Au bout de la grande pièce, deux espaces supplémentaires fermés et vitrés font penser à deux aquariums. L’un est une spacieuse salle de réunion pouvant accueillir une vingtaine de personnes, l’autre le bureau du directeur adjoint Patrick Bishop. Il est déjà présent dans son bureau et est au téléphone, la mine sérieuse.
Quelques minutes plus tard, sa collègue, l’agente spéciale Catherine Gibson, arrive également. Elle prend place dans la logette à côté de Vivian Ferrer.
- « Le grand chef est au téléphone, on va avoir du boulot. » Dit-elle.
- « Mouais, je parie que ça va encore être un dossier pour Carter et Nichols ». Répond amèrement Vivian Ferrer.
- « Sauf si c’est une affaire pourrie, là on a notre chance ! »
Elles se lancent un regard complice et esquissent toutes deux un sourire.
Vers 9h30, tous les agents sont arrivés et installés à leur poste de travail. Le directeur adjoint sort de son aquarium et hurle : « Gibson, Ferrer, dans mon bureau ! »
Patrick Bishop est un homme grand et massif d’une cinquantaine d’années. Il a le physique d’un joueur de football américain et impressionne par sa carrure. Ses cheveux très courts sont châtains clairs virant au blanc sur les flancs.
Arrivées dans son bureau, les deux agentes s’installent dans les deux sièges qui font face au directeur adjoint. Ce dernier leur explique l’appel téléphonique qu’il a reçu de bonne heure. En quelques phrases, il raconte l’accident, l’enfant décédé, les déformations sur le visage de ce dernier et enfin le lieu, un endroit retiré de l’État de l’Idaho. Il demande à Gibson et Ferrer de s’y rendre sans tarder afin d’enquêter sur cette sordide affaire, le shérif et la police locale étant totalement dépassés.
De retour dans leurs logettes, Gibson ne peut s’empêcher de murmurer à Ferrer, sur un ton blasé : « Je te l’avais dit… »
Catherine Gibson est une agente du FBI expérimentée d’une quarantaine d’années, issue d’une famille bourgeoise où elle n’a jamais manqué de rien. Elle a fait des études de droit dans la prestigieuse université de Columbia et ensuite le barreau de New York afin de devenir avocate. Contre toute attente, elle décide à la fin de ses études et du barreau de tourner le dos à une carrière toute tracée dans le réputé cabinet d’avocats familial et choisit de rejoindre le FBI. Rapidement, elle se distingue et on lui confie des enquêtes importantes au siège central du FBI à Washington D.C. Elle se retrouve aujourd’hui « rétrogradée » au bureau de Salt Lake City suite à un incident lors d’une enquête, dont elle parle rarement. Elle est grande, élancée et d’une élégance naturelle. Elle a de longs cheveux châtains et des yeux bleus.
Vivian Ferrer est tout l’inverse de sa collègue Catherine Gibson. Ses grand-parents ont quitté Cuba sur une barque de fortune pour arriver illégalement en Floride, aux États-Unis. Toute sa vie, Vivian a travaillé dur pour arriver là où elle est. Depuis son enfance, elle rêve d’intégrer le FBI. Elle a donc naturellement fait des études de criminologie à l’université d’État de l’Ohio. Ce n’était pas son premier choix, mais n’ayant pas les moyens de se payer l’université, c’est la seule institution qui lui a octroyé une bourse d’études. Son cursus à peine terminé, elle intègre l’académie du FBI à Quantico où elle termine major de sa promotion. Elle se voit déjà dans le building J. Edgar Hoover à Washington D.C., mais c’est à Salt Lake City qu’on l’envoie. Malgré la déception, l’incompréhension et ce sentiment d’injustice profond, elle accepte d’y aller. Vivian a une trentaine d’années, est de taille moyenne, a des cheveux mi-longs noir de jais et des yeux d’un brun profond.
Catherine Gibson et Vivian Ferrer font équipe depuis trois ans maintenant. Malgré le fossé qu’il y a entre leurs parcours de vie, elles s’apprécient et se respectent mutuellement. Quand le directeur adjoint leur explique que cette nouvelle affaire leur est attribuée, elles n’ont pas l’air surprises. En effet, tous les dossiers « pourris », c’était pour leur pomme. Elles se mettent directement en route pour l’Idaho. Elles empruntent d’abord un vol de Salt Lake City à Spokane à 15h19 pour ensuite entamer un périple de deux heures en voiture jusque Bonners Ferry. En fin de journée, elles arrivent enfin au bureau du shérif John Dunn.
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Lundi 4 novembre 2024 – 18h28
Bureau du Shérif, Bonners Ferry, Comté de Boundary, état de l’Idaho
Le shérif Dunn attend patiemment à son bureau l’arrivée des agentes spéciaux du FBI venus tout droit de Salt Lake City. Il n’est pas resté les bras croisés pour autant. Avec son adjoint, il a préparé un dossier comprenant tous les éléments récoltés et utiles à l’enquête : leurs rapports expliquant les faits et les photos prises sur les lieux de l’accident. À cette heure, les conclusions du médecin légiste du bureau du coroner se font toujours attendre. C’est une petite bourgade, peu habituée à faire appel à un médecin légiste, et celui du comté étant en congé, il faut donc en faire venir un d’un État voisin.
Un peu avant 18h30, les agentes spéciaux Ferrer et Gibson arrivent enfin. Le shérif les accueille et leur présente les différentes personnes travaillant sous sa responsabilité, insistant sur le fait que tout le monde est là pour les aider et qu’il suffit de demander. Il termine par l’adjoint Marshall Green. Ils se dirigent tous les quatre vers le bureau du shérif, qui leur remet le dossier tout en faisant le point avec elles. Ferrer et Gibson écoutent attentivement, tout en regardant les différentes pièces du dossier. À part pour des formules de politesse, elles n’ont toujours pas ouvert la bouche. Une fois que le shérif a terminé ses explications, Ferrer prend la parole. Elle demande à aller sur les lieux de l’accident, s’étonne que le rapport d’autopsie ne soit toujours pas dans le dossier, souhaite parler à la personne qui a renversé le garçon, le tout sur un ton très sec. Gibson intervient subtilement et demande où se loger et se restaurer dans le coin : vu l’heure qui avance, il ne sera sans doute pas possible de faire tout ce que souhaite l’agente Ferrer ce soir. Elle voit également d’un bon œil que l’autopsie n’ait pas encore eu lieu, cela leur permettra d’y assister demain.
L’adjoint Marshall propose de les emmener sur le lieu de l’accident. De là, il les accompagnera au « Lodge Inn », hotel situé entre Bonners Ferry et Moyie Springs. Le shérif leur propose de passer demain de bonne heure à l’hôtel et de les emmener au à la morgue du comté afin d’assister à l’autopsie. Ensuite, ils prendront la direction de Moyie Springs pour interroger Chuck Foster, l’auteur de l’accident. L’après-midi, elles auront tout le loisir de faire leurs recherches et d’explorer la zone de jour.
Le planning proposé convient tout à fait à Ferrer et Gibson. Après avoir remercié le shérif pour son accueil chaleureux, elles accompagnent l’adjoint Green à l’extérieur du bâtiment en direction de leurs véhicules respectifs.
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Lundi 4 novembre 2024 – 19h54
Route US-2, Comté de Boundary, état de l’Idaho
Les deux voitures arrivent sur la route US-2, à hauteur de l’accident. Malgré les efforts de la police locale pour dégager et nettoyer les lieux, on peut encore y voir des traces de gomme de pneu sur la route et quelques éclats de plastique rouge et blanc provenant de la voiture qui a percuté l’enfant.
Ferrer et Gibson laissent le moteur tourner et les phares allumés afin d’avoir une source de lumière dans la pénombre automnale. Ferrer sort également une lampe torche et commence à scruter la route et le bas-côté avec Gibson. L’adjoint Green leur indique l’endroit exact où l’impact a eu lieu ; il l’a marqué au sol d’une croix blanche faite à la bombe de peinture. Ensuite, il leur indique l’endroit où le corps a été projeté suite à l’impact, où il a planté hier soir un petit drapeau orange afin de le repérer facilement.
Ferrer et Gibson sont agréablement surprises de constater que l’équipe du Shérif a vraiment fait du bon boulot, tant au niveau du balisage de la scène d’accident que dans les précisions que comporte leur rapport.
- « Y a-t-il des maisons à proximité ? » demande Gibson.
- « Rien, uniquement des hectares et des hectares de forêts avec, de temps à autre, un petit chalet qui sert de relais pour les chasseurs. Mais aucun endroit salubre où pourrait vivre une famille. »
- « Selon les photos du rapport, les vêtements du garçon semblent indiquer qu’il aurait pu marcher longtemps avant d’arriver ici. Demain, nous prendrons contact avec les autorités des États voisins afin de savoir si, de leur côté, ils ont connaissance de logements dans les bois. » Intervient Ferrer.
- « Il nous faudrait également une grande carte topographique et routière afin que nous puissions mieux comprendre la géographie des lieux.» Ajoute Gibson.
- « Évidemment, vous aurez ça demain après-midi. Je demande aussi qu’on réserve une pièce pour vous et les éléments de l’enquête dans le bureau du Shérif. Nous y déposerons tout ce dont vous aurez besoin. »
Ils restent encore une dizaine de minutes sur la route à explorer et discuter. Ils prennent ensuite la route vers l’hôtel « Lodge Inn » où l’adjoint les accompagne dans le lobby, tout en leur conseillant quelques bars et restaurants du coin, avant de leur souhaiter une bonne soirée.
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Mardi 5 novembre 2024 – 8h30
Boundary Community Hospital, Bonners Ferry, état de l’Idaho
Arrivés à la morgue de l’hôpital de Boundary, le Shérif et les agentes Ferrer et Gibson rencontrent le médecin légiste, Eric Chapman, venu du comté de Bonner voisin. Il ouvre l’une des portes métalliques de l’armoire frigorifique où sont gardés les corps des défunts.
Il déploie la longue planche en inox où est déposé, sous un drap, le corps du garçon. Avec l’aide du Shérif, il soulève le plateau afin de déplacer le corps vers la table d’examen toute proche. Le légiste soulève le drap et les agentes Ferrer et Gibson découvrent le corps déformé de l’enfant. Même si elles ont vu les photos dans le dossier du Shérif, elles sont, malgré tout, bouleversées par la vision de ce petit corps difforme sans vie. « Quel être humain normalement constitué ne le serait pas ? » se dit Catherine Gibson.
Durant toute l’autopsie, mise à part les commentaires du médecin enregistrés sur son dictaphone afin de faciliter l’écriture de son rapport a posteriori, un silence lourd et pesant enveloppe la salle.
À la fin de l’examen, Ferrer est la première à prendre la parole. Elle demande plus d’explications au médecin concernant son commentaire sur les malformations qu’il a classées comme génétiques. Le légiste explique avec un langage plus simple que l’accumulation de ces différentes pathologies (excroissances osseuses, la croissance excessive de la mâchoire, les défauts cardiaques, de l’appareil digestif et bien d’autres.) sont des spécificités médicales que l’on voit uniquement dans des cas rares de consanguinité, sans doute sur plusieurs générations.
Gibson intervient, désarçonnée et ne pouvant cacher son dégoût :
- « Attendez, vous êtes en train de nous dire, que ce gosse est comme il est parce que sa famille s’est reproduite entre elle sur plusieurs générations ? »
- « Oui c’est exactement ça. » répond le légiste.
- « Mon dieu… » Le Shérif ne peut réprimer ses mots et cacher sa répugnance.
- « J’avoue n’avoir jamais vu quelque chose de similaire dans ma carrière. Il y a certes de la littérature sur le sujet, mais une telle d’accumulation de pathologies, jamais. Surtout qu’à ma connaissance, au fil du temps, les cas de consanguinité deviennent rarissimes. » Termine le médecin.
Le silence envahit de nouveau la salle. C’est encore une fois l’agente Ferrer qui le brise et demande au médecin un échantillon d’ADN ainsi qu’une radiographie de la mâchoire qu’elle aimerait comparer avec le fichier des enfants disparus du FBI. Il lui répond qu’il déposera au bureau du Shérif tout ce dont elle a besoin, ainsi que son rapport complet illustré de photos d’ici la fin de la journée. Le Shérif Dunn et les agentes Ferrer et Gibson quittent la morgue de l’hôpital, encore sous le choc de ce qu’ils ont vus et appris durant cette autopsie.
- « À votre connaissance, y a-t-il des familles dans votre comté qui pourraient vivre de cette manière, entre elles je veux dire ? » demande l’agente Gibson.
- « Je suis né ici, je suis Shérif de Boundary depuis 20 ans, je connais la plupart de ses habitants. Je peux vous dire avec certitude que je ne suis pas du tout au courant de ces abominations. Croyez-moi, je suis encore plus choqué que vous ne l’êtes, car c’est ma communauté et si je suis passé à côté de tels événements, alors je ne mérite plus de porter cette plaque étoilée. » répond le Shérif, abattu.
Comme convenu hier soir, ils empruntent leurs véhicules et prennent la route vers Moyie Springs afin d’interroger Chuck Foster.
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Mardi 5 novembre 2024 – 11h44
Moyie Spring, comté de Boundary, état de l’Idaho
La maison des Foster est située près de la route US-2. C’est un pavillon préfabriqué à ossature bois, couvert d’un bardage blanc et d’un toit en tuiles goudronnées, typique du nord des États-Unis.
Les agentes Ferrer et Gibson arrivent en même temps que le shérif Dunn. Ils se dirigent vers la porte d’entrée sur laquelle le shérif frappe. Pam, l’épouse de Chuck, ouvre la porte et les invite à entrer. Elle les installe dans le salon, leur propose à boire et appelle son époux. Chuck arrive dans le salon, affichant sur son visage les stigmates d’une nuit blanche : teint gris et d’énormes cernes sous ses yeux gonflés et rouges.
- « Chuck, je te présente les agentes spéciales Ferrer et Gibson. Elles ont été envoyées par le bureau du FBI de Salt Lake City afin de démêler cette histoire. » commence le shérif.
- « Je me doute que tu as passé une mauvaise nuit. Je sais que tu nous as déjà tout raconté à Marshall et à moi, mais les agentes Ferrer et Gibson aimeraient également te poser quelques questions. » continue Dunn.
- « Pas de souci, je comprends, John. » Répond Chuck.
Il se tourne vers les agentes du FBI et continue :
- « Je répondrai à toutes vos questions et je m’excuse d’avance si je suis un peu confus. Je n’ai pas dormi de la nuit, je n’arrête pas de penser à ce que j’ai fait. Ce pauvre enfant… » Il ne put réprimer un sanglot.
- « J’ai deux garçons, dont un qui a quasiment le même âge. Je n’ose imaginer ce que doivent ressentir les parents à cette heure. » continua-t-il.
- « Je comprends tout à fait, et je suis vraiment navrée de vous faire revivre ce moment pénible et difficile. » intervient avec empathie Catherine Gibson.
- « Pouvez-vous nous raconter ce qu’il s’est passé ? » questionna Vivian Ferrer.
Chuck raconta le plus précisément possible : le salon de l’agriculture d’Helena d’où il revenait, l’heure tardive, la fatigue, son envie de rentrer vite à la maison, la route, la forêt autour, le brouillard, la pénombre, et l’évènement tragique survenu ensuite. Il répéta sans cesse qu’il ne s’en remettrait jamais…
Ferrer et Gibson comprennent vite qu’elles n’obtiendront pas plus d’informations de Chuck. Après des remerciements et une formule de politesse, elles quittent le domicile des Foster. Elles montent dans leur voiture en direction du bureau du shérif pour débriefer de la matinée.
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Mardi 5 novembre 2024 – 13h18
Bureau du Shérif de Bonners Ferry, Comté de Boundary, état de l’Idaho
Dans la salle de réunion du bureau du shérif, transformée en salle d’enquête pour les agentes du FBI, l’adjoint Marshall a installé une grande carte du comté sur le mur, un tableau sur lequel il a déjà épinglé quelques photos et, sur la table, une copie du dossier de l’enquête. Il est également passé chez un traiteur du coin acheter des sandwiches et des boissons fraîches.
Après la matinée éprouvante, les agentes Ferrer et Gibson sont agréablement surprises par l’organisation sans faille de l’adjoint Marshall et du shérif Dunn et n’hésitent pas à accepter un petit casse-croûte. Elles n’ont pas l’habitude d’un tel accueil. Les agentes du FBI sont souvent perçus comme des « voleurs d’enquêtes » par les shérifs et la police locale, qui se voient du jour au lendemain dépossédés de leurs affaires criminelles. Mais jusqu’à présent, aucun ressentiment, et la collaboration entre les deux autorités se passe à merveille. Elles ne manquent pas de remercier chaleureusement le shérif et l’adjoint pour toutes ces attentions.
Une fois seules dans la salle de réunion, elles se sentent libres de parler et commencent à débriefer leur matinée tout en mangeant leur sandwich. Elles s’accordent sur la priorité numéro un : trouver l’identité de ce garçon.
Tout en discutant, elles commencent à compléter le tableau avec des post-it et à placer des punaises sur la carte du comté. Ferrer se met ensuite devant son ordinateur portable afin de trouver les coordonnées de contact des états voisins américains, le Montana et l’État de Washington, mais également celles de la Colombie-Britannique au Canada. Le but est d’obtenir la liste des enfants disparus mais également les dossiers d’enquête complets de chaque juridiction. Elles récupèrent aussi les dossiers de disparition gérés par le FBI sur la base de données fédérale.
Pendant qu’elles travaillent, le shérif les interrompt afin de leur transmettre le rapport que le médecin légiste vient d’apporter. Elles continuent de compléter leur tableau tout en effectuant des recherches sur le web et en scrutant leurs mails dans l’attente d’une réponse des états américains et canadiens concernant les enfants disparus.
Vers 19 h, elles ont reçu toutes les informations dont elles avaient besoin, leur tableau d’enquête s’est bien étoffé et la ligne du temps des événements semble cohérente. Elles ont imprimé et classé tous les dossiers de disparition sur la table de réunion. Demain, avec l’aide du shérif et de l’adjoint, ils commenceront à fouiller dans les dossiers à la recherche d’un enfant disparu qui pourrait correspondre à celui du garçon renversé sur la route US-2 de Boundary.
Ferrer confie à Gibson qu’elle a vraiment un mauvais pressentiment sur cette affaire. Elle sent d’avance qu’ils ne trouveront rien dans les dossiers demain et que l’histoire de cet enfant va être sinistre, dangereuse et sombre.