The Rescue's Hope

Chapitre 13

2387 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 26/11/2017 11:35

–  Nous vous attendions, justement, sourit Kisuke.

Au Seireitei, Izuru avait suggéré à Shûhei que le mieux pour retrouver leur amie serait sans l’ombre d’un doute de demander conseil à Kisuke Urahara, mais aussi d’interroger Ichigo Kurosaki et Orihime Inoue, ne serait-ce que pour savoir si la vague d’amnésie qui avait frappé la Soul Society s’était également répandue dans la dimension du monde réel. Séduits par l’idée, tous quatre s’étaient alors empressés de traverser un passage secret ouvert spécialement par le blond de la Troisième Division – le Dangai étant actuellement impraticable en raison de l’attaque survenue la veille au soir – et venaient d’arriver dans la boutique tenue par l’ancien Capitaine de la Douzième Division.

Kisuke les avait fait entrer et les avait guidés vers la petite pièce qui tenait lieu de salon, là où se trouvaient déjà les autres personnes pour qui ils avaient fait le déplacement.

–  Hisagi, siffla Ichigo en bondissant sur ses grandes jambes, qu’est-ce que c’est que ce bordel ?

–  De quoi tu parles, Kurosaki ?

–  Alors toi aussi, tu l’as oubliée ? demanda tristement Orihime.

–  Depuis quand tu le tutoies ? releva l’étudiant.

–  Eh bien, fit-elle en posant son index sur son menton, Tsuna-chan me parle tellement souvent de Shûhei-san que j’ai fini par le faire sans m’en rendre compte.

–  Shûhei-san ? fulmina le roux.

–  Vous vous souvenez d’elle ? s’enquit Shûhei.

Les deux diplômés le considérèrent avec intérêt.

–  Bien sûr qu’on s’en souvient, dit Ichigo d’un ton plus calme, à la différence des Shinigami comme Urahara-san et Tessai-san.

–  D’ailleurs, releva Orihime, comment ça se fait que vous tous vous rappelez d’elle ?

–  Il n’y a que le Vice-Capitaine Hisagi qui ne l’a pas oubliée, confia Sotaro.

–  Pour nous, poursuivit Izuru, Tsunata est comme le personnage éphémère d’un rêve enfoui dans notre mémoire.

Rangiku croisa les bras sous sa forte poitrine et sourit d’un air sournois :

–  Si c’est pas beau l’amour, hein, Shûhei ?

–  C’est pas le moment, Rangiku ! rougit-il jusqu’aux oreilles.

Kisuke saisit pensivement son menton velu, dissimulant la partie supérieure de son visage derrière son bob rayé.

–  La théorie de Matsumoto-san se tient.

–  Plaît-il ? s’écrièrent simultanément Shûhei et Ichigo.

–  Eh bien, pour Tessai et moi aussi, Tsunata-san n’est rien de plus qu’une image floue dont on a grand’ peine à se souvenir. Il semblerait que ce problème de mémoire ne touche que les Shinigami, Ishida-san et les autres n’ayant pas oublié l’existence de votre amie. Hisagi-san est l’exception à la règle. Il est donc naturel de penser que c’est le lien si particulier qu’ils entretenaient qui lui a interdit d’effacer Tsunata-san de sa mémoire.

–  Et par quel don divin tu peux prétendre connaître leur lien, si tu ne te souviens pas d’elle ? maugréa Ichigo.

Kisuke dévoila son demi-sourire par-delà l’ombre de son couvre-chef.

–  Il n’y a qu’à regarder l’expression d’Hisagi-san pour comprendre à quel point cette jeune femme est importante pour lui.

Shûhei s’empourpra de nouveau.

–  Et arrête de rougir, toi aussi ! s’emporta le remplaçant. Moi, vivant : vous deux, jamais !

–  Kurosaki-kun, ils sont adultes !

–  M’en fous ! Hors de question que je la laisse entre les mains de cet espèce de pervers tatoué !

Le ténébreux tiqua : finalement, le fait que le fils Kurosaki oublie lui aussi sa partenaire n’aurait pas été une si mauvaise chose.

Dans l’embrasure de la porte apparut le géant à lunettes du nom de Tessai Tsukabishi qui, pour se faire remarquer, se racla bruyamment la gorge.

–  Patron, je viens de relever ces données.

Il apporta au blond un document étonnamment long que celui-ci s’empressa de parcourir de ses yeux, toujours dissimulés par son chapeau blanc et vert.

–  Tiens, tiens…

Puis, sans même redresser son regard sur son assistant, il dit :

–  Tessai, prépare un Garganta au plus vite.

–  J’y vais de ce pas, patron.

Le géant disparut aussi vite qu’il était apparu. Sotaro arqua un sourcil.

–  Un Garganta ?

–  Pourquoi ouvrir un passage vers le Hueco Mundo ? s’enquit Izuru.

–  Pour que vous puissiez y aller, évidemment.

–  Bah oui, ironisa Ichigo, ça coule tellement de source… (Puis, il s’enflamma.) Et pourquoi est-ce qu’on irait traîner nos miches là-bas ?

Le fondateur du Bureau de Développement Technique les considéra un à un avant de sourire comme à son habitude.

–  Parce que nos amis Kurotama semblent s’y activer depuis qu’une grande quantité de reiatsu y ait apparue soudainement.

–  Vous avez détecté les Kurotama ? demanda Rangiku.

–  Une partie seulement.

–  Et le reiatsu, est-ce celui d’un Shinigami ? interrogea Izuru.

–  Il y ressemble, en tout cas.

Tous l’observèrent attentivement, convainquant le blond au bob de poursuivre sa réflexion.

–  Cette pression spirituelle ne correspond pas à une entité, mais bien deux. On peut voir distinctement sur ces relevés qu’elle n’appartient pas à une seule et même personne. Néanmoins, toutes deux sont fortement similaires, et elles semblent être entre les mains des Kurotama. Avec les récents événements, il ne fait aucun doute qu’il s’agisse probablement de votre amie, ainsi que d’un autre innocent.

–  Dans ce cas, pourquoi avoir effacé Tsunata de notre mémoire ? Et pourquoi l’enlever ?

–  Allons bon, fit Ichigo, t’as oublié ça aussi, Kira-san ? Tsunata est la seule à pouvoir rivaliser avec eux. C’est une menace pour leurs projets, sans parler de ses amis qui feraient tout pour la retrouver ; de plus, le Commandant et le Central 46 ne la laisseraient jamais s’évaporer alors qu’elle est la clef de cette guerre.

–  Il a raison : effacer Tsuna-chan de vos mémoires était la chose la plus judicieuse qu’ils pouvaient faire pour s’assurer le loisir de lui faire subir tout ce dont ils avaient envie sans être gênés.

Les Shinigami en provenance du Seireitei écarquillèrent les yeux d’un commun accord.

–  Dans ce cas, il n’y a pas une minute à perdre !

Sur ces paroles, Shûhei se dirigea vers la porte par laquelle Tessai avait disparu un peu plus tôt, devant le regard médusé des autres occupants de la pièce.

–  Attends, t’es parti où comme ça ? demanda le remplaçant.

–  A ton avis : je vais chercher Tsunata.

–  Au cas où tu l’aurais oublié, le Hueco Mundo est un rien plus vaste que la Soul Society. Tu comptes faire comment, une fois là-bas ? Utiliser ton flair ?

–  Pourquoi pas !

Il ouvrit brusquement le panneau de bois. Rangiku s’élança à sa poursuite et dit :

–  Shûhei, il a raison : il nous faut un plan avant de foncer tête baissée.

La main du ténébreux se referma sur l’embrasure ; ses ongles grincèrent dans un son strident alors qu’il émit un grognement étouffé.

–  Qu’elle soit au Hueco Mundo ou sur une autre planète, ça m’est égal.

Il redressa sur les autres une expression que Rangiku pensa d’abord ne pas connaître chez lui.

–  Je retrouverai Tsunata. Peu importent les moyens que je devrai employer, peu importe si je dois y laisser ma peau ; je la retrouverai, et je la ramènerai chez elle, avec nous, et en vie.

C’est alors que le souvenir du jeune homme dans la chambre d’Izuru lui revint, celui dans lequel Shûhei effectuait les cent pas, désespéré d’avoir vu devant lui se faire enlever sa belle coéquipière sans avoir pu intervenir. Elle les revit aussi dans cette même boutique, dans une chambre au bout d’un long et sombre couloir, où reposait sur un lit médical un corps branché à diverses machines dont les bruits avaient suffi à la rendre malade ; le regard ébranlé de Shûhei s’était par la suite imprégné de détermination, avant qu’il ne disparaisse pour venir en aide à sa Shinigami. Inévitablement, elle se souvint de cette vague de tristesse profonde, d’horreur sans fin qui les avait frappés tandis qu’Ichigo et elle venaient de découvrir, suspendue à plusieurs mètres du sol, leur amie blonde sans le moindre souffle de vie, ainsi que Shûhei l’en détachant et pleurant un peu plus loin sa raison de vivre en enlaçant fermement cette dernière pour ne pas la laisser partir ; c’est là que Rangiku se rappela de tout, de tout ce qui concernait la mystérieuse Tsunata Nara dont son ami brun faisait l’éloge depuis son réveil, et qu’une larme silencieuse roula le long de sa joue.

Izuru, inquiet, s’approcha d’elle et essuya de son pouce la traînée humide qui brillait sur son visage. Il saisit son menton dans une douceur qui lui était propre, et plongea son regard dans les yeux cyan hébétés de la Vice-Capitaine.

–  Rangiku, qu’est-ce qu’il y a ?

–  Comment… Comment a-t-on pu, Izuru ?

–  Je ne comprends pas : comment a-t-on pu quoi ?

–  Tsunata, comment a-t-on pu oublier Tsunata ?

Le blond eut un mouvement de recul. De nouvelles larmes suivirent le chemin emprunté par la précédente sur la figure de Rangiku. Shûhei, quant à lui, écarquilla ses yeux argentés et souffla, bouche bée :

–  Tu te rappelles d’elle ?

Entre deux hoquets de chagrin, sans prendre la peine de répondre à son ami, Rangiku balbutia :

–  Tu ne te souviens de rien, Izuru ? Pas même du jour où nous l’avons rencontrée ? Du nombre de fois où elle t’a sauvé la vie ? De tous les efforts que tu as mis en place pour qu’elle accepte de devenir ton Capitaine ?

Puis, elle se tourna vivement vers Sotaro.

–  Et toi, jeune homme, ne te rappelles-tu pas de celle que tu détestais, avant de te rendre compte que tu t’étais fourvoyé à son sujet ? Celle qui t’a pris sous son aile et a fait de toi un Shinigami à part entière au sein du Seireitei ?

D’un revers de main, elle essuya son visage ruisselant et, se dressant au possible, dit d’un ton débordant de détermination :

–  Nous n’avons aucun droit de l’oublier, encore moins de l’abandonner. Shûhei a raison : peu importe l’endroit où ces enfoirés la font prisonnière, nous la retrouverons et la vengerons.

Les autres la regardèrent sans sourciller, abasourdis, tandis que le ténébreux sourit de manière entendue :

–  Je savais que je pouvais compter sur toi.

–  On n’a pas le temps de se lancer des fleurs, beau brun : on doit sauver ta chérie au plus vite !

–  Pour la dernière fois, Rangiku, Tsunata et moi ne sommes pas ensemble ! s’écria-t-il, rouge écarlate.

Elle s’approcha de lui, posa sa main sur son épaule et souffla d’un ton compatissant :

–  A ton plus grand damne, je sais.

–  La ferme !

Izuru se raidit. Sotaro le considéra avec intérêt, ce que les deux anciens lycéens semblèrent remarquer.

–  Kira-san ? s’approcha Ichigo. Tout va bien ?

–  Oui, je…

L’interrompant, Tessai fit irruption dans la pièce et s’exclama :

–  Tout est prêt, patron.

–  Bien, nous n’avons plus qu’à y aller. Si vous voulez bien me suivre.

Shûhei, Rangiku et Sotaro s’exécutèrent sans broncher ; Izuru, lui, resta de marbre, incapable d’avancer ne serait-ce que d’un pas. Ichigo et Orihime échangèrent un regard entendu, puis le roux s’éloigna à son tour en direction de la salle souterraine dans laquelle le Garganta n’attendait plus qu’eux. La jeune femme, pour sa part, saisit avec la douceur que son visage trahissait l’avant-bras du blond de la Troisième Division ; celui-ci sursauta, comme ramené à la réalité. Orihime profita de son attention et lui affirma en souriant timidement :

–  Vos souvenirs reviendront petit à petit, ne vous en faites pas. Tout s’arrangera quand on l’aura retrouvée.

–  Je sais qu’elle est importante, que c’est quelqu’un que j’apprécie bien plus qu’une simple amie ; mais pourtant, son image reste floue. Rangiku a raison : de quel droit l’ai-je oubliée ?

–  Vous n’y êtes pour rien, Kira-san. Et puis, je doute sérieusement que Tsuna-chan apprécierait vous entendre déprimer de la sorte. Si elle avait été là, elle vous aurait sûrement dit…

–  De la fermer ?

Orihime le considéra d’un air surpris, avant d’acquiescer dans un sourire un peu plus grand. Le blond saisit la main sur son bras droit et murmura avec désespoir :

–  Oui, j’en suis persuadé.




Laisser un commentaire ?