Clair comme Nuit

Chapitre 12 : Frangins

4392 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 09/11/2016 19:35

 

FRANGINS

 

 

James Sirius Potter traversa la salle commune de Gryffondor en distribuant des clins d'œil, des remarques gouailleuses et des tapes dans les paumes, sans oublier de faire le mouvement de tête qui lui permettait de se débarrasser des mèches brunes qui lui tombaient dans les yeux tout en ayant l'air incroyablement cool.

Parfois – vraiment très rarement – la personnalité insouciante et populaire qui était la sienne lui pesait et maintenir les apparences lui demandait des efforts.

Comme maintenant, par exemple.

Le "grand frère" ne faisait pas partie des rôles qu'on attendait de lui. Il avait soigneusement évité de se mêler de la vie d'Albus et Lily quand ceux-ci étaient arrivés à Pouldard. C'était une chose de les taquiner à la maison ou de partager un colis de friandises pendant l'année scolaire, mais James ne tenait pas à rendre des comptes à ses parents sur ce qui pouvait arriver à ses cadets.

"A chacun ses bêtises, à chacun ses succès", répétait souvent sa mère quand ses fils essayaient de se rejeter la faute l'un sur l'autre, ou quand Lily voulait abréger les félicitations adressées à un seul des enfants. James avait appliqué cette philosophie à Poudlard sans aucune peine. Albus, évidemment, avait eu beaucoup plus de mal avec ça. Heureusement, Lily était bien assez dégourdie pour n'avoir pas besoin de l'aide de ses frangins et, finalement, le second des garçons Potter s'en était tenu à s'inquiéter pour ses amis – en digne réplique de son père, si on en croyait les histoires rabâchées par les oncles et tantes.

Jusque là, tout allait bien.

Mais depuis que Minerva McGonagall avait annoncé les remplacements dans l'équipe enseignante, James ne pouvait se défaire un étrange sentiment de malaise.

Pourquoi son père avait-il rappliqué à l'école deux jours après la chute d'Al au Quidditch ?

Quel secret avait laissé échapper l'épouvantard ?

Et quelle personne sensée croirait à cette histoire de vacances en plein territoire des grapcornes ?

Tout à coup éclataient dans son cerveau des tas de souvenirs dérangeants, comme des bulles de savon, d'innombrables moments où les yeux d'Harry s'étaient posés avec inquiétude sur Albus comme s'il y avait quelque chose qu'il ne disait pas à voix haute, des échanges de coups d'œil entre ses parents, toutes ces fois où quelqu'un avait soupiré "il n'est pas comme toi ou Lily."

Oui, Al aimait les bouquins et il était plutôt réservé.

Et alors ?

Il était à Gryffondor, comme eux. Il jouait au Quidditch, il rigolait avec ses potes, il avait des notes normales et il était sûrement amoureux de la fille aux longs cheveux châtains qui traînait tout le temps avec lui.

Tout ce qu'il y avait de plus ordinaire, non ?

James soupira et passa la main dans ses cheveux emmêlés.

Il contourna le canapé avachi et s'appuya contre la cheminée en fronçant les sourcils.

Qu'est-ce que t'as fait, Al ?

Pourquoi papa laisse tout tomber pour toi ?

Est-ce que j'aurais dû voir quelque chose avant qu'on en arrive là ?

Ses yeux scrutèrent le visage de son frère, un peu agacés. Albus était pelotonné contre l'accoudoir où ronronnait un chat, ses genoux remontés contre lui. Il y avait un crapaud sur sa tête et un autre contre sa joue. Il dormait profondément, la bouche entrouverte, et son copain – le blond surdoué dont James oubliait tout le temps le nom – était vautré dans les coussins à côté de lui, ses lunettes en travers de la figure, ses pieds en chaussettes étalés sur le vieux tapis écarlate. La troisième place du canapé était occupée par le petit Malefoy à qui ses cernes bleuâtres donnaient l'air encore plus maladif.

Pourquoi tu traînes avec eux, Al ? Sérieux, t'as trouvé personne d'autre ? Faut vraiment que tu te fasses toujours remarquer, hein ? Il a suffi qu'oncle Ron dise qu'il fallait éviter ce gamin pour que tu décides de le prendre sous ton aile, évidemment…

James croisa les bras et mordilla l'intérieur de sa bouche. Une de ses dents le lançait sourdement.

Qu'est-ce que tu vas lui dire ?

"C'est de ta faute si papa a peut-être perdu sa place au ministère de la magie ?"

Autant le jeter du haut de la tour d'astronomie.

"Je peux t'aider, tu sais. Raconte-moi ton problème..."

Mais bien sûr.

"T'es au courant que même si je te pourris la vie à la maison, en fait, je t'aime, hein ?"

Guimauve à en vomir.

Il souffla, exaspéré, avança d'un pas, fit dégager les crapauds et secoua l'épaule de son frère.

Action, James.

Ça te réussit toujours mieux que de réfléchir dix mille ans.

Albus grogna et ouvrit un œil en bâillant.

- C'est déjà l'heure, papa ? bredouilla-t-il. "J'arrive… Terri... Scorp'… on d…"

Il sursauta en découvrant son aîné.

- James ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Le garçon de seize ans fit la moue et se jucha sur l'accoudoir, chassant sans vergogne le chat qui y était installé auparavant.

- Jusqu'à preuve du contraire, c'est encore ma salle commune, ici.

Albus avait l'air terriblement gêné et l'envie de le mettre encore plus dans l'embarras se trémoussait dans l'estomac de James. Il la doucha avec l'inquiétude réelle qu'il ressentait diffusément.

- Qu'est-ce que tu fous, Al ? Il parait que t'es en retenue pendant toute la semaine. Qu'est-ce que t'as fait pour mériter ça ?

S'il avait été dans son état normal, il aurait probablement ajouté "waouh, félicitations !" mais l'idée ne lui passa même pas par la tête.

Son frère haussa les épaules.

- T'occupe. C'est rien.

- Rien ! C'est la première retenue que t'as depuis quatre ans !

James avait failli s'étouffer quand Jeremy Shacklebolt lui avait dit que l'entraînement de Quidditch se ferait sans leur attrapeur qui avait "réussi à se faire coller jusqu'au prochain match".

Albus Severus Potter en retenue ? C'était le monde à l'envers.

Et une chose de plus à ajouter à ce grand n'importe quoi venu dérégler la routine de Poudlard…

Terrence marmonna dans son sommeil. Il mâchouilla dans le vide, puis tourna la tête de côté avec un sourire idiot. Scorpius glissa et tomba le nez sur son aisselle.

- Et pourquoi vous êtes tous crevés ? ajouta James, énervé. "C'est le printemps qui vous fait ça ?"

Albus rougit.

- Non, pas du tout. On est en retenue ensemble, c'est tout. Ils nous font… euh… débroussailler la Forêt Interdite. Tard.

James renfila sarcastiquement.

- C'est ça. Et le Grapcorne Imaginaire de papa va sûrement recevoir le Grand Ordre de Merlin pour sa thèse en Moldulogie.

- Etude des Moldus, rectifia machinalement Albus, avant de rentrer la tête dans les épaules. "Désolé, James", ajouta-t-il à tout hasard en croisant les yeux furieux fixés sur lui.

Son frère secoua la tête, l'air sombre.

- Désolé ? répéta-t-il. "C'est tout ce que tu trouves à dire ?"

Albus se mordit la lèvre.

- T'es en retenue presque tous les mois, c'est pas toi qui vas me faire la leçon, riposta-t-il, vexé.

- MAIS JE TE PARLE PAS DE LA RETENUE, PUREE ! hurla James en se levant brusquement.

Le silence qui avait saisi la salle commune le fit se retourner et il foudroya du regard tous ceux qui avaient la tête dans leur direction.

- Viens, on sort, grinça-t-il en attrapant son frère par le poignet et en l'entraînant hors de la pièce.

Ils dévalèrent l'escalier en colimaçon et débouchèrent de l'autre côté du portrait du cavalier au bouc, hors d'haleine, tellement vite qu'ils faillirent foncer dans la rambarde en pierre blanche qui surplombait le vide.

- J'ai pas mes chaussures, balbutia Albus quand son aîné le lâcha.

James serra les poings. Il soupira longuement, puis se pencha et enleva les siennes, qu'il poussa vers son frère.

- Enfile ça, ordonna-t-il d'un ton bourru. "Si en plus tu tombes malade, maman va me faire la peau."

Il enfonça les mains dans ses poches et chercha à reprendre le contrôle de sa respiration saccadée pendant qu'Albus glissait ses pieds dans les chaussures trop grandes pour lui.

Il n'y avait personne sous le plafond très haut et les escaliers se tenaient à peu près tranquilles.

- Ne t'inquiète pas… murmura le cadet au bout d'un moment.

- JE NE M'INQUIETE PAS ! aboya James.

Sa mauvaise foi était tellement évidente que l'autre adolescent pouffa de rire malgré lui.

- ça te fait marrer, en plus ? explosa James. "Sérieux, mais t'es con, ou quoi ? Tu te rends compte du bazar que t'as créé ? Papa professeur ? Les journalistes, le grapcorne imaginaire et maintenant t'es en retenue ? T'es fier de toi ? T'essaies de foirer ta réputation de bon p'tit bébé bien sage ? Maman se fait un mouron pas possible et Lily est folle de rage à cause de tes bêtises ! Si les parents divorcent, elle va t'en tenir personnellement responsable !"

Il se tut parce que le visage d'Albus avait pâli.

- Ils se sont disputés à cause de moi ?

Quelque chose fondit à l'intérieur de James, immédiatement. Il fit un pas en avant, posa sa main sur l'épaule de son petit frère.

- Oui, mais ça va pas finir comme… euh.. bref, ça va aller, ils vont se rabibocher sans souci. Te bile pas, okay ? C'est pas ta faute, de toute façon. Enfin, j'veux dire… si, un peu. Mais c'est des adultes. Ce qu'ils font, ils en sont responsables.

Il avait envie de râler et de se donner un bon coup de pied au derrière.

Ces punaises de grands yeux verts impossibles à résister…

Il s'écarta de nouveau, décidé à obtenir les réponses qu'il était venu chercher.

- L'épouvantard…

Albus ne se raidit pas autant qu'il s'y était attendu, ce qui le rassura un peu.

- Qu'est-ce que tu as vu, exactement ? Ces rumeurs sont ridicules. T'en as parlé à papa ? Je suis sûr qu'il a une bonne explication.

- C'était juste un cauchemar, marmonna très vite son frère. "Papa n'a jamais fait un truc pareil. J'ai tout imaginé."

James leva un sourcil et se rapprocha de nouveau.

- Je sais que tu mens, dit-il avec lassitude. "Lily est bien meilleure que toi à ce petit jeu."

Albus recula inconsciemment contre la rambarde.

- Laisse-moi tranquille, protesta-t-il, comme écrasé par les huit centimètres qui permettaient à son aîné de le regarder de haut.

Le défi dans ses yeux était mêlé de quelque chose qui n'était pas de la peur et cela intrigua encore plus James.

- Qu'est-ce que tu caches, Al ?

- Rien !

Pendant un instant ils furent à deux doigts de s'empoigner et de rouler par terre comme cela leur était arrivé une ou deux fois.

Tu protèges quelque chose, hein ? Quelque chose que tu aimes et que tu ne veux pas partager…

Pourquoi, Al ?

Quelqu'un se racla la gorge et James lâcha le bras de son frère.

- M. Potter, il me semble qu'on vous avait donné rendez-vous à huit heures précises devant la tour de l'horloge, dit Neville Londubat en fixant tour à tour ses yeux bruns insondables sur les deux garçons.

- J'y vais, bredouilla Albus en se précipitant dans l'escalier.

James soutint le regard du professeur qui était l'ami de ses parents.

- Pourquoi vous pensez toujours qu'on est que des enfants ? gronda-t-il.

Neville soupira.

- Parce que vous faites des choses stupides ? proposa-t-il enfin, très calmement. "Où sont tes chaussures, James ?"

 L'adolescent lui jeta un coup d'œil furibond. Il parut sur le point de répliquer, mais Terrence et Scorpius lui coupèrent la parole en débaroulant soudainement hors du passage qui menait à la salle commune de Gryffondor.

- Pourquoi tu m'as pas réveillé ? se plaignait Malefoy.

- C'est toi qui était censé surveiller l'heure ! lança Swanson par-dessus son épaule. "B'soir professeur, désolé, on y va !"

Il sautilla dans les marches en enfilant ses chaussures, derrière Scorpius qui boutonnait sa cape.

- Où vous allez ? cria James. "Attendez-moi !"

Neville lui posa une main sur l'épaule et l'arrêta.

- En retenue. Ils sont tous les trois punis, dit-il sèchement. "Je peux arranger une semaine de corvée de vaisselle dans les cuisines du château ou quelques chaudrons à nettoyer avec mon estimé collègue Flaubert, si tu les envies tant que ça."

Les yeux de James lançaient des éclairs qui disaient clairement "je te déteste et arrête de prendre cette voix de proche de la famille, c'est écœurant" mais le professeur ne parut pas s'en formaliser. Pas plus qu'il ne réagit quand le portrait du cavalier au bouc dégringola parce que James avait claqué la porte violemment en s'engouffrant dans le passage.

Il se contenta de soupirer une nouvelle fois, puis continua sa ronde dans les couloirs.

On ne pourra pas garder le secret très longtemps, Harry…

Il y aura très vite trop de questions sans réponses plausibles…

James et Lily ne sont pas idiots. Ils ont sûrement déjà compris qu'on leur cache quelque chose.

Et après eux, le reste de l'école va...

Il s'arrêta devant une des fenêtres géminées du premier étage et frotta son menton.

- Oh.

La beauté du spectacle lui fit oublier un instant la montagne de problèmes qui découlait de leur secret, le fait que c'était lui qui avait inventé cette histoire de retenues et qu'il n'était pas fier de mentir à l'ensemble de ses élèves, sans compter à une partie du corps enseignant.

- C'est magnifique…

Wendy ne savait pas qu'elle répétait les paroles exactes du professeur de botanique figé à l'étage en-dessous. Le nez collé contre la vitre, elle buvait du regard les gerbes d'étincelles bleues qui jaillissaient au-dessus de la Forêt Interdite, comme autant de fleurs éphémères.

Est-ce que c'est la magie des Centaures ? Celle des Licornes ? Qui produit quelque chose d'aussi délicat et d'aussi puissant à la fois ?

Ses doigts essayaient d'attraper les lueurs qui apparaissaient sans vraiment d'ordre ou de logique, en un ballet  sauvage.

Peut-être que ce sont des patronus ? Non… On dirait un feu d'artifice…

Je voudrais les voir de plus près…

Mais elle n'oserait jamais sortir en douce, malgré son caractère de garçon manqué bien trempé. Elle se demanda un instant si les garçons en retenue voyaient le spectacle de plus près, puis elle décida qu'ils étaient sans doute en train de désherber le jardin potager de Bert Hammersmith et qu'ils seraient dégoûtés d'avoir manqué ça. Elle attrapa une feuille de parchemin et, sans se préoccuper de ses pieds nus qui se recroquevillaient sur la pierre froide du rebord de la fenêtre, elle essaya de dessiner les feux follets bleutés qui dansaient au loin.

Son dessin n'eut aucun succès, le lendemain.

Terrence, Albus et Scorpius étaient dans un état de fatigue avancé et une euphorie des plus suspectes les faisaient hoqueter de temps à autre. Ils déjeunèrent les yeux dans le vague, en gloussant d'un air hébété quand leurs regards se croisaient et ne tentèrent même pas de prétendre être intéressés par ce qu'elle racontait.

Le plus inquiétant des trois était Albus qui avait l'air de jubiler, alors que son frère et sa sœur lui jetaient des coups d'œil lugubres depuis leurs tables. Terrence et Scorpius avaient des cloques mal guéries sur le front et leurs franges ressemblaient un peu à des mèches brûlées, rêches et noircies, mais ils prétendaient – absolument pas convaincants – s'être endormis à côté de la cheminée en rentrant trop tard de leur retenue.

Wendy aurait bien voulu en parler avec quelqu'un, mais Rose Weasley avait le nez dans la Gazette du Sorcier et Craig Finnigan était beaucoup trop occupé à démarrer des potins avec Samuel Flinch-Fletchley.

 - … et il parait qu'ils ont brûlé trois villages ! Si la négociatrice ne leur plait pas, ils pourraient bien en faire une saucisse à la broche !

Un pichet de lait traversa la table et s'écrasa sur la tête de l'irlandais, aspergeant tous les convives autour.

- Hugo, ça va pas la tête ! s'écria Alison Corner.

Le rouquin avait les poings serrés et les yeux pleins de larmes. Il n'était pas très grand et étirait son cou pour toiser Finnigan qui s'était levé avec la ferme intention de le corriger.

- Retire ce que tu as dit, siffla-t-il d'une voix étranglée.

- Il va se faire rosser quelque chose de bien, commenta Fabius Macmillan entre deux cuillères de céréales.

- Hugo, laisse tomber, intervint sa sœur d'un ton las.

- C'EST DE MAMAN QU'IL S'AGIT ! cria le gamin hors de lui. "COMMENT TU PEUX LES LAISSER DIRE QU…"

- M. Weasley, venez avec moi, je vous prie, interrompit la voix fluette du professeur Lovegood qui avait traversé le réfectoire de son pas flottant. "Venez, mon enfant. Vous aussi, Miss Weasley."

Rose se mordit les lèvres et claqua le magasine sur la table avant de se lever et de ramasser son sac d'un geste rageur. Elle attrapa son petit frère par la main et le tira derrière elle dans un silence de mort.

- Sa mère est Hermione Granger, la directrice du Département de contrôle des Créatures Magiques ? souffla Paul Sommerset, ébahi, en relevant la tête de l'article qui annonçait l'envoi d'une délégation dans les Hébrides. "Pourquoi elles n'ont pas le même nom ?"

Son voisin lui enfonça son coude dans les côtes.

- Et son père c'est l'Auror. Tu tombes de la lune, ou quoi ?

- J'suis né moldu, c'est tout, grommela le garçon. "Je commence juste en politique du monde sorcier…"

- Je comprends pas pourquoi cette crevette s'est mis dans un état pareil, personne ne voulait insulter sa précieuse mère, commenta Adelais Fowler qui passait à côté du banc Gryffondor avec deux verres de jus de citrouille.

Wendy suivit du regard les deux Weasley, puis reporta son attention sur ses trois amis qui n'avaient pas du tout réagi. Elle avait envie de les gifler, mais se retint. Ils avaient l'air vraiment épuisés.

Peut-être que Bert Hammersmith leur a trop fait respirer d'engrais…

Ça finira par passer…

A la fin du petit déjeuner, les conversations s'étaient orientées dans une autre direction. Les quatrième année de Gryffondor allaient avoir leur premier cours avec le nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal et les avis étaient partagés entre crainte et jubilation.

- Il parait qu'hier soir, McGonagall en personne est venue interrompre le cours des troisième année de Serdaigle, raconta Violette Morgensten alors que le groupe se dirigeait vers la salle. "Elle aurait dit : "M. Potter, que dois-je faire pour vous rappeler que ces enfants n'ont pas d'autre ennemi que leurs examens de fin d'année et que nous ne sommes pas en période de guerre ?"

Sa voix outragée et un peu tremblotante imitait parfaitement celle de la directrice et des rires un peu faibles s'élevèrent sous les arcades.

- Il parait qu'il a fait léviter le petit Donald Abercrombie ! lança quelqu'un.

Des cris d'horreur – et de ravissement – se mêlèrent. Wendy, irritée, ralentit pour attendre les trois garçons qui marchaient au radar. Terrence était au milieu, un bras passé autour des cous des deux autres, et chuchotait quelque chose qui faisait frémir de rire Scorpius et sourire Albus d'un air mystérieux.

Il a l'air… plus grand…

Plus beau…

Wendy secoua la tête, troublée par les drôles de pensées qui venaient soudain de lui traverser la tête comme les étonnantes flèches bleues de la veille.

- Hé, grouillez-vous ! appela-t-elle. "Vous allez être en retard ! Vous ne voulez pas récolter une deuxième semaine de colle !"

Ils levèrent la tête dans sa direction et aperçurent quelque chose derrière elle qui les dégrisa instantanément.

Scorpius, surtout, devint blanc comme un linge et Wendy se retourna, étonnée.

Ils étaient presque à la salle de cours et devant les hautes portes en bois ceinturées de barres en fer se tenaient deux hommes.

Le premier était Harry Potter, vêtu d'un jean et d'un pull qui juraient totalement avec l'image d'un professeur respectable.

Et le deuxième, grand, élancé et d'une blondeur si pâle qu'il semblait avoir les cheveux blancs, vêtu avec élégance, appuyé sur une canne au pommeau argenté, ressemblait trait pour trait à Scorpius.

 

A SUIVRE…

Prochain chapitre : NOS PERES ENNEMIS

 

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